♣ Nombre de message : 806 ♣ Date d'inscription : 18/02/2012
Sujet: La Moisson des 16e Hunger Games. Dim 7 Juil - 20:43
C’est l’effervescence sur la grande place devant l’hôtel de ville. Depuis l’aurore, l’équipe technique se presse d’installer tout le matériel. Le maire et un responsable de la télévision sont en pleine discussion pour régler les derniers détails et aboient régulièrement des ordres à leurs subalternes. Il est bientôt 14 heures et tout n’est pas encore parfait. L’estrade est montée et le mentor du district ne devrait pas tarder à arriver. D’ailleurs les enfants ont déjà commencé à se faire recenser et la place se remplit rapidement. Le chef des pacificateurs vient se plaindre du manque d’effectif ; le maire grogne que c’est chaque année la même chose mais affecte tout de même trois des membres de son équipe à l’aide des forces de l’ordre. L’accompagnatrice sort de l’hôtel de ville dans son costume coloré et manque de se casser la cheville en se prenant le talon dans un des nombreux câbles qui courent sur le sol. Elle apostrophe la première personne qu’elle voit pour se plaindre de tout ce qui ne va pas dans ce fichu district ; elle un peu stressée la pauvre, c’est un rôle important que le sien. Le responsable de l’équipe technique lance le dernier test. Les divers écrans grésillent un instant avant de s’allumer. D’un signe du pouce, les différents membres de son équipe indiquent que tout fonctionne parfaitement. Seule l’ingénieure son a un problème mais elle le résout rapidement avant d’assurer que tout est OK. Le mot se passe rapidement et le maire et l’accompagnatrice gagnent la place qui leur est attribuée en attendant l’heure fatidique. Les rangs des enfants éligibles sont presque pleins, les filles d’un côté et les garçons de l’autre, les plus jeunes devant et les plus âgés derrière, comme chaque année. Il ne manque plus qu’un ou deux retardataires. L’accompagnatrice trépigne d’impatience pendant que le maire relis une énième fois le discours qu’il va présenter. C’est à peu de chose près le même que l’année dernière et personne ne va vraiment l’écouter, mais ça lui donne une contenance. L’aiguille des minutes retourne à son point de départ sur le cercle de l’horloge pour indiquer à toute la population réunie qu’il est 14 heures, l’heure de commencer la moisson des 16èmes Jeux de la Faim. L’accompagnateur se lève et fait claquer ses talons sur l’estrade pour arriver devant le micro. Il le tapote pour vérifier qu’il fonctionne puis lance d’une voix claire avec un grand sourire le signal du départ de la moisson :
« Joyeux Hunger Games à tous et puisse le sort vous être favorable. »
[HJ] Je vous rappelle que la Moisson est obligatoire pour les tributs; notée tout du moins. C'est un rp libre, libre a vous donc de poster comme bon vous semble. Vous pouvez bien sur vous arrangez entre vous pour vous retrouver. Vous avez une semaine pour poster votre avant-moisson, soit jusqu'au Week-end prochain. Nous passerons ensuite a la deuxième partie de la Moisson qui sera le tirage au sort des tributs. Si l'un de vous souhaite se porter volontaire pour cette Edition, merci de vous manifester en l'ajoutant en spoiler dans l'avant moisson ou en m'envoyant un MP si vous souhaitez le garder secret. Bon jeu et Happy Hunger Games !
Maya Burnleather
+ District Dix +
♣ Nombre de message : 192 ♣ Date d'inscription : 16/05/2012 ♣ Age réel : 30
Sujet: Re: La Moisson des 16e Hunger Games. Lun 8 Juil - 17:03
« Maya ! Maya ! C’est pas le moment de jouer à cache-cache, la moisson commence dans une heure ! »
La voix d’Arry me réveille. La première chose à laquelle je pense ? Sa mort imminente ; il vient de couper un rêve magnifique. J’étais une princesse dans un pays en guerre –mais pas une princesse nunuche, attention, princesse c’était juste mon titre- et j’étais capable de créer des flammes bleues sublimes avec les mains et les pieds –avoir ce pouvoir serait tellement génial-. Mon père était mort en provoquant une guerre civile –toujours archi pas-doué le paternel- car aucun de mes deux abrutis de frères ne voulait laisser le trône à l’autre. Et juste avant que mon ami me tire de ce doux songe, je partais pour la capitale afin de battre ces débiles et prendre le pouvoir par la force. Il m’a donc empêché de tabasser Luke et Kuzon alors que j’adore ça. En plus, avec la maîtrise du feu, ça doit être encore plus grisant.
« Je suis là ! » je crie avec un fort mépris dans le ton.
