The Hunger Games RPG
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let the sky fall ⚡ teresa (jj) et camille (kk) | terre inconnue

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Jillian E. Bailey
Jillian E. Bailey
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MessageSujet: let the sky fall ⚡ teresa (jj) et camille (kk) | terre inconnue let the sky fall ⚡ teresa (jj) et camille (kk) | terre inconnue I_icon_minitimeMer 11 Fév - 13:19

attention, pour ceux qui ont peur de l'avion, et plus particulièrement des accidents aériens, il vaudrait peut-être mieux faire l'impasse sur ce post.
après j'en sais rien, je préfère prévenir au cas où. merci.


let the sky fall ⚡
teresa (jj) et camille (kk) |
terre inconnue


 




« Teresa?»


Je marmonne quelques mots incompréhensibles, et ramène la couverture au dessus de ma tête, en priant pour qu'on me laisse tranquille. Malheureusement pour moi, au bout de cinq secondes à peine, la couverture s'envole, et je me redresse vivement. Agacée, je me frotte les yeux avant de découvrir le visage de celle qui me secoue vivement l'épaule .


« Qu'est ce que tu veux, Diana? »


Diana Hopkins. Presque 18 ans, très jolie, avec des cheveux longs, d'un brun mordoré, sans la moindre petite ondulation, une peau pâle, laiteuse, un visage fin et gracieux. Un grand sourire charmeur, une lueur d'amusement au fond des ses prunelles vertes. Physiquement, nous sommes assez différentes, au final: Je suis plus grande, avec des cheveux d'un brun très sombre, vaguement ondulés. Une peau légèrement dorée, des yeux gris clair, un sourire vrai. Une musculature fine, un corps plus athlétique. La sportive et la musicienne. Diana, ma meilleure amie, mon âme soeur, nous sommes inséparables depuis tellement longtemps. Je la vois qui sourit dans la pénombre.


« Regarde par le hublot, c'est magnifique. »


Elle sourit de toutes ses dents. En soupirant légèrement, je me tourne pour jeter un oeil. Elle a raison, c'est splendide. Quelques centaines de mètres plus bas, le paysage est illuminé de milliers de couleurs, toutes plus vives les unes que les autres, ça clignote, ça scintille. Même en plein milieu de la nuit, en bas la vie suit son cours. Les projecteurs qui éclairent ce qui semblent être des plages illuminent les vagues de reflets d' émeraudes, d'argent. Après quelques longues secondes, je me retourne vers Diana.


« Ok tu as raison, c'est superbe. Tu peux me laisser dormir maintenant? Parce que je te rappelle qu'il est même pas deux heures du matin.


- Teresa Regan, espèce de flemmarde, et ça se prétend sportive en plus. T'as de la chance que ce soit ton anniversaire demain, sans ça tu sais que je t'aurais emmerdé jusqu'au bout de la nuit.


- Ça oui, je le sais très bien. Mais tu peux aussi avouer que tu es fatiguée tu sais.


- Même pas vrai.


- Menteuse.


- Sale marmotte. »



Elle rigole doucement avant de se lever pour regagner son siège. Je lui tire la langue, et elle me balance ma couverture à la figure. Je souris, ferme les yeux. Je tente de me rendormir, mais le bruit du moteur de l'avion me parait brusquement assourdissant. Je rouvre les yeux, regarde autour de moi. La salle est plongée dans la pénombre, éclairée uniquement par les lumières blafardes des voyants de secours et d'informations. Il n'y a que très peu de bruits, quelques chuchotements à droite, à gauche. Les adolescents ne savent pas se taire totalement. Je laisse mon esprit vagabonder, je repense au soleil, à la plage, à tous les souvenirs de ce merveilleux voyage de fin d'année, partagé avec le reste de ma classe de terminale. Une dernière intermède de sel et de soleil avant d'entrer à la fac.


