The Hunger Games RPG
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Les 60 secondes

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Logan N. Stark
Logan N. Stark
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MessageSujet: Les 60 secondes Les 60 secondes I_icon_minitimeDim 20 Avr - 9:47


C'est enfin le jour J. L'arène de la 17e Edition va enfin pouvoir commencer. Dans quelques minutes, les tributs monteront dans leurs tubes et seront portés jusqu'à leurs plate-formes autour de la Corne d'Abondance. Le président Logan N. Stark quitte les écrans de surveillance des yeux quelques secondes pour jeter un coup d'oeil à sa montre. Il est bientôt 14h. Plus que 2 minutes et 13 secondes. Satisfait, le président se frotte les mains avant de reporter son attention sur les écrans. A gauche, 24 petites télévisions qui filment la salle de préparation des 24 tributs, leur dernier moment avec leurs stylistes. Sur la droite, l'arène. L'équipe technique s'assure que tout est prêt, et il y intérêt que ce le soit. Logan ne tolérerait pas la moindre imperfection.

1 minute et 46 secondes.

Les tributs montent un à un dans leur tube de verre. Logan analyse rapidement la brochette de cette année et essaye de deviner qui sera le prochain vainqueur. Il y a un peu de potentiel cette édition et il lui tarde de voir de quoi sera fait le spectacle. Comme d'habitude, il compte sur les carrières pour mener la danse, mais il sait aussi parfaitement que certaines têtes sont toute aussi intéressante dans les districts périphériques et que cela pourra s'avérer fort intéressant dans l'arène.

53 secondes.


Il y a encore quelques retardataires, ce qui a le don d'agacer Logan. Il faut savoir que cet homme n'est pas forcément très tolérant et qu'il aime qu'on fasse les choses à sa façon. Et surtout, qu'on soit ponctuel.

10 secondes.

Enfin tous les tributs sont dans leur tube et attendent plus ou moins impatiemment d'être envoyé dans l'arène. Cette édition promet d'être exceptionnelle cette année encore. Les Créateurs ont préparé une arène de folie qui plaît bien au Président. Peut être y aura t'il des récompenses et des augmentations ? Qui sait …

0.

Ca y est, les tubes s'élèvent et rapidement les tributs débouchent sur l'arène. Ils doivent être tout éblouï vu la violence du soleil. De l'eau vient leur lécher la plante des pieds. Et bientôt un grand écran s'allume et les 60 secondes débutes. 60 secondes avant que le bain de sang commence. C'est l'une des parties de l'édition que notre Président adore. 60 secondes pour analyser leur nouvel environnement et décider ce qu'ils vont faire. Se battre ? Fuir ? Ils découvrent leurs voisins et la corne d'abondance qui se trouve au centre du cercle formé par les 24 concurrents. Ils ont 60 secondes et après les Jeux pourront commencer.




J'espère que vous arriverez à lire vos noms avec ma magnifique écriture... Si doute il y a n'hésitez pas, j'ai pas pu vraiment faire autrement ...

Petite précision : ce rp se limite aux 60 secondes, le bain de sang est la prochaine étape. Si vous quittez votre stèle ... Et bien vous explosez. Ce rp sera déterminant pour vos sacs. Pour plus d'information sur la zone, lisez le descriptif.


Et votre tenue :

--> Un short en jean : très court sans être indécent, il est pratique pour se déplacer.
Spoiler:

--> Une chemise en flanelle blanche : fragile et mince, d'un blanc éclatant, facilement déchirable.
Spoiler:

--> Une veste sans manches noire : en matière synthétique, pratique, et qui retient la chaleur. On y trouve le symbole du district dans le dos et sur la gauche de la poitrine.
Spoiler:

--> Des chaussures de marche noires : lourdes et résistantes, elles sont parfaites pour marcher mais deviennent importables dès qu'elles prennent l'eau.
Spoiler:

--> Des chaussettes en laine fine blanche : maintiennent bien le pied, et le gardent bien au chaud !
Spoiler:
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Logan Tolinson
Logan Tolinson
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MessageSujet: Re: Les 60 secondes Les 60 secondes I_icon_minitimeDim 20 Avr - 10:38



Puisse le sort m'être favorable


La tension est à son comble aujourd'hui, car si la Cérémonie d'Ouverture des Hungers Games, ou bien la séance devant les Juges, ou encore les Interviews en compagnie de Noah, si ces trois événements mineurs des Jeux sont importants aux yeux des membres du Capitole, ce qui va se dérouler dans quelques minutes l'est d'autant plus. Après tout, qu'est-ce qu'il a de plus excitant que les Soixantes secondes ? Cette courte minute, durant laquelle la tension est à son plus haut niveau, juste avant que le Bain de Sang ne commence. C'est à cet instant que tout se décide pour certains, car les Tributs vont soit foncer sur un sac, soit s'entre-tuer sans perdre plus de temps, ou bien prendre leurs jambes à leurs cous et déguerpir d'ici au plus vite. Le choix pour Logan est déjà fait. Avec Rozen, ils se sont mit d'accord pour partir vers le Nord, une fois que chacun aura prit un sac, mais ce n'est pas tout. Le jeune homme du District Trois sait. Il sait qu'il va lui aussi faire couler le fameux liquide rougeâtre.Après tout, c'est le prix nécessaire pour que elle et lui puissent survivre le plus longtemps possible. Hors de questions que sa camarade et lui-même fassent tonner le funeste canon en premier. Cela, c'est pour les faibles, ceux qui n'ont pas la moindre chance.

Le temps est venu. Logan quitte sa chambre, il quitte sa vie d'avant, pour devenir définitivement celui qu'il a créer tout au long des dernières années. Plus de retour en arrière possible, plus d'autres choix que de combattre pour sa vie, pour ses idéaux. D'un pas à la fois lourd et léger il s'avance dans sa chambre pour la quitter, et ne prend même pas la peine de refermer la porte, à quoi bon ? Ce n'est pas comme s'il allait se faire taper sur les doigts pour si peu, autant se concentrer sur les minutes à venir. Logan est surprit parce qu'il aperçoit en sortant de la pièce, contrairement à ce qu'il pensait, il n'y a pas tant foule que ça. Bien sûr les caméras sont présentes, il ne faudrait pas trop abuser, mais si ce n'est la styliste, le mentor et Rozen, il n'y a personne, pas l'ombre d'un petit rat. Pas plus mal, cela évite de rajouter une couche à la pression et l'ambiance pesante qui domine largement et menace de faire rompre les épaules des candidats.

Pas vraiment le temps de se lancer dans un grand discours d'encouragement, Rozen est traînée de son côté par la styliste, pendant que c'est l'actuel et seul Mentor du Troisième prend en charge Logan, pour le conduire dans la dernière pièce qu'il connaîtra avant d'être catapulté dans la zone de mort que constitue l'arène des Dix-Septième Jeux. Même quand ils ne sont plus que tous les deux, ils n'échangent pas de mots, à quoi bon ? Ce n'est pas comme si le gagnant allait pouvoir sortir Logan de là, du moins pas de cette façon. Son rôle sera de l'aider, lui et la demoiselle en convaincant les Sponsors d'envoyer des cadeaux, mais ça ne sera pas très simple, au contraire malheureusement. Quoi qu'il en soit, une fois sur place, Logan se contente d'un dernier verre d'eau, puis se met en position. Ce n'est plus qu'une question de temps avant que la passerelle ne monte encore et toujours, jusqu'à ce qu'il se retrouve à l'air libre, dans une ronde macabre avec ses ennemis. Ah, une première secousse, c'est un signe. Logan adresse un petit signe de la tête à la personne qui a déjà gagnée, puis ferme les yeux pendant trois secondes. L'ascension prend fin et un tout nouveau décors l'entoure.

Ce n'est plus l'environement calme du Capitole, non. Logan est maintenant sur une bande de sable, près de la Corne d'Abondance et il n'est pas seul. La surprise peut se lire dans les yeux de certains, lui compris, car qui peut s'attendre à une plage, d'apparence paradisiaque, quand on connaît le destin qui attend vingt-trois des jeunes présents ? L'eau est claire, le sable semble être chaud, mais dans une minute, une simple et courte minute, la teinte deviendra différente et la mort commencera son travail, sans se soucier des origines de chacun, mais se contentant de remplir son quotta de décès. Les secondes semblent devenir des éternités, pendant que Logan tente d'observer les alentours. Ils ont décidés d'aller au nord avec Rozen, mais il faudra soit nager, soit avoir de la chance, mais s'il changer d'idée ? Si finalement, il préférait jouer la carte du loup solitaire ? Il sait qu'il va tuer, que ses mains seront sous peu rouge – et pas rouge tomate – alors à quoi bon ? Il ne veut pas exposer la demoiselle à ce qu'il va devenir, pas après le ton rassurant qu'il avait prit dans le train. Elle n'a pas besoin de ça. Il tourne la tête vers la gauche... Est-ce un signe ce qu'il aperçoit ? Non pas un carrière, mais le petit gros du Neuvième, celui dont il parlait à Noah, Nicolas Eatbox. Logan ne sait plus quoi penser, mais il se ressaisit quand il se rend compte qu'il ne reste plus que dix secondes.... Neuf... Huit... Sept... Six... Cinq... Quatre... Trois... Deux... Un.... Puisse le sort lui être favorable.
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Julien Sullivan
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MessageSujet: Re: Les 60 secondes Les 60 secondes I_icon_minitimeDim 20 Avr - 19:25


 ❝L'Arène❞
60 seconds



Voilà le jour tant attendu.
Ce jour auquel je me suis préparé toute ma vie, m’entraînant jours et nuits, sans répits. Et m’y voilà, prêts à être jeté dans l’arène, tel un fauve que l’on relâche, prêt à tuer tout ce qui se mettra en travers de ma route vers la victoire. Car oui. Ce sera mon édition.
Je tourne en rond dans ma salle de préparation, réfléchissant à ma stratégie, mes alliés, mes ennemis. Parfois je m’arrête un instant, regarde le sol, serre les poings. Il m’arrive même de regretter d’être venu. Surement la pensée de Bailey. Et si je viens à mourir… aurais-je vraiment dû ?
Non non. Je ne dois pas penser à ça. Je suis là pour les Jeux, rien d’autre. Un bip sonore se fait entendre, et des pacificateurs rentrent, une boîte dans leurs bras. Qu’est ce qu’elle peut bien contenir ? Ils la déposent devant moi, puis l’ouvrent. C’est une tenue. Sûrement celle de cette édition.

« Enfile-ça. »

Je les regarde dans les yeux pour leur faire comprendre de sortir, j’ai tout même le droit à un peu d’intimité. Une fois sortis je sors les vêtements et les contemples. Un short en jean assez court, qui devrait m’arriver au dessus du genou je pense, une chemise blanche, fine, légère, surement très fragile. Il y a aussi une paire de chaussettes blanches et de grosses chaussures de marches noires, mais qui ont l’air assez lourdes.
J’enfile le tout et m’aperçoit que j’ai oublié quelque chose dans le fond de la boîte, une veste en matière synthétique sans manches et noire comme la nuit. Je l’enfile à contre cœur, la trouvant de mauvais gout avec le reste de la tenue, et finit par me contempler dans la glace. On dirait un aventurier comme ça, comme dans tous ces films d’explorations et d’aventures. Je remarque aussi que le symbole de mon district se trouve dans mon dos et sur mon poitrail gauche. Je souris en voyant ça, c’est assez original.
Un nouveau bip sonore me fait sursauter. J’aperçois Chléo entrer brusquement, des pacificateurs semblant la suivre pour la retenir. Puis elle s’arrête devant moi, me regarde de haut en bas. Puis son regard change, il devient froid.

« J'ai parlé avec un certain Bailey hier soir. »

Mes mains se mettent à trembler légèrement. Déjà que lors de l’interview elle avait mal pris ma dernière réplique… Alors là… J’ouvre à peine les lèvres qu’elle reprend.

