Toute cette stupide population du Capitole qui était là à nous applaudir, des centaines à la gare dans l'attente des trains, tout ça pourquoi ? Des photos et des aperçus en avant première des tributs ... Je savais bien qu'ils était dingues ici, je savais que c'était des personnes suivant simplement le mouvement incapable d'agir autrement, suivant toutes les règles de leur société inconsciemment, une bonne bande de pigeon. Mais là ... Ce comportement à la vue d'une vingtaine de gamins ... il doit vraiment leur manquer une case. Et puis, leur apparence, toutes ces couleurs qui ne font qu'agresser les yeux, toutes ces formes inconcevables, il n'y a qu'un mot, ridicule. Tout ceci est complètement ridicule. Et puis les appartements qu'ils nous ont donnés, ils sont sérieux, ils ont vraiment besoin de toutes ces choses, ces gadgets inutiles, ces supposées décorations qui ont plutôt l'effet inverse. C'est peut-être mon côté sans chez-sois qui me fait penser comme ça, mais je me sens vraiment pas bien ici. Je n'irais certainement pas dire que je suis mieux à dormir dehors les jours où je ne dois pas rentrer chez moi, c'est tout de même plus confortable, mais c'est un peu trop pour moi.

Je suis allongé sur ce lit depuis déjà pas mal de temps, je n'avais tout simplement pas faim ce soir, j'ai préféré m'isoler dans cet endroit qu'ils appellent une chambre et qui ressemblerait plus à un appartement avec tout cet espace. J'ignore quelle heure il est, tard sans doute, il fait nuit dehors. Je soupir. Je repense à cette journée. Je suis peut-être réellement un crétin finalement de m'être précipité vers une mort quasi certaine. Remarque mon volontariat associé à mon physique plutôt avantageux m'attireront sans doutes les faveurs des sponsors. M'enfin ... on n'en est pas encore là. Et puis cette visite, toujours aussi intense. Même pour ses derniers instants avec moi il n'a pas pût rester calme, rester un père comme les autres. Et après ça dit m'aimer ... Quelle connerie. De toutes façons qu'est-ce que j'ai à craindre si meurt dans l'arène, personne n'ira me regretter à part peut-être une poignée de crétins qui n'ont rien compris à mon fonctionnement, qui ne se rendent pas compte à quel point je me contre fiche de leur sort mais bon ceux là m'oublieront vite. Je n'ai aucun parent pour me pleurer, mon père regrettera seulement son souffre douleur, certainement pas son connard de fils qui ne sert qu'à lui rappeler sa défunte femme. Et faut l'avouer je lui loin d'être le type le plus ambitieux qu'on puisse trouver, le genre de gars qui ne va en cours que par obligation, mais qui ne se prive pas de quelques cours de congés et qui n'a bien sûr aucun projet d'avenir. Je vois mal ce qu'un mec comme ça peut devenir, un pauvre pommé alcoolique peut-être, ou bien drogué, je sais pas. Remarque si je gagne les jeux je finirais pas beaucoup mieux. Enfin vivons l'instant présent, le futur arrivera bien assez tôt.

