The Hunger Games RPG
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Vivre et mourir. Mourir et vivre.

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Buck B. Black
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MessageSujet: Vivre et mourir. Mourir et vivre. Vivre et mourir. Mourir et vivre. I_icon_minitimeSam 4 Oct - 8:22





















Le feu de l'espoir




Oublier l’arène ? Jamais. Oublier les Hunger Games ? Même pas en rêve. Quinze minutes. Il suffit de Quinze petites minutes les yeux fermés, pour qu’un nouveau coup de canon mutile le silence. Je sursaute, fébrile. Quelqu’un est mort. Mort. Mort pour toujours. Mort sans espoir de retour. Mort. Juste mort. Comme beaucoup d’enfants déjà. Depuis dix-sept ans. Dix-sept ans que l’on envoie vers la folie un gosse par an. Dix-sept ans que l’on envoie à la boucherie vingt-trois gosses par an. Je ne sais pas depuis combien de jours je suis ici. J’ai arrêté de compté. Je ne sais pas combien il reste de survivant. Je n’ai jamais compté. Je ne veux pas compter. Mais j’ai peur. Aujourd’hui, j’ai peur. Peur que ce coup de canon annonce la mort de Hel. Hel. Juste Hel. Hel la grincheuse. Hel la loyale.
Je me relève, anxieux. Le vert de la forêt m’oppresse. J’ai l’impression de ne plus respirer. Je me sens… je me sens prisonnier. Les feuilles, les arbres. Les feuilles, les arbres. Les feuilles, les arbres. Avec cette chaleur, je suis surpris de ne pas avoir encore vu d’incendie.
Je me retourne. A l’horizon, je distingue la Corne d’abondance. Là où tout a commencé. Là ou Hel et moi avons certainement marqué le public. Là ou Seb et Lenna se sont distingués par leur courage en venant nous aider. Là où les carrières ont perdu la face pour la première fois. Là où j’ai tout fait exploser. Là où les carrières se sont fait brûler. Brûler. Brûler. Du feu… On peut faire exploser un lieu avec de l’explosif. Quand on n’en a pas, on peut l’incendier.
Je pense à Sebastian. Je pense à Sun. J’essaie d’imaginer leur réaction. Sun devant sa télé et Seb devant… - mon cœur se serre – Seb n’est plus avec moi. Que ferait-il à ma place ? Que me conseillerait-il ? Je n’ai plus le droit de mourir. Je dois rapporter la hache de Seb à ses parents. Je dois rentrer chez moi pour honorer la mémoire de Seb et pour revoir Sun. Il ne faut pas se suicider pour quelqu’un que l’on aime, il faut vivre pour lui. C’est ce que je crois avoir compris ici… De toute manière, je ne veux plus penser. Je ne suis plus personne. Je ne suis qu’un rat de laboratoire qui veut s’enfuir de l’enfer dans lequel il est tombé. Plus tard, j’aurais tout le temps de me haïr et de pleurer.
Je pense à Hel. Je pense à Ielenna. Je ne sais ni où elles sont, ni si elles sont vivantes. Elles me détestent. C’est normal. Elles ne se sont pas rendues comptes… Elles n’ont pas compris qu’une arène fait perdre la tête… Seb était perdu. J’étais perdu. On ne voulait pas… on ne voulait pas… Si l’une d’entre-elle sort de l’arène, elle comprendra, je pense, que le geste de Seb était plus un acte de panique que de trahison. Mais je ne peux pas limiter mes actions à cause de Hel et Ielenna qui se baladent sans doute quelque part sur cette île. C’est ce que Seb me dirait. C’est ce que tout le monde me conseillerait.
Je n’ai pas le choix. Je dois le faire. Je veux voir le feu se répandre et tout avaler sur son passage. Je veux enlaidir ces beaux paysages. Je veux détruire le plus possible, l’image de ces jeux inhumains. Je veux que tout se termine.
Je n’en peux plus. Je n’en peux plus.
Rapidement, je jette un œil au sac de Rozen. Je garde les bandages. Je viderai le reste dans la mer. J’aspire une grande bouffée d’air avant de ranger ma couverture de survie.
Le moment est venu.
Anxieux, je fouille un peu mon sac, avant de tomber dessus. Mais mains tremblent quand je le trouve enfin. Le briquet du carrière du deux. J’enroule les bandages de Rozen autour d’un buisson, avant de lui mettre le feu. Sans regarder le résultat, je me promène à gauche et à droite, mettant le feu à tout ce que je peux.
Sans attendre que l’incendie se propage et forme une épaisse fumée noire, je me dirige vers la plage. La corne d’abondance me tend les bras. Je n’ai plus rien à faire ici. Je ferme mon esprit. Je ne pense plus. Je ne réfléchis plus. Je me contente d’agir. D’agir. Quand tout sera terminé, je pourrais de nouveau laisser voler librement mes sentiments.

Et à ce moment-là, ils me tueront.

***

J’ai enroulé ma chemise, autour de ma tête pour me protéger du soleil. Après une marche d’un bon rythme, je foule l’îlot de la corne, lance et katana en main, chaussures rattachées ensemble sur l’épaule. Je m’assois face à la forêt, bois de grandes gorgées d’eau et renfile mes chaussures.
Les images, les visages, les sensations que je suis venu chercher ici, ne sont pas là. Je n’arrive pas à me replonger dans la scène du premier jour. Je n’arrive pas à revoir un Seb vivant, beau et fort. Je n’arrive plus à rien.
Des larmes coulent sur mes joues.
J’ai l’impression d’être coupé du monde, de ne plus être personne. Tout se mélange dans ma tête. Je… je n’éprouve plus rien. Je suis détruit.

En face de moi, au loin, je peux distinguer de grandes flammes oranges et de gros panaches du fumées. Y avait-il un tribut dans cette forêt ? Bonne question. Mais je m’en fiche. Plus rien a d’importance désormais.

Je suis prêt. Je suis prêt à lutter. Je suis prêt à mourir. Je suis prêt à tout. Je suis prêt pour Seb et je suis prêt pour toutes les victimes des Hunger Games.

D’ici, je verrais quiconque s’approcher.

Spoiler:



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Buck B. Black
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MessageSujet: Re: Vivre et mourir. Mourir et vivre. Vivre et mourir. Mourir et vivre. I_icon_minitimeSam 11 Oct - 19:50





















Tourments libérés



Naufragé. Esseulé. Abandonné.
Torturé. Eclaté. Fissuré.
Que le monde tombe,
Que le monde s’écroule.
Dans mon cœur de poussière
S’émiettent des souvenirs malades.


La plage. Le soleil. Le jaune. La chaleur. Tout ce qui est chaud. Tout ce qui ne fait pas peur. Le sang. Le rubis. Le rouge. L’amour et la perte. Tout ce qui est beau. Tout ce qui fait mal. Le vent timide. La lune. La transparence. Les petites vaguelettes. Tout ce qui est agréable. Tout ce qui fait rêver. L’encre. La nuit. Le noir. Le froid. Tout ce qui fait tomber, pleurer. Tout ce qui pousse à cauchemarder. Le feu. La haine. L’orange. La honte. Tout ce qui brûle. Tout ce qui peut détruire un être, détruire un monde.

