C’était la dernière soirée au Capitole, on venait de terminer les interviews, et demain, nous serons larguer dans l’arène. Notre situation actuelle pouvait être résumée en ces quelques mots, mais qui étaient pourtant si lourd de signification. Dernière fois que je me retrouvais dans cette chambre, dernière fois que je mangerai aussi bien, dernière fois que je dormirai dans un bon lit… et peut-être dernière soirée tout simplement au sein de la civilisation de Panem. A moins d’en revenir vainqueur, ce dont je compte bien m’acquitter. Contrairement aux jours précédents où l’excitation régnait en moi à l’idée d’y aller, j’étais étrangement calme. Aucun tremblement, aucune impatience, j’étais très calme. Mais comme on dit c’était le calme avant la tempête.

Je m’étais isolé dans ma chambre pour être tranquille et me reposer quelques peu, voulant être au mieux de ma forme demain. Mais j’avais une dernière chose amusante à faire avant : notre petite réunion avec Sham. Elle nous avait ordonné de l’attendre dans le salon, je savais qu’elle était folle de rage, et j’allais m’amuser lorsqu’on allait se retrouver face à face. Je pense qu’Ashe allait autant s’amuser que moi sur ce coup là. J’avais hâte qu’elle arrive, et si jamais elle nous disait quelque chose, je pourrai enfin lui rétorquer toutes les choses dont je pense d’elle depuis que nous sommes arrivés au Capitole.

Décidant d’aller l’attendre en dehors d’ici, je quittais ma chambre pour aller au salon, attrapant une pomme au passage. Je m’arrêtais tout de même dans l’embrassure de l’entrée, m’adossant au montant et croquant dans ma pomme. Il y avait déjà quelqu’un ici, c’était Ashe. Je décidais de rester là où j’étais, mangeant tranquillement ma pomme tandis qu’elle regardait la télé. C’était une rediffusion des interviews qui venaient d’avoir lieu. Rien d’extraordinaire en somme, mais je restais tout de même là, à l’observer. Pas la rediffusion, mais Ashe. Je repensais au pacte qu’on avait passé sous l’effet de l’alcool l’autre jour. Je me demande toujours si c’était une bonne idée d’avoir fait ça… mais une chose était certaine, je l’honorerai, je ne la toucherais pas jusqu’à la fin… du moins je ne lui ferai pas de mal jusqu’à ce qu’on ne soit plus que nous deux. Si on y arrive. J’en suis persuadé… on y arrivera…

Lorsque j’eu fini ma pomme, je me détachais du mur et retournais dans la cuisine, balançant le trognon dans la poubelle au passage. Je me hissais sur le bar et attendais patiemment l’arrivée de Sham… mais qu’est-ce qu’elle foutait ? Elle en prenait du temps.

– Elle n’a pas l’air si pressée que ça de nous passer un savon… Murmurais-je pour moi-même.

Je remarquais alors seulement à ce moment là que j’étais encore en tenue d’interview. J’étais tellement obnubilé par l’envie de rabaisser Sham quand elle allait nous rejoindre que j’avais oublié de l’enlever. Je me dirigeais donc vers ma chambre pour me changer… lorsque je m’arrêtais devant la porte. Et puis non, finalement, j’allais la garder encore un petit peu. Rien que pour voir encore un peu plus la rage sur le visage de Sham lorsqu’elle me verrait bien en face d’elle. Douce vengeance, quand tu nous tiens…

– Come on, come on, where you are… Chantonnais-je pour moi-même en retournant vers la cuisine.

Toujours aucun signe d’Ashe, mais je n’allais pas tarder à la voir, dé que Sham allait arriver. C’est alors que j’entendis le bruit de l’ascenseur qui montait… ho que j’allais rigoler. J’allais me mettre devant les portes, où je rejoignais Ashe et lorsque celles-ci s’ouvrirent, mon équipière fut la première à faire un pas vers notre styliste détestée.

– Alors Mademoiselle la poète, tu as passé une bonne soirée ?

Je ne pus m’empêcher de sourire à cette parole, j’enchainais d’ailleurs immédiatement, enfonçant le clou un peu plus loin.

– Bien sur qu’elle a passé une bonne soirée, elle a dut être ravie de voir les belles tenues qu’on possède, elle devait être fière d’être nos styliste attitré.

J’avais dis cela d’un ton doucereux, avant d’afficher un sourire sarcastique envers Sham. Je levais légèrement les bras ensuite pour qu’elle puisse bien observer les tenues qu’on possédait. Ha que j’adorais cette situation, je m’amusais comme un petit fou.