The Hunger Games RPG
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Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh

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Errol F. E. F-Wicklow
Errol F. E. F-Wicklow
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MessageSujet: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeDim 3 Nov - 23:00

Précédemment


Se connaître - Oswina et l'incruste.
'Keep you chin up, someday there will be happiness again.'


Nous sommes en chemin vers un abri plus clément pour la nuit. Nous sommes désormais trois. Plus tôt, la tribut du Onze, une brune à l'air triste et un peu perdu, une arme à la main, s'était présentée devant nous. Juste après que Oswin ait reçu un petit paquet contenant deux pains qu'elle avait rangés dans son sac. J'avais avalé ma dernière bouchée de lamelle de bœuf séchée par surprise. Je ne l'avais pas vue arriver. Oswin, sur ses gardes, s'était levée et avait tenté de sembler menaçante. J'avais fait de même. Toutefois, l'intruse ne nous avait pas attaqué. Ce n'était pas un loup. Elle était tout aussi agneau que nous. Après un petit moment de silence, elle avait dit avec beaucoup de difficulté, peu distinctement, les mots se bousculant sur ses lèvres :

« Euh … le coup de canon, c'est vous ? »

Je m'étais demandée de quel coup de canon elle parlait. Depuis le dernier que j'avais entendu, aux alentours de huit heures, deux autres avaient retenti. Jusqu'ici, trois coups avaient été envoyés. Alors duquel parlait-elle ? Celui dont nous étions responsables datait de plusieurs heures déjà, six, peut-être cinq. Nous avions même eu le temps de dormir un peu chacune notre tour. Le tribut du district cinq avait rendu l'âme sur les coups de midi. Et il devait être environ dix-sept heures à ce moment là. Je m'étais apprêtée  à répondre mais Oswin lui avait répondu, sèchement :

« Celui de midi, pas le dernier. »

Mon amie ne s'était pas départie de sa vigilance et, toutes deux, nous toisions toujours la jeune fille. J'avais déjà deviné qu'elle ne nous attaquerait pas si nous n'engagions pas le combat et je savais que ni Oswin ni moi n'en avions envie. Je m'étais cependant interrogée sur le pourquoi elle n'avait pas fui. Le calme s'était réinstallé malgré la situation visiblement tendue. Et puis, à nouveau, la fille du onze avait à nouveau pris la parole, plus distinctement cette fois :

« Vous m'acceptez ? Enfin, je peux rester ? »

C'était donc ça. Une alliance. Elle ne l'avait pas dit clairement mais ça se comprenait. J'aurais dû m'en douter. Cela ne pouvait être que ça. Oswin s'était retournée vers moi,  me demandant silencieusement mon avis. J'avais réfléchi quelques minutes. Si trois coups avaient retenti, nous étions désormais treize. Et, aux dernières nouvelles, les quatre carrières, les grands méchants loups, étaient toujours en vie. Un carrière seul est déjà bien plus fort que ma camarade et moi-même réunies. Nos chances seraient moins minces si nous acceptions cette fille à rester avec nous. Quelqu'un venant d'un district pauvre pourrait gagner. Oswin pourrait sortir de cet endroit. À  trois, nous serions bien plus fortes. Devançant mon acolyte, j'avais répondu à sa requête après m'être éclairci la voix :

« Tu peux rester. »

J'espérais que Oswin ne m'en veuille pas trop. Nous ne sommes amies que depuis un jour et demi mais  c'est comme si nous l'étions depuis une éternité. Une intruse serait difficile à accepter, au début.  Néanmoins, honnêtement, la fille au katana n'était pas plus différente que nous. Je ne savais pas si on pouvait réellement lui faire confiance. Mais, elle avait l'air si abattu, un peu désemparée même. Une part de moi se sentait obligée de l'accepter. Je n'aurais pas pu la refuser, la rejeter. Elle est comme nous. Elle ne pouvait être bien cruelle même si je priais pour qu'elle ne nous trahisse pas avant que l'alliance ne tienne plus.

Le soleil avait commencé à partir doucement et il devait être environ dix-huit heures quand nous nous étions décidées à lever le camp et à partir nous abriter ailleurs. La température commençait à baisser rapidement. Je savais que ne nous pouvions pas retourner à la forêt, les souris mutantes devaient encore nous attendre là-bas. Nous nous étions donc contentées de marcher droit devant nous. Oswin portait le sac du tribut du Cinq ainsi que le sien tandis que j'avais enfilé le manteau de ce dernier pour avoir un peu plus chaud. Et nous voilà, dans la poudreuse, à marcher vers un lieu plus sûr, peut-être, qui sait, un petit havre qui nous offrirait la paix le temps d'une nuit. Je ramasse quelques brindilles pour nous permettre de faire un feu une fois installées ainsi qu'une demi douzaine de pissenlits. Au fur et à mesure que nous nous rapprochons du trou dont nous étions parties, la température est un peu moins insupportable. Nous remontons la pente et arrivons au lac gelé. Un lieu chargé de souvenirs pour Oswin et moi, c'est là que nous nous étions rencontrées la veille et avions décidé d'affronter l'arène ensemble. Je m'autorise à poser les yeux sur mon amie et remarque qu'elle est fatiguée, elle s'aide de sa lance pour avancer. Nous arrivons bientôt à une sorte de grotte que semble reconnaître notre alliée. Ça se voit à son visage. Nous nous arrêtons à l'entrée de celle-ci et nous interrogeons du regard. C'est la fille du Onze qui finit par prendre une décision :

« Allons-y. »

De toute façon, avions-nous réellement le choix ? La corne n'est certainement pas l'endroit le plus sûr de l'arène. Oswin est fatiguée et ne pourra pas aller plus loin. De plus, la grotte jouit de la chaleur de la cavité dont nous nous étions échappées. Il y a aussi un petit foyer et je devine aisément que quelqu'un a dû venir ici. Je ne me pose pas de questions et préfère ne pas le faire même après avoir distingué de grosse tâches de sang sur le sol. Oswin, exténuée, s'assoit à terre et s'empresse de faire un feu avec ce qu'il restait du foyer et quelques brindilles que j'avais ramassées. La fille du Onze fait de même et se recroqueville un peu sur elle-même. J'imite mes coéquipières. J'enlève le blouson que j'avais en surplus pour le disposer sur mon amie à côté de laquelle je me suis assise. Notre coéquipière est de l'autre côté du feu. Je ne peux m'empêcher d'être un peu méfiante même si je sais qu'il est fort probable qu'elle ne nous fasse pas de mal. Nos districts sont assez proches. Le sien produit fruits et légumes et le mien s'occupe du bétail. Il y a régulièrement des échanges. Nous faisons quasiment la même chose. Je ressors mon sachet de pruneaux et en propose aux deux filles m'accompagnant avant de laisser le paquet sur le sol. Le sang est sec sur mes gants désormais mais il donne toujours cet arrière goût à la nourriture.  Ce parfum que donne l'hémoglobine réveille tous mes sens et c'est toujours très désagréables. Je grignote quelques feuilles de pissenlits tout en tendant un à Oswin puis à notre alliée. Je sors également deux couvertures en laine du sac du défunt tribut. Une pour moi et une pour Oswin. À cet instant je trouve également une couverture identique à la mienne mais décide de ne pas utiliser. Je dispose la mienne sur nos épaules comme la nuit précédente. Je suis consciente de sentir mauvais, les relents de ma maladie passée et du sang notamment mais c'était le prix à payer pour avoir chaud. Nous sommes d'ailleurs bien mieux que la première nuit. Sourire aux lèvres, je lui glisse :

« Dors, tu en as besoin. Moi ça va. »

Il faut qu'elle dorme au plus vite et le plus longtemps possible. Elle en a bien besoin. Un regard vers la fille du Onze m'indique qu'elle n'a qu'une protection alors, dans un élan de générosité, je fouille dans le sac du tribut que nous avions tué pour en sortir une nouvelle couverture en laine. Je me lève et la lui offre, lui souriant le plus sincèrement possible. Tout ce que je fais vise à établir un sentiment de confiance, pas pour la tuer quand elle aura le dos tourné mais plutôt sincèrement. Nous sommes alliées, nous avons besoin de ça. Si près d'elle, je remarque quelques tâches rouges. Peut-être que je devrais lui demander ce qu'il s'est passé pour qu'elle ait l'air chagrinée et la raison de ces traces.

Puis, je retourne auprès de mon sac pour sortir ma gourde à moitié vide … Prenant ma casserole, je sors de la grotte dans le but de la remplir de neige. Je suis persuadée que la fille du Onze ne touchera pas à Oswin. La nuit est déjà là. Il doit pourtant n'être que vingt heures. Le temps passe si vite. Puis, alors que je remplis mon ustensile de neige, l'hymne retentit et le visage des morts de la journée éclaire le ciel tout comme le font les quelques étoiles et la lune presque pleine. Tribut féminin du Un, tribut masculin du Trois, notre victime, la tribut féminine du Huit et celle du Douze. J'ai bien du mal à croire de n'avoir entendu que deux coups de canon. Peut-être que le combat m'avait trop accaparée ou que je dormais quand ils ont brisé la quiétude inquiétante de l'arène. Je suis assez surprise qu'un carrière meurt aussi tôt, c'est très rare. Je n'ai certes pas été étonnée que les tributs du Quatre meurent mais, c'était différent, les tributs du Un et du Deux les avaient ignorés durant toute la période précédant l'arène.

Une fois rentrée dans la grotte, je dispose ma casserole calmement sur le feu afin de faire fondre la neige. Oswin somnole déjà et je suis soulagée qu'elle ne soit pas faite prier. Je me réinstalle et m'intéresse à l'intruse dont nous n'avons rien demandé. Prenant mon courage à deux mains, je lui demande :

« Comment en es-tu arrivée là ? »

J'espère qu'elle a compris que nous ne lui ferons rien, qu'elle pouvait parler. J'espère aussi qu'elle racontera sans me poser la moindre question parce que je préfère écouter. Je suis curieuse de savoir ce qu'a fait cette fille avant de nous croiser et de vouloir nous rejoindre. De quels tragiques événements proviennent ces salissures de sang ? Pourquoi cet air si triste ? Et si elle pouvait me dire son prénom, elle serait vraiment une alliée. Même si ce n'est que pour quelques jours, quelques heures, c'est bien de connaître le noms des gens avec qui on est, n'est-ce pas ? Je plonge ma gourde dans la neige fondue afin de réchauffer le peu d'eau qu'il restait en attendant la réponse de la fille du Onze.


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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeMer 6 Nov - 16:48





















 ❝ Alina-Oswin et l'autre, le 9, le 10 et le 11 ❞
~Si ce cauchemar pouvait être un rêve, alors je rêverais de vous revoir~




"- Ne pleure pas, c'est moi qui devrait pleurer.
       - Je suis désolée... je suis désolée... je...
       - Arrête, ça ne servira à rien. Il est mort, tant pis. Tout le monde finit par mourir un jour, même nous y passerons."


Pourquoi faut-il que la mort soit si soudaine ? Elle arrive, ainsi. Elle nous prend, comme ça. Et les âmes autour n'ont plus d'ombres, n'ont plus de corps, elles sont juste humide, se cristallisant à chaque flocon de neige dans ce monde de pluies glacées. Je me souviens bien de son père. C'était un homme honnête, grand, aux épaules larges et à la moustache dont les poils ne se hérissaient jamais d'un sourire. Sa carrure était imposante, mais à l'intérieur se cachait au plus profond de lui-même un homme peureux. Il avait peur de tout, du Capitole en premier lieu qui lui avait pris sa femme tant aimée, des abeilles posées sur les fleurs, des draps du lit annonçant de nouveaux cauchemars. Il était effrayé, terrifié, se cachait toujours derrière ses traits tirés. Il sortait peu, juste pour travailler. Puis il rentrait chez lui, triste, fixant le sol en crainte d'apercevoir la mort en face. J'avais toujours eu du mal à le cerner, cet homme. Il posait sur tout le monde, même sur sa propre fille, un regard de peine et de souffrance. La perte de son amour avait creusé en lui un puits infini de tristesse. Je me souviens de son regard me fixant, ses yeux portaient comme un voile et j'avais aussitôt détourné les miens. Lorsque cette homme au triste regard était mort de la main d'un pacificateur, la vie de famille de mon amie s'était arrêtée nette. Elle n'avait plus rien, et pour elle c'était tout comme elle n'avait jamais rien eu. J'avais pleuré des torrents plus qu'elle n'a pu le faire dans sa si courte vie et même dans la mort elle avait dû être plus brave que moi. J'ai souvent honte de ce que je suis et je me dis qu'être ici est ma punition pour ma lâcheté. J'ai toujours eu une famille, des parents, un frère et je n'avais pas su faire en sorte de les aimer correctement. Au final, mon frère me détestait. Lui qui l'aimait tant avait finalement perdu quelqu'un cher à son coeur et par ma faute lui aussi portait ce voile si blanc que j'avais cru l'apercevoir dans la poudreuse. J'ai mal au coeur en y repensant, en fermant les yeux je peux voir encore les souvenirs défiler et un battement de coeur correspond à une nouvelle douleur.

Tout à l'heure, j'avais reçue un parachute. Il contenait deux pains et un mot. J'avais ressenti en moi un sourire joyeux lorsque j'avais aperçus le nom de l'expéditeur. Dridri... elle aussi m'avait tant aidée et je l'avais laissée en plan. Je fais une bien mauvaise amie. Maintenant dans la grotte, après avoir marché, je m'étais assise et avais fermé les yeux doucement. J'avais mis la deuxième veste sur mon visage, voulant me couvrir un peu plus du froid mais surtout cacher mes larmes. Ma vie de pleurs s'étaient constituée de mes dix premières années. Puis il y avait un moment de quelques années où mes yeux étaient restés secs, avide de rêves pour cacher la réalité. Je sentais les larmes montés, des larmes de rage plus que de tristesse. J'ai tout manqué, tout. Le goût du sang partie de ma bouche me fait l'effet d'un manque cruel. Tout ceux qui sont morts... sans que je puisse rien y faire par lâcheté ou par réalité... je veux qu'ils reviennent. Je veux tellement, tellement les revoir. Je versai une larme, calmement, elle descendait sur ma joue, roulant sans bruit. Une pour toi... puis une autre rejoignit la course. Toutes les larmes que m'a coûté cette vie... je les ferais couler en sang. Une goutte, deux gouttes, je n'accepterai jamais que vous ayez pu souffrir pendant que les autres se contentaient de sourire derrière votre dos. A tout ceux qui sont morts... je vous envoie de nouveaux amis. Chaque nouveau corps sera porteurs d'un message clair... je suis désolée.



© Code de Phoenix O'Connell pour Never-Utopia
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Trishteh Yeleen
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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeJeu 7 Nov - 17:08





Keep your chin up, someday, there will be happiness again.

Oswinateh
 
« Celui de midi, pas le dernier. »

Ah. Ok. On se calme tout de suite, ça peut toujours être Hugo dans sa caverne qui a succombé à ses blessures. C'est pas Emily. On verra ce soir de toute façon. C'est  marrant comme en si peu de temps, je m'étais tant attachée à elle. Elle avait peut-être donné sa vie pour moi... Pour le moment, j'ai qu'à leur faire un minimum confiance et les suivre. Elles sont en position de force, et, à deux, elles ont déjà tué, et si elles veulent m'attaquer, je sais pas si je pourrais faire face. J'attends leur réponse, anxieuse. Elles me toisent, l'air hostile, puis échangent un coup d'oeil interrogateur. Ce n'est pas moi qui leur feront du mal. Les deux blondes n'ont pas à me craindre.

« Tu peux rester. »

Je retiens un soupir de soulagement.  C'est bon, pour le moment, je ne crains rien. Je peux leur faire confiance. Mais à ce moment, le soleil commence à décliner, il se fait tard.  Même avec la couverture et la forêt dense, la première nuit avait été glaciale. On ne peut pas se permettre de rester ici pour dormir. Une angoisse sourde me prend à la gorge. Je ne veux pas revivre une seconde nuit de la sorte.  Et elles veulent lever le camps, autant abonder dans leur sens, même si ça signifie de retourner dans la grotte. Pour moi, ce n'est pas du tout une bonne idée, il y a du sang par terre, et un fantôme dans l'air. Je sens que je vais avoir du mal à dormir cette nuit... J'ai suivi la marche docilement et en silence. Nous sommes trois, on a quand même un certain avantage numérique. Pour l'instant, nos arrières sont assurés. Espérons que ça dure... Pour la troisième fois au moins, je suis passée par les pentes du volcans et leurs cailloux. On s'arrête devant l'ouverture de la caverne. L'espace d'un instant, j'espère apercevoir une silhouette mouvante rousse mais rien n'apparaît. Elles se sont arrêtées en même temps que moi, comme si elle demandait une autorisation, ou une réponse à mon arrêt. Je secoue la tête, la gorge encore un peu bloquée.