Je me tourne sur le côté cherchant à m'endormir. Il parait que le temps passe plus vite quand on dort. Je reste un moment dans cette position, serrant le point droit quand de mauvaises pensées s'invitent, concentrant mes pensées sur cette douleur. Mais rien à faire elles me rattrapent. Mon père, ça a beau être un malade qui frappe sont fils, j'ai dû mal à me faire à l'idée de le lâcher, de le laisser se débrouiller seul, parce que mine de rien il en serait incapable. Ce sentiment, cet amour ... voilà ce qui rend les gens faibles, ce qui me rend faible. Enfin les sentiments de manière générale rendent les gens faibles, enfin ... sauf peut-être la colère, ça ça aide, enfin ... ça aide un moment puis commence à nous détruire. Je soupire et me tourne sur le dos. Fixant un point au plafond je me dis que je vais avoir du mal à dormir ce soir. Ce genre de réflexions si tard ne sont jamais bonnes et encore moins pour le sommeil.
Je prends une longue inspiration et très rapidement je me mets debout, ça ne sert à rien de forcer les choses, autant bouger ça passera plus facilement. Je me dirige vers la salle de bain mise à ma disposition et me passe un coup d'eau sur le visage, me regarde dans le miroir le temps de me recoiffer. La fatigue n'excuse pas un état pitoyable. J'enfile un autre T-shirt trouvé dans une armoire présente dans cette pièce, puis je sors. Je traverse le salon rapidement, manquerait plus que je tombe sur mon mentor, je suis pas contre les disputes avec elle au contraire même, mais pas ce soir, là je suis vraiment pas d'humeur à la supporter et je voudrais pas que mon poing atterrisse sur son visage. J'appelle l'ascenseur, priant pour qu'il ne tarde pas trop et me faufile à l'intérieur. J'ai entendu dire qu'il y avait un toit là haut, y aura peut-être des personnes un peu plus intéressantes. L'espoir fait vivre.

Arrivé sur ce fameux toit j'entends quelques personnes sur la droite, je décide donc de ne pas prends cette direction. C'est pas moi qui disais à l'instant que je voulais voir des personnes intéressantes ? Ouais ... bon je change souvent d'avis faut croire. Je me dirige donc à l'opposer, cherchant un endroit calme ou me poser. Je saute par-dessus une sorte de petit muret dans le but de m'installer tranquille, seulement, à moins que le mot tranquille signifie se retrouver avec une fille assise à deux mètres plus loin, je crois m'être trompé d'endroit. Je lâche un petit soupire amusé et me retourne dans le but de chercher un autre coin. Seulement une envie, une idée, me passe par la tête. Une petite distraction, un petit jeu ne me ferait pas de mal au contraire, je ne refuse jamais ce genre de choses. ET puis ... Faut dire qu'elle est loin d'être moche à regarder. Je m'approche donc de la jeune fille, j'dis jeune mais elle doit pas être beaucoup plus jeune que moi, elle a peut-être même mon âge, je sais pas trop, dans le noir c'est pas facile de juger. J'affiche un sourire, pas un de ces gentils sourires rassurants, je dirais plus un sourire provocant, peut-être même un peu inquiétant, je sais pas trop.

« Salut toi. » Je reste quelques secondes à la regarder sans rien dire. J'observe juste, ses cheveux longs, bruns, détachés, je suis la ligne de son cou du regard pour remonter jusqu'à ses yeux et sans la quitter des yeux je reprends. «Qu'est-ce que tu fais dehors à cette heure-ci avec le programme qui nous attend ?»

Enfaîte j'imagine avoir la réponse, du moins j'imagine qu'elle n'arrive pas à dormir pour une raison quelconque et ça me suffit, mais bon, tant qu'à faire la discution autant utiliser les sujets de bases. Je baisse le regard vers ses lèvres, je souris à nouveau et sans vraiment écouter sa réponse, sans la laisser dire un mot de plus je vais déposer mes lèvres sur les siennes en un baisé. Un simple baisé, par pure folie, folie d'un gosse impulsif tel que moi. Rien de bien méchant. Juste une envie, juste un jeu. Je vois d'ici la gifle arriver, mais ce sourire de sale gosse au visage, planté devant elle, je l'attends, simplement.

