♣ Nombre de message : 538 ♣ Date d'inscription : 26/06/2012
Sujet: Re: Le Bain de Sang Jeu 1 Mai - 11:01
Le bain de sang.
« Ne le laisse pas tomber ♫ »
J'ai à peine le temps de savourer mon triomphe qu'une substance visqueuse et tiède atterrit en plein dans ma face. Le sept profite de cette distraction. Ce petit instant lui suffit à glisser un lacet autour de mon coup, m'empêchant de respirer correctement. Mon souffle se raccourcit et mon esprit commence à élaborer des stratégies pour me défaire de son emprise. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'a qu'à continuer à serrer ainsi ma gorge quelques secondes encore et je serai à court d'air. Je ne veux pas mourir de cette façon. Il lâche sa rapière et tient ses lacets à deux mains. L'air ne parvient plus à mes poumons. Je panique, m'accroche à la ficelle, comme si ça changeait quelque chose à ma situation. Soudain, il lâche tout. Je m'effondre à terre, tentant de reprendre mon souffle. Quand je réalise que le sept a disparu, je me redresse lentement, la respiration sifflante et la mâchoire douloureuse. « Ruby, ça va ? Rien de cassé ? » Je me retourne en sursautant, et avec le soulagement, j'aperçois Annabeth. Je suis contente qu'elle aie survécu; je n'avais aucune idée de ce qu'il lui était arrivé, pareil pour Julien. Je me relève lentement, l'estomac retourné et le monde tournant autour de moi. Je regarde Annabeth avec un petit sourire.« Ça ira, je survivrai. » La brune esquisse un court sourire qui se veut rassurant. « La pêche a été bonne ? » Elle fait un pas prudent vers moi tout en scrutant les alentours. La corne est presque désertée à présent; on distingue encore quelques tributs en pleine course plus loin. Je sais que le Sept est parmi eux. Intérieurement, je me promet de lui régler son compte à celui-là, je suis frustrée qu'il soit parti si vite. « Le petit du 5, la fille du 9, et j'ai pas eu le temps d'en finir avec le Sept.. » Je fais un rapide état des lieux de mes blessures. Ma mâchoire me fait toujours souffrir et j'ai quelques égratignures par-ci par là, et le tournis devrait passer. Je respire profondément. « Et sinon, t'aurais pas vu Julien par hasard ? » Je fais non de la tête en me mordant la lèvre. Je n'ai pas vu Julien depuis que j'ai plongé de mon socle. « Nan, pas de trace de lui. » Je ramasse mon sabre en regardant autour de moi, essayant d'oublier mes poumons encore douloureux et mon souffle court.
A quelques dizaines de mètres, je vois Devon qui se bat avec une petite brune. Je ne la reconnais pas. Mais je ne me fais pas de souci pour Devon, il s'en sortira, et puis, j'avoue que je détesterai s'il venait s'infiltrer dans un de mes combats, alors je décide de garder mes distances. AU moins, j'ai Annabeth avec moi. Il ne reste plus qu'à mettre la main sur Julien. Soudain, une silhouette cours vers nous. Je m'agrippe plus fort à mon sabre, mais me détend en reconnaissant Julien. « Je suis là ! » Il se plante devant Annabeth et lui sourit. Je me contente de l'observer, encore à moitié sonnée. «J’ai eu la fille du 12 et Gabe, et vous? » Il accompagne sa question d'un clin d’œil complice. «Le 5, la 9 et le 7 m'a échappé. » Je ne peux m'empêcher de faire une moue boudeuse; oui, je suis incroyablement frustrée qu'il m'ait échappé. J'aurai ma revanche, c'est sûr et certain. J'économise quand même mes paroles; c'est plutôt dur de parler quand on a la mâchoire toute déboîtée. J'enfile mon sac à dos. J'en ferai l'inventaire plus tard. Ma tête aussi me fait souffrir.
Soudain, une détonation. Pas un coup de canon, une explosion. La corne explose, et tout son contenu vole dans notre direction. Instinctivement, je me plaque au sol sablonneux, protégeant ma tête de mes bras. J’espère qu'Annabeth et Julien aussi ont eu ce réflexe. J’espère que Devon s'en est sorti aussi. Un objet s'écrase contre mon flanc. Puis d'un coup, l'onde se disperse. Lentement, très lentement, je retire mes bras de ma tête de me redresse. Il ne reste presque plus rien de la corne, et un incendie détruit ce peu qu'il reste. Je ne vois plus Devon. J’espère qu'il a réussi à s'abriter. Je repère l'objet qui a percuté mes côtes; une boîte de conserve décorée de petits poissons qui dansent avec des maracasses et des sombreros. L'image, tellement absurde me provoque un petit ricanement. Je glisse la boîte de ton dans mon sac à dos. Je jette un coup d’œil vers Annabeth et Julien. « Ça va? Vous avez vu Devon? ... Peut être qu'on pourrait...» L'îlot est maintenant presque recouvert de débris. Peut être reste-t-il encore quelques petits trucs utiles. Une masse sombre gise aussi non loin de ce qu'il reste de la corne. Le un brodé fait un déclic en moi. Je me lève le plus rapidement possible et cours, enfin patauge à cause de mes chaussures, dans sa direction. Je m'agenouille près de Devon. Il est face contre le sable. J'ignore s'il est gravement blessé ou non. C'est pour ça que je le retourne sur le dos le plus doucement possible. « Eh Devon! Ça va?» Je suis encore un peu sonnée, et je n'arrive pas à articuler correctement mes phrases, comme si je revenais de chez le dentiste (et qu'il m'aurait trop donné d'anesthésie locale). Pas de réponse de Devon. Je constate avec horreur que son corps est à moitié brûlé. Je jette un œil inquiet sur l'incendie qui se propage de seconde en seconde. La fumée commence à me donner des quintes de toux. On doit pas rester ici. On doit partir, et vite. Mais Devon n'a pas l'air en l'état de faire des longueurs dans l'eau salée. De plus, sur ses plaies se sont collés des grains de sables qui ont l'air d'énormément le faire souffrir. J'étouffe un gémissement de désespoir. Je déchire un bout de la manche de ma chemise et tamponne le plus doucement possible les plaies de Devon. La fumée est de plus en plus dense. Je ne peux pas traîner. Je scrute les alentours, paniquée. Échoué au bord de l'eau, un peu plus loin, un gros bidon. Il contient sûrement de l'eau propre. Enfin, j’espère. « Bouge pas, je reviens tout de suite, ça va aller. » Je pose une main qui se veut apaisante sur son front, puis cours vers le bidon. C'est là que je me rend compte la stupidité de ma remarque, Devon ne risque pas d'aller bien loin dans cet état, le pauvre. Paniquée, je regarde autour de moi, cherchant un récipient. Un peu plus loin dans l'eau, je vois flotter ce qui ressemble à une gourde. Je patauge jusqu'au genoux, attrape l'objet et revient vers Devon après l'avoir remplie dans le container le plus vite possible, malgré le poids de mes chaussures. J'imbibe ce qui était il y a quelques instants ma manche d'eau douce, et, malgré la fumée qui m'envahit les poumons, je tamponne. Devon ne peut retenir quelques gémissements de douleur. Je ne l'ai jamais entendu se plaindre. Mais là, la douleur lui est difficilement supportable. A un rythme effréné je tente de nettoyer ses plaies. La fumée commence à vraiment me faire suffoquer. On doit fuir. Je cherche Julien et Annabeth et les supplie du regard de ne pas laisser Devon ici. Je farfouille dans mon sac et sort triomphalement une boîte d'analgésiques. Je sors une pilule, la glisse dans la bouche de Devon et lui fait avaler avec ce qu'il reste de la gourde. Puis, en retenant mon souffle, ma main plaquée contre ma bouche je me précipite vers le cadavre le plus proche et ôte ses vêtements. je me retrouve avec sa chemise blanche et son gilet. Tremblante, j'entoure les plaies de Devon de lambeaux de vêtements. Voilà, maintenant, il faut le déplacer. J’espère que Julien et Annabeth accepteront de m'aider. Oui, c'est à ça que ça sert, une alliance, après tout.
