La Moisson commence avec l’habituel discours du Maire sur la naissance des Hunger Games. Discours ennuyeux à mourir que je n’écoute que d’une oreille tant je suis pressée que le tirage au sort commence. Quelle idée de nous faire languir un peu plus ? Cela va faire 1 an que nous attendons impatiemment de savoir qui sera les prochains tributs du district. Ne veulent-ils pas se dépêcher que je me présente ?
Je pense qu’au fond de moi, j’ai peur qu’une autre fille soit plus rapide et se présente avant moi en tant que volontaire. Seule la première à s’être exprimée sera prise. Cela se comprend, il y a tellement de volontaires qu’on ne peut faire autrement. Je jette un regard inquiet à Isis. Il n’y a qu’elle qui peut éventuellement me prendre de vitesse. Mais je ne dois pas la laisser me déstabiliser ! Le contact de la lame de mon poignard contre ma cuisse me rassure. Oui, au pire je ferai ça. Au pire je m’en servirai. Je suis sure que les gens du Capitole adorerait ça. Après tout c’est ce qu’ils veulent du sang non? C’est bien pour ça que les Hunger Games ont été créés !

Je reprends rapidement confiance en moi, mais jette quand même un regard assassin autour de moi. Celles qui ont le malheur de croiser mon regard à cet instant frissonnent avant de baisser les yeux. Elles n’osent pas soutenir mon regard, elles sont bien trop trouillardes ! Au moins sont-elles prévenues : elles n’ont pas intérêt à me défier. Dans tous les cas, elles savent à qui elles ont à faire, elles me connaissent forcément. Il faudrait être stupide pour essayer de se mettre en travers de mon chemin.
Il y a enfin du mouvement sur l’estrade, ce qui attire mon attention. Notre hôte, qui aurait bien besoin de conseils vestimentaires, se lève toute guillerette. Il est l’heure de tirer au sort les tributs ! Les filles d’abord, comme le veut la tradition. Elle commence à m’énerver car elle prend tout son temps pour mettre la main dans le bocal, et encore plus pour attraper un petit bout de papier, qui ne sert à rien en plus ! Je ne peux empêcher ma respiration de s’accélérer, ni mon cœur de battre plus fort dans ma poitrine. Mais qu’elle se dépêche d’ouvrir ce fichu papier à la fin ! J’ai l’impression de vivre la scène au ralenti. Je vois ces doigts déplier tout doucement le papier, comme si elle allait le briser dans le cas contraire. Puis ses lèvres s’étirent lentement dans un sourire avant de s’ouvrir pour prononcer un nom qui n’est pas le mien évidemment. Je ne connais pas la fille qui monte sur l’estrade, et je la dévisage sans me gêner. Elle doit avoir 14 ans, tout au plus. C’est … une petite chose blonde aux yeux marrons, pas particulièrement belle, ni particulièrement attirante. L’hôte a dit qu’elle était mimi comme tout, mais moi je ne trouve pas. Elle ne risquait pas d’attirer les sponsors. Il ne me semble pas la connaître. Je ne me rappelle pas m’être battue contre elle, ni même l’avoir vue. A vrai dire, même si ça avait été le cas, je ne m’en serais pas souvenue. Ce n’est pas le genre de fille qui marque et dont le visage reste graver dans notre mémoire. Ce n’est pas le genre de fille qui me rend jalouse de sa beauté et de ses atouts. En réalité, dans ce district, aucune fille n’appartient à cette catégorie, car aucune ne me dépasse, et ce dans tous les domaines. Je suis la meilleure, et j’en suis parfaitement consciente. D’après moi, la fille tirée au sort se trouvant sur l’estrade n’a aucune chance dans l’arène. Elle n’a même pas le physique d’une carrière, et à tous les coups, elle ne sait pas se servir d’un couteau. Vu la façon dont elle c’est déplacée, elle a l’air plutôt gauche. Et elle n’a même pas l’air à l’aise. Elle ne sait quelle position adopter, et se dandine sur place. Son regard est fuyant, comme l’est celui des faibles…
Le district 2 ne peut se permettre d’avoir de tels tributs. Le district 2 ne peut pas être un district de perdants. Ce genre de personnes ne devrait même pas exister dans notre district, ils font pitié. Ils feraient mieux d’aller dans le 10, le 11 et le 12 ! Dans les districts de perdants ! Là bas ils trouveraient leurs places, ici ils ne l’ont pas. Et puis, quel est son nom déjà ? Qu’avait dit la fille du Capitole qui a encore beaucoup de progrès à faire au niveau mode ? Syhr d’Habeille ? Oui, il me semble que c’est cela. Quelle idée de s’appeler comme ça ? A sa place, j’aurais honte. Comment honorer son district avec un tel nom ? Elle aurait du demander à changer, elle n’espère quand même pas réussir sa vie en s’appelant comme ça ? En tout cas, moi je préfèrerais mourir que de m’appeler comme elle.