Je baille, m’étire à fond et quitte précautionneusement mon hamac suspendu pour poser mes pieds nus sur l’écorce juste en dessous. Quatre mètres plus bas, je vois Arry qui tourne la tête dans toutes les directions avant d’avoir l’illumination et de lever les yeux. Je m’assied sur ma branche et balance mes pieds dans le vide, pour bien montrer à mon ami que je ne suis pas encore décidée à descendre.
« Et bien miss, on se planque dans les arbres pour ne pas faire son devoir ? - Ecrase, je grogne. J’avais enfin la paix et il fallait que tu viennes me chercher des poux. - Si tu ne donnes pas signe de vie dans le quart d’heure qui vient, je crains que notre bien-aimé maire ne clamse d’une crise cardiaque. - Invitez-moi à son enterrement. - Allez Maya ! La moisson sera triste si notre soleil à tous n’y participe pas. - Tu sais bien que je ne marche pas à la flatterie. - C’est bien le problème avec toi, tu ne marches à rien ! Comment je fais pour te faire descendre moi, hein ? - Tu pourrais amener le maire. Rien qu’en le voyant, j’aurais immédiatement envie de venir lui foutre deux trois pains dans la face. »
J’entends mon ami soupirer. Il sait que je vais finir par descendre, mais il joue le jeu jusqu’au bout, comme moi. Il tente la dernière et unique raison qui me fait apprécier un tant soit peu ce jour :
« Tu ne veux pas savoir quels seront tes tributs ? Braillards ou courageux ? - C’est bon, j’arrive. »
Je souris espièglement puis désescalade l’arbre à toute allure. Après de rapides embrassades, Arry et moi nous dirigeons vers le village, où nous attend sans doute Sue et ses nouvelle lubies d’habillement, sur lesquels nous plaisantons d’ailleurs abondamment durant tout le chemin.
A peine ai-je franchis le seuil de ma maison qu’elle est déjà sur moi. Elle me réprimande gentiment, insiste sur l’utilité des calendriers pour se remémorer les dates importantes, puis me tire à la salle de bain. J’en sors une demi-heure plus tard, plus propre qu’un sous neuf, mes ongles soigneusement récurés, mes cheveux cascadant savamment sur mes épaules, dans une robe rouge bordeaux conçue et cousue par mon amie. Heureusement qu’elle a pensé à mon confort cette année. La jupe est ample et tombe juste sous les genoux et les manches courtes me laissent les épaules dénudée. La seule fioriture est la large ceinture noire. Ce n’est pas affreux, mais je me demande quand même quand est-ce que Sue comprendra que les robes ne sont pas pour moi… Aussi pratique qu’un scaphandre et donnant une impression de fragilité intenable.
« Maquillage ? »
Je regarde la palette que me montre mon amie sans pouvoir retenir une moue dégoûtée.
« Allez, pour une fois qu’on est à l’heure ! - Oui, justement, ne soyons pas en retard. »
Hors de question que je laisse quiconque, fût-ce ma meilleure et seule amie, me poser du fard ou du mascara. Les vêtements et les cheveux, c’est largement assez –voire trop- à mon goût. Sue me fait ses yeux de chien battu, mais je tiens bon. A côté de nous, Arry pouffe silencieusement. Elle finit par renoncer, et remballe son maquillage.
Je crois que c’est la première fois que j’arrive avant quatorze heures à la moisson. Je ne suis pas vraiment en avance, le parterre est déjà noir de gamins sur leur trente-et-un qui attendent le verdict l’angoisse au ventre, mais l’hôte coloré n’a pas encore lancé la fumeuse phrase d’ouverture. Le maire pousse un tel soupir de soulagement en me voyant arriver que je doute qu’il ait échappé à quiconque sur la grande place. J’espère bien le tuer un jour. ; une petite frasque, une crise cardiaque et le tour est joué ! Je quitte mes amis qui vont prendre place tout autour de l’esplanade tandis que je rejoins l’estrade. Je dédaigne le siège à mon attention, comme chaque année, et reste donc debout tout en me préparant mentalement à ne pas écouter les discours stupides des différents protagonistes.
Errol F. E. F-Wicklow
+ District Quatre +
♣ Nombre de message : 548 ♣ Date d'inscription : 21/10/2012 ♣ Age réel : 98
Sujet: Re: La Moisson des 16e Hunger Games. Sam 13 Juil - 13:41
Je me lève tôt en ce jour spécial qu'est la Moisson. C'est le deuxième jour de l'année où je suis obligée d'être bien apprêtée et la plus jolie possible. J'ai lavé mes cheveux la veille afin de ne pas perdre de temps comme ils sont longs et épais. Je prends toutefois un nouveau bain, froid, pour que ma peau soit la plus propre possible et qu'elle ne sente pas trop le purin. Je saisis le savon que mon père a acheté il y a quelques mois. Nous faisons notre possible pour économiser ce genre de produits afin de ne pas avoir à en racheter tous les mois. Je fais attention de ne pas oublier mes ongles sous lesquels un peu de terre est restée. J'étais allée cueillir des pissenlits hier soir.