Dévasté. Assommé. Apeuré.
Blessé. Submergé. Fatigué.
Que la vie s’essouffle,
Que la vie choisisse.
Dans mon esprit meurtri
Susurrent les voix de la folie.


Des visages. Des noms. Des sentiments. Des impressions. Tout ce qui fait battre un cœur. Tout ce qui le fait crier, hurler. Des efforts. Des épreuves. Des espoirs. Des craintes. Tout ce qui raccroche à la vie. Tout ce qui l’a fait s’effondrer. Des images. Des sensations. Des pulsions. Des paysages. Tout ce qui colore le rêve. Tout ce qui le fait s’effacer. Des tourments. Des remords. Des regrets. Des dilemmes. Tout ce qui fait chavirer le navire. Tout ce qui commence à le couler. Des blancs. Des absences. Des vides. Des chemins infinis. Tout ce que le temps rend insurmontable. Tout ce qu’il transforme en moments empoisonnés.

Paumé. Troublé. Brisé.
Gêné. Peiné. Souillé.
Que le jeu s’arrête,
Que le jeu s’envole.
Dans mon corps décharné
Hurlent des blessures cachées.


Le passé. Le présent. Le futur. L’éphémère. Tout ce qui semble éternel. Tout ce qui nous paraît immortel. La liberté. L’honneur. L’égalité. L’humanité. Tout ce qui semble élémentaire. Tout ce qui nous paraît fondamental. La naissance. L’enfance. L’adolescence. La vieillesse. Tout un cycle qui semble incontournable. Tout un cycle qui nous paraît aller de soi. L’existence. La paix. L’amitié. L’amour. Toute une force qui semble invincible. Tout ce qui nous paraît inviolable. Le courage. La loyauté. La fierté. La confiance. Tout ce qui semble noble. Tout ce qui nous paraît beau et digne d’être applaudi.

Poignardé. Fracassé. Hypnotisé.
Embrumé. Hanté. Déchiré.
Que l’horreur se noie dans la mer,
Que l’horreur se sépare de mon âme.
Dans ma vie pourpre et sombre
Rampent des mains noires et sanglantes.


Je n’attends plus rien. Je ne souhaite plus rien. Je ne suis plus rien.

Figé. Emprisonné. Effrayé.
Paniqué. Enchaîné. Eploré.
Que le monstre s’étouffe dans l’amer,
Que le monstre s’exile en enfer.
Dans mon présent à la langue coupée
Rient les spectres vengeurs.


Mon destin n’existe pas. Mon destin n’existe plus. Je n’ai jamais eu de destin.

Angoissé. Etouffé. Paralysé.
Tiraillé. Tétanisé. Désolé.
Que la folie se réveille,
Que la folie déploie ses ailes.
Dans mon futur aux rêves prisonniers
Pleurent les vies arrachées.


Sebastian. Hel. Sebastian. Hel. Sebastian. Hel.

Aidez-moi.

Aidez-moi.

La fin approche mais je n’en peux plus. La fin approche et je ne veux plus. Agir contre nature. Jouer le monstre que je ne suis pas. Qui se cache en moi.

Aidez-moi.

Aidez-moi.

Qu’est-ce que je peux faire alors que mon âme est déjà souillée ? Qu’est-ce que je peux faire, lié à des promesses, alors que je suis en détresse ? Alors que ma vie n’a plus et n’a jamais eu de sens ?

Aidez-moi.

Aidez-moi.

Sebastian. Hel.

Aidez-moi.

Sun.

Aide-moi. Aide-moi.

Trop de sang a déjà coulé. J’ai fait couler trop de sang.

Aidez-moi.

J’ai peur. Peur de ce que je ne suis pas. Peur de ce reflet informe et infect de moi-même, que je commence à incarner.



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Sebastian Seifer
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MessageSujet: Re: Vivre et mourir. Mourir et vivre. Vivre et mourir. Mourir et vivre. I_icon_minitimeSam 11 Oct - 20:52

Je t'ai suivi jusque là Buck. Tu as parcouru un chemin bien trop long et bien trop dangereux et traumatisant Buck. Je le sais, je l'avais compris avant même de mourir, je l'ai compris dès le début, dès la première fois que je t'ai rencontré. Tu étais une âme bien seule, bien triste, désespérée, perdue. Je pouvais le lire dans tes yeux et maintenant, je peux le voir sans même les regarder. Je le vois rien qu'en te voyant parler, en t'entendant parler. Tu es encore plus seul, encore plus triste, encore plus désespéré, encore plus perdu. Mais tu as tenu le coup, tu y arrives. Tu es toujours là, tu es toujours debout, tu respires encore. Tu es encore vivant. Tu as réussi, tu n'as pas perdu pieds, tu n'as pas lâché prise. Tu es toujours là, tu n'es pas mort. Tu as surmonté tellement d'épreuves, tant de coups durs et tu es encore debout, à te tenir droit, à affronter ton destin qui s'annonce bien morose.

Tu es courageux Buck. Tu es extraordinaire. Tu n'as pas à te sentir coupable, tu n'as pas à te sentir mal, tu n'as pas à être triste jusqu'à la fin de ta vie. Je le sens, je le sais, ta vie va être encore longue mais aussi encore plus d’embûches, plein d’obstacles à franchir.

Même si tu ne veux pas le croire, même si tu n'en penses rien, tu es la personne la plus humaine qui m'ait été amené à rencontrer. Tu es celui qui a le plus conscience des choses, tu es celui qui comprend mieux les autres. Tu es le plus courageux, le plus honnête, le plus admirable. Tu es quelqu'un d'admirable. Tu n'as jamais été un pantin et tu ne le seras jamais.

Tu vis pour aider les autres même si tu dois en souffrir. Tu m'as tué. Tu as accepté de me tuer même si ce geste te dégoûte, même si tu vas t'en vouloir jusqu'à la fin de ta vie, même si tu m'aimais. Tu as abandonné Hel pour moi, même si tu ne voulais pas. Pour moi, encore et toujours pour moi alors qu'on ne se connaissait plus que depuis quelques jours. Tu es quelqu'un d'extraordinaire Buck, sache-le.

Mais tu commences à perdre pieds, tu commences à devenir fou parce que tu t'en veux. Tu n'as pas à t'en vouloir. Pour une fois dans ta vie, tu as été le pantin de quelqu'un, mais tu n'avais pas le choix. Tu n'as pas à t'en vouloir. Personne ne t'en veut, je ne t'en veux pas. Tu as pris la bonne décision. Tu as pris la meilleure décision, celle que peu de personnes auraient été capables de prendre. Tu t'es engagé dans le bon chemin, le chemin qui te mènera à la sortie de l'arène. Cette décision de suivre les règles est probablement la décision la plus mature et la plus courageuse que tu aies prise.

Il ne te reste plus que quelques heures à tenir Buck. Ces dernières heures sont décisives. Tu vas réussir. Tiens le coup. Je crois en toi. Rapporte ma hache à mes parents, n'aies pas peur de leur réaction une fois que tu te retrouveras face à eux. N'aies pas peur. Ils ne t'en voudront pas. Au contraire, ils te remercieront. Ils me connaissent, ils savent que j'étais quelqu'un de fragile, ils savaient que je ne tiendrai pas le choc, même si je revenais vivant. Lors des adieux, j'ai lu dans leurs yeux une étrange chose, une chose que je m'étais efforcé d'oublier. J'ai lu de l'espoir, l'espoir que je ne reviendrai pas. Mélangé à un souffrance infinie. Ils ne voulaient pas ma mort évidemment. Non, ils voulaient ma paix. Ils voulaient que je puisse enfin me sentir bien et heureux. Ils savaient que je ne trouverais la paix que dans la mort. Je l'ai trouvé maintenant. Ils le savaient, ils avaient raison. Ils ne t'en voudront pas de m'avoir tué Buck, ils te remercieront. Va les voir, ils t’accueilleront. Sors de cette arène et va les voir.

