The Hunger Games RPG
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Sur le chemin des souvenirs. ▬ Rozen et ses états d'âmes.

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Rozen A.-C. Greeswald
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MessageSujet: Sur le chemin des souvenirs. ▬ Rozen et ses états d'âmes. Sur le chemin des souvenirs. ▬  Rozen et ses états d'âmes. I_icon_minitimeLun 1 Sep - 20:45


Courir pour se sentir vivante. Cette unique pensée guide le cœur de la jeune femme durant sa course folle. La peur est son adrénaline, si forte que ses jambes ont pris une allure qu'elle ne se connaissait pas. Si rapide. Et dans l'élan, à cause de la panique, Rozen traverse la plage et et continue son marathon jusque dans l'eau. Elle court jusqu'à ne plus toucher le sol, ses jambes finissent par faire des mouvements brouillons pour la maintenir hors de l'eau. Les chaussures, à une vitesse folle, sont devenus des poids à ses pieds. Rapidement, elle trouve le moyen de les enlever une à une et de les jeter au loin sur le sable. Ensuite, elle se rapproche du bord duquel elle ne s'était pas trop éloignée. A genoux dans l'eau, reprenant son souffle, elle reste au moins une dizaine de minutes à fixer les arbres en face d'elle. Par miracle, aucun des lémuriens ne se montre hors de la forêt. Sûrement tous sur Tom. Comment se débrouille t-il à présent ? Rozen devrait culpabiliser mais finalement renonce, au moins, elle ne lui avait rien planté dans le corps pour lui ôter la vie, pour l'instant, il n'était pas encore mort. Peut-être avait-il réussit à se sauver lui aussi. Il devait lui en vouloir, mais elle n'avait pas tellement peur de lui. Il était bizarre, sans doute dangereux à sa manière, mais elle savait qu'en face à face, si elle le voulait, le mettre définitivement à terre ne serait pas compliqué.

Les dix minutes écoulées, Rozen s'accorda du répit. Tôt dans la journée, très tôt, l'immense étendue d'eau donnait des frissons dans le dos. Rozen se retourna pour observer, son cœur battait fort et la peur n'avait pas disparût. L'eau lui faisait peur. Pourtant, à bout, elle s'allongea dans l'eau pendant quelques minutes. Elle ne sût combien, elle perdit la notion du temps sans pour autant avoir envie de sombrer dans un sommeil qui serait dangereux ici. Le jour précédent, elle avait bien trop souvent côtoyer les bras de Morphée pour avoir envie de les revoir. Puis les émotions de tout à l'heure la rendait alerte, l'adrénaline animait encore son corps, si bien qu'après cette course, même si elle sentait que tous ses muscles avaient soufferts, Rozen ne ressentait ni l'envie ni le besoin de dormir. Ce qu'elle voulait, c'était retrouver Logan, quoiqu'il lui en coûte. Hors de question de retourner en arrière, maintenant cet endroit lui faisait peur. Nager. Impossible, son corps ne tiendrait jamais. Il ne lui restait qu'à reprendre les bandes de sable pour repasser par la Corne d'Abondance, là où elle ne voulait pourtant plus jamais remettre les pieds. Rester sur le sable ici ne servirait à rien, et elle n'avait pas non plus envie de recroiser le chemin de Tom. Elle était fatiguée, elle préférait se dire qu'il allait mourir tout seul qu'en être la cause direct. Un peu de lâcheté, certes, mais elle restait une simple humaine.

Au bout d'un temps, la jeune femme se relève. Son poids est lourd et quand elle baisse les yeux pour s'observer, elle s'aperçoit qu'elle à toujours dans les mains la preuve qu'on la soutient. Elle abandonne son arme et son sac à ses côtés pour déballer ses cadeaux. Il y a une boîte de cachets semblables à ceux qu'avait reçu son camarade de district, une petite bouteille dont l'inscription sous entend que du poison est à l'intérieur, ainsi qu'une note qui redonne du courage à Rozen. Elle s'assoit dans le sable pour regarder ses nouveaux éléments. Il va falloir faire du tri dans ses objets. Elle attend un peu avant de s'accorder du temps pour tout ça. Au final, elle finit par juger que la lanterne et la bougie lui sont inutiles. Le chou, elle ne se sent pas de le manger mais se dit qu'on sait jamais, en dernier recours. En revanche, elle mange deux mangoustans en sa possession histoire de retrouver des forces. A ses côtés, le fantôme de Selena fanfaronne encore. La jeune femme à déjà vu de nombreuses fois les Jeux pour que les scènes palpitantes comme sa fuite va être retransmises devant tout Panem, ainsi que les minutes qui suivent, plus que jamais elle ne peut se permettre de parler à son amie. Heureusement, les regards et certains gestes inoffensifs veulent tout dire. C'est ainsi qu'elle comprend que le moment de se bouger les fesses est venue. Quelques gorgées d'eau, un cachet et puis en route.