Spoiler:
ruby a manqué d'air quelques secondes, du coup elle a le tournis et un peu mal à la tête, quand il y' eu l'explosion elle s'est plaqué contre le sol en protégeant sa tête, elle va sûrement avoir un bleu sur le flanc à cause de la boîte de thon, après elle se précipite vers Devon pour voir son état, et ruru utilise un analgésique, et elle recupère une boîte de thon et une gourde
Dernière édition par Ruby Prescott le Jeu 1 Mai - 20:24, édité 3 fois
Julien Sullivan
+ District Deux +
♣ Nombre de message : 32 ♣ Date d'inscription : 11/07/2013 ♣ Age réel : 27
Sujet: Re: Le Bain de Sang Jeu 1 Mai - 16:12
❝Then it explode❞
«Le 5, la 9 et le 7 m'a échappé. »
Ruby accompagne sa réponse d’une moue boudeuse. C’est déjà pas mal, j’aurai envie de lui dire. Je prends mon sac en sors le canif, une lame assez aiguisée, ça peut être pratique pour le planter dans le crâne d’un adversaire. Je regarde les deux filles qui sont mes alliés, la zone commence à se vider, beaucoup se sont enfuis, mais toujours aucune trace de Devon. Pourvu qu’il ne soit pas mort durant le bain de sang. Ce serait un allié en moins et je doute que Ruby tienne le coup. Ils ont l’air de bien s’entendre. J’avance vers la mer, dont le bord est à deux pas d’ici, fixe l’étendue azur, où se mêlent quelques éclats rougeâtre brillants au soleil en une multitude de petites étincelles. La vision est assez étrange, mais magnifique tout de même. Je ne compte pas rester trop longtemps à la corne, déjà le soleil y est trop fort, ensuite, je n’aime pas être à découvert comme ça, au milieu de l’eau. Il nous faudra aller chercher des vivres puis partir, en direction de la jungle, de préférence.
Alors que je fixe l’eau, y voyant mon reflet, une explosion se fait entendre, puissante, faisant trembler le sol. Je suis soufflé, et directement jeté dans l’eau, alors que du ciel tombent des flammes, des objets, se jetant dans l’eau, tombant sur le sable. Je me retrouve dans la mer, balloté par le courant, peu puissant, mais tout de même présent. Je suis sonné, mais oreilles sifflent, légèrement, je suis désorienté, je ne sais pas où est le haut, ni le bas, je perçois juste tout ces objets, armes, vivres, tombant par dizaines en laissant derrières eux une traînée noire. Je peine à sortir de l’eau, les cheveux trempés, plaqués contre mon visage, je repousse une mèche de ma main droite. Je me tourne alors vers la corne, dont sort une épaisse fumée, noire, montant dans le ciel. Il y a du feu, de partout, provenant de la corne, sur le sable. Je grimace et me retient de pousser un juron. Je tourne la tête à ma droite et voit Anna, elle aussi tombée dans l’eau, tandis que Ruby se relève difficilement, elle a dû tomber sur le sable. Elle tient une boîte de conserve, j’arrive à voir des poissons dessus. Elle semble contente de l’avoir, elle a dû lui tomber dessus lors de l’explosion. Ma cousine avait mis le feu à la corne lors de son édition, et moi, elle explose. J’espère que ce ne sera pas pareil le reste de l’arène, sinon je ne vais pas tenir. Ruby semble nous parler, mais j’ai encore du mal à entendre, je perçois juste des sons, et je la vois courir vers ce qui semble être un corps. Mon cœur fait un bon lorsque je vois le 1 brodé sur son dos, et Ruby secouant le corps. J'ai envie hurler.
♣ Nombre de message : 554 ♣ Date d'inscription : 25/06/2013
Sujet: Re: Le Bain de Sang Jeu 1 Mai - 18:28
Ils attendent. Ils attendent l'explosion, le feu d'artifice qui les fera vibrer. Cette 17ème édition a commencé en fanfare, avec des tributs plus meurtriers que jamais. Une attaque massive contre les carrières, les rocs de l'arène, c'est une première. Il fallait oser. Une vraie prise de risque ou inconscience profonde ? Les spectateurs retiennent leur souffle, ils savent qu'un tribut est encore plus malin que les autres...
Une explosion soudaine fait trembler la corne d'abondance. Brusquement, le coté gauche de la corne explose en un souffle, réduisant en charpie son contenu. Les objets du coté droit sont soufflés par l'explosion et se projettent violemment dans tout le reste de la zone... Certains dans l'eau, d'autres sur le sable... certains foncent droit sur un tribut.
En à peine quelques secondes, Devon Alae se retrouve soudainement projeté à une dizaine de mètres de son endroit originel. L'explosion a brûlé tout le coté gauche de son corps, consumant avec une douleur incommensurable son visage gauche, sa jambe et son bras. Les brûlures vont entraîner une souffrance physique inimaginable et d'une horreur insoutenable. Le jeune Devon verra son beau visage ravagé par les brûlures, ravagé par l'audace. Seth Notherfield se retrouve également propulsé à l’extrémité de l'îlot, cognant violemment le dos de son crâne sur le sable. Les autres tributs doivent soudainement faire face à une dizaine d'objets volants, certains donc la force est décuplée suite à l'explosion ; ainsi qu'à une fumée extrêmement toxique. Plusieurs incendies se déclenchent également dans certaines partie de la corne.
Les tributs ont maintenant tout intérêt à fuir et vite. A moins qu'ils ne souhaitent s'exposer à une mort douloureuse...
Spoiler:
Petites infos :
- Les armes et la catégorie "hygiène et soins" ont été totalement détruits.
- Une exposition à la fumée peut entraîner des conséquences directs (toussotements, évanouissement...) et une plus grosse exposition peut provoquer des irritations pour la peau et même la mort par asphyxie. N'oubliez pas de prendre en compte votre exposition actuelle !
- Pour ceux qui sont blessés, votre juge décidera du nombre de PV/PE à retirer. Devon, tu es dans un sale état, je te laisse imaginer les conséquences sur le corps et sur l'apparence que peuvent entraîner des brûlures au 2ème degré (à définir rapidement).
- Les tributs qui ont postés auparavant ne se sont pas avantagés car ils ont été prévenus qu'il y allait avoir des modifications et que l'explosion serait plus forte que prévu.
- Les tributs qui doivent encore poster leur bain de sang doivent prendre en compte l'explosion OBLIGATOIREMENT et ne peuvent pas être totalement hors de danger lorsque que celle-ci a lieu (donc pas totalement sorti de l'îlot).
- Les armes et la catégorie "hygiène et soins" ont été totalement détruits.