Une fois sortie du bain et bien séchée, j'enfile la jolie robe blanche que mon père m'a offerte il y a deux ans pour ma première Moisson. Puis j'entreprends de démêler ma tignasse. Je dois me dépêcher car je dois aller chez la voisine pour qu'elle me fasse ma coiffure et c'est mieux si mes cheveux sont bien démêlés. Maman ne peut pas le faire et Papa ne sait tout simplement pas le faire. Du coup, tous les ans à la même période, je dois me rendre chez notre voisine. Je l'aime bien. C'est une petite vieille femme, veuve, très aimable qui embauchait ma mère quand elle travaillait encore. Je dois dire qu'elle est comme une grand mère pour moi et c'est un véritable plaisir d'aller chez elle.
Quand je sors de notre petite maison, les chemins sont encore déserts. Ce qui est normal vu que le soleil se lève à peine. Sur le chemin, je remarque une fleur de trèfle que je ramasse afin d'en manger les pétales sucrés. Nous sommes assez loin du centre ville pour que la maison de la voisine soit à une trentaine de minutes de marche. Je tente de me dépêcher, je ne dois pas être en retard, Papa aurait des problèmes. En marchant, je profite de la douce brise sur mon visage, du chant des oiseaux et des cocorico stridents de la centaine de coqs qui retentissent au loin. Le District Dix est spécialisé dans le bétail mais certaines personnes élèvent aussi de la volaille dont ils revendent la viande ou les œufs au marché. Je crois que je n'ai mangé d'œuf et ça fait longtemps que je n'ai pas eu de morceau de viande à me mettre sous la dent, c'est bien trop cher. Mais je ne me plains pas, j'adore la salade de pissenlits. Alors que je mets le dernier pétale de trèfle sous ma dent, je finis par arriver chez Mamie Tartine, comme je l'appelle.
Mamie Tartine a beau être vieille, elle a toujours une très bonne ouïe. Si bien que je n'ai même pas à frapper à la porte qu'elle est déjà là à l'ouvrir. Je me demande comment elle fait. Il n'y a pas un seul caillou dans la cour, rien qui ne pourrait trahir ma présence mais elle m'entend tout le temps quand je viens lui rendre visite. Je remarque qu'elle est déjà prête à se rendre à la grand-place et que son visage est rayonnant alors qu'elle me tapote la tête pour me saluer. J'entre dans sa petite maison qui est un peu moins misérable que la nôtre mais qui est loin du grand confort dont jouissent les habitants du centre ville. Je m'assois sur l'une des deux chaises de la pièce principale et elle commence aussitôt à me démêler les cheveux. J'ai beau l'avoir déjà fait, ils ont eu le temps de s'emmêler sur le chemin ; c'est l'inconvénient d'avoir les cheveux longs et épais.
Mamie Tartine est bien silencieuse, comme tous les ans ce jour-là. Je ne comprends pas trop pourquoi, c'est assez excitant comme journée, non ? Cette année, mon nom est inscrit douze fois je crois, je dois prendre des tesserae pour mes parents et moi. Je voulais en prendre pour Mamie Tartine la première année mais elle m'a strictement défendue de le faire. Je sens ses mains s'activer dans plusieurs mouvements techniques que je ne comprendrais sûrement jamais tant c'est compliqué pour moi. Cette année, elle me fait une couronne de tresses avec les cheveux qui sont le plus devant puis ramènent le reste en une autre jolie tresse. Je me sens comme une princesse quand je me découvre dans le vieux miroir de sa salle-de-bains. Puis, elle me prend par la main et me ramène à la pièce à vivre. Elle se dirige vers sa commode et en sort une barre chocolatée qu'elle me tend avant de dire :
« Tiens, je l'ai achetée pour toi ma petite Alina. »
Je la saisis et ne peux m'empêcher de pleurer car je connais la valeur de ce cadeau. J'espère qu'elle ne s'est pas trop privée pour me l'offrir. Elle me prend dans ses bras et me frotte le dos afin de me consoler. J'aime vraiment beaucoup Mamie Tartine. Je l'ouvre tout doucement et avec application (pour ne pas déchirer le papier que je compte garder en souvenir) et prend deux carrés : un pour Mamie Tartine et un pour moi. Nous le grignotons toutes les deux à la table dont le bois commence à pourrir un peu. Il me semble que c'est son mari qui l'avait fabriquée lui-même voilà quelques années, avant les Jours Sombres ? Nous sommes bientôt rejointes par mon père puis nous nous mettons en chemin pour la grand-place, nous avons quand même une bonne heure de marche, voire même une heure et demie ou deux heures comme Mamie Tartine ne peut pas marcher vite. Je ne sais pas pourquoi elle ne veut pas que Papa la porte. Et, encore une fois, il ne faut pas être en retard.
