Savoir comment et qui je suis ? Vous pensez vraiment pouvoir en apprendre plus de moi par une simple description ? Si vous le dites. Je veux bien vous décrire ce que je suis et qui je suis. Cependant, vous ne me connaîtrez pas plus pour autant. Pour apprendre à me connaitre, il faudra apprendre à me côtoyer, à me découvrir par vous_mêmes, c'est à vous de vous faire votre propre description de moi_même. On est ce que l'on est qu'à travers le regard des autres. Mais puisqu'il faut le faire... Je le ferais.
Si je commence par le physique, je dirais que je n'ai rien de bien exceptionnelle.
Je suis une jeune fille, comme les autres jeunes filles de mon âge. Certains me trouveront mignonne, d'autre non, c'est comme ça. Je trouve que j'ai un certain charme, mais ça s'arrête là, je ne suis pas la plus belle et je le sais.
En ce qui concerne mon visage, il est plutôt rond, avec de bonnes joues, témoins que j'appartiens à l'un des districts où l'on est le mieux nourris. Cependant, je ne suis pas dans l'excès, au contraire, j'ai parfois tendance à me rationner, pour que mon petit frère puisses manger plus et devenir fort. C'est ainsi que j'ai réussis à avoir une silhouette svelte et fine, des proches auront tendance à me dire que je suis trop maigre et que dans les Hunger Games, je ne resterais pas longtemps en vie, je leur réponds que si je devais participer aux Hunger Games, je n'aurais pas besoin de beaucoup de nourriture pour survivre, chacun son point de vue. Pour ce qui est de ma taille, je ne suis pas petite, je ne suis pas non plus trop grande pour mon âge, mon mètre soixante-dix est suffisant.
Je ne vous ai pas encore parlé de mes cheveux... Ceux-ci sont très long et d'un roux flamboyant et je dois avouer que j'y tiens une grande importance, j'y prends soin, je les entretiens et refuse catégoriquement de les couper comme on me l'a souvent proposé, prétextant que si je devais descendre dans l'arène un jour, il serait plus un handicape qu'autre chose.
Et bien, il me semble que c'est tout ce qu'il y a à savoir sur mon physique... Ah ! Si. Si cela vous intéresse, j'ai les yeux qui virent du marron au vert. Cela dépend du temps, des jours, de mon humeur et je ne sais absolument pas à quoi cela est dû... Là, pour le coup, j'en ai fini avec mon physique.
Pour ce qui est de la psychologie... Vous savez à quel point c'est dur de se décrire sois-même à ce niveau là ? Je vais essayer, mais ne vous étonnez pas si c'est maladroit et si vous ne connaissez pas grand_chose à mon propos après.
Je suis assez solitaire dans l'ensemble, enfin, je pense, surtout depuis sa disparition. Avant, j'étais enjouée, assez ouverte, j'avais peu d'amis et lui était le plus important de tous à mes yeux. Cependant, à partir du moment où il n'a plus été là, j'ai eu tendance à me renfermer sur moi-même. Je ne suis plus vraiment la même qu'avant, mais je tente de me reconstruire.
Si vous vous essayer à devenir mon ami, il se peut que vous y arriviez. Dans ce cas, vous pouvez être sur de pouvoir compter sur moi, parce que mes ami(e)s sont pour moi comme une seconde famille et j'y tiens plus que tout au monde. Cependant, faites attention à ne pas me décevoir ou me trahir, car je n'oublie jamais et je pardonne rarement, sachez le dès maintenant, je suis très rancunière. J'en veux d'ailleurs beaucoup au Capitole, je ne le dis pas, bien sûr, je n'ai pas envie de finir muette. Mais depuis ce jour, je ne peux m'empêcher de penser que c'est leur faute s'il n'est plus parmi nous. Je hais les Hunger Games depuis cet horrible événement. J'ai beau être considérée comme une "carrière", je ne me présenterais jamais comme volontaire pour tribut.
Et bien, je vois difficilement comment vous apprendre plus sur moi maintenant... Si vous voulez me connaitre davantage, il faudra vous-même vous faire une opinion de moi. Disons que je vous ai donné quelques informations. À vous des les compléter.

Mon histoire n'est pas très passionnante et comme tout le monde à Panem, elle a un rapport avec les Hunger Games.
