Tous ceux qui veulent entendre une histoire originale, palpitante, pleine d’aventures, de rebondissements et d’émotions à vous faire serrer le cœur, levez la main. Maintenant, tous ceux avec la main levée, la sortie est juste là.

Pour les autres qui sont là pour une histoire banale, plate et vite racontée, bienvenue à vous, je suis Jonathan Templebar, fils de Zacharie et Pia Templebar. Je ne vais pas me lancer dans le pourquoi du comment de leur rencontre et de leur amour et bla bla bla bla parce que je ne sais ni comment ni pourquoi mes parents se sont retrouvés mariés et avec un gamin. Tout ce que je peux vous dire sur ma mère c’est qu’elle a un problème d’alcool et aucun instinct maternel. Je pourrais vous en dire long sur mon père, mais on peut résumer ainsi : un magouilleur de première dont la fortune varie de « plein aux as » à « couvert de dettes » en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « regarde derrière toi, un poulpe à pois ! » et se prendre un coup de pelle, qui brille par son absence et le nombre de ses relations extraconjugales.

J’ai donc grandi dans ce charmant foyer dans une jolie maison dénuée de mobilier, élevé par mon ex-voisine. D’ailleurs, Annie, si tu m’entends, merci pour tout et passe le bonjour à tes triplés. Après, bon… Comme la plupart des humains normalement constitués, je n’ai pas vraiment de souvenir de mon enfance. Alors des souvenirs intéressants ?

Ah, si jamais, j’ai pas précisé mais vous êtes autorisés à sortir en court de route.

Bref, on ne peut pas dire que j’ai été un élève modèle. On ne peut carrément pas dire ça. J’étais mauvais en tout, isolent avec les professeurs, bagarreur avec mes camarades de classe, je séchais régulièrement les cours et les heures de colle, je rattrapais mes nuits sur mon bureau et le mieux c’est que le corps enseignant ne pouvait que s’arracher les cheveux, ou le cuir chevelu pour le chauve dont j’ai oublié le nom, puisque mes parents ne répondaient jamais aux convocations. D’ailleurs, ça m’a valu de nombreuses nuits au poste.

Tout ça pour dire que je n’ai pas hésité une seule seconde à abandonner mes études quand, il y a un peu moins d’un an, j’ai commencé à travailler au bar à nouilles. Le chef peut faire peur (je crois que ça l’amuse) mais c’est un chic type.

Donc au final, pas de mort tragique, pas de maladie incurable, pas de chagrin d’amour ni d’enfants indésirés ou indésirables, pas d’injustices flagrantes, pas de combats épiques. La seule conclusion que je peux faire c’est : venez manger une fois au bar à nouilles sur la rue Droite, je vous assure que vous réitérerez l’expérience !

Merci de votre attention et restez à l’écoute, parce qu’après la page de pub, vous découvrirez la suite des aventures de Captain Panem ! Auditeurs du soir, bonsoir.