À cette heure-ci, tout le monde commence à se rendre à la grand-place vu que c'est une obligation. Mais nous ne parlons à personne. D'ailleurs, personne ne se parle. Tout le monde est toujours triste le jour de la Moisson. Je ne les blâme pas, je n'ai moi même pas très envie de parler.
Arrivés à la grand-place, Mamie Tartine et mon père partent alors que je dois aller, comme toutes les filles âgées de douze à dix-huit ans, vers le coin qui nous est réservé. Je gémis quand le Pacificateur me prend une goutte de sang à l'aide de son appareil et appuie mon doigt en face d'une case où est écrit mon nom. Puis je me place à l'endroit prévu pour les jeunes filles de quatorze ans qui est plutôt près de la scène : nous sommes placées, tout comme les garçons, selon nos âges, les plus jeunes sont tout devant.
Le temps me paraît long quand la Moisson commence enfin officiellement. Je reconnais le maire et notre seule gagnante mais je ne reconnais pas notre hôte. Cela doit être sa première année. Je trouve ça bien, il est très beau et ça nous change du vieux crouton à la crinière turquoise que nous avions avant. Il se présente et dit s'appeler Keegan Hale avant de prononcer la très célèbre phrase (que personne n'applaudit) :
« Joyeux Hunger Games à tous ! Et puisse le sort vous êtes favorable. »
Dernière édition par Alina F. Levens le Mar 16 Juil - 18:59, édité 1 fois
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Sujet: Re: La Moisson des 16e Hunger Games. Lun 15 Juil - 10:23
Nous y sommes, c'est le grand jour, le jour J, le moment M, l'instant T ... Je suis dans l'hôtel de ville du district dont je suis hôte : le dix. Dans peu de temps j'irais tirer les noms des deux prochains tributs du dix, une fille et un garçon. Deux innocents qui devront se transformer en machine à tuer pour survive dans une arène comptent vingt-deux autres gamins de douze à dix-huit ans. Et là, les deux enfants du dix devront combattre l'un contre l'autre peu importe qu'il soit frère et sœur, meilleurs amis, cousins ou autre. Il n'y aura qu'un seul vainqueur ! Un seul des vingt-quatre gamins seulement rêvera la lumière du jour... Il rentrera chez lui, dans son district où, chaque habitant aura des cadeaux quotidiennement pendant un an jusqu'à ce qu'un nouveau vainqueur soit élu. Et comme si ce n'était pas assez horrible comme ça, le gagnant se rendra dans chaque district et, fera un discours devant tout le district pour les familles des deux tributs morts de ce district qu'il à probablement tuer de ses propres mains. C'est cruel tout ça non ? Attendez j'ai mieux ! Les tributs que je vais tirer au sort n'ont pas la chance de recevoir un entraînement contrairement à la majorité des enfants des districts un, deux et quatre. C'est fou comme le président à le sens de l'égalité ! Les jeunes des districts périphérique comme le dix ne sont pas méchants ! Ce ne sont pas des criminels ! Non, juste des esclaves du Capitol ! Ils travaillent pratiquement tous depuis leurs dix ans dans des conditions douteuses pour le plaisir de la capital !
Si je défend autant les habitants du district dix c'est parce que je suis originaire de ce dernier ! Je suis né à quelques pas de Ià où je me situe, j'ai sûrement des frères et sœur ici, une famille ! Mais, je l'ignore ... Ma mère m'a abandonné quand j'étais encore un gamin ... J'aurai voulu rester ici ! Si je n'étais pas mort de faim ou de maladie dont mes parents n'avez pas les moyens de me guérie, je me serais entraîné et porter volontaire à l'âge de dix huit ans pour sauver un de ses jeunes ... Mais, je ne peux pas ... Je suis à présent un capitolien ! En revanche, je peux aider les tributs en rendant agréable leurs derniers jours avant l'arène, en les aidant à trouver des sponsors, à se tenir... Seulement, je suis aussi la personne qui désigne les deux tributs ... J'ai assez peur qu'ils m'en veuillent ! Mais, je tente de ne pas trop y penser !