« Allons-y. »

Je fais le premier pas, comme pour montrer ma résolution. Aussitôt, l'odeur du sang m'assaille la gorge. J'ai fait des choses horribles, ici et dans la forêt. Là, l'Echéance me les mets en face, comme pour me dire : « Tu vois ? Toi aussi tu es capable de faire des trucs aussi horribles. Tu regrettes ? Tu devrais... » Encore une fois, je secoue la tête. J'évite de fixer la tâche de sang, préférant regarder ailleurs. Alina commence à faire un feu, duquel je me rapproche, reconnaissante. J'hésite à sortir tout de suite ma couverture et le duvet que j'avais entr'aperçu quand Emily a déballé le sac d'Hugo. Je me roule en boule, plongée dans les souvenirs, bons comme mauvais. Les feux de camps, ça a toujours cette effet là. Tu fais abstraction du reste, et fixe les flammes qui dansent, aléatoirement. Tu imagines des silhouettes et te perds totalement dans les méandres de ton esprit. Le feu te brûle les yeux et les joues qui rougissent. Ton regard est ailleurs, ta vision totalement floue. Un mouvement vers Alina la sort des méandres de son esprit tortueux, et elle relève la tête, les yeux lui piquent. Ma nouvelle alliée du district 10 est en train de réchauffer une casserole pleine de neige au dessus du feu, et me regarde. L'autre somnole dans un coin, une couverture sur elle.

« Comment en es-tu arrivée là ? »

Elle semble bien hardie de me poser une telle question. La boule dans ma gorge remonte, et pendant un instant, je n'ai pas envie de répondre. Pas envie de me dévoiler à une parfaite inconnue et en même temps à la totalité de Panem : la grotte doit être truffée de caméras. Mais j'ai le cœur lourd, et je me rends compte en même temps que j'ai une envie de me confier. Trop de choses à dire pour les garder pour moi toute seule et les enterrer au fond de moi. A la mort de Seed, comme j'aurais voulu avoir une épaule pour pleurer, et une personne à qui tout confier. Mais il me restait une certaine fierté, et je n'avais pas envie à l'époque de dévoiler les plus noirs de mes souvenirs que j'enfouissais depuis au fond de mon cœur. De toute façon, maintenant, qu'est-ce que j'ai à perdre ? On va peut-être mourir toutes les deux. On a même de grandes chances de ne pas survivre. J'ai besoin de me livrer. Une envie profonde et bien ancrée, envie de dire plus que ce qu'elle demande. Alors j'ouvre la bouche dans des propos peu cohérents, les mots coulent dans ma gorge comme le font mes larmes sur la pente de mes joues :

« Mes trois premières années est et seront les plus joyeuses de ma vie. Pourquoi juste les trois premières ? Parce qu'après, ma mère est morte. Premier choc. J'étais encore trop jeune pour comprendre ce qui a pu se passer. Maintenant, je ne veux pas du tout le savoir. Des rumeurs parlent d'histoires de pacificateurs, mais moi, je sais pas si je dois le croire. De toute façon, je n'en ai pas envie. Elle restera la personne la plus joyeuse que j'ai connu, même si mon seul souvenir d'elle, c'est le fantôme d'une mélodie. Le peu de chose que je sais d'elle, je ne l'oublierai jamais. J'ai vécu pendant le reste de mon temps avec mon père. J'ai perdu ma famille une seconde fois avec lui. Au début, mon frère aîné, Paul, était encore là. Là, je tenais bien, je m'évadais de la réalité, même si je ne la captais pas plus que ça à mon âge. Et puis ensuite, premier vrai choc. Paul part aux Jeux. Je perds mon seul protecteur. Mon seul allié, mon frère. Il meurt vite, je ne m'étais pas fait d'illusions. Depuis, mon père... mon père... oh laisse tomber... Il y a deux ans  maintenant, j'ai emménagé chez un ami proche. J'ai rencontré Seed, nouveau choc quand il est parti. Puis à sa mort aussi. Je me souviens encore de la façon dont ses cheveux brillaient sous le soleil du District 11. Et son regard, si doux et si mature en même temps. Tout ces souvenirs, je ne les ais pas jetés à la poubelle encore. Ils restent vifs, cuisants. Maintenant je me retrouve dans l'arène, et j'ai fait ça toute seule comme une grande. Chaque coup de canon vibre dans mes os, surtout les deux qui sont de ma faute. Et puis je suis là, avec vous. Devant ce feu, en train de me confier. Chose que d'habitude je ne fais jamais. Tu sais tout, maintenant. »

Je laisse échapper un rire dérisoire. Avec toutes ses larmes, j'ai ma tête qui enfle, et commence à vouloir exploser. Je me roule de nouveau en boule. Puis l'hymne retentit, et je saute d'un bond vers l'ouverture de la grotte. Ma gorge se serre, encore, plus. Sur le ciel, le visage de la fille du Un, Hugo, le tribut du 5, la fille du 8 et... La chevelure flamboyante ne trompe pas. Son regard farouche et défiant aussi. Morose et insaisissable.  Quand l'hymne arrête enfin de me vriller les tympans, je saute dans la grotte, enjambe presque le feu pour me remettre à ma place au chaud. Alina me tend une couverture, que j'attrape machinalement avec un sourire triste. Mais distraite, je sors aussi le duvet du sac d'Hugo et m'emmitoufle dedans. J'essuie une dernière larme, me retourne dos au feu et m'endors. Directement. D'un sommeil noir et profond, comme si j'étais tombée dans le coma le plus dangereux. Il m'emprisonne, me capture, m'entraîne et me captive. Je me laisse aller, toute à mon chagrin. A la place, je m'enferme dans le sommeil et préfère oublier le reste. Oui, oublier, comme d'habitude. Choisir la facilité. Et s'en contenter.

© Belzébuth


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Jonathan Templebar
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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeDim 10 Nov - 19:54

Il y a un ‘bip’ sonore, et un parachute qui tombe dans la neige, juste à l’entrée de la grotte. A moitié dans la neige extérieure, à moitié sur le sol gelé de la caverne, la toile argentée qui brille doucement a été déposée juste sur le seuil par le vent. La personne à laquelle le cadeau est adressé va devoir se lever pour récupérer son présent ; un ‘10’ peint sur la boîte la désigne parmi ses alliées. Elle trouvera là un purificateur d’eau, un bocal de fruits séchés, cinq lamelles de bœuf séché ainsi qu’un mot : « Évite de mourir de faim. N.S »
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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeJeu 14 Nov - 13:45


Parachute argenté

Dans l'arène des 16èmes jeux de la faim, un bip sonore perce le rideau de neige qui tombe doucement à l'entrée de la cave, la couleur argenté du parachute se distingue de plus en plus au fur à et à mesure qu'il s'approche de la grotte. Malgré les légères rafales de vent, le parachute continue sa course et après quelques secondes, le parachute et son contenu se posent doucement dans la légère couche de neige juste à l'entrée de la grotte.
On peut distinguer un '11' peint sur la boite argenté, indiquant à qui il est destiné. La boite argenté d'une taille moyenne contient un petit bocal de compote, une miche de pain, 3 poissons panés, elle comporte également un petit carton ou il est écrit "Reviens".
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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeJeu 14 Nov - 17:33




Keep your chin up, someday, there will be happiness again.

Oswinateh
 
« Trish, derrière toi ! »

L'esprit embrumé, je fais demi-tour sur moi-même. Mes mouvements sont ralentis, comme si j'essayais de me retourner dans de l'eau. Les ténèbres m'entourent, m'emprisonnent et me retiennent. J'ai beau me démener, et chercher une parcelle de lumière quelque part, rien ne perce. Devant moi, maintenant que je me suis retournée, je ne vois absolument rien. Il est censé y avoir quelque chose, non ? Cette voix résonne toujours dans la noirceur qui m'environne. On se croirait dans une caverne, mais une caverne remplie d'eau ? Soudain une lumière s'allume, comme un projecteur sur la scène lors de mon interview. Une silhouette s'avance, de dos. Une veste noir, un col blanc. C'est une personne de petite taille, et complètement. Chauve. Je sais qui ce sera. Je commence à essayer de bouge, de me soustraire à cette vision. Non. Jamais plus. Ma vision se trouble un instant, ma la silhouette se multiplie. Où que je regarde, il est là, en cent, en mille. Même au plus loin, il dépasse ma vue, et bientôt, c'est partout que je vois des projecteurs qui diffusent un cône de lumière jaune maladive avec ce dos. La veste se troue, comme si on passait en accéléré le temps. Une peur muette s'empare de moi, mais même en fermant les yeux, le crâne qui luit d'une lumière jaunâtre est toujours là. Elle est dans mes pensées, et partout ailleurs. Je suffoque, les larmes coulent toutes seules. Larmes de peur, armes de terreurs se mélangent, en un bouillon tumultueux. Je me roule en boule, attendant la fin du cauchemar, résignée.

*Flash*

La scène tourne à 90° degrés. Je suis dans la neige, qui tombe, drue. La lumière est blafarde, et l'ombre blanche accélère. Elle laisse des traînées blanches derrière elle, comme si son essence se détachait au fur et à mesure. La petite fille au milieu se redresse, alerte. Mais même quand l'autre silhouette lui passe devant, elle ne la voit pas. Le petit garçon ne remarque rien. Il est toujours dans sa bulle, et semble même figé. Inexorable, il s'efface, comme si quelqu'un était en train de le gommer de l'espace temps. Le fantôme s'approche de plus en plus près, de plus en plus vite. Encore une fois, j'essaye de fermer les yeux pour éviter de voir ce qu'il va se passer. Mais on a voulu me faire faire une compilation de mes cauchemars récents ou quoi ?

*Flash*

La veste se retourne, le visage juvénile et en même temps si vieux apparaît. Les yeux enfoncés dans leurs orbites sont si cernés que l'iris déjà tellement grand à la base paraît immense. Les joues creuses sont encore plus émaciées que d'habitude. La lumière diffusée par le projecteur clignote, puis s'éteint pour de bon. Et dans mes pensées reste ancré le Visage, gris, et ce regard, si tortueux.

*Flash*

La silhouette blanche s'approche, et donne le coup final. Elle disparaît en laissant quelques volutes de fumée grise derrière elle. La fumée monte, et dessine des arabesques compliquées avant de s'évaporer à son tour. Le gamin a complètement disparu et pendant les derniers instant, une horreur sans nom et une sombre résignation étaient mêlées dans son regard. La petite fille fait un bond et va s'enfoncer dans la forêt en courant le plus vite possible.

*Flash*

Une vue du ciel. Un sombre rectangle immaculé, avec quelques taches vertes, et un grand trou. Une magnifique lumière, bien trop angélique, est diffusée par le petit matin. Les nuages sont rosés et la neige brille d'un reflet rouge orangé. Mais le reste du ciel garde sa couleur grise, si terne. Ça s'approche, rapidement. Des corbeaux croassent au dessus d'une petite ouverture. Ils tournoient, comme des charognards. Leur cercle se rétrécit de plus en plus, et s'approche de l'ouverture de la grotte. On s'approche de nouveau, et là, un cri qui vient de l'intérieur de la caverne déchire le silence environnant, et fait taire les corbeaux, qui se dispersent.


Je me réveille en sueur, malgré le froid ambiant. Mes deux couvertures sont inextricablement emmêlées autour de moi, et je met un moment pour m'en dégager.Le feu s'est calmé, et quelques braises rougeoient encore dans le cercle de cendres. Va falloir que je le rallume. Il faut que je sorte un peu pour prendre l'air. C'est pas possible. Je halète, surprise par ma propre température corporelle et encore sous le choc de mes trois cauchemars imbriqués les uns dans les autres. A mes yeux sont toujours visible le visage, et les volutes de fumée. A mes oreilles résonne toujours le cri, celui qui m'a réveillé. Dehors, il fait froid. Mais pour une fois, même s'il pénètre jusqu'aux os, il ne me glace pas, et se contente de me refroidir. La température me fait l'effet d'une claque, comme si j'avais pris de l'eau glacée et que je m'en était aspergé le visage. Il fait tellement froid que mes yeux me piquent, et même qu'une larme vole jusqu'au sol sans que le gel ait d'emprise sur elle, jusqu'à ce qu'elle touche le sol, reprise par la course du temps. Je ne m'attarde pas sur la chute, ni sur la goutte de glace qui s'est formée car un bruit désormais familier attire mon attention. Pendant un instant, le cri déchirant s'efface de mes tympans et un bip, puis un autre se détache de l'engourdissement du matin. Je lève les yeux, et aperçois les deux parachutes m'arriver droit dessus. Le premier porte un 10, et le second un 11. Le blanc du chiffre contraste avec le gris métallique de la boîte et du tissu. Je prends les deux et, prise d'un frisson, je rentre dans la grotte : mon escapade vespérale a bien trop duré. La chaleur ne m'a pas quitté, mais est maintenant juste assez suffisante pour me réchauffer, plus pour me faire suer. Je me suis bien assez refroidie. Je dépose le contenant marqué d'un 10 près d'Alina, et m'assois sur mes couvertures (toujours aussi enroulées) pour ouvrir le mien. Fébrile, je fais sauter le couvercle et découvre avec joie qu'elle contient un petit bocal de compote, une miche de pain, 3 poissons panés. Et par dessus tout un petit carton ou il est écrit "Reviens". Signé Hadrian. Il a dû dépenser une telle fortune pour m'envoyer ce cadeau... La prime qu'il avait touché quand il avait vendu la lame d'apparat au maire avait dû y passer. Je suis si heureuse que je me retiens de sauter de joie, pour ne pas réveiller mes camarades.

Je range mes nouveaux aliments, ce qui fait que je retrouve avec un morceau de tissu, dix piments rouges, une dizaine de graines bizarres, un quignon de pain, trois lamelles de bœuf séché, du thé (ô joie), quatre couvertures dont deux chauffantes (il me semble), trois cachets – je me demande bien ce que c'est mais si mes souvenirs sont bons, dans les autres éditions ils en avaient aussi et ça ne les a pas tué – une espèce de brioche et demie, des lentilles, une bouteille d'eau, un truc qui sent bizarre et que je n'utiliserai pas, ma gourde pleine de neige fondue, un petit pot remplit d'une poudre à légère odeur d'amande, une miche de pain en plus de celle que j'ai reçu aujourd'hui, et huit tomates cerises. J'en mange 3, profitant du fait qu'elle ne soient plus congelées. Et sont un peu granuleuses à cause du fait qu'elles aient été gelées mais mangeables. Sinon, en dehors des objets utiles, je me retrouve avec un guide du Capitole et dix bandes dont je n'ai pas idée de l'utilité. Je suis bien avancée.

D'après la course du soleil dans le ciel, il n'est pas si tôt que ça, elles ne vont pas tarder à se réveiller. Je sors rapidement pour aller chercher un peu de petit bois pour faire revivre le feu. J'installe les brindilles en tipi et je souffle sur les braises qui ne prennent pas beaucoup de temps à s'enflammer. Je laisse le feu se consumer en n'oubliant pas de placer quelques pierres autour du foyer : au moins, elles garderont la chaleur. Je devrais peut-être faire cuire mes lentilles, mais est-ce que ce sera suffisant ?

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Dernière édition par Trishteh Yeleen le Sam 16 Nov - 15:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeJeu 14 Nov - 19:25





















 ❝ Alina-Oswin et l'autre, le 9, le 10 et le 11 ❞
~Si ce cauchemar pouvait être un rêve, alors je rêverais de vous revoir~




C'était il y a longtemps. Un jour où le Soleil et la Lune disparurent à jamais, pour laisser les flammes m'engloutir. Je me souviens de ce jour aussi bien que ma mort prochaine, c'est une idée que je veux oublier mais qui revient toujours me hanter. Elle était là-haut, loin, très loin de moi, au sommet de cet arbre si haut que je pouvais à peine l'apercevoir à travers le fort rayon de ce Soleil qui bientôt ne sera plus. Elle m'a appelé. Mon coeur battait à tout rompre, mes yeux plissés par la lumière dense, mes lèvres pincées par la concentration et ma respiration haletante. Monter là-haut était trop dangereux. Une branche, deux branches, trois branches, quatre branches, cinq branches six branches sept branches NON ! Je ne veux pas ! Je ne veux pas ! Son visage, ses yeux, son regard sur moi... sont trop lourds !! Tu... tu ne peux pas venir comme ça ! Tu étais en colère ! Tu m'en veux toujours ?! Son regard rouge de sang, ses yeux tombe et dégouline tandis qu'elle tombe de l'arbre gigantesque. Je la regarde tombé et au fur et à mesure que je tends la main je m'éloigne d'elle. NOOOOOOOOOON ! Je veux te sauver ! Je veux te voir à nouveau à mes côtés ! Pitié !! Pourquoi s'acharner ainsi ?! Pitié, reviens !! Je m'approche de plus en plus tandis que la flamme de l'espoir s'éteint. Je tombe au sol, devant elle, et je me fonds en larme comme son corps avait fondu dans l'air. Je suis désolée, je suis désolée je suis désolée je suis désolée je...