Tes décisions t'ont guidé jusque ici Buck. Les tiennes et rien que les tiennes. Tu es maître de toi-même, tu n'avais pas à nous suivre, tu l'as décidé. C'est toi et toi seul qui t'a guidé jusque là. Tu peux continuer, tu peux gagner. J'ai confiance en toi.
Tu resteras la personne la plus merveilleuse à mes yeux, quoi que tu fasses.

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Iélenna Evans
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MessageSujet: Re: Vivre et mourir. Mourir et vivre. Vivre et mourir. Mourir et vivre. I_icon_minitimeMar 14 Oct - 22:02

Je me suis endormie. Malgré la dureté et l'inconfort des roches contre lesquelles j'étais adossées, je me suis assoupie. Une sieste réparatrice, comme dirait Vitali… Au moins j'aurais récupéré un peu d’énergie. Je grogne en me redressant, la tentation de rester ici est tellement… forte. Je suis bien ici, au milieu des roches, les pieds dans l'eau… Je me croirais dans les grottes de chez moi. Si je n'avais pas la certitude que les juges finiraient par venir me chercher de force plus que de gré, je me laisserais mourir ici…

Un «  ting » résonne soudainement, se répercutant comme un coup de tonnerre contre les parois de la grotte, par réflexe je resserre ma prise sur mon harpon, et me dresse d'un bond… Une attaque ? J'attends, une attaque, une armée de bêtes féroces, de fantômes qui sait les juges ne reculent devant rien… Mais rien ne se passe, le silence revient, et personne ne pénètre dans le tunnel. Finalement j'ose m'approcher de l'entrée, je jette rapidement un coup d’œil dehors, et me fige. Un éclat argenté attire mon regard et je me précipite dehors pour récupérer le précieux paquet avant de le ramener à l'intérieur. Précautionneusement je déballe le chargement, à l'intérieur se trouvait une boisson énergizante et des cachets contre les maux, avec un petit mot de mon mentor « On se voit bientôt ». Sans que je m'en rendes compte une petite perle salée glissa le long de ma joue, suivie d'une autre, et encore d'une autre, et de tout un torrent de ces perles argentées. Quelqu'un croyait encore en moi, souhaitait que je revienne… Ce cadeau était une libération, la motivation dont j'avais besoin pour continuer à me battre, pour Vitali !

Je tire sur les sacs pour les amener vers moi et commence à me préparer. Je sors tout ce qui pourrait me servir d'armes, élastiques, katana, sabre, harpons, couteaux, sarbacane et met la nourriture de l'autre côté. Je fis un troisième tas avec les différents matériaux relatifs aux soins, mèche de coton, désinfectants, cachets…
Devant moi ne se trouvais plus que les matériaux en apparences inutiles : casquette, poudre, briquets, un oreiller, une photo… Des mots envoyés par ceux qui m'avaient soutenus. De la poudre, un briquet… une bombe ! C'est la première idée qui me vint à l'esprit, je cherchais fiévreusement autour de moi de quoi compléter mon arme et finit par trouver. Glissant précautionneusement les 50 grammes de poudres à l'intérieur de la casquette je refermais celle ci à l'aide d'un élastique de sorte à obtenir une espèce de sachet. Je glissais une petite mèche en coton d'environ 10 centimètres pour servir à l'allumage. Admirant mon œuvre je la posais le plus loin possible de l'eau.

Ensuite j'utilisais le produit désinfectants pour soigner les nombreuses plaies que les crabes, ainsi que mes heures de crapahutages avec les crabes m'avaient laissées. Méthodiquement j'appliquais le soin sur mes plaies grimaçant de douleurs face à la brûlure du médicament. Saloperie…
Avec le reste de bandage, je me fis des protections de poignet, entourant plusieurs fois ceux ci avec les bandes protectrices. Une fois cela fait j'avalais mon dernier analgésique pour lutter contre la douleur procurer par les plaies.
Ensuite je m'obligeais à manger la moitié de ma boite de thon, ainsi que la moitié de mon stock de grenades. Pour conclure à ma préparation, et pour lutter contre la nausée que je sentais poindre à l'idée du combat qui m'attendait j'avalais la totalité des comprimés, cadeau de mon mentor.

Pour finir, je glissais les harpons, ainsi que le couteau de Hel dans des pendants de mon pantalon, je glissais le briquet dans une de mes poche et emportais la sarbacane ainsi que ma bombe improvisée. Dans le sac en cuir je glissais le sabre et le katana, ainsi remplie le sac formait une arme contondante redoutable qui dans le pire des cas pourrait me servir à étrangler mon adversaire, la lanière me semblait idéale pour ça.
Je me sentais déterminée. C'était maintenant ou jamais. Il fallait en finir ! Je regardais une dernière fois les mots qui m'avaient été envoyés, la photo de moi et mon mentor, que je reverrais bientôt si tout se passait bien. Je devais le faire. Pour gagner encore un peu de temps, je saisis la boisson énergisante et la vidais en de longues gorgées que je savourais longuement.

Je ne pouvais plus reculer. J'embrassais la grotte du regard, à l'intérieur ne restait que quelques provisions, un oreiller… Tout ce que j'avais gagné aux jeux.

Je me postais à l'orée de la grotte, cherchant à repérer Buck du regard. Il était là, à quelques dizaines de mètres sur le côté, en train de contempler la forêt qui brûlait, entièrement captivé par le spectacle je supposais qu'il ne me verrait pas approcher. Doucement, pas à pas je me rapprochais de lui, jusqu'à me trouver à un jet de pierre de ma victime. J'avais un peu de peine à l'idée de l'attaquer alors qu'il me tournait le dos mais c'était la dure loi des HG… et si un de nous deux devaient sortir d'ici il fallait que ce soit moi.

Heureusement pour moi j'avais l'habitude de marcher dans le sable et ne me trouvais donc pas trop ralentis, j'arrivais même à être plus discrète que la moyenne, étant aidée par le fait que la majorité des tributs n'avaient jamais vue la mer avant de venir aux jeux. J'étais désormais à moins de 5 mètres de Buck, à peine un jet de pierre… J'avais fais en sorte de me positionner de façon à ce que mon ombre ne me trahisse pas. Je me stoppais. La bombe toujours en main je sortis le briquet, le plus rapidement possible j'allumais la mèche, malheureusement comme tout les briquets que j'avais vu jusqu'alors un petit « clic » retentit au moment où la flamme surgissait. Je mis directement la flamme en contact avec la mèche qui s'enflamma aussitôt et sans attendre de voir si le bruit avait attiré l'attention de Buck je jetais la bombe droit dans sa direction.
Quelques secondes plus tard un « BOUM » sonore retentit m'indiquant que la bombe avait bel et bien explosé même si j'étais incapable de dire si elle avait bel et bien blessée Buck.