Je me place sur l'estrade, reste là sans bouger et attend. Le maire lance le film, je dis ce que j'ai à dire puis, je m'avance près des énormes boules en verres pour tirer les noms. La première chose que je dois tirer est la tribut femelle. J'énonce mon intention : "Tout d'abord, les demoiselles !" Mon ton et détendu, calme et, je plonge ma main parmi les papiers. Je remue ma main, tourne un peu et, attrape un des papiers blanc. Quelle genre de demoiselle partira cette fois ci ? Une petite pimbêche incapable ? Une fille pauvre qui s'occupe elle même de sa famille ? Une orpheline qui élève c'est frère et sœur ? Une sauvage qui vit dans une vieille maison et mange des souris ? Je déroule le papier et lit à haute voix. "Alina Levens !" Je montre à tous le papier et attend que la demoiselle vienne. Après quelques instants, je la vois s'approcher. Elle est blond et à un physique banale. Elle s'avance vers l'estrade et, après lui avoir lancer un regard compatissant je me dirige vers la deuxième sphère. Je mélange, je tourne et je pioche. Je lit à haute voix : "Aaron Stanis!" Il s'avance vers l'estrade et je dit au public.
"Voilà la sentence est tombé ! Voici les tributs pour la 16ieme édition des Hunger games ! "
Errol F. E. F-Wicklow
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Sujet: Re: La Moisson des 16e Hunger Games. Dim 21 Juil - 0:35
I don't understand
Avant de tirer les noms, nous devons d'abord regarder le film qui raconte les Jours Sombres, la guerre, comme le Capitole a assouvi les Districts et détruit le Treize en guise d'exemple. Malgré ce que j'apprends à l'école, ce film ne me fait pas penser à mes cours, il me fait penser à Maman. Je me rappelle de façon distincte comment sa mâchoire se fermait. Je sens encore sa poigne se resserrer sur ma main. Je revois les larmes couler le long de ses joues sans que je ne comprenne vraiment pourquoi. Je crois que mon père et elle ont perdu famille entière pendant les Jours Sombres et qu'ils se sont reconstruits ensemble. Mais on ne me l'a pas expliqué avant mes huit ans (je crois). Après tout, comment, en tant que bambin candide, peut-on comprendre des choses si importantes ? Si j'ai bien compris, c'est aussi pendant les Jours Sombres que Mamie Tartine a perdu son mari.
Mais, pourquoi y a-t-il eu tant de haine ? Pourquoi les Districts se sont rebellés du jour au lendemain contre le Capitole ? Je ne comprends pas. Maman ne me l'a jamais expliqué et on enseigne pas ça à l'école. J'en viens d'ailleurs parfois à me demander à quoi sert l'école même si j'aime étudier. Je veux dire, nous sommes tous destinés à nous occuper du bétail, peu importe nos capacités intellectuelles. Alors pourquoi ? Autant ne pas perdre de temps et nous faire travailler le plus tôt possible, non ? Enfin, certains quittent l'école pour travailler. Comme Aïlys. Néanmoins, à quoi ça va nous servir, à nous les habitants du Dix, le district du bétail, à savoir toutes ses choses sur Panem et sur les sciences ? Encore, je veux bien croire que savoir lire soit indispensable, mais le théorème de Pythagore, sérieusement ? Surtout si l'Histoire de Panem n'est pas assez complète et qu'on nous répète toujours inlassablement la même chose. Je me demande à quoi ressemblera ce cours dans plusieurs années. Si seulement Maman pouvait être là plus souvent pour répondre à toutes mes questions. Des questions que ne veulent entendre ni mon père ni Mamie Tartine.
Durant mon enfance, j'ai toujours été proche de ma mère. Je lui ressemblais beaucoup. J'avais hérité de ses longs cheveux blonds et de son nez. Par contre, les yeux bleus me viennent de mon père. Quand j'étais petite, je passais le clair de mon temps avec ma mère, elle était un peu ma meilleure amie. La personne que j'aimais le plus au monde. Et, quand j'ai commencé à aller à l'école, quand elle a jugé que j'étais assez grande, elle a disparu, complètement disparu. Pourtant, elle me disait tout le temps de me faire des amis à l'école mais j'ai toujours eu du mal et elle a désapprouvé le seul ami que j'ai jamais eu car il vivait comme un hors-la-loi. Elle a fini par baisser les bras et me laisser faire mais je sais que je la déçois, aujourd'hui encore.