"- AAH !!"
Je me réveille, hurle. Les flash de mon dernier cauchemar sont toujours présent dans mon esprit. Son corps dégoulinant de sang, cette masse rouge fendant l'air que je ne pouvais atteindre... comme si cette arène était un message de sa part... une vengeance...
Je ne peux retenir une larme qui coule lentement sur ma joue. Je vois se troubler à quelques mètres de moi les silhouette de mes deux alliés qui peut-être me tueront bientôt. A ce stade, je ne crois plus en rien... je ne veux pas mourir, mais je vois la mort partout. Son corps... elle. J'essuie vite ma joue humide, pas par honte mais car il fait très froid. Cela m'avait d'ailleurs fait l'effet d'une claque et je crois que la réalité revenait peu à peu à moi. Cette réalité n'est pourtant rien de plus que ce qu'il n'y a déjà dans mon esprit. Elle est morte, à cause de moi, et je suis dans les Jeux de la Faim. J'emmerderais bien le monde si je le pouvais mais je suis coincée ici. Je regrette maintenant ces dernières années d'invisibilité qui avaient couvert mon visage. Damn it. Je hais tout. Shit.

Je me lève, poussant la couverture et me rapprochant des flammes chaudes. SBAFF. Cette chaleur... la même que dans ce rêve. Il me suite partout, ma parole ?! Si seulement je pouvais le brûler ce rêve ! Si seulement je pouvais la faire revivre à travers les flammes...
Je jetais un oeil à la fille du Onze. J'avais oublié son prénom, je m'en fichais un peu aussi mais je me disais qu'il serait tout de même intéressant de le savoir.

"- Je peux t'appeler comment ?"

Je passais mes mains sur la chaleur s'émanant des flammes. Ce que ça faisait du bien... il fait tellement froid ici. Les lumières du jour filtrait à travers les murs de la grotte. Une grotte faite de glace, pas étonnant que tout se reflète. Je pris dans mon sac un des deux pains qu'Adri m'avait envoyé et en donna un bout à Onze. Je mangeais le reste du pain. J'avais faim, aussi le pain fut comme des éclats de lumière douce dans un coeur sombre. Même s'il s'agissait d'un estomac affamé. Je savourais chaque bouchée. Alina dormait encore mais elle ne tarderait peut-être pas à se réveiller. Je me sentais reposée et le pain ayant calmé un peu ma faim, je pourrais dire que je me sentais bien. A part le fait que je suis dans les Hunger Games, au troisième jour qui sera peut-être le dernier, avec les vêtements poisseux du sang du tribut du Cinq. Au moins je suis locale. Je regardais tout autour de moi en détail, comme si c'était ma seule destruction et mes derniers regards. Je ne dirais pas que j'ai peur, voilà trois jours que j'attends de mourir et toujours rien. Bon, d'accord, je suis totalement terrifiée et je n'ai pas tant que ça envie de mourir, mais qu'importe ? Rien ne sert de le montrer... je préfère en tirer le peu de courage que j'ai en moi quelque part entre le coeur et les poumons. Un battement, une inspiration, un battement, une expiration...

"- N'attends pas et dépêches-toi ! Vas-y !

Oh, je me souviens de ces mots comme si c'était il y a cinq ans... c'était il y a cinq ans. Elle me disait de foncé, de ne pas me laisser effrayée et de faire ce que je pensais être bien. Regardez où j'en suis maintenant... au milieu de nul part. Cette journée dans le nowhere s'annonce rude et sanglante. Ce n'est pas un présage, ce sont les Jeux. J'ai peur, mais je le cache du mieux que je le peux de mon air inexpressif. Aujourd'hui, c'est le troisième jour et nous ne sommes plus la moitié de vingt-quatre. C'est comme si le jeu commençait réellement... maintenant.



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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeDim 17 Nov - 22:17


Se connaître - Oswina et l'incruste.
'Keep you chin up, someday there will be happiness again.'


Tout d'abord, la tribut du Onze me toise et je devine qu'elle ne veut pas se confier. Pourtant, elle finit part tout déballer tandis que les larmes roulent sur ses joues roses. Comment elle avait un temps été heureuse. Comment sa mère avait disparu et qu'elle ne savait pas comment elle avait bien pu mourir. Comment elle s'efforçait de ne pas l'oublier. Comment elle avait perdu son père puis son frère, aux Jeux. Comment elle s'était retrouvée toute seule puis recueillie par la famille de son meilleur ami qui est lui aussi mort aux Jeux. Les souvenirs qu'elle avait de lui. Le regard de Seed qui était encore si vif dans sa mémoire. Les deux coups de canon dont elle était responsable.

Je l'ai écoutée avec attention même si je ne voulais pas en savoir autant. J'ai envie de la prendre dans mes bras. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si je n'avais pas eu Maman. Toutefois, je me dis que ce serait peut-être malvenu alors je me contente de lui sourire. Pas un sourire hypocrite. Un sourire chaleureux qui se veut réconfortant. Je suis vraiment si désolée pour elle. C'est alors que je remarque une petite chose argentée à moitié entrée dans la grotte. Devinant que c'est un parachute, je me lève et m'en rapproche afin de le ramasser. Il est pour nous trois. Enfin je crois. De toute façon, je partagerais tout avec elles. En l'ouvrant je découvre un drôle d'appareil que je ne reconnais pas ainsi qu'un bocal de fruits et un sachet de bœuf séché. Il y avait un petit mot me demandant d'éviter de mourir de faim qui était à nouveau signé des initiales « N.S », la même personne qui m'avait envoyée la casserole et la gourde. Mon Dieu protecteur. Je dépose les objets à mes pieds en me disant que je demanderai l'utilité de l'appareil quand Oswin sera réveillée.

Un regard vers la fille du Onze dont je ne connais toujours pas le nom m'informe qu'elle dort à poings fermés. Vu la fatigue et la tristesse accumulées, il est peut-être mieux qu'elle soit avec Morphée. Quant à moi, bien calée contre Oswin sous la couverture chauffante et une autre de laine sous les fesses, je lutte contre le sommeil. Je dois m'occuper du feu. Pourtant, je sens que tout mon corps réclame le repos. Ma tête tourne et j'ai l'impression d'être bercée. Au bout de quelques minutes, je finis par rendre les armes. Je sombre.

La blondinette est assise à une table. Elle doit bien avoir une dizaine d'années. En face d'elle se trouve un jeune homme à peine plus âgé. Les cheveux bruns et les yeux d'ambre. Les deux êtres se regardent et parlent des cours, du travail, de ci et ça. Calmes, bien plus calmes que les autres autour d'eux agités comme des lions et qui les regardent d'ailleurs d'un air moqueur. Et pourtant, ils parviennent à se comprendre. Ils mangent le maigre repas qu'ils peuvent s'offrir. Le garçon offre même sa pomme à la fille alors que cette dernière lui tend un pissenlit. Et ils se sourient. C'est alors que les yeux de la fille s'écarquillent et qu'elle quitte précipitamment la place, laissant la pomme là où son ami l'avait déposée. L'autre ne hausse même pas un sourcil, comme si c'était normal. Et elle, elle court, elle fuit, elle met de la distance et finit par s'isoler pour finir sa salade de pissenlits. Ses lèvres bougent doucement mais elle ne parle à personne. Son regard presque embué de larmes, elle ressemble à un petit chat perdu. Puis elle paraît soulagée. On la regarde bizarrement mais son ami lui ne bouge pas d'un poil bien qu'il puisse la voir assez distinctement de là où il est.

C'est alors que je me réveille d'un coup et remarque que le feu se porte toujours plutôt bien et que mes deux amies sont réveillées. Penaude, je m'excuse de m'être endormie alors que j'étais censée prendre soin du feu. Je n'avais pas voulu secouer mon amie afin qu'elle prenne son tour de garde. Elle avait trop besoin d'une bonne nuit de sommeil. J'avais pensé que j'aurais pu m'en tirer et attendre la toute dernière minute pour que je puisse avoir mon tour. J'avais cependant faibli et qui sait ce qui aurait pu arriver pendant que nous avions toutes les trois les paupières closes. Quant à mon rêve, il me fait maigrement sourire. C'était quand Eymes était encore là. Je mangeais tous les midis avec lui même si Maman ne voulait pas que je sois près de ce garçon. Ce jour-là, elle m'avait vue de loin et m'avait grondée. J'avais donc du partir rapidement afin de ne pas être punie.

Je me redresse et sens les courbatures m'assaillir. Je grimace un peu de douleur mais c'est encore supportable. Je saisis le drôle d'engin reçu plus tôt et le montre à Oswin :

« Tu sais ce que c'est ? »


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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeJeu 21 Nov - 15:42




Keep your chin up, someday, there will be happiness again.

Oswinateh
 
C'était un froid et sombre mois de décembre. Un jour avec Seed, j'étais montée sur les toits de la ville, d'où on avait regardé la neige tomber. Il y avait plein de neige. De la neige bien blanche, toute neuve, qui tombait en gros flocons bien épais et denses. On s'était allongés sur le toit et on avait laissé la neige tomber, jusqu'à ce qu'elle nous recouvre presque totalement. Il ne faisait pas si froid que ça, mais juste assez pour que les flocons se fixent sur le sol pour un bon bout de temps. L'air était aussi léger que les cristaux, et il n'y avait pas de vent du tout. Seule autour de nous était l'humidité, et un petit tourbillon qui nous donnait l'impression d'être seuls au monde, nous enfermait dans une bulle. On voyait quelques lumières d'en bas, mais si peu qu'on pouvait imaginer que c'était des petites chandelles dansantes, et que le Père Noël n'allait pas tarder à se poser à côté de nous. En tendant l'oreille, on pouvait presque entendre le tintement des clochettes et sentir des effluves  de pain d'épice, de cardamome, de cannelle et d'orange. Aujourd'hui, j'avais le même temps – ciel couvert, tranquillité hivernale – mais dans des circonstances beaucoup moins plaisantes. L'atmosphère est beaucoup plus glaciale, qu'elle soit au niveau du temps qu'entre les gens. Rien à voir avec la magie de Noël qui, même au District 11, était présente. Said, if you love me, won't you let me know?

A côté de moi, Oswin avait crié et s'était réveillée en sursaut. Pudique, j'avais détourné le regard, évitant de croiser le sien. Comme moi, elle avait dû faire un cauchemar, et avait bondit de son lit. Peut-être qu'elle aussi avait versé une larme. De quoi avait-elle rêvé ? Quelles sont ses démons ? Je ne poserai pas la question. Même si ma timidité s'était un peu envolée, elle restait tapie dans l'ombre et des fois, elle refaisait surface. Certaines choses ne se demandaient pas, surtout quand on ne connaissait pas vraiment la personne. J'avais appris à rester discrète pendant un temps, et maintenant, je devrais peut-être le redevenir. Ma vie est en jeu. Même si je répugne à tuer quelqu'un, je suis loin de vouloir mourir. Des gens croient en moi. Ulyss, Hadrian, et cette Angel Del Nero. Eux au moins. Et j'ai une dette envers Paul et Seed. Pour eux, je dois gagner et en sortir vivante. J'en connais un qui aimerait prendre sa retraite, et autre qui serait immensément soulagé. Il faut que je le fasse. I don't want to be a soldier with the captain of some sinking ship
would stow, far below.


« Je peux t'appeler comment ? »

Oswin s'était rapprochée du feu, et paraissait glacée. Sa voix était morose, mais pas triste. Les larmes étaient séchés, si larmes il y avait eu. Comme si elle venait de me demander ce que je faisais dans la vie. Un ton simple, presque comme si elle se foutait de la réponse. Comme si elle posait cette question par nécessité, pas parce qu'elle voulait connaître la réponse. Elle doit être encore sous le choc de son cauchemar... Was a long and dark December, when the banks became cathedrals,
and the fox became God... Un renard, comme dieu ? Ou un loup. Nous sommes dans l'arène et certains sont plutôt des petits oiseaux craintifs, une ombre rôde.


« Trishteh ! »

Le ton était détaché, comme le sien. Pas plus. Elle me tend un bout de pain, que j'accepte avec joie. J'avais l'habitude d'avoir faim, et j'avais bien connu pire à ce que je vivais en ce moment. Mon ventre grondait un peu, et il fallait qu'on garde le minimum vital de bouffe. Et accessoirement, qu'on l'utilise. Mais quand on peut se remplir le ventre, on dit pas non, non ? J'ai deux miches de pain, moi aussi. Il faudrait que je les mange un jour. En attendant, je mets toutes mes lentilles dans l'eau et commence à touiller en agitant la casserole. J'ai rien d'autres pour le faire. Et puis les lentilles, je sais pas quand je pourrais les faire plus tard ! On n'en aura vraiment pas beaucoup par personne, mais ce sera bien suffisant. Ça nous réchauffera en plus, vu que ce sera de la nourriture chaude.

Pendant que je fixe le feu en essayant de remuer au mieux mes lentilles, je repense au sourire qu'Alina m'avait adressée, hier au soir, quand j'ai déballé ma vie. Il était tellement chaleureux, et dans cet instant, je m'étais sentie en sécurité. Et c'était si rassurant, et ça faisait si longtemps... Même si le lieu était mal choisi pour être en sûreté. Peut-être qu'elle en avait absolument rien à faire de ce que lui avait raconté, mais ça m'avait libéré de le faire. Mais pour l'instant, même avec mes cauchemars de cette nuit, je me sentais bien. En assez bonne compagnie. Je leur adresse un grand sourire, peut-être un peu gauche faute de pratique. Mais un grand sourire quand même. Alina s'adresse à l'autre blonde, en brandissant un objet bizarre.

« Tu sais ce que c'est ? »

Moi en tout cas, je ne sais pas. I took my friend down to violet hill, there we sat in snow
all that time he was silent still.

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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeVen 22 Nov - 19:13





















 ❝ Alina-Oswin et l'autre, le 9, le 10 et le 11 ❞
~Si ce cauchemar pouvait être un rêve, alors je rêverais de vous revoir~





Son regard perce le mien. Je le sens envahir mon esprit, mes pensées se figent tandis que je ne vois plus qu'elle. Je crois que nous avons peur toutes les deux. Je crois que mon cœur va se briser en mille morceaux. Il se contracte, se fige glacé par les yeux qui le fixe, se cristallise, se fissure et enfin éclate dans ma poitrine. Le souffle coupé, je ne bouge pas. Son regard disparaît et je suis toujours là, debout, sans bouger, raide comme si mon corps n'avait plus de vie. C'est la fin.

Le voile qui couvrait mon regard se dispersa tandis que mon esprit se focalisait de nouveau peu à peu sur la casserole mijotant que la tribut du Onze, nommée Trishteh, venait de poser sur le feu. C'est assez drôle comme expression, poser sur le feu. On ne peut pas poser quelque chose sur le feu, sinon ils nous envelopperait et nous consumerait lentement jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de nous qu'une poignée de cendres grises et noires. Je me demande bien de quoi j'aurais l'air ainsi. Brûlant dans les flammes de mes propres crimes, me décomposant doucement dans un doux crépitement qui en réconforterait plus d'un. J'aurais l'air heureuse. Enfin, je crois. Depuis des années que j'essaye de ne pas souffrir, au final je ne peux même plus vivre sans. Mais sans quoi hein me dites-vous ? J'ai une famille, j'ai deux amis cher alors pourquoi serais-je triste ? Pourquoi souffrirais-je ? Vous me trouvez pathétique mais vous ne comprenez pas. Vous vous dites que vous avez vécu pire que moi, que mon histoire est sans intérêt et n'est qu'une histoire d'enfant. Mais je ne peux pas y penser sans ressentir une douleur atroce, de feu, de glace, de mort lente... comme consumée par des flammes de glace brûlantes. Et ça, mesdames, messieurs et autres choses gluantes et dégueulasses du Capitole, ça s'appelle les sentiments ! Et je n'arrêterai jamais de me le dire encore et encore jusqu'à ce que la folie m'attrape d'elle-même. Dis-leur que j'étais heureuse et mon coeur est brisé, toutes mes cicatrices sont ouvertes, dis-leur que ce que j'espérais était impossible.