Tous les cadeaux de son sponsor prenne place dans son sac qu'elle remet en bandoulière tandis qu'elle jette au loin les objets dont elle ne veut plus. Quelques secondes, la tribut du Trois les regardent s'enfoncer dans l'eau puis pars récupérer ses chaussures dans une main alors que l'autre tiens fermement son sabre. Déterminée, elle prend donc la bande de sable pour rejoindre la Corne d'Abondance à laquelle elle ne voulait plus revenir. La nuit change les lieux, mais elle s'y est déjà rendue en pleine nuit, là-bas elle sait qui ne lui arrivera rien à moins de rencontrer d'autres tributs. Plus jamais elle ne veux remettre les pieds sur l'île qu'elle quitte. Son but est de retrouver Logan, et elle le retrouvera. Il n'est plus là et apparemment n'a pas pu revenir à temps. Il faut qu'elle puisse lui faire la leçon comme il se doit et lui dire à quel point il a été stupide de la laisser tomber comme une vieille chaussette. Elle s'occupera de son cas plus tard, car elle le trouvera où qu'il soit, mais à présent, elle reprend la route. Rester ici ne servirait à rien. A se reposer mais après il lui faudrait voyager en plein jour, sous la chaleur accablante du soleil. Là, pendant encore un peu de temps, elle peut profiter des températures moins élevées de la nuit. Elles ne dureront pas éternellement, voilà pourquoi il lui faut partir maintenant. Et c'est comme ça qu'elle reprend la marche, déterminée.


En bref:
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Jonathan Templebar
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MessageSujet: Re: Sur le chemin des souvenirs. ▬ Rozen et ses états d'âmes. Sur le chemin des souvenirs. ▬  Rozen et ses états d'âmes. I_icon_minitimeMer 3 Sep - 18:16

Le ciel est incroyablement bleu. Et le soleil si brillant qu’il en est presque blanc. Jamais les tributs ne pourraient croire que de nombreux hovercrafts passent au-dessus de leur tête sans qu’ils ne les voient ni les entendent. Pourtant, ils en retirent les bénéfices. Des parachutes largués avec une minutie extrême, instants minutés par le poids des cadeaux qui s’y accrochent et par les courants d’airs. Quelques fonctionnaires, un ordinateur et le puissant moteur d’un aéronef, soit une bagatelle pour le tout-puissant Capitole. Mais pour les tributs perdus au milieu de l’océan, l’ombre d’une toile argentée s’apparente à un miracle.

Pour le tribut du trois, à découvert sur la bande de sable, un parachute arrive, signalant son arrivée d'un « bip ». Il s'échoue à ses pieds et dépose sur le sable deux tranches de pain de mie, une boisson énergisante, un cachet antidouleur et un message dactylographié : "En souvenir de Selena, en espérant qu'elle veille sur toi. Gagne pour elle. Will."
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Rozen A.-C. Greeswald
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MessageSujet: Re: Sur le chemin des souvenirs. ▬ Rozen et ses états d'âmes. Sur le chemin des souvenirs. ▬  Rozen et ses états d'âmes. I_icon_minitimeVen 5 Sep - 17:06