Alors que je suis perdue quelque part entre mes pensées et les souvenirs de ma mère. J'entends mon nom assez clairement. Et la voix me ramène dans à la réalité. Elle résonne dans ma tête alors que tout le monde se retourne vers moi. Je ne comprends pas. Je ne sais plus où je suis. Je ne sais pas ce qu'on attend de moi. Ai-je gagné un prix ? Me rappelle-t-on à l'ordre comme le fait souvent la maîtresse à l'école quand je me perds dans mes pensées comme présentement ? Tout s'entrechoque dans ma tête. Mon cœur s'affole et j'entends chacun de ses battements tant le silence règne sur la grand-place. Mes mains deviennent moites et je sens la sueur couler le long de mon échine. Mes jambes se mettent à trembler et je crains de m'effondrer si je fais le moindre mouvement. Je suis au bord des larmes et je sens les regards s'alourdir sur moi. Je suis complètement désorientée.
Je suis toujours dans tous mes états quand un homme dans sa combinaison blanche vient me tirer de mon rang. Je sais que c'est un homme à cause de la force de son emprise sur mon bras. Je manque de tomber mais il me tient fermement. Me voilà escortée aux côté s de Keegan Hale. Je tremble encore sur la scène. Je suis intimidée par tous ses yeux sur moi et surtout par les caméras et la présence de cet homme du Capitole que je ne connais pas. Je me demande ce que peuvent bien penser tous ces gens qui me regardent. Je me demande s'ils sont contents ou au contraire en colère que je sois sur cette scène. Néanmoins, il y a quelque chose qui m'intrigue d'autant plus. Le regard que m'a lancé Keegan avant de plonger sa main dans l'autre bocal en verre contenant des petits papiers. Et je ne comprends toujours pas ce qu'on attend de moi quand il pioche un autre bulletin.
Je retrouve plus ou moins mes esprits lorsqu'il annonce que la sentence (comment ça « sentence » ? Ce n'est pas positif de venir sur cette grande estrade ?) est tombée et que Marron Satanis (si j'ai bien entendu ce qu'il a dit entre mon cœur qui tambourinait, complètement paniqué, et mes tympans aussi qui s'étaient mis à vibrer) et moi sommes les tributs pour la seizième édition des Jeux de la Faim. Jeux de la Faim … Jeux de la Faim … Mais oui, ces fameux Jeux qui ont lieu chaque année ! Ces mêmes Jeux pour lesquels la Moisson en elle-même existe. La Moisson pour laquelle j'ai enfilé ma jolie robe blanche et pour laquelle Mamie Tartine m'a coiffée ! Coiffure qui a été un peu endommagée, c'est dommage. Je vais participer à des Jeux, quelle chance ! Pas vrai ?
Puis, on m'invite (en me poussant un peu) à rentrer dans l'hôtel de ville où Marron et moi sommes dispatchés dans deux salles différentes. On me dit que ceux qui souhaitent me parler vont venir. Je me demande qui pourra bien venir. Je cligne des yeux et, je ne rêve pas, Maman est là ! Cela fait tellement longtemps que je ne l'ai pas vue. J'affiche un immense sourire et, tandis que je cours vers le sofa où elle est assise, elle disparaît. Je m'assois sur le sofa et prend ma tête entre mes mains. Je commence à basculer d'avant en arrière, à me masser le crâne et ruiner encore plus la coiffure que m'a gentiment fait Mamie Tartine. Les larmes commencent à monter quand j'entends la porte s'ouvrir. Je reprends aussitôt mes esprits et découvre mon père.
Il vient s'asseoir tranquillement à mes côtés, les mains délicatement posées sur ses cuisses. Je baisse les yeux et m'apprête à être grondée. De longues secondes passent sans qu'il ne dise rien puis je vois ses doigts se crisper. Il s'éclaircit la voix, ce qui me fait instantanément relever la tête et je remarque ses yeux rouges et bouffis (que lui est-il arrivé ?) et il finit par dire :
« Tu sais Alina, je sais que j'ai été un mauvais père. Et je ne veux pas que tu crois que je ne t'ai jamais aimée. Crois-moi, je t'aime. Cependant, la mort de ta mère a été dure à encaisser et j'ai toujours bien du mal à me rendre compte de son décès. J'ai l'impression qu'elle est encore là, avec nous. En plus, tu lui ressembles tellement, tu es comme sa réincarnation. Tu me faisais tellement penser à elle que j'ai préféré me laisser submerger par le travail pour m'aider à oublier et réussir à te regarder sans avoir envie de pleurer. Et maintenant que je te perds, j'ai l'impression de ne plus avoir de raison de vivre et je prends conscience des erreurs que j'ai pu faire. Je suis désolé, vraiment, et j'espère que tu arriveras à me pardonner. Et je veux aussi que tu aies ça, c'est un collier qui a appartenu à ta mère, elle voulait que tu l'aies si cela devait arriver (le collier est tout simple, une légère chaîne en or avec un pendentif en fer en forme de cœur).