"- Tu sais ce que c'est ?"

Je tourne la tête. Dans mon délire spécial bipolaire, je n'avais pas remarqué qu'Alina s'était réveillée. Elle était assise à côté de moi et me montrait un drôle d'objet. Il était étrange, je n'en avais jamais vu. Sa forme arrondie m'avait pourtant donné un indice.

"- C'est peut-être un pot de chambre."

J'étais un peu perdue et j'avais l'impression de ne pas être réveillée. Il me faudrait me gifler ou mettre la tête dans le feu pour me réveiller, ce que je ne tenterais pas malgré l'envie.

"- Tu veux le tester pour voir s'il est utile ?"

Je sortais une figue de mon sac et la mis dans ma bouche. Je la laisserais ainsi se désagréger lentement dans le liquide rougeâtre qui s'appelle salive. Il va falloir que je mette ma douleur de côté. Pourtant, je ne peux pas, elle fait partie de moi. Alors, que faire ? Comment agir normalement lorsqu'on a jamais été normale ? Mieux encore, comment agir normalement dans un enfer où nous ne sommes que des marionnettes ? Je me suis toujours dit que je me posais trop de questions, mais je ne peux pas non plus m'arrêter de penser. J'aurais été tellement plus courageuse si elle était encore en vie... voilà, je pense encore. Je souffre encore.



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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeDim 24 Nov - 21:54


Ainsi vient l'espoir - Oswina et la sans nom.
'Keep you chin up, someday there will be happiness again.'


Oswin, l'air peur réveillé, regarde l'objet que je lui montre avec un regard suspicieux. Elle s'interroge sur la nature de ce dernier. Puis, s'arrachant à ses pensées, finit par dire :

« C'est peut-être un pot de chambre. »

Un de mes sourcils s'arque sous l'effet de la surprise. Cela existait-il, un pot de chambre  avec un robinet ? J'en avais vu des choses au Capitole. Des chaussures avec un bâton au bout, des chaussures armes … Mais, cette fois, j'ai bien du mal à croire qu'un tel objet puisse exister.  En quoi cela serait-ce utile ? Un regard vers notre alliée m'informe qu'elle n'en sait pas plus que nous.

« Tu veux le tester pour voir s'il est utile ? »

Je doute vraiment que ce soit un récipient pour uriner. Et  je n'ai pas envie  de salir. Je regarde mon amie porter une figue à  sa bouche et me dis que j'aurais sûrement les idées plus claires après avoir mangé quelque chose. Je fouille le troisième sac en notre possession et commence à grignoter une lamelle de viande.  Réfléchissons. De toute évidence cette chose est faite pour accueillir du liquide. Et ce dernier est censé glisser du robinet. Je pense que ce fameux « N.S » est assez intelligent pour envoyer quelque chose dont j'ai réellement besoin. Dans les besoins primordiaux de l'être humain, il y a la nourriture et l'eau. La neige n'est pas comestible. Mais oui ... bien sûr ! Eurêka ! Je me tourne à nouveau vers Oswin, la secoue un peu pour la sortir de ses rêveries, et m'exclame telle une petite enfant :

« C'est pour avoir de l'eau. La neige n'est pas comestible et je doute qu'elle le soit plus fondue. Ce machin chose est fait pour avoir de l'eau potable ! Essayons ! »

Toute excitée, le sourire aux lèvres, je me lève, saisis ma casserole et cours dehors pour récupérer un peu de neige. De retour à la grotte, je remarque que mes deux compatriotes n'ont pas bougé d'un poil et se regardent d'un drôle air.  Je fais fondre la neige à l'aide du feu. Une fois cela fait, je verse le contenu dans l'objet que je viens de recevoir. À  la faible lumière arrivant par l'entrée de la grotte et celles des flammes, je tâtonne pour chercher un bouton que je ne tarde pas à trouver. Le truc fait un petit ronronnement, léger, rompant néanmoins le silence d'or qui s'était installé dans la grotte. Je me  surprends à me mettre à prier pour que ce soit bien ça. Cela voudrait dire que l'eau ne sera plus un problème pour nous. Cet objet pourrait s'avérer être un réel trésor. Une fois que le bourdonnement discret et bruyant cesse, le cœur battant, je tourne le bouton afin d'ouvrir l'eau et met mes mains en dessous du robinet.  Le liquide coule dans mes paumes et je prends une petite gorgée alors que la moitié de la neige fondue tombe sur le sol de la grotte. Pourvu que j'aie raison. Je ferme le robinet et attends. Je sens les deux paires d'yeux s'alourdir sur moi. J'espère ne pas avoir à nouveau de violentes diarrhées. J'ai encore des cachets mais je ne pourrais pas tenir longtemps. Et je sais que les cadeaux doivent coûter un e fortune maintenant que nous ne sommes plus que dix. Tentant de détendre l'atmosphère et de rendre le tout moins pesant pour moi, j'ouvre à nouveau la bouche et m'adresse à mes deux amies :

« Bon on va devoir attendre un peu je pense mais je suis sûre et certaine que c'est ça ! »

J'essaye  de me concentrer, de me rappeler au bout de combien de temps mes maux de ventre étaient arrivés, quand est-ce que j'avais eu ces selles sanglantes. C'était  il y a combien de temps déjà ? Pendant combien de temps ? Au bout de combien de temps ? J'ai perdu la notion du temps hier. Quand, voulant obéir aux ordres silencieux d'Oswin, j'avais participé à ce meurtre. Oui, j'ai tué quelqu'un. Un garçon un peu plus âgé que moi. Je n'avais pas porté le coup de grâce, j'avais néanmoins pris part à cet orchestre, à cette valse terrible, horrible, morbide. Oui le sang avait coulé de mes mains. Je regarde mes mains et donc mes gants tâchés d'hémoglobine. Mon souffle se coupe. Je me tiens la tête et commence à délirer.

C'est alors que je sens qu'on me touche. La douce main est chaude est me caresse la joue. Je me calme un peu. Maman saurait toujours comment me consoler. Ses bras m'emprisonnent et je finis par arrêter de suffoquer. Pourtant, quand je retrouve mes esprits, il n'y a pas personne d'autre que nous trois. Oswin et la fille du Onze ont vaqué à leurs occupations et semblent trop accaparées par ce qu'elles font pour se soucier de moi. Il va falloir que je me détende. Tout va bien. Je ne sais pas pour combien de temps mais, là, tout de suite, nous sommes en sécurité. Vu les actes de notre alliance, je me permets de croire que les Juges vont nous laisser tranquilles, nous accorder un peu de répit aujourd'hui. Si Jake n'est pas une mauvaise personne pourquoi les autres le seraient-ils après tout ? Ils ont sûrement de la bonté en eux, j'y crois dur comme fer. Ce sont des êtres humains. Ils ne sont pas si différent que ça de nous au fond.

Oui, tout va bien.


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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeMar 26 Nov - 17:38





















 ❝ Alina-Oswin et l'autre, le 9, le 10 et le 11 ❞
~Si ce cauchemar pouvait être un rêve, alors je rêverais de vous revoir~




Alina semblait sceptique. Peut-être me trompais-je sur ce mystérieux objet, je m'en fiche complètement. Trois jours... trois jours ! Trois longues journées dans cet enfer, alors j'ai beau être encore en vie, ma joie ne s'en trouve pas décuplée. Et de toute façon, dix divisé par zéro donne zéro, donc à ce rythme-là je vais tirer la grimace jusqu'à la fin. Je vois Alina se lever et se diriger dehors. Elle revint quelques minutes plus tard, je me demandais ce qu'elle était partie faire.

"-C'est pour avoir de l'eau. La neige n'est pas comestible et je doute qu'elle le soit plus fondue. Ce machin chose est fait pour avoir de l'eau potable ! Essayons !"

Avait-elle dit avant de partir avec la casserole. Quelques minutes encore s'écoulèrent avant que mes interrogations ne deviennent réponses. La neige était maintenant fondue et Alina l'avait faite glisser dans l'objet qu'elle tenait à la main. Elle ferma le couvercle et appuya sur un bouton. Quelques minutes plus tard, un petit bip se fit entendre et je devinai qu'il provenait de l'objet. Je n'y avais pas trop fait attention, en vérité. J'avais regardé Alina aller et venir avec ce drôle d'objet, sa casserole et sa neige, puis mettre l'eau dans l'objet. Mais je rêvassais doucement et mon regard voilé ne faisait pas attention à tout, mes oreilles n'écoutaient pas tout ce qu'on leur disait. Tout ce que je voulais était me réchauffer, car jamais auparavant mon coeur n'avait été aussi glacé. Je passais doucement mon regard sur les deux filles non loin de moi qui s'affairait sur ci et ça. On est toutes troublées par les derniers événements, par cet endroit glauque et ses coups de canon. Je commençais à penser que ce soir peut-être verrais-je dans le ciel un visage familier, et alors je pleurerai, ou non je ne sais pas, en pensant que mon pâle visage le sera sûrement plus le lendemain, en pensant que j'ai à nouveau abandonné quelqu'un. Pourtant, je ne sais plus quoi penser en ce moment, mes idées s'embrouillent entre elles et je suis à deux doigts de lâcher prise. Le meurtre, mes cauchemars... ils convergent tous vers elle. Pourquoi ? Pourquoi me hanter ainsi ? Si je sors de cette arène un jour, je te promet de venir poser sur ta tombe une boule de neige glacée en son sein. Ce sera le symbole de ta vengeance, ce sera le symbole de ma rédemption. Mon coeur glacé t'appartiendra.

"- Qu'allons-nous faire ?"

Dis-je d'un seul coup, comme si je me posais la question à moi-même. Cette question me taraude depuis que je me suis réveillée. Difficile de ne pas y penser, cet instinct de survie nous rappel toujours qu'il nous faut une idée d'avance.

"- Aujourd'hui. Qu'allons-nous faire aujourd'hui ?"

Répétais-je, à mes deux compagnes cette fois. J'espère qu'elles ont une idée, parce que je ne sais pas. On pourrait rester là, devant le feu, à psychoter sur notre avenir dans cet endroit de glace. Ou alors on pourrait réfléchir, se bouger, se battre. Mais ça, c'est une autre histoire. C'est ce que ferais quelqu'un de courageux. Et je ne suis pas courageuse, je suis une lâche. Je ne peux que penser à elle, que me battre pour elle. Et ça, mesdames et messieurs, n'est pas un instinct de survie. C'est un instinct de folie.


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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeMer 27 Nov - 21:31


Ainsi vient l'espoir - Oswina et la sans nom.
'Keep you chin up, someday there will be happiness again.'


« Aujourd'hui, qu'allons-nous faire ? »

J'aimerais bien lui dire que je sais ce que nous devons faire ce jour-ci. Il ne devait pas être plus que midi. Seulement voilà, je n'en ai aucune idée. J'avoue que l'idée de rester là, plantées devant le feu me convenait parfaitement. Ici, dans cette grotte, nous sommes à l'abri du froid terrible qui règne dehors. On ne peut vraiment nous voir. Seule la fine fumée blanche du feu qui s'échappe par l'entrée de notre refuse pourrait nous trahir. Cependant, nous sommes juste à côté du bouillant trou duquel nous nous sommes échappées il y a deux jours. Qui ferait la différence ? Voilà pourquoi je lui réponds tout simplement :

« Je ne sais pas. »

De toute évidence, la fille du Onze ne sait pas plus que nous quoi faire. Elle n'a pas beaucoup bougé depuis que nous nous sommes installées. Et je me rends compte que même si elle m'a racontée des choses très personnelles, je n'ai toujours aucune connaissance de son prénom. Ce qui me frappait aussi c'était que, bien que je ne sache pas comment cette fille s'appelle, j'ai l'impression de mieux la connaître que mon amie Oswin. C'est le comble. Voilà trois journées entières que je suis avec la tribut féminine du Neuf. Elle s'est inquiétée pour moi lorsque que j'ai été malade, elle a pris soin de moi jusque là. Je partage tout avec elle. Je me suis endormie sur son épaule. Et pourtant , tout ce que je sais d'elle, c'est son prénom et le fait que notre amitié n'est qu'une bombe à retardement. Jamais nous ne pourrons ressortir toutes les deux vivantes de ce réfrigérateur géant. Quand bien même nous réussissions à être les deux dernières survivantes, il faudrait que l'une tue l'autre. Et je refusais cette scène. Je ne pouvais l'imaginer. De toute façon, nos chances d'aller aussi loin étaient aussi minces qu'un veau mal nourri.

Cela fait déjà quelques heures que le silence a repris sa place, chacune perdue dans ses pensées. Je me demande à quoi peuvent bien penser mes alliées. J'espère qu'elles ne réfléchissent pas à quoi faire. Pour le moment, la grotte est un refuge assez sûr. Dehors, c'est la guerre, la chasse. Les loups traquent. Et puis où irions-nous ? La corne d'abondance et le trou où elle se trouve n'est certainement pas un endroit où nous serons en sécurité. Ensuite, le froid nous dévorerait sûrement. Rien ne presse. Enfin, si le bois vient à manquer. Mais j'ai peur d'aller en chercher ou que Oswin aille en chercher elle-même. Peut-être pouvais-je demander à la tribut du Onze d'aller en chercher ? Je ne sais pas.

Le silence devenant trop pesant, je me décide à le rompre :

« Je pense que ça a marché. Je ne suis pas malade. Nous avons donc bel et bien un moyen d'avoir de l'eau potable à volonté. Je vais aller chercher un peu de neige, si je trouve des brindilles, j'en ramènerai. »

Je n'ai pas envie de quitter la grotte. Néanmoins, mes membres commencent à s'engourdir et nous avons besoin d'eau. Je dois prendre mon courage à deux mains. Je n'en aurais pas pour si longtemps que ça. Je me redresse alors, rajuste mes vêtements, vide le sac supplémentaire sur le sol afin de pouvoir mettre les brindilles à l'intérieur, saisis ma casserole et sors de la caverne. Le froid m'arrive en pleine figure et fait s'échapper quelques larmes de mes yeux. Je ne doute pas que la température commence à dégringoler, la nuit allant bientôt pointer le bout de son nez. Pourtant, je pense que cette sensation est surtout due au fait que cela fait un moment que je suis plus ou moins au chaud. Je remplis avec attention ma casserole de neige. Je panique un peu quand je vois que la neige a des couleurs sang par endroits mais celle-ci finit par retrouver sa couleur blanche immaculée. C'était juste une hallucination. Et ce n'était pas anodin … C'est étrange comme sensation. Celle de regretter et de ne pas regretter en même temps. Je l'avais fait pour Oswin. Je n'avais aucune idée de la raison pour laquelle elle avait voulu ôté la vie de ce garçon mais pour la fille du Neuf, je ferai tout, ou presque. Elle ressemble trop à maman pour faire des erreurs. Je dois l'écouter. Même si j'en sais peu sur elle. C'est quelqu'un de bien, j'en suis persuadée.

« Mais oui ma chérie, Oswin est une fille bien. Je suis contente que tu l'aies trouvée. Ne la quitte pas d'une semaine. »

Je suis contente que maman approuve le fait que je sois aux côtés de Oswin. C'est bien la première fois qu'elle apprécie une de mes amies. Et si elle dit que je peux continuer de faire confiance à Oswin, elle a forcément raison. Alors que je ramasse quelques brindilles en compagnie de maman, je m'efforce de me rappeler Oswin lors de la période qui a précédé l'arène. Je ne me souviens pas de son costume du défilé ni d'elle durant l'entrainement. Même son interview ne me revient pas à l'esprit. Je m'en veux de ne pas avoir fait plus attention. Une fois le sac rempli de brindilles, je me décide à rentrer au bercail.

« Désolée si je vous ai fait attendre. »

Je dépose le sac rempli de quoi alimenter le feu et entreprends de faire fondre la neige afin de pouvoir la transformer en eau potable. Une fois l'opération terminée, je remplis l'objet étrange et remplit ma gourde du liquide chaud et en profite pour boire une gorgée. Je mange également une autre lamelle de viande. Je me sens plutôt bien. Je recouvre mon sourire, retourne auprès Oswin, sous la couverture chauffante éteinte pour garder la chaleur pour la soirée et la matinée et sur la couverture de laine trouvée dans le sac du défunt tribut du Cinq.

« Dis Oswin, est-ce que ça va ? Dis-moi, comment est ta vie ? Comment est le District Neuf ? »

Oui ça m'intéresse. Oui je veux mieux connaître mon amie. Et puis cela tuera le temps. Peut-être que ça plaira aux spectateurs. Attendant sa réponse, je demande, non sans hésiter, à notre nouvelle amie :

« Et euh, je crois que j'ai oublié de te demander ton prénom. »


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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeJeu 28 Nov - 19:38





















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Je ne sais pas, m'avait-elle répondu. Et bien, moi non plus. Alors que faire ? Je dirige mon regard vers Trishteh. Pourquoi personne ne pourrait répondre à cette simple question ? Pourquoi ne le puis-je pas moi-même ? N'y a-t-il vraiment plus d'espoir ?

