The Hunger Games RPG
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Un repas bien mérité

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Sebastian Seifer
Sebastian Seifer
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MessageSujet: Un repas bien mérité Un repas bien mérité I_icon_minitimeMar 5 Aoû - 11:16

Une fois installés près de la mer, de l'autre la forêt, je m'occupe de rassembler les quelques branches d'arbre ramassées plus tôt en un tas de taille moyenne. Pendant ce temps, Buck prépare une sorte de broche auquel j'accroche les morceaux de steaks après les avoir découpés en deux et les avoir essuyés de tout le sel dont ils étaient couverts. Je les embroche et les pose au-dessus du feu. Je me lève et vais laver mes mains couvertes de sel et de sang d'animal. Je les frotte plusieurs minutes, peut-être espérant me laver du sang que j'ai fait couler et de celui que je vais probablement faire couler à nouveau. Je me frotte les mains jusqu'à qu'elles deviennent presque rouge avant de m'arrêter et de m'asseoir sur le sable mouillé. Je m'installe en tailleur et regarde l'horizon, les yeux probablement vides de tout signe de vie. Je reste là plusieurs minutes. C'est apaisant de regarder la mer, d'entendre le bruit des vagues. Je me repose, finis par fermer les yeux et écoute avec attention le bruit de la nature. Au bout de ce qui semble être cinq minutes, je finis par me lever et par rejoindre le feu de bois. Buck s'est occupé de faire tourner la viande, et elle est déjà presque cuite.

« Je vais continuer... » dis-je avec une pointe de tristesse dans la voix.

De la tristesse, de la culpabilité... C'est tout ce que je ressens. Je ne suis même plus en colère contre le Capitole ou contre moi-même. Je me déteste, je me désespère, je me méprise. Rien de plus. Je détache la broche et alors que les filles éteignent le feu, je détache quatre bouts de viande et en donne deux à Buck en m'approchant de lui. Je lui propose de s'éloigner un peu, je lui dis que je veux lui parler. Je baisse les yeux vers le sable.

« Je... J'ai une question à te poser. Est-ce que tu m'en veux ? Est-ce que tu m'en veux de m'être laissé faire ? Est-ce que tu m'en veux de pas avoir su me battre pour mes convictions ? Je ne t'en veux pas. Il n'y avait que ça comme solution. Je... Je ne sais pas. Je crois que... Je t'aime. C'est bien l'une des seules choses qui me rend encore humain. Je veux y croire, je dois y croire si je ne veux pas sombrer et je n'en suis pas loin. »

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Jonathan Templebar
Jonathan Templebar
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MessageSujet: Re: Un repas bien mérité Un repas bien mérité I_icon_minitimeVen 8 Aoû - 21:27

La nuit est encore reine lorsque le parachute est lâché. La lumière de la lune se reflète presque poétiquement sur la toile argenté qui descend lentement, doucement ballottée par les souffles de vent. Comme un fantôme, le parachute se rapproche silencieusement du sol, jusqu’à ce qu’il soit suffisamment près de son destinataire pour s’annoncer d’un « bip ». Il se dépose ensuite à ses pieds, laissant son chargement s’échouer sur le sol. Un grand quatre est peint sur la toile, et il apporte avec lui un oreiller, un sac de couchage, une photo de la tribut du district quatre et de son mentor plus jeunes ainsi qu'une note "Fais-en bon usage. QMJ."
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Sebastian Seifer
Sebastian Seifer
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MessageSujet: Re: Un repas bien mérité Un repas bien mérité I_icon_minitimeSam 9 Aoû - 5:34

Il faut que je le fasse. Je le sais, il ne me reste plus beaucoup de temps. Je sais très bien que je ne vais pas gagner, que je vais mourir. En plus de ne pas en avoir les capacités, je n'en ai même plus envie... Je me dégoûterais à vie, je n'arriverais même pas à me regarder dans le miroir. Je m'approche de lui brusquement en posant ma main sur son épaule. J'ai peur de lui faire peur, j'ai tellement peur qu'il me rejette. Je pose mes lèvres sur les siennes et les presse avec maladresse, comme un adolescent lors de son premier baiser. J'essaie de me revoir encore sur le toit, de revenir à ce moment mais je pense que je n'y arriverais plus jamais. Je prends conscience de mes actes et je crois que je ne mérite plus d'être heureux, pas une seule seconde, pas une seule dans le peu de temps qui me reste. Je me recule alors et le regarde en souriant.

Je sens d'un seul coup une énorme vague de fatigue qui me submerge. Je m'allonge sans réfléchir sur le sable et plonge rapidement dans un lourd sommeil reposant. Il est sans rêve, sans rien du tout. Le noir complet. Je dors, tout simplement, me repose, reprend de l'énergie. Je sais où je suis, je sais avec qui je suis et je sais ce que je fais. Je ne suis pas dans les flammes de l'enfer ni même dans ma chambre au district Sept, et encore moins au paradis. Je suis allongé sur le sable, dans l'arène de la dix-septième édition des Hunger Games.

Je ne sais pas quelle heure il est quand je me réveille ou combien de temps j'ai dormi, mais quand j'ouvre enfin les yeux, le soleil commence à se lever et je me sens encore fatigué. J'ai beaucoup du mal à sortir des bras de Morphée et je reste bien une minute allongé sur le sable dur, les yeux à moitié ouverts à m'habituer à la lumière aveuglante. Je m'étire de tout mon corps en baillant longuement et finis par me redresser. Buck, Hel et Lenna sont à côté de moi. Je ne sais pas ce qu'ils ont fait... Ont-ils pris la garde ? Ont-ils dormi ? Je ne sais pas... A vrai dire, c'était peut-être égoiste de ma part de les laisser tout faire, de m'endormir mais je me fiche de ça. Le pire, c'est que c'était dangereux. Nous avons beau être dans une alliance, ils sont mes ennemis et je ne dois pas l'oublier... J'ai de la chance d'être encore en vie à l'heure qu'il est.

D'un seul coup, je sens et entends mon ventre gargouillé. J'écarquille les yeux et tate le sable à côté de moi avant de retrouver le bout de viande plein de fourmis. Et merde. J'aurais du le manger hier mais je suis tombé de fatigue. Il va me falloir autre chose. Heureusement, il me reste une moitié d'ananas. Je me décide alors à ouvrir mon sac et à manger doucement ce qu'il me reste. Quand le jus sucré me coule dans la gorge, je ne peux m'empêcher de sourire. C'est un petit moment de plaisir à ne pas négliger.

Bon... Que fait-on maintenant ?

