A. Charlotte O'Connor ஜ Qui suis-je ?

**Invité** Invité

O'Connor Alizée

Date de naissance et âge : 6 Janvier, 13 ans
District / Capitole : District 8
Situation familiale : Désormais fille unique (sœur aînée tuée dans les Jeux)
Métier (si adulte): //
Groupe (Tribut etc...): Population
Avatar : Ellie Darcey Alden

Physique & Caractère

(en 8 lignes minimum)

Réponse ici

Histoire

Qui suis-je, mais qui suis-je donc ?

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« Charlotte O'Connor. »
Ce nom, accueilli par un silence de mort, par un long frisson commun à toute la foule. L’écho de cet appel, accompagné du bruit de pas de la concernée, traversant le mur compact du peuple du District 8. Montant sur l'estrade. Rejoignant celle qui a pioché son nom. Pioché. Il lui a suffit de plonger la main dans une piscine de petits papiers pour condamner ma sœur. Je n'avais que trois ans quand c'est arrivé, mais on m'en a assez parlé. Et puis, c'est le genre de chose qui vous traumatise.
Il y a dix ans, déjà. Lors de la cinquième édition des Jeux.
« Griffith Sharps. »
Je me souviens encore de sa voix nasillarde, presque joyeuse. Comme si elle était fière d'envoyer deux enfants dans une arène où ils se feront tuer, certainement, rapidement.
Le deuxième tribut s'avançait alors à son tour vers l'estrade. Il devait avoir quatorze ou quinze ans.
Ma sœur n'en avait que treize lorsqu'elle a rejoint l'arène. Ma mère l'avait supplié de ne pas prendre de tesserae, mais elle n'en avait fait qu'à sa tête. Pour notre protection.
Charlotte, tout le monde l'aimait. Elle était toujours heureuse, même quand nous mourions de faim. Toujours à apporter son aide à tout le monde. C'était le genre de personne qui détestait voir les gens souffrir. Elle n'aurait pas dû y aller.
Je n'avais que trois ans, je ne m'en rendais pas vraiment compte. Mais plus j'y repense, plus je me sens mal.
Elle est morte dans l'arène le sixième jour. C'était déjà un exploit qu'elle ait survécu jusque là. Quant au second tribut, il a gagné. Ma mère l'a détesté depuis. Elle aurait sûrement préféré voir sa fille chérie, sa fille préférée, rentrer à la maison.
Moi, je m'appelais Alizée à l'époque. Quand ma sœur est morte, ma mère a commencé à délirer. Elle a commencé à m'appeler Charlotte. A me prendre pour ma sœur. Du coup, j'ai commencé à le croire, moi aussi. En fait, aujourd'hui, je ne sais plus vraiment qui je suis. Charlotte ou Alizée ? Presque plus personne ne m'appelle par mon ancien prénom. Presque plus personne ne se souvient que je ne me suis pas toujours appelée comme ça. Ou alors, ils ne veulent pas blesser ma mère, et lui font croire que je suis bien sa fille aînée, celle qui est morte dans l'arène.
Et mon père, dans tout ça, me direz-vous ? Il a disparu. Comme ça. Je crois qu'il a essayé de s'échapper du District, mais ça fait tellement longtemps que je ne suis plus très sûre.

