Physique - Caractère

Grand, une silhouette athlétique, plutôt musclé et vraiment bien bâti. Voilà Aidan. Ses cheveux sont de jais et aussi sombre que son regard. Parfois, on pourrait presque croire qu’il est froid et distant, d’ailleurs les gens qui ne le connaisse pas le prenne vraiment pour quelqu’un d’étrange. D’autant plus qu’il ne parle pas.
Parfois, ces cheveux sont long, sa barbe mal rasé. D’autres, ces cheveux sont plus courts et pas un poil n’apparait sur sa peau. Et parfois, c’est un mélange des deux. De toute façon, il s’en fiche un peu… Il laisse pousser et quand il en a marre, il coupe le tout.
Même s’il est obligé à vivre au Capitole depuis qu’il a perdu la parole, il ne sait absolument pas attribué leur look et habitudes. Il reste sobre avec des habilles simples et détestent toutes leurs dentelles et couleurs. A la rigueur le seul truc qu’il s’offrait s’il le pouvait, se serait un tatouage.

Niveau caractère et bien… Et bien. C’est compliqué. Beaucoup de personne sont incapable de décrypter se qu’il pense, et il ne peut pas s’exprimer par la parole. Mais on fond, c’est une vraie boule de feu prête à exploser à n’importe quel moment. Il suffirait juste d’appuyer sur le bouton déclencheur. Il est plein d’idées, pleins d’envie, de courage, de détermination, de tristesse, de rage, de vengeance… Sauf qu’il ne peut pas le dire. C’est tout.

Et surtout, c’est un homme avec un grand cœur, prêt à aider son prochain, et à ouvrir son cœur à ceux qui le mérite. A ce sujet, il n’a toujours pas trouvé la femme de sa vie, il aimerait bien, mais il est persuadé que le fait qu’il soit désormais muet soit un obstacle à une relation amoureuse.

Histoire

« Trop souvent, on demande le silence, on recherche le calme, on dit que ça fait bien. Trop souvent, on coupe la parole, on n’écoute pas l’autre ou on lui demande méchamment de se taire. Trop souvent. Avant aussi, j’avais des moments comme ça. Avant il m’arrivait de couper la parole, de ne pas écouter les autres, de leur demander de fermer la bouche, de leur dire que j’ai besoin de calme. De silence.
Aujourd’hui, je n’ai plus vraiment le choix. Parce qu’à force de demander aux autres de se taire, c’est à moi qu’on a cloué le bec. Le silence, je l’aimais bien avant, aujourd’hui, je n’ai plus que cela. Avant je trouvais ça difficile de ne pas pouvoir parler quand on me demandait de me taire. Aujourd’hui, je me rends compte que ça n’avait rien de difficile, s’était même un jeu d’enfant.
La difficulté aujourd’hui, c’est de vouloir parler, non pas pour raconter des conneries, mais plutôt pour dire tout ce qu’on a sur le cœur, de pouvoir simplement dire ‘Bonjour’ à quelqu’un… C’est ça la difficulté. Désirer parler mais être réduit au silence jusqu’à la fin de sa vie.

Je ne vais pas vous raconter mon histoire, encore moins vous la conter. Je serais même incapable de vous imiter les voix des différents intervenants et les bruits qui peuvent intervenir… En revanche, je peux vous l’écrire. Je peux joindre des lettres, aligner des mots, former des phrases, donner naissance à des chapitres… Donner vie à mon histoire.

Je m’appelle Aidan Ziyad Haynes. Aidan, c’est le prénom que ma mère, Edna a décidé de me donné à ma naissance il y a de ça 25 ans. Ziyad, c’est le prénom que portait mon paternel. Lui, je ne l’ai connu que très peu. Un matin, il ne s’est tout simplement pas levé de son lit pour aller travailler. Une bête pneumonie. Mais il faut dire que le charbon et toute la saleté polluant notre air n’aider en rien. Je devais avoir cinq ans quand c’est arrivé. Et en réalité, je ne comprenais absolument pas ce qui ce passé. Pour moi, il allait se relever un jour ou l’autre, un sourire parfait aux lèvres en me proposant de l’accompagner jusqu’à l’entrée de la mine. Sauf que les années sont passées, et bizarrement, il n’est jamais revenu.
Alors, c’est moi qui ai endossé le rôle d’homme de la maison. Je faisais de mon mieux pour rester fort devant maman et surtout devant ma petite soeur. Il leur fallait un exemple, il leur fallait de l’espoir. Et je crois qu’au font, c’est pour ça que je suis né. Pour être acteur de toute cette histoire. Je n’ai jamais voulu être un simple pion du Capitole se laissant guider tel un pantin. Jamais. Et mon rôle d’acteur a commencé en travaillant jours et nuits pour ma famille.