----Au district, je n’ai jamais manqué de rien. Mes parents étant haut placés dans la hiérarchie, nous avions toujours disposés de bons services. La table était toujours remplie de bonne nourriture. Mais au Capitole, c’était complètement autre chose ! Il y avait des mets à perte de vue, on pouvait manger a s’en exploser la panse. Je n’étais pas de ces gens là, j’ai toujours fait un minimum attention à ma ligne, mais il est vrai qu’il a été dur de choisir face à tout ce qui était mis à notre disposition.
Après mangé, nous avons regardé le récapitulatif de la Moisson, et quelques gens ont attirés mon attention. Ceux du 1 d’abord. La fille m’intrigue, et j’ai hate de la connaître un peu mieux. Peut être que nous nous entendrons bien et que nous pourrons envisager une alliance.
Ceux du district 4 me paraissent intéressants. En même temps, ils sont eux aussi des Carrières et je compte bien me faire une alliance avec tous ceux qui se considèrent comme tel. Je sais que seule je n’arriverai à rien, je ne suis pas folle. On est toujours plus fort à plusieurs dans ces jeux, en tout cas au début.
Ensuite il y a ceux qui se sont portés volontaires. Un garçon plutôt mignon, je dois bien l’avouer, du district 5, au caractère bien trempé d’après la façon dont il s’est porté volontaire. J’ai hâte de le voir en vrai pour voir de quoi il est capable. Mais je ne m’attends pas à grand-chose. Ce n’est pas rare que des volontaires se montrent braves et courageux le jour de la Moisson, mais au final ils ne valent rien. Comme la petite rousse d’un district périphérique qui s’est portée volontaire et qui semble être l’exemple parfait. Et pour finir ceux du 12 ne sont pas passé inaperçu. Surtout la fille qui a déclaré la guerre aux Carrières, et donc à moi. Mes lèvres s’étirent en un sourire mesquin. Elle ne va pas faire long feu. Avec cette déclaration, elle a signé son arrêt de mort, et je veillerai personnellement à ce qu’elle ne soit pas rapide. Il ne faut pas s’en prendre aux Carrières, elle devrait avoir un minimum de respect.

--Je teste la douche du Capitole qui est mise à ma disposition dans mon immense chambre tout en laissant mon esprit vagabonder et réfléchir quand aux stratégies que je vais adopter vis-à-vis des différents tributs dont je me souviens. Elle n’est pas si différente de celle que j’ai à la maison, excepté peut être le fait qu’il y a des tonnes et des tonnes d’options. Il y a même un mode massage. C’est assez amusant le contraste qu’il existe entre le Capitole et les districts. Eux qui ne manquent vraiment de rien, et les autres qui tentent de survivre avec le peu qu’ils ont. Enfin, le district 2 étant dans les faveurs du Capitole n’est pas si mal loti dans son malheur, et je tire une grande fierté d’y appartenir.
Il y a à ma disposition un grand choix de tenues pour la nuit, et je décide de prendre une nuisette en satin mauve avec un grand décolleté plongeant, assez courte mais qui me fait de l’œil et je ne peux résister à son appel, puis je me mets au lit. De longues journées nous attendent avant les Hunger Games et ce n’est pas le moment d’être fatiguée. Il faut que je sois en pleine forme afin que tous mes sens soient à l’affut.

Cependant, je n’arrive pas à trouver le sommeil. Mes pensées ont dérivé sur Brale et cela me met hors de moi. Qu’est ce que je peux le détester. Il est exécrable, arrogant et il essaye de tout faire pour être le centre d’attention. C’est limite si il n’a pas ignoré tout ce que j’ai pu dire pendant le repas. Je n’aime pas me sentir inférieure, et c’est exactement le sentiment qu’il ma fait ressentir aujourd’hui. Je suis sure qu’il l’a fait exprès. Son but est de me pourrir la vie. Je suis soudain frustrée et j’ai une envie de meurtre. Il ne va pas s’en tirer comme ça ! Si il croit que je vais lui pardonner ! En fait c’est bien simple, je ne pardonne pas, et je compte bien lui faire regretter cet affront. Je vais lui en faire baver jusqu’à ce que retentisse le coup de canon qui annoncera sa fin. Cette idée m’apaise et me fait sourire.
Mais j’ai pourtant toujours cette boule au ventre. Malgré l’espace que j’ai dans ma chambre, je me sens de plus en plus confinée et oppressée. Raah ! C’est à cause de Brale ça ! Tout allait bien avant qu’il n’arrive et qu’il n’essaye de m’évincer du Jeux. Mais ce qu’il ignore, c’est que je ne suis pas un pion qu’on sort du jeu si facilement. Je n’ai jamais déclaré forfait et ce n’est pas aujourd’hui que ça changera !

