The Hunger Games RPG
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Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous.

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MessageSujet: Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. I_icon_minitimeJeu 2 Jan - 21:33


                           
Mon cœur bat la chamade, j'ai le souffle court et ne cesse d'observer de par tout autour de moi. Ou suis je ? Que fais je ? Que se passe t il ? Je ne comprend plus, j'étais chez moi, tranquillement installée à la table de cuisine, aidant mes sœurs à faire leur devoir et voici que je me retrouve dans un monde immaculé de blanc, ou le froid me saisis les joues et le nez, ou la neige semble prendre la totalité de cet espace qui  fait mon monde. Ma tête se tourne vers la gauche. Emrys est là, dans un drôle d'état, habillé d'un manteau épais, couvert d'une couleur rouge des plus ignoble je l'observe comme médusée. Que fait il là ? Que se passe t il ? Baissant lentement mon regard vers la neige rougie je remarque un corps,  désarticulé, tranché, se vidant de son sang. La panique me prend lentement, pourquoi y a t il un cadavre au sol ? Pourquoi Emrys tient il en ses mains des armes ? A t il perdu l'esprit ? Son esprit brisé et amnésique l'a t il fait plonger dans les méandres de la psychose et du meurtre ?

Mon regard continu sa descente et parviens à ma mains rougie, serrant le pommeau d'une faucille tachée de sang. Est ce moi qui ai fait cette chose au cadavre décapité que je vois un peu plus loin là bas?Non... mon visage continu sa rotation et tombe sur le corps affreusement mutilé d'un garçon. Un cri me sort d'un coup, qu'est il dont arrivé à ce pauvre garçon ? Pourquoi s'est on ainsi acharné sur lui ? Que se passe t il ici et...le bruit d'un canon se fait entendre. Je sursaute de plus belle, commençant à trembler, à ne plus comprendre ce qui arrive ici, je recule lentement, trébuchant dans la neige pour remarquer la tête de cette jeune fille que j'avais rencontré il y avait quelques temps au district deux. Ashe était son nom. Le choc me fit pousser un cri plus puissant que le précédent alors qu'un film défilait sous mes yeux ahuri. La moisson, le défilé, les entraînement, les interviews puis les morts...les morts à n'en plus finir, le froid, la terreur, le bébé, les pleurs, l'horreur, ces visages qui illuminent le ciel, Ashley, Katrosy, William, Ashe, Alex.

Des larmes coulent seule sur mes joues. Que se passe t il dans mon esprit ? Qu'ai je fait ? Pourquoi n'ai je pas plus de souvenir que cela de ces meurtre ? Pourquoi ai je cette impression de n'avoir été rien de plus qu'une spectatrice impuissante ? Rampant un peu plus loin, les pleurs me prennent en de long soubresaut. Je suis devenue un démon, une folle tordue. Que doivent penser de moi les gens du district ? Ma famille doit être dégoûtée de moi. Léopold ne peut sûrement plus même aimer une fille tel que moi. Puis je relève le visage aux yeux rougie de pleurs vers Emrys. Il a l'air blessé. Je dois me reprendre, survivre et avancer. Ce qui est fait est fait. Nous ne sommes plus que six dans cette arène, six survivants tentant de revenir vivant chez nos familles. Et jamais nous n'avons été aussi proche.  Emrys commence déjà à emmener les corps pour les jeter un peu plus loin lorsque je remarque les gants à fourrure de la jeune fille. Je l’arrête rapidement, allant voler les gants pour les enfiler à la place des miens et avoir un peu plus chaud. Rapace ? Sûrement, mais je ne peux rien de plus que cela. Je dois survivre, je m'excuserai auprès de sa famille si je survie, je m'excuserai d'être un monstre sans cœur. Pourtant les larmes continu de couler lentement, salée, aigre. Je suis une survivante des jeux. Du moins, l'une des dernières survivante et je ne peux me retenir de pleurer face à mes actes.