IMPORTANT : Vous pouvez prendre n'importe quels objets des catégories "nourittures" et "divers" mais ceux-ci sont éparpillés un peu partout et seulement la MOTIE d'entre eux sont encore utilisables. Nous vous laissons le choix de choisir lesquels .
Je pense que c'est tout o/ Vraiment, vraiment désolé Les tributs ont été prévenus toutefois.
Rose B. Hippwood
+ District Sept +
♣ Nombre de message : 587 ♣ Date d'inscription : 24/08/2012 ♣ Age réel : 27
Sujet: Re: Le Bain de Sang Jeu 1 Mai - 21:29
Le Bain de Sang
Courir ou mourir, il faut choisir.
Zéro. Levant mes bras au-dessus de ma tête, je saute à pieds joints dans l'eau. Le choc lorsque mes pieds rencontrent le sable du fond me surprend, et me fait lâcher mes chaussures. Avec un grognement, je les saisis vivement avant qu'elles ne soient emportées par le courant. Pas question qu'elles m'échappent. Le niveau de l'eau atteint à peine mes épaules, ce qui me tire un bref soupir de soulagement. Tendant le bras pour maintenir mes chaussures hors de l'eau, je commence à marcher à pas lents. Mon but est simple. Rejoindre la Corne le plus rapidement possible, récupérer de la nourriture et de l'eau – et tant qu'à faire, pourquoi pas aussi une arme – puis déguerpir au plus vite. Il ne faut pas que je m'attarde auprès de la Corne, je ne fais pas le poids face aux autres tributs, et quand bien même je le ferais, je ne veux surtout pas avoir affaire aux Carrières. Généralement, je suis plutôt rapide. Je compte bien tirer mon épingle du jeu grâce à cette qualité. Allez Rose, marche plus vite. J'essaie d'accélérer, mais je déchante bien vite. Évoluer dans plus d'1 mètre 30 d'eau n'est pas une chose aisée. Je lutte du mieux que je peux contre la force de l'eau et m'efforce de faire de grandes enjambées, peine perdue. Je sens le courant m'entraîner irrésistiblement vers la gauche. Heureusement pour moi, il y a bien longtemps que le blond du Un m'a dépassée en nageant, je suis donc pour l'instant relativement hors de danger. Je ne quitte pas la Corne du regard, c'est mon point de repère. D'ailleurs, je note grâce à elle que je suis déjà bien plus à gauche que je ne devrais l'être. J'ai également l'impression d'être la dernière à encore être dans l'eau, ce qui m'arrache une grimace. Bientôt, je sens que le sable remonte et le niveau de l'eau n'est plus qu'à ma taille. Une dernière enjambée, et me voilà sur le sable. Ouf. Mon bras est raide d'être resté tendu pendant plusieurs minutes. Je jette les chaussures à terre et me tourne vers la Corne. Autour d'elle, les combats font déjà rage. Du coin de l’œil, j'aperçois le blond et la rouquine du Un qui sont aux prises avec Sebastian et la fille du Dix. J'entends également des cris qui viennent de l'autre côté de la Corne. Bordel, les Carrières sont partout ! Ce n'est pas le moment de perdre du temps à réfléchir. Sans hésiter, je me rue vers la Corne, tout en gardant mes distances avec la bagarre opposant les tributs du Un à Sebastian et à son alliée. Je me fige en voyant Buck, le gars du Douze, quitter la Corne en trombe et courir vers Sebastian et Hel – son nom me revient maintenant – qui détalent avec lui dans la direction opposée à la Corne. Le temps de les suivre du regard, je vois Annabeth, la fille du Deux, quitter elle aussi la Corne et se lancer à la poursuite de Iélenna, du Quatre, qui fuyait avec le trio. Bon sang, mais il se passe quoi ici ? Aïe, le sable est trop chaud, il faut que je bouge. Vite, je saisis l'occasion pour filer à la Corne. J'attrape un sac au passage, ce sera déjà ça de gagné. Passant la bandoulière autour de mon cou, je jette un regard méfiant à l'intérieur de la Corne. Pourquoi Buck s'est-il barré aussi vite ? Et soudain, je les vois. Ce baril de poudre. Cette longue corde qui se consume lentement. Oh mon Dieu. Est-ce que c'est vraiment ce que je pense ? J'ouvre de grands yeux stupéfaits. Il perd pas de temps, le prodige ! Je ne dois pas rester ici une seconde de plus. Je fais volte-face et, avisant mes chaussures que la marée montante commence à emporter, je détale dans leur direction. Je ne me retourne pas. Je ne fixe que mes chaussures, rien qu'elles. Et je cours. Je cours comme je n'ai jamais couru. Je cours pour sauver ma vie. Quand j'arrive au niveau de mes chaussures, un immense soulagement m'envahit, mais je ne dois pas m'arrêter là. J'avance dans l'eau, déterminée à m'y immerger totalement dès que la profondeur me le permettra. Et soudain, une voix. Un cri. « Rose ! » Je me retourne et découvre Seth, non loin de moi. Il semble me chercher. Mes yeux s'agrandissent d'horreur quand je comprend qu'il n'est pas assez éloigné de la Corne. Bon sang, non. Pas lui ! Pas Seth ! Je veux hurler son nom, le prévenir. Mais c'est trop tard. Face à moi, juste derrière Seth, le monde explose. Je suis assez éloignée pour échapper au gros de l'explosion, mais le souffle me projette dans l'eau. Alors que je tombe à la renverse, j'ai le temps d'apercevoir Seth voler dans les airs. Je bois la tasse. Paniquant, je me redresse aussitôt en toussant et en crachant de l'eau de mer. Pouah. Je me relève, mais je suis prise d'un vertige et retombe dans l'eau. Quelques objets atterrissent près de moi en m’éclaboussant. Je ne leur accorde pas un seul regard. La tête me tourne. Le monde entier semble tanguer. Même à quatre pattes dans l'eau, j'ai l'impression que tout ce qui m'entoure tourne comme une toupie. Je laisse passer un instant. Ça va s'arranger. Je me jette un peu d'eau au visage. Ça rafraîchit, mais ne fait pas passer le tournis. Néanmoins, je sens qu'il s'amoindrit. Péniblement, j'essaie de me relever. Ce n'est toujours pas le top, mais c'est déjà mieux. Les bras tendus, j'attends quelques secondes que le sol cesse de tanguer, puis je balaye la plage du regard. La Corne est ravagée. Une épaisse fumée menaçante s'en échappe, et je devine d'instinct que c'est le genre de fumée qu'il vaut mieux éviter. Il ne faut vraiment pas que je m'attarde ici. Inquiète, je tâte mon flanc. Ouf, mon sac semble intact, quoique plutôt humide. Je fais quelques pas sur le sable. Les vagues viennent lécher mes pieds, me ramenant par la même occasion mes chaussures, que je ramasse et fourre vivement dans mon sac. Je distingue également à quelques pas de moi un objet métallique que les vagues viennent de déposer sur le sable. Je m'approche pour l'inspecter. C'est une gourde. Elle a due atterrir là suite à l'explosion. Je la ramasse avec un petit sourire, mais la lâche aussitôt. Elle est brûlante ! Visiblement, l'eau n'a pas suffit à la refroidir. Prudemment, je m'accroupis, rapproche mon sac, puis saisis la gourde une nouvelle fois pour la jeter vivement à l'intérieur de ma besace. Je ne l'ai tenue qu'un quart de seconde mais je sens sa chaleur chauffer ma main. Je plonge cette dernière dans l'eau et pousse un soupir de soulagement. Ça fait du bien. Le reflet de la fumée dans l'eau me rappelle à l'ordre. Elle s'approche de moi. Il ne faut pas que je tarde à déguerpir. Mais je ne peux pas laisser Seth ici. Il me cherchait, et a probablement été soufflé par l'explosion car il m'attendait. Je parcoure une nouvelle fois la plage des yeux. Là-bas ! Pas très loin de moi, à une dizaine de mètres tout au plus, je découvre un garçon étendu sur le dos. C'est lui, je le reconnais. Je me précipite vers lui. Ses yeux sont fermés, il ne bouge pas. Oh non, non. Je m'agenouille près de lui et prend sa tête entre mes mains. « Seth ! Oh putain non, Seth ! » La fumée s'approche toujours plus, et il ne semble pas se réveiller. Lâchant un juron, je retire ma veste et cours vers le rivage qui ne se trouve qu'à quelque pas de nous. Avec l'aide de mes dents, je parviens à déchirer une bonne longueur de ma chemise, qui s'arrête maintenant quelques centimètres au-dessus de mon nombril. Je déchire la bande en deux parties, que je plonge dans l'eau, avant de revenir en courant vers Seth. Quand la fumée nous atteindra, on aura au moins un moyen de défense. Risible, certes, mais ça devrait faire l'affaire pour quelques minutes. Je secoue Seth dans l'espoir de le réveiller. « Allez, s'il-te-plaît, dis quelque chose ! » Rien n'y fait. « Bon, tu ne me laisses pas le choix... » Je me redresse légèrement, faisant craquer mes doigts. « Désolée, mon vieux. » Et je lui fous une bonne grosse claque.