J’ai vraiment besoin d’air, je commence à suffoquer de rage. D’un geste vif et énergique je repousse les couvertures dans lesquelles je m’étais confortablement installée et je sors comme une furie de ma chambre. Je prie simplement pour ne pas croiser Brale, parce que vu l’état dans lequel je me trouve, ça finirai mal pour lui, et je n’ai vraiment pas envie d’avoir des problèmes à cause de lui. Arrivée dans le salon, toutes les lumières sont éteintes. Tout le monde est donc couché. Tant mieux. Je reste immobile comme une potiche en regardant par la grande baie vitrée. J’ai dit précédemment que j’avais besoin d’air. Soudain je me rappelle que quand j’ai pris l’ascenseur, j’avais remarqué qu’il y avait un bouton « toit ». C’est l’endroit idéal pour sentir un peu d’air sur mon visage. Je suis sure de ne pas le croiser là haut au moins, je le vois mal faire des balades nocturnes. Je me précipite jusqu’à l’ascenseur et appuie comme une délurée sur le bouton d’appel. Je sais que ça ne sert à rien et que ça ne le fera pas venir plus vite, mais j’ai besoin de passer mes nerfs sur quelque chose. Après un temps qui me semble interminable, il est enfin là et j’entre dans la grande cabine.

Ce n’est que quand les portes s’ouvrent et que je sens le vent frais contre ma peau que je me calme enfin. Je respire un bon coup, remplissant mes poumons a fond, avant de sortir sur le toit. J’ai besoin de me poser et de réfléchir à la façon dont je vais agir avec cet idiot qui appartient pourtant au même district que moi. Quand je pense que c’est à cause de lui que je ne dors pas ! Non, rester calme ! Ce n’est pas le moment de s’énerver. Tu défouleras toute ta haine sur lui dans l’arène Chleo ! Oui, il sera ma cible numéro 1. Peu importe ce qu’en penserons les gens de mon district, il n’avait qu’à pas me chercher.

Je prends conscience que je ne suis pas la seule sur le toit. Ainsi d’autres tributs sont aussi de sortie ? Le son de la voix de plusieurs personnes me parvient sur la droite. Je décide donc de partir vers la gauche, histoire de m’isoler de ces personnes. J’aurais le temps de faire leur connaissance plus tard. Je franchis un petit muret et tends l’oreille. Aucun écho ne me parvient. Parfait, je suis tranquille. Je m’assieds un petit peu plus loin, adossée contre un mur, et je regarde le Capitol tout illuminé. C’est plutôt joli je dois l’avouer. Je lève la tête et remarque que les étoiles ne sont pas de sorties ce soir. Elles doivent probablement être cachées à cause de la pollution. Bah c’est pas comme si elles me manquaient. Une petite brise fraîche caresse ma peau et me fait frissonner. C’est vrai que je ne suis pas beaucoup vêtue et que dans mon coup de tête, je n’ai pas pensé à me couvrir. Mais bon, ce n’était pas non plus le grand froid, je devrais survivre, je n’ai qu’à espérer que je ne m’enrhume pas.

Mes pensées néfastes reviennent au grand galop, et Brale les occupe de nouveau. Encore ? Mais j’allais en faire une overdose !! Je ne veux pas penser à lui et pourtant il est toujours là. A quoi ça peut bien servir d’aller se changer les idées pour que ce soit toujours les mêmes qui reviennent ? Tout ce que je demande c’est un peu de distraction. Peut être que j’aurais du aller à droite toute à l’heure, peut être que j’aurais du aller vers les gens qui étaient déjà sur le toit ? J’étais censée réfléchir à la façon dont j’allais agir avec lui, mais là, je n’en avais plus le cœur.