De temps en temps, quelques pauses pour calmer son cœur, ses craintes, reprendre son souffle. Mais rien n'y faisait, tout un tas de questions se pressaient dans sa tête, et la seule façon d'y répondre, c'était de retrouver Logan. Luttant contre son désir de le revoir, Rozen se forçait à continuer de prendre des pauses régulières jusqu'à la Corne, et quand elle fût de nouveau sur l'îlot sablonneux, elle laissa tomber toutes ses affaires pour se décharger de tout ce poids. Initialement lourd, mais avec la fatigue qui lui paraissait pourtant loin, ses affaires semblaient peser des tonnes. Trop pour elle. Ce n'était qu'une impression, pour continuer elle devrait s'en séparer, mais avant tout se reposer. Il n'était pas question de dormir, comme si elle avait le temps pour ça. Plus aucune sécurité, ce n'était pas le moment d'aller dans les pires folies. C'est pourquoi elle songea d'abord à aller tremper un peu ses pieds dans l'eau, ainsi que mouiller toutes les parties non recouvertes de son corps pour la rafraîchir et aussi lui remettre les idées en place. Quand elle rompit tout contact avec l'eau pour retourner sur ses pas, un nouveau paquet tomba à ses pieds. Les sponsors étaient en feu, mais pourquoi semblaient-ils avoir misé sur elle ? Les envoyeurs ne devaient être que les membres de son district, mais comment pouvait-ils la préférer à Logan ? Ce Will, quand elle lût le mot, trouva son message gentil mais son prénom ne lui disait rien.

Si elle s'en sortait vivante, la jeune femme faisait la promesse de retrouver tous les gens qui lui avaient apporter leur aide. Mais avant ça, il fallait qu'elle s'en sorte. Première étape, aller voir quels étaient ses cadeaux. Deux tranches de mie qu'elle engloutit l'une après l'autre de peur de ne savoir les conserver, une boisson énergisante qui lui donna le sourire aux lèvres quand elle en but la moitié, pile poil ce qui lui fallait, et un cachet qu'elle attendit un peu avant de l'avaler avec de l'eau. Ce n'était sans doute pas maintenant qu'elle allait retrouver toutes ses forces mais ça devrait pas mal l'aider. En revanche, elle n'allait pas pouvoir stagner longtemps près de la Corne, elle était à découverte ici, et ça ne lui plaisait pas. Peut-être qu'elle verrait les tributs arrivés mais dans son état, elle se sentait peu capable de les fuir sans trouver au préalable une cachette. Elle se posa sur le sol, regardant de nouveau le message envoyé par un autre sponsor et quand elle vit le fantôme de Selena réapparaître dans son champs de vision, la blonde fit bouger le papier d'un geste distrait pour attirer l'attention de son amie. Il y avait plus de chance que cette dernière reconnaisse l'auteur de ce mot. Ce serait une bonne chose, Rozen pourrait le remercier au plus vite. Et encore, elle espérait de tout son cœur que si elle sortait vivante de cette arène, Selena ne disparaîtrait pas pour de bon de sa vie, qu'il ne lui était pas resté à faire qu'une seule chose avant de s'en aller et que c'était de l'aider à survivre dans les Jeux. Dans ce cas là, la jeune femme risquait de se retrouver toute seule.

Après de longues réflexions silencieuses, la tribut du Trois décida qu'il était temps de se remettre en marche. Du cadeau, il ne restait que la boisson énergisante. Rien de très lourd à rajouter dans son sac. Sac qui n'était pas vraiment lourd, c'était juste une idée conçue par un endroit, quelque part dans un coin de son cerveau, parce qu'elle était un peu fatiguée. Sauf que de s'asseoir quelques minutes lui avait fait du bien, tout comme la boisson, ce qui eût pour effet que quand elle reprit le sac, finalement il n'était plus aussi lourd. Peut-être que cette impression ne durerait pas longtemps, mais pour le moment, Rozen était décidée à en profiter. C'est pourquoi il était temps de prendre la route. Son sac sur les épaules, son arme dans une main et ses chaussures dans l'autre, elle était prête à repartir. Pour un chemin plus long cette fois, elle le savait pour l'avoir déjà emprunter. Selon elle, Logan avait privilégié les zones de l'arène qu'il connaissait. C'est comme ça qu'aurait fait la jeune femme en tout cas, c'est pour quoi comme le premier jour elle décida de partir vers le Nord, suivant le chemin qu'elle connaissait. Elle s'en rappelait grâce à l'orientation de la Corne. Cette fois, elle ne partait pas à la nage mais à la marche. Avec des pauses, ça irait mieux. Elle l'espérait en tout cas. Mais avant de songer à s'arrêter, elle devait reprendre la route. Parce que c'était essentiel pour Logan et elle, mais aussi parce que les souvenirs de son premier meurtre lui faisaient passer les images du combat sous ses yeux. Assez traumatisant comme expérience.


