Je me réveille, m'étire. Le Cirque d'hier m'a donné des courbatures. J'avais les jambes tremblantes tout le long du tour. Je commande un petit déjeuner, et l'avale en vitesse. J'avais envie d'aller au plus vite aux entraînements, et avoir une maigre chance de victoire. Avec ma force au corps à corps, je pourrais sûrement utiliser les gants-griffes, pour plus de puissance. Avec ça, impossible de perdre. Enfin, je dis ça pour la forme, mais je n'ai pas énormément de chance de victoires. Oh, la ferme, Niko...

Je me lave, me passe la main dans mes cheveux pour me les ébouriffer, et je sors de mes appartements. J'espère ne pas croiser de carrières. Je fais le chemin seul, sans Amy, ni personne d'autre. Arrivé dans la salle des entraînements, je me rends compte que je suis au moins aussi bien bâti que les autres. En fait, les champs m'ont forgé les muscles, mais personnes ne m'a jamais appris à m'en servir. J'ai inspiré à fond. Je ne me sentais pas à l'aise dans ces combinaisons. Elles étaient moulantes, bizarres, avec le numéro onze marqué sur mon épaule et dans mon dos. J'avais franchement l'impression que les juges nous passaient au rayon X.

Apparemment, il fallait choisir quelques ateliers. Je décidais de commencer par apprendre à allumer un feu. Oui, tout le monde allait me trouver ridicule, mais mort, je m'en foutrais bien, quand même. Celle qui tenait l'atelier semblait bien s'ennuyer. Je lui demandais comment faire en rougissant. J'avais l'air ridicule, mais je ne me retournais pas pour savoir si on ricanai derrière mon dos ou pas. Un petit bout de bois plat, des herbes et une petite brindille. A bon, c'était si simple que ça ? Ok, je comprends pourquoi je dois être celui qui doit faire peur à tout le monde. Bouh, le méchant Niko, tribut du onze, qui ne sait pas faire de feu !

Quoique... Si cela faisait de moi une cible mineure dans les Jeux, ce serait une aubaine pour moi. Une chance en plus de gagner. J'avais mal à la nuque, je ne savais pas pourquoi. Je me redressais, et décidais d'aller vers un autre atelier. J'approfondirais ma connaissance des plantes plus tard, peut-être avec Amy, que je n'avais toujours pas vue, et je m'approchais des stands de gants-griffes. J'avais envie de les utiliser maintenant, ils me semblaient si puissants, si... tueurs. En les regardant, j'avais envie de tuer quelqu'un avec, de les essayer, de tuer tout le monde pour rentrer chez moi... En fait, je me ferais tuer par le Capitole si je les privais de leur spectacle cette année. Je demandais poliment si je pouvais les essayer.

Quel abruti tu fais, Niko. Tu es là pour te battre, pour apprendre à te battre, et toi, tu demandes si tu peux essayer... quelque chose qui va de soi ! Je suis vraiment stupide. L'homme semblait très heureux de voir arriver quelqu'un. Il m'appris qu'ils s'enfilaient comme des gants, et juste en pliant les doigts, des griffes sortaient de sortes de déchirures le long des phalanges. C'était bien classe, et bien... sanglant si ça rentrait dans le torse de quelqu'un. Eh, depuis quand je pensais comme un carrière, moi ? Je me fais honte, je fais honte à mon district.

Bref, se concentrer. C'est pas facile de se battre avec ça. Je commence avec des gants-griffes pour débutants, je donne un coup de poing dans un mannequin... mais je le rate. Les gants sont très lourds, et mon poing est parti trop loin, manquant de me faire tomber. Je réessaye, mais je donne un coup de poing direct. Apparemment, donner des coups horizontaux font beaucoup plus de dégâts avec ça. Effectivement, la tête du mannequin fut coupée net, en plus d'être découpée en rondelles de trois. Pratique ces trucs, dis donc...

Je ne ressens presque plus la douleur de ma chute, de toute façon je ne suis pas tombée de bien haut. Mon échauffement m'a mise en forme, j'ai la pêche et je compte bien me défoncer car il ne faut pas que je l'oublie... Je suis Eycko la fille au talent secret, la petite "surdouée" qui a défié les carrières.

J'arrive à l'atelier des plantes médicinales et toxiques comme je l'avais prévu. Une femme m'accueille à bras ouvert, comme si elle avait pitié de moi. Ce genre de personne je ne peux pas les voire...