Je n’ai pas fait attention, mais le nom du garçon a été tiré au sort et ce dernier monte sur l’estrade, lui aussi d’un pas mal assuré. Mais quelle brochette de poule mouillée nous avons cette année ! J’espère qu’un garçon digne de ce nom se portera volontaire ! Car l’un comme l’autre faisaient pitié. Heureusement que le volontariat existait ! Sinon, quelle honte aurait eu notre district avec ces deux là…

En tout cas, ça y est, c’est l’heure du volontariat. Je passe ma main dans mes cheveux pour réarranger mes boucles et me racle la gorge.

"Stop!" Crie alors quelqu’un d’autre que moi du côté des garçons.

Quoi ??? Déjà ?? Il ne peut pas attendre un peu ?

"Je suis volontaire". Dit cette même personne.

Je n’en reviens pas… Il vient de dire les trois mots que j’étais censée dire avant lui… Non, avant tout le monde !!! Je devais être la première à m’exprimer. Une rage bouillonne en moi, et je me fais force pour ne pas la laisser exploser. Il faut que je garde contenance ! Mais j’ai une envie de meurtre. Je sens qu’il va m’énerver celui là !! A contre cœur, je détourne mes yeux vers la source de la voix. Le garçon est encore caché par les autres. A ma grande satisfaction, personne ne s’est décalé pour lui faire place et personne ne l’applaudit.

"JE SUIS VOLONTAIRE!" Répète t-il en criant un peu plus fort.

C’est bon on a compris !! Il est déjà pas soulant lui ! Déjà qu’il me pique la vedette, il faut en plus qu’il enfonce le couteau dans la plaie en répétant une deuxième fois ce que j’ai hâte de pouvoir dire !! Mes mains me démangent. Dans l’arène, je ne lui ferais aucun cadeau. D’ailleurs, maintenant non plus. Il n’est même pas encore sorti des rangs, que je me manifeste à mon tour, avant qu’une de ces cruches ne suivent son exemple.

"Je suis aussi volontaire", dis-je fièrement et distinctement d’un ton sans appel.

Toutes les têtes se retournent vers moi. Bien fait pour lui ! Plus personne ne lui accorde le moindre intérêt, toute l’attention est reportée sur moi. Qu’est ce que j’aime la sensation que me procure le fait d’être le centre d’intérêt de la foule. Tous ces regards posés sur moi, dont on peut lire de l’admiration mêlé a de l’envie me fait toujours frissonner de plaisir. Les gens ne paraissent pas plus étonnés que ça que je me porte volontaire. En même temps tous me connaissent et tous savent que je suis redoutable. Ils savent que je ferais une bonne tribute, que j’honorerais mon district et que je rapporterais la gloire. Les filles qui se trouvent sur mon chemin s’écartent pour me laisser passer. J’avance jusqu’à l’estrade la tête haute, un petit sourire aux lèvres. J’accorde quelques clins d’œil aux garçons quand je passe prêt d’eux et monte sur l’estrade. Je me retrouve alors face à mon nouvel adversaire. Je n’arrive pas à mettre de nom sur son visage, mais il me semble déjà l’avoir vu lui par contre. Il est plus jeune que moi, et ce n’est pas le genre de mec qui m’intéresse. Pas particulièrement beau, il ne fait pas partie de mes conquêtes. Je le dévisage sans gêne avant de reporter toute mon attention sur l’assemblée. Je les regarde de haut, comme si je dominais le monde. Après tout, c’est un peu ça ! Je suis au dessus d’eux. Je vais aller au Capitole, et je vais remporter les Jeux. Je reviendrais couverte de gloire et tout le monde n’aura plus qu’un nom sur les lèvres. Le miens.