Spoiler:
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Iélenna Evans
Iélenna Evans
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MessageSujet: Re: Un repas bien mérité Un repas bien mérité I_icon_minitimeLun 11 Aoû - 11:21

Harassés nous nous arrêtons le long de la plage sur une bande de sable bordant la mer, l'endroit est désert et le silence est presque douloureux après les nombreux hurlements ayant peuplés les combats. Les images repassent sans cesse dans ma tête, Ruby, Julien, Hope... tous morts. Nous ne devons plus être beaucoup, moins d'une dizaine avec un peu de chance. Je me rapproche de la maison.
Pressée par le besoin d'être seule je me laisse tomber par terre, savourant le contact doux du sable contre mes doigts, j'enlève mes chaussures et pose mes pieds dans l'eau poussant un soupir de bien être face à ce contact relaxant. J'ouvre mon sac et en sort deux fruits ainsi que la soupe de poisson qui est presque vide désormais. La portant à ma bouche je termine la bouteille en une dizaine de gorgées avant de dévorer les deux fruits. Pour la première fois depuis le début des jeux j'ai l'estomac plein, je me sens presque bien, même si j'ai conscience que des demain l'horreur de mon geste me reviendra en pleine face je ne peux m’empêcher de savourer cette soirée de calme loin de la peur.
J'aperçois au loin Seb se dirigeant vers Buck, peut être pour lui déclarer sa flamme... Après avoir survécu aux carrières on peut affirmer que plus rien n'est impossible, il ne reste que Devon mais nous l'aurons une autre fois. Au milieu des ombres de la nuit je n'arrive pas à distinguer Hel, seulement le noir profond de la nuit percée par une étoile qui grossit de minute en min... Ce n'est pas une étoile. Un parachute argenté atterrit à mes pieds. Je me jette dessus et en sort un oreiller, un sac de couchage et une photo, Vitali et moi plus jeunes. Lorsque tout allait bien, nous avons de grand sourire sur la photo, la mer est derrière nous et je me souviens que juste après cette photo il m'a portée sur ses épaules pour me jeter à l'eau, nous jouions dans l'eau pendant des heures avant, il prétextait que c'était pour me muscler mais au fond c'est parce qu'il aimait cela autant que moi.
Sans que je m'en rende compte des larmes commencèrent à couler le long de mes joues, perles salées venant s'écraser sur le sable devant moi. Je repensais à tout ceux que j'avais perdu, que je pouvais perdre... Je ne pouvais pas laisser cela arriver. J'avais déjà parcouru la moitié du chemin, j'avais perdu des amis, Gabe, j'avais tué je ne voulais pas avoir fait cela en vain.
Je lu le petit mot accompagnant le paquet : " Fais en bon usage ". J'adressais une prière à Qolyn le remerciant pour tout, c'était la seconde fois qu'il m'envoyait un présent. Je lui devais beaucoup si je m'en sortais ce serait en partie grâce à lui.

J'installais le sac de couchage de manière à toujours avoir les autres en ligne de mire, je ne voulais pas les perdre, nous étions une équipe désormais. Je me glissais à l'intérieur de mon cocon et posais ma tête sur l'oreiller, l'ensemble était chaud et doux, je ne voulais jamais en sortir. Alors que le sommeil m'envahissait je repensais à cette photo, à Vittel et moi à Qolyn qui croyait à moi, à mon père, à mes amis je ne voulais pas les decevoir. Je m'endormis.

Lorsque j'ouvre les yeux le soleil est haut dans le ciel, j'ai du dormir longtemps, à l'air hagard de Seb je devine que lui aussi à dormi et la culpabilité que j'aurais dû ressentir s'envole aussitôt. Qui sait quand j'aurais de nouveau droit à une vraie nuit de sommeil ? Je range mes affaires dans mon petit sac et vérifie les fruits, il ne m'en reste pas beaucoup. Il va falloir bientôt refaire le plein de provisions et je dois également regarder les affaires que j'ai réussi à subtiliser à la défunte Ruby, cela peut attendre. Je me dirige vers les autres et nous commençons à préparer la suite.

- Devon court toujours, mais je pense que nous somme désormais moins d'une dizaine à respirer dans cette arène. La fin est proche, les juges vont chercher à nous rapprocher les uns des autres. Il faut que nous fassions le plein de nourriture et d'énergie si nous voulons y survivre... Il faudrait peut être penser à pecher quelque chose ou retourner dans la foret cueillir des prunes ?

J'essaie de ne pas mentionner que bientôt les combats reprendront, c'est inévitable si nous voulons finir un jour cette arène, mais je n'ai pas envie de plomber l'ambiance. Nous avons survécu un jour de plus c'est tout ce qui compte pour le moment.

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Jake Felden
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MessageSujet: Re: Un repas bien mérité Un repas bien mérité I_icon_minitimeMar 12 Aoû - 21:17

24 contre 24. Soi même contre les autres. C'est la dure loi de l'arène, la loi infligée par le capitole qui contraint 24 innocents à devenir ennemis. Les alliances ne sont souvent qu'un roc éphémère destiné à se rompre, parfois dans le sang. Seulement, un petit groupe d'irréductible s'accrochent, parvenant envers et contre tous, à unir leur force pour survivre dans l'arène. Une explosion, une attaque surprise... jusqu'à quand la chance sera t-elle de leur coté ? Et surtout, jusqu'à quand l'alliance tiendra t-elle avant de briser en éclat ? Resteront-ils unis ? Tout à ses limites et les juges comptent bien le démontrer...

Le jour se lève lors de la 17ème édition des Hunger Games et au même moment, Hel D'Orado va subir une horrible surprise. Toujours dans les bras de morphée, elle ne réalise pas qu'elle est en train de s'enfoncer progressivement dans le sable. Les sables mouvants agissent. Très rapidement, la jeune fille va sentir ses jambes être englouties, puis bientôt dsa taille. Elle n'aura pas le temps de réagir que déjà, arrive une seconde menace : Des vingtaines de crabes géants débarquent en masse, prêt à dévorer leur victime. Une dizaine se jettent sur la tribut du Dix, se servant de leur pince pour déchiqueter la peau de leur victime. Certains s'attaquent au bras, d'autres au torse ou encore au cou.

Hel D'orado se retrouve coincée : Prise jusqu'à la taille dans les sables mouvants, elle ne parviendra pas à se dégager face au nombre d'assaillants. Si personne ne fait rien, elle mourra déchiquetée. Seule la solidarité et le courage de ses alliés pourraient la sauver... A moins que...

Seront-ils prêts à sauver leur alliée au risque de leur propre vie ?




[Iel', tu as jusque mercredi 20 Aout minuit pour sauver Hel tout en sachant qu'il est possible que tu te mette en danger en faisant cela. Hel, tu as également le droit de poster et de réagir mais en principe, il t'es impossible de te dégager. Normalement, le piège devait être envoyé plus tôt mais nous n'avions pas prévu l'absence de Sebastian et Buck ><' (ce n'est donc pas volontaire que tu sois la seule à pouvoir la sauver...)