Les corps sont loin à présent. Emrys reviens prêt de moi et je me blottis contre lui, cherchant un peu de réconfort, cherchant à ne pas perdre complètement mes esprits...

« Emrys...je deviens folle Emrys....aide moi... »

Mes sanglots augmentent avant de s'atténuer lentement. Combien de temps restons nous là, l'un contre l'autre à reprendre nos esprit, nous reposer, respirer ? Je ne sais pas. Une bonne heure certainement. Peut être un peu plus qui sais ? Puis nous buvons à nous deux une bouteille d'eau venant du sac du garçon du district deux avant d'obliger Emrys à partager avec moi un petit pain trouver  dans ce même sac. Ce n'est que peu de chose, mais je ne me sens pas la force de manger plus et comme le dit Emrys, nous devrions suivre les traces des tributs morts de mains et récupérer le sac d'Ashe. Avant cela, j'aide tout de même Emrys à faire le tri dans le sac d'Alex et le notre.
Je jette du mien les pom pom et y enfourne le petit pain restant ainsi qu'environ la moitié de la jarre d'un poisson au saumure et la même chose de maïs. Avec ça nous devrions avoir de quoi manger pour le reste de l'arène. Je laisse Emrys prendre la bouteille de cinquante centilitre et les petits bonbons avant que l'on ne prenne la marche, suivant les traces. Marchant ainsi je remarque les armes de mon compagnon. Il en deviens effrayant avec tout ce sang sur lui. Puis je m'observe un peu. Le sang sur mon manteau, la faucille sur ma hanche droite, la hache sur l'autre toute deux attaché à la ceinture. J'ai un couteau dans  ma poche  et une cotte de maille sous mon manteau. Moins effrayante, mais armée. Je ne me reconnais plus. J'en viendrais presque à me demander qui je suis. Mais le petit camp de nos victimes se profile. Nous continuons jusque là et attrapons le sac au passage, continuant notre marche jusqu'à l'orée de la foret. Là nous nous installons, faisant de nouveau le tri dans le sac que nous venons de récupérer. Je propose de garder la jarre de miel et les bonbons pour la toux. Suite à cela je range  le paquet de mouchoir dans mon sac ainsi que ce qu'il reste de la bouteille d'eau et la boite d'allumette que je trouve.  Le feu sera plus simple à faire désormais...




[HJ: pour Aerin, je jette les pompom que j'ai dans mon sac et recupere environ 500g de poisson au saumure et 500g de mais et un petit pain. Je recupere egalement la hache d'Ashe ainsi que son paquet de mouchoir, ses bonbons pour la toux , sa boite d'allumette et sa bouteille d'eau.
Je me suis permis d'attribuer à Emrys la bouteille de 50cl et les 4 bonbons qui reste ]
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Sören E. Teniala
Sören E. Teniala
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MessageSujet: Re: Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. I_icon_minitimeVen 3 Jan - 10:19



La liberté a parfois les mains rouges de sang.

Être ou ne pas être, c'est là la question. Fondamentalement, je dirais que nous sommes tous égaux. Mais en réalité, c'est loin d'être le cas. Je ne suis pas défaitiste, au contraire, mais il suffit de compter le nombre de sans domiciles fixes dans la rue, ou encore de regarder les dossiers juridiques pour voir que certains sont en prison sans réelles raisons alors que des pédophiles ou des violeurs sont toujours en liberté. Croyez-vous que cela est normal ? Moi pas, on nous répète sans arrêt que toute personne vivante est égale à une autre depuis la nuit de temps, mais personne ne respecte ces adages qui sont pourtant la clef de notre monde, alors oui, je suis dégoûté de ce que l'on appelle la civilisation, parce que personne n'est réellement sur le même piédestal. Il y aura forcément des privilégiés à toute situation, parce que telle est la nature humaine, toujours vouloir se démarquer des autres pour pouvoir briller plus que quelqu'un. Je ne suis pas différent des autres, loin de là, je ne crois pas être marginal, de toute manière je n'ai pas le choix pour réussir, je dois être comme les autres, faire le mouton comme on dit, suivre les sentiers battus par les années et la multitude de personnes qui ont foulé ce chemin bien avant moi, parce que tels sont les fondements de la nature, on ne peut y échapper sans devenir un rejet, un ermite ou je ne sais quelle autre forme de rebut de la société.

