"- Hm. Paddy O'Brian. Vous voulez vraiment que je parle de lui ? Hm. Le seul "proche" que vous ayez trouvé. Vous me faites rire. Paddy n'a pas de "proches". Pourquoi ? Hmm. Simplement parce que c'est un con. Ne pensez pas avoir d'images au crédit de Paddy. Toutes les personnes qui l'ont un tant soit peu fréquenté le déteste.

On ne penserait pas comme ça, en le voyant. Ce grand blond à la boite à camembert (oui je t'aime ^-^) d'ange et au style de dandy. Ces beaux yeux bleus pleurant une douceur palpable. Ce sourire réconfortant, ce corps à la plastique parfaite. C'est bien là tout le problème. Parfait. Ce mec est obsédé par la perfection. Imaginez le chaque matin devant son miroir en train de se regarder sous toutes les coutures, cherchant le moindre défaut de son corps pourtant formidable. Déclamant à qui veut l'entendre que l'humain est tellement imparfait qu'il n'a aucune valeur. Alors oui, sous ces conditions, c'est un homme qui ne manque pas de charme. Mais il est manipulateur, imbu de lui-même, méprisable. Pour lui chaque habitant du capitole à autant d'importances qu'une larve de moustique. Alors, je ne vous parle pas de son avis sur les habitants des districts.

L'amour, l'amitié, la famille, autant de valeurs purement futiles pour lui. Il n'aime que ce qu'il confectionne. Et encore, jusqu'à ce qu'il fabrique autre chose qui se rapprochera plus de la perfection. Vous me dites qu'il créera les arènes pour les Hunger Games ? Rien de très étonnant. Créer un outil de suppression de l'imperfection, c'est surement la plus belle occasion qu'il aura dans sa vie.

- COUPEZ ! On garde rien ... Laissez tomber on paiera un acteur pour faire l'éloge de ce connard ... Les spectateurs n'en seront que plus heureux."

Je prend une bouffée de nicotine pour me calmer. Cette interview me prend déjà la tête alors qu'elle n'a pas encore commencée. Pourquoi faut-il qu'ils viennent me faire chier chez moi. Surtout que ce présentateur est une véritable tache ... Il parle, il parle, je ne l'écoute pas vraiment. J'suis même pas certain de vouloir répondre à ses questions. Enfin ... ça fait partie de mon nouveau boulot. Créateur des arènes des Hunger Games. Dans les désavantages de ce super boulot, il y a principalement l'exposition médiatique. Raconter ma vie à la télé ? ... C'est pas vraiment mon genre. Et puis, elle n'est pas du genre passionnante ma vie.

Depuis toujours, je vie au Capitole. Mes parents ne voulaient pas vraiment de moi. Peut d'importance vu les larves qu'ils sont. J'ai passé les premières années de ma vie à compter les jours qui passait. Un ennuis perpétuel. Puis ma mère, une après midi, pour se donner bonne conscience, m'a amené dans un musée. Une exposition sur les guerres qui avaient menée notre monde à ce qu'il est. C'est à travers les toiles, les sculptures, les films transpirant la mort que la révélation m'est venu. J'étais un artiste. Depuis ce temps là, je créé, je fabrique, je bricole. Mais un sentiment de frustration naissait en moi. Un sentiment qu'il me manquait quelque chose.

Puis vint les jours sombres. Les soulèvements, la répression, la disparition du district treize. Ces images de mort, de déchirement entre même fratrie. Voilà d'où me venait ce sentiment de manque. Il venait de ma nature même. Je suis humain. Humain donc imparfait. L'humain même est incomplet. Me voilà donc libre de chercher une solution.

Depuis lors, je cherche à créer la perfection de toute pièce. J'avais d'abord pensé à perfectionner mon corps. Musculation, culte de la beauté, mais toujours quelque chose qu'il manque. Du coup j'ai abandonné, me concentrant sur mes créations. Chacune de mes œuvres étant un outil pour me rapprocher de mon but. Et aujourd'hui c'est par les Hunger Games que j'y parviendrais. Outil de mort pour éradiquer l'imperfection.

Mince ... Voilà que l'autre tache s'adresse à moi. Reprenons le cinéma.