C'est alors que je le vois. Tel un fantôme... J'ai à peine le temps de relever la tête que j’aperçois ses yeux bleus, son visage... Je vois Jon, en face de moi au Capitole... Pourquoi ?! J'avais vu qu'il était tributs des Hunger Games mais pourquoi ?!
J'avais récupéré mes tributs après la cérémonie d'ouverture. Nous marchions tous ensemble, complimentant alors les jeunes combattants, leur disant qu'ils avaient été exceptionnels. Parfois je n'en pensais pas un mot, parfois je faisais preuve d'égoïsme, comme pour Eycko, disant que son côté arrogant donnait du peps. Je ne disais pas la vérité : elle m'avait horripilée. Je n'aime pas les gens comme ça, même si les circonstances qui font que sont favorables. C'est comme les carrières... Les tributs du 12 sont cette année bien difficiles. Ils sont même prêt à s'entre-tuer presque. Je poussais un soupire tandis que je posais alors mon regard sur le couple du 11. Ces deux là étaient tout deux amants. Comment je le sais ? Ah, ça se voit... Leur façon de se regarder, leur gestes l'un à l'égard de l'autre, même leur attitude ensemble me le font affirmer. Je suis même persuadée de l'amour qui les lie. J'observais certains tributs et autre mentor en rentrant à la résidence. Le Capitole tremblait encore de leur "découverte". Je trouvais que la cérémonie se finissait sur une bonne note, aussi me suis-je permise de féliciter alors les mentors. Je prit l’ascenseur avec eux, nous dinâmes, je tentais de répartir mon temps entre les deux districts, rentrant et sortant parfois assez rapidement. Festivités et cocktails gérant la soirée. Les tributs eux, trop fatigués et bousculés par rapport à ce qu'il venait de leur arriver, décidèrent d'aller vite se coucher. Nous mentors et assistants, nous rejoignirent alors dans le hall où nous fêtèrent les futurs sponsors en rigolant, tentant d'oublier malgré tout, la triste fin qui touchait la vie de nos tributs.
Au bout d'un certain moment, je me décide d'arrêter de boire. Je les laisse alors, et à mon retour, tous étaient déjà parti. Je lâchai alors un soupire, et commençai à ranger. Les muets me prirent alors les mains et les poignets et se chargèrent du reste. Je les laissai faire. Pourquoi ? Ce sont des muets, non ? C'est leur travail... Je n'y peux rien, j'ai été élevé avec l'idée que ces personnes ont commis des crimes horribles et que pour les punir nous leur coupons la langue et les condamnons à l’esclavage. Pour moi, c'est une bonne sentence, quand c'est mérité. Je commençai alors à marcher, mon classeur en main, une tasse de thé dans l'autre. Je ne faisais guère attention à où j'allais, aussi lorsque je percutai quelqu'un, je ne compris absolument rien, si ce n'est autre que ma chute sur les fesses. Je grognai légèrement et se massa la tête, avant de redresser la tête. Jon.
Je vous laisse alors imaginer ma réaction. Vous avez déjà eu un avant goût dans les premières lignes, là, j'vous tout vous décrire. Premièrement, je me sens étrangement surprise... Pourquoi ? Je l'ai déjà vu à la télé, je savais en avance qu'il avait été choisit comme tribut dans son district, mais pourquoi alors m'étonnais-je de le voir là ici maintenant ? Aussi tard ? ... Je commence à devenir parano. La joie remplaça vite la surprise. Je le regarde, l'analyse en me redressant. C'est exactement lui, le même, il n'a pas changé... C'est lui, je l'ai devant mes yeux ! Ce jeune homme a qui j'ai parlais durant un après-midi entier, à qui je ne pouvais m'empêcher de songer dès lors que je voyais une histoire sur un district à la télévision, le voila devant mes yeux ! Je me sens tellement coupable malgré tout... Pourquoi pour cette occasion macabre ? Pourquoi maintenant, pourquoi pas plutôt pour annoncer qu'il devenait juge ou simplement membre du Capitole... Pourquoi tout est toujours si compliqué dans ma vie ... Je le dévisage presque, tellement ma surprise, ma joie, ma tristesse est grande. Je finis par récupérer les quelques feuilles qui avaient volé de mon classeur en tombant avant de remplacer une de mes mèches derrière mon oreille. J'esquisse un léger sourire, toujours aussi effarée de la situation. « J... Jon ? » Ces mots, je les dit avec beaucoup de difficulté étrangement. J'appréhende. Quoi donc ? Sa réaction ? Le fait qu'il m'est oublié ? Ou simplement l'image de sa mort qui me traverse l'esprit ? A cette pensée, je manque de retomber une seconde fois.