Dernière édition par Jake Felden le Mer 13 Aoû - 18:48, édité 1 fois
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Hel D'Orado
Hel D'Orado
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MessageSujet: Re: Un repas bien mérité Un repas bien mérité I_icon_minitimeMer 13 Aoû - 18:16

Devon. Logan. La fille du 3. Le gamin du 11.
 
Et notre alliance. Quatre contre quatre, dont un brûlé, un gosse, et une fille. Le combat est presque trop facile, et je vois se profiler, bientôt, notre alliance, seule, dans l’arène.
 
J’ai mangé une partie de ma volaille, passé quelques bouts aux autres, et il en reste à peu près la moitié maintenant, ainsi que deux de mes prunes. Et puis les morts se sont affichés sur le ciel.
 
Maintenant nous sommes sur la langue de sable. Je ne suis absolument pas à l’aise, au milieu de cette étendue, mais je sais que je dois rester avec les autres et ne pas m’enfuir vers les arbres, là bas. Après tout je ne crois pas être capable de tuer Devon ou Logan toute seule.
 
Je m’allonge donc sur le sable, tout près des autres, serrant mon couteau dans ma main au cas où. Seb et Buck restent ensemble, je les jalouse un peu. Lenna elle, reste seule comme moi, mais je l’envie aussi d’avoir eu cette histoire avec Gabe – même si elle a fini dans le sang. Je m’endors alors, me réveillant souvent comme d’habitude.
 
Les yeux fermés, je sens que quelque chose ne va pas. J’ai les pieds mouillés, le début des jambes aussi. La mer viendrait-elle donc jusqu’à notre campement ? Et puis j’ouvre les paupières, inquiète. Puis les écarquille. Un sable mouvant a pris forme sous mes pieds, et je m’enfonce dedans ! Je me fais une petit réflexion sur le fait que, mathématiquement, ce n’est pas possible, à cause de la poussée d’Archimède et du fait que je suis allongée, et puis je ne pense plus qu’à me tirer d’ici. Mais toujours bizarrement, je me retrouve enfoncée dedans jusqu’à la taille avant d’avoir pu faire quelque chose. Je panique un peu puis m’arrête. Arrivée là, je ne m’enfonce plus et me tirer d’ici ne devrait pas être trop compliqué, avec les autres.
 
Mais comme ce serait trop simple, de gros crabes sortent du sable un peu plus loin et foncent vers moi de leur démarche étrange. Mes yeux s’écarquillent. Et puis je crie pour réveiller les autres :
 
« Venez, il y a de la bouffe géante qui m’attaque ! »
 
J’envoie valser par la pince le premier crabe qui arrive, puis le deuxième qui est en train de me pincer le bras, laissant une marque brûlante. Et puis un troisième, un quatrième, un cinquième arrivent et je suis vite débordée. J’essaie d’arracher les pinces de leur corps, mais le temps que je le fasse, j’ai déjà reçu une demi douzaine de pincements qui tiraillent mes bras, mon torse, même certains arrivent à grimper jusqu’à mon cou ! Je commence à paniquer, je ne vais quand même pas finir dans une bataille aussi idiote ! Oh, j’ai survécu à plus, ce n’est pas une dizaine de crabes qui va me faire peur. N’empêche que, j’ai vraiment peur. Ma respiration devient erratique et je me sens submergée alors que quelques coupures se font sentir… J’espère simplement que les autres viendront m’aider.



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Sebastian Seifer
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MessageSujet: Re: Un repas bien mérité Un repas bien mérité I_icon_minitimeSam 16 Aoû - 19:57

Tuer n'est vraiment pas une action facile. On se demande comment on fait. La réponse est simple : lorsqu'on n'a pas le choix, lorsque la vie de quelqu'un ou la sienne est en danger, on essaie d'oublier, et on tue. On appuie sur la gâchette, on balance le couteau, l'épée fend l'air à une vitesse fulgurante. On essaie d'oublier ce que notre cœur nous dit pour se concentrer sur les messages de notre cerveau, sur les messages de survie, sur l'adrénaline qu'il nous envoie pour nous aider à passer cette épreuve. Et c'est ensuite que tout retombe, c'est ensuite qu'on se rend vraiment compte de nos actes.

J'ai failli le faire encore une fois. Malheureusement, ou heureusement je ne saurais pas dire, cela n'a pas marché. Les steaks de Lenna et Hel sont encore embrochés sur un bout de bois, attaqués par des centaines et des centaines de fourmis. Elles ne l'ont pas mangé. Peut-être m'ont-elles vu les imbibés de poison ? Peut-être n'ont-elles tout simplement pas confiance en moi. En tout cas, ça n'a pas marché. J'espère au moins qu'elles n'ont tout simplement pas confiance. Autrement, le reste des ces jeux, la suite, risquent d'être bien compliqués.

Je me relève doucement pour éviter que ma tête ne tourne et m'étire longuement pendant un long moment avant de laisser retomber mes bras le long de mon corps. Je tourne ma tête, en profitant pour faire craquer mes cervicales et mon dos. Je baille longuement, les mains sur la taille. Alors que je cligne des yeux rapidement pour me réveiller, je crois entendre un bruit bizarre derrière. Un sorte de cliquètements rapides et de plus en plus forts. Avant même de me retourner, j'entends la voix de Hel qui nous appelle, encore une fois avec une de ses blagues très mal placées. Elle est en mauvaise posture pour se permettre ce genre de choses.

Je la regarde s'enfoncer doucement quelques secondes, l'air hagards en suivant parfois du regard les crabes qui s'approchent d'elle, ceux qui sortent du sol et ceux qui tentent désespérément de la pincer. Probablement pour la manger. Ils ont l'air féroces. Bizarrement, aucun ne s'approche de Buck ou de moi, ni de Lenna qui est devant moi, tout près d'Hel, prête à l'aider. Je baisse les yeux, regarde Buck et redirige mon attention vers Hel et Lenna. C'est un signe non ? Je dois le faire. C'est le moment de réagir Sebastian, le moment de prendre ta chance, le moment d'encore faire chuter le nombre de tributs dans l'arène. Tu peux le faire. Ce n'est pas compliqué, c'est comme la première fois. Tu l'as fait une fois, tu peux le refaire.

Je m'approche doucement de Lenna, sans un bruit. Elle est trop concentrée sur Hel et ne semble même pas remarquer. Je la pousse alors de toutes mes forces dans le trou béant qui se forme autour de Hel. Je me retourne alors et récupère rapidement mes affaires et me met à courir avant de me rendre compte que Buck ne me suit pas. Pourquoi ? Faites qu'il me suive. Je crie son nom alors qu'il ne doit être qu'à deux mètres de moi. Je fais un pas, tends le bras et attrape son poignet sans aucune délicatesse. Je le tire vers moi.