Puis les années ont encore défilé. Je gagnais en âge, en maturité, en idéologie. Pas une seule fois mon nom n’est sorti lors du tirage des Hunger Games. Une chance. Même si au fond ça me faisait bien trop de peine de ne jamais voir revenir ceux et celle qui étaient tiré au sort.
Puis il est venu le temps pour moi de travailler à la mine, de faire comme la quasi-totalité des hommes du village, aider à la production du charbon. Notre seule ressource. Aider à la production de ce putain de charbon qui allait finir entre les mains de ce putain de Capitole pour nous laisser encore et encore crever de faim.

Et la même scène c’est répété. L’hiver est tombé, et ma mère se faisait de plus en plus fragile. La maladie la emporté à son tour. Et je me suis alors demandé si s’était le sort qui était destiné à notre famille ? Partir l’un après l’autre, dominé par la maladie trop faible pour lutter face à la mort. Si s’était le cas, alors je serais prêt à être le prochain faisait tout pour qu’il n’arrive rien à la dernière de la famille Haynes.
Mais je me doute bien que vous vous en fichez de tout cela… Non, vous, ce que vous voulez savoir, c’est pourquoi je suis comme ça aujourd’hui ? Qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour être condamné à vie au silence… Et surtout, qu’est-ce qui me maintien encore en vie après cela.

C’est vrai que quant on m’a réduit au silence, s’emparer de mon organe, j’ai un moment songé à réduire le reste de mon être en bouilli. A faire dont de mon corps au vide en sautant du dernière étage du plus haut des immeubles que je pourrais trouver ou bien simplement en me passant une corde autour du coup. Et puis je me suis dit que ça serait trop simple, que ça ne ferait que rendre service au Capitole. Un pion de plus ou de moins, qu’est-ce qu’ils ont en à faire ?
Alors qu’un serviteur-muet, ruminant dans son coin, conservant des écrits et observant tout ce qui se passe au Capitole, c’est bien plus intéressant et excitant à jouer. Je crois qu’en réalité, la seule chose qui m’a permis de ne pas mettre fin à mes jours suite à cela, c’est le désir de vengeance. L’envie de poursuivre et de leur prouver que même avec une langue en moins, je suis toujours là, bien déterminé à haïr le Capitole. Mais… Pourquoi ?

Et bien si le sort à était plus ou moins favorable avec moi, il n’a pas été très clément avec ma petite sœur, Zara. Pour ces 15 ans, son nom a été tiré.
On m’a arraché la seule famille qui me restait. J’étais fou de rage et de tristesse. Fou au point de m’en prendre à des Pacificateurs, de mettre le feu à la baraque. Complètement fou et aveuglé par la douleur. Alors, comme si ça ne suffisait pas… Comme si ma douleur n’était pas assez vive. Comme si mon cœur n’était pas assez endolori. On m’a privé de la parole, des cris et des injures. Comme si m’arrachait ma sœur ne suffisait pas, on m’a arraché la langue.
Je n’avais plus le droit de crier haut et fort à quel point j’avais mal. J’en étais même totalement incapable. Réduit au silence à vie. Pour toujours. Jusqu’à la fin des temps.

Comme si… Comme si la parole allait m’empêcher d’existe. Oui cela fait de moi un être à part. Mais il y a tant de manières différentes de communiquer. Tant de manières autres que la voix pour haïr le monde. Tant de manières pour dire « Bonjour », tant de manière pour dire « Je t’aime. »

Il m’arrive parfois de faire des rêves ou je retrouve l’usage de la parole. Et quant je me réveille je me surprends à espérer que cela soit vrai. Je crois que c’est mon rêve le plus fou… Je rêve d’une vie impossible et je suis dans l’incapacité de vivre mes rêves. Alors… je vis. Simplement. Je vis à travers un regard, un sourire, un signe de main. Je vis. »