Spoiler:
- Rose a couru jusqu'à la Corne, a pris son sac au passage, puis a fait demi-tour et est retournée au bord de l'eau. - L'explosion l'a projetée dans l'eau, elle a donc bu la tasse pendant quelques secondes. L'explosion lui a aussi filé un sacré vertige, qui s'est finalement calmé. - Rose a aussi mis dans son sac ses chaussures ainsi qu'une gourde d'1L qu'elle a récupérée. - Pour finir, elle s'est précipitée auprès de Seth pour le secourir (et lui a filé une claque pour le réveiller au passage)
Devon Alae
+ District Un +
♣ Nombre de message : 608 ♣ Date d'inscription : 03/06/2013 ♣ Age réel : 24
Sujet: Re: Le Bain de Sang Jeu 1 Mai - 23:30
Le Bain de Sang
« Il n'y a rien de plus doux que la mort. »
Les coups de poignard inutiles pleuvent vers Hel, il me semble que c’est son nom. Inutiles, car aucun ne la touche. Ou peut-être que si, en fait. Je n’ai même pas la force pour me concentrer un peu plus. mes deux blessures, sur chaque épaules me lancent. Je ne sais pas si le sang coule encore. Je n’en n’ai pas l’impression. A moins que si, je me suis peut-être juste habitué à la sensation du liquide chaud coulant sur moi au point de ne plus m’en rendre conte. Mais ça m’étonnerait, le coup d’épieu de Buck et de couteau de la Dix n’avaient pas l’air si profonds que ça. D’un coup, Buck ressort de la corne, il leur cri de s’enfuir, qu’ils ont perdus ou je ne sais trop quoi. Sans réfléchir, Hel part avec lui en courant. Je pourrais très bien tenter de lui jeter mon poignard dans le crâne, mais pas au risque de le perdre. Et puis, ils seront déjà bientôt partis et son sac protège son dos. Je les garde s’enfoncer dans l’eau, impuissant. Au loin, je vois Ruby, Annabeth et Julien il me semble. Ils ont l’air d’aller bien. Je devrais les rejoindre. C’est ce que je fais, essoufflé, je me mets à courir vers eux avant que… La corne explose. Du moins, il me semble. La force de cette explosion me soulève et me fait voler. J’ai l’impression de voler. Au ralenti. Je ne saurais dire combien de temps je reste en l’air. Je crois même que je tourne sur moi puis viens le moment ou je m’écrase au sol. Face contre sable. C’est seulement la que je me rends conte de mes brûlures. Mon visage me brûle, toute la partie gauche. Tout comme ma jambe et mon bras. Mes oreilles sifflent. Les grains de sables me font un mal atroces. La douleur que je ressens est horrible et insupportable. J’ai envie de hurler à la mort. D’ailleurs, je préférais être mort à cette heure si. Ce serait toujours mieux que de sentir le sable sur mes brûlures. Ca me démange. J’ai envie de m’arracher la peau. Si j’en ai encore. Heureusement, j’ai gardé mon poignard dans ma main.
Je n’ai même pas la force de me retourner. Ou peut-être que si. Mais je n’ai pas de force pour essayer, alors ça revient au même finalement. Impuissant, je sens que l’on me retourne. J’ouvre difficilement les yeux. Ruby. C’est Ruby. Elle est la, elle va bien. Elle semble inquiète, j’ai même l’impression qu’elle a peur. Ça m’étonnerait. Je souffre. J’aimerais tellement pouvoir me lever et m’enfuir loin d’ici et de cette foutue corne. Mais je ne peux pas. Mon corps tout entier me brule. J’ai l’impression que le sable se colle à ma chair. Pourquoi y a-t-il fallu que ça tombe sur moi ? Je suis tous en train de les retarder. Et je vois déjà Ruby en train de tousser au dessus de moi. Moi aussi, je la sens, la fumer noire et épaisse. On ne doit pas rester ici. Ruby, les autres, ils doivent fuir vite. Mais à chaque seconde, mon corps s’enflamme et je suis traversé de tout part par la douleur, mais surtout au visage. Au tour de moi, tout tourne. J’essaye de relever la tête pour regarder autour de moi. Du feu. De la fumée. La corne. On ne peut plus rien prendre. Tout est en feu. Mais pourquoi ? Comment ? On avait réussi à faire partir Buck et les autres. On l’avait pour nous, cette corne… Pourquoi a-t-elle explosée ?! Aiiie. Et la douleur reprend de plus belle. Je vois Ruby partir. Elle m’a dit quelque chose, avant, mais je n’ai pas pu entendre. Je sais qu’elle ne m’abandonnera pas. Puis elle revient, avec un peu d’eau et un bout de tissus, il me semble pour tamponner sur mes brûlures. Je sais qu’elle fait pour me soigner, mais la douleur n’en n’est pas plus supportable pour autant. J’ai encore envie de hurler. Je me contente de quelques gémissements de douleur. Puis je tousse. La fumée. Il y en a encore plus. Puis elle entoure mes plaies de lambeaux de vêtements de tributs morts, non loin de la. Sentir Ruby près de moi m’apaise. Mais la douleur n’en n’est pas moins forte pour autant. J’ai envie de sauter dans l’eau. Mais le sel me brûlerait. De toute façon, il va falloir partir. La fumée va nous tuer avant, si on ne se dépêche pas.
« Je… On… Faut qu’on parte… » Je souffre encore. Je veux partir. Loin du feu. De la fumée. Du sable.
Spoiler:
Bon bah Devon ne fait pas grand chose hein.