Je n’avais pas relevé le pique que m’avait envoyé Chleo à propos de Sean, c’était bien elle ça d’utiliser vos points faibles, vos failles dans les moments où vous voulez vous sentir sur de vous, fort, imbattable. Je me détournais d’elle le tirage débutait. Impassible je fixais l’hôte excentrique que le capitole nous envoyait à chaque moisson. Toujours plus bariolée, voyante et dont la voix haut perchée me faisait frémir d’envie de lui couper la langue sur le champ. Ses doigts boudinés dont les extrémités, étaient affublées de grotesques ongles turquoise que j’arrivais à voir d’ici sans regarder les grands écrans qui avaient été installés pour l’événement, se saisir enfin d’un papier où se trouverait le nom de la prochaine tribute. La femme continua avec les garçons, j’étais écœurée, les tirés au sort étaient misérables, que l'on aurait cru tout droit sortie de ses districts pauvres, chétifs et crasseux. Je sentais que Chleo s’était raidit, mais je pris ça pour de la colère en vers les deux empotés qui se trouvaient sur l’estrade. Une voix résonna alors :

"Stop!" Mon cœur fit un bon, la voix émanait des hommes pendant un instant je voyais ma seule chance d’être volontaire s’envoler mais il n’en était rien…
"Je suis volontaire".

Cependant l’idiot insistait nous n’étions pas sourd à ce que je sache ! Je le trouvais alors au milieu de deux gars plutôt baraqués, bien plus que lui déjà. Un sourire narquois fendis mon visage, attend moi mon petit j’arrive. J’ouvris la bouche mais une voix que je connaissais trop bien venait de me voler la réplique :
"Je suis aussi volontaire"

Chleo ! Pétrifiée, incapable d’émettre le moindre son, je la voyais savouré le moment qui devait être le mien. Les regards étonnés des badauds, appréciateurs de la gente masculine et haineux des autres qui comme moi venait de perdre leurs places pour les jeux. Elle avançait lentement, espérait elle marqué les esprits, en paressant si sûre d’elle-même. La colère montait, je sentais mes poings se serrer. Elle m’avait menti, elle savait très bien qu’elles étaient mes ambitions. D’une main je déchirais le pend de ma robe pour libérer mes jambes, et entrepris de bousculer les autres filles, courant, je devenais folle de rage, je ne voulais qu’une chose la supprimer.

NON ! Hurlais-je !

Je sentais que les pacificateurs arrivaient derrière moi, je ne perdis pas de temps, je plaquais le premier violement contre l’escalier, décochant un coup de genoux dans les côtes de la pacificatrice qui venait de saisir mon bras .Puis plus rien, vraisemblablement, on leur avait donné l’ordre de se stopper, je n’y fis pas attention. Me précipitant sur l’estrade, je devais avoir l’air terrifiante, mes yeux devaient traduire toute la haine que je pouvais avoir contre elle. Je glissais ma main dans le décolleté de ma robe et en ressortie un pommeau, pressait un bouton qui se trouvait dessus, une lame jaillit. Je savais déjà ce que j’allais, faire un sourire mauvais accompagna mes paroles :
Traîtresse… Sifflais-je. Ma lame fendit l’air, et sa robe se déchira, tombant en lambeau.

Je lance un grand sourire malicieux à la foule, et les embrassent de mon regard le plus charmeur. Mais je cherche quelqu’un en particulier. Au fond je vois mes parents qui ont l’air fier de moi. C’est une bonne chose, même si je fais ça pour moi, je veux tout de même faire honneur à tout ce qu’ils m’ont appris. Je n’ai aucun mal à la trouver. Son visage se détache parmi les autres, et sa réaction ne me déçoit vraiment pas ! Presque aussi bien que ce que j’avais imaginé. Elle me fixe ébahie, sa bouche légèrement entrouverte. Je suis persuadée qu’elle ne comprend rien à ce qui lui arrive. Et je suis prête à parier que je me suis portée volontaire juste avant elle, ce qui explique pourquoi elle est en train de gober les mouches. J’ai donc réussi à être plus rapide qu’elle, ce qui me soulage, et j’en tire une certaine fierté ! Nos yeux se rencontrent, et je ne peux m’empêcher de sourire un peu plus.
Mais Isis change soudainement de comportement. Ces yeux se plissent, et elle en viendrait presque à montrer les dents. Elle me fixe comme si j’étais son ennemi de toujours, me lançant des regards meurtriers. Soudain, elle se met en mouvement et bouscule toutes celles qui ont la malchance de se trouver sur son chemin, sans chercher à être douce.