« La moindre des choses aurait été de prévenir, que je sois préparée. »

Je baisse les yeux vers le sol. J’aurais dû lui dire effectivement, mais quelque chose… me bloquait…Je relève les yeux vers elle, le regard dur. Elle plonge son regard dans le miens, sans ciller un instant.

« Tu peux le faire. Cette année c'est un autre Sullivan qui gagnera.

-Ne t’en fais pas. Je pose ma main sur son épaule droite et lui sourit. Je reviendrais vivant, pour l’honneur de la famille et du district.. et pour vous surtout.. »

Elle ne répond pas. Son menton commence à trembler. Il me semble apercevoir ses yeux s’humidifier.

«Veuillez rejoindre vos tubes de lancement. 30 secondes avant le lancement. »

Je reste encore un moment à la fixer. Elle semble se battre contre ses propres émotions. Quelque chose de puissants se déroule en elle. Je me détourne de ma cousine. Me détourne du passé, de tout ce qui m’a crée. Je marche doucement vers le tube. Mais j’ai l’impression que mes jambes sont en plombs, que je peux m’écrouler à chaque instant.

« On est derrière toi. »

Je me fige un instant. Elle parle de Bailey aussi. Ils sont avec moi. Oui.
Je continue et monte sur la plaque sans me retourner, sans adresser un regard à Chléo.
La plaque s’ébranle. Je m’élève. Je quitte ce monde souterrain. Je trouve la lumière. Une larme roule. Une larme s’écrase.

60

J’arrive à l’extérieur, un vent chaud souffle sur moi, je ne vois pas encore très bien, la lumière étant éblouissante. Il me semble entendre le clapotis des vagues, et je sens même de l’eau sur le bas de mes chaussures. Et je comprends lorsque je retrouve la vue. Ce que je vois en premier est la courbe de la corne d’abondance reflétant le soleil, qui lui prône au plus haut dans le soleil et irradiant la zone d’une lumière presque brulante. Au loin j’aperçois des arbres gigantesques, des bandes sable. Mais sous mes pieds se trouve une grand étendue d’eau, turquoise, transparente, on croirait une carte postale. Un sourire me vient aux lèvres en imaginant l’eau devenir pourpre.

30

Je regarde autour de moi et aperçoit les autres tributs, un peu plus loin Annabeth, de l’autre côté Devon, mais je n’arrive pas à voir Ruby. Elle doit sûrement se trouver derrière la corne, notre objectif à moi et mon alliance. Ensuite nous tuerons chaque tribut qui se mettra au travers de notre chemin. Ensuite la victoire. Facile à dire vous me direz.

20

L’heure arrive, à grands pas, mon cœur commence à s’exciter. 20 secondes avant le début. 20 secondes avant la fin.

10

Je suis Julien Sullivan, du District 2, je suis venu pour conquérir, venu pour gagner.

5

Adieu enfance.

4

Adieu passé.

3

Aujourd’hui je pars.
2

Je quitte ce monde.

1

Je m’apprête à m’élancer.

0


@Eques sur Never-Utopia
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Svanhilde R. Clarke
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MessageSujet: Re: Les 60 secondes Les 60 secondes I_icon_minitimeDim 20 Avr - 19:42

Hope River ₰ Les 60 secondes

60 secondes pour vivre ou mourir ▲


Hope finissait de manger son croissant et son chocolat chaud. Aussi, elle bu un grand verre d'eau. D'après tout ce qu'elle avait apprit en regardant les Hunger Games, c'est que l'eau était leur meilleure alliée. On pouvait passer plusieurs jours sans rien manger mais si le corps n'était pas hydrater régulièrement, c'était la mort assurée. Une fois fini, avec Robb et Lucas, elle fut accompagnée jusqu'au toit où les attendait l'hovercraft qui les conduirait jusqu'à l'arène. De loin, elle voyait quelques tributs embarqués escortés par les pacificateurs. Toujours à croire qu'ils pourraient s'enfuir? Ridicule!

Hope monta dans l'hovercraft et fut installée entre Robb et la tribut du Quatre. Une jolie fille du nom de Lélenna Evans. Sadiquement, Hope se mit à penser qui allait la tuer… A moins que ce soit elle même qui allait la tuer. En y repensant, elle se souvint avoir assisté à quelques suicides durant les Hunger Games. Durant les Jeux de son mentor, Lucas Dnierp, par exemple: une certaine Billie s'était empoisonnée. Longtemps, Hope avait regretté ce suicide. Cette fille, aussi belle qu'impitoyable, était une déesse de la guerre et la bagarreuse se demandait souvent qu'est ce qui avait pu passé dans la tête de cette femme aux cheveux blancs pour en arriver là.

Elle revint sur terre quand une Pacificatrice en tablier transparent au dessus de son uniforme s'approcha d'elle avec une longue aiguille reliée à un flocon en lui demandant son bras. Hope tendit son bras gauche et senti la piqure lui entrer dans la peau puis quelque chose de dur rentrer dans son bras. Sous la douleur, elle grinça des dents mais ne cria pas.

Bientôt, l'hovercraft se posa et Hope, ainsi que ses camarades d'infortune, furent évacuer dans un long dédale de couloirs. C'est à ce moment qu'elle perdi Robb de vue. Elle savait que, la prochaine fois, ce serait dans l'arène qu'il se verrait. Elle arriva dans sa cellule de lancement. Une pièce de taille moyenne flambante neuve! Elle était la première et la dernière tribut à l'utiliser…Après les Jeux, cette arène deviendra un musée pour les capitoliens et ceux venant des districts riches pour venir voir l'endroit où leur idole était soit morte ou sortie en vainqueur. Son styliste était là et lui mit dans les bras les vêtements obligatoires pour l'arène. Elle alla se mettre derrière un paravent et se déshabilla pour revêtir ses nouvelles affaires. En sous vêtements, elle regarda ce qu'on lui avait donné. Un short en jeans. Ce qui lui annonça que l'arène devait être un lieu chaud cette année…C'était un fameux contraste avec l'arène de l'année dernière où les tributs mourraient de froid! Le vêtement suivant était une chemise blanche à courtes manches. En la faisant passée sur sa main, elle remarqua la fragilité du vêtement. Parfait! Si comme elle pensait, l'arène allait être un four, elle pourrait déchirer les manches et le bas pour se faire un petit top sexy mais pratique. Elle tomba sur une veste sans manches noire d'un matière semblant faite pour retenir la chaleur. Tout compte fait…L'arène pouvait être chaude comme elle pouvait être glaciale! Entre une arène désert, une arène montagne du nord et maintenant un lieu, encore inconnu, qui allait jouer sur les deux contrastes, on pouvait pas dire que les Créateurs s'étaient foulés! Elle trouva aussi une paire de chaussures de marches qui devaient faire leur poids (et c'était pas qu'une impression) et une paire de chaussettes blanches. Elle passa ses vêtements en vitesse et mit sa veste noire en dernier remontant la fermeture éclair.

Elle prit son souffle et sorti se faisant accueillir par un grand verre d'eau tendu par son styliste, elle prit le verre et le but en entier pendant que Cade prenait deux grosses poignées de cheveux pour les nouer derrière sa tête en tresses comme pour le jour de la Moisson, de manière à ce que ses cheveux ne la gênent pas pendant les premières parties du Jeux. Soudain, une voix féminine métallique annonça le compte à rebours. Elle regarda la pièce et Cade une dernière fois avant de s'avancer vers le monte charge qui la conduirait jusqu'à l'arène. Dès qu'elle fut entrée, la porte automatique se referma.

Elle ferma les yeux et les rouvrit quand elle se senti monter. Elle était surexcitée! Mais elle devait rester calme. Au moindre faux pas, si elle tombait de son pied d'estale, elle allait enclencher la mine antipersonnel et faire "boum"! Elle n'avait pas fait tout ça, enduré tout ça, pour finir aussi bêtement qu'en confettis!
Elle plissa les yeux quand ceux ci accueuillirent un trop gros pleins de lumière. Bonne pioche! Il faisait une chaleur étouffante! Elle le sentait sur sa peau. Une fois ses yeux habitués à la luminosité ambiante, elle les rouvrit et eu un hoquet de surprise. Une ilot de sable entouré d'eau! Ben génial…Au cas où les Créateurs l'auraient oublier, ceux qui savent nager ici se comptent sur les doigts d'une main! Inutile de dire que Hope n'était pas franchement douée à ce sport! Normal, il y avait pas d'eau dans le Huit… Hope regarda si il n'y avait pas moyen de quitter cet îlot en gardant les pieds et le reste du corps bien au sec et elle remarqua quelques bancs de sable. Elle soupira en constatant qu'elle n'aurait pas à apprendre à nager sur le tard… La Huit regarda autour d'elle en attendant que tout les tributs soient dans l'arène. Le lieu était paradisiaque. Il fallait bien l'avouer! Il y avait, au moins, trois bancs de terre.

60 secondes


Ca y'est! Tout les tributs, ou presque, étaient dans l'arène et le compte à rebours était lancé! Pour Hope, il n'y avait pas à hésité, c'était la corne d'abondance son objectif et elle garda son regard vrillé vers son but.

40 secondes


Trop lent ce fichu compte à rebours! Elle regarda ses futurs adversaires et, en particulier, ses voisins. Elle était entre Tom Beoulve du Onze et Lélenna Evans du Quatre. Celle là même qui était assise à côté d'elle dans l'hovercraft.


20 secondes

Hope tenta de voir où était son partenaire de District mais, ne le voyant pas, elle su qu'il était de l'autre côté de l'arène.

10 secondes

Hope prit une grande bouffée de l'air chaud et se concentra sur son objectif. Elle remarqua un sac à quelques mètres et le choisi en espérant qu'il était rempli de trucs utiles et pas de machins bizarres comme parfois on faisait la farce aux tributs. Elle ferma les yeux.

5 secondes

Elle pensa: je suis rapide, audacieuse, agile, intrépide, courageuse, impitoyable, forte. Je suis Hope River. Elle rouvrit les yeux.



Et je vais gagner ces Jeux!



Alarme de départ


©clever love.


Dernière édition par Hope River le Lun 21 Avr - 9:04, édité 2 fois
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Rozen A.-C. Greeswald
Rozen A.-C. Greeswald
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MessageSujet: Re: Les 60 secondes Les 60 secondes I_icon_minitimeDim 20 Avr - 21:20


Les secondes s'écoulent...

 

 Bim Bam Boom... Bim Bam Boom...


 L'angoisse reserre son empoigne sur le cœur seconde après seconde, comme si la peur pouvait donner des ailes. Et si... Et si c'était vrai ? Avec des ''si'' on pourrait refaire le monde, pourtant cela ne reste que des paroles qui une fois prononcées se perdent dans l'air du temps sans n'avoir aucun effet. Parlons-en de ce vent frais qui caresse avec une tendresse sauvageonne les vingt-quatre visages. Bientôt, leurs regards où brillent la vie s'éteindra quand les Parques auront décidés en alliance avec le mystérieux hasard qu'un tiers tribut ne gagnerait pas les Hunger Games cette année. La vie est faîte de peines comme de joie, des sentiments qui s'opposent et alternent leur place dans la vie de chaque individu sur Terre. Pour certains candidats dans les Jeux de la Mort, c'est de la joie, une excitation fébrile qui agite leurs membres, pour d'autres, c'est les tremblements de la crainte et des regrets qui les poussent à se battre pour défendre le peu de fierté qu'il leur reste à présent. Mais vivant ou mort, on ne sort jamais indemne des arènes des Jeux de la Faim, c'est impossible.