Soudain j’entends des pas derrière moi, et quelqu’un s’installe à côté de moi. Je prie de toutes mes forces pour que ce ne soit pas Brale. Dans ma précipitation toute à l’heure je n’ai pas pris ma dague. J’ai du la laisser dans la salle de bain. Zut, je ne pourrais pas lui faire la peau. Au pire, j’ai mes mains, je l’étranglerais.

« Salut toi » me dis une voix que je ne connais pas.

Je tourne la tête pour voir qui est mon locuteur. A mon grand soulagement, ce n’est pas Brale. C’est un garçon qui doit avoir mon âge, plutôt grand et plutôt mignon. Il me semble l’avoir déjà vu, et je mets quelques instants avant de le situer. Je l’ai vu un peu plus tôt dans la soirée à la TV pendant la retransmission de la Moisson. C’est le garçon canon du district 5 qui s’était porté volontaire. Moi qui avais hâte de le rencontrer, je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi rapide. M’enfin tant mieux, je vais pouvoir voir ce qu’il vaut et au moins je côtoierai un autre garçon que Brale. Peut être qu’il va me permettre de me changer les idées ?

Un sourire provocateur étire ses lèvres et je remarque que ces yeux couleurs noisette pétillent. Il a une idée derrière la tête c’est sur. Je reconnais ce genre d’attitude chez la gent masculine, j’ai l’habitude. Ces yeux se baladent sans gène sur mon corps avant qu’il ne plonge son regard dans le miens.

« Qu’est-ce que tu fais dehors à cette heure ci avec le programme qui nous attend ? »

Quelle question… Je pourrais la lui retourner d’ailleurs. Il doit sans doute chercher un sujet de conversation, après tout, il faut bien commencer par quelque chose. Je l’observe un peu avant de lui répondre. Sauf que je n’en ai pas vraiment l’occasion.
Je remarque que ces yeux ont quitté les miens et je le vois sourire de nouveau. A cause de l’obscurité je ne suis pas sure de ce que je vois, mais j’aurais dit que c’était un sourire animal. Il se penche soudainement vers moi, et dépose ces lèvres sur les miennes en un baiser.

Je dois avouer que je ne m’y attendais absolument pas. J’avais deviné qu’il avait une idée derrière la tête, mais j’étais bien loin d’imaginer qu’il allait m’embrasser ! C’est bien la première fois qu’un garçon est aussi rapide avec moi. Mais je ne peux pas dire le contraire, ça me plait. Et oui, j’ai toujours eu un faible pour les garçons impétueux et celui là me semble être un beau spécimen. Et puis après tout, pourquoi pas. Je recherchais de la distraction non ? Ce garçon vient me l’offrir sur un plateau d’argent, alors je ne vais pas la refuser. Surtout qu’elle est plutôt… intéressante.

Son baiser est rapide et ne dure pas très longtemps. C’est bien dommage, j’avais bien envie d’en profiter un peu plus. Quand il se recule, je ne peux m’empêcher d’être un peu déçue (oui j’ai aimé ça et alors ?), et je n’aimerais pas qu’il s’en aille aussi rapidement qu’il est arrivé. Pourtant je vois toujours ce sourire un peu provocateur figé sur ses lèvres, comme si il était content de ce qu’il venait de faire. Et c’est ce sourire qui décide de ma réaction. Après tout, ce n’est peut être qu’un joueur lui aussi ?

C’est donc à moi de jouer un peu maintenant. Chacun son tour, il m’a prise par surprise et je compte bien lui renvoyer l’ascenseur. J’ignore ce qu’il attend de moi comme réaction, peut être celle qu’aurait toutes les autres filles pudiques, c'est-à-dire une bonne claque en bon et du forme. Mais je ne suis pas comme toutes ces autres filles.

Un petit sourire provocateur apparait sur mes lèvres, et je me jette sur lui. Pris par surprise, il n’a pas le temps de faire contre poids et je le fait tomber à la renverse. Résultat, il se retrouve allongé par terre avec moi au dessus de lui. Mes mains maintiennent ces poignets de chaque côté de sa tête. Je sourie de nouveau, amusée. Je le dévisage un peu avant de me pencher vers lui, consciente de la belle vue que je lui offre par la même occasion, mais je n’y peux rien si la robe a un si grand décolleté ; et de lui dire d’une voix que je veux mi-moqueuse, mi-sensuelle.