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Je me suis toujours demandé pourquoi cette période de ma vie est resté aussi claire, dans ma tête. Pourquoi je ne l'ai pas oubliée, comme la plupart des moments de mon enfance. Je cherche encore la réponse à cette question.
Je me souviens que le matin du cinquième jours des Jeux, une équipe de télévision du Capitole est venue dans notre maison. Ils ont interrogés ma mère, en me laissant dans une pièce à part. Ça a duré longtemps, et toute seule, le temps semblait tourner au ralenti. Puis les caméramans sont venus dans ma chambre, où on m'avait installée avec l'interdiction de sortir. Ils m'ont posés toutes sortes de questions.
« Comment t'appelles-tu, petite ? »
« Je m'appelle Alizée ! »
« C'est joli, ça, Alizée. Et quel âge as-tu ? »
« J'ai trois ans... »
Et ils ont continué à me poser des questions banales comme celles-ci -Tu es bonne à l'école ? Comment s'appelle ta meilleure amie ? Quel est le travail de ta maman ?- pendant dix bonnes minutes, avant d'entamer le sujet qui les intéressait vraiment :
« Et comment as-tu réagis, Alizée, lorsque ta sœur a été appelée ? »
« J'étais contente pour elle ! Parce-qu'elle va passer à la télévision, et qu'après elle va revenir riche ! » Je m'étais tus un instant, puis j'avais repris : « Vous savez pourquoi maman a pleuré ? »
Le monsieur qui me posait les question m'avait regardé tristement -je me souviendrais toujours de ce regard- avant de me répondre :
« Tu sais, Alizée, les gens qui sont dans l'arène sont là-bas pour s'entre-tuer. C'est déjà une chance que ta sœur ait survécu jusque là... »
Un long silence s'en était suivit. Puis j'étais partie en pleurant, à la recherche de ma mère. Et je ne sais pas comment je m'étais retrouvée dehors, sous un arbre à près du grillage, à sangloter.
Ma petite jupe blanche, que ma mère m'avait mis en apprenant l'arrivée des gens de la télévision chez nous, était déchirée, tachée. Je m'en était fait un mouchoirs, et elle était également mouillée de larmes. Et alors que je me calmait tout juste, j'avais entendu quelqu'un chanter. J'avais suivi le son de la voix, et j'étais arrivée chez une vieille dame, qui était assise sur une chaise devant sa maison, et qui serrait un dessin contre son cœur. Quand elle m'a vu, elle s'est arrêté de chanter et m'a fait signe d'approcher. J'ai commencé à discuter avec elle, à lui raconter pour l'interview, et les méchants gens qui m'avaient dit que ma sœur allait mourir. Elle m'a dit que je ne devais pas m'en inquiéter, que quand je serais grande, ces Jeux ne seront plus qu'un mauvais souvenir. Elle me montra le dessin, et m'expliqua qu'il avait été fait par sa fille, qui avait été tuée durant les jours sombres, avec son mari. Puis elle m'installa sur ses genoux et se remit à chanter. Et ce simple chant m'aidait à aller mieux. Cette vieille femme me donnait l'amour que ma mère avait toujours donné à Charlotte. Ainsi, je me disais que Charlotte avait sa mère, et que moi j'avais la mienne. Qu'on était quittes.
Le lendemain, à 17h53, ma sœur se faisait tuer.

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En voyant le couteau s'enfoncer dans la gorge de Charlotte, ma mère est devenue toute pâle, et elle s'est évanouie. Moi, je ne pouvais quitter des yeux le sang qui giclait autour du métal, sûrement glacé. J'avais envie de vomir, de pleurer, de hurler, d'aller dans l'arène et de tuer la meurtrière de ma sœur. Tout était devenu flou, autour de moi. Qu'allait-il arriver, maintenant ? Pour la première fois de ma courte vie, je me rendais compte. La cruauté, la brutalité de ces Jeux m'apparaissaient alors comme une évidence. J'en voulais à tout le monde. En y repensant, je me dis qu'à trois ans seulement, je réfléchissais déjà avec beaucoup de maturité. Ou alors, c'est peut-être moi qui réfléchis maintenant à ce que je devais ressentir à ce moment là. A ce que j'aurais dû ressentir.
Sur la place, tout le monde s'était tourné vers nous. Quelques personnes étaient agenouillés auprès de ma mère qui reprenait doucement conscience. Moi, je cherchais quelqu'un dans la foule. Ma « mère ». La vieille femme. Peut-être avait-elle été trop faible pour venir sur la place, et avait-elle regardé les Jeux depuis sa maison ?
Alors, je courais vers chez elle. Je sais qu'un Pacificateur m'a courut après ; j'entendais le bruit de ses bottes martelant le sol, derrière moi. Mais je continuais à courir. J'avais besoin de quelqu'un qui me prendrait dans ses bras, qui me dirait « Tout ira bien, je suis là », qui me consolerait.
Et c'est ce qu'elle fit, la vielle femme, en me voyant arriver chez elle. Elle me prit dans ses bras, me murmura des paroles encourageante. Puis le Pacificateur déboula, essoufflé, m'arracha des bras de la vielle femme en disant que je devais retourner sur la place pour voir la suite des Jeux. Je ne me débattais même pas. J'avais eu le réconfort que j'étais venu chercher. Et ça me suffisait.
De retour près de ma mère, je vis cette dernière en train de sangloter dans les bras d'une femme. Et moi, malgré mes joues et mes yeux rougis, je ne disais rien, je ne pleurais pas. Et je regardais la suite des Jeux calmement, tout en me disant que je pleurerais une fois de retour chez la vieille femme.