« Non ! » Je l’entends crier.

J’ai une terrible envie de la narguer, de lui répondre « Et si ! », de lui faire comprendre que cette fois ci encore c’est raté pour elle, que ce sera bien moi en haut de l’affiche cette année, que je venais de briser ses rêves de gloire et de succès et que ça me rendait vraiment heureuse !!!
Oui j’aimais bien Isis, oui c’était une très bonne amie, mais voilà, tout ça c’est du passé. Il faut savoir faire des choix dans la vie, et entre Isis et la gloire, il n’y a pas photo. Quitte à la perdre pour de bon cette fois, je ne le regretterais jamais. De plus, cela fait quelques temps que notre amitié est compliquée.

A ma grande satisfaction, des pacificateurs se mettent en travers de son chemin, seulement ils ne sont pas très futés, ils ne connaissent pas Isis. Ce n’est pas une demi-douzaine d’entre eux qui vont l’arrêter. Elle en met d’ailleurs deux au tapis avant d’atteindre la scène.
Ainsi nous y étions. Nous allions régler nos différents devant tous les gens du district ainsi que devant les caméras. Bref, devant tout Panem. Ca avait un petit côté dramatique, les deux amies d’enfance qui se battent pour aller aux Hunger Games. Ah ! Mais que c’est excitant ! C’est comme un avant-Jeux. Tous allaient voir de quoi je suis capable, je serais la première tribute a montrer ses compétences ! Je vais pouvoir marquer les esprits dès le jour de la Moisson !
Mais j’ai beau être excitée et afficher un grand sourire narquois, je me tiens prête et concentrée. Il est hors de question, que je faiblisse aujourd’hui. Je veux les épater, je veux qu’ils puissent voir de quoi je suis capable, leurs montrer que je suis faites pour les Jeux, et que je suis faites pour gagner ! Je sais que dès maintenant je peux me faire des sponsors et c’est cela qui est très important. Plus j’ai de sponsors, moins il y en a pour les autres.
Elle s’avance vers moi en sortant de son décolleté le pommeau de son fameux sabre. Elle a l’air d’une furie. Cela en impressionnerait plus d’un mais ce n’est pas mon cas. Isis ne m’a jamais fait peur. Alors c’est cela ? Elle veut se battre ? Je m’y attendais, avec elle, on ne pouvait régler ses problèmes qu’en se battant.

« Traitresse » siffle t-elle de rage.

Vive comme l’éclair elle abat sa lame qui déchire un bout de ma belle robe au niveau du jupon. Ce geste fait sourire mon adversaire tandis que cela me met dans une colère noire. Elle a osé !!! La garce ! Elle essaie de me ridiculiser en public ! J’essaie toutefois de me retenir de faire une chose idiote et garde mon sang froid. Elle veut me faire sortir de mes gongs, c’est évident. Je baisse les yeux sur ma robe pour constater les dégâts. Un pan de tissu pend disgracieusement et bat contre mes jambes au gré du vent. D’un prompt, je finis de le déchirer, rendant ma tenue encore plus courte qu’elle ne l’était. J’entends des sifflements appréciateurs venant de la gente masculine, ce qui me fait retrouver le sourire. Je relève alors les yeux vers Isis, la foudroyant du regard, mais en lui offrant aussi un joli sourire mesquin.

« Tu n’aurais jamais dû faire ça » dis je lentement en détachant chaque syllabe.

Tout en disant ces quelques mots, je laisse discrètement ma main glisser le long de ma cuisse pour attraper le manche de mon couteau. D’un geste vif et précis, je lacère la bretelle de la robe de ma chère Isis, qui fatalement commence à glisser …

« Vouloir la même chose que moi ne t’as jamais réussi Isis. Alors cette fois ci laisse tomber, le sort n’est pas en ta faveur. » dis-je tout en faisant tourner habilement mon poignard dans mes mains expertes.

