Nellie Veith

Je me réveilla, la petitesque de ma nuit est vraissemblablement atroce. Je n'ai pas pu dormir une seconde. Il y avait du bruit dans la chambre de Léo toute la nuit. Je suis fatiguée, en colère, et très, très furieuse après Léo. Ce sont les dermières journées avant les Hunger Games, c'est ma dernière chance de bien dormir, et de me concentrer. Lui, il se plaint pas pour la gâcher. Je sorti donc de ma chambre et demanda au premier Muet venu s'il pouvait me faire un café. En attendant mon liquide chaud & réconfortant, je m'assis donc à la grande table, regardant le journal capitolien, Le Pure. C'était vraisemblablement, le pire journal qu'il m'ait été donné de lire. Ça ne parle que de nous ! Il ont déjà fait un sondage qui donne la victoire à Joseph Grey. Moi, je serai positionnée en 7e ou 8e position.

C'est au moment où la petite muette me donna mon café que Léo sortit de sa chambre, ma rage était peut-être un peu assouvie à cause de la longueur de la nuit, mais elle était toujours là.

- Tu as fait du bruit hier, beaucoup de bruit.

Je guettais sa réponse dans mon profond moi-même, j'avais quasiment hâte de savoir quel serait son excuse. Un détail à préciser, Ambre est arrivée dans la salle juste après Léo. Elle est très jolie. Tout comme Léo, mais les deux je ne les apprécies guère. Léo n'a pratiquement aucune chance de s'en sortir vivant. Je le lui souhaite, tout comme je souhaite à tout le monde d'avoir un chance de survie, mais la mienne passe avant tout. Tandis que Ambre n'est qu'une chanceuse survivante d'une édition quelquonque.

- Bon matin Ambre

Mon ton était étonnament doux pour ce qu'il va se produire dans quelques minutes.

Nellie Veith

- De quel bruits tu parle, je ne...j'étaits seul, je ne pouvait pas faire de bruit, en tous cas désoler si je t'ai deranger.

Je ne pensais pas que quelqu'un pouvait aussi mal mentir. Maintenant je sais qu'il y avait quelqu'un, qui? Je m'en contre-fou. J'ai manqué de sommeil, un sommeil précieux que je n'aurai pas pendant les prochains Hunger Games. Le pire dans tout ça c'est si ça serait un sponsor. Vendre son corps à un créature capitolienne est répugnante. Baisser son estime de soi et de son corps pour maybe, recevoir quelques sous d'un(e) sponsor qui aime profiter de la situation des tributs pour se faire un plaisir... Je ne pratiquerai jamais cette stratégie, jamais. Je serai capable de gagner seule les Hunger Games, je n'aurai pas de besoin de m'abaisser à ce niveau-là.

- Bon matin Ambre

- Bonjour madame Noth, est-ce que vous allez bien?

En plus il fait le lèche-cul, madame Noth, je vais la rire longtemps.

- Bonjour vous deux. Et oui, je vais bien, merci.

J'ai toujours trouver qu'elle avait une petite voix douce où se cachait une femme rebelle et "jem'enfoutiste". Elle est du grande beauté. En l'observant je remarqua pendant un tiers de seconde qu'elle fixait Léo. Puis elle se lança:

- Tu sais, j’ai croisé Saewald ce matin. Il avait l’air satisfait, avec un peu de chance te sponsorisera-t-il.

Saewald ? Bien sûr qu'elle veut éviter à tous prix qu'il y ai prise de tête. Mais Saewald, quoi, Léo aimes tant que ça se faire défoncer ? Ça me dépasse tellement que ça n'en ai stupide ! Il a l'air d'être un enfant d'ange. Il est gay au moins, où il fait vraiment ça pour se rabaisser le plus possible ? Trop de question me viennent en tête.

- Ah, comme ça tu es rendu gay,? T'as pas honte ?

J'étais en colère contre Léo. Aussi, il fait froid, la muette sur place a ouvert les fenêtre et le froid d'automne s'impregne dans mes oreilles. Mes mèche du matin virevoltent en tous sens. Ce n'est décidément pas ma journée. Mais en ayant dit ça, je regardais Léo d'un air vraiment bête, qui voulait dire «T'as troublé mon sommeil pour rien connard, juste pour te faire mettre par un Daddy en chaleur».