- Mais Papa, je t'aime. »
Et il se met à pleurer en continuant à se confondre d'excuses et à me dire qu'il m'aime plus que tout. C'est assez troublant de voir son père pleurer. J'avoue ne pas tout saisir. Comment ça « la mort » de Maman ? Elle ne s'était pas tout simplement évaporée ? Et comment ça il avait tout fait pour m'éviter ? Je recommence à paniquer mais je reste sur Terre car mon père finit par me plaquer fort contre lui. Je sens ses larmes tomber sur mes épaules nues, et je suis toujours troublée par tant d'émoi. On finit par me le retirer car « le temps est écoulé » et je lui fais un dernier signe alors qu'il disparaît derrière la porte.
La personne suivante à entrer dans la pièce est Mamie Tartine. Sa coiffure et sa robe rose pâle toujours impeccables malgré le léger vent et la poussière. Elle défait mes tresses et m'en refait une plus simple puis s'exclame :
« C'est mieux que tu sois à ton avantage quand même. Ma petite Alina, tu vas tellement me manquer. Heureusement, je suis vieille, je vais probablement te rejoindre bientôt. Je voulais que tu saches que tu as toujours été pour moi la petite fille que je n'ai jamais eue et que je considérais ta mère comme ma propre fille. Je suis si malheureuse vu que tes chances de gagner sont si maigres. J'avoue toutefois être soulagée car tu vas enfin pouvoir rejoindre ta mère. J'imagine qu'elle doit être fâchée que tu arrives auprès d'elle aussi tôt et pour une telle raison. J'aurais préféré que tu aies une vie plus longue et plus heureuse et j'aurais donné ma propre vie pour que tu puisses vivre. Mais je suis impuissante face à ça. Je prierai pour toi chaque jour. J'espère que tu ne m'oublieras jamais. »
Je suis effrayée pour de bon maintenant mais je parviens à articuler :
« Merci Mamie Tartine, merci d'avoir toujours été là pour moi. Vous avez été pour moi une personne réellement importante. Je vous adore.
- Ah ma pauvre petite Alina, tu dois être terrorisée. Je suis désolée, désolée. »
Elle doit partir à son tour et laisser la place à quelqu'un d'autre. Je me demande ce que signifie tout ce qu'elle a pu me dire. Elle a parlé de moi comme si j'allais mourir, n'est-ce pas étrange ? Je ne comprends pas. Mais je n'ai pas le temps de réfléchir, ils font entrer une nouvelle personne. Jude.
« Alina, je n'ai pas beaucoup de temps mais je tenais quand même à venir te dire au revoir. Je suis désolée pour tout. Les brimades à l'école et de t'avoir ignorée si longtemps. J'espère que tu pourras avoir un beau costume de vache pour ton défilé. Je voulais aussi que tu saches qu'il y a au moins eu une personne à t'apprécier à l'école : moi. »
Je suis touchée par ses paroles mais je n'ai pas le temps de lui répondre qu'ils font entrer Aïlys. Une fille que je considère plus ou moins comme ma seule amie. Je me souviens des quelques trucs que nous avons échangé quelques mois plus tôt. Je lui ai appris quelques notions de botanique et, elle, en échange, a tenté de m'apprendre à manier un couteau et comment me camoufler.
« Alina, ne m'oublie jamais. Je penserai fort à toi et je prierai aussi. Au revoir. »
Et la voilà sortie elle aussi. Je n'ai toujours pas le temps de réfléchir. On me traîne dans les couloirs de la mairie et on me pousse dans une voiture. C'est là que je remarque que Marron est assis à côté de moi. Les vitres sont teintées donc on y voit pas grand chose mais je distingue tout de même les traces évidentes des larmes sur son visage. Je me demande pourquoi on en fait tout un drame. Je me mets à repenser aux mots de Jude et suis touchée qu'elle se soit souvenue de cette fameuse histoire de costumes de vaches. Et enfin Aïlys, elle a vraiment été une amie ses dernières semaines et je suis contente qu'elle soit venue me parler.
Ce que m'ont dit mon père et de Mamie Tartine m'ont vraiment retournée. Je ne suis pas sûre de saisir et surtout de me souvenir de tout ce qu'ils m'ont dit tant leurs mots se sont bousculés alors que j'étais encore perdue. On aurait vraiment dit des adieux et ça me perturbe vraiment. Pourquoi rejoindrais-je ma mère ? Où est-elle ? Est-elle vraiment morte ? J'essaye cependant de rester sur Terre car, à mon grand désarroi, je ne suis pas seule.