« Entreprenant à ce que je vois. La nuit ne fait pourtant que commencer ! » tout en parlant, je lui adresse un clin d'oeil.

Et c’est à mon tour de l’embrasser. Ce n’est pas le même type de baiser que celui qu’il venait de me voler. Le miens est disons… plus fougueux. En même temps, quitte à en profiter, autant se donner à fond. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut se permettre d’embrasser un bel inconnu sur les toits du Capitole. Et puis ce n’est pas comme si c’était sérieux. Au fond, c’est juste une folie passagère pour me faire oublier mes problèmes du moment. C’est juste un jeu, rien de plus.

J'attends la réaction de la jeune fille en face, quand un sourire se dessine enfin. Vais-je avoir ma gifle ? Je l'ignore, à en croire son expression elle a l'air plutôt joueuse et c'est temps mieux pour moi. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, sans que je n'ai le temps de réaliser, je me retrouve coucher sur le sol. Le regard trahissant mon étonnement je regarde la brune. La fille se trouve au-dessus de moi, une expression amusée collée au visage. Un sourire s'affiche à nouveau le mien. Je pourrais me débattre, m'écarter, mais je n'en ai aucune envie, je la laisse faire, simplement. Je crois bien que la gifle se sera pour plus tard. Cette pensée me fait doucement rire et du regard j'observe de plus près cette future tribut. Les trais de son visage, ses yeux noisettes, ses lèvres, la ligne de son cou, descendant jusqu'au décolleté. Jolie vue, moi pervers ? Écoutez pour qu'il soit si bien en vue c'est que ça doit être fait exprès, je vais pas m'en priver. C'est fou ce qu'une journée aussi minable peut devenir intéressante. Une douleur s'élance dans l'ensemble de mon bras droit, provoqué par la pression qu'elle exerce sur mes poignets. Mes muscles se crispent et je me mords la lèvre inférieure pour ne pas concentrer mes pensées sur cette maudite main droite. D'une voix moqueuse et attirante elle prend la parole, accompagné d'un clin d'oeil. « Entreprenant à ce que je vois. La nuit ne fait pourtant que commencer ! » J'ouvre la bouche dans le but de répondre, mais elle ne m'en laisse pas le temps. Sans que je n'ai le temps de réagir elle m'embrasse à son tour, de manière plus ... intéressante je dirais. Je dois bien l'avouer, elle me plaît de plus en plus cette fille, c'est pas tous les jours qu'on croise des filles aussi amusantes. Malheureusement pour moi je sens déjà ses lèvres s'éloigner, j'aimerais bien prolonger le baiser, mais les poignets cloués au sol c'est pas l'idéal.

« Bonne réaction, je me demande qu'elle aurait été ma réaction en cas de gifle ça aurait pût être drôle » Le sourire aux lèvres je marque une courte pause. « La nuit peut-être, mais la journée n'a pas été des plus amusantes et je suis pas contre une distraction. » sur un ton innocent je reprends. «Et puis ... Avec ce qui nous attends pas de temps à perdre. »

Je libère mes bras par la force et tout en me relevant. Je lui attrape les mains avant de faire glisser les miens jusqu'à ses poignets que je sers doucement. Pas ma faute si je n'aime pas ne pas contrôler ou bien simplement être contrôlé. Je vois bien qu'elle a un fort caractère y a qu'à voir sa réaction. J'imagine que ce sera une adversaire de taille dans l'arène et même si ces fichus jeux ne m'amusent pas, ça c'est vraiment intéressant. J'ai vraiment hâte de voir ce qu'elle vaut avec une arme. Si ça se trouve elle me fera bien rire, c'est peut-être qu'une petite princesse elle aussi, mais j'en doute, si mes souvenirs sont bons c'est une carrière. Ouais, ceux qui ont le don de m'énerver avec leur arrogance, leur fierté et leur narcissisme. Je dis pas qu'elle fera exception à la règle loin de là même, mais pour le moment je m'en contre fiche. J'aurais tout le temps de voir ça aux entraînements. J'approche mon visage du siens, touchant son cou du bout des lèvres, puis frôlant les siennes au passage, avant d'arriver assez près de son oreille pour lui murmurer quelque chose.