« Viens. Il faut y aller. Laissons-les, trois d'entre nous mourront quoi qu'il en soit. Peut-être les quatre. Faisons en sorte que ce soit l'un de nous deux qui reste vivant. Elles mourront dans cette arène, que ce soit comme ça ou d'une autre façon, avant qu'elles aient la chance de pouvoir nous tuer ou après. Il faut mieux que ce soit avant. Suis-moi, s'il te plait. »

Je le lâche alors et me mets à courir vers la forêt. En l'espace d'un instant, je ne vois déjà plus Lenna et Hel et Buck est à côté de moi. Je m'arrête alors brusquement, reprends ma respiration, le regarde en souriant tristement et continue ma marche vers la forêt. Une fois arrivés, je ne peux m'empêcher de le prendre dans mes bras. C'est à ce moment que je ne peux empêcher les larmes de couler. Je m'assois doucement par terre, adossé à un tronc et pleure, pleure.

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Buck B. Black
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MessageSujet: Re: Un repas bien mérité Un repas bien mérité I_icon_minitimeDim 17 Aoû - 22:56





















A folie, folie et demie




Avez-vous déjà vu la brume ? L’avez-vous déjà vu recouvrir le ciel, danser dans l’air et tout envelopper en un instant ? L’avez-vous déjà touché ? L’avez-vous déjà senti ? Vous me répondrez que non. Vous me direz qu’il est impossible de toucher la brume, qu’elle n’est pas solide, qu’elle est bien trop haute pour être accessible. Vous me direz avec vos beaux mots, avec votre belle façon de parler, que la brume est indolore, que même si l’on pouvait réussir à plonger son nez dedans, l’on ne sentirait rien. Vous ajouterez ensuite en vous levant, que je vous agace avec mes questions de gamins, que je n’ai pas de conversation, que je ne sais que rêver. Vous agiterez la main, vous secouerez la tête, puis vous partirez sans rien ajouter. Vous n’aurez pas cherché à comprendre. Vous n’aurez pas cherché à savoir pourquoi je vous parlais de brume. Vous serez parti. Et vous n’auriez pas su.
Vous n’auriez pas su qu’il faut parfois savoir se perdre dans l’imaginaire. Vous n’auriez pas su qu’il ne suffit pas de vivre pour être vivant. Il faut savoir rêver. Le songe est la bouée de sauvetage des incompris et des malheureux.

Dans mon monde il ne fait jamais beau. Le soleil ne se montre jamais, la pluie non plus. Mon monde ne connait que les nuages, que l’humidité. Mon monde est grand, mon monde est gris, mon monde est triste. Il n’y a pas de terre, il n’y a pas de ciel. Pas d’arbre et de forêt. Pas de neige et de montage. Pas de mer et pas de vent. Pas de vie et pas de mort. Dans mon monde il n’y a rien. Il n’y a que de la brume. Et puis, il y a moi aussi. C’est mon monde alors j’y vis. J’y vis et je marche. J’y vis et je pleure. J’y vis et j’attends. Je n’attends rien de spécial, rien de bien défini. J’attends simplement pour attendre. J’attends parce qu’il faut bien que je fasse quelque chose. J’attends et ça me convient.
Autour de mon monde il y a un autre univers. Un univers que j’ai connu mais que je ne connais plus. Je suis lâche alors je me cache dans la brume, là où je ne peux rien voir. Je ne veux plus voir ce qui est vrai, je ne veux plus vivre dans le réel. L’être humain préfère rêver que cauchemarder. J’ai choisi le rêve à la réalité.

Je marche. Je m’arrête. Avant, j’aurais regardé le paysage. Les mots « magnifique » et « incroyable » m’auraient traversé l’esprit. Mes yeux auraient été hypnotisés par la mer, par ces vagues rebelles et fugaces. Des odeurs maritimes et champêtres m’auraient piqué les narines. Le chant de la nature m’aurait fait frissonner de plaisir et de bien-être. Aujourd’hui je ne vois et ne sent plus cela. Je nage dans la brume. Mon corps est nuage mon cœur est brouillard.
J’ai l’impression d’être près d’un feu. J’ai l’impression que le parfum de viandes grillées vient me chatouiller les narines. Ce ne sont que des impressions, néanmoins. Je ne suis plus. Je me suis trop enfoncé dans le vent de la réflexion, dans les nuages de la raison, dans le ciel du songe. Je me suis perdu. Quand l’on se perd il est très difficile de se retrouver. Parfois, l’on ne se retrouve jamais.
« Je vais continuer... »
Je vais continuer. Je vais continuer. Je vais continuer. Je vais continuer. Je vais continuer. C’est une phrase qui se répète, c’est un écho qui ricoche sur les nuages sans réussir à les traverser. Mes défenses sont difficiles à percer. Je ne cherche pas à comprendre. Imperturbable, je continue à contempler la brume, ma brume. On me donne quelque chose. Je n’en suis pas sûr. Peu importe. Peu m’importe. Je la laisse tomber sur le sable. Je ne la regarde pas. Je ne réfléchis pas. Je suis le jouet de la Vie, je suis la marionnette du Destin, je suis le martyr de la Mort.
Je soupire. Je respire. Je soupire. Je respire. Je soupire. Soudain, quelque chose percute mon bouclier de brume, mon monde intérieur, ma coquille, mon sur-moi. Ça fait mal, ça me brûle les os et le cœur. Je ne sais pas de quoi il s’agit, mais cette chose a réussi briser mes défenses. Je lève les yeux, ravale un cri de surprise. Une petite étoile brillante se rapproche de moi. C’est une lumière dorée, c’est une lumière vivante. Un halo de chaleur, une source de tristesse et de bonheur. Une fée est venue me rendre visite. Mon monde baigne à présent dans une atmosphère faussement chaleureuse. Les mirages ne nous quittent jamais, ils font partie de nous.
La fée se met à voler plus vite. Elle se retourne. Elle s’éloigne.
Elle s’éloigne. Non. Non. Non. Il ne faut pas qu’elle s’éloigne. Il ne faut pas. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas. Mais je ne veux pas. Je ne veux pas. J’ai besoin de cette fée. C’est elle qui allume le feu de mon cœur. Mais elle s’éloigne.
Elle s’éloigne.
Je t’en prie. Je t’en prie. Reviens ! Reste avec moi dans la brume, ne me quitte pas. Ne me quitte plus.
Elle s’éloigne. Elle ne revient pas.
Je cours. Je la suis. Elle vole vite. Très vite. Trop vite. Mais je ne peux pas m’en empêcher. J’ai besoin d’être au près d’elle, je le sais. C’est la reine de mon monde, c’est la fée de mon songe.
« Je... J'ai une question à te poser. Est-ce que tu m'en veux ? Est-ce que tu m'en veux de m'être laissé faire ? Est-ce que tu m'en veux de ne pas avoir su me battre pour mes convictions ? Je ne t'en veux pas. Il n'y avait que ça comme solution. Je... Je ne sais pas. Je crois que... Je t'aime. C'est bien l'une des seules choses qui me rend encore humain. Je veux y croire, je dois y croire si je ne veux pas sombrer et je n'en suis pas loin. »
La fée parle. Je ne comprends pas ce qu’elle dit. Ou du moins, je ne veux pas comprendre. Je ne veux pas mieux la regarder non plus. A présent, je sais qui se cache derrière cette image. Je sais sans doute ce qui se cache derrière ces paroles également. Je ne veux plus avoir à faire à tout ça. Je ne veux plus. Je ne peux plus. Je ne peux pas. Pourtant, j’ai conscience que je ne pourrais pas rester dans cet état végétatif indéfiniment. Je dois vivre. Je dois vivre pour Sun qui m’attend au District Douze. Je dois vivre pour la fée aussi. Ce mirage que mon esprit a créé pour définir Seb. Alors, s’en réellement l’avoir voulu, je sens que la brume se dissipe. Ce n’est pas bon. Je commence à y voir plus clair. Mes yeux s’ouvrent à la réalité. C’est hors de question ! Pourtant, j’aperçois déjà le visage de Seb et le contour des arbres. Je vois ses yeux, je vois son nez. Je le vois lui.
« Ici, la brume est partout. Là-haut, là-bas. Partout. Plus on se rapproche de la fin et plus la brume devient épaisse. La brume, c’est ce qui nous constitue. C’est ce qui fait que l’on existe. La brume c’est nos rêves, nos espérances. La brume c’est le beau. C’est ce qui nous empêche de ne pas sombrer. Entre le meurtre et le vide il n’y a qu’un pas. Entre la brume et la folie, il n’y a qu’un pas. Je crois que je t’aime aussi. »
Sebastian m’embrasse. Il n’a sûrement rien compris à mon charabia, mais ça ne l’empêche pas de ne pas avoir peur de moi. Sebastian m’embrasse et je lui rends son baiser. La brume s’est dissipée pour de bon. Mes mains tremblent. La peur vient se reloger dans mon cœur. Je dois payer pour mon crime, pour mon meurtre. Je ne peux plus me permettre de fuir la réalité. Pas pour le moment, en tout cas. Seb m’a réveillé. Il m’a rappelé que je n’ai pas encore le droit de devenir fou. Je dois me battre, je dois lutter.
Ce n’est pas encore la fin.
Ce n’est pas encore la fin.