En voyant son expression de stupéfaction face à mon indiscrétion certaine, je pouffa de rire. Dans le fond, il n'est pas hétéro, il est gay, et il ne l'a jamais su. Il vient tout juste, cette nuit, de se faire dévierger par un homme qui en a dépucelé plus d'un ! Il ne le regrette pas encore, mais s'il survit à cette enfer, il va y penser toute sa vie.

Je scrute mes deux tributs, me demandant quelle réaction ils vont avoir tous les deux après ce que je viens de dire. Visiblement, ça n’a pas l’air d’enchanter Nellie. Elle reste coite un instant, et je peux presque entendre son cerveau tourner à cent à l’heure. Se demande-t-elle si elle aurait du faire pareil pour trouver des sponsors potentiels pour l’aider ? Mais j’en doute, elle semble tenir trop à sa fierté pour ça. Elle croit peut-être en elle et se dit qu’elle n’aura pas besoin de sponsors. Si c’est bel et bien le cas, elle se fourre le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Parce que moi, sans sponsors à la fin, je n’aurai pas fait long feu. Ce sont surement ces petits parachutes – enfin leur contenu plutôt – qui m’ont sauvée. Mais bon, du coup, ce sera à moi de trouver un ou deux sponsor au cas où l’un ou l’autre de mes tributs passe dans les huit derniers. Je m’en réjouis d’avance ! Au moins font-ils de bons gâteaux au chocolat au dôme des sponsors.

Léo quand à lui à l’air moyennement enchanté que j’ai mis à jour ses petits secrets. Peut-être essayait-il de cacher ses manigances à sa coéquipière. Soit pour éviter une éventuelle jalousie de sa part, soit pour éviter … ce qui va suivre. « Ah, comme ça tu es rendu gay? T'as pas honte ? » Tiens, toujours cette habituelle gentillesse dans la voix. Comme mes deux tributs ont l’air de s’aimer, c’est fou ! Mais bon, c’est eux qui s’entre tueront dans l’arène non ? S’ils y prennent du plaisir, ce sera tant mieux pour eux. Et pour moi. Avec un peu de chance s’ils s’arrangent pour faire ça bien, il y a moyen que ça attire des sponsors que je n’aurai même pas besoin d’aller chercher. Mais bref.

Nellie fixe Leo avec un regard noir. Je me demande si le problème vient du fait que c’était un homme, ou du fait que sa nuit a été raccourcie. Quoique c’est surement l’accumulation des deux qui la met dans cet état. Même si j’ai du mal à comprendre en quoi être gay impliquerait d’avoir honte. Ne peut-on pas aimer qui on veut ? Passer du bon temps avec les personnes qui nous chantent ? Personnellement, je trouve ce genre de remarque assez stupides, mais libre à elle d’être étroite d’esprit si elle en a envie. Léo réagit au quart de tour, réfutant avec empressement ce qu’avançais la tribute. « Je ne suis pas gay, loin de là et je ne me rabaisse pas, certes ce ne sont pas des pratiques très "glorifiantes", mais je me dois d'avoir les faveurs d'un maximum de sponsors. Tu as fois en toi et en tes capacités, tu es sure de gagner dans l’arène et moi je ne peux avoir foi en mes capacités, personne ne peut avoir foi en quelque chose qui n'existe pas, alors les dons de sponsors sont la seule solution pour ma survie. Même après t'avoir dit ça ton opinion ne changera peut être pas, mais nous avons des avis divergeant, c'est tout et je me dois de mettre tous les atouts de mon côté. »

Bon, au moins, il a un minimum de bon sens celui là. Niveau potentiel, on repassera, mais il acceptera la mort et le fait de tuer, si l’occasion se présente à lui, assez facilement je pense. Je regarde tour à tour mes deux tributs, et enchaine avant que Mademoiselle Nellie ne réponde quoi que ce soit. « S’il vous plait, tapez vous dessus quand je serais partie. Ou mieux, gardez vos forces pour l’arène et votre salive pour les sponsors. Quel mal y a-t-il à chercher des sponsors, hein Nellie ? Chacun ses méthodes, mais lui au moins ne reste pas passif à regarder le temps s’écouler. Ce sera toujours ça en moins pour moi à faire. Par contre Leo, je ne veux plus t’entendre dire que tu n’as pas de capacité. Que ce soit vrai ou pas, je n’en ai rien à faire, si tu pars défaitiste comme ça, les gens ne croiront pas en toi non plus. Tu fais ce que tu veux de tes maigres chances de survie mais bon … »

Je laisse ma phrase en suspens, prête à recevoir n’importe quelle réponse vis-à-vis de ces jeunes gens sans cervelle.