Je soupire. Elle commence à me montrer les plantes de bases, mais elle se fout de moi ? je les connais déjà, Anaey m'avais montré les plantes dangereuses de la forêt et celle capable de soigner. Je lui demande avec ma bonne humeur habituelle de m'enseigner quelques plantes bizarres, mon ton n'a pas du lui plaire car j'ai l'impression quelle me toise férocement.

Une demie heure plus tard, je n'en peu plus. J'aime l'action, je ne suis pas faite pour toute cette théorie. D'accord savoir que le lait d'une "noa de koko" permet d'adoucire la peau si elle est à vif, ou bien qu'une "miangueu" écrasé permet d'atténuer le saignement, peut être utile, mais que c'est barbant !

La femme ne s'arrête pas de parler, une vraie pipelette celle-là, je me détourne et l'écoute à moitié. Je fixe intensément l'atelier de couteau et de poignard. Qu'est-ce que j'aimerais me jeter sur ses armes-ci ! Ce ne sont pas de vulgaires poignards en pierre, ils sont en argent, ils sont brillants, ils m'attirent comme un aimant. Mais je ne vais pas les rejoindre, je reste à ce foutu atelier. J'ai défié les carrières, je ne pourrai donc pas me battre directement dans l'arène. Je vais devoir me cacher, survivre et leur tendre un piège... Oui demain j'irai à l'atelier de piège humains, tant pis pour les poignards, je garde cela pour les juges.

En me retournant face à la femme pour me concentrer sur les poisons, j'aperçois un stand bizarre. Des gants avec des griffes ? Mais c'est quoi ce truc ? Dans l'arène il vaut mieux connaître l'emploie des armes de bases, etc. Qui serait assès fous pour se rendre à cet atelier ?

Un garçon brun, plutôt bien bâtit s'y avance, quand il se retourne, les gants aux mains, je le reconnais. C'est le garçon du onze, Niko... je ne pensais pas que ce genre d'arme était son truc. Voyons ce qu'il sait faire. Il essaie, se penche vers le mannequin et... le loupe.

J'esquisse un sourire, il perd son temps. ces armes farfelues sont bien trop complexes et il m'a l'air plutôt maladroit. Il devrait s'exercer aux couteaux, c'est important de savoir les manier !

"Mademoiselle vous écoutez ? Les plantes médicinales tropicales ingérées en trop grande quantité sont toxiques, il faut savoir les doser ! Oh oh ! mademoiselle, ça vous fait rire ?"

Mince elle parle encore elle ? Pff. Je lui adresse un sourire ironique et l'invite à continuer. Mais personnellement je ne pense pas qu'on va tomber dans une arène tropicale. je le sens, cette année ce sera un océan ! Oh qu'est-ce que j'aimerai ! Je lui demande donc de m'enseigner les plantes élémentaires aquatiques et celle qui peuvent se trouver en montagne. Ensuite je demanderai le désert... Le désert... ma plus grande peur. De toute façon j'ai le temps. Nous avons trois jours et je vais passer la journée entière dans cet atelier primordiale. Je n'ai pas envie d'essayer un peu de tout ! Ce ne me servirait à rien. Nous n'avons pas beaucoup de temps, alors je préfère ne pas m'éparpiller et me concentrer sur seulement trois ateliers. Un par jour. Sans négligé la grimpe et la course évidemment. Je ne dois pas perdre mon agilité !

Je glisse le long de la corde et me laisse tomber sur le sol élastique. Ca doit bien faire une heure que je m’entraîne à l’escalade et ça m’a épuisé. J’envisage de continuer sur le mur d’escalade, mais mes bras en feu m’empêchent de faire quoi que ce soit. J’observe les ateliers à notre disposition. Les épées ? Bof. Les lances ? Non. J’aperçois un garçon faucher un mannequin à l’aide de... De sortes de gants ? Quand il s’arrête, je peux voir de fines lames qui sortent du gant. Puis je remarque des couteaux posés sur une table près de lui. Je m’approche de l’instructeur, tout en veillant à ne pas me retrouver près de ce type. Les gants ont l’air plutôt dangereux. Quand je lui demande ce que sont ces sortes de gants, il m’explique le tout en long, en large et en travers. Donc, des gants-griffes. Je demandais de m’entraîner d’abord avec un couteau.