Je m’allonge près de Seb, m’enroulant dans ma couverture de survie. Je pose ma lance et mon katana à côté de moi. La vue de ce dernier me rappelle le combat de cet après-midi. Pour la première fois depuis la mort du garçon du district deux, j’ouvre le sac que je lui ai dérobé. J’y trouve un canif, trois fruits bizarres, un briquet, une boîte de cinq antidouleurs, un pack de cinq lamelles de viande séchée, une boîte de dix cachets blanchâtres, une paire lunette de soleil, une paire de lunettes de nuit, une bouteille d'un litre et demi pleine d'eau et une photo d’un jeune homme. En voyant la photographie, j’ai du mal à me retenir de crier. Lentement et tristement, je m’avance vers la mer avec mon katana, le canif et la photographie. Je regarde le ciel avant de lancer la photo dans l’eau.
« Désolée. »
Je ne sais pas pourquoi et pour qui je dis ça, mais je le dis.
Dix minutes plus tard je rejoins Seb, m’enveloppe une nouvelle fois dans ma couverture, et commence à ranger mes affaires. Je vide la moitié de la bouteille d’eau et mange les trois fruits. Je range les médicaments, le briquet, le canif, les lamelles et les lunettes de soleil dans mon sac, et enfile les lunettes de nuit. Mon sac est bien plein, pour le vider un peu, je mange quatre de mes goyaves. Je lance le sac du garçon le plus loin possible, maintenant, je vais pouvoirs dormir. Les visages des morts d’aujourd’hui ne sont pas encore apparus dans le ciel. Il est sûrement trop tôt. De toute manière, je ne veux pas les voir.

Lentement, je sombre dans un sommeil sans rêve.

***

Un cri retenti. J’ai du mal à réagir. Engourdi, j’ouvre les yeux. Je crois que je le regretterai toute ma vie. En me réveillant, je venais de plonger dans un cauchemar. Hel s’enfonce dans le sable, plus rapidement que ce que l’on peut croire. Le sable l’avale vraiment. Mais vous ne connaissez pas la meilleure ? Des crabes géants lui foncent dessus, si on ne fait rien, ils vont la déchiqueter. Ebranler mais en pleine forme, je bondis sur mes pieds. J’enfonce la couverture dans mon sac et me muni du katana et de la lance.
Hel. Je ne la connais pas vraiment, pourtant j’ai su que je pouvais lui faire confiance dès qu’elle m’a parlé pour la première fois. Elle a un caractère brutal, elle est plutôt froide, pourtant, si on prend le temps de chercher, on s’aperçoit que c’est une fille agréable et simplement prudente. On ne peut pas la perdre. Je ne peux pas la perdre. Pas elle, pas Hel (Bien mon jeu de mot pourri ? /pan).
Lenna est à droite, Seb est à gauche. Nous ne bougeons pas. Nous sommes hypnotisés par ce lugubre spectacle. J’esquisse un pas. Je… Je dois l’aider. Hel. Hel. Hel. Hel. Hel. J’ai besoin d’elle. Seb est mon soleil, Hel est ma lune. Dans cet enfer, ils sont mes piliers. Je la regarde. J’ai peur. Je suis paralysé. La brume commence à revenir. Je me sens partir. Et je tremble. Et je tremble. J’ai du mal à respirer. J’ai l’impression de tomber. Hel. Il faut que… Hel. Il faut que je… la… sauve. Hel. Hel.
Je voudrais que mon corps bouge. Je voudrais plonger au milieu de ces crabes, je voudrais serrer Hel dans mes bras, lui promettre qu’avec moi elle ne risque rien. Mais déjà, son image disparaît. Tout disparaît. La peur m’aveugle. M’empêche d’être moi-même.
La brume est là.