Cette fois ci je ne pouvais plus reculer.

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Dernière édition par Iélenna Evans le Sam 18 Oct - 15:26, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Vivre et mourir. Mourir et vivre. Vivre et mourir. Mourir et vivre. I_icon_minitimeMer 15 Oct - 14:02





















Tic-Tac Tic-Tac



Je m’assois dans le sable chaud, tremblant. Ils vont venir. Qui qu’ils soient, ils viendront. Je ne sais pas combien il reste de tribut. Mais ils viendront. Je n’ai pas tué des centaines d’arbres pour rien. Ils vont venir, ils doivent venir. Ils n’ont pas le choix. Je n’ai pas le choix.
Pour m’occuper, je fourre ma main dans mon sac, en quête d’objets oubliés. Mes doigts se referment sur une petite boîte rectangulaire. Je la sors, curieux. Des cachets blancs. Des antidouleurs ? Non, je ne crois pas. De l’aspirine ? Peut-être, mais j’ai l’impression que c’est autre chose… Des vitamines ? Bonne question. Anxieux, j’essaie de me souvenir. Où les ai-je eus ? Comment ? Pourquoi ? Un beau visage figé se dessine sous mes yeux. Un visage au regard bleuté. Un visage aux boucles blondes. Mon premier meurtre. Le garçon du district 2. L’image fugitive d’un grand sac à dos éclos dans mon esprit. Son sac. Ces cachets étaient à lui.
Avant, j’aurais beaucoup réfléchis. J’aurais pesé le pour et le contre. Je me serais préoccupé des risques. En bref, j’aurais fait attention. Aujourd’hui, plus rien n’a d’importance. Je ne suis qu’un cadavre mobile, je ne suis qu’une bouée qui flotte sans âme sur le ruisseau de la vie. C’est pourquoi, sans plus me torturer les méninges, j’avale l’un des comprimés avec un peu d’eau. Et je recommence. Encore et encore. Jusqu’à engloutir la totalité des capsules. Bizarrement, je me sens plutôt… bien. Plus calme, plus… reboosté, aussi. Comme si un geyser d’énergie venait d’exploser dans mes veines et mon corps entier.
Vif, je repars à la chasse au trésor. Mes ongles tombent sur quelque chose de fin. Du fil. Le fil de nylon que j’avais au départ ! Je l’avais complètement oublié celui-là. Je le fait glisser le long de mes mains. Que pourrais-je bien en faire ? Je ferme les yeux. Un souvenir lointain semble ressurgir de nulle part. Je me sens partir, complètement absorbé par ces images, miroir d’un passé enterré.

Deux enfants courent sans s’arrêter. Ils soulèvent des nuages de poussière sur leur passage. Le paysage est gris. Les maisons – parlons plutôt de taudis –, les magasins, les murs, le sol, tout est gris. Même le ciel n’est pas coloré. La poussière de charbon est partout. Elle renforce ce sentiment de misère qui s’emparerait de n’importe qu’elle personne posant les yeux sur ce triste décor. Tout est morne, tout est mort. Et deux enfants courent. Des cris retentissent derrière eux. Des plaintes, des pleurs. Un petit rouquin voudrait les poursuivre, mais il est trop fatigué. Il a des cheveux emmêlés, de la suie sur les joues. Il est sale. Il a faim. Désespéré, il regarde son seul repas de la journée s’envoler sous ses yeux. Ses larmes coulent. Il n’a plus de force. Il n’a plus la force. Alors, il s’effondre. Ses ayons se salissent un peu plus. Qu’importe, ce petit ne se relèvera plus jamais. De grosses traces rouges colorent son poignet. Et deux enfants courent. Ils ne rient pas. Ils ne jouent pas. Ils ne sont pas triste non plus. Ils survivent. Ils essaient de survivre. Tous les moyens sont bons. Un orphelin mène toujours une vie misérable. Les gamins qui logent temporairement au foyer communal d’un District, n’ont que très peu de chances de survivre s’ils ne sont pas adoptés rapidement. Ils doivent se battre. La vie est un éternel combat pour les miséreux, les peaux sales, les sans famille. Peu à peu, nos deux garçons ralentissent. Ils tiennent un gros sandwich au jambon.
« Alors Buck, tu as compris ? Ce nœud ressemble un peu au nœud coulant, mais en plus complexe. Le but c’est de faire comme les cow-boys. Un lasso. Puis quand tu tires, le nœud coulisse et se referme sur sa proie. C’est le principe. Pour le réaliser, tu commences par faire un nœud coulant mais ensuite… »
Le flot continue de parole flotte dans les airs, comblant un peu le silence trop monotone du District douze.
« Oui, Sun ! Je crois que je saurai le reproduire ! En tout cas ça a bien marché sur le petit Tilly… Le sandwich nous est tombé en plein dans les bras ! Il suffit de savoir viser en fait… une fois que le nœud est bien réalisé.
- Yep, tu l’as dit !
- Sun… Qu’est-ce qui se serait passé si… si on lui avait lancé vers la tête ?
- Si tu avais tiré pour faire coulisser le nœud alors… tu l’aurais certainement étranglé. T’es pas bigleux, nan ? T’as bien vu les marques sur son poignet. On l’a pas loupé ! »
Ils se turent.
« Sun, parfois, j’ai l’impression qu’on agit pas mieux que le Gros Thomas… toi et moi. On vole les autres enfants comme lui me volait autrefois. J’ai peur de faire le mal…
- Ne dit pas ça. On ne vaut pas mieux que lui, ça, c’est clair. Mais n’oublie pas que sans nourriture, on serait mort. C’est eux ou nous. La société veut ça. Le système veut ça. Tant qu’on ne pourra pas travailler à la mine, on sera obligé de continuer…»


Machinalement, j’enroule mes doigts autour du fil. Ils bougent tout seul. Bientôt, une sorte de lasso amélioré git dans mes mains. Parfait.
Je glisse le petit canif et le briquet dans ma poche, avant de fermer mon sac. Je me relève. La mer murmure doucement. L’atmosphère est calme, trop calme. Ça en devient presque oppressant Stressé, je me lève. En regardant une énième fois la forêt en flamme, une idée me vient. J’enlève la chemise que j’avais mise sur ma tête pour me protéger du soleil, et l’enroule autour du bout de ma lance (le côté qui n’a pas de lame, genre… mode flambeau, m’voyez ? o/).
Soudain, je sursaute. Mon cœur rebondit dans ma poitrine. Un bruit. Il y a un bruit. J’entends un bruit. Aigu. Je tourne la tête à droite, à gauche, en bas, derrière. Rien. Puis je regarde en l’air. Un petit parachute argenté danse tranquillement dans le ciel, au-dessus de l’eau. Il tombe lentement, avant de disparaître. Où est-il passé ? A qui était-il destiné ? J’ai peur. Quelqu’un est ici. Un ennemi.
Calme-toi Buck. Calme-toi. Pense à Seb. Garde ton sang-froid. J’enfile mon sac à dos. Je dois me décider. Maintenant. Le tribut ne sait pas que je sais qu’il est là, quelque part, caché je ne sais où. C’est un avantage. J’empoigne mon lasso et ma lance d’une main, mon katana de l’autre. Je dois suivre mon plan. N’ai pas peur petit Buck. Il suffit juste d’être rapide.
Fébrile, je me saisis du briquet et enflamme ma chemise. Très bien, le flambeau est prêt. Je regarde de partout, je guette. Quand-est-ce que le tribut (ou les tributs) va/vont apparaître ? Où ça ? Et puis soudain, je la vois. Je ne cherche même pas à savoir qui c’est. Je cours, jette mon lasso en direction du cou et tire de toutes mes forces. Je dois tirer. Lui faire mal. L’étouffer. Mon adversaire semble tenir quelque chose dans ses mains. Il y a une mèche. Je lâche mon file et abat mon flambeau en sa direction. Si je devine bien ce que c’est, ça devrait faire boum.