Nellie Veith

- Je ne suis pas gay, loin de la et je ne me rabaisse pas, certes ce ne sont pas des pratiques très "glorifiantes", mais je me dois d'avoir les faveurs d'un maximum de sponsors. Tu as foi en toi et en tes capacités, tu es sure de gagnée dans l’arène et moi je ne peux avoir foi en mes capacités, personne ne peut avoir foi en quelque chose qui n'existe pas, alors les dons de sponsors sont la seule solution pour ma survie. Même après t'avoir dit ça ton opinion ne changera peut-être pas, mais nous avons des avis divergents, c'est tout et je me dois se mettre tous les atouts de mon côté.

Il n'est pas gay ?, mon oeil. Mais il a un point, il est faible, donc il doit donc prendre des décisions beaucoup plus difficiles, c'est clair. Mais au point de se faire défoncer par un gorille en chaleur, je pense pas. D'après-moi, il ne peut pas vraiment atteindre un plus bas niveau. Jamais, au grand jamais, même si je serais faible, je vendrai mon corps pour, peut-être, avoir une aide, peut-être, nécessaire. C'est simplement ignoble, et hors de mes principes. Je suis très en colère, d'un, contre la race humaine qui m'exaspère de plus en plus et de deux, envers ce petit nain tout brûlant en face de moi, qui m'a tenue réveillée toute la nuit, pour un simple sponsorat, qu'il ne recevra probablement pas. Juste pour ça, je le déteste. Tout le monde sait que Saewald ne sponsorise pas 86 tributs. J'observai Léo, fier de lui, de ce qu'il avait dit. Ma rage montait de plus en plus. J'allais même lui répliquer quelque chose quand la belle brune(ou bien est-ce roux ?) m'empêcha d'entamer un seul mot.

- S’il vous plaît, tapez-vous dessus quand je serais partie. Ou mieux, gardez vos forces pour l’arène et votre salive pour les sponsors. Quel mal y a-t-il à chercher des sponsors, hein Nellie ? Chacun ses méthodes, mais lui au moins ne reste pas passif à regarder le temps s’écouler. Ce sera toujours ça en moins pour moi à faire. Par contre Leo, je ne veux plus t’entendre dire que tu n’as pas de capacité. Que ce soit vrai ou pas, je n’en ai rien à faire, si tu pars défaitiste comme ça, les gens ne croiront pas en toi non plus. Tu fais ce que tu veux de tes maigres chances de survie mais bon …

Je ne lui taperai certainement pas dessus. Comme elle l'a dit, j'aime mieux garder mes forces pour l'arène. Mais, voilà la raison pourquoi je suis fâchée, il me les enlève, c'était une de mes dernières belles nuit où je pouvais dormir paisiblement! Je vais certainement pas lâcher mon affaire de sitôt. Même si elle croit le contraire, je n'ai pas besoin de sponsor. Certes, j’essayerai de m'en trouver, mais je ne m'écarterai certainement pas les jambes pour ça. De toute façon aucun sponsor(e)(s) n'est de mon goût, jamais je ne laisserai quelqu'un qui n'a aucune beauté, me prendre, jamais.

- D'après-moi, et depuis le début, je me le redis dans ma tête, il n'a aucune chance de survie. Il aura besoin de quelqu'un, sinon, il est mort. Il aura beau avoir 40 sponsors, s'il n'a aucun allié dans l'arène, il n'y arrivera pas. Je le sens. Sa personnalité, son caractère et son physique le reflètent. J'ai écouté et réécouté toutes les éditions des hunger Games, une à une. Des gars comme lui, j'en ai vu passer! Surtout, celui auquel il me fait le plus pensé, c'est celui qui était avec toi, Ambre. Jordan... c'est ça ? [HRP AMBRE: J'ai pris un nom totalement au hasard, je n'ai pas lu si tu avais mentionné des noms quelque part par rapport à ton édition, ou si tu avais des alliés, etc., si je dis quelque chose de mal, envoie-moi un mp et je vais le rectifier] Jordan... McMiller je crois... Oui ! Jordan Chris McMiller. Il était exactement comme Léo, peut-être pas de ressemblance, mais son caractère et sa personnalité reflétait très bien celles de Léo. À ce que je sache, ce gars-là, sans alliés, il n'a pas passé le bain d'sang, mais les sponsors le disaient prometteur par rapport aux autres jeunes du six dans les années précédentes. Il n'a eu que 4 minutes et 37 secondes de vie dans cette arène. 23e à la 10e éditions des Hunger Games. Mais bon, c'est toi la spécialiste, hein. Mais toi, tu as fait quoi pour trouver des sponsors, donne nous des tuyaux. Tu t'es tout de même pas prostituée pour un sponsor ?