 Après une nuit passée à écouter des multiples berceuses inventées pour elle par son amie fantôme, Rozen se sentait reposée. Assez pour défendre sa vie au mieux dans l'arène. Arène dont les habits ne permettaient pas de deviner à quel genre d'environnement les tributs auraient à faire. Peut-être un climat tempéré... Doux rêve quand on pense que ce n'est pas le genre des Juges d'offrir un cadeau aux tributs. L'impossibilité de deviner rend la tension encore plus lourde et la panique encore plus enivrante. Le seul point positif de la chose ne serait-il pas que la douleur en est plus rapidement oubliée ? Cet engin super sophistiqué dans son bras lui avait fait très mal quand on le lui avait injecté mais c'était seulement sur le coup car d'autres émotions avaient repris le dessus très vite dans le corps de Rozen. Impossible de fuir la réalité bien longtemps, et de toute façon, une minuté d'égarement n'était pas conseillé. Il fallait profiter de ces derniers moments à profiter d'un semblant de liberté. Si rester cloîtrer dans une petite pièce en attendant l'heure fatidique faisait partie d'une forme de liberté.

 « Euh... Marie ? Je te remercie pour tout ce que tu as fais pour moi... Transmets à l'équipe  de préparation ces remerciements. Je ne crains pouvoir un jour vous remercier comme il se doit... » Autant ne pas faire de promesses inutiles, ça ne serait que bavardes futiles et le silence valait mieux que ce genre de choses. « Ne pars pas dans cette optique Rozen, fais de ton mieux et défends ton honneur comme tu le peux. » Des mots gentils, encourageants mais de là à dire qu'ils étaient pensés, la tribut du Trois  n'en était pas certaine. Sa styliste ne semblait pas vraiment le penser, en fait elle était prête à parier que tous le monde dans l'étage du Trois avait fait de Logan celui qui était à sauver, à encourager car il était plus apte à gagner qu'elle. C'était triste mais réaliste, la jeune femme ne pouvait pas leur en vouloir, après tout elle-même serait d'avis de penser de la même manière, sauf qu'elle allait se battre quand même, juste au cas où les miracles existent. L'espoir fait vivre disait un vieux proverbe, alors son cœur ne devait pas le perdre de vue sinon elle n'avait réellement aucune chance de s'en sortir. Et ce n'était pas avec ce genre de pensée qu'elle devait s'aventurer dans l'arène. Avec un espoir aussi infime soit-il, la jeune femme se dirigea alors dans la capsule de verre, celle par laquelle elle entrerait dans l'arène. Sans doute les minutes les plus angoissantes de sa vie.

 Le changement de luminosité fût déstabilisant durant quelques secondes, mais le pire fût sans doute la chaleur oppressante qui s'abattit sur elle tout d'un coup. C'était déjà beaucoup pour son arrivée dans l'arène, que de surprises et son regard eût du mal à s'acclimater correctement.
 
 « Soixante secondes. »

 Quand sa vue fût de nouveau opérationnelle, Rozen découvrit un écran digital se matérialisait au dessus de la Corne d'Abondance pour annoncer le décompte. Le stress augmenta encore d'un coup, il fallait qu'elle observe au maximum les alentours pour se faire quelques repères sur l'endroit où l'arène va se dérouler cette année.

 « Quarante secondes. »

 Résultat de l'observation, les tributs sont sur un îlot de sable, entourées d'une belle eau turquoise qui est le seul échappatoire de la Corne et par la même occasion du quartier général que les carrières se feront sûrement après le Bain de Sang. Il y a plusieurs endroits à rejoindre un peu partout après la traversée de l'eau. De l'eau qui se fraye un passage sur le sable et mouille légèrement les chaussures de Rozen. Est-ce l'angoisse qui lui donne l'impression que ses chaussures semblent devenir un poids sur ses pieds, ou alors la réalité ? Ce n'est qu'une légère impression, et comme  l'adrénaline peut la tromper, Rozen ignore ce constat pour l'instant et concentre son attention sur les tributs.

 « Vingt secondes. »

 Logan est en face d'elle, il faut qu'elle cherche où est leur point de repaire. Autour d'elle, elle reconnaît les têtes qui lui sont plus ou moins sympathiques, et celles qui sont les plus proches pour la tuer dès les premières minutes du jeu. Pearl et son regard rempli de tristesse ne lui semble pas être destiner à une longue survie mais les yeux pétillants de Rose lui font un peu plus peur. Cependant, il lui faut un sac, elle en est capable et elle le sait. Tout comme elle sait qu'elle sera capable de se débrouiller dans l'eau, du moins elle devrait. Il lui faut se rappeler ce que disait Maëlys quand elle lui parlait de la sensation qu'elle avait quand elle était dans l'eau, comment elle s'en sortait, ce qu'il fallait faire pour avancer, et le reste aussi. Rozen pourrait se débrouiller, tout en espérant que des tributs mourront noyer.

 « Dix secondes. »
 
 Et voilà, la jeune femme à un sac en vu et elle le fixe sans ciller. Ses muscles se contractent, ses yeux se plissent pour faire comme une sorte de rempart contre le soleil brûlant et éblouissant. Quelques secondes à accorder à ses proches puis nouvelle concentration sur le sac, elle ne vise que lui, ne veux pas tuer, pas pour l'instant du moins, elle ne désire qu'un sac pour subvenir à ses besoins, ça et seulement ça. L'attente diminue, le départ se rapproche, l'alarme sonne et tout se met en mouvement.

 

Mon cœur susurre...



lumos maxima
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Ruby Prescott
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MessageSujet: Re: Les 60 secondes Les 60 secondes I_icon_minitimeLun 21 Avr - 21:19



one minute to get ready
« la ronde mortelle »


Ça y est, on y est. Le jour tant attendu et préparé. Dans quelques minutes, je ferai mon entrée dans l'arène. Je prend garde au moindre détail; je veux être prête pour bain de sang. Je veux que tout soit parfait, qu'aucune erreur ou bourde stupide ne vienne entâcher le spectacle. Aucune négligence n'est à admettre. Il faudra être à la hauteur des attentes des sponsors. Je ne me fais pas trop de soucis là dessus, mais je préfère prendre toutes les précautions. Assise sur un banc, je vérifie qu'il n'y ai pas de plis dans mes chaussettes, puis j'enfile les grosse chaussures noires qu'on nous a distribué. J'attache solidement les lacets et me relève. Je m'examine un instant dans la glace en face de moi. Cette année, ce qui est sûr, c'est qu'on se retrouvera pas dans des montagnes enneigées, comme l'année dernière; un mini-short, un chemisier tout fin et une veste sans manche, ce n'est pas ça qui nous protégera du froid. Peut être une arène désertique? Ma gorge me brûle à cette pensée; s'il y a bien quelque chose que je redoute, c'est le manque d'eau; on nous a bien averti à ce sujet; l'eau et rare et si on trouve une source, on ne la quitte pas. L'eau est plus précieuse que les armes, dans l'arène. Instinctivement, j'effleure la cicatrice que je me suis faite à la joue durant le passage devant les juges. On m'a proposé de la faire cicatriser rapidement, mais j'ai refusé, ça fait guerrier... ou pas douée, au choix. Je réajuste ma chemise et me met face au tube en attendant de devoir y entrer.

60 secondes. La voix électronique me fait sursauter. Le tube s'ouvre et je me faufile à l'intérieur. Je jette un coup d’œil au creux de mon bras. Le tatouage est toujours là, et il restera pour toujours le long de mon bras, que je sorte vivante ou que je meure. Ce tatouage, c'est plus qu'un poignard dessiné par Devon à l'encre indélébile sous ma peau, c'est une promesse, un pacte gravé sur mon épiderme pour l'éternité. Même si je ressors de l'arène changée, il y aura toujours une trace de celle que j'étais avant, des personnes que j'aimais. Soudain, le tube se met en mouvement et remonte vers la surface. Éblouie par la lumière, je ferme les yeux et quand la plaque s'immobilise, je les rouvre. Et autour de moi par magie est apparu un paysage paradisiaque; eau turquoise, sable blanc, ciel bleu et grand soleil. Un à uns, les tributs apparaissent dans une ronde morbide. Je distingue la corne d'abondance au centre du cercle, sur un petit îlot sablonneux.  40 secondes. Je regarde à mes pieds; l'eau a beau être transparente, je n'ai pas pieds. Heureusement qu'il y a une piscine au centre d'entraînement du district 1 et que je me débrouille en natation. J’espère que nos alliés du deux aussi savent nager.. Je regarde les tributs autour de moi pour vérifier si aucun de représente un danger. A ma gauche, la blondinette du six, je n'ai rien à craindre d'elle, à ma droite le gringalet du onze. Je cherche ensuite Devon du regard. L'air était tiède et aucune brise ne venait rafraîchir la température. J'aperçois mon camarade de district un peu plus loin à ma droite. Je ne peux retenir un petit sourire moqueur quand je remarque que lui ainsi que touts les garçons ont les même mini-short que moi. J'essaie d'attirer son regard en continuant de le fixer ainsi. Il est entouré de la fille du sept et du binoclard du cinq. Quand enfin il tourne ses yeux bleus gris vers moi,je lève mon pouce en l'air en guise de bonne chance.

15 secondes. La tension monte au fur et à mesure dans le cercle. Tout le monde se prépare à sauter dans l'eau et à nager. Je me demande si tout le monde sait nager. Ça m'étonnerait, ceci dit, vu la tronche que tirent certains. De mon côté, pas de problème, heureusement. J'essaie d'estimer la distance entre la corne d'abondance argentée de mon socle. 5 secondes. Un dernier regard à Devon et au petit poignard au creux de mon bras. Puis mes muscles se bandent, je suis prête à sauter. Les Jeux vont vraiment commencer, c'est plus le moment de rigoler. Je compte leur en mettre pleins les yeux, à tous, autant à Blueberry qu'à Noah et tout les autres habitants du Capitole tranquillement assis devant leur télévision, sûrement euphorique à l'idée du bain de sang. Ils attendent du show? Je vais leur en donner plus qu'ils n'en veulent. Après le bain de sang, l'eau turquoise sera rouge vermeille; le sang versé par les plus faibles; autant éliminer dès maintenant les plus faibles, et pour faire d'une pierre deux coups, épater la galerie de tes talents sadiques, au passage. Dans les éditions précédentes, on a eu de bons aperçus de la mort la plus cruelle et sanglante on peut offrir aux yeux des téléspectateurs. Je ne pense pas être capable d'en surpasser; j'ai la fâcheuse tendance à privilégier l'efficacité à la démonstration. Mais on verra bien le moment venu, c'est que de l'impro', la routine quoi, et le irdeau est sur le point de s'ouvrir. Happy Hunger Games !
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Devon Alae
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MessageSujet: Re: Les 60 secondes Les 60 secondes I_icon_minitimeSam 26 Avr - 9:51


Les Soixante secondes

« C'est une belle île pour mourir. »




C’est enfin arrivé. Cette arène à laquelle je me suis préparé durant huit années de ma vie, j’y serais dans moins d’une heure. Encore une fois, je ne sais pas vraiment comment définir ce que je ressens. Comme touts les tributs, je suppose, j’appréhende bien sûr. Mais à cette appréhension vient se mêler une excitation particulière. J’imagine déjà la bonne humeur qui régnera dans l’alliance. Je nous vois déjà veiller tout les quatre, autour d’un feu de camp. Bon, d’accord je pars peut-être un peu loin. Et puis d’abord, il y aura le bain de sang. Et je conte bien tuer un ou deux tributs. Non, en tuer le plus possible en fait. Si je veux prit au sérieux, c’est ce que je dois faire. Et puis, s’il y a des gamins apeurés, c’est bien pour le spectacle non ? Enfin bref. J’enfile ma tenue avant que l’on me conduise à l’hovercraft qui lui-même me conduira à la salle de préparation. Sur le chemin, je suis plutôt d’humeur pensive. Je me demande à quoi ressemblera. Même si maintenant je suis fixé. Il fera chaud. Très chaud. Au point de nous faire porter les minishorts que ceux des tributs féminins. Ainsi qu’une chemise à manche courte. Et une veste –inutile- sans manche. Elle est juste la pour reconnaître le District de chaque tribut, je suppose. Dans la salle de préparation, je me retrouve avec mon styliste, mon célèbres styliste ; Dyaezel. Je n’ai pas grand-chose à lui dire. Je me contente de le remercier pour ce qu’il a fait pour moi (deux tenues) et lui me souhaite de me revoir et bon courage. Simple politesse, je le sais bien. Il me reste quelque minute avant de devoir monter dans mon tube. Et au lieu de me lamenter, je préfère m’échauffer en fait. Sans trop me fatiguer. C’est pourquoi je une série d’une dizaine de pompes. Puis une autre série de dix abdos. Puis vient le moment pour moi de me mettre sur cette dalle circulaire qui, d’une seconde à l’autre, comme l’annonce la voix robotique, montera pour me déposer dans l’arène. Je sens une petite secousse et j’émerge à la surface.
 