Tout va vite. J'essaie de reculer le plus loin possible, mais je connais les explosifs. La mèche était petite, cinq secondes, dix au plus et BOUM,.

Avant d’entendre la moindre détonation, je lève les yeux.

Je reconnais mon adversaire.

C’est Ielenna.

J’ai envie de crier, de pleurer. Pourquoi fallait-il que ce soit elle ?

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MessageSujet: Re: Vivre et mourir. Mourir et vivre. Vivre et mourir. Mourir et vivre. I_icon_minitimeSam 18 Oct - 15:54

Des le début ce fut un échec complet.
A peine étais je arrivée sur la plage que j'avais aperçue Buck, flambeau en main. Il m'avait vu lui aussi, et s'était rué sur moi comme un forcené. Mes yeux attiré par le flambeau, ne virent qu'au dernier moment la corde jetée sur moi. Je levais mon poignet pour empêcher la corde d'atteindre ma tête et celle ci se referma durement autour. Heureusement pour moi, mes protections amortirent le choc et la douleur occasionnée fut minime… Buck tira sur la corde me faisant faire deux pas en avant, je n'avais plus mal, la corde n'était pas si douloureuse que ça et puis le bandage me protègeait mais Buck avait de la force dans les bras.
Soudain il lâche le fil et se jette sur moi, avant d'abattre son flambeau dans ma direction. L'idée qu'il va me regarder brûler vive me traverse l'esprit… Mais il se contente d'enflammer la mèche et de reculer précipitamment. Merde ! La mèche est courte, je n'ai que 5 ou 10 secondes devant moi, le plus fort possible je propulse la bombe loin de moi, droit sur Buck… Un «  BOUM » impressionnant retentit, mais rien ne se passe. La casquette à simplement pris feu, et brûle allègrement sur le sable, je regrette de ne pas avoir lancé plus fort avec un peu de chance j'aurais atteint Buck et il aurait cramé vivant, ou du moins aurait été suffisamment déconcentré pour que je puisse l'atteindre mortellement.

Buck… j'essaie de ne pas penser au fait que lui et moi avons été amis. Il t'as trahis me souffle la petite voix dans ma tête. Mais il reste quelqu'un qui à compté. On ne peut haïr que ceux que l'on à aimé. Savoir que nous allons devoir nous entre tuer m'attriste, mais au fond… cela n'était il pas écrit depuis le début, lui contre moi…

La casquette est toujours en train de se consumer sur le sable, profitant de l'explosion ratée qui n'aura sans doute pas manquée de déconcentrer Buck, je sors ma sarbacane et tire deux traits droit sur lui. Cela me laisse le temps de retirer la corde à mon poignet que je ramasse, elle pourra toujours me servir en cas de besoin. Sans atteindre une réaction de Buck je ramasse une poignée de sable et cours vers lui, harpon en main. Et des que je me retrouve suffisamment proche de lui, je lui balance la poignée de sable dans la figure, l'aveuglant pour quelques secondes, du moins je l'espère.
Au moment où le sable s'échappe de ma main je me jette sur lui, harpon brandi. Dans un geste rapide et précis j’abats mon arme droit vers sa poitrine.

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MessageSujet: Re: Vivre et mourir. Mourir et vivre. Vivre et mourir. Mourir et vivre. I_icon_minitimeSam 18 Oct - 22:53





















Les papillons ne vivent qu'un jour



Le papillon vole dans sa poussière doré
Au coin d’un ciel, il y avait une vie.
Le papillon plane dans une brise apaisée
Au coin d’un nuage, il y avait des cris.


Des cœurs qui battent. Des corps qui pleurent à l’intérieur. Et c’est tout. Des instincts en éveils. Des sens qui veillent au grain. Et c’est tout. Il y a le feu entre nous. Une casquette carbonisée qui crache des langues rouges orangées. Il y a le feu entre nous. Une casquette carbonisée qui danse dans les airs. Et c’est tout. Où sont les sentiments ? Où sont les souvenirs ? Où s’est cachée l’humanité ? Je vois un monde qui n’est pas vie. Je vois un monde envolé, un monde malade et mourant. Et c’est tout. Je vois des animaux. Je vois le sang, je vois les plaies secrètes. Et c’est tout. Qu’est-ce qui se passe là-haut ? Qu’est-ce qui se passe en bas ? Je ne sais pas. Mais le monde est à l’envers, il tourne sans tourner. Il ne donne pas la vie. Il l’a prend. Et c’est tout.
Et c’est tout.

L’étoile filante dessine une nuit rêvée
La lune, dans ses habits d’argent, sourit.
L’étoile filante crée un songe léger
La lune est fiévreuse aujourd’hui.


Le feu de l’ambition. Le feu de la passion. Le feu des volcans. Le feu de la colère. Le feu de l’amour. Le feu des rêves. Le feu du cœur. Il y en a, des feux. Des beaux et des précieux. Des moches et des dangereux. Le feu, c’est un souvenir. C’est ce genre de couleur qui ne cesse jamais d’éblouir, c’est cette vie de chaleur qui ne sait pas mourir. C’est ce fléau merveilleux qui circule dans les corps, qui rongent les esprits. C’est ce monstre des quatre cieux qui éclatent dans la tête, qui pénètre jusqu’à l’âme. Le feu c’est le bien et le mal, c’est la joie et la tristesse. Le feu, c’est un souvenir. Il y en a toujours, ce crétin ne sait pas s’éteindre. Et du feu, il y en a, il y en a. Et des feux il y en a, il y en a. Regarde celui-là, qui luit au bout de son nid blanc presque noir maintenant. Regarde celui-là, qui rit doucement, au bout de cette branche qui n’en est plus une. De ce p’tit bout de nature qui s’est transformé en serviteur de l’homme. Une arme.
Le monde est laid. Le monde est un ballon percé. Son feu, sa flamme, son souvenir, ne doit pas exister. Un éclat de rage. Dans les yeux. Dans mes yeux. J’abaisse violemment le flambeau, noie la fée brûlante dans une poudre d’or encore plus chaude. Deux petites mouches qui ne sont pas des mouches, deux petits dards ricochent sur le bois noirci par endroit. Un combat. Le combat. Il y a un combat. Parce qu’il faut se battre n’est-ce pas ? Pas pour survivre. Pas pour tuer. Pas pour respecter la règle d’un quelconque jeu absurde. Il faut se battre parce que le monde a pété un plomb, parce que les choix n’existent plus. Parce que plus rien n’existe. Mais ce combat est-il réel ? Ne suis-je pas déjà mort ?