Les nuages dansent devant mes yeux. Ils me donnent le tournis. Je suis seul. La lumière a disparu. Il n’y a plus de soleil, il n’y a plus de lune. Je suis seul. Seul dans ma tête et seul dans mon monde. Je cri. Ma voix se perd dans le brouillard.
« Hel ! Hel ! Hel ! Hel ! »
Je n’arrête pas de hurler ce nom, son nom. Personne ne répond. Hel a disparu. Tout le monde a disparu.
« Hel ! Hel ! Hel ! Hel ! »
C’est la panique. Je n’arrive plus à respirer, j’ai l’impression d’étouffer. Je tourne sur moi-même tout en appelant encore et toujours Hel. Je me mets à penser à elle et puis, à Seb aussi. Hel. Je ne sais pas très bien ce qu’elle représente pour moi. Et si elle était un peu plus qu’une alliée ? Non, je ne crois pas. Et pourtant, la question se pose parce que… parce que je ne peux pas imaginer un monde sans elle ! Oui, je sais ce que vous allez me dire : « Buck, je te rappelle que dans ta brume, Hel n’existe pas. Tu es tout seul dans ton monde, alors tu es bien gentil mais tu dis un peu n’importe quoi… ». Si vous pensez cela, quittez la page, ne me lisez plus, vous ne me comprenez pas et ne me comprendrez jamais. Je suis un martyr. Je suis une contradiction incarnée. Je vois Seb, maintenant. Est-ce que je l’aime vraiment ? Oui, oui, je crois. Je suis un garçon et pourtant… je crois que j’aime Seb. Je ne mettais jamais poser la question avant.
Hel. Seb. Hel. Seb. Ils sont mon univers. Et c’est parce qu’à présent ils sont mon univers, mon équilibre, que je sombre de plus en plus dans une brume épaisse. Il n’y a qu’un seul vainqueur.

« Hel ! Hel ! Hel ! Hel ! Hel ! »
Je continue à hurler, soudain, quelque chose se saisit de mon poignet. Fort. Très fort. Il me semble entendre une voix. On me parle ? Non, bien-sûr que non. Qui pourrait me parler ? Une lueur dorée déchire alors littéralement le brouillard opaque qui s’est formé autour de mon corps et de mon visage. Elle m’aveugle. Je ne discerne pas de formes, mais je sens une drôle de sensation s'installer au creux de mon ventre. Cette aura… C’est la fée, ma fée. Elle est revenue. Comme poussé par une force invisible, comme s’il me poussait des ailes, je me mets à sprinter, suivant la lumière brûlante. Elle s’atténue peu à peu. Bientôt, la fée a repris sa forme habituelle, petite, brillante, avec des petites ailettes argentées.
Je me sens… étrangement vidé. Je respire à grand coup. Une seule question. Pourquoi ? La fée me prend dans ses bras. Elle s’assoit et se met à pleurer.

Ses larmes sont un signal. Mon monde s’écroule. Je tombe à genou. Tout est encore gris. Tout est encore confus. Je ne sais pas ce qui se passe. Mais moi aussi… moi aussi je pleure. Je pleure, les genoux contre la terre, mes armes gisant au sol.

Mon monde de brume n’est pas un monde de rêve. Mon monde de brume est légal de la réalité. Lui aussi me fait pleurer.

Je suis un oiseau prisonnier.


Spoiler:





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MessageSujet: Re: Un repas bien mérité Un repas bien mérité I_icon_minitimeMar 19 Aoû - 12:49

- Venez, il y a de la bouffe géante qui m’attaque !

C'est la phrase d'alerte de Hel qui me sortit de ma transe. Je me tournais vers la voix pour constater que la jeune fille était enfoncée dans les sables alors que des crabes énormes s'approchait dangereusement d'elle. Mon père aurait été riche si il avait pu pêcher des crabes de cette taille... Mais nous n'étions pas dans le district 4 et Hel risquait de se faire déchiqueter bientôt... Il fallait que je l'aide, alors même que j'avais là l'occasion idéale de me débarrasser d'elle, une concurrente dangereuse dans ces Hunger Games. Mais elle m'a aidée, elle s'est battue à mes côtés et même si la tentation de la laisser mourir ici et maintenant alors qu'elle ne peut pas se défendre est forte je ne peux tout simplement pas ... Elle ne mérite pas de mourir comme ça, piégée par les juges, bouffée par des crabes. Et puis, chuchote la petite voix dans ma tête, elle est forte, elle te sera encore utile !

Je me lève donc et me dirige vers le piège, réfléchissant au moyen de la sortir de là lorsque je sens deux mains se poser sur mes épaules et me propulser en direction du piège, déséquilibrée j'avance de quelques mètres avant de tomber à genoux, les mains dans les sables mouvants, au milieu des crabes. Je m'arrache du sol le plus vite possible et recule dans un cri. Etrangement les crabes n'approchent pas de moi, ils restent au milieu des sables mouvants, se rapprochant de plus en plus de Hel... Merde. Je me retourne et vois Sebastian s'enfuir, trainant Buck derrière lui. Très vite ils disparaissent au milieu des arbres, nous abandonnant à notre sort, je me rends alors compte qu'une larme à glissé le long de ma joue, je l'essuie rageusement et me précipite vers mon sac pour saisir une arme. Je le vide le plus vite possible et y trouve un sabre d'abordage, un katana, un nouveau harpon, je remercie le ciel pour avoir pensé à dépouillé Ruby, elle va m'aider à sauver Hel.

Je saisis les harpons et je me précipite vers Hel. Je lui tends un harpon pour qu'elle puisse se défendre, empêcher ces horreurs de trop l'approcher. Je lui hurle de viser sous la carapace, le ventre est la seule partie non protégée qu'elle réussira à atteindre coincée comme elle l'est. Je me garde un harpon, si j'appuie suffisamment fort j'arriverais sans doute à percer les carapaces des bestioles qui nous attaquent et à en tuer quelques unes ... mais il y en à trop. Mais à ce moment elle me hurle dessus :

- Putain mais sors moi de là !

Elle à raison, les crabes se rapprochent de plus en plus. Nous ne tiendrons pas longtemps, si ils arrivent à se rapprocher encore ils nous boufferont. Il faut que je la tire de ses sables mouvants.
Par chance au district 4, il y en à parfois, et tout les habitants apprennent très tôt comment en sortir, dans la théorie du moins. Contrairement à l'idée reçue un corps pris dans des sables mouvants n'est pas aspirés vers le fond mais flotte, comme le corp de Hel coincé à mi hauteur le montre. Pour se dégager Hel doit donc faire des gestes doux, et tenter de ramener l'eau autour de ses membres en se laissant flotter, puis s'allonger pour se sortir de là définitivement.

- Hel ! Arrete de paniquer, évite les grands gestes brusques, essaie de ramener l'eau vers toi avec de grands gestes doux pour flotter ! Et ne panique pas, tu ne peux pas te noyer je te le promets ! Utilise ton arme pour les repousser et tends moi ton autre main !