Petit à petit le sommeil me gagne, et je me sens glisser dans les bras de Morphée. Mais quelques secondes plus tard, une grosse secousse me réveille en sursaut. Quelques filles crient par instinct. Une deuxième secousse, plus violente que la première. Les visages se crispent, et les hauts-parleurs grésillent. C'est le pilote qui nous annonce des perturbations, et qu'il ne faut pas s'inquiéter. Peut être que ça nous aurait tous rassurés, s'il avait paru plus sûr de lui. Une troisième secousse, puis encore une, de plus en plus. Les yeux clos, les mains crispées sur les accoudoirs des sièges, on attends que ça passe. Ce qui n'arrive pas. Les masques à oxygène tombent d'un coup du plafond et les lumières s'éteignent d'un coup. Une vague de panique s'étends dans l'avion. Tout le monde est réveillé et commence à paniquer. J'ai la désagréable sensation de tomber, mes oreilles bourdonnent. Mon coeur bat tellement vite que j'ai l'impression d'étouffer. Je n'entends plus grand chose, comme si j'avais la tête sous l'eau. Les secousses sont de plus en plus violentes, les gens hurlent, tentent de se lever, je sens qu'on perds peu à peu de l'altitude. Une certitude s'introduit en moi, lentement, sournoisement. Terrifiante. Je vais mourir. Diana va mourir. On va tous mourir. C'est une fin. La notre.


Au loin, des gens pointent du doigt le ciel qui vient de s'enflammer.


• • • • • • •



J'ai mal à la tête. Tout mon corps me fait souffrir. Je n'ai pas la force d'ouvrir les yeux, pas la volonté de savoir où je suis. Je veux juste me rendormir pour échapper à la douleur. Je ne me souviens de rien. Le sol est dur, froid, je ne peux pas bouger les jambes, pourquoi? Ça sent bizarre. Ça sent le métal fondue, la fumée, le sang et... La chair brûlée. J'ouvre les yeux d'un coup. Il fait sombre, tellement sombre que je ne vois presque rien. Mes souvenirs affluent et mon coeur bat à tout rompre, si fort que j'ai l'impression qu'il va me briser les côtes. Mes côtes. Je grimace de douleur. La fumée me pique les yeux et me fait tousser. J'ai mal à la tête, je porte la main au front, lorsque je découvre mes doigts, ils sont poisseux de sang.


En respirant avec difficulté, je regarde autour de moi et me fige devant la vision d'horreur éclairée par les flammes. Notre avion n'est plus qu'un amas de métal fumant, léché par le feu, noirci par la suie. Les sièges ont été arrachés, les hublots sont brisés, l'avion a perdu toute sa structure de jadis. Maintenant, ce n'est plus qu'un tas de métal fumant. Mes jambes sont bloqués sous deux sièges -ou plutôt ce qu'il en reste- et je ressens soudain le besoin pressant de sortir d'ici. Les mains tremblantes, je repousse les sièges, et dégage le bas de mon corps. Je rampe sur quelques mètres, m'égratignant les bras avec du verre brisé, et tombe soudain nez à nez avec... Des cadavres. Je hurle et plaque mes mains sur ma bouche, réprimant la forte envie de vomir qui m'a saisie. L'odeur, et maintenant ça? C'est trop. Des larmes coulent sur mes joues, mes yeux me brûlent. Le corps secoué de sanglots, je me redresse à genoux, les poings serrés, les ongles entaillant la peau. Je ne peux pas rester là, il faut que je sorte. Tout de suite.


Je me relève maladroitement et titube sur quelques mètres. Mes genoux me lâchent et je m'effondre, me rattrapant de justesse à je ne sais trop quoi, ce qui m'empêche de m'étaler de nouveau sur le verre brisé. Mes vêtements sont déchirés, tout mon corps est maculé de suie et de sang, les entailles sur mon corps sont trop nombreuses. Mes côtes me font souffrir, et mon épaule droite me lance. Des blessures légères en comparaison de celles qui zèbrent le corps des morts. Les larmes coulent sur mes joues, toujours plus nombreuses, je vois flou. À tâtons, je cherche des repères, et mes mains finissent par se poser à plat sur du métal froid, de forme arrondie. Une porte. Soupirant de soulagement, j'actionne la poignée, et elle s'ouvre. Je reste bouche-bée devant le paysage. Une île. Nous nous sommes crashés sur une île. C'est tellement cliché.