L’oiseau rouge siffle dans la forêt
Au coin d’un arbre, il y avait un serment.
L’oiseau rouge virevolte gaiement
Au coin d’une branche, il y avait un meurtrier.


« Et Hel ? Hel… »
Pas le temps de continuer. Pas le temps de terminer une petite phrase, ni de pleurer. Pas de réponse. Du sable, tout simplement. Du sable dans les yeux. Du sable. Du sable qui aveugle. Mais pas de réponse. Pas de Hel. Morte ? Non. Jamais. Hel n’est pas morte. Lenna doit me répondre. Le Capitol doit me répondre. Tout le monde doit me répondre. Hel n’est pas morte. Seb n’est pas mort. Personne n’est mort. Personne.

Une réalité. Qui éclos dans un cœur. Un cœur.
Et une haine. Une haine féroce. Une haine tigresse.

Personne n’est mort. Personne.
Le tigre doit lacérer. Le tigre doit mordre.
Personne n’est mort. Personne.
Attaquer. Il faut attaquer.
Pas penser. Pas penser.


Et le sable pique, mais j’ouvre les yeux. Et le sable embrouille, mais je suis encore là. Toujours là. Un éclair blanc tranche ma vision. Ces longues années au foyer communal, ces longues années à traîner dans la rue n’auront pas été inutiles. Le tigre vieilli mais les bêtes ne renoncent jamais. Les réflexes animaux, les instincts animaux, sont encore trop ancrés dans mon âme. Mon bras gauche agit tout seul. Il vient se nicher là, entre ma poitrine et ma proie. La peinture pourpre, ma peinture pourpre, coule. La douleur, vive, ne me fait pas lâcher la lance que je tiens de la main gauche. Au contraire, mes doigts se crispent et serrent fort. Trop fort. Comme paralysé, comme anesthésié. Comme si plus rien ne pourrait plus les détacher. Mais je m’en fiche. Plus rien n’a d’importance. Pas même la souffrance. Car cet instinct de chasseur qui est le mien, cet instinct qui sait agir et flairer, ne m’a pas abandonné. Car à l’ instant où la lame pénètre dans ma chair, mon katana pénètre dans la chair de mon amie-ennemie. Simultanément. Dans le ventre ou un peu plus haut. Enfin, je dis ça, mais vous comprenez bien que je n’ai pas encore pu vérifier l’aboutissement de mon attaque… Je suis… comme qui dirait… un peu occupé vous voyez ?

L’espoir est une fée aveugle
La liberté est une araignée aux pattes coupées.
L’espoir est un rêve muet
La liberté est un cœur arraché.


La lance tombe à mes pieds. Je ne la regarde pas. Je n’ai pas la tête à ça. Car le bras gauche en sang. Car le bras droit, katana prêt. Je saute. Je bondis. Sur Lenna. Et tente de la plaquer au sol.

Les papillons ne vivent qu’un jour,
Ensuite, ils cessent de voler.


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MessageSujet: Re: Vivre et mourir. Mourir et vivre. Vivre et mourir. Mourir et vivre. I_icon_minitimeDim 19 Oct - 20:09

Alors que je me jettais sur lui je l'entendis murmurer un nom « Hel ». Folle de rage à l'entente de ce nom j'abattis mon harpon, droit vers son centre vital, mais il à para l'attaque interposant son bras entre son coeur et moi…
Buck ne se laissa pas déconcentrer, sans que je le vois venir il tenta de me transpercer de la pointe de son arme. La seule chose qui me sauva la vie est le réflexe que j'eu de changer de position… Je grimaçais lorsque je sentis son katana érafler la chair si sensible de mon ventre, les premières gouttes de mon sang tachèrent le sable jusqu'alors quasiment vierge de couleurs. Je remarque que nos sangs se sont superposés, se mélangeant… Un mélange mortel.

Buck profita de l'instant pour me sauter dessus, katana en main. Malheureusement pour lui, cette fois ci je l'avais vu venir. Je me déportais sur le côté, et à l'instant ou Buck arriva à mon niveau je tendis la jambe pour lui faire un croche patte.

Il me tournais le dos, il allait tomber au sol, peut être. Que devais je faire, l'attaquer maintenant ? Attendre qu'il soit face à moi pour que l'on vente mon honneur ? Je n'eu qu'une fraction de seconde pour me décider et je ne savais pas quoi faire. Et puis je me rappellais, ce nom qu'il à murmuré à l'instant où il m'a reconnu. Hel. Je la revois se débattre face aux crabes, attaquer les carrières sans relâche. Je revois la détermination dans son regard, sa fierté, son arrogance, son sale caractère. Et je réalise que plus personne ne verra cet éclat farouche briller dans ses yeux marrons. Et c'est de la faute de Buck. Il est parti, il nous a abandonné. Hel est morte à cause de lui.

Alors sans plus hésiter, profitant de l'occasion que représentais son dos offert je lui sautais dessus à mon tour et abatis mon harpon droit vers son cœur, lui assènant l'horrible vérité.

- Hel est morte… et c'est de ta faute.

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MessageSujet: Re: Vivre et mourir. Mourir et vivre. Vivre et mourir. Mourir et vivre. I_icon_minitimeMar 21 Oct - 15:39

Vivre et mourir. Mourir et vivre. 3209844995_1_2_EGfmXRQr

C'est un bruit sourd qui retenti dans la télévision, pendant un très court instant.. Celui qui annonce la fin prochaine de la 17ème édition des Jeux de la Faim. Un récapitulatif glaçant et cruel de la 17ème édition fait son apparition. De l'explosion de la corne jusqu'à la mort du Tribut du Trois, le tout dans une vitesse phénoménale, augmentant la charge artérielle du spectateur.

La tribut du Quatre se voit soudainement ralentie par quelque chose qu'elle n'avait pas vu venir. Le katana utilisé par son adversaire contient toujours des résidus d'un poison dérivé du curare. Un poison violent dont le simple contact avec le sang provoque la mort par paralysie des poumons, provoquant l'asphyxie. Alors qu'elle tente d'enchaîner de nouveaux coups à son adversaire, elle se retrouve soudainement bloquée, incapable d'entamer un geste de plus. Il ne faut pas moins d'une minute pour qu'elle s'effondre sur le sable. Morte.

Coup de canon.

Et l'hymne triomphant, celui de la victoire. Celui qui célèbre la survie d'un seul homme au détriment de Vingt-trois vies.. Buck B. Black, District Douze.

- Mesdames et messieurs, le gagnant de cette Dix-Septième édition n'est autre que BUCK B. BLACK du District Douze !

Un hovercraft apparaît pour happer le gagnant. Pour le remettre sur pied, celui-ci recevra un traitement de qualité. Le capitole ne veut pas perdre sa nouvelle poule aux yeux d'or.

Welcome to the new hell, lui susurre le capitole en l'accueillant les bras ouverts.



Il a survécu. Les autres sont morts. Et moi, j'ai quitté à jamais ce monde des grands qui dirigent ces pantins appelés tributs. Et quelque part, je me sens un peu tel Ielenna et Buck en ce moment : Une partie de moi est morte , l'autre renaît.
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MessageSujet: Re: Vivre et mourir. Mourir et vivre. Vivre et mourir. Mourir et vivre. I_icon_minitimeMar 21 Oct - 23:38





















C'est la fin de l'été



Colchiques dans les près, fleurissent, fleurissent
Colchiques dans les près, c’est la fin de l’été.