Soixante secondes. 
 
Quand je retrouve une vue normale, je regarde autour de moi. La beauté est à couper le souffle. Du sable fin à perte de vue. Des îles toutes plus belles et vertes que les autres. Une eau turquoise. Un vent tiède. Le lieu est digne d’une carte postale. On serait presque tenté de sauter dans l’eau et nager. Bon, tout le monde sait que si quelqu’un fait ça, il explosera mais c’est pour vous dire à quel point le lieu est beau. Mon deuxième réflexe est de regarder les tributs autour de moi et de chercher, premièrement Ruby et deuxièmement mes deux camarades d’alliance. Ruby est à ma gauche, elle sourit lorsque ses yeux me trouvent. Elle regarde son tatouage. Moi aussi. C’est ce qui me rappellera qui je suis, qui elle est, si ça dérape dans cette arène que j’ai tellement attendu. Anna, elle, est presque en face de moi, pas loin de Julien.
 
Trente secondes.
 
Les masques vont tombés. Qui tuera ? Qui sera tué ? Qui fuira ? Qui sera traqué ? Je suis sur que le Capitole parie déjà. Pour ma victoire, j’espère. Je sais aussi que tout le District est réunit sur la place de l’hôtel de ville, attendant que Ruby et moi faisions notre première victime. Leurs attentes m’importent peu, en fait. Mais j’en ai tellement marre de passer mes journées à déchiqueter des mannequins en mousse. Je veux rendre toutes mes années d’entraînement concrètes. Je veux tuer. Mais qui ? Mon regard se pose une nouvelles fois sur le visage des vingt-trois autres tributs. Je pourrais très bien attaquer Sebastian, le tribut masculin du Sept… mais il y a tellement d’enfants innocents qui seront durs à dénicher dans la jungle ou les îles alentours s’ils s’enfuient maintenant. Et puis ça a toujours été comme ça. Je verrais bien dans vingt-cinq secondes de toute façon. Pour l’instant, je me fixe un seul objectif ; la corne d’abondance.
 
Vingt secondes.
 
Mon but est simple. Courir. Attraper une arme. Des shurikens et couteaux si je peux, mais n’importe quelle arme sera utile. Mais avant de courir, il va falloir nager. C’est la que je remercie mentalement Ruby de m’avoir trainé tout les soirs dans la piscine du centre d’entraînement. Je ne dois pas hésiter. J’imagine déjà les tributs hésitant, par peur de se noyer dans les profondeurs de cette eau turquoise ou dévorer par un quelconque animal génétiquement modifié. Je sais aussi d’avance que des tributs partiront du coté inverse de la corne. Mais je ne dois pas me préoccuper d’eux. Ma concentration doit être extrême. Plus les secondes affichés sur l’hologramme au dessus de la corne passent, plus je me languis de faire ma première victime. Comme lors de ma moisson, mon appréhension se transforme peu à peu en excitation. J’ai attendu ce moment si longtemps. Un dernier regard vers mes coéquipiers avant de le déposer sur une point imaginaire au centre de l’îlot, c’est la que je devrais foncer.
 
Dix secondes.
 
Mes muscles se tendent. Mes Jeux. Les Jeux que j’ai attendus toute une vie, s’en est enfin le lancement. Je n’ai pas le droit à l’erreur. Je sais ici, que rien qu’un petit détail ne se passe pas comme prévu, les sponsors n’hésiteront pas à me barrer de leur liste de tribut à aider. Je sais aussi que la moindre erreur, je décevrais Camille, ma mentor, au plus haut point. Tout comme je décevrais ma famille, eux et leur honneur à la con. Ce qui m’importe le plus ; c’est aussi rendre hommage à Zadig comme il se le doit. Il le mérite après tout. Ça aurait du être lui avec moi, dans la salle de préparation me donnant ses derniers conseils. Mais c’est trop tard pour lui, je ne peux plus rien y faire. Et penser à lui et sa disparition ne sera sûrement pas la bonne solution pour trouver du courage. Au contraire.
 
Cinq secondes.
 
Un dernier regard vers le katana qu’à graver Ruby dans ma peau de mon bras droit et je me prépare à plonger dans l’eau. Je me demande en même temps, comment et qui sera la première personne à mourir de mes mains avec un petit sourire en coin, que j’ai l’habitude d’afficher. Dans quelques instants, le canon résonnera des premières victimes des carrières.

made by Ruby.
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Hel D'Orado
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MessageSujet: Re: Les 60 secondes Les 60 secondes I_icon_minitimeSam 26 Avr - 15:30

Trop vite. Sûrement la seule chose que je retiendrai de ce passage au Capitole. Ce ne serait ni les regards avides, ni les barioles de couleurs dehors, ni les salles noires à l’intérieur. Seulement, seulement le fait que trois jours sont bien trop courts.
 
Mon estomac gargouille. Je viens de boire une bouteille d’eau entière, pour résister à la sécheresse le cas échéant. Je suis sûre que le bruit résonne dans toute la pièce métallisée et que même mon styliste l’entend. Je lève les yeux sur lui avec pudeur, timide pour la première fois. A quoi cela rime-t-il ? Il m’a vue nue, m’a habillée, déshabillée, sans jamais aucune réserve, et voilà que je rougis devant lui ? Peut-être est-ce le fait que je sais que je ne le reverrais jamais. Cet homme, cette pièce sans fenêtre, sont mes derniers contacts avec le monde extérieur. Le vrai monde, pas le faux qui se trouve en haut de la capsule qui m’attend.
 
Je respire profondément. Je ne dois plus me morfondre. Je ne peux plus me morfondre On a un plan, on sait quoi faire, je peux gagner. Peut-être. Retrouver un jour le vrai air et les vrais arbres. Je donne un coup dans le mur. Les T-Shirt sont tellement fins et cassants que tout le monde se retrouvera torse nu dès la fin du premier jour. Pas tant que cela m’embête tant, seulement ce sera considéré comme une humiliation de plus. En avons-nous besoin ? T’en fais pas, si tu as une Billie cette année dans le lot de tributs, ce T-shirt sera la dernière de tes préoccupations… La fille a marqué les esprits. Je trouve ça simplement ignoble. Ce n’avait même pas été de la boucherie, mais un massacre pur et dur.
 
Il ne faut pas que je me perde. Il ne faut pas que je me perde ! Je m’éparpille. Concentre-toi. Un point dans le vague. Inspirer. Les pensées qui coulent.  Expirer. Vide, l’esprit.
 
« 20 secondes avant le lancement. »
 
Je reprends pied avec la réalité. L’esprit totalement clair, totalement concis. La capsule. Je serre brièvement la main du styliste. Un regard, seulement un regard, pas besoin de mots sur ça. Je rentre dans le rond, et le verre se referme sur moi.
 
La capsule s’arrête brutalement, me laissant éblouie. Du soleil partout… La chaleur étouffante … Est-ce seulement possible ? Mes yeux s’habituent pourtant rapidement, et en les plissant je distingue distinctement les alentours.
 
54 secondes top chrono, Hel.
 
Mon cœur rate un battement quand je m’aperçois qu’autour, tout n’est que eau. Ils ont osé ? Favoriser aussi distinctement le district 4 ? Et puis je constate qu’elle n’est pas si profonde. Je devrais en avoir jusqu’à la taille. Je pousse un soupir. C’est qu’il y avait un étang, dans un coin reculé du district, où j’allais patauger gamine, mais je ne sais pas réellement nager.
 
50 secondes.
 
Devant moi, la corne d’abondance, sur un îlot et autour, chacun des 24 tributs qui attendent leur tour pour courir dans une direction ou l’autre. A droite, une énorme île, où la présence d’arbres me rassure un peu. A gauche, deux autres îles, en apparence semblables à la première. Derrière, que de l’eau, à perte de vue. Jolis derniers jours pour 23 d’entre nous.
 
45 secondes.
 
J’observe rapidement le placement des tributs. Iélenna à gauche, un garçon dont je ne connais pas le nom à droite. Aucun des deux ne me semble dangereux. Je continue ma tournée, établissant rapidement le schéma autour de moi. Et puis… nouveau coup au cœur. Je suis la plus près. Ce sera à moi de le faire.
 
30 secondes.
 
Je lève les pieds, l’un après l’autre, commençant à me mettre en mouvement. Mais… quelque chose cloche. Les chaussures. Elles sont plus lourdes que tout à l’heure. Et puis, je regarde la mer qui borde doucement mes pieds, paisible. Salauds. Les chaussures prennent l’eau ! Ce n’était pas possible de nous filer des chaussures imperméables, évidemment ! Je me mors la lèvre. C’est dangereux, ce que je m’apprête à faire. Mais mon équilibre est reconnu par tout le monde. Je peux y arriver.
 
25 secondes.
 
Je me baisse, défais rapidement les lacets, avant de poser une main sur le socle pour en enlever une, puis l’autre. Je retire aussi les chaussettes, que je glisse dans les chaussures. Tant qu’à être nu-pieds, autant bien le faire. Une idée me vient. Je fais un triple nœud avec les lacets, qu’ils tiennent bien ensemble. Au moins, j’aurais une arme. Futile mais une arme quand même.
 
10 secondes.
 
Je me redresse. Mes dents se referment sur les lacets pour laisser mes mains battre l’eau. Je sais ce que je dois faire. Je me suis déjà battue avant après tout, pourquoi serait-ce plus compliqué maintenant ? Je risque ma vie en plus, c’est tout… Stop. Vide, l’esprit. Juste le réflexe quand retentira l’alarme.
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Iélenna Evans
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MessageSujet: Re: Les 60 secondes Les 60 secondes I_icon_minitimeSam 26 Avr - 15:47

Depuis l'interview je me sens plus sereine, comme si j'avais désormais la certitude de ne pas pouvoir échapper à mon destin, à l'arène. C'est pour ça que la veille des jeux, lorsque Vitali m'a serré dans ses bras une dernière fois j'ai eu l'impression que c'est moi qui le réconfortait et non l'inverse, doucement il m’a chuchoté à l'oreille la promesse de me sortir d'ici... Naïvement je l'ai cru , et je le crois toujours. Vitali tentera tout pour me sortir d'ici... Et tout peut signifier beaucoup de chose, je refuse qu'il se sacrifie pour moi ! Mais je n'ai rien dis, à croire que finalement ça ne me dérangerait pas tant que ça de sortir de cette arène au détriment des autres... Sans un mot nous nous sommes lâchés et avons rejoints chacun notre chambre, même si au milieu de la nuit je me suis faufilée dans la chambre de Gabe, pour nos dernier moments de paix.

En m'habillant, ce matin j'ai eue la surprise de trouver une tenue plutôt légère … Pas de banquise en vue donc... Mon styliste semble d'ailleurs penser que c'est une tenue de plage. Oh mon dieu ce serait tellement bien, une arène d'eau... spécialement dédiée au district 4.
Je n'ai pas le temps de me réjouir de cette éventualité que déjà le socle de verre se baisse sur moi et remonter à la surface.

60 secondes
Je suis éblouie par le soleil des que nous sortons, même protégée par les parois en verre on sent la chaleur du soleil... De longues étendues bleus et blanches se superposent tout autour de nous et je réalise que nous nous trouvons sur une plage, du sable blanc à perte de vue. Je me retiens au parois de verre pour ne pas tomber, cette arène, j'ai l'impression d'être chez moi. Je cherche Gabe du regard , il me regarde lui aussi et nous nous sourions complice. Cette arène change la donne, là nous avons vraiment une chance... Je parierais ma vie sur le fait que tout les tributs ne savent pas nager. Il suffirait peut être de les pousser dans l'eau pour que nous puissions rentrer chez nous songeai je horrifiée par mes pensées, on à l'instinct de survie ou on ne l'a pas aurait dit Vitali !