«Je me demande ce que tu vaux avec une arme à la main, j'ai hâte de voir ça. »

Je pourrais sans doutes lui donner la lame qui se trouve dans ma poche pour voir se dont elle est capable, mais malgré la situation elle reste une ennemie et je dois dire que j'ai pas confiance. Blesser un ennemi avant les jeux quel avantage. Pendant les entraînements encore une fois. Sans lâcher ses poignet je la fais basculer, avec assez de douceur pour ne pas la blesser, mais avec assez de force pour l'empêcher de résister. Et me voilà à le place de la brune. Mon visage près du siens, mon souffle se mêlant au siens je prononce quelques mots sur le ton de la provocation.

«Et voilà que les rôle s'échange, c'est quand même mieux. »

A bout de souffle, je me retrouve bien obligée d’arrêter de l’embrasser pour pouvoir respirer un peu. Me redressant, je le regarde pour jauger sa réaction. Une petite lueur de déception brille dans son regard. A tous les coups il en redemande et je ne peux m’empêcher d’esquisser un petit sourire triomphale.

« Bonne réaction, je me demande qu'elle aurait été ma réaction en cas de gifle ça aurait pût être drôle » Il me sourit une nouvelle fois.

Ainsi j’avais raison. Il s’attendait à ce que je le gifle, outrée de ce qu’il avait osé faire. Mais j’avais agis tout autrement, décidant de m’amuser plutôt que d’être raisonnable. A bien y penser, je ne crois pas avoir été un jour raisonnable. Je suis plutôt de celle qui font ce qui leur passe par la tête sans réellement réfléchir aux conséquence de leurs actes. Je prend la vie comme elle vient et fait ce que je veux, peu importe ce que les autres peuvent en penser. Si on a été envoyé dans ce monde, c’est bien pour quelque chose. Et bien moi, c’était pour m’amuser et être la meilleure.

Et je crois avoir trouver en mon tombeur le même type de personnalité. La soirée promettait donc d’être amusante.
Je le regarde, essayant d’imaginer quelle aurait en effet pu être sa réaction si je l’avais giflé. Avait il déjà connu un refus de la part d’une autre fille ? Comment cela c’était-il terminé pour elle ? Etait-elle seulement encore en vie ? Je réprime un petit rire sadique à cette idée.

« La nuit peut-être, mais la journée n'a pas été des plus amusantes et je suis pas contre une distraction. »

Sur ce point je suis d’accord avec lui. Une partie de ma journée avait été bonne, et l’autre particulièrement désagréable à cause d’une certaine personne … Je me refuse toutefois d’y repenser, je suis actuellement sur autre chose de bien plus intéressant et avec une personne encore plus intéressante. Autant se concentrer pleinement la dessus et oublier tous les autres petits désagréments. Autant s’amuser.

«Et puis ... Avec ce qui nous attends pas de temps à perdre. »