Le silence devient pesant. Long, triste, glauque. Je n'ai pas envie de le briser, il est bien trop imposant pour que je puisse le défier. Alors quoi ? Que dire ? Que faire ? Attendre ? Il n'y aurait aucun intérêt à ça, attendre ici signifie attendre la mort et je m'y résigne à tout prix. Cette mort, je veux la combattre, la séduire, l'évité, la vaincre. Mais quitté ce monde maintenant m'est inconcevable à présent. Je suis ici, au quatrième jour. J'ai tué quelqu'un, mon coeur s'est brisé en mille morceaux, tous mes pires cauchemars ont resurgis, mais jamais, ô grand jamais, je n'abandonnerai. Je lui avais fait la promesse, tel un chevalier héroïque, de la sauver. Il est trop tard pour revenir en arrière à présent. Mais je veux vaincre, pour me montrer enfin que j'aurais pu le faire, gagner pour la sauver, pour me montrer que nous aurions pu vivre encore longtemps dans notre District, notre beau et magnifique District étant aussi notre maison. Mais par-dessus tout souffrir,seule là-bas, en me rappelant chaque jour que j'ai commis la plus grave erreur qui soit. En sentant mon coeur se déchirer, chaque nerfs, chaque cellule, chaque molécule, chaque atome de mon être se fissurer sous la douleur. Cette douleur que j'essayais tant de cacher, c'était elle qui me cachait en fait depuis tout ce temps ! Et je ne peux plus me permettre de vivre sans, elle est tout ce que je suis et me résume aussi bien que la silhouette immobile qui avait caché sa voix pendant la Moisson de sa meilleure amie. La peur m'a toujours fait faire des actes horribles, la folie pire encore. La douleur, elle, me permet d'avancer tout en restant dans les méandres de ce passé glacé dans mon coeur.

Lorsque je reviens à la réalité, j'avais la lance allongée sur mes jambes à l'horizontal et je fixais le sang qui la décorait. Je restais toujours muée dans ce silence pesant et si réconfortant à la fois.

"-Je pense que ça a marché. Je ne suis pas malade. Nous avons donc bel et bien un moyen d'avoir de l'eau potable à volonté. Je vais aller chercher un peu de neige, si je trouve des brindilles, j'en ramènerai."

Je lève la tête, les yeux écarquillés. Nous avons alors de l'eau ? Je veux dire, de l'eau indéfinie ? Une quantité d'eau à laquelle nous n'avons pas besoin de nous préoccuper ? Mais... alors on a enfin une bonne nouvelle parmi ce carnage ! Je n'avais pensé qu'à ça jusqu'au retour d'Alina dans la grotte. Je n'avais pas vraiment remarqué qu'elle était partie, je ne fais pas une très bonne protectrice...

"- Désolée si je vous ai fait attendre."

Une excuse en l'air... elle s'affaire quelques instants et fait chauffer la neige sur le feu. Je suis toujours là, à un mètre de ce feu, fixant le sang de la lance, tandis qu'autour de moi quelqu'un bouge et fait en sorte que l'on survive. Je ne sers strictement à rien.

"-Dis Oswin, est-ce que ça va ? Dis-moi, comment est ta vie ? Comment est le District Neuf ?"

Je lève la tête, la tourne vers Alina. Les yeux écarquillés, je la fixe pendant quelques instants. Pourquoi voulait-elle savoir tout ça ?! En quoi est-ce si important pour elle de me connaître ? De connaître cette histoire morbide qui me caractérise ? Je soupire.

"- Peut-être est-ce ma dernière occasion de tout raconter, après tout..."

Je prends une inspiration, pose mes mains entrelacées sur mes genoux qui eux-même portent la lance, symbole de mon meurtre.

"- Le District Neuf est magnifique. C'est une ville entourée de gigantesques champs de blé qui brillent les jours de Soleil. C'est un District très ensoleillé. Lorsqu'on se lève à l'aube, on peut déjà apercevoir l'éclat du blé refléter sur les parois métalliques de l'immense usine qui fait de mon District le district principal d'alimentation transformée. Je me souviens, quand j'étais petite, ma mère disait que si mes cheveux brillaient du même éclat que le blé au soleil, alors j'aurais une vie heureuse. Mes cheveux brillaient, éclataient de lumière. Mais pourtant... ma mère mentait de toute façon."

Je fis une pause, hésitante. J'avais peur de me blesser moi-même en racontant la suite. Mais après tout... je souffre déjà, non ?

"- J'avais une amie très chère. On se connaissait depuis notre plus tendre enfance, comme des soeurs. On était comme les deux yeux du visage, on voyait toujours mieux les choses à deux. Pour notre première Moisson, nous étions si effrayées à l'idée d'être sélectionné que nous avions fait un pacte. Si l'une de nous deux est choisie, alors l'autre se portera volontaire pour elle. Elle a été choisie. Je ne me suis pas portée volontaire. Je l'ai vu mourir dans l'arène, et tout était de ma faute. Jusqu'à ma troisième Moisson..."

Je fixais les flammes. J'avais peur de la réaction de mes deux alliées par rapport à mon histoire. C'est sûr qu'elle ne me met pas du tout en valeur. Mais enfin, je m'en fiche. Je n'allais pas cacher du courage dans une vérité qui ne détient que de la lâcheté. Cela s'appelle du mensonge, et je n'en peux plus de mentir.


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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeJeu 28 Nov - 20:06




Keep your chin up, someday, there will be happiness again.

Oswinateh
 
J’agite ma casserole, concentrée dessus, les sourcils froncés. J’ai l’impression d’être l’intruse, au milieu d’amies de longue date, voir même qui se connaisse du berceau. Même si moi, en la matière, je n’avais pas vraiment vécu celle des autres, juste une intense, avec la fin brutale que je connais si bien. Qui sera peut-être aussi la mienne, un peu plus tard dans une poignée de jours, d’heures, de minutes. Personne n’est en sécurité. Je l’ai déjà dit : la cage dorée avec les oiseaux, les papillons, les renards mais surtout les panthères noires.Ou les lions, ou les tigres. Je suis ici avec deux colombes. Blanches comme la paix, tâchés de sang. Espoir sali.

Mon poignet commence à me faire mal au fur et à mesure que j’agite mon récipient. Une instant, je le pose sur la pierre à côté de moi et me masse l’articulation. Tant mieux, je crois que les lentilles sont presque prêtes. Les deux colombes discutent sur l’objet bizarre qu’Alina a reçu ce matin. « C'est peut-être un pot de chambre. Tu veux le tester pour voir s'il est utile ?» Comme je le disais plus tôt, je n’ai aucune idée de ce que ça peut être – même en fronçant les sourcils, c’est dire ! – mais apparemment, Alina does. C’est une des raisons pourquoi c’est bien d’être à deux… ou plus. Oswin penche sur le fait que c’est un pot de chambre, mais je ne vois pas l’utilité qu’ils auraient eu à nous – pardon à lui – en envoyer un. Elle peut faire dans la nature, non ? Comme tout le monde, comme Emily avait fait. D’ailleurs, qu’est-ce qui avait bien pu la rendre si malade ?

Je remets ma casserole sur le feu, en l’agitant avec l’autre main. La deuxième est toujours douloureuse. Et ça aussi je l’avais déjà dit, mais Alina avait eu une idée quant à l’utilité de l’appareil. À son sens, c’était quelque chose pour filtrer l’eau. « C'est pour avoir de l'eau. La neige n'est pas comestible et je doute qu'elle le soit plus fondue. Ce machin chose est fait pour avoir de l'eau potable ! Essayons ! » Comment ? La neige est empoisonnée ? Je retiens un cri – de joie, peur ou colère ? j’ai l’embarras du choix. J’avais vraiment pas pensé à boire, de tout ce temps. Le simple fait d’y penser fait sécher ma gorge, et je n’ai qu’une envie, c’est d’ingurgiter bien plus d’un litre d’eau fraîche. J’aurais peut-être dû boire cette eau au lieu de l’utiliser pour faire cuire mes lentilles… Je suis habituée aux climats chauds, et là je bois beaucoup ? Peut-être que j’y ai constitué quelques réserves, non ? La jeune fille a l’air pleine d’espoir, elle bondit à l’extérieur pour remplir son machin de neige. Quand elle reviens, elle cherche quelques secondes quelque chose sur sa machine de guerre. Elle a l’air de trouver enfin, l’actionne, et un ronronnement remplace le silence qui résonnait dans la grotte. On se tait toutes, comme quelque chose de formidable ou d’horrible venait de se passer. Quand il s’arrête et que mon ami le silence revient hanter les lieux, je fixe la blonde, fiévreusement. Elle se penche et actionne le robinet. L’eau est claire et elle y boit quelques gorgées. Elle a l’air un peu stressée, pensant sûrement que cette eau aussi pouvait être empoisonnée. Et si c’était vraiment pour faire pipi ? doit elle penser.

« Bon on va devoir attendre un peu je pense mais je suis sûre et certaine que c'est ça ! »

Quand est-ce que tu sauras ? La rousse aurait eu l’esprit assez froid pour se souvenir au moins approximativement du temps qu’elle avait mis pour ensuite tout relâcher. Mais Alina n’était pas Emily et personne ne le saura jamais. Son temps est écoulé, sa cloche a sonné. Plus de pouls, le dernier a été plus violent que les autres : un vrai coup de canon. On s’était rencontrées ici même, et je n’imaginais pas l’issue – les issues – fatale(s) de notre rencontre. Ça me semble maintenant dater d’une éternité. Aujourd’hui, je suis avec les deux colombes, seule dans mon coin. Elles ont en tué un à deux, j’en ai tué une toute seule, puis une avec Emily. A moi seule, j’ai fait le triple d’elle. Pourtant, mes ailes sont toujours atrophiées, je suis toujours aussi craintive. La clef brille un peu plus du sang luisant des autres à chaque coup de canon, et marche après marche, on se rapproche tous un peu. Y a-t-il des gens qui descendent cet escalier doré ? Est-ce que moi je suis dans le mauvais sens ? Comment peut-on savoir ? Et, est-ce qu’on peut savoir ? Moi je veux. Pour ne pas mourir ignorante. Et je me battrais pour ma place. Voilà, c’est décidé. Une dernière promesse. Choisir la survie, en définitive. À tout prix.

« Qu'allons-nous faire ? »

Une question d’Oswin me sort de ma rêverie, et j’essaye d’effacer de mon visage la détermination. Elle vient de dire la chose comme si elle était perdue et qu’elle ne savait pas où aller dans le noir. Qu’elle ne s’adressait pas à nous, ni même à Alina. Puis elle se redresse et d’une voix assurée répète la question. « Aujourd'hui. Qu'allons-nous faire aujourd'hui ? ». C’est une très bonne question ça. J’aimerais qu’on bouge, qu’on aille voir ailleurs si les carrières n’y sont pas. Peut-être qu’on aille chercher un peu de nourriture, ou je sais pas moi. Il y a deux jours, ç’avait été trop calme pour moi. La veille, c’était le contraire. Overdose de coups de canons et de méchancetés. Ces deux-là avaient eu le pouvoir de rétablir l’équilibre. Ce sont des colombes, et même avec les taches de sang sur leurs habits et le mort qu’elles ont causé, elles restent inoffensives. Comme si c’était juste des moustiques qu’elles avaient éclaté contre leurs vêtements. Je voyais mal Alina attraper quelque chose de tranchant et le mettre en contact avec une peu, quelque ce soit. C’est totalement irréel, surréel, irréaliste que je dois me sortir cette image, cette pensée de la tête en secouant de gauche à droit du chef. D’ailleurs, fidèle à l’image de la petite colombe blessée –peut-être s’était plus fait mal à elle-même qu’à l’autre garçon en l’attaquant ou avait-elle toujours été comme ça ? – Alina nous sort un « Je ne sais pas. » innocent.

Un silence froid et malsain s’insinue de nouveau. Vous avez remarqué le nombre de silences différents qu’on peut avoir ? Certains sont méditatifs, beaux et touchants. Ils sonnent bien. On les entend à mi-voix, et ils prennent toute la place disponible. Ils résonnent et on a pas du tout envie de les briser. Ils ont la couleur d’un soleil couchant, en automne. Une lumière joyeuse, qui rend n’importe quelle chose féerique. Ensuite, le soleil se couche, et ces silences se dissipent. Leur lourdeur, leur importance ne sont plus palpables. Tout le contraire de ceux qui nous oppressent, et, sadiques, fixent l’instant présent sur l’horreur de la situation actuel. Très durs à briser, comme s’ils vitrifiaient ou plutôt glaçaient l’atmosphère, en partant de celui qui avait eu les derniers mots, durs, froids. Et même meurtriers ou assassins. Alors plusieurs frissons vous parcourent simultanément l’échine, et le froid va encore plus loin en profondeur. Ces silences peuvent précéder une mort, ou un dernier soupir.

« Je pense que ça a marché. Je ne suis pas malade. Nous avons donc bel et bien un moyen d'avoir de l'eau potable à volonté. Je vais aller chercher un peu de neige, si je trouve des brindilles, j'en ramènerai. »

Encore une fois je me secoue la tête. Elle a pris la hache de la Parole et a brisé la glace. Je lui souris reconnaissante, heureuse de cette diversion qui me sort de mes pensées morbides. Je vais pouvoir boire ! En attendant, j’attaque comme je le peux ma part de lentilles – pas assez cuites. Je crois me souvenir que dans mon sac se trouve un livre. Je déchire une page, et la plie de façon à ce qu’elle forme une sorte de cuillère. Mieux que rien. On a pas grand chose à manger, mais ça réchauffe. Quand c’est terminé, je déchire une nouvelle page pour Oswin et lui tend la casserole, accompagnée d’un sourire. Pour l’instant, je n’ai pas trop envie de dire quelque chose, j’ai assez parlé hier. Puis je m’attelle au rangement de mon côté du campement, en pliant soigneusement la couverture qu’Alina m’a gentiment prêtée. Je la pose à côté de son sac. Sur cette action, la blonde aux grands yeux revient, les bras chargés de brindilles. J’en rajoutes quelques unes sur le feu. Dans une question qui me fait sourire, elle demande à sa première coéquipière comment c’est le District 9. Je suis donc la seule à avoir essayé de tirer un trait sur le passé. Ce que j’ai dit hier y a grandement participé, je me suis séparé de mes derniers sentiments quels qu’ils soient.

« Et euh, je crois que j'ai oublié de te demander ton prénom. »

Son regard est hésitant. C’est la deuxième fois qu’on me demande mon prénom dans la matinée. Ah, je suis donc passé si inaperçue que ça au Capitole ? Je ne pense pas avoir un si gros ego, mais cela me fait bien rire. Pour la deuxième fois de la matinée, je vais répéter mon prénom. « Trishteh, encore une fois. » J’accompagne le tout d’un sourire. Et, plus hésitante, je rajoute ceci fidèle à ma dernière promesse personnelle. « Je pense franchement qu’on devrait bouger. Hier, les carrières étaient à nos… mes trousses et on s’est très rapidement croisé ici. C’est une trop bonne cachette pour qu’ils ne veuillent pas y retourner. Ils ont peut-être laissé des choses à la Corne, mais je sais pas si c’est vraiment sûr. En tout cas, allons ailleurs. »

Je ne précise pas que le « nos » et mon hésitation étaient causés par la mort d’Emily. Tous les sortants ont des cadavres dans les placards. J’aurais les miens. Je prends une grande inspiration, et les fixe, attendant une réponse. « Et au fait, je peux te piquer de quoi remplir ma gourde, s’il te plait ? »

© Belzébuth


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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeVen 6 Déc - 20:44




Keep your chin up, someday, there will be happiness again.