Je suis née dans le district deux. Certains me diront que c'est une chance, car je suis née dans l'un des meilleurs district, celui où les tributs ont beaucoup de chance de s'en sortir. Personnellement, j'aurais préféré naitre dans un pays où les Hungers Game n'existent pas. Enfin, je dois avouer que je n'ai pas toujours pensé ça... Je vous expliquerais plus loin pourquoi.
Pour ce qui est de mon enfance, elle a été banale, banale pour une jeune fille du district deux, bien sûr. Dès mon plus jeune âge, ma mère a tenu, sous l'influence de mon père, à faire de moi une carrière, au cas où j'étais tirée au sort, elle voulait que sa fille ai le maximum de chance de s'en sortir. C'est ainsi que très jeune, j'ai appris à manier diverses armes. On nous apprenait toutes sortes de technique pour tuer, pour survivre, trouver de la nourriture, en gros, tout pour gagner aux Hunger Games. De plus, on nous rabâchait sans cesses qu'être tribut était un honneur, j'y ai cru. On me le disait depuis que j'étais toute petite, ça reste dans la tête après.
A l'âge de trois ans, alors que ma mère était sur le point de donner la vie à mon petit frère, mon père nous à abandonner. Je ne sais pas pourquoi et je ne sais pas ce qu'il est devenu. Il est pourtant interdit de quitter nos district... Mais on ne l'a plus jamais revus depuis ce jour. Peut-être a-t-il essayé de s'échapper et on l'a tué, ou rendu muet. Je n'en sais rien. Et de toute façon, j'étais trop petite pour me souvenir convenablement de lui, alors ça ne m'a pas beaucoup atteint.
Si, je vous mens, ça m'a atteint, pas longtemps en effet, parce que quand on est enfant, on oublie vite, mais aussi parce qu'un petit garçon est venu me soutenir et que j'en ai oublié mon père. Il était gentil avec moi et nous sommes tous de suite devenus amis. Nous nous sommes rencontrés à l'entrainement, car lui aussi était un carrière, d'un an mon ainé.
Depuis cette rencontre, nous ne nous quittions plus, nous nous entraînions même ensemble parce que nous étions fiers d'être des carrières, d'être fort et d'avoir la chance de représenter notre district. Nous étions inséparables, nous avions confiance l'un en l'autre et il était pour moi comme un grande frère, un meilleur ami, un mentor. Il était tout pour moi.
Nous nous étions promis que nous ne nous présenterions pas en tant que tribut volontaire avant l'âge de dix-huit ans. La dernière année où l'on pouvait participer à la Moisson. De plus, ainsi nous ne serions pas dans les mêmes jeux ayant un an de différence.
Ma mère était contre l'idée que je me présente un jour comme tribut volontaire, tout comme mon petit frère, car il n'a que ma mère et moi. Je ne sais pour quelle raison, ma mère n'a pas inscrit mon petit frère pour faire partie d'une école spécialisée où l'on forme des carrières. Sans doute parce qu'il n'y avait plus l'influence de mon père et qu'elle pensait qu'il serait toujours sains et saufs, car chaque année, la plupart du temps, les carrières sont systématiquement volontaires. Je donnais des conseils à mon petit frère, au cas où, ayant reçu un enseignement qu'il n'avait pas eu, je lui apportais mon aide, car le jour de sa première Moisson avançait à grands pas et qu'il n'avait toujours aucune notion de survit.
Le jour de la première Moisson de mon petit frère... Il s'agissait de ma troisième. Dans deux ans, mon plus grand ami se présentait, gagnerait et l'année d'après, cela aurait été mon tour. C'est comme ça que nous l'avions décidé... C'est comme ça que ça aurait dû se passer... Je voulais que ça se passe comme ça. Ce ne fut pas le cas.
Le nom de la jeune fille venait d'être tirée. Mais aussitôt une carrière de dix-huit ans s'était proposée à sa place, comme cela arrive souvent. C'était l'une des plus redoutables, peut-être même la meilleure carrière qui avait été formée jusque là. Tout le monde le savait. Celle-ci était montée, fière, sur l'estrade et elle attendait de savoir lequel de ses camarades carrières elle allait devoir affronter, sachant qu'elle était capable de tous les avoir.
La présentatrice se pencha sur la grosse boule de verre, dans laquelle reposée des centaines de petits papiers. Le temps s'arrêta quand elle le déplia et scanda haut et fort le nom de mon petit frère.
