Physique - Caractère

Me décrire ? Moi ? Alors… Imaginons que l’on me regarde pour la première fois. Ce qu’on remarque en premier, chez moi, ce sont mes cheveux. D’un roux éclatant, presque rouges, ils attirent tous les regards, et il n’est pas rare que l’on me demande si « C’est naturel, ou… ? » Pour le moment, personne n’a encore obtenu de réponse. Alors, moi, je dis que c’est à vous de juger. A vous de voir, si j’ai un excellent coiffeur, ou des cheveux exceptionnels. Après, tout dépend. Si vous êtes un mec comme 99% des mecs, votre regard va venir se déposer sur ma poitrine, et admirer les courbes féminines qui constituent mon corps.  Votre regard descendra sans doute le long de mes hanches, admirera mes formes, mon… fessier en particulier, puis continuera à descendre, le long de mes jambes musclées par un dur entraînement… Jusqu’à ce que vous vous preniez mon poing dans la figure. En revanche, si vous êtes une femme, vous regarderez, enfin, je l’espère, mon visage. Vous dévisagerez mes lèvres, pleines, presque aussi rouges que mes cheveux, et vous vous arrêterez peut-être sur l’arrête plutôt droite de mon nez, puis vous vous occuperez de mes yeux, d’un gris clair, pur. Avant de baisser les yeux sous mon regard noir. Car il faut savoir que j’ai un caractère plutôt… Dur. J’ai le sang chaud, comme on dit. Concrètement, je m’énerve très facilement, trop facilement.  Je suis plutôt forte, physiquement, et sûre de moi, ce qui m’aide à faire des choix rapidement, un atout. Je n’ai pas de scrupules, et, souvent, on peut dire que je suis « méchante »  Même si je peux aussi être complètement adorable. Amicale, prête à rassurer, réconforter… Si vous le méritez. Hors, peu de gens, selon moi, le mérite.  Je ne suis pas franchement gentille, et pas franchement méchante. Disons juste que je fais ce que j’ai à faire, et basta. Pourquoi se compliquer la vie ?

Histoire

J’aurai pu finir comme les trois quarts de la population Capitolienne ; une jeune femme écervelée, qui attend que tout lui tombe cuit dans la bouche, fan des Jeux de la faim, envieuse de toujours plus de paillettes, d’artifices, et de bêtises de ce genre si… Non, attendez. Je vais tout vous raconter, en commençant par le début.
Je nais un jour comme les autres, quoique ce soit le dernier jour de l’année. Je nais le même jour que mon frère, mais douze ans plus tard. Je grandis avec lui, notre relation est qualifiée de tous comme une relation fusionnelle. Il est vrai qu’il joue au grand frère parfait,  me protégeant, me surveillant, m’apprenant ce qu’il sait… Jusqu’aux jours Sombres. Lui a 17 ans, et est un Capitolien dans l’âme.  Aussi s’expose-t-il sans doute un peu trop. Je n’en sais rien, à vrai dire. Tout ce que je sais, c’est qu’un soir, le jour de mes 6 ans, et de ses 18 ans, mon grand frère chéri, celui qui m’avait promis des cadeaux, et tant d’autres choses, pour ce jour qu’il appelait lui-même comme le plus beau de l’année, ne revint pas. Et il ne revint jamais. Mon père, à la demande de ma mère, parti, lui aussi, dans le froid, et la neige. Il revient quelques heures plus tard, en sang, soutenu par une jeune femme visiblement enceinte, qui se présente comme la copine de mon frère. Elle a, apparemment, retrouvé le cadavre ensanglanté de mon frère, tué par les rebelles. Ma mère prend soin d’eux deux, cependant que moi, qui ne comprend pas grand-chose, si ce n’est que je ne reverrai jamais celui qui veille sur moi depuis ma naissance, m’enferme dans une chambre, et pleure, toutes les larmes de mon corps.

Malgré les soins de ma mère, mon père finit par mourir.  La jeune femme accouche quelques mois plus tard, dans de terribles conditions. Par manque de soins, elle meurt en couches. Le bébé, un garçon, est aussitôt recueilli par ma mère, et devient comme mon petit frère. Prenant exemple sur celui qui m’a servi de guide, je suis une grande sœur plus ou moins exemplaire. Mais, lorsque les rebelles tombent, j’abandonne tout, et laisse libre cours à ma fureur. Quelques années plus tard, je me lance dans la difficile carrière de Pacificatrice. Je veux me venger. Me venger de ceux qui nous ont tout pris.