Un coup de canon résonne dans l’arène silencieuse. Quelqu’un est mort. Encore. Je commence à en avoir l’habitude. C’est comme si le monde avait toujours était régit par cette même règle : tuer pour survivre, survivre puis être tué. C’est comme si j’avais toujours connu ça, comme si un semblant de normalité n’avait jamais existé. Je ne fais pas partie du monde. Nous ne faisons pas partie du monde. Il y a nous et le reste de l’univers. Nous gravitons dans un autre système solaire, nous vivons sur une autre planète. Avec d’autres lois, d’autres modes de vie, d’autres priorités. Nous sommes tributs et plus rien ne pourra nous sauver. Plus rien.
Le ciel est trop bleu. Le sable est trop jaune. La température est trop chaude. L’arène est trop parfaite. Je suis trop grand. Je suis trop mince. Je suis trop triste. Je suis trop dévasté. Je suis trop brisé. Je suis trop tourmenté. Ielenna est trop belle. Ielenna est trop gentille. Ielenna est trop courageuse. Ielenna est trop forte. Tout est « trop ». Et quand il y a trop de « trop », tout finit par s’écrouler. Sur une mer trop calme, les bateaux finissent toujours par dériver. Dériver, c’est disparaître.

Mes mains sont trop sales. Sur une mer de sang, elles couleraient.

La feuille d’automne emportée par le vent
En ronde monotone, tombe en tourbillonnant.


Je revois le visage de Devon. Charmant, frais, en bonne santé. Je me revois entrain de l’embrasser. Je revois sa mine stupéfaite, son air de dégoût, ses sourcils froncés, sa tête scandalisée. Je nous revois en train de nous battre, et quel combat ! Moi dessous et lui dessus. Moi bloqué et lui libre de me faire ce qui lui plaît. Je me souviens de mes pensées ironiques, de ma mauvaise posture presque comique. Je me souviens de la mort tout près, prête à m’enlacer, à me bercer de ses doigts de fées.
Je revois le visage de Devon. Brûlé, liquéfié, fondu sur un côté. Je nous revois cachés à l’ombre des arbres. Je nous revois observer et épier le petit groupe de carrières au bord de la mer. Je le revois, hésitant, étrangement stressé. Je me souviens de sa voix brisé. Je me souviens de chaque phrase, de chaque mot qu’il a dit à la fille à côté de lui, ce jour-là. Je me souviens de son attaque surprise, de son couteau tranchant l’air, dansant presque. Je me souviens de sa trahison inattendue, de sa fuite désespérée en direction de la forêt. De cet acte plus humain que guerrier, plus lâche mais plus sage ; n’est-ce pas une forme de courage ?
Je revois une corne qui explose. Je revois de la fumée. Je réentends une détonation perçante.
Je revois un tribut et je me souviens d’un homme.

Châtaignes dans les bois, se fendent, se fendent
Châtaignes dans les bois, se fendent sous nos pas.


Je revois le garçon aux yeux bleus et aux boucles blondes. Je me revois le tuer, Ielenna à mes côtés. Je le revois mourir, étonné. Je le revois partir aussi rapidement que peut souffler le vent. Je le revois tomber, flotter un moment, avant de s’écrouler. Inerte. Sans vie. Sans cœur qui bat. Je me souviens de son regard profond et intense. Je me souviens de cette volonté indescriptible que je pouvais encore lire au fin fond de ses pupilles. Je me souviens de cette flamme morte mais vivante qui briller encore dans ses prunelles. Cette flamme de regret et d’amertume, cette flamme battante et impossible à éteindre.
Je revois le garçon aux yeux bleus et aux boucles blondes. Je me revois fouiller son sac, poser mes mains sur son katana et lui rendre son arc. Je me revois le cœur ouvert, l’âme perdu, les ongles souillés. Je revois mes idéaux partir en fumée, effacés d’un coup de gomme par le premier meurtre d’une série un peu trop longue. Je me souviens de ce sentiment de vide qui s’est infiltré dans mon corps, de cette brume invisible qui m’a emprisonné de l’intérieur. Qui m’a éteint comme on éteint une bougie qui a fondu trop vite. Je me souviens de sa partenaire, une non-carrière. Je me souviens du gros chiffre huit cousu dans son dos. Je me souviens de ma lance le transpercer sans état d’âme, de ce bras mécanique qui dictait ma conduite. Je me souviens d’une tête qui vole, coupée par une hache aiguisée. Je me souviens de ce papillon de tristesse qui flottait autour de cette plage rouge.
Je revois deux corps inanimés.
Je revois un carrière et je me souviens d’un guerrier à l’âme fière.

La feuille d’automne emportée par le vent
En ronde monotone, tombe en tourbillonnant.


Je revois Rozen dans une rue sale et grise. Je revois une fille perdue, déconcertée par une pierre que je lui ai lancée. Je revois son visage innocent, ses traits honnêtes et doux. Je revois le ciel clair et sans nuage, le soleil vif mais froid. Je revois mon visage fermé et mon sourire sarcastique. Je revois mon arrogance passée, son innocence presque irréelle. Je me souviens de ses paroles bizarres, de ses phrases perturbantes. Je me souviens de mes rires intérieurs. Je me souviens de l’étrangeté de la scène.
Je revois Rozen assise dans le sable fin et brûlant. Je revois une fille plus déterminée, moins étrange, plus ancrée dans le réel, qu’elle ne le fut avant l’arène. Je revois son visage moins innocent, ses traits marqués par les horreurs de ce jeu absurde. Je revois le ciel plus bleu que bleu, le soleil vif et incandescent. Je me souviens de ma détestable attaque surprise, de cet odieux coup en traître. Je me souviens de son expression étonnée. Je me souviens du contact de mon arme avec sa chair. Je me souviens de son sang incarnat coulant sur une poudre or.
Je revois des bandages blancs et une forêt qui brûle.
Je revois un ange bizarre et je me souviens d’une fille gentille et forte.

Nuages dans le ciel, s’étirent, s’étirent
Nuages dans le ciel, s’étirent comme une aile.


Je revois une silhouette fluette et un mauvais caractère. Je revois une silhouette discrète me prendre par surprise et poser ses mains sur les miennes. Je revois une silhouette calme et réservée m’apprendre à tirer à la sarbacane. Je revois une silhouette à l’air grincheux me faire confiance. Je revois deux êtres et deux corps signer un accord invisible aussi dangereux que courageux. Je me souviens d’une fille et d’un garçon, immobiles à la surface de l’eau, sur des socles de fer. Je me souviens d’une quête vers le saint-graal de ces jeux, d’une course aquatique agitée. Je me souviens d’un plan suicidaire qui n’a d’ailleurs pas bien marché. Je me souviens de la confiance qu’elle m’avait donnée et de la confiance que je lui avais offerte. Je me souviens de sa mauvaise humeur attachante et de mon calme olympien. Je me souviens de l’union de ces deux personnes si opposées mais si similaires à la fois.
Je revois une silhouette fluette et un mauvais caractère. Je revois une longue marche sur la plage. Je revois une interminable sieste dans la jungle. Je revois une balade nocturne infinie au bord de l’eau. Je revois une entente, une alliance. Je revois un contrat muet reliant deux âmes à un même objectif. Je revois un combat commun, des souffrances communes. Je revois du sang de carrières versés, une quête accomplie. Je me souviens d’un petit corps gracieux et d’un visage unique. Je me souviens d’un caractère peu commun. Je me souviens d’une fille prudente et intelligente. Je me souviens d’une fille au sens de l’humour parfois douteux. Je me souviens d’un matin douloureux. Je me souviens de « surimis géants » et de sables mouvants. Je me souviens de pinces, blesser, couper sa peau blanche et pure. Je me souviens de mon mal-être empoisonné. Je me souviens de cet état d’hébétude dans lequel j’étais enfermé.
Je revois cette peur qui me possédait, cette honte qui me consume aujourd’hui.
Je revois une alliée au tempérament de feu et je me souviens du nom le plus drôle et le plus beau que je connaisse. Hel D’Orado.
Hel D’Orado.