Je ne sais pas comment elle va réagir à cette remarque. J'espère au plus profond de moi qu'elle a couché, juste pour encore avoir le dernier mot. Ça m’étonnerait bien sûr, mais j'ai quand même le pincement d'excitation! Je tournai mon regard vers Léo, et lui fit un petit sourire en coin, provocateur. J'aime agacer les gens, c'est plus fort que moi.

Deux petits tributs en face de moi; deux futures proies pour faire de la chair à canon dans les Hunger Games pour amuser la population du Capitole. Mais pour l’instant, deux adolescents bels et bien vivants dont il va falloir que je m’occupe.

C’est Nellie la plus vive. J’ai à peine le temps de passer ma main dans mes cheveux pour remettre en place des mèches rebelles, qu’elle enchaine aussitôt. Et toujours avec ce même ton un peu dédaigneux et insolent, qui laisserait presque sous entendre que je suis stupide et qu’elle sait mieux que moi ce qui les attend. Enfin, c’est elle qui sera surprise le moment venu, donc je m’en fiche. « D'après-moi, et depuis le début, je me le redis dans ma tête, il n'a aucune chance de survie. » Bon, elle a au moins le mérite d’être claire, nette et précise. Je suppose donc qu’aucune alliance ne sera envisageable entre ces deux là, au vu de comment ils ont l’air de bien s’entendre. Mais bon, si elle croit avoir plus de chance … « Il aura besoin de quelqu'un, sinon, il est mort. » Sur ce point par contre, elle n’a pas tort. Mis a part suite a un gros renversement de situation, ou alors s’il cache très bien son jeu, il a peu de chance de gagner. Quoique … qui aurait cru que moi, la gamine pleurnicharde et empotée du Six sortirait vainqueur de l’arène ? « Il aura beau avoir 40 sponsors, s'il n'a aucun allié dans l'arène, il n'y arrivera pas. Je le sens. » Je ne peux m’empêcher de rire, mais dissimule tant bien que mal mon sourire avec ma main. Elle le quoi ? C’est une blague ou … ? « Sa personnalité, son caractère et son physique le reflètent. » Ce coup-ci, je rigole pour de bon et à gorge déployée. C’est fou à quel point elle se méprend. Je n’ai pas eu d’allié et mon physique ainsi que mon caractère ne devaient pas refléter grand-chose, pourtant c’est moi qui suis sortie vivante, et aucun des autres sur-entrainés, charismatiques ou sur d’eux avec leur mental d’acier. Dommage pour eux. « J'ai écouté et réécouté toutes les éditions des hunger Games, une à une. Des gars comme lui, j'en ai vu passer! » Tiens, c’est pas plutôt moi qui voit passer les tributs tous les ans depuis cinq ans ? Mais bon, si elle veut. « Surtout, celui auquel il me fait le plus penser, c'est celui qui était avec toi, Ambre. Jordan... c'est ça ? Jordan... McMiller je crois... Oui ! Jordan Chris McMiller. » Jordan, Jordan, Jordan … Tiens, il n’a pas eu de chance lui. « Il était exactement comme Léo, peut-être pas de ressemblance, mais son caractère et sa personnalité reflétait très bien celles de Léo. » Je suis étonnée par sa capacité à émettre des suppositions foireuses. Depuis quand elle connait le caractère et la personnalité de Jordan ? Même moi qui l’ai côtoyé une paire de jours n’ai pas réussi à le cerner. Alors que Nellie ai réussi grâce aux vidéos … J’en doute. Et je n’ai pas l’impression qu’elle connaisse beaucoup mieux celle de Leo, étant donné qu’ils n’ont pas vraiment l’air de se fréquenter beaucoup … Mais libre à elle de croire ce que bon lui semble. « À ce que je sache, ce gars-là, sans alliés, il n'a pas passé le bain d'sang, mais les sponsors le disaient prometteur par rapport aux autres jeunes du six dans les années précédentes. Il n'a eu que 4 minutes et 37 secondes de vie dans cette arène. 23e à la 10e édition des Hunger Games. » C’est exactement ce que j’ai dit : Il n’a pas eu de chance. Mais après tout, seule une personne ressort des Jeux, et 23 meurent. Donc de toute façon … Qu’il ait vécu 4 minutes et quelques ou 3 heures 28 minutes et 9 secondes, le résultat aurait été le même. Il serait mort.