Oswinateh
 
Au final, on avait même pas bougé : c'était pas possible de se décider sur une destination. Même moi, celle qui voulait bouger, je n'avais pas d'idée. D'un côté je restais soulagée, mais de l'autre, j'étais en colère contre moi-même. En même temps, j'avais pris une résolution, et le fait de commencer à bouger m'aurait permis de la tenir. J'avais peur que mon courage du moment s'évapore peu à peu et qu'en face du danger, je ne sois pas assez forte pour faire face et me battre. J'étais sortie pendant un petit moment de la grotte, où j'avais shooté dans des cailloux, me retenant de crier un bon coup pour me libérer. Je n'avais pas soif de sang, mais plutôt de vie. Je veux vivre. Encore une fois, pour Seed, Paul, Hadrian, Ulyss, Emily et même ma mère. Leur montrer que je peux les venger. Que maintenant, moi je suis en vie, et à tout prix. La fille était maussade, la tête rentrée dans les épaules. Elle avait marché quelques pas en dehors de la grotte et s'était assise en tailleur sur le sol, où on aurait pu croire qu'elle avait marmonné assez longtemps. Les mains enfoncées dans les poches de sa veste, elle s'était enfin calmée et avait regardé l'horizon pendant un long moment. Puis une petite brise se leva, et les épines du froid s'enfoncèrent dans son visage. Elle secoua un moment la tête, sûrement pour se sortir de ses pensées. Un mouvement qu'elle avait déjà fait plusieurs fois. Ensuite elle s'était levée, et, traînant des pieds, elle avait rejoint ses alliées dans l'ombre de la grotte. Quand je suis retournée dans l'abri, je me suis assise un temps près du feu pour me réchauffer un peu. Ensuite je m'étais emmitouflée dans ma couverture – normale pas celles chauffantes – et endormie en sursaut.

J'avais rêvé d'un escalier, d'un tourbillon multicolore qui devenait au fur et à mesure rouge sang et des murs où dégoulinaient une substance carmin, poisseuse et brillante. Une musique se jouait à l'orge, de plus en plus oppressante. Finalement, les éclaboussures obscurcirent le champ de vision qui nous permettait de voir. La musique s'arrêta brusquement en même temps que la vision qui changea radicalement : une petite fille un peu rousse et très brune se baladai dans une prairie avec des grandes herbes. Les paumes, tournées vers le sol, effleuraient les hauts des plantes. Ses cheveux frôlaient le bas de son dos, brillants sous l'éclat du soleil. Ils volaient doucement dans la petite brise, et des petites mèches décollaient, presque à l'horizontale. La jeune fille chantonnait quelque chose aux notes douces avec une voix pure et mélodieuse. Un beau soprano gazouillant de petite fille. Elle s'arrêta un moment pour cueillir un coquelicot, deux marguerites et quatre boutons d'or. Elle plaça deux des fleurs dorées dans ses cheveux, au dessus de l'oreille gauche puis reprise sa marche, en changeant de chanson. Le vent faisait bruisser et onduler les herbes, en une belle danse poétique. Mais à gauche se dressait une forêt sombre et silencieuse. Les arbres noirs avaient des feuilles flétries et des bourgeons morts. Les branches étaient squelettiques, et donnaient l'impression de se refermer comme de longs doigts. La petite fille marqua un temps d'arrêt, tant dans sa marche que dans son chant. Intriguée, elle pencha sa tête sur le côté et fronça les sourcils. Puis, finalement, un grand sourire éclaira son visage, et la blonde obliqua vers la forêt. Elle ne fit pas attention au vent qui soufflait de plus en plus fort. Sa chanson se fit soudainement morbide, et sa voix immature la rendait malsaine. Elle s'éloigna, puis on entendit un cri.

Je me réveille en sursaut, comme je m'étais endormie. Sauf que là, je halète, une nouvelle fois en sueur. Dehors l'hymne retenti. De là où je suis, en me baissant un peu, je peux voir le coin du ciel où le visage de deux personne apparaît : la fille du trois et le garçon du … Les canons avaient dû tonné pendant mon sommeil. Que deux morts ? On avait au moins une bonne nouvelle : les carrières n'avaient pas retrouvé ma trace. Et une mauvaise aussi : demain on allait morfler. C'est simple, on avait rarement vu seulement deux morts en une journée sans que le lendemain il se passe quelque chose d'assez gros. Et accessoirement, une petite pelletée de morts. Demain, il faut vraiment qu'on bouge. Tourmentée et stressée par ce qu'il va se passer demain, je me retourne dans ma couverture et essaye de me rendormir. Le sommeil vient, petit à petit. Un sommeil noir et sans rêves, bien réparateur comme il faut. Je distinguais juste le spectre du feu, et celui des lumières dansantes, multicolores comme d'habitude. Vous n'avez jamais remarqué que le noir n'était jamais vraiment noir ? Il était toujours composé d'une multitude de points lumineux des fois rouges, des fois jaunes ou bleus, ou verts.

Pour la troisième fois de la journée, je me suis réveillée. Pour le coup, la seule lumière venait des braises qui dessinaient une silhouette maintenant familière. Je me lève, et lui pose doucement la main sur l'épaule en lui disant « Allez, vas dormir, je prends la garde. » Je retourne ensuite à ma place, après avoir remis un peu de bois sur le feu. Je m'adosse à un mur, et remet ma couverture sur les jambes. Et j'attends.Que le temps passe.
Light dawn shadow.

Le jour pointe enfin à l'horizon, colorant le ciel en rose, remplaçant le bleu nuit. Ici le ciel est hivernal : couvert. On ne voit pas les halos des étoiles, et juste de temps en temps la lueur ronde de la lune quand elle passe sous une couche moins épaisse de nuages. Un nouveau jour sur lève sur cette bulle isolée. Un nouveau jour où le sang va certainement couler, des vies vont être enlevées. Et vous savez quoi ? Il reste huit personnes dans la cage. La porte s’entrouvre de plus en plus. Elle attend l’être qui poussera les derniers centimètres. Peut-être qu’elle connaîtra son identité sous la lumière crépusculaire ? On le saura à ce moment-là. Et Pourquoi attendre alors qu’on peut revenir à nouveau dans cette cage dorée à l’instant ?[/i]
Brusquement j’ouvre les yeux. Je me suis assoupie, et ma tête avait roulé sur le côté de mon épaule. Je prends une profonde inspiration, me frotte les yeux et essuie un mince filet de bave avec ma manche. Je regarde au loin. Il fait jour. Une journée hivernale, encore une fois. Aussi grise qu’elle est lumineuse, aussi morne qu’elle vous met en danger. Quatrième journée. Est-ce que c’est aujourd’hui que tout va se finir ? En bien ou en mal ? J’ai maintenant une chance sur huit. Je vais tâcher de la saisir. Je me lève, assez rapidement pour faire danser des étoiles devant mes yeux. Je me pose un instant, la main sur le front. Quand ma tête ne tourne plus, je me dirige vers mes alliées, dont je secoue l’épaule à tour de rôle. Ensuite, je remets un peu de bois sur le feu et souffle sur les braises pour que les brindilles prennent. Je suis prête à aller chercher de la neige si elles le veulent. En attendant, je sors une miche de pain, que je romps en 3, tendant un tiers au deux. Entre deux bouchées je dis d’une voix encore un peu engourdie par le sommeil : « Bon, aujourd’hui, faut qu’on bouge. Ça vous dit de retourner à la corne ? On est pas trop loin, et on verra bien s’il y a quelqu’un. Nous ne sommes plus que huit, je pense que les juges vont faire quelque chose pour qu’on se rejoigne et je pense qu’on devrait se préparer au maximum. Et puis on n’est pas si loin que ça, non ? » Je finis mon pain, fixant tour à tour les deux jeunes filles, attendant une réponse.

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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeVen 6 Déc - 21:46


Le jour se lève timidement sur la 4ème journée des Jeux de la Faim alors que les juges déclenchent un premier combat. Le jour se lève et déjà, le sang va couler. Quatre tributs s'apprêtent à combattre férocement... les jeux ne tarderont pas à se finir, les juges s'en assureront. Il suffit d'un bouton... et trois jeunes filles vont se retrouver prise au piège.

L'obscurité de la grotte permet tout de même de distinguer trois silhouettes inhumaines, à 4 pattes, marchant lentement et bruyamment vers les jeunes filles. Bien avant l'arrivée des intruses, ceux-ci occupaient déjà l'endroit et pour défendre celui-ci, il va falloir éliminer ceux qui ont osés salir leur habitat. Trois ours au pelage brun débarquent devant les trois tributs, bien déterminé à ne pas les laisser partir. Leurs yeux rouges sont agressifs et avide de sang, leurs griffes sont suffisamment aiguisée que pour entailler tout un bras tandis que leurs crocs crochus leur permettra sans aucun problème de décapiter un humain. Autre particularité : Ces ours ont été mutés génétiquement pour traquer leur victime jusqu'à ce que suffisamment de sang coule. Les jeunes filles se retrouvent prise au piège, seule l'intelligence et le bon sens les aidera à sauver leur peau face à la mort imminente qui les attend.


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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeDim 8 Déc - 13:55





















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~On se fait un steak d'ours ou on reste végétariennes ?~




La nuit fut longue et courte à la fois. Longue car j'avais rêvé à nouveau, de mon District, d'elle, du Capitole puis des trois jours déjà passés ici. Court car je n'aurais jamais assez de repos dans ces Jeux stupides. J'avais ouvert les yeux brusquement, mon sommeil n'avait pas été paisible. J'avais tourné la tête de toutes part comme pour me souvenir de l'endroit où j'étais. Puis je m'étais levée et j'étais sortie. Le froid était horrible, je me tenais debout devant l'entrée de la grotte et l'aube commençait à se montrer. J'étais sortie pour une raison, mais j'avais comme oublié quoi. J'avais ramassé du bois, des branches petites et grosses, marchant d'un pas lent, ne voulant pas me fatiguer. Et alors, avant de rentrer dans la grotte à nouveau, je me souvins pourquoi j'étais sortie. Je tombais à genoux, lâchant les branches à côté de moi, puis vomis. Il semblerait que tout ces événements avaient été de trop pour moi. Le sang séché encore sur mes vêtements me tournait la tête depuis un long jour et il était temps que j'évacue cette nausée. J'avais ensuite repris mes branches et fut retourné à l'intérieur. J'avais mis une branche dans le feu qui celui-ci crépita à son contact. C'est une drôle de matinée, que je me disais. On avait passé une journée à rien faire, maintenant on va morfler. Ce n'est pas une prédiction, c'est toujours comme ça. Les Juges nous laissent un moment de repos puis nous envoie un piège. J'espère seulement qu'ils ne vont pas nous sortir une grosse bête comme ils aiment le faire, je me souviens très bien du tigre à la mâchoire sur-développée de la sixième édition. J'avais cinq ans, et je regardais déjà les Jeux. J'en faisais même des cauchemars, ces êtres humains, parfois même mes amis qui se faisaient déchiqueter sous les yeux écarquillés du monde entier. Je frissonne même encore en pensant à cette révolte perdue qui a conduit à ce massacre annuel. Mon oncle avait perdu la vie dans la révolte, pour rien. Enfin si, pour quelque chose. Si ça n'avait été rien je serais dans mon District en train de me prélasser au soleil. Il avait perdu la vie dans la révolte, pour des années de souffrance national. Voilà ce que nous avions perdu ce jour-là où les Jeux ont été mis en place, la vie. Nos valeurs n'existent plus, nous ne sommes qu'esclaves et... je bois quelques gorgées de l'eau filtrée, pour rincer ma gorge de l'acide spéciale estomac.

Quelques instants plus tard, Trishteh prend la parole. Elle s'était levée avant nous, avait pris la garde et nous avait toutes les deux réveillées. Mais depuis que je me suis levée, je n'avais rien dit. Elles non plus je crois. Je ne sais plus trop, j'avais bien trop envie de calmer ma soudaine nausée pour écouter.

"-Bon, aujourd’hui, faut qu’on bouge. Ça vous dit de retourner à la corne ? On est pas trop loin, et on verra bien s’il y a quelqu’un. Nous ne sommes plus que huit, je pense que les juges vont faire quelque chose pour qu’on se rejoigne et je pense qu’on devrait se préparer au maximum. Et puis on n’est pas si loin que ça, non ?"

Je hoche la tête, pourquoi pas après tout, il faut bien qu'on bouge de là avant que les juges ne nous fassent bouger. Je m'apprêtais à répondre, quand un bruit m'interpella. Un drôle de bruit, qui était à plusieurs mètres de nous. Je me levai, la boule au ventre. Je fis quelques pas vers le couloir en face de moi et passai la tête. J'aperçus des ombres. Des ombres énormes, en forme de panda. Je posai ma main gantée sur ma bouche comme un réflexe. L'odeur du sang fit irruption dans mes narines. Une odeur si douce mais si répugnante à la fois... une autre odeur vint empester la grotte, une odeur animale plus répugnante encore. Retirant ma main de mon visage, je me pliais en deux, les mains sur le ventre et vomis sur le sol dans un mince hoquet. Les ombres se rapprochaient, je pris une bouffée d'air et rejoignis Alina et Trishteh, murmurant :

"- Des bêtes, des grosses bêtes. Elles arrivent !!"

Je ramassai les affaires que je rangeais rapidement dans mon sac. Le feu était encore allumé, je n'étais pas sûr qu'il faille l'éteindre. Je jetai un regard à mes coéquipières. Le voilà notre piège, le voilà. Des bêtes féroces pour le Neuf ! J'espère au moins qu'elles ne sont pas trop nombreuses. Je pris de l'eau à la hâte et avalai quelques gorgées. Décidément, ce goût dans ma gorge ne me quittera jamais ! Rangeant le récipient remplie d'encore un peu d'eau dans le sac d'Alina, il était temps pour nous de passer à l'action. Les bêtes seront là dans peu de temps. Se battre, fuir ou mourir. Je refuse ce dernier, je préfère ce deuxième mais quelque chose me dit que ce sera le premier. Ma lance à la main, la hache coincée dans mon dos par le sac... je suis prête à fuir. Fuir où ? Elles seront bientôt là. Qu'allons-nous faire ?


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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeDim 8 Déc - 21:44


Ainsi vient l'espoir - Oswina et Trishteh.
'Keep you chin up, someday there will be happiness again.'


« Peut-être est-ce ma dernière occasion de tout raconter, après tout  … »

Oswin m'avait regardée les yeux écarquillés. Je sais que c'est bizarre de demander ça. Mais j'ai envie de savoir.  

« Le District Neuf est magnifique. C'est une ville entourée de gigantesques champs de blé qui brillent les jours de Soleil. C'est un District très ensoleillé. Lorsqu'on se lève à l'aube, on peut déjà apercevoir l'éclat du blé refléter sur les parois métalliques de l'immense usine qui fait de mon District le district principal d'alimentation transformée. Je me souviens, quand j'étais petite, ma mère disait que si mes cheveux brillaient du même éclat que le blé au soleil, alors j'aurais une vie heureuse. Mes cheveux brillaient, éclataient de lumière. Mais pourtant ... ma mère mentait de toute façon. »

Le District Neuf doit vraiment être sublime.  Néanmoins, sa beauté ne pourra jamais égaler celle du Dix.  Les doux meuglements de vaches mêlés aux grognements des cochons, aux hennissements des chevaux et les bêlements des moutons. Sans oublier les paysages. De longs prés verdoyants éclairés par le doux soleil du matin. Les arcs-en-ciels après la pluie. Bien sûr, je n'ai pas vraiment vu le monde mais rien ne me semble plus beau, plus agréable, plus chaleureux que mon chez moi.

« J'avais une amie très chère. On se connaissait depuis notre plus tendre enfance, comme des sœurs. On était comme les deux yeux du visage, on voyait toujours mieux les choses à deux. Pour notre première Moisson, nous étions si effrayées à l'idée d'être sélectionné que nous avions fait un pacte. Si l'une de nous deux est choisie, alors l'autre se portera volontaire pour elle. Elle a été choisie. Je ne me suis pas portée volontaire. Je l'ai vu mourir dans l'arène, et tout était de ma faute. Jusqu'à ma troisième Moisson ... »

Je me demande ce que ça fait de perdre quelqu'un qu'on aime. Les personnes comptant pour moi avaient toujours pu tenir sur les doigts d'une main. Il y avait mon père, ma grand mère d'adoption et mon ami. Et ils étaient toujours bel et bien vivants. Quand Maman est morte, j'étais très jeune. C'était étrange comme  souffrance mais elle a fini par partir. Maman n'est pas partie puisqu'elle est à mes côtés de temps en temps. Je ne me  souviens même plus de ce que j'ai ressenti. Tout est allé si vite. Toutefois, la personne dont parle Oswin est morte pendant les Jeux de la Faim. Qu'est-ce que ressentent les proches des tributs lorsqu'ils tombent ? Le garçon qu'on avait tué est-il énormément pleuré ? Je m'en veux encore d'avoir porté la chaussure arme à sa cuisse puis à son cou. Nous l'avons tué. Nous avons pris sa vie, son âme. Rien ne la lui rendrait. Cependant, je me contente d'effacer ces idées noires et de sourire Oswin avant de prononcer simplement :

« Merci. »

J'aimerais lui dire que je suis désolée et que ses cheveux d'or sont vraiment magnifiques. Pourtant, les mots ne parviennent pas à se former justement sur mes lèvres. Entre temps, notre nouvelle amie s'était présentée en un sourire :

« Trishteh.»