45 secondes
Tout à coup je me sens mieux, j'ai presque hâte de pouvoir plonger dans l'eau, l'arène est magnifique il faut bien reconnaître ça aux créateurs. Si les tributs n'étaient pas plus préoccupés par leur survie ils céderaient sans doute à l'envie de se rouler dans le sable et de plonger dans l'eau pour sentir les vagues caresser leur peau... Mais les seuls qui auront la malchance de laisser le sable et l'eau les submerger seront les tributs morts donc bon...

30 secondes
Mon cœur bat dans ma poitrine, j'ai conscience des 23 autres tributs qui m'entourent, conscience que 23 d'entre nous mourront. Conscience que cette arène vient de signer la mort de ceux qui n'ont jamais vu la mer car ils ignorent quels danger elle renferme. J'ai pitié d'eux et j'ai peur pour eux mais en même temps je ne peux m’empêcher de penser que ce seront des tributs en moins à tuer et quelque part je me dégoûte.

20 secondes
Ma voix résonne dans l'habitacle alors que je compte les secondes, écho de la voix de notre présentateur préféré.

10 secondes
Mon dieu qu'il en finisse, je ne supporte plus d'être enfermé.

5 secondes
Je serre les poings

4 secondes
Je sautille légèrement me préparant à courir

3 secondes
Je jette un dernier coup d’œil autour de moi mais les filles qui m'entourent semblent trop concentrées sur la corne pour se soucier de moi, pas de danger immédiat donc.

2 secondes
Et c'est...

1 seconde
...Parti !

La cloche sonne et sans réfléchir je me met à courir vers la corne comme si ma vie en dépendait.
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Buck B. Black
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MessageSujet: Re: Les 60 secondes Les 60 secondes I_icon_minitimeSam 26 Avr - 16:00






















Un oiseau aux ailes mutilées, ne cessera jamais de vouloir voler




J'apprends d’ici que ma vie ne sera pas facile
Chez les gens
Je serai trop différent pour leur vie si tranquille
Pour ces gens*


I want to see you

Je vais mourir. Je vais disparaître. Pour toujours. Sans espoir de retour. Je vais mourir. Je vais disparaître. Très de crayon qu’on gomme. Tache d’encre qu’on essuie. Je vais mourir. Je vais disparaître. Sans avoir vécu. Sans savoir ce qu’est la vie. Je vais mourir. Je vais disparaître. Oiseau à qui on arrache les ailes. Papillon qui n’a pas le temps de prendre son envol. Je vais mourir. Je vais disparaître. Bientôt, je ne sentirai plus mon corps. Je ne verrais plus avec mes yeux. Je ne respirerai plus. Je vais mourir. Je vais disparaître.
Je vais mourir. Je vais disparaître.
Je vais mourir. Je vais disparaître.
Simple poussière qui retourne à la terre.
Je vais mourir. Je vais disparaître.

Pour toujours. Sans espoir de retour.

Mais je crois que je m’en fiche. La mort est une renaissance. C’est ce qu’on est vraiment qui a son importance.

Je vais mourir. Je vais disparaître.

Mais moi, je sais qui je suis. Je sais qui je suis et je sais comment une personne comme moi doit procéder pour partir en paix.

J’ai fait un choix…

***


60 secondes…

J'aime pourtant tout leur beau monde
Mais leur monde ne m'aime pas, c'est comme ça
Et souvent j'ai de la peine quand j'entends tout ce qu'ils disent derrière moi
Mais moi j'ai le droit quand tu te réveilleras
Oui, j'ai le droit
De te faire ça quand tu te réveilleras


Et si je n’étais pas réel ? Et si, toute cette eau, tout ce sable, n’étaient que fictif ? Et ce garçon, là-bas, et cette fille, à quelques mètres de moi… et s’ils n’existaient pas ? Et si rien n’existait ? Et si tout était virtuel ? Si ce n’était… qu’un jeu ? Tout simplement.
Je ne serais pas vraiment Buck, mais je ne le saurais pas. Je serais le fruit de l’imagination d’une autre personne. Un garçon. Ou une fille, peut-être ? Oui, une fille ça me plaît bien. Elle m’aurait inventé un visage, elle m’aurait dessiné un corps. Seule, assise sur un lit, un ordinateur sur les genoux, elle aurait écrit mon histoire. Je l’imagine bien, blonde, ou plutôt, brune. Oui brune ! Je l’imagine bien, avec sa tête brune et ses yeux en amandes. Pas spécialement jolie, pas si horrible non plus si on regarde de plus près. Je disais donc, je l’imagine bien. Je l’imagine bien, le soir où elle a décidé de me faire vivre dans son esprit. Je l’imagine bien, avec les larmes aux yeux, pensant à son propre passé, songeant aux nombreuses zones noires qu’elle a traversé, tout en tapant sur son clavier quelques mots, puis des phrases qui me firent exister.  Je l’imagine bien, cette fille. Ma créatrice. Je l’imagine bien.

Et si je n’étais pas réel ? Et si, toute cette eau, tout ce sable, n’étaient que fictif ? Et ce garçon, là-bas, et cette fille, à quelques mètres de moi… et s’ils n’existaient pas ? Et si rien n’existait ? Et si tout était virtuel ? Si ce n’était… qu’un jeu ? Tout simplement.
Je ne serais pas vraiment Buck. Ou plutôt, je serais Buck, le personnage de pixel. Ils ne seraient pas vraiment des tributs, tous. Ou plutôt, ils seraient des tributs de pixels. Sans véritable enveloppe charnelle. Sans âme qui leur serait propre.
Et si nous n’étions pas réels ?

Et si notre monde n’était qu’un puzzle de souvenirs ? Qu’un rassemblement d’idées créées par de jeunes gens ? Si cette arène n’était que mirage ? Si nos corps, si nos cœurs n’étaient pas véritables ?
Et si notre monde n’était qu’un puzzle de souvenirs ? Si cette arène n’était finalement, qu’un enchevêtrement de codes, de mots, de formules ?
Et si notre monde n’était qu’un puzzle de souvenirs ? Si tout ce que nous pensions réel, n’était qu’informatique ?

Et si notre monde n’était qu’un puzzle de souvenirs ?


50 secondes…

Le droit d'ouvrir tes jambes
Quand tu te réveilleras
Oui, j'aime ça
Le goût du lait sur ta peau, j'ai le droit


Le chant des vagues. Ce doux murmure qui s’empare de mon corps peu à peu, qui me fait chavirer, dériver, loin, si loin de cette triste réalité. Elles avancent. Elles reculent. Valse légère, ballet hypnotique, bleu électrique… Et ce soleil ! Et cette chaleur ! Cette chaleur qui coule sur ma peau, qui glisse furtivement sur mon visage. Cette chaleur qui tombe directement sur ma tête, qui l’enserre, qui l’écrase de ses mains invisibles.
Allez. Retour. Allez. Retour. Allez. Retour. Encore ces vagues. Qui vont et viennent sans fin, comme des balançoires rapides poussées par une brise timide. Vagues qui se meuvent dans une salsa endiablée, dans un tango envolé.  Vagues vives, vagues sirènes, qui sautent sans qu’on ne les voie, qui enchantent à la première écoute de leur voix.
Du jaune aussi. Beaucoup de jaune. Partout. Qui semble brûler à distance chaque pore de mon corps. Jaune qui consume les pupilles au moindre regard. Jaune qui brille tellement, qu’il aveuglerait même un aveugle, prouesse bien difficile… Au diable ce sable, si beau mais si dangereux. Cette poudre paraît si attirante, si… enivrante. Qui peut résister aux doux vertiges que procure la sensation du sable chaud sur la peau ?
Des étoiles plein les yeux, des fées plein le cœur, je baisse la tête. Quelque chose attire alors mon attention. Je soupire. Bien évidemment, le sadisme des juges n’a pas de limite. Lentement je me baisse afin de retirer, avec des gestes sûrs, mes chaussures, que je garde soigneusement en main.
Mes yeux s’envolent à nouveau dans ce paysage de carte postal. Ils partent vers le lointain, tentent d’explorer tous les recoins de ce lieu idyllique. A l’horizon, il y a du vert. Beaucoup de vert. Et des feuilles. Et une petite touche de marron. Une forêt ? Non… plutôt une jungle. Verte, trop verte. L’un de ces verts, luisant, qui vous fait perdre l’esprit. L’un de ces verts, brillant, qui vous donne le tournis.
J’aspire une grande goulée d’air. Imaginez un instant que ce paysage ne soit pas vraiment ce qu’il est. Perturbant, n’est-ce pas ? Mais pas si improbable. J’imagine bien des Capitoliens – pas trop jeunes, mais pas encore adultes – qui inventeraient avec entrain une arène et tout un Panem virtuel. Ils vivraient alors, sous l’apparence d’un personnage tout fraîchement sorti de l’esprit,  le quotidien d’hommes ou de femmes, de jeunes garçons ou de jeunes filles, voués à un avenir peu radieux. Ils vivraient ce qu’ils ne voudraient pas connaître dans la réalité. Les Hunger Games, notamment.

Et si je n’étais pas réel ?

Et si nous n’étions pas réels ?

Et si notre monde n’était qu’un puzzle de souvenirs ?

15 secondes...

Là oui nous sommes en vie
Comme tous ceux de nos âges
Oui nous sommes le bruit
Comme des garçons en colère


J’ai envie de vomir rien que d’y penser. Ce paysage onirique semble tourner autour de moi. Mes membres tremblent. Tout tourbillonne. Quelle drôle d’idée… Quelle idée perturbante… Quelle idée malsaine. J’ai du mal à l’envisager. Et pourtant. Depuis que l’on m’a largué là, sur cette plaque de métal, au milieu de nulle-part, je ne fais qu’y songer. Je trouve ça juste… juste… troublant. Oui, troublant, c’est le mot ! D’ailleurs, rien que le fait d’envisager ce genre de choses, est inquiétant.
Le temps semble s’éterniser. Une minute est censée passée vite, bon sang !

Bam. Bam. Bam.
Bam. Bam. Bam.
Mon cœur est en émoi.

Enfin, je dis mon cœur… Mais ça se trouve, il n’est pas réellement mien. Ça se trouve, je n’existe pas. Ça se trouve, je ne vis pas.

Nouveau tremblement. Brr Buck, arrête de penser ça.

10 secondes…

Je comprends qu’ici c’est dur d’être si différent
Pour ces gens
Quand je serais sûr de moi,
Un petit peu moins fragile,
Ça ira


I want to see you

Tiens, en fait, si je suis mon raisonnement, ça voudrait dire que ce n’est même pas moi qui pense. Que ce serait, par exemple, la jeune fille brune de tout à l’heure, qui écrirait ces soixante secondes, qui me ferait vivre ce moment pesant, sous les traits maladroits de sa plume.

Et qui me fera mourir. Qui me fera mourir.

Et qui me fera combattre. Qui me fera combattre.

Au fond, je ne mourrai pas vraiment. Comment pourrais-je mourir alors que je n’existe pas véritablement ?

9 secondes…

Là oui, sommes le bruit
Comme des cerfs en colère
Oui nous sommes le fruit
Comme des filles en colère
Tu nous donne ta vie
Et nous traversons les ciels


Un long soupir. Je vais arrêter de raconter n’importe quoi.

Un long soupir. Il est bientôt temps.

5 secondes…

J'ai le droit à tous les endroits
De te faire ça, à tous les endroits
J'ai quand même bien le droit
Oui de te faire ça
Oui, j'ai le droit oui, de te faire ça


Et je suis vivant.

Vivant.

Si exister paraît improbable. Si l’être humain s’imagine toujours que quelqu’un l’a fait venir ici, sur Terre, il n’empêche que nous existons.

J’existe.

Je suis vivant.