Je hausse un sourcil. Voilà une phrase qui peut signifier plein de choses. Je me demande bien ce qu’il a en tête, et je sens que je ne vais pas tarder à le découvrir.
Sans attendre une seconde de plus, le voilà qui libère ses poignets de ma poigne avec une force qui ne m’étonne guère, brisant mon étreinte sans aucune difficulté apparente, et qui se relève lentement. Nous nous retrouvons tous deux en position assise, moi légèrement sur lui. Je sens ses mains attraper doucement les miennes, puis ses doigts glisser lentement le long de mon poignet avant de s’y enrouler. Le contact de sa peau sur la mienne me fait frissonner. A moi que ce ne soit l’air ambiant qui est de plus en plus frais ?
Je le laisse faire sans broncher et sans le quitter des yeux. Nos visages sont tellement proches que je peux distinguer la moindre de ces tâches de rousseur. Ses yeux sont presque aussi noirs que les miens. Vraiment, on se ressemble sur beaucoup de point, il n’y a pas à dire.
Il approche encore un peu plus son visage du miens, frôlant mes lèvres avec les siennes, mais il dévie sa trajectoire au dernier moment pour effleurer mon cou avec ces lèvres et remonter jusqu’à mon oreille où il me murmure :

«Je me demande ce que tu vaux avec une arme à la main, j'ai hâte de voir ça. »

Nous voilà en train d’aborder indirectement les Jeux. En même temps, on est obligé de passer par là. Peut être qu’il me prend pour une moins que rien, pour une fille seulement bonne à séduire les garçons. Je suis douée dans ce petit jeu, c’est vrai, mais ce n’est pas le seul domaine dans lequel j’excelle. Et je compte bien le lui démontrer dès que j’en aurais l’occasion.
En attendant, il n’attend pas ma réponse, et me fait basculer avec force en arrière. Je dis avec force, mais il y a quand même une certaine douceur dans son geste, il cherche juste à me dominer à ce que je vois. Les positions s’échangent. Je me retrouve en dessous de lui, allongée à même le sol, et lui me domine de toute sa taille. Je ne peux retenir un sourire amusé face à la situation, et la question qui me brûle les lèvres est : que sera la suite ?
Il se penche encore un peu plus vers moi, avec toujours ce petit rictus provocateur qui ne semble pas le quitter au coin des lèvres.

«Et voilà que les rôles s'échangent, c'est quand même mieux. »

Je lâche un petit rire franchement amusé. Cela voulait tout dire. Il est comme moi, il n’aime pas se faire dominer et aime contrôler les choses. Et, bien que je ne le connaisse que depuis quelques minutes et qu’il ne m’a donné qu’un petit aperçu de sa personnalité, cela ne m’étonne guère. Bon pour une fois, je veux bien me laisser faire, mais seulement parce que la situation est des plus intéressantes. Je ne suis pas comme ça d’habitude, je ne fait pas cette faveur aux garçons. Je suis plutôt du genre à prendre les choses en main dans une relation. Mais habituellement aussi, ils ne sont pas aussi entreprenant.
Mais je ne compte pas non plus rester à le regarder sans rien faire. J’ai envie d’en profiter aussi, et pour faire durer les choses, je compte bien le draguer un peu.

« Ca dépend du point de vue » dis-je en faisant une moue boudeuse qui en fait craquer plus d’un au district. « Pour ce qui est des armes, on a encore le temps, pas besoin de précipiter les choses. Mais sache que c’est réciproque, j’ai hâte de voir comment tu te débrouilles »

Je lui adresse par la même occasion un autre de mes clins d’œil charmeur pour lui faire comprendre que je n’ai aucun doute sur ces aptitudes mais qu’il a encore tout à me prouver. Mais nous verrons cela aux entrainements, l’heure n’est pas encore de voir qui est le plus fort. Quoi que, physiquement, il vient de me montrer que c’était lui. Mais après, je pense qu’avec les couteaux je le bat largement.
Je laisse de coté ma moue et retrouve mon sourire attirant.

« Et moi-même je ne suis pas contre une petite distraction après cette rude journée. »

Mes mains sont emprisonnées dans sa puissante poigne, et il est en partie allongé sur moi, j’ai donc une liberté de mouvement réduite. Mais pour accompagner mes dernières paroles (et en même temps lui donner un exemple du genre de distraction auquel je pense), et après m’être débarrassée de mon escarpin, je laisse lentement et sensuellement glisser mon pied le long de sa jambe. Un sourire des plus provocants s’affiche sur mon visage, et j’attends impatiemment de voir qu’elle sera sa réaction.