« Mais bon, c'est toi la spécialiste, hein. » Je perçois toute l’ironie qu’elle met dans ses mots, mais ne relève même pas. La provocation ne sert généralement à rien avec moi. Et puis, je n’ai jamais rien prétendu de tel, je pense juste être tout de même un peu mieux placé qu’eux pour ce genre de détail, étant donné que j’ai accès à l’envers du décors, aux coulisses de l’arène. Mais elle a tout aussi bien le droit de ne pas m’écouter et de ne pas prendre en compte mes conseils – même si ceux-ci seront rares comme je n’ai pas d’expérience particulière dans le meurtre d’autres personnes. J’ai tué certes, mais je m’y suis prise comme un pied. « Mais toi, tu as fait quoi pour trouver des sponsors, donne nous des tuyaux. Tu t'es tout de même pas prostituée pour un sponsor ? » Elle accompagne sa question d’un sourire à Leo. Tient, elle ne lui en veut plus pour l’autre nuit et a décidé de le prendre à partie pour se liguer contre moi ? Mais si elle essaye de m’énerver, si elle veut me voir se fâcher contre elle, c’est raté. Elle aura beau dire se qu’elle voudra, je doute qu’un jour je réagisse. Elle pourrait m’insulter, me traiter de catin ou ce qu’elle veut que je ne broncherais pas. C’est un travail comme un autre après tout.

Mais je ne peux m’empêcher de soupirer avant de lui répondre. « Ma pauvre Nellie, c’est pas gagné … Non, je ne me suis pas prostituée pour un sponsor. Mais l’idée n’aurait pas été si mauvaise que ça si ça si j’avais eu besoin d’un peu plus d’aide. Pour trouver des sponsors, je n’ai rien fait avant de mettre les pieds dans l’arène, je ne m’attendais pas à en ressortir vivante. Mais j’ai tué, de sang froid. Tuer pour éliminer des tributs et pour augmenter mes chances de survie. Les sponsors ont du voir que je n’ai pas hésité une seule seconde à réitérer mon geste. Je n’avais aucun potentiel, mais j’ai fait semblant d’y croire tout de même. Alors au final, ils y ont cru aussi. Je vais être franche, je ne connais aucun ‘tuyau’, comme tu appelles ça, pour traquer des sponsors. Alors j’aurais uniquement un conseil à vous faire. Quoique deux en fait. Croyez en vous,même s’il n’y a rien en quoi croire, pour éviter de donner l’image de gamins pleurnichards bons à mourir au bain de sang, mais ne paressez pas non plus trop sur de vous, trop orgueilleux. Dans ce cas, vous serez mal vus des autres tributs et de certains sponsors. Il faut trouver un juste milieu. Deuxième conseil : Faites vous dès à présent à l’idée de tuer et de mourir, ce sera peut-être moins dur psychologiquement au moment venu. » Je marque une pause et tourne la tête vers chacun de mes tributs : « Des questions, des remarques, des problèmes ? »

