Bon. Edwin ... C'est Edwin. C'est le genre de mec sur lesquelles toutes les filles se retournent dans la rue. Grand et beau, bourré de charme. Mais ce serait très réducteur comme description. Des yeux pâles dans un visage avenant, des cheveux bruns, aussi souvent en bataille que bien coiffés, un corps bien fait et musclé ... Edwin a vraiment été gâté par la nature, et doté d'une voix très douce et posée, qui captive dès les premières paroles. Même quand il est en colère, ce qui est rare, il sais la maîtriser, et ne hausse jamais le ton. Mais il attire l’attention de la gente féminine non seulement par son physique mais aussi par son originalité. Certes dans un district, il serait sans doute passé plus inaperçu, mais au Capitole, ses cheveux bruns sont tellement insolites et rares que sa réputation n'en fait que croître.

Donc me direz-vous, comment se fait-il qu'un tombeur comme soit encore célibataire? Tout simplement car il n'aime pas avoir de relations sérieuses - ou même de relations tout court - avec des filles du Capitole, trop futiles et superficielles à son goût. Elles ne sont sous le charme que de son apparence physique, pas de ce qu'il est vraiment.

Et qui est-il réellement ? Quelqu'un de sensible et rêveur, mais également bavard et toujours prêt à rire et à montrer son beau sourire. Pas spécialement introverti ni extraverti, il sait mettre les gens en confiance, et il se montre un ami fidèle à ceux qui sont passés au-delà des apparences pour apprendre à le connaître. Il n'est pas du tout imbu de lui-même, mais il a conscience de sa beauté, de son charme et de ses talents.

Sinon il est doué dans la plupart des domaines - cuisine, dessin, musique, sport - mais sans être un expert dans aucune matière, sauf en ce qui concerne les films, les caméras et tout ce qui touche plus ou moins à son travail, sa passion.

Edwin a vécu autant de temps avant que après les jours sombres, qui ont marqués son adolescence à jamais. Oh, pas autant que celles de milliers de personnes dans les districts, mais il a perdu son père à la fin des révoltes, mobilisé pour aider le Capitole à contenir les districts. L'équilibre familial étant rompu, sa mère, veuve et de laquelle il avait hérité tous les bons côtés, avait commencé à fréquenter beaucoup d'hommes. Mais même s'il s'était beaucoup renfermé à cette période, il avait continué à aimer sa mère de tout son coeur, et, quand elle lui avait annoncée un soir qu'elle était enceinte, il avait accueilli cette nouvelle avec joie.

A la naissance de Blue, sa mère et lui avaient fait en sorte que jamais son père, inconnu de tous, même de sa mère, ne lui manque.

Edwin, qui avait alors 19 ans et qui ne savait pas encore ce qu'il voulait faire plus tard, l'avait plus ou moins élevée, pendant que sa mère travaillait, honnêtement cette fois, pour nourrir la famille. C'est en regardant ce petit bout grandir, en la photographiant et la filmant à tous moments qu'il avait enfin découvert un métier qui lui correspondait. Il travailla d'arrache-pied pour obtenir un diplôme, et ensuite un travail. Devant son talent et la qualité de ses films, il fut embauché tout de suite comme membre de l'équipe TV des Hunger Games. A son plus bonheur ... et à son plus grand malheur. En effet, ce métier correspond tout à fait à ce qu'il aime faire et le salaire y est bon - voire très bon. Mais ... Il trouve que ces Hunger Games sont une abomination, et il remercie fréquemment ses parents de vivre dans le Capitole et non dans un district. Comment Blue, ainsi que toutes les petites filles et garçons d'à peine 12 ans pourraient survivre dans une arène remplis de dangers et de monstres qui ne pensent qu'à tuer pour revenir victorieux dans leur district ? C'est une des raisons pour laquelle, en plus de sa beauté naturelle, il refusait obstinément toutes ces chirurgies esthétiques: il montrait ainsi à sa manière qu'il n'approuvait pas tout ce qui se passait au Capitole.

Aidé de Caius, il tentait donc de mettre les tributs à leur avantages, sous leur meilleur angle et sur le même pied d'égalité, pour que la mort de ces enfants lui pèse moins sur la conscience.

Et chaque soir, il rentrait chez lui en embrassant sa petite princesse, sa copie conforme au niveau physique, les même yeux et le même charme, en mesurant la chance qu'ils avaient, tous les deux, car bien qu'ils n'aient pas de père, de vivre dans un grand appartement avec une vue sur la Capitole, sans l'angoisse permanente d'être moissonnés, et de simplement pouvoir être heureux.

Car de la misère, il en voyait quand il allait interviewer dans les districts la famille des huit derniers tributs vivants ...