J'entends un bruit dans mon dos. Je me retourne vivement, sans faire attention à la douleur qui me transperce à cause du mouvement. Debout, en face de moi, il y a quelqu'un. Quelqu'un d'autre à survécu. Un autre miraculé. Je pris de toutes mes forces pour que ce soit Diana qui soit encore en vie. La silhouette avance doucement, fendant la fumée. La deception me sert le coeur quand je découvre que ce n'est pas ma meilleure amie. C'est une jeune femme que je ne connais pas, une inconnue, d'a peu près mon âge. Elle ne fait pas partie de ma classe en tout cas. Elle aussi est dans un sale état. Ses cheveux sont presque entièrement gris, rendant impossible de savoir si elle est blonde, brune ou bien rousse, et ses yeux bleus sont si sombres qu'on ne distingue presque pas l'iris de la pupille. Elle a pleuré aussi, ça se voit aux trainées plus claires qui zèbrent ses joues couvertes de suie. La jeune fille n'a pas l'air d'être gravement blessée, mais en tout cas, elle aussi saigne. Le tableau est macabre: Deux adolescentes, en pleurs, couvertes de suie et de sang, debout face à face dans la carcasse fumante d'un avion. Sans un mot. Mes poumons me brûlent trop pour que je tente une phrase. Alors je ne dis rien et me contente de la dévisager. Elle aussi me fixe, elle n'a pas tenté un pas depuis tout à l'heure. Elle semble méfiante, apeurée, et choquée surtout. Et c'est tout à fait normal. Je la regarde encore quelques instants, puis je tourne les talons et saute hors de l'avion. J'atterris à genoux sur la plage, et malgré la pénombre, les mains dans le sable, je le vois se teinter de rouge.


.
electric bird.
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Kaya J. Jonhson
Kaya J. Jonhson
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MessageSujet: Re: let the sky fall ⚡ teresa (jj) et camille (kk) | terre inconnue let the sky fall ⚡ teresa (jj) et camille (kk) | terre inconnue I_icon_minitimeLun 16 Fév - 14:16

Let the sky fall
Teresa et Camille
Je ferme doucement les yeux. L’avion nous emporte vers un autre monde, vers une nouvelle vie. Après la mort de ma mère, plus rien n’a. eu d’importance. Je n’ai plus rien ressenti d’autre que l’envie de prendre cet avion, et de m’envoler, loin d’ici, loin de tout. L’envie de m’envoler, et de partir. De claquer la porte au nez du passé, et de m’enfuir, de fuir ce passé trop lourd, de fuir toutes ces conneries. De pouvoir oublier, juste fermer les yeux, et se réveiller dans une nouvelle vie.
Ma main, que je laisse tomber de l’autre côté de l’accoudoir, cogne contre le bras de mon frère, qui me l’attrape, et qui la serre.
Mon petit frère. Il ne dit rien, il fixe le fauteuil devant lui, et pourtant, j’entends ses cris. Il ne cille pas, ne soupire même pas. Ses lèvres esquissent presque l’ombre d’un sourire, et pourtant, je vois ses larmes.
Ce n’est pas de sa faute. Ce n’est pas ma faute. Et, pourtant, c’est de notre faute. Je caresse délicatement, du bout de l’ongle, le dos de sa main. On va y arriver. On va tout reconstruire. Il suffit de fermer les yeux. Fermer les yeux, sombrer dans le noir, dans le néant d’un sommeil sans rêves, et, lorsqu’on se réveillera, on aura tout oublié. Et on pourra. On pourra recommencer. On pourra renaître. Je ferme mes yeux, une bonne fois pour toute, et me laisse aller, dans le calme rassurant de l’avion, qui flotte dans les airs, qui nous emmène loin, sur une terre nouvelle. Le calme rassurant de cet avion prometteur d’une nouvelle vie.