Shado L. E. Snow
+ District Dix +
♣ Nombre de message : 638 ♣ Date d'inscription : 09/05/2012 ♣ Age réel : 27
Sujet: Re: Le Bain de Sang Ven 2 Mai - 0:28
△ tributs de la 17ème édition △ seth
« Un peu d’eau fraîche et de verdure… ♪ » - Le bain de sang.
Le corps entier de Seth semblait trembler, résultat du mélange entre l'adrénaline qui parcourait toujours ses veines et son inquiétude de ne pas trouver Rose, ou de la retrouver sans vie. Un cocktail Molotov qui menaçait de le faire exploser. Et s'il explosait, s'il lâchait prise, il tomberait dans un gouffre, dans son gouffre, et ne se relèverait pas. Il était donc plutôt important pour lui de retrouver Rose. En vie. Les bruits du bain de sang lui parvenaient assourdis, comme s'il avait été sous l'eau. Il entendait son sang pulser à ses tempes à un rythme effréné, il sentait sa main se crisper sur son épieu à tel point que ses jointures craquaient. Il aurait voulu courir, mais ne pouvait qu'attendre. Il voyait, au loin, Ruby et Devon se battre avec Buck, Sebastian, et maintenant la fille du Trois (Hel, s'il se souvenait bien). Les trois s'enfuirent, accompagnés de Iélenna, la fille du District Quatre, et les Carrières furent rejoints par Annabeth et Julien. Seth faisait quelques pas, ses pieds traînaient d'un côté puis de l'autre. Il hésitait à courir, quand soudainement, elle fut là. Il la vit et, automatiquement, voulut se mettre à courir vers elle. Voulut. N'eut pas le temps. Car la Corne explosa.
Une fraction de seconde. Puis il entendit le bruit. Ce bruit, atroce, qui lui vrilla les tympans. La terre trembla violemment sous ses pieds. Il serait serait jeté à terre, autant à cause du bruit que des tremblements, si le souffle de l'explosion ne l'avait pas fait décoller du sol. Il se sentit quitter la terre ferme -enfin ferme... façon de parler-. Il se sentit monter plus haut dans les airs. Un instant durant, il crut qu'il volait. A cet instant, il eut une vision fugace de lui-même. Comme s'il se contemplait d'en face. Comme s'il n'était pas dans son propre corps. Il se vit, bras plaqués le long du corps, l'épieu comme un prolongement de son bras droit, dessiner dans le ciel une courbe épurée. Puis la vision disparut. Il se sentit chuter. Le vent siffla à ses oreilles déjà bien abîmées par le bruit de l'explosion. Comme pendant les soixante secondes, il eut l'impression que l'action dura une éternité -alors que ce n'était pas le cas-. Puis ce fut le choc. L'arrière de la tête contre le sable. Le dos, ensuite. Les poumons qui se vident d'air. Les puissants vertiges. La sensation de n'être plus qu'une poupée de chiffon, toute molle. Les étoiles qui dansent devant les yeux. La vision qui se trouble. Et le noir.
Il reprit conscience alors qu'on lui donnait une gifle. Violente. Il eut soudainement l'impression que tout se remettait à fonctionner. Ses poumons se remplirent à nouveau d'air, chassant peu à peu les étoiles qu'il voyait. Sa tête cessa presque de tourner, même si la sensation de vertige resta. Par réflexe, tout son corps se tendit et il se retrouva en position assise. La tête lui tourna de nouveau, et il dut fermer les yeux un instant. Sa nuque et son dos le faisaient souffrir mais, globalement, il allait bien et avait presque les idées claires. Il se tourna vers son sauveur... Qui était sa sauveuse, en fait. Rose. Qui d'autre ? Il ne sut jamais pourquoi il fit ce qu'il fit à cet instant, mais en tout cas il le fit -logie-. Il serra Rose dans ses bras. Alors qu'il avait failli mourir, alors que la Corne avait explosé, alors qu'il apercevait à présent une fumée noirâtre ramper vers eux. Lorsqu'il redescendit entièrement sur Terre, il brisa vélocement l'étreinte et lâcha un bref « Hem... Merci. » qui signifiait en fait « Merci de m'avoir sauvé. Tu aurais pu m'ignorer, ça t'aurait fait un adversaire de moins, mais tu ne l'as pas fait et tu m'as même sauvé la vie. Et ce n'est pas la première fois. Grâce à toi, grâce à ta présence, je n'ai pas sauté de mon tube pendant les soixante secondes. Je ne suis pas tombé non plus dans ce gouffre qui menaçait de m'engloutir. Grâce à toi, je suis resté en vie jusqu'à aujourd'hui. Alors merci. Merci d'être là. Merci d'être toi. ». Oui, oui, tout ça. Il faut dire qu'il n'était pas très expansif, le Seth.
Une fois sa longue tirade finie dans sa tête, il se leva. Et une fois sur ses pieds, il se retourna brutalement et vomit. Trop de pression, trop d'adrénaline, trop de sensations avec son vol plané, trop de peur, trop de trop. Les genoux pliés, les mains appuyées sur ses cuisses, il reprit lentement son souffle et se redressa. Il était toujours pâle, mais il allait mieux. Il vit la fumée arriver vers eux à grands pas et commencer à les entourer. Sans prendre la peine de réfléchir, il attrapa les deux bouts de tissus mouillés préparés par Rose, en plaqua un contre son nez et sa bouche et tendit l'autre à la jeune fille du 7, qui fit de même, avant de récupérer son épieu, qui était toujours au sol. Il lui attrapa ensuite le bras et se mit à courir vers la mer. Enfin, courir, façon de parler. Il courait certes, mais lentement et pesamment, toujours étourdi et affaibli par sa chute. Il prit sur lui pour juguler la douleur et aller plus vite. Son regard tomba sur une boîte de conserve qui avait roulé non loin d'eux. Sans réfléchir, il l'attrapa. La boîte était chaude, presque brûlante, et manqua de lui brûler la main. Il la jeta dans sa besace -heureusement qu'elle était ouverte, il n'eut pas à se prendre la tête à détacher la fermeture, etc- et continua sa course. Rose et Seth arrivèrent bientôt dans l'eau. Elle était froide mais soulagea immédiatement le brun. Les idées de nouveau claires, il s'arrêta dans l'eau, là où il avait encore pied, et analysé un peu la situation. Ils étaient deux, dans l'eau jusqu'à la poitrine, dans une arène ou 24 tributs devaient s'entre-tuer, et pour parfaire le tout, il avait un sens de l'orientation comparable à celui d'une moule. Vraiment génial. Il se tourna vers Rose et croisa son regard. Un accord tacite était conclu entre eux, sans qu'ils aient eu besoin d'y mettre des mots. Ils savaient qu'ils étaient alliés sans avoir eu à le dire. Seth avisa, à une vingtaine de mètres, un banc de sable qui leur permettrait de ne pas se fatiguer à nager dès maintenant. Il fit signe à Rose de le suivre et commença à avancer.
Les Jeux de la Faim étaient commencés.
Spoiler:
J'espère que ma réaction à l'explosion est à peu près juste J'peux pas juger, puisque j'ai jamais connu ça /VLAN/ Seth a donc été réveillé par la gifle de Rose, a vomi, les deux ont mis des bandes de tissus humides sur leur nez et leur bouche pour se protéger de la fumée, ils ont couru vers la mer, et Seth a chopé une boîte de thon au passe. Ils se dirigent maintenant vers un banc de sable.