Quel étrange nom. Et pourtant si joli. Je me demande si je serais capable de l'orthographier correctement. C'est toujours le problème des noms originaux, on ne  sait jamais comment ça s'écrit et ça a son côté agaçant. Presque naturellement, Trishteh ajoute :

« Je pense franchement qu’on devrait bouger. Hier, les carrières étaient à nos… mes trousses et on s’est très rapidement croisé ici. C’est une trop bonne cachette pour qu’ils ne veuillent pas y retourner. Ils ont peut-être laissé des choses à la Corne, mais je sais pas si c’est vraiment sûr. En tout cas, allons ailleurs. »

Les carrières ? Les brutes venant du Un et du Deux ? Les grands méchants loups ? Et pourquoi a-t-elle hésiter entre le pluriel et le singulier ? Je ne trouve cependant pas le courage de poser les questions qui me taraudent. Je n'ai pas envie de prendre la décision de bouger. J'aimerais ne jamais quitter cette grotte devenue un géant lit douillet. Heureusement pour moi, c'est à nouveau Oswin qui prend la parole :

« Je pense qu'on peut à nouveau passer la nuit ici, on verra bien demain. »

Je ne pouvais pas être plus d'accord. Dehors le monde est dangereux, effrayant malgré son incroyable beauté. Ici nous avons droit à un peu de répit. Bien sûr j'ai apprécié la première nuit dans la forêt mais je me  sens tellement en sécurité ici. Je ne  sais pas si c'est le fait que nous sommes désormais trois et que la deuxième nuit a donc été un peu plus revigorante mais, en tout cas, je me sens extrêmement bien. Trishteh ne  semble pas vouloir s'y opposer. On dirait qu'elle a besoin de notre compagnie. Même si je la connais un peu mieux qu'hier, je ne parviens pas à lui faire confiance comme c'est le cas avec Oswin. Je ne peux l'expliquer.

La fille du Onze me demande alors si elle peut remplir sa gourde. Je ne peux pas lui refuser ça. Par contre, comme il n'y a plus de neige, je lui demande si elle veut bien aller en chercher en lui tendant ma casserole. J'avoue en avoir un peu marre de faire des allers retours. Et puis je pense qu'elle a bien besoin de se dégourdir les jambes. Nous n'avons presque pas, pour ne dire pas du tout, bougé de la journée. Elle revient quelques instants plus tard, la casserole remplie puis finit par se rendormir. J'exécute mon petit manège afin de remplir sa gourde qu'elle m'avait laissée près du feu puis je la dépose près d'elle. Vu que je ne suis pas trop fatiguée, je propose à Oswin de prendre le premier tour de garde. Au début, elle est réticente et je dois insister pour qu'elle aille dormir. Elle finit par rendre les armes.

Au bout d'une heure ou deux, soucieuse de faire de notre abri de fortune un vrai petit logis où il fait bon d'être – du moins pour cette nuit, je sors de la grotte affronter le froid mordant afin de remplir à nouveau la casserole et de ramasser  quelques brindilles dans le sac. C'est alors que l'hymne retentit. Dans le ciel apparaissent les visages de la tribut du Trois et de celui du garçon du Huit. Si je n'ai aucun souvenir de la fille du Trois, je me souviens du garçon du Huit. Enfin pas de son prénom, je me rappelle qu'il était avec moi dans l'ascenseur après le défilé. Il m'a marquée parce qu'il lui manquait un œil et que ça m'avait fait de la peine sur le cou. Je ne lui ai pas parlé et l'ai encore moins observé durant les entrainements mais il ne devait pas être une si mauvaise personne que ça, pas vrai ? Sa mort me touche donc un peu quelque part au fond de moi. Je laisse même échapper  quelques larmes.

Une fois rentrée dans la grotte, je me réinstalle et grignote les six pissenlits que j'avais ramassés plus tôt dans la journée en mettant de côté trois d'entre eux pour Oswin en espérant que ce soit toujours comestible quand elle sera réveillée. Je me demande de quoi sera fait. Nous allons quitter cet endroit, ça c'est sûr, mais pour aller où ? Devrions-nous aller à la Corne d'Abondance comme Trishteh l'avait suggéré ? Je ne sais pas trop, c'est un endroit stratégique et par conséquent tout sauf sûr. Toutefois, je me doute bien que des cousines des souris mutantes pourraient très vite arriver pour nous faire bouger. Et je préfère y  aller tranquillement.

Je commence à piquer du nez quand Oswin finit par se réveiller et prendre son tour. Je lui indique les pissenlits et lui dis de les manger vite avant de sombrer.

C'est l'été. Il fait chaud. La blondinette est assise dans l'herbe auprès d'une jeune femme lui ressemblant comme une goutte d'eau. Un gros livre posé sur les genoux, cette dernière semble faire une leçon à sa fille. De sa voix douce et cristalline, elle lui dit que les pissenlits sont des trésors offerts par la nature car non seulement c'est comestible et a des vertus contre les maux de ventre mais en plus on en trouve relativement facilement. Elle ne parle pas comme une institutrice qui voudrait à tout prix faire rentrer les choses dans la tête de ses élèves, non, plutôt avec passion, comme  si peu lui importait que la petite fille l'écoute ou non. Celle-ci boit tout simplement les paroles de sa mère et en demande encore, et encore ; faisant rire  sa mère sans la déconcentrer pour autant. La petite fait vraiment honneur au nom que sa mère lui a donné.

Je suis réveillée par la fille du  Onze. Depuis combien de temps l'aube avait-elle pointé le bout de son nez. Je m'étire un peu en faisant attention de ne pas heurter  ma deuxième alliée près de moi et me frotte les yeux pour bien me réveiller. Trishteh nous tend alors un bout de pain. Ayant du mal à parler le matin, j'affiche un grand sourire avant de le saisir et de le dévorer. C'est elle aussi qui rompt le silence du petit déjeuner :

 « Bon, aujourd’hui, faut qu’on bouge. Ça vous dit de retourner à la corne ? On est pas trop loin, et on verra bien s’il y a quelqu’un. Nous ne sommes plus que huit, je pense que les juges vont faire quelque chose pour qu’on se rejoigne et je pense qu’on devrait se préparer au maximum. Et puis on n’est pas si loin que ça, non ? »

Même si je ne sais toujours pas quoi faire, je dois avouer penser qu'elle n'a pas tort. Je préférerais cependant que Oswin prenne la décision. Jusqu'ici, je l'avais laissée faire et nous étions toujours en vie. Pour moi, elle ne peut que prendre de bonnes décisions. Je me tourne vers mon amie qui semble hocher la tête. Donc, aujourd'hui, nous partons, c'est sûr ? Oswin ouvre la bouche afin de répondre mais un drôle de bruit se fait entendre. Intriguée, elle se lève , je ne fais pas trop attention ensuite, bien trop occupée à sortir de la torpeur du sommeil. Une odeur animale, que je trouve agréable je l'avoue (ça me rappelle la maison), vient me titiller les narines et m'arrache un petit sourire. Un deuxième parfum s'y mêle et ressemble à celui du sang. Nettement moins agréable. Enfin, j'entends Oswin déglutir et une troisième fragrance se joint à la ronde. Elle revient alors vers nous et murmure :

« Des bêtes, de grosses bêtes. Elles arrivent ! »

Au début, j'ai un peu de mal à saisir ce qui se passe, à comprendre la panique de mon amie. Je la regarde ranger nos affaires dans mon sac et dans celui que nous avons récupéré il y a déjà deux jours. Je finis quand même par l'aider à ranger les couvertures.

« Quel genre d'animal ? »

Le silence étant devenu trop pensant, je me suis dit qu'il devait être rompu. Nous ne pouvons pas savoir quoi faire sans connaître la nature des animaux qui, je ne doute pas, sont sûrement du même genre que les souris mutantes.

« Des ours, répond simplement Oswin. »

Hormis en images, je n'avais jamais vu  d'ursinés. Nous n'élevons pas ce genre d'animal au Dix. Par contre, on en fait des peluches adorables qui sont certes chères mais si douces. Petite, j'avais longtemps rêvé d'en avoir un mais mes parents ne pouvaient pas se le permettre. Et puis un jour, quelqu'un m'en a offert un. Je crois qu'il s'appelait Light. Je l'ai recroisé plusieurs fois par la suite.

« En général, ce genre d'animal aime les choses sucrées non ? Je crois que j'ai toujours de la compote dans mon sac, on a qu'à trouver le moyen de leur en donner. Peut-être qu'ils seront trop accaparés par de la nourriture ou juste assez occupés pour nous permettre de les semer. »

J'ai un peu l'impression d'avoir dit une sottise néanmoins je ne vois pas trop ce qu'on peut faire. Nous allons sûrement nous faire déchiqueter si nous sortons.


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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeMer 11 Déc - 16:52





















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Alina et Trishteh semblent perplexes. Des bêtes ? Quels bêtes ? Des ours, leur avais-je répondu en ramassant les affaires. On pouvait entendre des bruits de pas lourds, je pouvais entendre mon coeur battre la chamade. Les pas se rapprochaient et mon coeur battait de plus en plus fort. Je jetai mon regard tantôt sur Alina tantôt sur Trishteh et n'y trouvait pas de secours. Que faire ? Ils arrivent ! Mon regard plongea dans les flammes. Nous avions un peu de lumière venant de l'extérieur qui se reflétait sur la glace pour venir jusqu'à nous mais le feu illumine tout et nous rend trop visible. Je mis alors un coup de pied dans la base du foyer et ce dernier s'écroula, laissant mourir les flammes sur la glace. En quelques secondes, nous n'étions plus que des ombres. Les pas étaient proches. Je saisis le poignet d'Alina en m'approchant d'une des parois et fis un signe à Trishteh. Je lui indiquai de se mettre d'un des côtés de l'entrée avec un signe de la main. Je me plaqua contre la paroi de glace, à ma droite se trouvait l'énorme trou qui faisait office de couloir vers la sortie. Les pas étaient horriblement proches. Ils seraient là dans quelques secondes.

Le Soleil descendait lentement dans l'horizon. Les épis de blé flottait doucement au vent. Ses cheveux bruns brillaient sous le rayon doré et guidaient le blé dans leur folle danse.
"-C'est l'heure de rentrer," dis-je.
"- On a le temps, le soleil n'est pas encore couché,"
me répondit-elle.
Nous marchions lentement, regardant le paysage d'un regard tendre et émerveillé. Le champ blond s'étendait à perte de vue. Je m'arrêtai brusquement, la fixant marcher non loin devant moi. Remarquant que je ne la suivais plus, elle s'arrêta à son tour et se retourna.
"- Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu arrêtes ?"
Je continue de la fixer tandis qu'elle revient vers moi. Je prends la parole, le regard flottant au rythme de l'environnement.
"- On a douze ans, il ne reste plus qu'un mois."
Elle me fixe un instant, le regard intense, semblant ne pas savoir quoi répondre. Alors, elle me prends la main et m'entraîne dans sa marche.
"-Rentrons à la maison, tes parents t'attendent sûrement pour le dîner," dit-elle.
Nous marchons, doucement, laissant le paysage s'effacer... pour dessiner une nouvelle étape de notre vie composée de crainte, d'amertume et de désespoir.


Si j'avais su, me disais-je. Si j'avais su...
J'aurais tout fait pour la sauver, ces ours ne seraient qu'un pâle rêve. Qui aurait été là si ça n'avait pas été moi ? Si j'avais périt dans l'arène des 13ème Jeux de la Faim ? Je n'en sais rien et je ne le saurais jamais, mais j'espère au moins que mon sacrifice n'aurait pas été vain envers elle. Maintenant, je suis là, prête à affronter ces choses. Je vais survivre, me répétais-je. Je veux rentrer, pensais-je, et posé sur ta tombe un coeur de glace, celui qu'il me restera après être sortie d'ici.



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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeVen 13 Déc - 18:37




Keep your chin up, someday, there will be happiness again.

Oswinateh
 
Oswin me fixe, et hoche ensuite la tête. Je n'ai qu'à avoir maintenant l'accord d'Alina, et je pense que si l'une est d'accord, l'autre suivra presque les yeux fermés. Je suis rassurée, et les fourmis dans mes jambes se calment un peu, conscientes qu'elle se dégourdiront vite. Soudain, je relève un détail. Tout est trop parfait. J'ai eu beau faire face à quelques difficultés, mais j'avais grimpé les murs qu'elles représentaient, et atterrit de l'eau côté, avec un minimum de souplesse. Trop facile. Inconcevable ici. Quelqu'un dehors allait nous tomber dessus et bientôt. Mon terrible pressentiment se trouva confirmé par un rugissement sonore qui résonna longtemps dans la grotte. Un moment pétrifiée, je suis restée assise avant de bondir vers mon arme et mes affaires que j'ai rangé avec la même vivacité. Les ombres se mouvaient, et même si elles avaient l'air assez balourdes, leur puissance et leur rapidité n'étaient pas dissimulées. Ne jamais sous-estimer un ennemi.

Je regarde autour de moi, anxieuse. Oswin a réagit plus vite que moi, et était déjà debout. Une odeur de sang, de fauve et de bestialité – doucereuses, agressives, corrosives – se diffusait dans notre refuge, celle, plus maladive et plus acide de la bile s'y mélangea. L'estomac d'Oswin venait de lâcher. Je croisais son regard, essayant de lui insuffler le plus de courage possible. Elle murmura quelques mots, et ce murmure, avait l'effet d'un cri dans mon crâne. La même force, la même intensité. Le même présage de mort, l'arrivée d'un nouveau mur, bien plus gros, bien plus imposant que tous les autres. Tout mon être vibra, le choc se transmit dans ma mâchoire, qui grinça. «  Des bêtes, des grosses bêtes. Elles arrivent ! ».

Ma résolution était toujours là, et c'est sûrement une des raisons de mon grincement de dents. Je suis maintenant parfaitement réveillée, les sens aux aguets. J'attends, tendue comme la corde d'un arc. Faisant bien attention à ce que le la lame de capte aucune lumière pour qu'elle ne diffuse pas de reflets métalliques. Traîtres. Le silence devient lourd, très lourd. Comme si les monstres nous étaient tombés dessus, et nous écrasaient de tout leur poids. Mortel. La peur est plus tranchante qu'aucune épée. J'inspire, j'expire, lentement. Je ferme les yeux un moment, et essaye de faire le vide dans mon esprit. Relègue la peur dans un coin de mon être, essayant de la transformer au mieux en force. Cette technique est en général efficace mais là, vraiment dure à réaliser. Pourtant, j'essaye de me convaincre et finalement, quand j'ouvre les yeux, je suis décidée. Regard dur. Le silence était maintenant pour moi méditatif, et je ne sens plus l'odeur de mort qui se diffuse. Je ne vois que les ombres, et j'entends, de plus en plus distinctement le bruit des pas lourds sur le sol. Alina brise le silence, et dans un certain sens, j'en suis soulagée.

« Quel genre de bêtes ?
Des ours. »

Je soupire, défaille un instant. Me reprend, me rabroue en secouant les épaules. Bien sûr que c'était des ours. C'est logique. Seuls des plantigrades peuvent faire ce bruit, dégager cette odeur, distiller une telle peur. A moins que ce soit juste la peur de l'inconnu, ne pas savoir ce qui est à l'origine des ombres. Peur irrationnelle de l'inconnu, de l'obscurité et de ce qu'il y a au delà. Confrontée à la peur rationnelle de la mort. Et à l'espoir de la vie. Positiver.