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Buck B. Black
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MessageSujet: Re: Sur le chemin des souvenirs. ▬ Rozen et ses états d'âmes. Sur le chemin des souvenirs. ▬  Rozen et ses états d'âmes. I_icon_minitimeVen 5 Sep - 20:09





















Pour voir le renouveau, il faut aller là où tout a commencé




Je soupire, avant de me lever. Les feuilles des arbres semblent me regarder avec insistance. Je souris. J’aime la nature. Elle semble tellement vivante, tellement humaine, parfois. J’attrape le sac de Sebastian.
Seb. Rien que de penser à son visage… rien que de penser à sa silhouette… rien que de penser à ses yeux… rien que de penser à mon acte… Ça me donne le tournis. Mais je ne dois pas réfléchir. Je dois fermer mon esprit. Je dois me contenter d’agir, pas de faire fonctionner mon cerveau. Je me le suis promis. Je dois vivre. Pour vivre, je ne peux plus penser. Pas avant d’être rentré à la maison, tout du moins. Je lui dois bien ça.
Je marche lentement en direction d’un buisson, avant d’y déposer le sac du garçon qui a su éclairer mon cœur. Je ne sais pas ce qu’il y a à l’intérieur, mais je ne veux pas le savoir. Ce sont ses affaires. Je ne veux plus qu’elles voient le sang et la souffrance. Je préfère que plus personne ne s’en servent. Ainsi cachées, elles ne seront plus utiles à personne.
Adieu Seb. Adieu. Puisse l’âme de la forêt, t’apaiser éternellement. Je t’aime. Je t’aime et je te promets qu’un jour, je te rejoindrai.

Je récupère mon sac, bois une gorgée d’eau, ramasse ma lance et mon katana, et m’apprête à repartir. Je suis perdu. Je suis seul. Plus seul que jamais. J’ai conscience d’être mon pire ennemi. Je suis le seul à pouvoir m’auto-propulser dans cet abîme qu’est la folie. Les autres ne peuvent pas me rendre fou. Alors, que puis-je faire à présent ? Sebastian, que ferais-tu à ma place ?
Je ferme mes yeux et écoute le doux murmure de la forêt. Que dit mon cœur ? Que dit ma conscience ? Je dois suivre mon instinct. J’ai le sentiment qu’il faut que je retourne là où tout a commencé. Là où les premières mains se sont salies, là où le premier sang a été versé.
Là où Sebastian a décidé de se joindre à moi.
Là où il y a encore quelques jours, nous étions tous vivants.

Je n’ai nulle part où me rendre. Je ne peux plus faire confiance à personne. Et j’ai besoin de me retrouver. De tout revoir, de tout revivre. Je ne serais jamais en paix avec moi-même, j’en ai conscience. Mais je ne veux plus fuir. Je ne fuirai plus jamais. Je veux me sentir vivant. Je dois y retourner.

Je ne sais pas vraiment pourquoi.
Je ne sais pas comment je pourrais me l’expliquer.

Mais à vrais dire, je n’en n’ai strictement rien à faire.

Je dois retourner à la corne.
Je dois regarder la mer une dernière fois.
Je dois revoir ce sable trop blanc.
Je dois pouvoir nous imaginer encore tous sur nos plateformes.
En vie.

Je dois me retrouver.