Hum forcément, elle n’a su que me rendre l’ascenseur, aucune imagination, toujours les mêmes choses. La même rengaine, le même discours !




-Tu es d’un ennuie, je sais d’avance, tes moindres gestes et pensées dans ce jeu. Tu crois qu’être une simple carrière attira les sponsors ? Ma belle réveille toi tu es loin du compte.


Comme pour confirmer mes mots, je jetais à terre le reste de ma robe, laissant mon corps à la vue et au su de tous .Je me détournais complétement de Chloé, lui volant la vedette comme jamais.


-District Deux ! Je le dis devant vous la 15éme édition sera pour moi !

Les muscles de mon corps se tendaient au fur et à mesure de mes gestes, pointant mon sabre vers la foule. Ma voix ne montrait aucune peur au contraire, je ne m’étais jamais sentie aussi bien.


-Je ne serais pas aussi clémente qu’aujourd’hui.

Dis-je en passant lentement mon doigt le long de ma lame. Rejetant mes cheveux en arrière, me cambrant allégrement. C’est là que ma chère amie avait fait erreur, elle était trop connue, on l’avait déjà trop vu dans le district. Les hommes connaissaient ses courbes par cœur. Oui elle avait gagné, elle partait au jeu mais ça s’arrêtait là, elle ne serait pas se démarquer…haha si peut être en faisant du charme aux sponsors ? Si elle se reposait sur son statut, je peux déjà entendre le son du canon annonçant, la fin pour elle. L’autre tribut avait la bouche grande ouverte, il ne devait rien comprendre le pauvre.


-Toi fait attention, les jolies filles sont les pires.Me murmurais-je

Elle commençait sérieusement a m'agacer. Et moi qui avait cru voir en elle une amie dans ma jeunesse, je ne vois plus aujourd'hui comment cela a t-il été possible. Elle était tout bonnement hypocrite, et une véritable amie ne m'aurait jamais fait ça. Elle faisait son spectacle, attirant toute l'attention sur elle en me tournant le dos. Elle faisait là une grave erreur. Je bouillais de rage suite à ces paroles. Elle pensait réellement connaître mes pensées et mes moindres faits et gestes? Elle se trompait royalement. Elle connaissait peut être mon point fort dans le domaine des couteaux, mais je ne lui avait rien raconté de l'ampleur de mon entraînement personnel à la maison, des soirées que j'avais passé avec mes parents à élaborer des tactiques pour les Jeux. Non tout ça elle l'ignorait, et je comptais bien en faire le meilleur usage dans l'arène. Je lui en mettrait plein la vue. A cette pensée je me force à rester calme. Je ne lui donnerais pas ce qu'elle veut. Je ne m’énerverais pas devant tous les autres.
Ce qu'elle me faisait là était cependant petit. J'avais pris sa soit disant place pour les Jeux, alors pour rétablir un certain équilibre et par pure jalousie elle me volait la vedette.
Elle annonce officiellement qu'elle sera la tribute des Jeux pour la 15e édition. J'en rigole intérieurement. Elle déclare forfait ( de toute façon elle n'a pas réellement le choix, c'est la règle, je me suis présentée avant elle ) et doit encore attendre un an entier avant de participer aux Jeux.
Et la voilà repartie avec ces promesses de méchanceté, ça en devenait lassant. En fait voilà, elle était ennuyante. Ils la regardaient avec des yeux éberlués mais j'étais la seule à réellement me rendre compte qu'une fois dans l'arène, elle n'aurait aucune chance. Elle n'aura pas d'allié et sera la première cible. J'ai hate de pouvoir la voir se faire tuer par les autres, se serra un spectacle saisissant et jouissif! C'est une des raisons qui me poussera à revenir de cette édition, le fait de la voir participer à la prochaine.
Elle se retourne et adresse la parole a l'autre tribut du 2 qui nous observe bouche bée.

Alors qu'elle s’apprête à redescendre les marches de la scène et qu'elle repasse devant moi, je lui adresse une dernière fois la parole.

-Une année c'est long Isis, il peut t'arriver pleins de choses, fais attention à toi lui lançais-je avec un ton doucereux et un petit sourire au coin des lèvres prédisant le pire.