Mon rêve n’est qu’un mélange confus de cendre, de flammes, qui consument le monde, et de sang. La douleur s’y mêle à la peur, et les cris, à peine humains, se confondent avec les pleurs. Un rêve glauque, un rêve apeurant.
Le rêve d’un monde qui sombre dans le chaos.

***

Les secousses, les cris, le ciel qui s’embrasent. La peur, palpable, l’effroi, qu’on peut sentir à plein nez, dans tout l’avion. Les masques à oxygène, qui tombent, les têtes qui se cognent aux sièges, les gens qui s’évanouissent.
Je serre encore la main de mon frère lorsqu’une secousse, encore plus violente que les précédentes, fait décoller nos têtes. J’ai le réflexe de me crisper, afin d’empêcher mon crâne de cogner contre le repose tête, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Partout, des larmes, des cris, de la panique. Et le visage du garçon, à côté de moi, ce visage légèrement teinté de rouge, pour le sang qui lui monte à la tête, pour la peur. Ce visage où l’on peut voir couler des larmes de détresse.
Il y a des gamins dans cet avion. Des enfants. Qui n’ont rien demandé. Rien d’autre que de pouvoir recommencer. Rien d’autre que de pouvoir vivre.

J’enfile le masque d’oxygène, comme tous les autres passagers. La panique se lit maintenant partout, même dans la voix du pilote. Nous allons mourir. Tous autant que nous sommes. Et tout ça pour rien. Pour absolument aucune raison. Pour rien d’autre qu’un mauvais coup du sort, pour avoir été au mauvais endroit au mauvais moment.
Je regarde, instinctivement, par le hublot, et vois l’eau se rapprocher, de plus en plus. L’estomac me remonte au bord des lèvres, mais je ravale la bile acide qui remonte dans mon œsophage. Je dois garder mon sang froid. Je ne peux pas me laisser aller.

« Soit forte, et continue de penser logiquement. Rien n’est jamais perdu. »

Les mots de ma mère me reviennent en mémoire. On n’est pas encore morts. On peut encore s’en tirer. Il suffit de rester calme, et d’être logique. Oui, on va s’en sortir.

Mes mains se crispent sur l’accoudoir. Je serre la main de mon frère, le plus fort que je peux, et, si je pouvais ouvrir la bouche sans vomir, j’aimerais lui glisser que je crois en notre survie. Mais je ne prends pas le risque. Et je continue de regarder dehors.
Mes oreilles sifflent, la bile menace de sortir de mon œsophage.

Puis, tout explose.
Le monde n’est que gerbe d’explosions. Tout devient rouge, pailleté de noir. Ma tête cogne contre plusieurs objets non identifiés, la douleur me transperce de part en part. Un bourdonnement sourd survient, dans mes oreilles. Et, soudain, je ne vois que du noir.

***

Mes yeux s’ouvrent d’un coup, et je n’ai que le temps de rejeter ma tête sur le côté avant de vomir. La bile qui remonte me brûle l’œsophage, et l’estomac.
Puis, la douleur remonte. Par réflexe, je touche l’arrière de mon crâne, d’où provient la douleur. Un peu de sang séché tombe sur ma main, mais il n’y a apparemment pas eu d’hémorragie. Je défait la stupide ceinture inutile que l’on nous a forcé à enfiler, et me redresse le plus que je peux.
Respire. Calme toi.
Les larmes coulent, abondantes, naturelles, sur mes joues, dévalent mes cils, suivent chacune des courbes de mon visage, se glissent dans toutes les creux.
Respire. Calme toi.
Je serre les poings, et mes ongles, longs, me transpercent la peau. Je sens un peu de sang s’écouler, et la douleur que je viens de provoquer me distrait de la panique, me calme, un peu.
Respire. Calme toi.
Je clos mes paupières, une seconde. Inspire profondément, par le nez, et expire longuement, par la bouche. Je fais ça un petit moment, et rouvre enfin les yeux.
La première image que je vois est le cadavre à demi calciné de mon frère. Je sens la peur, l’effroi, même, remonter dans mon corps, mais je tentes, tant bien que mal, de le contenir.
Je me dégage de ma place, tant bien que mal. Ma cheville doit être cassée, mais je parviens, claudiquant sur un seul pied, à avancer, et à m’extirper de cet endroit. J’enjambe les cadavres, et me dirige, tremblante, vers le couloir central. Je dois sortir, d’abord. Voir où je suis.
Reste logique.
Ensuite, je vais devoir rechercher des survivants. Même si l’on est que deux, on s’en sortira toujours mieux que seuls. Et, enfin, il faudra trouver une solution. Mais d’abord, trouver où l’on s’est écrasés. Sortir d’ici.