Si seulement notre monde pouvait être issu de l’imagination de quelqu’un. N’importe qui…

Qu’est-ce que j’aimerai avoir raison pour une fois.

Mais je suis vivant.

Vivant.

2 secondes…


A nos gloires ici-bas pour se revoir
A nos rages
On a le droit de se voir
A la gloire ici-bas
Pour se revoir
A nos gloires...


Je vais mourir. Je vais disparaître.

Pour toujours. Sans espoir de retour.

Très de crayon qu’on gomme.

Tâche d’encre qu’on essuie.

1,5 seconde…

Je vais mourir. Je vais disparaître.

Oiseau à qui on arrache les ailes.

Papillon qui n’a pas le temps de prendre son envol.  

Mais moi, je sais qui je suis. Je sais qui je suis et je sais comment une personne comme moi doit procéder pour partir en paix.

1 seconde…

J’ai fait un choix…

0 seconde…

Un oiseau aux ailes mutilées, ne cessera jamais de vouloir voler.


*Paroles d'Indochine




© Code de Phoenix O'Connell pour Never-Utopia
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Sebastian Seifer
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MessageSujet: Re: Les 60 secondes Les 60 secondes I_icon_minitimeSam 26 Avr - 16:19


Somewhere over the rainbow
Way up high
And the dreams that you dreamed of
Once in a lullaby ii ii iii



Je rêve d'un monde qui ne serait ni blanc ni noir. Je rêve d'un monde empli de couleurs qui brilleraient de mille feux. Je rêve d'un monde où le soleil, cette boule de feu qui nous maintient en vie depuis des millions d'années alors qu'elle n'en a pas l'obligation, alors que nous ne le méritons pas, illuminerait une Terre sur laquelle une forêt luxuriante s'étalerait à perte de vue. Je rêve d'un monde où la peur et la tristesse n'existeraient pas, un monde sur lequel il serait bon de vivre, un monde qui serait encore plein de secrets à percer. Je rêve d'un monde où le temps n'existerait pas, où les secondes ne s'écouleraient plus, où les minutes n'auraient plus aucun sens, où les heures seraient des fruits délicats qui ne mûrissent jamais.  

Je rêve d'un monde où le ciel ne serait jamais couvert d'aucun nuage, où l'eau des rivières serait limpide et glisserait sur notre peau comme de la soie. Je rêve d'un monde où l'air serait frais et pur, il s'infiltrerait dans nos poumons et aurait une odeur délicate et poivrée de menthe. Le parfum des plantes nous embaumerait et nous plongerait dans un état second. Nous ne penserions plus à rien, nous ne penserions plus aux malheureux quelques soucis de notre vie, à ces peurs qui nous ont quittées et qui ne sont plus là pour nous rappeler à quel point la vie est précieuse. Je rêve de ce monde qui ne serait pas vraiment parfait, mais qui serait tout de même mieux que celui dans lequel je vis actuellement.

Somewhere over the rainbow
Blue birds fly
And the dreams that you dreamed of
Dreams really do come true ooh ooooh



J'aimerai trouver ce monde. Il doit exister non ? Quelque part dans une terre lointaine, très, très loin de ce pays. Peut-être la trouverais-je au-delà de l'arc-en-ciel ? Ce monde aurait été construit par ces sept couleurs, par ces sept dieux qui nous maintiendraient en vie coûte que coûte. Cette contrée serait la maison d'un chaudron rempli de pièces d'or qui nous aveugleraient à cause de leur scintillement.

Ce monde serait habité par les quelques privilégiés qui auraient réussi à s'enfuir, qui aurait cherché toute leur vie un échappatoire et qui auraient finalement été récompensés. Ils m’accueilleraient en souriant, me vanteraient les mérites de cette magnifique clairière. Mais ensuite, ils me prieraient de partir, me préviendraient que ce monde n'est qu'une illusion, qu'il ne faut surtout pas y rester, qu'ils ont fini par y être piégés. Ils me diraient qu'ici plus rien n'a de goût. Ils me diraient que au bout d'un certain temps, sans malheurs, les moments de joie paraissent insipides.

Évidemment, je ne les croirai pas. Je leur dirai que je veux rester dans ce pays où la haine n'existe pas alors que chez moi, elle emplit l'air de rage, elle pousse comme de la mauvaise herbe. Dans ce monde, mes rêves deviendraient réalités. Dans ce monde, le rouge n'existerait pas, le sang ne coulerait jamais, les larmes ne seraient qu'une légende. Je ne verrai pas à quelle point un monde si parfait est pourtant parfaitement imparfait. Mais il sera toujours mieux que celui dans lequel je vis maintenant.


Someday I'll wish upon a star
Wake up where the clouds are far behind me ee ee eeh
Where trouble melts like lemon drops



Dans ce monde, mes soucis n'existeraient plus. Je n'aurai pas à me demander comment je vais survivre dans cette arène entourée d'eau. Je n'aurai pas à me demander ce que me provoquera la vue du sang sur mes mains, si je deviendrai fou. A vrai dire, je n'aurai plus rien à me demander, je n'aurai même plus à penser. Je n'aurai plus qu'à m'allonger sur l'herbe fraîche et à regarder le ciel impeccablement uni. La vie serait parfaitement calme, sans aucun rebondissement, sans rien pour lui donner un goût plus piquant, sans rien pour lui donner un goût plus amer. Elle n'aurait en réalité plus aucune saveur. Mais je préfère nettement ça à ce goût âpre qui persiste dans ma bouche alors que le vent marin me fouette le visage et que l'odeur d'iode me donne horriblement soif.  

Oui, dans ce monde, les secondes ne s'écouleraient plus. Je ne verrai plus ce panneau qui affiche le chiffre 50. Je verrai seulement l'écume blanchâtre de l'eau de mer qui me caresse les orteils et qui pénètre dans mes chaussures, les rendant beaucoup plus lourdes. Je n'aurai pas à réfléchir, à me demander comment je vais faire pour traverser cette étendue d'eau dans cette tenue, alors que je ne sais que passablement nager.

J'imagine des dauphins nager dans un ciel de cotons, je vois des fleurs voler caressant l'horizon. Je rêve que les arbres retrouvent leur habitat naturel, je rencontre au fond de l'eau une nuée d'hirondelles. La nature est sauvage. Elle peut faire ce qu'elle veut, elle n'a pas à avoir peur des lois. Elle est libre comme l'air.

High above the chimney tops thats where you'll find me oh
Somewhere over the rainbow
Blue birds fly
And the dream that you dare to,why, oh why can't I? I iiii



Parfois j'aimerais être comme le vent. J'aimerais pouvoir souffler et aller où bon me semble. J'aimerais avoir sa puissance et pouvoir terrasser des villages entiers sans aucun effort. J'aimerais pouvoir m'échapper d'ici sans bruit, sans avoir peur de rien ni de personne. J'aimerais n'avoir à craindre ni l'eau ni le feu, ni la terre ni les hommes. J'aimerais être invisible comme le vent, j'aimerais qu'on me craigne comme on craint un ouragan.

J'aimerais être celui qui a tous les pouvoirs et non pas celui qui subit.

J'aimerais pouvoir traverser cet océan d'eau salée sans aucun mal. Il n'y a que quelques mètres mais je les sens laborieux d'avance. Surtout avec ces chaussures. Il ne reste que quarante secondes. Prenant garde à ne pas perdre l'équilibre, je me libère de leur prison mais les garde près de moi. Je les accroche entre elles par les lacets. Il ne reste plus que dix secondes.



Well I see trees of green and
Red roses too
I'll watch them bloom for me and you
And I think to myself
What a wonderful world



Le paysage de l'arène ressemble un peu à ce monde parfait que j'imaginais, si ce n'est que la mer est l'élément principal. Mais je peux voir une végétation luxuriante à l'horizon. Le soleil brille, il m'aveugle presque. Il fait chaud, vraiment trop chaud, beaucoup trop chaud. Ma peau commence déjà à me brûler. Il me faut de l'eau... Douce. C'est ça qu'il faut que je cherche en premier ! De l'eau douce ! Potable !


Well I see skies of blue and I see clouds of white
And the brightness of day
I like the dark and I think to myself
What a wonderful world



Oui. Tout est vraiment beau aussi. Le temps est magnifique. On dirait un livre d'images tellement c'est beau. Le genre d'images qu'on peut voir sur ces vieux livres que les gens des anciens temps affectionnaient particulièrement. Le genre de photos qu'on voit sur les vieilles cartes postales. C'était tellement futile. Les gens étaient tellement futiles. Ils ne pensait pas à l'avenir et aux générations futures. Ils pensaient qu'ils ne seraient pas là pour voir le monde se détériorer. Oh comme ils avaient tort ! Ils ne s'attendaient pas à ce que l'apocalypse arrive si vite... Ils ont été pris par surprise, c'est arrivé soudainement. Ils se sont faits piégés, la plupart sont morts. Enfin, c'est ce qu'on nous dit.

Parfois, j'ose espérer que d'autres pays existent, je me dis que c'est probable. Mais tout de suite après, ces espoirs s'envolent. S'ils y en avaient d'autres comme nous, laisseraient-ils vingt-trois adolescents mourir chaque année ? Si c'est le cas, je suis presque heureux de ne pas avoir à les rencontrer.

The colors of the rainbow so pretty in the sky
Are also on the faces of people passing by
I see friends shaking hands
Saying, "How do you do?"
They're really saying, I...I love you
I hear babies cry and I watch them grow,
They'll learn much more
Than we'll know
And I think to myself
What a wonderful world (w)oohoorld



Je me suis toujours demandé ce que cela faisait de se retrouver debout sur ces estrades à attendre que la mort vienne nous chercher. Maintenant je le sais. On a l'impression que notre cœur va éclater. On a l'impression que le monde va s'écrouler autour de nous. On a peur, on transpire, on hésite. On se demande s'il ne vaut pas mieux descendre de cette estrade et mourir simplement, rapidement. On se demande si cela vaut vraiment le coup de tenter notre chance, si cela vaut vraiment le coup de tuer quelqu'un pour sauver sa propre vie. On se demande si cette vie qu'on prendra laissera à jamais des marques en nous, on se demande si on pourra vivre normalement une fois sorti de l'arène. Si on y arrive évidemment. On regarde autour de nous, on essaie de repérer les visages familiers, ceux à qui on a adressé la parole, ceux qui nous détestent, ceux qui semblent les moins dangereux. Je crois apercevoir Devon derrière la corne. Il est à éviter. On tremble, on croit s'écrouler sous le poids de notre cœur, on croit que notre tête va exploser. On regarde le décompte, on attend avec appréhension. On voit notre vie défiler devant nos yeux ? Non, c'est trop banal.

On voit la vie qu'on aurait pu avoir si le sort nous avait été favorable. Je me vois dans un an, cinq ans, dix ans. Je me vois à l'atelier, je me vois tout seul à la pépinière. Je me vois avec des enfants, deux filles et un garçon. Ils passeraient l'épreuve de la moisson et auraient eux-aussi des enfants. Je me vois vivre une vie tranquille au district Sept, je me vois même réussir à prospérer, à rendre cette petite pépinière de district encore plus attractif pour le Capitole ! Je vois ma famille gagner des privilèges, je me vois aider tout le district. C'est une vie que je n'aurai jamais, même si je sors de l'arène. Je me vois heureux tout simplement.

Je me mets en position. Je suis prêt à m'élancer, je suis prêt à sauter dans l'eau et à courir.

Someday I'll wish upon a star
Wake up where the clouds are far behind me
Where trouble melts like lemon drops
High above the chimney top that's where you'll find me
Oh, Somewhere over the rainbow way up high
And the dream that you dare to, why, oh why can't I? I hiii?



C'est une belle journée pour mourir.
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Tom Beoulve
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MessageSujet: Re: Les 60 secondes Les 60 secondes I_icon_minitimeSam 26 Avr - 22:39

- Pas trop stressé ?