Dernière édition par Seth A. Notherfield le Lun 12 Mai - 21:22, édité 1 fois
Tom Beoulve
+ District Onze +
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Sujet: Re: Le Bain de Sang Sam 3 Mai - 13:57
Après une énorme éclaboussure, le tribut du Onze s'élance vers la corne, plissant les yeux à chaque goutte d'eau de mer qui tente de l'attaquer. Ses grandes enjambées, qui font penser aux mouvements d'un danseur de claquettes sur un champ de mines, percent la surface de l'eau avec un rythme éprouvant, progressant vers les sacs dans un concert d'éclaboussures. Arrivé sur le sable mouillé, il s'écroule à genoux écrasé par le stress et l'atmosphère meurtrière du bain de sang. Les tributs passent à quelques mètres de lui, occupés par leur survie et leurs tripes qui se répandent déjà au sol. Mais Tom s'en fiche.
Qu'est-ce que le saule pleureur vient faire là ? De toute sa hauteur, il le nargue, avec sa couronne en forme de soleil de début d'après-midi. Grâce à un écho irréel, un rire d'enfant cristallin résonne dans sa tête :
- Hahaha ! Je t'ai bien eu, grand frère !
Par instinct, Tom a envie de se relever et de se venger en éclaboussant l'insolent invisible, mais brusquement, l'arbre devant lui perd ses feuilles, change de forme et redevient la corne de métal chauffé par l'astre du jour, lui indiquant clairement qu'il ne suffira pas de taquiner ses concurrents pour gagner. Réalisant soudain la chance qu'il a de ne pas s'être encore fait égorger par derrière, le tribut rampe sur le sable avec la grâce d'une baleine échouée, avec un petit sac en cuir en guise d'objectif. Après une petite accélération due à des combattants qui s'excitent de plus en plus autour de lui, il parvient à mettre la main sur son précieux, et après un plongeon dans l'eau pour se mettre à l'abri, Tom entreprend un long détour pour contourner la corne remplie de carrières. Mais visiblement, les juges veulent de l'action. Dans un grand bruit, une énorme explosion retentit. Assourdi par la proximité de la détonation, le paysan sonné plonge sous l'eau pour éviter les débris qui tentent de l'assassiner, et reperce la surface avec une grande inspiration bruyante de panique. Plus le temps de faire le tour du périmètre, il faut agir vite. Immédiatement, il se dirige vers l’île qui lui semble la plus proche, et bien qu'il ait pied, il tente d’accélérer le mouvement avec la nage la moins rudimentaire qu'il connaisse. Lentement, mais sûrement, le brouhaha du champ de bataille s'estompe, remplacé par le bruit rassurant des vagues qui clapotent contre son oreille. Trempé comme une soupe et l'esprit meurtri par un nombre infini de pensées de survie qui inondent son crâne, son subconscient et sa mémoire endormie parviennent à faire résonner une fois de plus sa folie :
- Tu m'en veux pas de t'avoir poussé à l'eau, hein ?
Rose B. Hippwood
+ District Sept +
♣ Nombre de message : 587 ♣ Date d'inscription : 24/08/2012 ♣ Age réel : 27
Sujet: Re: Le Bain de Sang Sam 3 Mai - 18:02
Le Bain de Sang
Courir ou mourir, il faut choisir.
Seth ouvre les yeux. À cet instant, plus rien n'a d'importance. Je me fiche éperdument de la chaleur étouffante, des Carrières non loin de nous et de la fumée qui approche. Il a ouvert les yeux. C'est tout ce qui compte. Une vague de soulagement m'envahit, et je sens un poids disparaître de ma poitrine, comme si j'avais retenu ma respiration jusqu'à maintenant. Il va bien. Il se redresse et j'esquisse un geste pour l'aider. Il défaille un instant. Se reprend. Il se tourne vers moi, nos regards se croisent. Mon visage se fend d'un léger sourire qui se veut rassurant, mais qui ressemble plus à un sourire soulagé qu'à autre chose. Et d'un coup, contre toute attente, il me serre dans ses bras. Je me crispe en ouvrant de grands yeux. Qu'est-ce qui lui prend ? Il a dû prendre un coup sur la tête, je ne vois pas d'autre explication. Ou alors, c'est le soleil. Mais dans ce cas c'est la même chose, on en revient toujours au coup sur la tête. J'ai à peine le temps de me questionner qu'il relâche vivement son étreinte. Je respire. Il me balance un « Hem...Merci. » Je le fixe longuement, sans répondre. J'ai l'impression qu'il ne me dit pas tout, qu'il y a beaucoup d'autres choses derrière ce simple « merci ». Et ça me laisse perplexe. Je ne crois pas avoir déjà fait quoi que ce soit pour lui, au contraire, c'est lui qui m'a aidée par le passé. Je n'ai fais que lui renvoyer l’ascenseur. Alors pourquoi me remercie-t-il ? Je ne sais pas. Peut-être est-il juste content que je sois là. En tout cas, c'est ce que je ressens vis-à-vis de lui. Je suis heureuse qu'il soit à mes côtés. Sa présence me rassure. Grâce à lui, je sais que je ne suis pas seule. C'est comme un ami de longue date, sauf que je ne sais absolument rien de lui. Et pourtant, je lui fais une confiance aveugle. Je suis folle. Et complètement inconsciente.
Je me dit qu'il faudrait peut-être lui répondre, mais ma bouche est sèche. C'est à cause de cette foutue chaleur. Ou alors, qui sait ? C'est peut-être parce que je suis encore perturbée par cette étrange étreinte qui m'a mise si mal-à-l'aise. Les embrassades, c'est pas vraiment mon truc. Pas du tout même. Et puis on va pas se mentir, c'est pas franchement le lieu ni le moment idéal pour des marques d'affection. J'ouvre la bouche pour lui balancer un simple « de rien », mais je me rend compte que c'est peut-être pas très approprié – et carrément pas subtil pour le coup. J'hésite, me lève, puis me décide. « J'suis pas une héroïne. Juste une fille qui honore ses dettes. » Puis je lui décoche un sourire complice et lui tend la main pour l'aider à se relever. Il la saisit et se lève. Mais à peine relevé, il se penche et vomit tout ce qu'il peut. Je grimace. C'est vrai qu'un vol plané, c'est plutôt remuant. Il finit par se redresser. Il est pâle comme un cadavre. Je lui jette un regard inquiet. J'espère qu'il sera en état de courir, parce que la fumée sera sur nous d'une seconde à l'autre. Au moment même où je formule cette pensée dans ma tête, il semble remarquer ladite fumée. Rapidement, il ramasse les deux bouts de chemise mouillés que j'avais posés sur ma veste, et colle un sur le bas de son visage et me tend l'autre. Je saisis le morceau de tissu et l'imite. Pendant qu'il ramasse son épieu, je récupère également au sol ma veste et l'enfile à nouveau. Je l'aurais bien fourrée dans mon sac pour éviter de crever de chaud – ce qui est déjà le cas – mais j'ai peur d'abîmer ma besace en la remplissant trop. Il ne faut quand même pas oublier qu'elle contient déjà une paire de grosses chaussures de marche humides. Alors que je scrute la fumée des yeux pour voir si les Carrières sont en difficulté – ce qui arrangerait tout le monde – , Seth attrape mon bras et commence à courir du mieux qu'il peut en direction de l'eau. Je le suis sans objecter. Le plus vite on se sera éloignés de cette fumée, le mieux ce sera. Il lâche un instant mon bras pour ramasser une boîte de conserve qui a dû rouler avec l'explosion. Je souris derrière mon chiffon. On aura au moins de quoi manger.