Et bien entendu c’est le moment de parler de ce genre de choses, non, non, Emrys, il faut que tu te calme, que tu gardes le contrôle sur ton esprit. Tu n’as pas le droit de dérailler, tu ne peux pas, si tu t’emportes tu ne reviendras pas, tu sais que c’est sans retour cette fois-ci, l’arène t’as tout pris, et si elle te prend ta raison, c’est terminé pour toi. Tu dois rester maître de tes émotions, de tes mouvements, tu n’as pas le choix, pour elle, pour lui. Reste calme, ne part pas dans des délires psychédéliques qui n’ont ni queue ni tête. Après avoir récupéré le sac de lentilles dans le sac à dos d'Ashe, tu dois penser à te reposer, mais tu ne peux pas pour le moment, tu n’as pas le droit, tu dois te préparer, manger. Tu dois remettre ta foutue mâchoire en place aussi, sinon tu vas continuer à souffrir longtemps. Tu t’approches de ta meilleure amie et serre les dents. « Vas-y, remets la moi en place. » Elle sait de quoi tu parles de toute manière, tu sais très bien qu’elle va le faire avec une pointe au cœur. Tu t’attends au pire, tu tressailles quand les doigts de ton amie se posent sur ton visage et d’un coup tu pousses un gémissement sourds tant le soulagement est important. Tu la remercies doucement et commence ton petit cirque, tu dois le commencer, tu dois te protéger.

Tu entends cette petite voix dans ta tête ? Ouais, celle qui te dit d’aller chercher les autres et d’aller tous les éliminer, de toute façon personne ne te résistera à part le dernier carrière et cette fille du onze, celle que tu redoutes au plus profond de toi. Mais non tu ne peux pas partir maintenant, tu dois te reposer, tu as perdu trop de forces aujourd’hui, tu vas finir par t’évanouir ! Mais avant tout, tu vas faire un tour dans les plantes environnantes pour chercher de quoi faire des tisanes qui calmeront et délieront les muscles pour que toi et ta meilleure amie vous vous sentiez mieux. Tu finis par tomber sur des baies bleues qui te font penser à du chèvrefeuille bleu et sur de la menthe. Tu souris doucement en prenant ton butin et tu retournes vers ta meilleure amie, tu commences à faire tes préparations grâce au feu qu’elle a allumé et une fois terminé, vous buvez tous les deux et commencez à manger un peu de fève du sac de Seirina. L’estomac plus remplit, l’esprit plus libre, tu sais que tu peux enfin te reposer.

Tu regardes les alentours, tu sais que personne ne viendra te chercher pour le moment, puis si quelqu’un ose, il sera bien reçu, c’est une certitude ! Tu tournes la tête vers ton amie et lui souris doucement avant de lui dire quelque chose d’une voix douce. « J’ai compris un truc, je pourrais jamais avoir quelqu’un à mes côtés, je suis trop… compliqué comme garçon. » Il faut mieux parler que rester en silence. Mais je remarque qu’on est tous les deux éreintés, et autant dormir tant qu’on le peut. « Dors un petit peu, je vais prendre le premier tour de garde. » Tu lui donnes une des deux couvertures chauffantes et tu gardes l’autre par-dessus tes épaules pour éviter d’avoir trop froid.
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MessageSujet: Re: Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. I_icon_minitimeSam 11 Jan - 20:52


                 