Hel méfiante me tend sa main et de l'autre continue de battre des crabes alors que je fais de même. Je la hisse le plus vite possible mais c'est dure. Certains dise que soulever un corps englués dans des sables revient à soulever une voiture, ou un objet lourd du moins et en ce moment j'ai un peu cette sensation, comme si mes bras allaient se décrocher d'un instant à l'autre. Heureusement nos efforts finissent par être payant et petit à petit le corps d'Hel émerge des sables. Malheureusement certains crabes profitent de l'occasion pour accélérer leurs assauts. Je grimace sous la douleur mais dans un dernier effort je me jette en arrière et arrache Hel au sable, nous nous retrouvons toutes deux au sol. Vivantes. Pour le moment. Ce qui ne durera pas si nous restons ici plus longtemps. Je récupère mon arme et me relève d'un bond, soulagée de voir que Hel à fait de même. Sans nous concerter nous sprintons vers la forêt poursuivis par la meute de crabes, prenant simplement le temps d'attraper nos sacs au passage.

Enfin après d'interminables minutes de courses nous atteignons la forêt, aussitôt les crabes cessent de nous poursuivre. Sauvées. Nous sommes sauvées. Enfin presque, je hurle lorsque un crabe rebelle ayant réussis à s’accrocher à ma jambe me pince de toutes ses forces, entaillant ma peau. Je saisis le récalcitrant par l'arrière, à l'endroit où il ne peut m'attendre avec ses pinces, et le fracasse contre un arbre l'embrochant avec mon harpon.

Haletante je me tourne vers Hel, brandissant le crabe embroché au bout de mon arme et souris.

- Je crois qu'on à trouvé le dîner !

Spoiler:
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Sebastian Seifer
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MessageSujet: Re: Un repas bien mérité Un repas bien mérité I_icon_minitimeDim 24 Aoû - 18:09


C'est comme si quelqu'un venait de m'arracher le cœur, comme si quelqu'un venait de me transformer en monstre. Je suis ce quelqu'un et je suis aussi ce monstre. Mais il n'y a qu'un monstre qui peut arracher le cœur de quelqu'un, alors étais-je déjà un monstre ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Je n'arrive pas à savoir qui je suis, je n'arrive pas à dire que j'étais. Oh bien sûr y a les évidences. Je m'appelle Sebastian Seifer, je viens du district Sept et j'ai été bûcheron pendant un an avant d'être moissonné pour les Hunger Games. Cela s'arrête là, je ne peux rien de plus. Etais-je quelqu'un de gentil ? Je ne saurais pas dire. Egoiste ? Cruel ? Tous les adjectifs et aucun à la fois pourraient me décrire. Je déteste ça, je me déteste.

Je l'ai trahie, je les ai trahies. J'ai fait pire que ça, je les ai jetées dans la gueule du loup, j'ai tout fait pour qu'elles meurent. J'aurais pu partir sans rien faire, laisser Iélenna aider Hel sans m'interposer. Mais non, l'instinct animal a refait surface. Encore une fois, sans que je n'arrive à l'en empêcher. Même si elles sont encore vivantes, je considère les avoir tuées. Je déteste cette couleur rouge sur mes mains, je déteste ce goût métallique dans ma bouche, je déteste cette odeur qui imprègne l'air. Je déteste ces larmes qui coulent sur mon visage. Je ne peux pas pleurer, je ne peux pas m’apitoyer sur mon sort, tout est ma faute, tout est entièrement ma faute. Je ne suis pas humain. Je ne mérite pas de vivre.

Je... C'est ça. Je ne mérite pas de vivre. Je n'arriverais pas à vivre en ayant ce sang sur la conscience. A chaque fois que je fermerai mes yeux, je verrai Hope, Lenna et Hel. A chaque fois que je boirai, je goûterai au sang. A chaque fois que je sentirai une fleur, je humerai encore et encore la même odeur.
Je relève la tête et regarde Buck. Des larmes coulent aussi sur son visage. Je baisse la tête et regarde le sable mêlé à l'herbe verte avec admiration.

J'ai pris ma décision Buck, j'espère que tu la comprendras, j'espère que tu ne m'en voudras pas trop. Je sais que je ne pourrais pas vivre, je sais qu'il n'y a pas d'autres solutions. Je suis désolé, je suis désolé. Je t'ai fait partir, elles vont te détester, tu n'auras plus aucun alliés. Mais je ferais un allié pitoyable, tu ne pourrais pas me faire confiance. Je les ai trahies une fois, qui te dit que je ne te trahirai pas toi aussi ? Je ne le sais même pas moi-même. Je ne veux pas, je ne peux pas. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Mais je ne suis pas quelqu'un de confiance, je ne suis pas gentil, je suis égoïste, je suis un menteur, je suis cruel, je ne suis pas courageux, je ne suis rien de tout ça. Je ne suis pas méchant non plus, je ne suis pas lâche, je ne suis pas intelligent. Je ne suis rien de tout ça. Je suis bête tout simplement. Je suis un monstre. Un monstre n'est rien. Un monstre n'est qu'une bête assoiffée de sang. Je suis donc une bête assoiffée de sang et même si je n'en ai pas envie, je veux te tuer. Maintenant, je veux que tu meurs, je veux que tout le monde meurt et je veux vivre. Mais je ne pourrais pas vivre, je ne pourrais pas vivre avec toutes les horreurs que j'ai faites, que j'aurais faites si je te tue en plus. Je mourrais de chagrin, de maladie, de peur, de colère, de haine. J'ai encore l'occasion de faire une bonne chose à menant à bien cette décision. J'ai encore l'occasion d'être un homme bien. Je ne peux pas vivre en sachant que je suis un homme mauvais. Buck... Oh Buck... Je t'aime. Je voudrais rester avec toi à tes côtés jusqu'à la fin mais je ne peux pas. Je veux que tu gagnes. Oh Buck... Je veux mourir. S'il te plait, ne m'en empêche pas.

Je regarde à nouveau Buck. Il me regarde aussi. Aurais-je dit tout ça à voix haute ? Oui, il me semble bien. Je l'ai dit. Il a entendu, et il a compris. Il ne m'en veut pas. Je me lève et m'approche doucement de lui. J'en profite pour essuyer mes larmes et également les siennes. Je prends alors son visage entre mes mains et l'embrasse. Je ferme les yeux pour savoir ce dernier baiser, ce dernier sentiment, cette dernière étreinte humaine. La douceur des ses lèvres me font du bien, je me sens bien. Je suis définitivement prêt à partir. Comme s'il m'avait entendu, je sens un coup sec sur mes cervicales. Puis plus rien.

Je n'ai plus froid, je n'ai plus chaud, je n'ai plus peur. Je sens une vague de bonheur me submerger. Je suis debout à côté de Buck. Il est vide, il est comme une coquille vide mais pourtant j'ai l'impression d'apercevoir quelques larmes sur son visage. Il regarde par terre. Il me regarde moi, il regarde mon corps inerte. Je suis allongé sur le ventre, le visage tourné vers l'océan, les yeux fermés. Je n'ai pas de sang sur moi. On pourrait presque croire que je suis en train de dormir. Mais le coup de canon confirme que quelqu'un vient de mourir dans l'arène. Il s'agit de moi.