***

Je suis la lisière de la forêt. A ma gauche, les arbres, les plantes, les fleurs. A ma droite, le sable, les coquillages, le soleil, la mer. Je marche du côté forêt, à l’abri des regards, à l’abri des ultra-violets, aussi. Je descends vers le sud. Je tends les bras à mon destin. J’ai choisi la vie, j’ai choisi de lutter.
Voilà une heure que je marche. Vous savez, je crois que ce qui me manque le plus, ce sont les papillons ! Je n’en ai pas vu un seul ! Pas un seul alors qu’il fait chaud et beau. C’est dommage. J’aime les papillons. Le papillon est un animal aussi libre qu’un oiseau. Il vole et répand l’espoir autour de lui. Le papillon est l’allégorie de la poésie.
Une heure vingt. La corne ne doit plus être bien loin. Je pense que je vais pouvoir regagner la plage, à présent. Je pivote discrètement sur ma droite. Horreur. Je m’immobilise. A travers le feuillage, je peux voir une fille, sur la plage. Elle n’est pas si loin de moi, mais je ne pourrais pas dire si elle se repose ou si elle avance pour gagner la forêt.
Cette fille… J’ai l’impression de l’avoir déjà vu quelque part, il y a longtemps. Soudain, je me souviens. Je me souviens d’une promenade dans les rues grisâtres de mon district. Je me souviens d’une pierre lancée et d’un cri. Je me souviens d’une voix douce et un peu perdue. Je me souviens de paroles qui n’avaient pas vraiment de sens. Comment s’appellait-elle, cette fille, déjà ? Rozen. Oui, c’est ça ! Rozen.
Je force sur mes yeux. Il s’agirait vraiment d’elle ? Impossible. Je ne veux pas le croire… et pourtant. Je ne m’étais même pas rendu compte qu’elle avait été tirée au sort. Quelle tâche je fais. Mais ce n’est peut-être pas si mal, en fin de compte. Si avant d’être plongé dans l’arène, j’avais su que je connaissais l’une de mes adversaires ça m’aurait tellement perturbé, que je crois que je me serais fait sauter avant la fin du décompte.
Je respire, bois une nouvelle gorgée d’eau. Je repense aux promesses que j’ai faite à Seb et à Sun. Je repense aux visages de Hel et de Ielenna. Je ne sais absolument pas combien il reste de tribut. Mais je n’ai pas vraiment le choix. J’ai envie de pleurer, mais il ne faut pas. Je m’appelle Buck Billy Black, j’ai 17 ans, et je suis devenu un assassin professionnel. Un jour, je paierais pour mes crimes. Pas aujourd’hui. Pas pour le moment.
Je n’ai pas le choix.

J’avance lentement, caché par les arbres, pour ne pas que Rozen ne me voit. Je ne fais pas de bruit. J’ai même l’impression que mon cœur s’est arrêté de battre.
Et puis, soudainement, je me précipite sur la plage. Je lis de la surprise dans ses jolies yeux.

Je ne réfléchis pas. Je ne perds pas de temps.

Je fonce sur elle et lui assène un coup de katana en direction du ventre. Je l’ai eu de plein fouet ? Je l’ai simplement éraflée ? Aucune idée. Regarder l’état de sa blessure ne me servirait à rien. Je tente de lui balayer les jambes. Elle tombe, ou du moins, c’est ce qui me semble. Au fond, je n’en sais rien. J’en profite tout de même pour respirer un grand coup.

Je me déteste. Mais je ne peux pas y penser.

Le combat ne fait que commencer.
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Dernière édition par Buck B. Black le Dim 21 Sep - 21:28, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Sur le chemin des souvenirs. ▬ Rozen et ses états d'âmes. Sur le chemin des souvenirs. ▬  Rozen et ses états d'âmes. I_icon_minitimeMar 9 Sep - 19:51





