Te souviens tu il y a quelques années de cela de ce garçon que tu appréciais tant. C'était un garçon gentil et joyeux, toujours le sourire aux lèvres, le chant dans la voix et l'amour dans les actes. Il était le fils de deux membres de l'usine de montage, le frère d'une fille que tu trouvais aussi jolie qu'elle était gentille et qui avait toujours un mot agréable pour toi. Oh le temps bien heureux ou enfants vous alliez jouer dans le district, sautant au dessus des flaques, vous prenant pour les héros d'un monde nouveau sur les rails désaffectés ou simplement vous baignant dans cette petite rivière qui passait de par là bas au loin. Vous y étiez tous, Ariel, Arianne, Elliot, Nallia, Léo, Emrys, Léopold, Archimède et tant d'autres. Tant d'enfant qui riais joyeusement des jeux de l'innocence et de la bêtise. Nous étions tous plus ou moins pauvres et pourtant nous rions tous de concert et nous amusions avec un rien. Puis le temps passa et nous avons grandit, grandit de plus en plus autant physiquement que mentalement. Nous devenions des adolescent et le monde avait changé. L'innocence de notre enfance s'était envolé sans plus de cérémonie que cela, nous n'étions plus que les victimes d'un système que nous dédaignions. Nous devions observer les plus âgés d'entre nous partir pour les jeux, mourir pour les jeux. Qui étions nous, plutôt qu'étions nous tout courts. Des animaux, bêtes de foire immonde dont se jouaient les hauts de ce monde dans lequel nous vivions. Le monde adulte nous rattrapé bien plus vite qu'il ne l'aurait jamais du et nous avons tous accusé le coup.

Emrys s'est fait tabassé par des gamins et laissé pour mort dans la rue le jour même ou suite à un accident dans l'usine ses deux parents étaient tués, le laissant à la charge de sa sœur. J'avais passé des heures avec elle et Mme Meery à remettre les os en place, arrêter les saignements, recousu son corps de pantin désarticulé. Et tout cela pour quoi ? Pour retrouver un garçon qui ne savait plus rien de se monde. Qui ne nous reconnaissais pas, ne savait qui il était, ce qu'il faisait dans ce monde. Nous lui avons tout ré appris et j'ai passé ma pré adolescence à ses cotés avec nos amis afin de lui donner une existence, lui réapprendre à marcher, manger, se laver. Nous y sommes arrivés finalement, mais avons du accepter la perte définitive de l'enfant au sourire radieux et au rire angélique qu'il avait été. A la place de cela il devint un jeune homme beau et fort, jouant avec le feu aimant se battre et boire, jouant des filles comme des garçons, prenant tous les vices de se monde pour lui comme si cela était tout ce qui lui permettait d'exister. Puis la petite Arianne nous fut enlevés par les jeux et y mourus. Ariel ne s'en remis jamais et malgré cette histoire d'amour qu'elle à eu avec Archimède, elle n'a jamais pue tirer la rancœur qu'elle avait envers la gagnante de cette édition et est finalement parti pour le capitole grâce à une bourse d'étude afin de devenir infirmière. Elle finirai dans un hôpital ou dans le district deux à ce que nous avions compris. Puis ce fut le tour d'Elliott et Nalia. Désigné la même année. Morts la même année. Suivi par Léo et cette fille Nellie que nous n'aimions pas tant que cela. Et finalement, oui finalement cela avait été notre tour à Emrys et moi. Nous y étions dans cette arène lugubre entouré des fantômes de nos amis morts. Nous n'étions que cela, de la chair à paté pour le capitole, des objets jetables, des animaux domestiques entraîne pour des combats. Que désire le peuple tant qu'il à du pain et des jeux ? Et qu'importe si ces jeux tue de jeunes enfants ? Qu'importe si dans le ciel leur visage éclairé n'annonce pas de la tristesse poru les survivants mais le soulagement de voir qu'ils ne sont plus et que leur chance de rentrer est de plus en plus proche ? Que diront ils aux parents de Marina, Alex, Ashe, Hugo, Selena, Matt, Ashley, Mikhael, Llevana, Vladimir, Morgane, Mathys, Emily, Justin, Aaron, William, Brandon et Katrosy ? Félicitation, vos enfants ont été vaillamment assassiné pour notre bon plaisir ? Mais regarder sur tout ces gamins il y en a un ou une qui est encore en vie pour vous rappeler que lui à survécu quand vos gosses sont mort ? On dit souvent, que le sort vous soit favorable, mais peut il l'etre ? Non, le sort ne nous est jamais favorable à nous habitants des districts.