Je regarde à nouveau Buck et essaie de poser ma main sur son épaule, me demandant si je ne vais pas simplement passé à travers lui. Je ne veux pas, je veux le toucher encore une fois. Il ne va pas le savoir, il ne va pas le sentir, sûrement pas. Je suis un fantôme. Il ne le saura pas. Non ? Je ne le veux tellement, je veux tellement qu'il sache. Qu'il sache à quel point je l'aime pour ce qu'il vient de faire. Je suis heureux, je suis bien, je me sens bien. Je suis un homme bien, il est un homme extraordinaire. Mes doigts se referment sur son épaule. J'essaie de lui communiquer ma joie, ma paix, ma chaleur. J'approche mes lèvres de son oreille pour lui parler. Il ne m'entendra pas mais je veux savoir que je lui ai dit.

« Merci. Je me sens tellement mieux. Tu dois vivre Buck, tu dois gagner. Imagine, tu pourrais arrêter tout ça. Tu pourrais le faire pour Hel, pour Lenna, pour Melissa, pour Julien, pour Ruby, pour Devon, pour Hope, pour Rozen, pour Tome, pour Logan. Pour tout le monde. Tu pourrais aussi le faire pour moi. »

Je m'éloigne alors d'un pas et souris légèrement. Je resterai avec toi aussi longtemps qu'il le faut.


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MessageSujet: Re: Un repas bien mérité Un repas bien mérité I_icon_minitimeDim 24 Aoû - 21:56

Pourquoi ai-je cru qu’ils allaient m’aider ? Pourquoi me suis-je bercée dans l’illusion que la vie gardait un cours normal ? J’ai aperçu du coin de l’œil Seb qui s’enfuyait avec Buck. Avec Buck ! Buck qui m’a mise en confiance, Buck à qui j’ai appris à tirer à la sarbacane alors qu’il peinait, seul dans son coin, Buck pour qui je suis restée dans cette alliance, qui s’enfuit ? Peut-être que quelqu’un d’autre aurait pleuré, mais c’est une colère froide qui s’est emparée de moi.  La trahison m’a laissé un goût amer dans la bouche, qui se renforce lorsque je vois Lenna, les mains s’enfonçant dans le sable, qui se relève et se dépêche de s’enfuir elle aussi. J’ai envie de me cogner la tête contre un mur mais ce n’est pas le moment : j’ai une dizaine de ces foutus crabes à m’occuper. Il faut que je sauve ma peau, je pourrais penser à combien je suis conne après. Si seulement quelqu’un était là ! Il pourrait me tirer et je n’aurais pas besoin de combattre ces crabes avant d’essayer de sortir de ce foutu sable. Mais comme je me dois me débrouiller seule, je me débrouillerai seule.
 
Et puis je vois Lenna qui revient, armes en mains. Une lueur d’espoir éclaire mes yeux et alors qu’elle me tend une épée, je lui tends ma main et lui hurle :
 
« Putain, mais sors moi de là ! »
 
Que fout-elle avec ses armes, il faut qu’on se tire d’ici ! L’empressement m’empêche d’être reconnaissante, mais je me promets d’y penser plus tard. Elle me sort une petite phrase qui me fait légèrement hausser des sourcils. Ai-je l’air paniquée à l’idée de me noyer ? Heureusement, elle suit mon conseil-ordre et alors qu’on repousse les crabes de nos mains libres, se faisant tout de même pincer, je finis par sortir mes pieds de là. On détalle à toutes jambes en récupérant nos sacs, jusqu'à la forêt et on s’y arrête, à bout de souffle. Et puis j’entends ma voisine hurler et me tendre un crabe au bout de son harpon.
 
« Je crois qu'on a trouvé le dîner ! »
 
Je lui adresse un sourire triste. Je serre compulsivement mes mains, essayant de me défouler. Ce n’est pas tant le fait qu’ils soient partis. Ni même qu’ils aient essayé de nous tuer. C’est surtout le sentiment de honte puissant qui me prend à la gorge, de plus en plus, alors que je repense à comment je me suis faite berner et pourquoi j’ai accepté de leur faire confiance, alors qu’il y a quelques jours, je pensais passer l’arène sur un arbre, seule ! J’arrache une branche d’un arbre, et l’envoie le plus loin possible. Geste que je regrette aussitôt. C’est idiot et inutile. La sève qui coule de la blessure de l’arbre me broie un peu plus le cœur mais je finis par me calmer, appuyant ma tête contre le tronc.
 
« Je suis totalement débile, débile, débile. »
 
J’aurais du faire ce que m’avait conseillé Maya. Et puis je reporte mon attention sur la tribut du quatre. Elle m’a sauvée, a risqué son intégrité, a essayé de me faire sourire, alors que rien ne l’obligeait. Je capte son regard.
 
« Merci, Iélenna. »
 
Les petites coupures commencent à piquer, maintenant que la pression est retombée. Mais j’ai vécu bien pire et si les pinces n’étaient pas empoisonnées alors, ce n’est pas grave.
 
« Mangeons ce fichu crabe. Je suppose que tu sais le préparer mieux que moi… »
 
Si elle m’a sauvé, ce n’est sûrement pas pour m’empoisonner juste après, alors je suppose que je peux lui faire confiance. Un peu de temps, du moins.


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MessageSujet: Re: Un repas bien mérité Un repas bien mérité I_icon_minitimeMer 27 Aoû - 17:36

Un coup de canon souffle. Un drame se passe que déjà quelques minutes plus tard, une bonne nouvelle arrive. Un parachute argenté fait son chemin dans l'arène des 17ème Jeux de la faim, descendant de plus en plus bas à mesure qu'il se rapproche de son destinataire. Le parachute parvient à se faire un chemin à la lisière de la jungle, ou se trouve Buck B. Black et le cadavre de Sebastian Seifer. Le parachute s'écrase sur un arbre, relativement peu haut perché, permettant au tribut de l'escalader légèrement pour parvenir à s'emparer de la boite magique.

Celle-ci contient du poison mortel pour sarbacane , une photo de Sebastian lors de l'interview assis sur le siège à sourire, et une ration de survie. Ainsi qu'un petit mot : "C'est beau l'amour. J'espère que cela va te servir. Je ne suis pas fan des gars dans ton genre d'habitude. Mais j'ai mon petit côté sentimental et tu l'as bien attisé. Liam A. Yester"


Plus loin, c'est un autre parachute qui s'écrase à la lisière de la jungle, à plusieurs mètres deux deux tributs du Quatre et du Dix. Destiné à Iélenna Evans, celui-ci contient une boisson énergisante ainsi qu'un petit mot " Courage. - E".

[Merci de poster dans la jungle à présent :p]
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