Monstre à la chair noire, monstre au coeur brisé



Je baisse les yeux. La lame de mon katana est rouge. Très rouge. Trop rouge. Un rouge qui brille avec les rayons du soleil. Un rouge écarlate, un rouge incarnat. Un rouge sang qui vous gèle les entrailles, qui vous donne la nausée, qui vous fait chavirer. Il coule ce sang. Il tombe sur le sable sans faire de bruit. La couleur dorée de cette poudre brûlante se mélange à cette eau pourpre. L’or devient rouge, le rouge devient or. C’est un étrange kaléidoscope de couleur qui se crée devant moi. Presque hypnotique. Presque soporifique. Du jaune. Du rouge. Du jaune. Du rouge.
Comment une simple lame teintée d’un peu de ce liquide poisseux, peut causer une telle flaque, un tel lac, une telle mer sanglante ? Mes membres tremblent. J’ai peur de deviner. J’ai peur de connaître la vérité. Pourtant, malgré moi, malgré mon cœur qui m’intime de ne pas chercher à en savoir plus, j’attise la flamme de mon regard.
Ma balayette a fonctionné. Rozen est au sol. Il me semble qu’elle se relève. Je n’en sais rien. Je vois du sang couler. Je frisonne. Son sang. C’est son sang qui s’envole. J’ai réussi à la toucher et plutôt profondément. D’ici, je ne peux pas apercevoir son ventre. Mais je le sais. Je le sens. Je le vois au sang qui s’aplatît légèrement sur le sol. Elle en perd beaucoup. Je l’ai eu. Je suis un monstre. Mais je l’ai eu.
Rozen…
« Rozen… je… »
Je ne sais pas quoi lui dire. Que je suis désolé de l’avoir blessé ? Crétin, crois-tu que c’est une chose qui se dit ? Ces jeux engendrent la haine. Elle te hait déjà parce que tu l’as attaqué. Même si tu n’avais pas le choix. Même si c’était une fatalité. Votre fatalité. Ta fatalité.
J’ai peur de moi-même. Je n’ai pas de limite dans la monstruosité. Dans ma monstruosité. J’en ai pris conscience lors de mon passage devant les juges. J’en ai pris conscience lorsque les cervicales de Seb, de mon Sebastian, se sont brisées.
Je suis capable de tout. Malgré mes belles paroles. Malgré mon air penaud, mon beau silence et ma belle façon de penser. Je reste un bon salaud. Je ne suis ni à plaindre, ni à pleurer. Je suis un lâche indigne d’être regardé, indigne d’être aimé.
Seb. Je voudrais que tu sois là.
Seb. Pourquoi ?
Hel. Je voudrais que tu ne me détestes pas.
Hel. Je veux que tu restes avec moi.
Sun. J’ai peur.
Sun. Aide-moi.
Que faut-il que je fasse ?

*

Il pleut de la poussière de charbon. Le ciel est gris. Les nuages est gris. Les ruelles sont grises. Tout est gris. Tout est sale. Tout est triste.
Je suis enfermée dans une pièce sans fenêtre. Vous vous demandez certainement comment je peux décrire ce qui se passe dehors avec tant de précision… Disons que le temps est toujours le même, par chez nous.
Comme mon District, je suis triste. Encore plus encore si c’est possible. J’ai peur. Je n’ai pas peur de mourir, je vous rassure. Non, ma manière de penser est bien plus complexe que cela. Je n’ai pas peur de rendre mon corps à la Terre, je n’ai pas peur de disparaître. Non, moi j’ai peur de me perdre moi-même. J’ai peur de tuer. De devenir l’une de ces bêtes assoiffées de sang qui perdent la face à la télé. Je me suis porté volontaire. Personne ne sait et personne ne saura jamais que je n’en avais pas le choix. Que je me suis fait acheter comme du vulgaire bétail. Que je suis un pauvre orphelin à qui la malchance à encore plus souri qu’aux autres. Personne ne le saura jamais, car je ne parlerai pas. Le silence est la plus belle preuve de résistance. Je suis un faible homme mais il me reste un tant soit peu de fierté. Je veux leur montrer que je suis un peu plus qu’un simple tribut. Je veux leur prouver que leurs jeux sont immoraux.
La pièce est silencieuse.
Je le regarde. Il me regarde.
Pendant de longues minutes, nous restons silencieux.
Il me prend dans ses bras.
Je suis calme et pourtant j’ai peur. J’ai envie de pleurer et pourtant je ne pleure pas. Sun est encore avec moi.
Des pacificateurs ouvrent la porte.
« Le temps est écoulé »
Sun se redresse. Je lis dans ses yeux toute sa haine, toute sa rage. Il a conscience que le sort s’acharne sur moi. Il sait. Il sait que je ne reviendrais pas. J’ai l’impression qu’il veut sauter sur les représentants de la justice. Qu’il veut me libérer. Qu’il veut que l’on s’enfuit. Sun. Sun. Tu ne peux pas.
Il s’écarte de moi.
Les pacificateurs l’attrapent et l’entraînent vers la sortie.
« A bientôt Buck. »
Sun sourit.
« Buck, n’oublie pas ce que l’on s’est promis ce jour-là… tu vois duquel je parle ?Je t’attendrais. Tu es plus fort que ce que tu penses. »
La porte se referme.
Je tremble. Par « fort » il n’entendait pas la force physique. Je le sais.
Sun…
Il pleut de la poussière de charbon. Le ciel est gris. Les nuages est gris. Les ruelles sont grises. Tout est gris. Tout est sal. Tout est triste.
Je ne peux pas le savoir, mais je sens qu’il s’est mis à pleuvoir.
Du moins, il pleut dans mon cœur.