Et me voici, couverte de sang, frigorifiée, tremblant de partout alors que ce froid ne cesse de prendre possession de mon corps et de mon esprit. Mes pensées deviennent des fleurs de cristal gelés, je ne pense plus, je ne sais plus, qui suis je, que fais je, ou suis je ? J'ai vu une personne tuée une fille il y a quelques jours de cela, cette même personne qui trancha le visage de Katrosy et étripa ce garçon du deux. Qui suis je ? Je ne suis plus personne, personne que j'ai jamais pu connaître non . Emrys m'observe non loin de moi. Nous sommes à l'ancien camps de ceux que nous venons de tuer. Nous ne sommes plus que six survivants. Le canon à déjà tonné deux fois en cette matinée . De quoi réveiller nos adversaires, de quoi leur donner de l'espoir comme de l'appréhension. Qui sais que ce sont les tributs carrières qui sont morts et non pas nous ou l'un des autres survivants ? Emrys est mal en point, je dois lui remettre sa mâchoire. Sais je le faire ? Bien sur, je l'ai fait des dizaines de fois, comme j'ai remis son épaule . D'un geste rapide je le fait. Mais ni douleur, ni compassion, ni tristesse dans mon regard que le vide et le questionnement d'une adolescente perdu en elle même. Puis il me parle, il ne pourra jamais avoir quelqu'un, je dois dormir, hein quoi ? Ne repondant pas plus que cela à ses questions à moins que ce ne soit que des paroles, je prend une couverture et m'installe comme il le faut non loin du petit feu que j'ai fait après avoir remis la machoire d'Emrys. J'ai besoin de dormir, d'oublier...

« Seth t'as envoyé quelque chose lui...tu pourrai être avec. Moi je n'ai rien eu de Léopold. Je suis devenu un monstre et il m'as rayé.... »

Une larme coule le long de ma joue alors je disparais sous la couverture, m'endormant quasi instantanément, comme si mon esprit disait...assez !




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Sören E. Teniala
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MessageSujet: Re: Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. I_icon_minitimeDim 12 Jan - 9:22



La liberté a parfois les mains rouges de sang.

Quand on réfléchit bien, cette idiotie d'arène est comparable aux camps d'extermination qu'il y avait lors des grandes guerres avant que Panem ne soit crée suite aux catastrophes naturelles. C'est quasiment la même chose à un point près, il peut y avoir un survivant, et nous devons nous tuer les uns les autres plutôt que de se faire tuer par des douches qui cachaient du poison. Mais dans le fond c'est la même idée, on enferme une population définie puis on les y laisse pour crever comme s'ils n'étaient que de la chaire à canon ou une « race inférieure » ; c'est immonde, et le pire dans tout cela c'est pour le bon plaisir de dégénérés mentaux qui s'habillent comme des illuminés qui n'ont aucune considération d'eux mêmes. Savent-ils à quel point ils sont tous ridicules ? A quel point on les critique ? Ou à la place des camps, nous avons aussi les arènes de la Rome Antique où nous jouons le rôle de gladiateur qui doivent tuer les autres pour être le grand vainqueur et devenir un soldat de légende, ouais, c'est exactement ça les arènes des terribles Hunger Games. De toute manière, on peut trouver des ressemblances avec énormément de choses de la vie d'avant, parce que les Capitolins n'ont rien inventé, ce n'est que de la reprise des événements du passé. Mais pourquoi ne pas tous nous tuer d'un coup alors ? Pourquoi en faire gagner un ? Je n'ai jamais vraiment compris, mais c'est seulement maintenant que je viens de réaliser que c'est parce qu'il réside en un gagnant, l'espoir de pouvoir se voir rentrer un des tributs à la maison.