Pour toute réponse, Leo se lève, nous laissant seuls Nellie et moi à table. Je me demande si c’est une manière d’échapper à la réalité, de se soustraire aux épreuves qu’il va bientôt devoir affronter, ou simplement d’éviter le regard de sa partenaire de district. Mais il s’avère qu’il va juste se chercher un chocolat chaud. Pourquoi se déplacer alors qu’il aurait simplement pu demander à une muette ? Une envie de se dégourdir les jambes peut-être. En tant que bon tribut bien élevé – ou alors en lèche botte, c’est envisageable aussi – il me demande si je veux quelque chose. Ayant déjà mangé assez copieusement dans le café ce matin, je m’abstiens pour le moment. Si je continue à me goinfrer autant, je risque de ne plus rentrer dans mes robes ! Ce n’est en soit pas un problème mais bon … Il vaudrait mieux éviter. Et puis j’ai encore toute la journée pour manger autant de croissants ou de pain au chocolat que je veux moi, je n’ai pas à aller m’entrainer. La tasse entre les mains et un air concentré pour ne pas la renverser sur le visage, Leo retourne s’asseoir à côté de nous. Nellie ne dit toujours rien. Peut-être n’a-t-elle tout simplement rien à dire, ou alors laisse-t-elle le plaisir à son partenaire de poser ses questions d’abord.

Après une gorgée de chocolat chaud fumant – qui me fait bien envie finalement – Leo se lance : « Donc d'après toi Ambre, tous le monde peut gagner les Hunger Games? Il n'y a pas besoin d'avoir étudié les anciennes éditions? Ni d’être la personne la plus musclée ou la plus rusée ? » Avant que je n’ai eu le temps de lui répondre, il enchaine sur une autre : « Désolé de t'ennuyer avec toutes mes questions mais j'en aurais une dernière, même si c'est plus une demande de conseils... » Un sourire amusé s’affiche à nouveau sur mon visage. Des conseils ? De ma part ? Le pauvre, il est vraiment pas tombé sur la bonne mentor. Je crois que je dois faire partie de celles les plus inutiles. Si je n’ai pas gagné avec autant de chance qu’Ulyss, le hasard m’a quand même beaucoup aidé. Et ça ne m’a pas déplu, bien au contraire. Du coup, niveau stratégie dans l’arène … Autant ne pas m’en parler. Je sais que ça fait cinq ans maintenant que je suis ressortie vainqueur, mais je n’ai toujours trouvé aucun bon conseil à fournir aux tributs, autre que « Apprête-toi à tuer et mourir » Utile, n’est ce pas ? Je pourrais sinon leur dire de s’adresser à un autre mentor – pourquoi pas les rediriger vers la miss Sullivan du deux ? Ou encore Maya ? Elle au moins, elle pourra leur apprendre deux trois trucs utiles s’ils ne partent pas en courant en la voyant. Quoique : mauvaise idée si je ne veux pas envoyer des tributs en charpie dans l’arène. C’est pas que ça me dérangerai moi personnellement, mais je doute que les Capitoliens apprécient que je sabote leurs jeux. Je me reconcentre sur ce que dit mon tribut. Apres tout peut-être que je pourrais l’aider avec une recommandation pas trop stupide. « Au tout début des Hunger Games, lorsque nous serons tous devant la corne d'abondance et que le compte à rebours sera fini, que nous conseilles-tu de faire? Aller chercher une arme ou des objets? Ou carrément partir loin et revenir plus tard? Ou peut-être encore autre chose? »

Je pince mes lèvres pour essayer de réfléchir avant de me lancer dans n’importe quoi. Qu’est ce qu’il vaut mieux ? Qu’ils servent de chair à canon ? Ou qu’ils meurent par ce qu’ils n’auront ni vivres, ni rien pour s’hydrater ?

« Oui, tout le monde peut gagner. Et pour la Corne ... Disons que … Tout dépend de vous et de l’arène. Si elle correspond à un élément où vous êtes à l’aise – si c’est autour d’un lac par exemple et que vous savez pêcher, ou si c’est une forêt, et que vous connaissez certaines plantes – ne passez pas par la corne d’abondance, ou récupérez à la limite une arme ou un sac qui se trouve un peu à l’écart avant de partir loin. Si le lieu vous est totalement inconnu, qu’il n’y a pas d’obstacles insurmontables entre vous et la Corne, s’il n’y a pas de carrières surentrainées à votre gauche ou à votre droite et que vous vous sentez d’humeur suicidaire, allez y, mais repartez en vite, avant que les Carrières n’investissent les lieux. De toute façon, c’est vous qui y serez et seuls vous pourriez décidez ce qu’il convient ou non de faire. »

Un regard à gauche et à droite pour voir si j’ai pu aider mes tributs ou pas. « Nellie, Leo ? »