*

Je m’approche de Rozen lentement. Profitant de sa douleur, je lui écrase la main droite avec le pied. Je recule de quelques pas, prêt à riposter, prêt à me protéger si elle a encore la force d’attaquer.
« Rozen, je suis désolé. »
Une phrase résonne dans mes oreilles. Une phrase. Une belle phrase. Une seule phrase.
« Buck, n’oublie pas ce que l’on s’est promis ce jour-là… tu vois duquel je parle ? »
Bien-sûr que je me souviens. Comment aurais-je pu oublier ?

Seb, je n’ai pas oublié ma promesse.
Sun, je n’ai pas oublié ma promesse.

Je ne sais pas vraiment pourquoi je fais tout ça. Pourquoi je me donne tant de mal pour tenir quelques paroles lancées en l’air à des êtres chers.

Je ne sais pas pourquoi je ne me rends pas.

Je ne sais plus rien.

Spoiler:



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MessageSujet: Re: Sur le chemin des souvenirs. ▬ Rozen et ses états d'âmes. Sur le chemin des souvenirs. ▬  Rozen et ses états d'âmes. I_icon_minitimeVen 19 Sep - 22:56





















Cendre et diamant



Il y a les oiseaux qui chantent au-dessus des flots, le doux murmure d’une mouette passagère. Il y a le chuchotis de la mer qui s’échoue sur le sable, la douce voix d’une vague éphémère. Il y a le bruissement des feuilles qui se balancent dans le vent, le triste couplet d’une nature en colère. Il y a les nuages qui partent en voyage, les papillons qui répandent leur poudre doré. Il y a le sable qui dort paisiblement sur la plage, la peinture rouge qui le teinte doucement. Il y a le ciel trop bleu, le soleil trop chaud. Il y a les fleurs trop belles, les arbres trop grands. Il y a la vie qui danse dans les airs, la chance qui tombe des étoiles endormies. Il y a la peur qui rampe par terre, le doute qui prend racine dans les esprits. Il y a l’espoir qui germe dans les cœurs, il y a la haine qui rougit les joues. Il y a la honte qui se cache dans l’écume, il y a la confusion qui joue avec les méninges.
Il y a un monde sous nos pieds, il y a un univers sous nos têtes. Il y a une morale, il y a une fierté. Il y a des paires d’yeux qui nous regardent, des oreilles qui nous écoutent. Il y a une famille, il y a des amis. Il y a une maison, il y a un chez soi. Un code d’honneur, un orgueil au creux du corps. Des promesses et des serments. Un nom, une identité. Des rêves, des volontés.
Il y a ce silence dans l’atmosphère, cette étreinte invisible. Il y a cette pesanteur, ces stressants battements de cœurs. Il y a ces respirations irrégulières, ces souffles saccadés. Il y a ce calme trompeur, cette traîtresse de poésie. Il y a ces merveilles de la nature, ces dangereuses senteurs. Il y a cette crainte perpétuelle, cette tension électrique. Il y a cette irrésistible envie de crier, cette enivrante pulsion de se laisser tomber. Il y a ce paradis et ce mortel ennemi. Son propre reflet comme adversaire. Ses propres peurs comme arme.
Il y a cette liberté malade, ce bonheur trop pâle. Il y a ces idées folles, ces états d’esprits enrhumés. Il y a cet honneur qui part en fumée, cette conscience qui s’évapore. Il y a ces sentiments éteins, ces émotions perdues. Il y a cette douleur cachée, cette blessure muette. Il y a ces souvenirs envolés, ce passé effacé. Il y a ces âmes torturées, ces sangs souillés. Il y a cette réalité irréelle, ce songe qui n’est pas songe.
Il y a cette force dissimulée, ce miroir brisé. Il y a cet amour enflammé, ces ailes brûlées. Il y a cette peine dans les yeux, ces remords dans la peau. Il y a cette impression de n’être personne, cette sensation d’être un étranger. Il y a ces vertiges permanents, ce désir de tout lâcher. Il y a ces larmes asséchées, ces sanglots étouffés.
Il y a une planète.
Il y a une société.
Des humains.
Des êtres capables de penser.
Il y a des guerres.
Il y a des vices.
Pas de fraternité.
Qu’une unique avidité.
Il y a Panem.
Il y a un jeu.
Des enfants.
Des victimes.
Il y a du sang.
Il y a des os.
La folie.
L’hystérie.
Il y a la haine.
Il y a la vengeance.
Plus d’innocence.
Plus de rires et de sourires.
Et il y a, dans un silence monacal, dans une atmosphère trop idéal. Et il y a dans un monde injuste, sous des yeux voilés. Un coup de canon.
De canon.
De canon.
Et plus un seul papillon dans ce conte de fée.
Et plus un seul rêve dans ce cauchemar éveillé.