Sous nos pieds, le sable est brûlant. Chaque pas se fait plus pressant pour échapper au supplice. Et ce soleil, ce soleil ! Il fait si chaud, c'est une véritable torture. Je repense à la fraîcheur des bois du district Sept. Ma bouche pousse un grognement. Arrête de penser au district, Rose. Tu ne le reverras pas. Tu vas crever ici, sous un soleil de plomb, dans l'eau limpide qui t'entoure. Second grognement. Il faut que je me concentre pour qu'on sorte au plus vite de ce merdier. Soudain, le sol change, j'ai les pieds au frais. Je baisse furtivement les yeux. L'eau. Ça y est, on marche dans l'eau, et on ne fait que s'enfoncer plus profondément dans la mer. Seth avance, toujours et encore. J'ai peur qu'il se mette à nager. J'ai peur de me noyer. Mais je ne dit rien. Je refuse d'avouer ma faiblesse. C'est une question d'honneur. C'est comme ça, c'est plus fort que moi, j'y peux rien. Il ne doit pas découvrir que je ne sais pas nager. Pas déjà, alors que les Jeux commencent à peine. Il s'arrête. J'étouffe un soupir de soulagement. On a de l'eau jusqu'à la poitrine. Pitié, dites-moi qu'on va monter sur le banc de sable qui se trouve là-bas. Je m'apprête à le lui proposer quand il se tourne vers moi. Nos regards se croisent. Cherche-t-il à se rassurer ? A-t-il des doutes sur le choix de son alliée ? Si j'étais à sa place, j'en aurais sûrement. Je lui lance un regard entendu. Non. Il ne doute pas. Il sait qu'il peut me faire confiance. Brusquement, il semble remarquer le banc de sable. Amen. Ma prière silencieuse a été entendue ! Il me fait signe de le suivre. Oh ne t'inquiète pas, je ne vais pas perdre de vue ce salut inespéré. On se remet à marcher. La Corne est loin derrière nous. Les Carrières aussi. Le bain de sang est fini. Ce que j'appréhendais le plus. J'ai survécu au bain de sang. Maintenant, les Jeux commencent vraiment.
Spoiler:
Désolée, c'est vraiment nul >< Doooooonc Rose a mis un des bouts de tissu humide sur son nez et sa bouche pour se protéger de la fumée, et elle a couru vers la mer avec Seth, et ils se dirigent maintenant vers un banc de sable.
Devon Alae
+ District Un +
♣ Nombre de message : 608 ♣ Date d'inscription : 03/06/2013 ♣ Age réel : 24
Sujet: Re: Le Bain de Sang Sam 3 Mai - 22:16
Le Bain de Sang
« Il n'y a rien de plus doux que la mort. »
La fumée. Il y en a de plus en plus. Et respirer sans toussoter devient de plus en plus dur. La fumée noire se propage partout autour de nous mais au loin, je vois un autre tribut allongé au sol. Comme moi, je suppose qu’il a été propulsé par la force de l’explosion. Je me redresse totalement. Je suis maintenant assis sur le sable brûlant. Alors que je peine à enlever mes chaussures et mes chaussettes que je noue d’abord entre elles pour finalement les nouer à mon sac en cuir que je porte en bandoulière, lui aussi brulant, mon cerveau fait le déclic. La fumée. La fumée, c’est comme ça qu’il s’en protégeait. Avec des morceaux de tissus mouillés. Je me rappelle avoir vu un tribut faire ça dans une précédente arène désertique, il y a quelques années. Je serre les dents en me relevant, la douleur est toujours atroce, et je n’ai pas le choix je dois aider ma partenaire de district et d’alliance. Malgré la pilule qu’elle m’a faite avaler et le presque soulagement éphémère, la sensation du feu sur ma peau est insoutenable. Ruby est à quelques mètres, elle déchire le chemisier d’un autre cadavre pour mettre une deuxième couche de tissus sur mes brûlures je suppose ; à mon bras et ma jambe gauche. Pendant cela, j’arrache la chemise d’un tribut mort que je viens de trouver à quelques mètres – parvenir jusqu’ici a été plutôt long et difficile – pour finalement trempé dans le container d’eau douce les deux lambeaux grossièrement déchirés. J’en noue un autour du bas de mon visage. Le contacte du tissu humide sur la partie gauche de mon visage me fait grimacer et me démange. Je serre les dents une nouvelle fois. Pas le choix. Je me précipite, encore très difficilement vers Ruby et je lui tends le lambeau de tissu mouillée pour qu’elle m’imite. Je n’ai pas le temps de lui expliquer, on doit fuir. Je vois qu’elle a enlevée ses chaussures aussi, je lui prends pour les nouer avec les miennes sur mon sac. Puis elle se met à recouvrir ma jambe de ce bout de tissu dans le dos de mon mollet, je fais de même sur la plus grande partie de mon bras que je peux en m’aidant des mes dents pour serrer le plus possible.
Julien et Annabeth étaient déjà dans l’eau lors de l’explosion il me semble et plus rien ne nous empêche de partir. Si ce n’est l’appréhension que j’ai à l’idée de traverser cette mer avec mes diverses blessures qui, je le sais déjà, me feront énormément souffrir à cause du sel. Encore plus que maintenant. « Je vais devoir te porter jusqu’à atteindre un banc de sable… On verra dans l’eau ou sont les deux autres, on les suivra. » Me dit Ruby. Sans rien dire, je me rapproche du bord de l’eau et je mets son sac dans mon dos. La progression est dors et déjà dur, malgré le peu de profondeur. Je serre les dents en silence, ainsi que les poings. C’est horrible. L’eau salée sur mes brûlures et mes plaies. Puis viens le moment ou Ruby me tend son dos, me faisant signe d’y monter. Je suis mal à l’aise. Je souffre. Encore plus. J’aimerais me laisser tomber dans l’eau et laisser mes poumons se remplir d’eau. Les pas de Ruby sont lents et durs. Elle peine. C’est de ma faute. Autour de nous, d’autres tributs progressent dans les vagues presque inexistantes. Plus ou moins rapidement. Julien est devant nous, il semble sur un banc de sable. Nous y seront dans cinq minutes je suppose, et la je pourrais aider Ruby. Soudain, au dessus de l’épaule de Ruby, dans l’eau turquoise je remarque mon visage, du moins son reflet, dans l’eau. Mon visage. Celui qu’il y a encore deux jours, je trouvais si beau. Il est horrible. Il est ravagé par des brûlures rougeâtres. J’ai l’impression d’avoir perdu ma peau. Je ne ressemble plus à rien. Que dois penser le Capitole, le District, et Panem tout entier de moi, maintenant ? Comment est-ce que je vais pouvoir trouver des sponsors comme ça ?
Spoiler:
Ruby et Devon sont enfin parti. J'ai tenu compte des actions de Ruby qu'elle ne pourra poster seulement lundi, j'ai bien sûr son accord et celui d'un membre du staff! On postera dans la mer avec les autres carrières plus tard.
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Sujet: Re: Le Bain de Sang Dim 4 Mai - 15:31
Le Bain de Sang.
Quand la vie ne se résume plus qu'à deux mots : sang et peur.