« Ce sont des dagues, m’expliqua-t-il. On les utilise au corps à corps. Tu ne dois pas les lancer car elles font peu de dégâts. »

Il me mit une dague dans la main et en prit une pour me montrer.

« Déjà, tu ne te crispes que pour attaquer. Ensuite, tu dois être rapide et agile puisqu’il est difficile de se défendre à l’aide d’une dague contre une épée par exemple. »

S’ensuivit une série de mouvement que je recommençais jusqu’à bien les maitriser. Visiblement fier de mes capacités, il me désigna un mannequin et recula jusqu’à être deux mètres derrières moi. Je m’élançai et tentai de planter la lame dans la toile claire mais elle se contenta de glisser dessus.

« Mets plus de force. Tiens ta dague lame vers le bas et maintiens bien la poignée. Tu donnes un coup sec vers la cible. »

J’essayai de nouveau, avec plus de réussite cette fois. La lame pénétra dans la toile pile à l’endroit du cœur. Je retirai le couteau avec un geste sec. L’instructeur me montra ensuite une série de mouvements défensifs. Parade, esquive, feinte, tout y passa. Il m’enjoignit de continuer à m’entraîner tandis qu’il s’occupait du garçon, du District 11 d’après son dossard. La dague me plaisait comme arme. Légère, maniable, elle était parfaite pour moi. Je pourrai utiliser la dague pour vider les animaux ou autre chose. Je continuai mon entraînement sans songer que les autres tributs me regardaient peut-être. Tant pis s’ils savent que je sais utiliser plus ou moins bien un couteau. Ils ne me verront jamais avec un arc, même si je meurs d’envie de me précipiter à l’atelier et prendre en main un de ces arcs. En métal, en bois, en plastique. Les flèches aussi sont différentes. Au lieu de plumes, j’ai pu apercevoir une sorte de plastique transparent qui forme des ailettes.
Un coup horizontal, un sur le haut du torse. Le mannequin est maintenant en piètre état. Essoufflée, je regarde le tribut du Onze. Il se débrouille plutôt bien avec des gants-griffes. Son mannequin aussi est totalement défoncé. Et encore, c’est peu dire. Il faut avouer que ses armes sont très très dangereuses. J’envisage de changer d’atelier mais je tiens à maitriser la dague. Oh, et puis zut ! De toute façon, on a encore deux jours pour s’entraîner. Je dresse mentalement la liste des ateliers que je dois faire. Dague et gants-griffe, lancer de couteau et plantes toxiques et médicinales. Pitié, qu’il y ait au moins une forêt, où je puisse me réfugier ! Si on tombe sur un désert, c’est quasiment sûr que les carrières vont gagner. Sauf si tous les autres Districts s’allient, ce qui est hautement improbable. Si on a une montagne glacée, ça va être difficile. Ce sera aussi les carrières qui vont gagner. L’idéal serait une forêt, avec plusieurs mares ou ruisseaux, de grands arbres où je peux grimper, du gibier et des plantes de chez moi.
Je m’approche de l’instructeur et lui demande un conseil sur la dague. J’essaye d’apprendre autant de choses que possible pendant ces trois jours. L’arc, ce sera pour la démonstration privée. Et il ne faut pas que je délaisse l’escalade ni la course. Je sais que le bain de sang du premier jour n’est pas une bonne idée. De toute façon, j’y survivrai pas. Il faut que je pique des trucs ici et là, au minimum un couteau et une gourde, puis que je trouve de l’eau. Et là où y a de l’eau, y a du gibier.

Je me lève, encore tremblante des évènements de la veille. Je n'en veux pas à Jay ; elle a fait son boulot de styliste en me donnant une très belle robe, et je l'en remercierai, mais...Je ne digère toujours pas les sifflements. Au moins, une demoiselle avait une robe aussi courte que la mienne, et même un peu plus...Mais elle semblait ravie de recevoir toutes ces roses. Peut-être que, comme moi, elle a voulu jouer le jeu...Non, ne dis pas de bêtises, Amy. C'est une carrière, rien d'autre.

Je me passe un peu d'eau sur le visage après avoir enfilé ma tenue. Je me laverai ce soir...Et puis, avec tous ces produits que l'équipe a mis sur ma peau, on dirait que même qu'après quinze jours sans me laver, je resterai propre.
Deux nattes que je ne mets pas beaucoup de temps à faire et c'est parti. Je n'aime pas cette combinaison qui me colle à la peau, mais je suis bien obligée de la porter. C'est une tenue d'entraînement, après tout.