Dans le sombre reflet de la paroi du tube, une silhouette le fixe. Cette dernière possède des cheveux blonds, est de petite taille, et le fixe droit dans les yeux.
Mais ce n'est pas Tom.
Sa forme est trouble, ses contours dansent le long du verre, et cette illusion de voix rassurante accompagne une mort prochaine sur cette plate-forme qui monte, monte... Dans l'obscurité, la lumière du jour parvient à percer au-dessus de sa tête, mais elle n'est pas suffisamment puissante pour chasser les délires du tribut qui monte, monte...

- Lâ... Lâche-moi, Seed. J'en p... J'en peux plus de tes apparitions, c'est vraiment pas le moment, je vais peut-être mourir bientôt.

Sous les yeux du fou trônent d'énormes cernes, et les restes de son dernier repas sont encore en pleine digestion à l'intérieur de son ventre qui le fait souffrir, torturé par l'anxiété. Il n'est pas au bout de ses peines, car brusquement, le visage pâle d'un ectoplasme se place devant lui et crache :

- Qui est Seed ?

Tom relève la tête, surpris par la question. Devant lui, le fantôme affiche un regard mécontent, lourd de reproches et alors que la plaque de métal finit son voyage, la phrase inaudible de son esprit tourmenté parvient à son inconscient :

- Je m'appelle Adrian, pas Seed.

Il sursaute.
Que vient-il de dire ? Adrian ? D'où sort ce nom ?

- Ça me fait de la peine que tu ne t'en souvienne pas, grand frère...

Il balbutie, des syllabes tentent de sortir, mélangeant le ton des questions et des exclamations, mais rien d'intelligible n'est dit. A la place apparaissent des yeux exorbités et des grosses gouttes qui accompagnent le soleil brûlant qui vient de pointer.

55 secondes

Son corps, aspiré de toute forme d'âme, titube, et après quelques geignements, le tribut s'écroule à quatre pattes, la bouche ouverte, et la bave mélangées aux larmes s'écrase sur la surface métallique.

50 secondes

- Il faut que tu relèves, ou tu vas mourir.

Des pieds nus et sales se matérialisent devant ses yeux rouges, ce qui fait basculer la tête du tribut vers le haut et manque de le rendre aveugle à cause de la lumière du jour. Placé fièrement là où devrait se trouver des mines, un petit garçon blond, crasseux et mal habillé le toise avec un visage grave.
Ce n'est pas Seed.
Seed a le visage plus fin, est plus grand....
Et il n'a pas cet impact de balle sur le front.

42 secondes

- Qui t... Qui... Qui tu es ?

Le visage ensanglanté de l'enfant se penche sur le côté, et une réponse fuse, alors que ses lèvres n'esquissent pas un geste :

- Si tu es mon grand frère, il n'y a pas des millions de possibilités.

35 secondes

Le temps passe, l'illusion tourne sur elle-même, semble contempler l'étendue d'eau qui entoure la corne avant de reprendre :

- Relève-toi.

Le tribut lui obéit sans résistance en forçant sur ses articulations tremblantes, la vision toujours centrée sur son supposé petit frère translucide. Ce dernier tape dans ses mains avec une vigueur surprenante, et un nouvel ordre brise le silence :

- Enlève tes chaussures, et abandonne les.

Tom, hésitant, se penche et défait lentement ses chaussures avec ses mains moites, pendant que son mentor lui explique d'une voix monocorde :

- La corne est entourée d'eau, tu ne pourras pas t'enfuir en nageant avec ses godillots aux pieds.

15 secondes

Après quelques efforts, il y arrive enfin, et ses bottes sont délicatement posées dans un coin, de façon à ce qu'elles ne fasse pas tout exploser en chutant sur une bombe.

10 secondes

Il se relève, son frère a disparu, laissant place à une superbe corne dont la surface semble chauffée à blanc par les rayons qui l'assaillent.

5 secondes

L'esprit occupé par une infinité de pensée en même temps, Tom se penche légèrement vers l'avant, presque au point de se jeter dans le sable, et attend la fin du décompte les yeux presque fermés et laissant passer un flot de larmes.

1 seconde

C'est terminé, tout les tributs partent simultanément, c'est la folie.
Et alors que les premiers courants d'air soulevés par ses premières enjambées parviennent à sa nuque, l'un d'eux apporte une dernière poignée de mots imaginaires, qui se diffusent dans son tympan avec une douceur contrastant avec l'assaut qui se déroule en ce moment même :

- Bonne chance, grand frère.


Spoiler:
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Shado L. E. Snow
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MessageSujet: Re: Les 60 secondes Les 60 secondes I_icon_minitimeLun 28 Avr - 10:04

J'ai eu un pitit délai de la part de Chléo, parce que je suis rentrée avant-hier soir de deux semaines de vacances loin de mon ordi T^T





△ tributs de la 17ème édition △ seth

60 secondes pour choisir.


Le temps s’était écoulé beaucoup trop vite. Seth avait l’impression d’être arrivé au Capitole la veille, alors qu’il y était depuis une semaine maintenant. Toutes les étapes de sa progression dans cette ville de tous les excès s’étaient déroulées trop rapidement. Et aujourd’hui, c’était le jour J. Ou plutôt le jour A. A pour Arène. Ou le jour JVPEMBL. Pour Je Vais Peut-Être Mourir Bientôt Lol. Ou alors… Oui, bref. Vous aurez compris. Ron, l’hôte de son district aux ignobles cheveux rouges, ouvrit en grand la porte de sa chambre. « Debout là-dedans ! Il est l’heure de se préparer pour l’Arène ! » lança-t-il d’un ton joyeux. Seth sortit la tête de sous la couette et se demanda si l’hôte était heureux parce qu’il était stupide, ou parce qu’il avait hâte d’être débarrassé des tributs dont il était chargé… Mystère. Enfin non, pas mystère : connaissant un peu Ron, c’était la deuxième solution qui était juste. Le tribut lâcha un grognement digne des hommes de Cro-Magnon, qui, si on le transposait au langage d’aujourd’hui, signifiait « Bonjour à vous aussi, Ron ! Je me dépêche de me lever, afin que nous puissions profiter pleinement de notre dernier petit-déjeuner ensemble ! Love. »
Ou peut-être voulait-il simplement dire « Fuck ». Qui sait.

Seth finit par se lever. Il tituba jusqu’à la salle de bain, pianota sur le clavier de la douche afin de se laver à peu près correctement, et laissa le jet d’eau chaude le réveiller lentement. Une fois douché, il enfila la tenue qui avait été mise à sa disposition et rejoignit les autres dans la salle à manger. Il adressa un vague salut général, reprit par une Casey qui avait l’air terrifiée, par Eponine qui l’était presque tout autant, et ignoré superbement par Ron. Après un copieux mais équilibré petit déjeuner, Eponine leur donna ses derniers conseils et les serra tendrement dans ses bras, ce qui émut Seth, qui appréciait réellement la mentor. Les deux tributs furent ensuite conduits à travers des couloirs vides. Ils s’assirent finalement dans un véhicule que Seth identifia comme un Hovercraft, et on leur inséra une puce sous la peau du bras. Le véhicule s’envola et Seth profita de ce voyage confortable pour piquer un dernier petit somme. Etrangement, il ne sentait aucune peur l’envahir. Ni aucune excitation. Ni… Ni rien du tout. Il se sentait détaché de tout ça. Il savait bien sûr qu’il serait guetté à chaque pas, dans l’Arène, par la faim, la peur, le désespoir, la détresse et la folie. Alors il voulait simplement profiter des derniers instants où il se sentait maître de lui-même. Enfin profiter… Il dormait, quoi.

Le tribut du district 6 se réveilla au moment où l’Hovercraft atterrissait. De nouveau, il fut conduit par des Pacificateurs à travers des couloirs blancs, avant d’arriver dans une espèce de stalle, dans laquelle l’attendait son styliste. Il examina la pièce pendant que son styliste allait chercher ses vêtements. Blanche, propre, vide, à l’exception d’un canapé blanc chromé et d’une table… Blanche aussi. Trop de blanc. On aurait dit un hôpital. C’était sans doute la dernière pièce habitable qu’allait visiter Seth, le Capitole aurait pu faire un effort, tout de même ! Son styliste lui tendit les vêtements qu’il allait porter tous les jours à partir de maintenant, coupant ainsi Seth dans ses réflexions –ce qui n’était peut-être pas plus mal, au vu de ce qu’il était en train de penser. Le brun enfila une chemise blanche, un short et un gilet sans manches noirs, une paire de chaussettes blanches et de lourdes mais néanmoins confortables chaussures de marche. Sans réfléchir. Il réfléchirait plus tard. Il monta dans le tube en verre transparent qui le conduirait à la surface. Et attendit.
Le tube commença à s’élever. Seth commença à réfléchir. S’enfuir loin de la Corne ? Y aller ? Que faire ? S’il s’enfuyait, il aurait certes moins de chances de se faire attaquer par les autres tributs, mais il ne pourrait survivre longtemps seul sans rien avec lui. Et s’il y allait, et bien… Il se ferait sûrement tuer. Mais il devait essayer. Après tout, qui ne tente rien n’a rien pas vrai ? Et malgré ce qu’il pensait, Seth avait envie de vivre. Enfin, une petite partie de lui avait encore envie de vivre. Envie de se battre. Alors il allait essayer.

Le tube acheva son ascension sous une lumière éblouissante. Le décompte sonore commença.

60. Lumière éblouissante. Seth plissa les yeux pour s’y habituer. Réfléchis. Lumière, lumière… Réfléchie par l’eau ! Il entendait à présent le clapotis des vagues l’entourer. Pas juste autour de lui, mais pas très loin non plus. Il allait devoir nager. Il savait nager, mais… Réfléchis, réfléchis… Ses chaussures ! Elles n’avaient pas l’air pratique pour nager. Doucement, Seth s’accroupit et entreprit de les délacer sans tomber. 40. Vite, vite ! Chaussures enlevées, il noua les lacets autour de ses épaules, de manière à ce que les chaussures le gênent le moins possible. Il retira également ses chaussettes et les glissa dans ses chaussures. 30. Bon. 30 secondes pour réfléchir. Le regard de Seth analysa rapidement ce qui l’entourait. Du sable, de l’eau, le soleil, des tributs. Plus loin, des forêts tropicales. Paysage paradisiaque. Chaleur. Il enregistrait toutes ces informations. A ses côtés, ensuite. A distance égale de lui se trouvaient deux tributs, qu’il distinguait clairement malgré la distance. District 2, district 4. Bon, il ferait avec. Son regard tomba enfin sur la forme posée au milieu de l’Ilôt. La Corne. Son salut, mais peut-être également une promesse de mort. 10. Des sacs et quelques objets divers étaient éparpillés autour de la Corne –qui d’ailleurs n’était qu’une sorte de carcasse, offerte au soleil- , mais le gros du butin se trouvait à l’intérieur. Le regard de Seth glissa sur quelques objets, et en pris certains en ligne de mire. Il devait au moins en attraper un. Il s’aperçut alors qu’il avait inconsciemment pris la décision de se battre. 1. Le temps sembla se figer dans cette seconde. Une sonde d’éternité. Impression de déjà-vu. Une dernière seconde, pendant laquelle il sentit l’adrénaline envahir son corps. Pendant laquelle il pensa à ceux qu’il aimait, avant de faire le vide total dans son esprit. Pendant laquelle il prit son élan.

0.

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Chleo Sullivan
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MessageSujet: Re: Les 60 secondes Les 60 secondes I_icon_minitimeLun 28 Avr - 19:56

Et ton sac Seth

Seth:
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Rose B. Hippwood
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MessageSujet: Re: Les 60 secondes Les 60 secondes I_icon_minitimeLun 28 Avr - 21:28

Moi aussi j'ai eu droit à un petit délai car il m'était impossible de RP ces dernières semaines et j'étais absente ce week-end .-.




Les Soixantes Secondes


Ce sont nos choix qui montrent ce que nous sommes vraiment, beaucoup plus que nos aptitudes.