Je me souviens avoir adresser un regard suppliant à l'assemblée de garçons sur ma gauche. Visiblement, aucun carrière masculin ne voulait se présenter, il avait visiblement trop peur la jeune fille qui s'était proposée comme tribut et se savait déjà mort s'ils se présentaient, car elle ne montrait aucune forme de compassion ou de pitié.
C'est désespérée que je regardais mon petit frère se dirigeait vers l'estrade. Il n'avait que douze ans. Cette carrière et les jeux ne ferraient qu'une bouchée de lui. Je le voyais partir à l'abattoir, impuissante. Je ne pouvais pas me présenter à sa place. Je ne pouvais rien faire.
"Je me porte volontaire comme tribut !" La phrase qui aurait dû me soulager venait d'être prononcée. Elle m'aurait soulagée en effet, si elle n'avait pas été prononcée par celui à qui je tenais autant que mon petit frère. Pas lui. Pas maintenant. Il avait dix-sept ans. Et il savait qu'il n'avait aucune chance face à cette carrière.
Mon petit frère retourna dans les rangs, accompagnés des pacificateurs, je n'y faisais plus attention. Mon regard était rivé sur lui. À chaque marche qu'il montait pour atteindre la tribune, mon coeur me faisait davantage souffrir. Je savais qu'il se présenterait un jour. Mais ça ne devait pas être aujourd'hui. Et ça ne devait pas être face à elle.
J'ai eu le droit d'aller le voir avant son départ pour le Capitole. En entrant dans la pièce où il attendait ses dernières visites, je n'ai pu m'empêcher de fondre en larmes. C'était la première fois que je pleurais autant. Mon coeur me faisait souffrir et me rappelait à quel point je tenais à lui. Je le serrais fort dans mes bras en espérant que ce ne serait pas la dernière fois. Il essayait de me rassurer.
Je savais qu'il avait fait ça pour moi, pour que mon petit frère ne soit pas tribut, car il savait tout comme moi que personne ne se serait présenté à sa place cette année. Il savait lui aussi que ses chances étaient réduites face à elle. Mais il l'avait fait. Pour moi.
J'étais partagée. Je lui était reconnaissant, mais en même temps je lui en voulais. Il avait voulu sauver mon petit frère, mais il avait rompu notre "promesse". Est-ce que j'aurais voulu que mon petit frère soit tribut à sa place ? Je ne crois pas non. Je sais juste que sur le moment, je ne voulais pas que se soit lui. En fait, je n'aurais jamais voulu qu'il soit tribut. C'était maintenant qu'il l'était que je me rendais compte que je n'aurais jamais voulu qu'il le soit. Car je n'aurais jamais voulu avoir à le perdre.
Visiblement c'était la même chose pour lui, car pendant que nous nous serions l'un contre l'autre, le plus fort possible, il me fit promettre de ne jamais me présenter comme tribut. Il voulait que je vive et moi je voulais qu'il vive aussi.
C'est dans cette petite pièce sombre que pour la première fois, nous nous rendions compte tous les deux que nous tenions l'un à l'autre plus que nous le pensions. Que plus que la fraternité et l'amitié, c'était l'amour qui nous réunissait. Et nous l'avions compris bien trop tard.
Et la chose que je redoutais le plus au monde arriva. Je le suivais. Tous les jours, je suivais son parcours dans l'arène. Je priais pour qu'il s'en sorte. Pour qu'il ne croise jamais sa camarade tribut du district deux, pour qu'il s'en sorte face aux autres. Il avait réussi à survivre, il restait un peu moins d'une dizaine de participant et il m'arrivait de rêver de son retour. Mon rêve tomba en morceaux quand je vis une flèche lui transpercer le poitrail alors qu'il tentait d'échapper à un autre tribut.
J'ai regardé jusqu'au bout son agonie. En pleurant. Je regardais son visage, affichant toute la tristesse du monde et en même temps la colère. Il semblait être en colère contre lui-même. Moi j'étais folle de rage contre celui qui l'avait tué. Je contenue ma fureur jusqu'au dernier souffle de celui qui était tout pour moi. Et juste avant que ses yeux ne se ferment à jamais, j'ai pu lire sur ses lèvres les mots qui m'ont fait perdre la raison.