Arrivée au centre, seule, une dame m'accueille chaleureusement. Plusieurs autres tributs sont présents ; Niko, qui ne m'a pas attendue...Eycko, qui m'agace tout bonnement...Et une autre fille dont je ne connais pas le nom mais qui, apparemment, appartient au district Neuf. Enfin, c'est ce qui est marqué sur son dos.
Dès que la femme a fini de parler, tous se précipitent vers les ateliers. Moi, je prends le temps d'observer. Niko s'approche des gants-griffes. La fille du Neuf s'attaque aux dagues, qui font partie aussi de l'atelier où se trouve Niko. Et Eycko va vers les plantes toxiques et médicinales. Bon, pas de quoi s'inquiéter...Je crois que je vais m'exercer à la course. Je suis une fuyarde et j'arrive à me dépêtrer de situations embarrassantes en me cachant, mais il vaut mieux que j'apprenne à courir plus vite. Mon gabari assez moyen pour mon âge ne me donne pas de vitesse naturelle.

Je me rends donc vers l'animateur - je ne vois pas pourquoi il y en a un, ici, mais bon - et lui demande s'il peut m'apprendre à courir plus vite. Il évalue ma taille. C'est bon, tu as fini, on peut commencer ? Merci...

"La technique pour bien courir, c'est tout d'abord de lever les jambes le plus possible. Plus tes jambes traînent, plus tu auras l'impression de te fatiguer, et ce n'est pas bon."

Il me montre comment faire. Les jambes hautes, ok. Ensuite...? Il faut avoirr un bon mental, tiens donc.

"Si ta tête fatigue, ton corps fatigue. C'est là-dedans qu'il y a un cerveau, et c'est lui qui contrôle tout, donc forcément les muscles de tes jambes. Gardes un objectif quand tu cours, et tu laisseras derrière toi un ennemi, qu'il soit redoutable ou non."

Je hoche la tête. On va faire un essai. Les jambes hautes, toujours en mouvement. La tête solide...Et c'est parti. J'essaie de courir rapidement, mais le moniteur me bat à plate couture, avec ses jambes de deux mètres...Je m'assois, épuisés.

"Revanche."

J'ai prononcé ce mot dès que j'ai entendu les rires moqueurs autour de moi. C'est mauvais pour moi. Ils vont vouloir me tuer d'abord pour s'échauffer, car je serais facile à attraper pour eux.
Cette fois-ci, je redouble d'effort. Je m'imagine dans une forêt broussailleuse, où les geais moqueurs pullulent. Niko n'est pas avec moi, et je dois le retrouver. Par la même occasion, je suis poursuivie par une tonne de carrières qui veulent ma peau. Vite...Oui ! Je l'ai battu à la course ! L'instructeur sourit. Je ne l'ai battu que de quelques centimètres, mais ça comptera dans l'arène. Et puis, je compte bien m'améliorer.

Tiens, Niko part de l'atelier des gants-griffes. C'est le moment où jamais.

"Hey, Niko ! Un petit atelier en commun ? Histoire de s'amuser un peu."

Je souris. C'est un sourire de défi, de vainqueur. Les bras croisés, j'attends sa réponse.

L'entraîneur du me trouver assez bon, car il m'expliqua directement une autre technique. J'écoutais attentivement. Pour la première fois depuis que je suis arrivé ici, je me sentais fort. Je sentais que j'avais mes chances. Que je pouvais y arriver. Bien évidemment, je n'avais pas vu les différents regards converger vers moi quand la tête du mannequin avait roulé au sol.

"Ecoute, là, tu n'utilises qu'une seule main. Donc tu te fatigues un bras. Normalement, ces gants s'utilisent par paires."

Par paires ? Allons bon, j'étais crevée avec un seul... Mais j'acceptais néanmoins. J'enfilais le deuxième gant. Je suis droitier, alors la main gauche... Je levais le bras, et donnai un coup horizontal, en plein dans le ventre. Bien évidemment, les griffes rentrèrent moins, car j'étais bien moins fort avec ce membre.

"Attends ! Regarde comment il faut faire."