Je vois à l'expression de mon amie qu'elle est fatiguée, de plus je reprends peu à peu mes esprits, jusqu'à la prochaine fois sûrement parce que c'est comme ça que ça se finira : dans la folie. « Seth t'as envoyé quelque chose lui...tu pourrai être avec. Moi je n'ai rien eu de Léopold. Je suis devenu un monstre et il m'as rayé.... » Je comprends l'erreur que j'ai fais en disant ça. Je m'approche d'elle et dépose sa tête sur mes genoux et commence de brosser ses cheveux avec mes doigts lorsque j'ai mis une paire de gant propre, ceux du tribut du onze que j'ai volé et qui me vont très bien. Je la vois pleurer mais ne dit rien, je lui montre juste que moi aussi je suis là si elle le veut. « C'est pas ce que je voulais dire, je sais que j'ai des choses de possibles, mais je ne crois pas pouvoir les rendre heureux, parce que je ne le serais jamais moi même. Puis ne dit pas de pareilles bêtises, Léopold ne t'a pas oublié, puis si Seth m'a envoyé quelque chose, c'est parce qu'il a de l'argent, alors que ton homme doit lutter pour sa survie, un peu comme toi my little sun and stars. » Je finis par me pencher et l'embrasse sur le front et dépose sa tête sur son sac pour qu'elle ait un semblant d'oreiller. Quant à moi, je vais devoir veiller sur elle, coûte que coûte.

Maintenant je dois faire les comptes, il ne reste plus que le carrière du district un : Zadig, un redoutable adversaire qui nous donnera du fil à retordre, mais je ne m'en fais pas, nous avons réussis à vaincre Alex et Ashe ainsi qu'une autre carrière au début de l'arène. Ensuite nous deux, Seirina et moi, les deux fous du district six, ça en jette. Puis vient enfin la fille du neuf, une petite blonde, je ne sais pas comment elle a fait pour s'en sortir, mais je suis persuadé qu'elle n'est pas ce qu'elle laissait croire, pour celle du dix, c'est différent, je suis persuadé qu'elle est incapable de tuer, trop douce, trop élégante. Et il reste Trishteh, la seule véritable adversaire de cette aventure, celle que je désire plus que tout exterminer parce que c'est la seule qui m'empêchera de faire rentrer Seirina au district six. Si jamais je me retrouve face à elle, elle aura une mort rapide mais douloureuse, enfin nous verrons bien, ne faisons pas de plan sur la comète.

J'attrape rapidement mes armes, mon ceste en métal que j'ai enfilé par dessus mon gant, ma hache qui est dans ma main, mon fouet accroché autour d'une de mes épaules, l'épée bâtarde dans mon autre main, la rapière accrochée à ma ceinture et mes couteaux prêt à être dégainés. Je suis bien armé, puis surtout, j'ai ma cotte de maille qui protège mon torse, mes bras ainsi que mes épaules et mon ventre. J'observe les alentours, à l’affût de la moindre chose. Pourtant toujours prêt du feu pour veiller sur Seirina qui dort. Les heures passent, deux peut-être, en plus après avoir bien mangé, elle doit avoir bien récupérer. C'est ainsi que l'on prend le deuxième tour où je vais aller dormir. Il doit être environ onze heures du matin, je dormirais jusque treize heures et je lui expliquerais ce que l'on fera ensuite. Je me blottit sous la couette chauffante que Seirina occupait et lui ait laissé la mienne. Puis d'un coup le sommeil me tombe sur la tête. « Je t'aime fort Seirina, merci pour tout... » Puis le noir total voire complet.
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Jonathan Templebar
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MessageSujet: Re: Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. I_icon_minitimeMar 14 Jan - 19:43