J'ai encore la vision de mon frère ... Cette vision atroce d'un cadavre avec un sourire, un long filer de sang lui parcourant la joue... Cette vision qui m'obsède nuit et jour. Et maintenant, probablement une des personnes qui compte le plus pour moi, risque le même sort. Et si... Et si ça se reproduisait. Je lui ai à peine parler et j'ai déjà peur de la finalité. Pourquoi suis-je aussi proche des gens... Qui peuvent me faire du mal ? Je soupire à cette pensée et reprend vite mon sérieux. Je lâche un léger sourire, sans trop d'exagération et me gratte alors la joue, légèrement embarrassée de mon emportement.« Je suis ravie de te revoir... » . Je passe une main dans mes cheveux pour me recoiffer et tend alors ma main vers lui, avec toute simplicité. Nous sommes au Capitole, aussi quelques règles de bienséance se doivent d'être respectées. J'use alors d'un sourire pour le rassurer. Je me montre polie... Je voulais tant lui parler, mais je ne savais pas quoi dire... J'espérai juste qu'il se souvienne de moi, et qu'il soit content de me voir...
Je regarde le sol, légèrement gênée malgré tout l'orgueil et la fierté de mon caractère. Je suis honteuse. J'ai peur... Je hais les Hunger Games.
C'est drôle quand on y pense. L'esprit humain est vraiment une des choses les plus complexes dans ce monde, nombreux ont été ceux à l'étudier et aucun n'a vraiment réussi à en tirer toutes les conclusions possibles, il se compose de tellement de facettes qu'il en est presque impossible d'en prévoir ne serait-ce qu'une seule vu qu'elle n'obéit à aucune loi mathématique autre que la volonté de la personne concernée. Je n'avais jamais douté de la complexité de l'esprit humain mais jamais avant je n'avais pu en faire vraiment l'expérience jusqu'à aujourd'hui... Jay était certainement la personne que j'avais le plus envie de voir depuis la moisson... Et maintenant que je me trouvais là, devant elle, la seule chose qui me venait en tête était de fuir, partir loin...
Je n'accepte pas cette réalité. Je ne veux pas franchir cette limite qui nous était imposée à cause de nos origines et nos modes de vie respectifs, je voulais que l'on reste de simples connaissances bien que très bonnes connaissances à seulement se donner des nouvelles l'un de l'autre par le biais d'une quelconque relation épistolaire en imaginant le visage de l'autre en griffonnant notre texte sur le bout de papier. Je n'espérais pas "voir" ce visage en face de moi. Je n'espérais pas... Je ne le voulais pas. Je l'ai regardée, elle m'a regardée Bref j'ai fait une blague pourrie mais nous ne parlions pas... Jusqu'à ce qu'elle ramasse les feuilles de son classeur d'un air terriblement gêné. Je ne peux m'empêcher de sourire bien que ces retrouvailles soient des plus tristes, combien de fois j'avais cité son nom dernièrement ? Combien de fois j'avais pensé, que dis-je pensé... Espéré qu'elle apparaisse devant moi et qu'elle soit mon pilier contre les coups durs récents qui me rendaient instable au plus haut point. Combien de fois j'ai cru l'apercevoir dans un coin de rue ou même dans ma propre maison après son départ ? Elle m'avait rendu fou et je ne m'en rend compte que maintenant. Vous devez peut-être imaginer que je deviens fou mais réfléchissez deux secondes. Si une personne capable de vous faire oublier tout vos tracas rien que par sa vue ne vous était pas accessible, ne voudriez-vous pas la voir partout et nul part à la fois ? Ainsi est faite ma vie. Jay est du capitole, je suis d'un district. Mary est de mon district mais nous sommes ennemis. J'ai bien l'impression que dieu rigole bien de moi de là où il se trouve...
Alors je souri, presque instinctivement mais je sais au fond de moi que ce sourire n'est pas forcé, il est nerveux. La nervosité est une des nombreuses nouveautés avec lesquelles je dois vivre chaque jour depuis la moisson. Ça et quelques autres trucs mineurs donc sans grande importance. Non l'important est que Jay soit là et moi aussi. Je la regarde au sol, j'évite scrupuleusement de trop regarder de peur que ne me gifle en se relevant ce qui me provoque dans le même temps un rire intérieur puis je me penche pour l'aider à se relever...
-A croire que tu as plus besoin d'aide que moi...
Je l'aide à se relever et pendant seulement quelques secondes, je me remémore tout depuis notre rencontre... Mon dieu que ce fût long tout de même... Je me rend compte que j'ai affronté bien des épreuves, suis-je courageux ? Peut-être, idiot ? Certainement. Puis, sans savoir pourquoi, je me jette sur Jay pour la serrer dans mes bras, je prend bien soin de ne pas montrer les larmes qui coulent de mes yeux aux caméras du coin...