Ruby et moi échangeons un long regard puis je me retourne, un sourire soulagé aux lèvres en entendant la voix de Julien confirmer sa présence. Ils ont tué deux tributs chacun : Gabe, le copain de Iélenna dont je me ferai un plaisir d'arracher les yeux quand je l'aurais retrouvée, la fille du Douze, le gamin du Cinq et la fille du Neuf. Ruby m'assure qu'elle va bien, puis elle me demande qui j'ai attrapé. Je me gratte l'arrière du crâne, soudainement gênée d'avoir laissé filé tout le monde. « À vrai dire... personne. Je me suis battue avec Iélenna mais elle a réussi partir. Après, vous m'avez tous devancée ! » sur le ton de la plaisantrie pour paraître moins incapable à leurs yeux. De toute façon, ils pourront bien penser ce qu'ils veulent de moi, il reste encore pas mal de tributs dans cette Arène, et je compte bien faire quelques victimes. Mon mal de tête a presque entièrement cessé, il faut juste que j'évite de toucher la partie sensible pour ne pas le relancer. Ruby enfile son sac-à-dos. Maintenant qu'on est tous les trois et que tous les autres tributs ont déserté la Corne, je suppose qu'on prendra ce qui peut nous servir et qu'on partira ensuite, on est trop à découvert ici. Mais d'abord, il faut trouver Devon. J'espère qu'il va bien. Il était aux prises avec Buck et la fille du Dix tout à l'heure. Après ils sont partis, mais je n'ai pas revu le tribut du Un. Je serre bien fort mon épieu tout contre moi et m'apprête à suivre Julien et Ruby quand un "BOUM !" assourdissant se fait entendre. Avec la surprise, la chaleur et l'énergie dégagée, je suis littéralement soufflée. Je suis violemment projetée dans l'eau. Je voudrais tout de suite me relever mais en ouvrant à peine les yeux, je peux voir que des objets volent dans tous les sens. C'est trop dangereux, si je me relève maintenant, je risque de me prendre quelque chose par la tête, alors je bloque ma respiration le plus longtemps possible et quand j'entends quelqu'un sortir de l'eau, je me décide enfin à me relever. Julien est juste à côté de moi, il reprend sa respiration. Je le regarde, choquée, à bout de souffle, le coeur battant la chamade. Alors ça, si je m'y attendais... ! Il a l'air aussi surpris que moi, voilà qui me soulage. Plus loin, sur le sable, Ruby se relève elle aussi, elle a quelque chose dans la main. Une boîte avec des poissons dessinés dessus... Quelle ironie. Elle nous demande si tout va bien, je hoche la tête à l'affirmative. Je me lève sur mes deux jambes, les vêtements lourds d'avoir pompé autant d'eau, mes longs cheveux noirs collés au visage. J'essaie de les essorer sur le côté et je rejoins les autres sur le sable. La Corne est dans un piteux état, les trois quarts sont en train de brûler un peu partout. De la fumée noire s'échappe du brasier, l'air commence à être vicié, il fait chaud et j'ai du mal à respirer. Par chance, j'ai instinctivement serré mon arme dans ma chute, si bien que je n'ai pas les mains vides. Je relève finalement la tête quand je me rend compte que... ce côté-là de la Corne... n'y avait-il pas... ? « Oh merde, Devon... » Horrifiée, je plaque une main sur ma bouche. Ruby contourne déjà la Corne. Je jette un regard paniqué à Julien avant de la suivre au pas de course. Mon alliée n'a pas chômé. Elle tente de soulager ses nombreuses blessures, ce qui le fait gémir. Si lui il gémit, c'est que ça doit être douloureux, parce qu'il n'a pas l'air très douillet... Plus loin, je vois une gourde. Elle est un peu plus petite que celle de Ruby et mais elle fera l'affaire. Je la remplie comme je peux et bute sur une deuxième. Après avoir failli se faire exploser, voilà qu'on a un peu de chance, eh ben, ce n'est pas du luxe... Je la remplie elle aussi à ras-bord. Je m'agenouille par terre, regarde sa peau brûlée, puis autour de moi. Pas de cachets, de bandages, de produits, rien. Tout a été brûlé... Il nous dit qu'il faut partir, je hoche la tête et attends que Julien nous ait rejointes. « Il a raison, faut pas rester ici. » Ruby dit qu'elle va s'occuper de lui. Elle l'entraîne dans l'eau salée. Je frissonne. J'ai mal pour lui, il n'y a rien de pire que d'appliquer de l'eau salée sur des brûlures, alors quand on vous y plonge tout entier... vous ne pouvez même pas vous imaginer à quel point ça doit faire mal. Moi non plus je ne peux pas m'imaginer d'ailleurs. Je progresse dans l'eau plus vite que la pauvre Ruby qui peine à porter son compagnon de district. Je rejoins le mien sur le sable, un peu plus loin du carnage de la Corne, et quand Ruby arrive près de nous, je l'aide à porter Devon pour l'allonger par terre. Il est vraiment dans un sale état... Je ne suis pas bonne infirmière, je n'y connais rien dans ce domaine. Je me sens juste impuissante, je regarde partout autour de moi pour trouver quelque chose mais je ne sais pas quoi faire. Et ça me met hors de moi. Si, je sais. Je sors les deux gourdes pleines et les pose par terre, dans le sable, en faisant attention de ne pas les renverser. Ensuite, je retire délicatement - enfin, délicatement est un grand mot, puisque je tremble et que j'essaye de faire vite, disons que je fais comme je peux - les bouts de tissus qui se sont arrachés de la tenue de Devon mais qui sont restés collés à ses bras. Je les lave avec l'eau pure des gourdes et les lui applique sur le visage. Je sais qu'il ne guérira pas comme ça, il lui faut des médicaments, de la crème et je ne sais quoi d'autre encore, mais j'espère au moins que ça le soulagera. Parce que je n'ai aucune envie de le voir mourir. C'est mon allié, et j'espère qu'il le sera longtemps encore. Une fois que je ne trouve plus de morceaux de tissus utilisables, je referme la gourde à moitié pleine - puisque l'autre est entièrement vide - et je me recule, regardant le blessé. « Faut trouver autre chose, ça va pas le soulager longtemps... Faut désinfecter ou je sais pas mais on peut pas le laisser comme ça. » Je jette un coup d'oeil circulaire. Quelques tributs traînent à droite et à gauche mais on n'a pas le temps de les rattraper, pas avec un allié à moitié calciné. Et puis on ne peut pas rester là. On est plus loin de la Corne à présent mais la fumée noire s'élève toujours plus haut dans le ciel et quatre Carrières sur une plage, ça se remarque. Pour faire court, on est à découvert. « Mais d'abord je propose qu'on se barre d'ici. Vers là-bas peut-être, je me souviens pas avoir vu de tributs s'y diriger, alors on pourrait sûrement souffler, faire le compte et organiser la suite avec de partir à la chasse. » Je montre du doigt la forêt derrière Julien, puis je baisse le regard vers Devon. « Et si on t'aide, tu crois que t'arriveras à marcher quelques mètres ? » En espérant que ce soit bien quelques mètres...
Anna se couche dans l'eau pour éviter les projectiles. Elle récupère les deux gourdes de 0.5 litres, les remplit à ras-bord avec l'eau du container, en finit une pour aider à soigner les brûlures de Devon, et il reste environ 0.25 litres dans la deuxième. Voilà voilà