J’imagine le clapotis d’une pluie qui n’existe pas. J’imagine des nuages gris et un ciel noir qu’il n’y a pas ici. J’imagine une nature vêtue de noir, un sable terne, presque terreux. J’imagine des hommes en pantalons et chemises, des femmes en jupes et tailleurs. J’imagine un froid abyssal, une raideur sur chaque visage. J’imagine des regards accusateurs, des larmes amères. J’imagine les gouttes de pluie couler dans les cous, faire frissonner les esprits.
J’imagine un cercueil d’or, des rossignols d’argent. J’imagine des fougères de bronzes, des grillons chanteurs. J’imagine un sourd requiem, une atmosphère solennelle. J’imagine des oranges de cuivres, des roses de rubis. J’imagine des feuilles d’émeraude, des tombes de saphir.
J’imagine une Blanche Neige endormie. J’imagine une blanche Neige qui ne serait pas vraiment Blanche Neige. J’imagine une Blanche neige aux longs cheveux blonds, aux profonds yeux marrons. J’imagine une belle silhouette recouverte d’un blanc linceul. J’imagine des plumes de colombes sur ce corps trop jeune. J’imagine un halo de lumière, une auréole éclatante. J’imagine un ange regagner la terre.
J’imagine un garçon derrière le cercueil, ligoté de la tête au pied. J’imagine un jugement, j’imagine un verdict. J’imagine les mots « monstre, meurtrier, assassin » flotter sous la pluie, disparaître dans des flaques. J’imagine des chaînes et des fers, des menottes et une muselière. J’imagine le corps du garçon ficelé à un poteau, s’enflammer d’un seul coup. J’imagine les rires et les applaudissements. J’imagine l’enfer et la vengeance. J’imagine l’ange et le diable. J’imagine deux cœurs meurtris et détruits.
J’imagine des bourreaux, j’imagine des juges. J’imagine le bien, j’imagine le mal. J’imagine une balance, j’imagine des âmes. J’imagine le repos, j’imagine la torture. Le soleil et la pluie, le jour et la nuit. Le ciel pur et clair, les orages et le tonnerre. La boue et le sable, la vase et la mer. Le kraken et le calmar géant, les elfes et les sirènes. Le Minotaure et Méduse, Apollon et Athéna.
J’imagine nos visages.
Son visage de diamant.
Mon visage de cendre.
J’imagine nos yeux.
Ses yeux, ses soleils.
Mes yeux, mes glaçons.
J’imagine nos corps.
Son plumage d’oiseau.
Ma peau en lambeau.
J’imagine nos cœurs.
Son cœur réparé.
Mon cœur éclaté.

D’os et de chair, tu retournes à la terre.
De sang et de peau, je ne suis qu’un grain de poussière.

La forêt te berces, toi l’ange des sables qui s’est vidé de son sang.
La forêt t’assassine, toi monstre de fer, qui rouille dans ta misère.
Meurtrier.
Meurtrier.
Crapule.
Vampire assoiffé.

Aujourd’hui encore, le temps s’est arrêté.
Aujourd’hui encore, une âme s’est envolée.

Meurtrier.
Meurtrier.
Crapule.
Vampire assoiffé.

Aujourd’hui encore tu t’es perdu.
Aujourd’hui encore tu as tué.

Buck, pourquoi n’as-tu pas la force d’abandonner ?




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