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Sujet: Re: You & I, alone in the sky... | ft. Jon E. Snowers Sam 14 Juil - 3:11
[font=Tunga]Il n'a pas voulu de ma main... Non... Juste une étreinte. Je m'attendais à ce qu'il sert ma main, comme n'importe quelle personne... Mais après tout, c'est Jon. Le Jon. Jon que j'ai connu, il y a quelques années de cela, mise à part la taille, l'apparence physique un peu plus mâle, rien n'a changé... Je suis surprise : je ne m'attendais pas à ça... Mais d'un côté, cela ne me dérange pas plus que ça. J'hésite... Puis je me laisse rapidement aller. Mes bras passent autour de son corps et je ferme alors les yeux, pour profiter de ce moment à nous. Pour tout vous avouer, ça m'ait déjà arrivé d'y penser... Très fort. De vouloir le sentir à mes côtés, de pouvoir le toucher, l'effleurer, lui parler... Sauf qu'avant c'était impossible, je n’espérais même pas ce jour... Jusqu'à aujourd'hui. Je hais les Hunger Games... Mais à ce moment là, leur présence dans ma vie, ma cicatrice semblaient alors diminuer. Comme par enchantement, grâce à lui. J'entends ses larmes, ses pleurs. Je sens sa détresse, mais à part le serrer contre moi et profiter de l'instant que puis-je faire ? Je finis par doucement me laisser aller et enfoui alors ma tête dans son cou. Je le calme doucement. Je ne sais pas ce qu'il pense de moi, et ça me fait étrangement peur. Normalement, l'image que je renvoie aux autres m'ait pourtant indifférente, alors pourquoi avec lui ce n'est plus le cas ? Au fond de moi, entre mes battements de coeurs incessants et ma paranoïa à son égard, je commence à douter. Serais-je seulement amie ...? N'y aurait-il rien d'autre ? Je veux secouer la tête pour me dissuader. Non. Je n'ai pas le droit d'être amoureuse, pas d'un tribut. Je n'ai pas le droit de souffrir plus que je ne souffre déjà. Mais je souffre peut-être déjà plus qu'auparavant sans m'en apercevoir... L'idée me traverse l'esprit et me glace le sang. Je ne veux pas assumer ses sentiments étranges qui me font vaciller dans le doute le plus profond. Je finis par le lâcher et je le regarder. Un léger sourire s'étire sur mon visage, comme pour le rassurer. Pourtant, je ne dis absolument rien... Je suis presque aphone. Déjà que normalement, je ne parle pas beaucoup dans ce genre de situation, là c'est encore pire... J'observe ses larmes coulant de ses joues, avant de rire, pour je ne sais quelle raison, et je les essuie alors. Pourquoi rire malgré tout...? Je dois être nerveuse. Oui, c'est sûrement ça.
Je ne sais pas quoi dire. Disons que je suis bouleversée, je continue de réfléchir, de penser... Ma tête pense à la vitesse de l'éclair, alors qu'il y'a quelque instant, j'étais plongé dans un petit apéro entre amis, quelque chose de posé... Sans soucis, sans prises de tête. Et te voila, Jon. Je suis tellement heureuse de le revoir, qu'en même temps, je ne sais quoi vraiment penser. Je ne dois pas être trop joyeuse, n'oublions pas la raison de sa venue. Je ne veux pas être triste, j'en suis incapable de toute manière... Mais je suis automatiquement pensive. La spontanéité dont je fais pourtant preuve m'a quitté pour laisser place à cet état de constant questionnement. Je finis par soupirer et je croise mes bras sur ma poitrine. «Tu ... Tu tiens le coup, Jon ? ». Je 'ai rien d'autre à dire. Je connais déjà la réponse d'avance, je sais ce qu'il va me dire, même l'expression de son visage m'est tout à fait prévisible. Je ne sais juste pas quoi dire... J'ai envie de le reprendre dans mes bras, mais disons que ça ne serait pas bon pour lui ni pour moi... C'est un tribut. Il est toujours observé. On pourrait déjà se servir de cette première étreinte contre nous, alors autant ne pas tenter le diable.
Je me met alors à repenser au passé. Notre première rencontre dans son district... Le 8 ? Comment oublier ce moment ? J'étais censé faire des recherches pour mes nouvelles créations, mais je n'ai rien fait : j'ai passé toute la journée à lui parler. Il était tellement gentil, malgré mon statut. Il savait pertinemment qui j'étais, ce que je faisais, pour quelle raison j'étais parmi eux, et malgré tout cela, rien ,e l'a dissuader de faire ma connaissance. Depuis ce jour, je ne l'ai jamais oublié... A chaque Hunger Games, chaque année, je me souvenais de ce jeune homme qui m'avait été fort aimable. Et chaque année j'avais redouté d'entendre son prénom... Chaque année j'étais suspendue aux lèvres du présentateur pour m'assurer que toutes les personnes défavorisées que je tenais dans mon coeur, ne courent pas de danger dans cet arène maudite. Je finis alors par dire ses quelques mots : «Je suis heureuse de te revoir... Même si je te l'ai déjà surement dit ! ... Tu .. m'as manqué... ». Ma voix tremble, tout comme mes lèvres. Je pense à la fin. Je n'ai pourtant pas le droit... Mais j'y pense. Je me mord la lève pour m'empêcher de pleurer. Je suis forte, non faible, je ne veux pas paraître aussi désespérée qu'avant. Je lui sourit, mais je ne peux pas supporter l'idée de le perdre. Je ne comprend pas ce qui m'arrive...
Sujet: You & I, alone in the sky... | ft. Jon E. Snowers 
Ven 11 Mai - 21:35