Quand je descends, je suis prise dans une mer. L'endroit, que je reconnais être à la gare, est bondé. Tout se précipite. Je ne sais pas ce qu'on demande, je ne sais pas qui me filme, qui me photographie. Je suis prise au piège dans une mer de gens (si on peut dire ça comme ça). Et le tumulte ne s'arrête que lorsque le train finit par démarrer. Et je ne sais pas où nous nous rendons mais j'ai l'étrange sentiment que ça ne présage rien de bon. Et je ne comprends toujours pas.
♣ Nombre de message : 192 ♣ Date d'inscription : 16/05/2012 ♣ Age réel : 30
Sujet: Re: La Moisson des 16e Hunger Games. Lun 22 Juil - 16:10
Toujours les mêmes discours. Toujours les mêmes mots. Toujours les mêmes sourires dégouttant de mièvrerie, les mêmes yeux apeurés tournées vers les sphères renfermant les papiers. Toujours les mêmes simagrées. Toujours les mêmes attitudes. Il y en a qui aiment la monotonie, il y en a qui la trouve tranquille, sereine, rassurante, il y en a qui se complaisent dans l’habitude et je ne fais pas partie de ceux-là. Je n’en fais partie et je ne les comprends pas. Ils sont lâches, veules, inutiles, rampants. Je déteste les choses qui recommencent continuellement. Ce sont des lignes brisées que je veux, pas des cercles. Pas ces gens rébarbatifs qui s’enlisent dans le conformisme. Quand est-ce que ces gens bougeront ? Quand est-ce que le disque sera enfin rayé ? Quand est-ce qu’on me dispensera de participer à cette cérémonie absurde, à la fin ?!
Et le maire cause. Et la voix-off cause. Et l’hôte cause. Passez à la suite bon sang ! Enchaînez sur la seule chose qui change d’une année sur l’autre ! Tirez-moi au sort les deux tributs qu’on en finisse une bonne fois pour cette année et qu’on aille se gaver de sucrerie dans le train ! M’en voilà réduite à chercher Arry du regard pour faire un concours de mimiques étranges dans le but d’occuper un peu le temps. Je suis parfaitement consciente du fait que tout le monde peut remarquer mes lèvres se tordre, mes joues se gonfler et mes sourcils se balader dans tous les sens mais je n’en ai rien à cirer. Si tous ces procaryotes ont quelque chose à redire sur mon comportement qu’ils viennent me le dire en face ; je me ferais un plaisir de leur expliquer ma façon de penser.
Enfin, l’hôte daigne se mouvoir jusqu’à la sphère en verre des filles. Enfin, il daigne tirer un papier. Et enfin, il daigne nous faire partager le nom de la demoiselle qui va m’accompagner au Capitole.
« Alina Levens. »
Je tique. Est-ce que je n’ai pas déjà entendu ce nom quelque part ? Je ne sais pas… Je confonds peut-être. Qui qu’elle soit, la gamine n’est pas très réactive. De longue secondes et un pacificateur sont nécessaires pour la faire sortir de son rang. C’est une blonde, pas très épaisse, l’air totalement hagard. Je ne peux retenir un soupir. J’ai tiré le gros lot cette année. Une attardée qui sait à peine comme elle s’appelle. Enfin, c’est mieux que la miss Meyer de l’année dernière, qui pensait avoir une chance de revenir vivante et qui me l’a fanfaronné pendant tout le séjour. Ça avait été bien sympa de la voir mourir celle-là, surtout qu’elle a été achevé par la sanguinaire bouchère du Neuf. La demoiselle de cette année ne va sans doute pas m’apporter autant de plaisir dans sa déchéance. Elle va même probablement mourir toute seule comme une grande, en essayant de caresser une mutation génétique. En tout cas, elle a bien la tête de l’emploi.
« Aaron Stanis. »
Je détourne les yeux de mademoiselle trisomique pour jauger mon autre tribut. Ouais… vue sa tête d’adolescent sans jugeote qui se la joue, je pense que ça ne va pas se passer avec celui-là non plus. Je risque même d’être tentée de lui décrocher le crâne de la nuque. Heureusement qu’il a l’air un peu plus concerné par son sort de sa copine blonde, parce que ça aurait été le pire je crois.
On remballe tout, les tributs se dirigent vers l’hôtel de ville pour les adieux, et moi je quitte également l’estrade. J’échange quelques plaisanteries avec Arry et Sue, puis je fonce chez moi pour me changer sans regret et rassembler quelques affaires. Le strict minimum. Juste mes papiers en fait. Etant donné que tout le nécessaire et plus m’attend dans la résidence des tributs, je n’ai pas besoin de me charger inutilement. J’aime voyager léger.
Si je pouvais me délester d’un hôte fastidieux, d’une gamine à l’ouest et d’un ado mal dans sa peau, ce serait vraiment le pied.