En attendant, il faut trouver une façon de s'en sortir. La première à proposer quelque chose, c'est au grand étonnement Alina. « En général, ce genre d'animal aime les choses sucrées non ? Je crois que j'ai toujours de la compote dans mon sac, on a qu'à trouver le moyen de leur en donner. Peut-être qu'ils seront trop accaparés par de la nourriture ou juste assez occupés pour nous permettre de les semer. » Je souris, et acquiesce du chef. Le plan est simple et me plaît. Après une légère réflexion, je m'exprime enfin. « Le mieux je pense, c'est le balancer ouvert là où on est ou encore plus loin devant pour nous laisser la possibilité de passer et sortir. Avec un peu de chance, ça les occupera assez pour qu'on puisse se faufiler derrière eux. D'ailleurs, je pense que c'est le moment de se débarrasser de toute nourriture inutile. Je vais jeter un truc qui pue tellement que ça devrait leur plaire. »

Je récupère le flacon en question dans mon sac, et, comme pour montrer l'exemple, je le jette au loin contre un mur près de la sortie, à demi-ouvert. Alina suit mon exemple. Je me remet ensuite en garde, toujours veillant à ce que ma lame ne coupe aucune source de lumière. Brusquement, le feu s’éteint. Oswin vient de donner un coup de pied dedans, sage choix. Ils arrivent, et nous avons assez de lumière pour faire face. Je crois savoir que le feu leur fait peur, et dans un espace aussi clos, ce serait vraiment dangereux. Peut-être qu'au contraire, il faudrait faire cramer quelque chose devant la grotte pour les empêcher de nous suivre non ? J'ai deux couvertures, je peux en sacrifier une. J'annonce l'idée qui vient de germer dans mon esprit, dans un murmure faible, mais froid. « On devrait les coincer dans la grotte avec du feu à la sortie. C'est ça ou courir loin et vite, avec le risque de se faire rattraper. ». Puis prise pas une impulsion de dernière minute, je sors ma gourde et mouille la tache de sang d'Hugo copieusement puis remue le tout du pied pour que le sang se réhydrate un minimum. Consciente d'agir dans l'urgence, je ne sais pas si cela sera très utile
mais maintenant, c'est fait.
Ensuite, suivant les instructions d'Oswin, je me colle à la paroi, mes sacs sur les épaules, une des couverture déjà sortie. Katana dans une main, canne entre les omoplates, je plante ma rapière dans mon sac. Je me colle à la paroi de glace, le froid s'instille. En attendant, mon souffle se calme de plus en plus. J'ai enfin réussi à transformer la peur en force. Je me ramasse, prête à bondir s'il le faut. Et doucement, je ne fais que silence. J'attends. Les pas résonnent de plus en plus. Je ferme les yeux. Me prépare. JE VEUX VIVRE !


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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeSam 14 Déc - 19:00

Les ours s'avancent. Leurs pas résonnant à travers toute la grotte. Les jeunes filles doivent garder leur sang froid. Pourtant, il s'écoule une, deux voir trois minutes avant que celles-ci ne se cachent contre une des paroi de l'entrée. Que va t-il se passer ? Des millions de téléspectateurs retiennent leur souffle.

Les ours n'ont cessés d'avancer, de manière pataude mais déterminée. L'odeur des jeunes filles les attirent, leur donne envie de sang. Alors qu'ils se rapprochent doucement de leurs proie, une odeur arrive à leur narines, de quoi leur faire pousser un rugissement et ralentir leur cadence. Quelques secondes de gagné pendant qu'une autre odeur de compote attire également leur sens mais sans plus. Un ours commence alors à courir et se jette sur une flaque de sang tandis qu'un autre le rejoint,  tout deux tentant désespérément de lécher l'hémoglobine restante. Juste à ce moment la, Trishteh Yeleen se colle à la paroi avec un léger train de retard.  Le temps pour le troisième ours de pousser un rugissement et de se jeter droit sur les jeunes filles, jetant une griffe au hasard et blessant   la tribut du 11. Pas de chance. Il va falloir agir vite à présent... surtout si l'une d'entre elles est déjà blessée...






Précisions:


Dernière édition par Jake Felden le Lun 16 Déc - 17:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeDim 15 Déc - 22:39


La peur - Oswina et Trishteh.
'Keep you chin up, someday there will be happiness again.'


Le pas lourd et le souffle rauque des ours se rapprochent de plus en plus. Voilà quelques secondes à peine que Trishteh a jeté son flacon et que la substance ressemblant à de la compote s'est répandue sur le sol parmi les bouts de verre et que Oswin a éteint le feu avant de m'avoir saisi fermement le poignet et plaquée contre la paroi de la grotte. Nous ne voyons plus rien, je me réhabitue tant bien que mal au froid ambiant qui avait remplacé feu la chaleur du feu. Ils ne sont plus très loin désormais, je peux sentir la présence tout près de nous et entre apercevoir leurs silhouettes grâce au mince filet de lumière traversant la grotte. Je serre la main de Oswin et retiens ma respiration. Mon coeur bat à tout rompre et j'ai l'impression que ma tête suit la cadence. Leur souffle m'arrive en pleine figure. C'est alors que retentit un cri horrible et étouffé. Les larmes me montent aux yeux et je me mords les lèvres afin de ne pas pleurer. En cet instant, je ne pense qu'à fuir comme une petite fille, tout en tenant ma mère par la main, la faisant courir à mes côtés. Et je sais que ce n'est pas la personne qui me tient la main qui a été blessée. Trishteh a dû être attaquée. D'un côté, je me sentirai coupable de la laisser là mais que puis-je faire pour elle ? Que pouvons-nous pour elle ? Nous y voyons à peine et un combat nous mènerait à une mort certaine. Après ce qu'elle m'a raconté, j'éprouve beaucoup de compassion pour elle mais je ne veux pas que maman soit blessée. Je veux sortir d'ici. Je veux qu'on sorte d'ici.

Je reprends alors ma respiration. Maman me serre la main en retour et je devine qu'elle est tout aussi paniquée que moi. C'est alors qu'on me tire vers le dehors, dans le froid glacial. J'espère qu'aucun autre ours ne nous attends là où nous allons. Et je me demande si c'est bien de laisser notre alliée dans cette grotte qui pourrait tout aussi bien être sa tombe. Nous ne tardons pas à atteindre l'extérieur. C'est alors qu'elle me dit :

« Reste ici avec les sacs, je retourne l'aider. Cherche les allumettes, on risque d'avoir peu de temps. »

J'ai à peine le temps d'acquiescer que la voilà repartie en enfer. Pourvu qu'elle ressorte saine et sauve, elle ne peut pas mourir. Elle ne peut pas me laisser. Je finis par m'écrouler par terre et je cherche frénétiquement dans le sac de mon amie, tremblant de tout mon corps, peinant à me contrôler. Je finis par trouver ce que je cherche. Si j'ai bien compris, ce sera à moi d'allumer le feu quand elles ressortiront – car oui elles vont s'en sortir. Je me mets alors à prier de tout mon coeur de réussir mon coup du premier coup. Ou alors, dans le pire des cas, je pourrais donner la boite directement à Oswin pour qu'elle l'allume elle-même. Dans mon état normal, c'est déjà difficile de me servir d'une allumette et je doute de réussir à me contrôler.

Je tente de me calmer et me remets sur mes deux pieds, postée à l'entrée de l'antre des ours, les attendant. Je ne distingue aucun bruit. Les secondes me paraissent des heures et je n'en peux plus d'attendre. J'ai besoin qu'elles ressortent maintenant. J'ai besoin que Oswin ressorte. Si je me retrouve toute seule dans ce milieu hostile, comment survivrais-je ? Que ferais-je ? Je pense avoir assez de victuailles pour tenir encore un ou deux jours mais mentalement je ne serais plus rien. Je ne peux pas être seule dans cette arène. Je me ferais dévorée dès la première occasion par un des trois grands méchants loups encore en vie. Ou peut-être le lion et la tigresse du Six. Ils m'avaient semblé gentils dans l'ascenseur après la cérémonie d'ouverture. Cependant, je sais que les gens changent dans l'arène. L'instinct de survie, l'envie de vivre surpasse tout. Les gens ne laissent pas place aux sentiments. Ils ne se soucient que d'eux, parfois de leur compagnon de District. J'ai un petit rire nerveux en imaginant les citoyens du Capitole réagir à mon amitié avec Oswin. Ils doivent se demander de quelle manière cela va finir car il est clair que nous ne ressortirons jamais d'ici. Moi, en tout cas, je ne la tuerai pas. C'est mon amie, peu importe où nous sommes. Je ne peux pas. Parce qu'elle a pris soin de moi sans même me connaître, que nous nous sommes épaulées depuis le premier jour. Que j'ai besoin d'elle. Qu'elle lui ressemble trop. Qu'elle a ses cheveux blonds. Qu'elle a cet air gentil et si naturel. Qu'elle semble vraiment se faire du souci pour moi, tout comme elle.

Maman, ressors s'il-te-plaît.


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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeLun 16 Déc - 8:26





















 ❝ Oswinateh, le 9, le 10 et le 11 ❞
~On se fait un steak d'ours ou on reste végétariennes ?~




Un cri retentit dans la grotte. Mes paupières se ferment une seconde tandis que me tête se tourne. Quand je les ouvre à nouveau, je découvre l'ombre énorme de la bête non loin de Trishteh. Mon corps se glaça. Je sentais la main d'Alina serrer la mienne très fort. Elle se mit à courir et je passai devant elle, la tirant rapidement vers la sortie. Dehors, je m'arrête devant l'entrée de la grotte et me tourne vers elle.

"-Cherche les allumettes, on risque d'avoir peu de temps."

Trishteh. On ne peut pas la laisser là-dedans. N'est-ce pas ? C'est ce sang qui coule dans mes veines qui fait de moi un être vivant. Le tiens ne coule plus vraiment, non ? Cela fait longtemps que les fleuves de ton corps sont secs. Mais le sien est bien là, pulsant à deux cent à l'heure et s'étalant sûrement sur la glace. On peut la sauver, une vie qui peut se battre encore un peu. Cette vie me tuera peut-être, qui sait, cela ne m'étonnerait pas. Peut-être vois-je ça comme un devoir, non je ne pense pas. Je crois que j'ai peur. Très peur. Mais la rage est plus forte que tout et ce cri que j'ai entendu ne m'a pas laissée indifférente. Comment réagissez-vous quand quelque chose vous paraît tellement familier mais vous effraie tant à la fois ? J'ai eu un sentiment, comme un coup de poignard dans le coeur. Je ne le comprends pas, ce sentiment mais je le ressens plus fort que tout l'amour que j'ai pu posséder dans ma vie. Et j'ai mal.

Mon souffle reprend son rythme normal lorsque la silhouette de la fille du Onze devient forme humaine et sort de la grotte. Je me tourne vers Alina. Elle tremble, rapidement j'attrape l'allumette. Une flamme tremblante en jaillit et je la protège des vents avant qu'elle ne s'éteigne. Puis je la fais tomber dans ce qui dans un instant deviendra un bûcher. Le feu a dû mal à partir, je sors précipitamment de mon sac la bière et en verse quelques gouttes. Il rugit mais part pour de bon le long de l'entrée de cette grotte. Ce n'est pas le plus magnifique des feux mais peut-être cela retiendra les ours un ou deux instants. Je range la bière dans mon sac, glisse ma hache dans mon dos puis je souffle simplement.

"- Courrez."

La course commence, trois tributs en fuite vers un autre endroit mortel. Merci beaucoup les juges, nous sommes flattées de l'attention que vous nous portez.



© Code de Phoenix O'Connell pour Never-Utopia


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Dernière édition par Oswin Jeaper le Ven 20 Déc - 19:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh Keep you chin up, someday there will be happiness again * Oswinateh I_icon_minitimeVen 20 Déc - 18:32




Keep your chin up, someday, there will be happiness again.

Oswinateh
 
J'ai juste eu le temps de me caler contre le mur derrière mes deux coéquipières mais mon épaule gauche dépasse. Il s’est retourné. Ses petits yeux méchants se sont rétrécis, et brillent d’une lueur rouge mauvaise. Mon instinct de survie prend le dessus sur tout le reste, même sur la chose étrange que je sens couler sur mon épaule : je jette la couverture sur la tête de l’ours, et j’enchaîne avec un coup de taille vers son ventre avec mon katana. Porté à une seule main, il n’est peut-être pas efficace, mais c’est mieux que rien. Puis je fonce, parce que ma vie en dépend. Ils n’ont pas l’air d’aller vite, et avec mes veines remplies non plus de sang mais d’adrénaline pure, je me sens pousser des ailes. J’arrive vite à la sortie, qui un instant m’éblouit. Oswin et Alina sont là, comme si elles m’attendaient. Tiens, je ne les avais même pas vus décoller…

La couverture a été utilisée. À des fins qui me font grincer des dents. La bile est acide dans ma bouche. Il me reste quand même une réserve de couverture, et je sors la première que je trouve – une chauffante je crois. Je la balance par terre, Oswin y verse un liquide qui sent plutôt fort et Alina y jette une allumette. La pression relâchée, je fixe le feu un moment.

La douleur. Lancinante, froide.
J'ai retenu de justesse un cri en plaquant la paume contre ma bouche, retenant larmes et sanglots de la même manière. Quand l'envie de crier passe, je place la main sur la blessure, me mordant les lèvres pour retenir un gémissement. Je ne respire plus, je halète, crispée et tendue à l'extrême. Le silence est dur à garder. Je suis presque obligée de retenir ma respiration pour éviter qu'elle ne soit hachée. Pourquoi cela ? Je ne sais pas. Pas envie qu’on m’entende dans cet état que je n’ai jamais connu. La douleur physique à ce point m’est totalement étrangère. Je risque un regard vers la blessure. Si elle n’est pas large, elle est profonde. Et saigne. Moi qui me pensais si solide a un haut-le-cœur et je détourne le regard, appuyant encore plus fort sur la plaie. Si j’avais voulu, j’aurais pu plonger les doigts dedans…

Combien de temps cette épaule me lancera ? Combien jusqu’à que la douleur se calme ? Jusqu’à ce que je puisse respirer normalement à nouveau ? Pourquoi je n’ai pas senti la douleur plutôt ? L’adrénaline sûrement. Le temps que l’information monte au cerveau.  Maintenant, elle est omniprésente. Presque à sa place, comme si elle voulait rattraper le temps perdu. Ce n’est plus de l’adrénaline pure qui coule dans mes veines, mais de la douleur à l’état le plus brutal.

Je m’oblige à prendre une grande goulée d’air. Dix secondes, maximum, se sont écoulés depuis ma sortie de la grotte. Dix secondes de doute et de souffrance. Les dix première, et elles ont un goût de revenez-y.
« On devrait y aller non ? »

Sans attendre de réponse je commence à marcher, le plus vite possible. L'avantage, c'est que c'est à l'épaule que la griffe m'a touchée et déchiré la peau comme du papier à peine ralenti par la manche de ma veste, pas à la jambe. Courir ne me pose aucun souci. À part quand il faut bouger un peu les bras.
Ce faisant, j’essaye de découper tant bien que mal deux bandes de tissus dans une de mes deux couvertures restantes. Une que j’utilise pour nouer sur ma plaie, serrant au maximum. Je me mords la lèvre et retiens de nouveau un cri. Mais cette fois-ci, la larme coule d’elle-même et va s’écraser sur le sol. Elle fait, à mes oreilles, plus de bruit qu’un coup de tonnerre. Je finis par un nœud à l’arrache, un bout de la bande de tissus dans ma bouche, l’autre qui attache. La seconde, je m’en sers de collier pour immobiliser au mieux mon bras. Le pire, c’est quand il faut le passer dedans. Là, une nouvelle larme coule, accompagnée cette fois-ci d’un sanglot étranglé.

On ne remarque jamais assez que nos deux mains nous sont utiles de la même manière. Si jamais je m’en sors vivante, si jamais cette douleur prend fin autrement qu’en ne ressentant plus rien, si jamais je guéris, si jamais je reprends le contrôle de mon bras gauche… si jamais. Je n’ai pas envie de mourir.
À quoi ça m’a mené la survie jusque-là ? Je souffre le martyre, à buter sur des cailloux. J’ai tué deux personnes. Une est morte de ma faute. Est-ce que je suis toujours la même personne, la même Trishteh qu’a rencontré Seed, il y a maintenant deux ans ? La sœur de Paul ?
Je ne m’avais pas convaincue à un moment de ma vie que je les vengerais ? Cette promesse remonte à la surface et dans mon nuage de douleur et de doute, j’y vois enfin clair. Je veux vivre. A la corne, je trouverai quelque chose pour me soulager, ou quelqu’un m’en enverra. Peut-être pas Ulyss ni Hadrian, mais pourquoi pas cette Angel Del Nero qui m’avait envoyé de la nourriture dès le premier jour ?

Il ne manquait plus qu’il pleuve et la scène était digne d’une scène romantique d’un de ces films qui passaient à la télé après les Jeux. Quand je n’avais pas la foi de bouger et changer de chaîne. A cette pensée, je rigole un petit coup,  réfléchissant à tous ces Capitoliens qui n’étaient pas au courant de ma tempête intérieure. Ils ne devaient lire que la souffrance sur mon visage. Maintenant, après mon rire et avec le sourire qui s’affichait sur mes lèvres, ils devaient me prendre pour une démente.
Je souris au ciel gris et au soleil. Pendant un instant, j’oublie où je suis, qu’est-ce que j’y fais. Ce que je ressens. Mon épaule ne me lance plus, mon estomac est plein, ma respiration calme et le rythme cardiaque aussi.
Et même si ça ne va pas durer longtemps, je retrouve quelque chose que je n’avais pas senti il y a longtemps. L’espoir.

Et puis on arrive à la Corne d’Abondance.

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