C'est aujourd'hui. Aujourd'hui que ça commence, aujourd'hui que ça finit. Dans quelques minutes je serai peut-être déjà morte. Ou bien en train de courir. Oui, c'est bien ça. Je serai en train de courir vers un destin incertain, certes, mais un destin où je serai en vie.

Assise sur le banc de ma salle de préparation, je contemple d'un regard vide les vêtements qu'on m'a donnés. Ils sont posés juste à côté de moi, parfaitement pliés. Je répugne à les revêtir. Pour l'instant, il n'y a pas un bruit, tout est calme. Mais dès lors que je les aurai enfilés, tout s’accélérera. On me poussera probablement dans le tube qui se trouve face à moi. Ce même tube me jettera dans l'arène. Le décompte commencera, et à son terme... Ce sera l'Enfer. L'arène se transformera en champ de bataille, et le sol rougira du sang des tributs, pour le plus grand plaisir de ceux qui dirigent ce monde. Les Capitoliens jubileront. Les familles pleureront. Les tributs mourront. Nous sommes vingt-quatre. Un seul sera vainqueur. Ai-je réellement la moindre chance de sortir de cette arène autrement que dans une boîte ? Je soupire. Mes doigts effleurent distraitement les boutons du chemisier. Un sourire cynique se dessine sur mes lèvres. Du blanc, quelle bonne blague. Je vois déjà l'allure des tributs morts ou blessés. Ce sera du grand spectacle ! Un nouveau soupir.

Je me résigne finalement à me lever, et à enfiler lentement la tenue qui m'a été donnée. Je passe la chemise sans dire un mot. Vient le tour du short en jean. En le découvrant, je pousse une petite exclamation. C'est une blague ? On va quand même pas crapahuter et se battre en short ?! Et si on grimpe dans un arbre, ça va être sympa d'avoir les jambes toutes écorchées ! Oh. Le doute s'empare soudain de moi. Et s'il n'y avait pas d'arbres ? Cette tenue serait idéale pour une chaleur étouffante. Un désert et un soleil de plomb, comme lors des 15ème Hunger Games. Une bouffée de panique m'envahit. J'ai besoin d'arbres. Pourvu qu'il y ait des arbres. Je revois les visages de tous les tributs des années précédentes qui sont morts d'une insolation, ou traqués par des Carrières dans un désert sans fin. Je ferme les yeux pour chasser ces images d'horreur. Lentement, je passe les chaussettes blanches à mes pieds, puis j'enfile les grosses chaussures noires qui les accompagnent. J'esquisse une grimace. Elles ont l'air parfaites pour faire de la randonnée en forêt ou en montagne, mais ne collent pas vraiment avec l'idée d'une arène désertique que je me faisais. Allons bon, voilà qu'ils jouent sur le suspens maintenant. Désert ? Forêt ? Faites vos jeux, les paris sont ouverts ! Nouveau sourire cynique. J'achève de m'habiller en enfilant une veste sans manches, noire. Cela me laisse perplexe. Je ne sais plus quoi penser. Je n'arrive plus à savoir si on va se trimbaler dans un désert sous quarante degrés ou si on va crapahuter à flanc de colline. La poisse. Moi qui espérait deviner ce qui m'attend dans l'arène grâce à ma tenue, me voilà servie. Avec un énième soupir, je fais quelques pas pour aller me placer devant un miroir. Je m'observe de bas en haut, tourne sur moi-même, passe la main dans mes cheveux. Alors voilà la tenue dans laquelle je vais crever. Ouais, crever. C'est le mot. On est que du bétail, et vingt-trois d'entre nous vont crever. Comme des chiens.

Je plonge mes yeux dans ceux de mon reflet. Le Capitole m'a changée. Physiquement, je ne suis plus la même. La fille qui ne portait jamais de jupe ou de robe, couraient dans les bois et grimpaient aux arbres a disparu. Et mentalement ? Suis-je toujours la même ? Peut-être ont-ils réussit à me chambouler l'esprit, de même qu'ils ont chamboulé mon apparence. Suis-je devenue ce que je déteste plus que tout au monde ? Un robot, une marionnette aux mains du Capitole ? Un parfait petit soldat qui part au combat sans se poser la moindre question ? Impossible. Du moins, je l'espère. Ils m'ont tout pris. Mon district, tout ceux que j'aimais, et bientôt ma vie. Ils n'auront pas mon libre-arbitre. Je relève le menton en lançant un regard de défi à mon double. Allez-y, essayez un peu de me changer pour voir. Un sourire espiègle se dessine sur mes lèvres. Tout va bien, je suis toujours la même.

Une voix métallique vient soudain interrompre le cours de me pensées pour m'ordonner de rejoindre le tube de lancement. Mon sourire s'efface aussitôt. Déjà ? Je m'approche pas à pas de la machine. Au moment où je monte sur la plaque circulaire, le cylindre de verre commence à descendre sur moi. L'angoisse s'empare de moi. Je ne m'étais pas rendue compte que ce tube était si étroit. Je résiste à l'envie de quitter immédiatement la plateforme, et je me force à respirer lentement. Le cylindre rejoint définitivement la plaque. Ça y est, je suis bloquée. Coincée dans ce tube de verre, je n'ai même pas la place de tendre les bras. Mes yeux s'agrandissent, et je commence à éprouver des difficultés à respirer. Non. Non, non, non. Il ne faut pas que je cède à la panique. Pas maintenant, pas ici. Cette paroi m'oppresse. Je suis impuissante. Je voudrais frapper cette vitre, la frapper encore et encore, jusqu'à ce qu'elle cède et me libère. Il faut que je me calme. M’efforçant d'ignorer le tube qui m'enserre, je me concentre sur la pièce que je suis sur le point de quitter. Un banc. Une table. Un verre d'eau. Je la trouverais presque agréable maintenant. Si seulement je pouvais quitter ce tube. Mais je ne peux pas. Il faut que je sorte. Que je respire. Non sans difficulté, je prend une profonde inspiration. En expirant, je sens mon angoisse se calmer un peu. Allez Rose, c'est bien, continue. Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer.

Au bout de ce qui me semble une éternité, le cylindre commence à s'élever. La salle de préparation disparaît sous mes pieds, et pendant quelques secondes il n'y a plus que du noir autour de moi. Je me rend soudain compte que je n'ai même pas songé à la stratégie que j'allais adopter. La Corne sera face à moi. Vais-je pouvoir résister à la tentation d'aller y prendre de la nourriture, une arme ? J'ai bien peur que cela ne soit difficile. Et puis, ce n'est pas qu'une question de tentation. C'est aussi et surtout une question de nécessité. Je n'ai pas le choix. Si je veux survivre, il faut que je m'approche de la Corne. Prendre de la nourriture, un sac, une arme, peu importe, mais il faut que je prenne quelque chose. Ce sera risqué mais il faut que je le tente. Avec un peu de chance, les autres tributs seront trop occupés à s’entre-tuer, et ne feront pas attention à une fille comme moi.

Dans une explosion de lumière, j'émerge brutalement à la surface. Le décompte commence aussitôt.

Soixante secondes. Éblouie par le soleil, je mets un court instant à me rendre compte de l'environnement qui m'entoure. Mon cœur rate un battement. De l'eau. Partout autour, de l'eau. J'aperçois deux ou trois îles au loin, mais le reste n'est qu'eau. Je lâche un juron. Quelle bande d'enfoirés. En un instant, mes chances de sortir d'ici vivante viennent de passer de « infimes » à « totalement nulles ». Ouais, c'est plutôt sympa comme coin, si on parvient à mettre de côté le fait que vingt-trois d'entre nous vont mourir ici. De l'eau turquoise, du sable fin, des îles verdoyantes. C'est même plutôt idyllique comme lieu – quoique je préférerai toujours ma bonne vieille forêt du district Sept à ce genre d'endroit. Mais moi j'ai jamais appris à nager, vous le pigez ça ? J'ai grandi en voyant des tributs nager presque tous les ans, mais ça reste purement théorique. La pratique, c'est une autre paire de manches. J'essaie de sonder du regard la profondeur de l'eau qui m'entoure. Mon estimation reste très hasardeuse, mais j'ai l'impression que j'aurai pied. Cela me rassure un peu. Ce qui m'inquiète plus, ce sont les autres îles. Il faudra bien les atteindre, puisque l’îlot de la Corne d'Abondance est complètement désert. Et pour cela, je devrai nager. J'étouffe un second juron.

Quarante secondes. Je lève les yeux de l'eau pour observer les tributs qui m'entourent. À ma droite, la fille du district Trois dont le nom m'a échappé. Il ressemblait au mien pourtant... Rose, Rosie, Rosa ? Oui, ça doit être ça. Je ne suis pas tout à fait convaincue, mais au pire on s'en fout, appelons-la Rosa. Donc ! Rosa est à ma droite. Elle doit avoir mon âge et fait à peu près ma taille. Elle ne m'inquiète pas trop, je ne pense pas qu'elle soit du genre à se battre au bain de sang. Je tourne la tête de l'autre côté. Là, ça devient plus problématique. À ma gauche se trouve le blond du Un, dont j'ai également oublié le nom. C'est un Carrière, un tueur surentraîné qui s'est sûrement porté volontaire pour être tribut. Les yeux rivés sur la Corne, je l'observe à la dérobée. Il a l'air sûr de lui. Évidemment. Ça sent le roussi.

Trente secondes. Je replonge les yeux dans l'eau qui m'entoure. Brusquement, je me rend compte que celle-ci me lèche les pieds depuis une trentaine de secondes. Avec horreur, je réalise que mes chaussures absorbent l'eau, comme deux grosses éponges. Oh non, ils se foutent de nous là... J'essaie de m'imaginer en train de me déplacer dans l'eau avec ces deux poids aux pieds. L'horreur. Je suis déjà pas foutue de pouvoir nager, et il faut en plus qu'ils nous rajoutent un handicap ! Du coin de l’œil, j'aperçois du mouvement sur ma gauche. Je tourne légèrement la tête, et découvre qu'une fille – celle du district Dix il me semble – est en train de retirer ses chaussures. Pas bête, celle-la. Je me penche alors en avant et entreprends de l'imiter. Précautionneusement, je libère mes pieds et en profite pour également retirer mes chaussettes, que je range au fond de mes chaussures. Je fais également un solide nœud avec mes lacets, ce serait idiot perdre une chaussure dans la bagarre. Je me redresse. Me voilà pieds nus, chaussures en main, prête à affronter cette étendue d'eau.

Quinze secondes. Je parcoure la ronde des tributs du regard, à la recherche d'un visage connu. Presque en face de moi, je repère Sebastian, et non loin de lui, j'aperçois Seth entre deux arcades de la Corne d'Abondance. Parlons-en de cette corne d'abondance. Je hausse un sourcil interrogateur à la vue de sa structure. On parlerait plutôt de carcasse ici. Et puis surtout, abondance mon cul ! Elle contient peu d'objet, enfin, moins que les années précédentes il me semble. Je me trompe sans doute. Autrefois, je me fichais bien de ce que contenait la Corne. Aujourd'hui, ma survie en dépend.

Dix secondes. Je balaye des yeux le contenu de la Corne. Il faut que je trouve quelque chose. N'importe quoi, mais je dois au moins récupérer un objet. Une arme, une gourde, un sac. N'importe quoi.

Cinq secondes. Je calcule la distance qui me sépare de la Corne. Je peux y arriver. Je sais que je peux le faire. Je vais le faire. Je relève la tête et redresse les épaules. Les yeux brillants de cette détermination qui ne m'a jamais quittée, je fixe la Corne, et seulement la Corne.

Une seconde. C'est le moment de montrer que je peux survivre dans un tel milieu, moi, la fille de la forêt. Je fais le vide dans mon esprit, laissant mon corps à mon instinct et à mes réflexes. Cette seconde dure une éternité. Tout semble suspendu. Le calme avant la tempête. Et cette tempête approche.

Zéro. C'est maintenant.

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Chleo Sullivan
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MessageSujet: Re: Les 60 secondes Les 60 secondes I_icon_minitimeLun 28 Avr - 22:14

Ton sac :

Rose:
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