Il enfila deux gants, bien plus gros que les miens. Il les levaient comme s'ils ne pesaient rien ! D'un geste ultra-rapide, que j'eus presque du mal à suivre. De sa main droite, il donna un coup horizontal, et le torse fut déchiré. Et de sa main gauche, presque simultanément, il donna un coup vertical, et tout, du bas du ventre au cou, fut déchiqueté. Je ne pu retenir une exclamation. Ces gants allaient faire des dégâts.

J'essayais de faire de même, mais je n'étais ni assez rapide, ni assez fort.

"On va arrêter là."

Je tournais la tête, en sursautant, et je du me retenir de m'exclamer haut et fort :

"Mais pourquoi ? Je commence enfin à comprendre comme faire !

-Peut-être, mais tu n'es ni assez fort, ni assez endurant. Tu ferais mieux de commencer par-là. Si tu n'arrives pas à donner plus de quatre coups en combat avec ça, tu vas mourir."

Je du reconnaître qu'il avait raison. Je soupirais et regardais la fille du... Neuf, à côté de moi. Elle se débrouillait pas mal avec une dague, il fallait l'avouer. Elle ne venait pas d'un district riche. Peut-être fallait-il m'en faire une alliée ? J'allais lui adresser la parole quand Amy vint à ma rencontre.

"Hey, Niko ! Un petit atelier en commun ? Histoire de s'amuser un peu."

Oui, pourquoi pas ? Mais qu'est-ce qu'on pourrait faire ? Je n'ai pas franchement envie de faire de la muscu et de l'endurance avec Amy. D'ailleurs, l'endurance, on connaissait ça, nous, au Onze. Mais bon. Pourquoi les plantes ? Oui, les plantes.

"Et bien... Pourquoi pas les plantes médicinales et toxiques ? On connaît les baies comestibles et les autres, mais ce serait bien d'apprendre ça."

Je balayais du regard les ateliers. Je trouvais rapidement celui-là. Il était pris d'assaut.

"C'est peut-être pas une bonne idée, dans ces conditions..."

J'écoute avec une mine lasse les explications sans fin de la femme. J'ai l'impression que ma tête va exploser tous ces noms de plantes ne peuvent que fatiguer après tout...

Mon regard change à nouveau de trajectoire et s'arrête sur une fille. Le numéro neuf est inscrit sur son dos. Je dois reconnaître qu'elle se débrouille bien avec une dague... Alala, qu'est-ce que j'aimerai me précipiter sur les poignards ! Mais ce n'est pas possible je le sais. Je le sais et pourtant l'envie de cesse de monter. Mais je vais tenir bon !

Je me retourne vers la femme quand Niko et la fille de son district arrivent vers le même atelier que moi. La rouquine... Je ne connais toujours pas son nom. Je me demande s'ils vont me parler. Je me rappelle que trop bien notre conversations sur le toit. Hum, je sens qu'il va y avoir, enfin, de l'action. Super !

"Salut !"

Je leur lance d'un ton ironique, coupant ainsi le monologue de la femme.

"Eh bien...Pourquoi pas les plantes médicinales et toxiques ? On connaît les baies comestibles et autres, mais ce serait bien d'apprendre ça."

Mon regard se porte sur l'atelier, avant de finalement tourner les yeux vers Niko. Je hausse les sourcils et secoue lentement la tête, geste qui signifie "Pas question". Je crois qu'il a compris, car il commence à regarder vers les autres ateliers.

"C'est peut-être pas une bonne idée, dans ces conditions..."

Il a l'air déçu. Je le suis aussi. Et puis zut, qu'importe ! Nous ne sommes pas là pour faire ami-ami, de toutes façon. Je la supporterai, pas grave.

"Un entraînement aux Enfers numéro un..."

Je m'avance et m'asseois devant la guide. Je lui fais un sourire très aimable et lui adresse la parole. Enfin, c'est ce que j'aurais aimé pouvoir faire...Eycko me devance et prend un ton ironique.

"Salut !"

Je soupire. Elle m'exaspère...Pourquoi s'obstine-t-elle à vouloir nous enquiquiner ? Je l'énerve, elle m'énerve, ça on l'a compris depuis longtemps. Mais pourquoi s'acharner ?

"Ecoutes, on n'est pas là pour faire causette mais pour apprendre. Si tu ne veux pas écouter c'est ton problème, mais nous, en attendant, on cherche quelques moyens de survivre."

Sur ces mots, je regarde la guide, lui souris aimablement et lui demande avec politesse de bien vouloir recommencer le cours.