Alors que je m’avance dans le couloir central, je vois une seconde silhouette. Un autre survivant. C’est une jeune femme, de mon âge à peu près. Elle devait être avec le groupe de jeunes qui voyageaient ensembles. Elle a du perdre des amis, des gens proches, elle aussi.
Elle n’a pas l’air gravement blessée, mais le sang dégouline sur tout son corps. Sa tête fait peur, recouverte de suie, de sang, avec quelques traînées plus claires, mais je me doute que je ne suis pas mieux.
Je vais tendre la main, l’appeler, mais je me rends compte que mes cordes vocales ne répondent plus. Ma gorge est sèche, ma voix n’est qu’un souffle, un murmure, que je ne peux pas augmenter.

Déjà, l’inconnue tourne les talons, et saute à terre, passant par une porte juste devant elle. Je le suis, tant bien que mal, au point qu’elle doit déjà être dehors depuis dix bonnes minutes lorsque j’arrive à la hauteur de la porte. Je me laisse tomber, prenant bien garde à ne pas me réceptionner sur ma cheville blessée.

Lorsque j’atterris sur le sable qui s’étend à perte de vue devant l’avion, je comprends. Une île. Super, pas plus cliché. Mais ce n’est pas mon souci premier. Si je veux survivre, l’aide de l’inconnue ne me sera pas de trop. Et cette même inconnue est à genoux, devant la carcasse de l’avion.
Je m’effondre à côté d’elle, la tête dans les genoux. Il faut que je me calme. Une bonne fois pour toutes. Et que je lui parle.
Ma gorge, encore sèche, me permet cependant de m’adresser à elle, d’une voix rauque, basse, mais j’arrive tout de même à parler.

« Je… Je m’appelle… Camille. »

Ca ne lui est d’aucune utilité, et je le sais. Mais je n’ai rien trouvé de mieux.
Je serre les poings dans le sable, et tousse, à n’en plus pouvoir, m’étouffant moitié. Le moindre mot est dur à prononcer. Une sensation de désespoir me serre la gorge, et les larmes menacent de couler de nouveau.
Mais il faut faire quelque chose. Aussi inutile soit-ce, n’importe quoi. L’espoir ne peut pas mourir. L’espoir ne doit pas mourir, si l’on veut vivre.
Alors, tant bien que mal, je défais la chemise que je porte, arrachant plus ou moins les boutons à pression, malgré mes muscles, qui me semblent plus mous que du beurre. Il n’y a plus le temps de se désespérer. Il faut travailler. Se soigner, d’abord.
Je touche le bras de la jeune fille, pour attirer son attention. Je suis à demi essoufflée, mais nous ne pouvons pas nous permettre de nous laisser aller. Je vais passer pour une sans cœur. Mais on me l’a toujours appris. Garde ton sang froid. Et reste logique. Ne te laisse pas aller.
Je lui montre mon vêtement, et laisse échapper un seul mot, suivi d’une nouvelle quinte de toux, qui laisse couler des larmes sur mes joues :

« Bandages »

Je ne peux rien faire de mieux. Pas pour le moment.
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