La feuille d’automne emportée par le vent
En ronde monotone, tombe en tourbillonnant.


Second coup de canon.
J’atterris sur un corps qui chute lentement, un corps gracieux et sans vie. Je roule dans le sable, lâche mon katana et ferme les yeux. La douleur de mon bras gauche s’intensifie. Le sang coule plus fort.
Morte. Ielenna est morte. La belle blonde est morte. Morte. Morte par ma faute. Morte. Sans espoir de se relever, sans espoir de continuer à lutter. Et à subir.
Morte. Ielenna est morte. L’alliée de Seb est morte. La carrière noble et droite qui est restée fidèle à Hel sans en avoir l’obligation. Morte. Morte. Plus de cœur qui bat dans la poitrine. Plus de retour possible. Morte.
Je crie. Malgré moi. Je crie. J’hurle. Un hurlement perçant, long, infini. Un hurlement qui me déchirera la gorge, qui me videra les poumons. Un hurlement qui pourra, enfin, me tuer. Car la lutte et veine et les dommages irréparables. Car je ne peux plus me battre. Je ne veux plus me battre. Les autres tributs me trouveront. Je mourrai. Je les rejoindrai. Tous. Ça devait se finit ainsi. J’hurle. Comme un loup fiévreux de voir la pleine lune. J’hurle. Comme un fou sur sa camisole. J’hurle. Comme cette bête informe et mutilée que je représente aujourd’hui. Qui n’a plus ni âme, ni cœur, ni corps, ni morale. Qui n’a plus rien d’humain. Qui n’est plus rien. J’hurle. Comme hurlerai un homme à l’agonie. J’hurle. Je renonce. J’accepte. J’accepte le noir éternel. J’accepte la mort. J’hurle. Et plus rien ne pourra plus m’arrêter. J’hurle pour me libérer. J’hurle pour expier mes fautes. J’hurle par hommage pour Lenna, pour Hel, pour toutes ses personnes que je connaissais peu mais qui comptaient pour moi. J’hurle parce que j’en ai besoin.
« Mesdames et messieurs, le gagnant de cette Dix-Septième édition n'est autre que BUCK B. BLACK du District Douze ! »
J’hurle et saute sur le cadavre de Lenna. Je la sers dans mes bras. Fort. Un peu plus fort à chaque seconde. J’hurle. J’ai peur. J’hurle. Je meurs. Je meurs. Ma souffrance n’est pas humaine. Je meurs. Je meurs. Je suis mort. Je suis déjà mort. Je meurs. J’hurle. Je meurs. Je me meurs.
Il fait noir. Noir. Tout noir.
Je suis mort, il n’en serait être autrement.
Si je n’étais pas mort, le noir, le néant, saurait il être aussi beau ?

Et ce chant dans mon cœur, murmure, murmure
Et ce chant dans mon cœur, murmure le « malheur »
(Oui je modifie cette partie de la chanson et si vous avez un problème avec ça et bah… je m’en fous ! Vivre et mourir. Mourir et vivre. 43523757 )

Je revois un visage, le plus beau de tous. Je revois un grand corps musclé et une mâchoire carrée. Je revois un toit éclairé par la lumière des étoiles et de la lune. Je revois des bouteilles d’alcool. Je revois deux inconnus en pleine discussion. Je revois deux regards et quatre yeux. Je revois des peurs et des craintes, des histoires qui passent dans ces regards. Je revois deux corps titubants. Je revois deux êtres qui noient leurs tourments dans la boisson. Je revois deux corps enlacés sous une clarté lunaire. Je revois un baiser fugace. Je me souviens des soixante secondes. Je me souviens de cet affrontement avec Devon, de ma défaite imminente. Je me souviens de ce garçon qui, au lieu de fuir, a foncé sur mon ennemi pour me sauver. Je me souviens de ses yeux, je me souviens de ses paroles. Je me souviens de son aide. Je me souviens de sa présence à mes côtés.
Je revois un visage, le plus beau de tous. Je le revois me remballer quand je propose d’attaquer les carrières. Je le revois nous guider jusqu’à la jungle. Je le revois jouer ce rôle de leader que je n’ai pas su endossé. Je le revois, courageux, décapiter la pauvre fille du huit. Je me souviens de son regard implorant à ce moment-là. Je me souviens de sa peine immense que je ne peux que comprendre. Je me souviens de notre étreinte dans le sable. Je me souviens de notre réveil ce beau matin. Je me souviens de sa trahison panique à l’égard de Lenna. Je me souviens quand il m’a tiré vers lui pour me forcer à le suivre dans sa fuite. Je me souviens de ses larmes et de chacun de ses sanglots. Je me souviens de sa confusion et de ses regrets. Je me souviens de son âme brisée que plus rien ne pourrait recoller. Je me souviens de sa dernière requête, à demi étouffée. Je me souviens d’un ultime baiser, plus long, plus passionné, plus désespéré. Je me souviens d’un coup sec. Je me souviens de cervicales brisées. Je me souviens d’une hache qu’il faut que je récupère. Je me souviens de cette souffrance immense qui m’a détruit le cœur. Je me souviens de cet acte monstrueux qui m’a tué.
Je revois deux êtres plongés dans la même galère.
Je revois un garçon valeureux et je me souviens d’un homme que j’aime, qui m’aime et qui m’a tué. Et que j’ai tué.
Sebastian Seifer. Sebastian Seifer.

Mort. Je suis mort et vivant. Mort. Je suis un mort vivant.

La feuille d’automne emportée par le vent
En ronde monotone, tombe en tourbillonnant.


J’ouvre mon sac avec des gestes paniqués. J’attrape la photo de Seb et la serre fort, fort, fort contre mon cœur.
Mon cœur.
Mon cœur.
Et plus loin encore.
Contre tous ce qui pourrait me rappeler un tant soit peu que je ne suis ni mort, ni vivant. Que je ne suis plus rien.
Plus rien.
Plus rien.
Qu’une épave en naufrage. Qu’une feuille morte emportée par le vent.
Par le vent.
Le vent.

Colchiques dans les près, fleurissent, fleurissent
Colchiques dans les près, c’est la fin de l’été.


Je revois un visage. Mon visage. Je revois le visage de celui que je suis vraiment, un monstre vivant au cœur mort, la peau pleine de sang, la morale en lambeau.

C’est la fin de l’été.

On m'emmène.

Seul.

Seul et vivant.

On m'emmène.

C'est la fin de l'été.

[Contine : colchique dans les près]



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