Encore un cadeau. Encore un parachute. Encore un peu de travail pour les organisateurs. Encore un peu de favoritisme de la part d’un capitolien. Encore un peu d’espoir et de soulagement pour le tribut auquel il est destiné. Encore un peu plus d’absurde dans ce monde. Encore un peu de toile. Encore un peu d’argent envolé dans les poches de l’état. Encore un peu de temps de calvaire gagné. Ce ne sont pourtant que six cachets énergétiques destinés à Emrys Thorne ! Juste ça, rien de bien merveilleux en soi, et un message aussi court qu’un télégramme : « Désolé de cette absence, prends les avec précaution, bon courage, je crois en toi. S.A.E. »


Chaque cachet fait 5 PE, l’ensemble représente donc 30 PE.
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MessageSujet: Re: Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. I_icon_minitimeSam 18 Jan - 11:22


                 
L'amour est une chose difficile, une chose qui nous emporte entièrement et nous fait oublier tout le reste. Moi qui ai toujours eu l'idée qu'un jour je rencontrerai un jour mon prince charmant. Je me souviens de ces jours d'innocence alors que ma mère nous lisait les histoires d'amours de ces princes et de ces princesses et que nous rêvions ensemble de ces amours. Je me rappelle de ces rêves d'enfants ou dans une robe magnifique tel que celles que peuvent porter ces capitolines si élégantes j'appelais à l'aide depuis le haut de ma tour alors qu'un magnifique chevalier dans son armure d'or venait me secourir, occire le dragon et vivre heureux pour toujours avec moi dans son royaume magique. Puis j'ai grandi. Mon esprit s'est développé, j'ai mûri, et j'ai vu le monde tel qu'il était. J'ai vu la mort et la guerre, les jeux et l'horreur. Mon rêve de prince charmant s'est évaporé bien rapidement alors que je voyais des enfants partir et périr. Le dragon est devenue la vie, celle que nous devions combattre pour survivre d'autant plus longtemps, pour parvenir à ne pas lâcher prise à ne pas de laisser aller. Puis je l'ai connu lui, mon meilleur ami, celui à qui je disais tout, celui avec qui je faisais tout. J'en suis tombée amoureuse au détour d'un bal où tournoyant dans une robe rouge j'ai vu mon cœur prendre cette couleur et l'amour en suintait par chaque cellules. Et on m'as tout pris, tout arraché. J'ai cette impression d'avoir été mise à nu, de n’être qu'un de ces êtres de chair dépecé que tout le monde pouvait voir, que tout le monde pouvait comprendre rien qu'en la voyant. On jouais avec moi, on me prenais pour l'un de ces petits animaux en cage qu'on regardait courir dans un tube ou ce genre de choses. On m'avais déguisée, grimée pour que je ressemble à cette princesse que je voulais être enfants pour que je comprenne que je ne suis rien de plus que cette jeune fille prisonnière en haut de sa tour, que le dragon m'enserre de plus en plus et qu'au lieux d'être unique il y en a vingt deux autour de moi, si ce n'est vingt trois. Le prince charmant était loin, loin là bas, loin chez nous, m'observant au travers de ce miroir magique, priant pour que la princesse que je suis devienne sa propre sauveuse. Le suis je devenue ? Suis devenue cette princesse guerrière qui occis les dragons en leurs arrachant l'abdomen et vidant leur cavités de leurs organes ? Plantant mon arme dans leur visage ? Détruisant tout ce qui fait d'eux un être humain ? Je suis devenue le dragon ? Ne voyais vous pas mon visage ? Ne voyais vous pas mon regard ? Mon reflet me souris et ris alors que je pleure. Il cherche à me tuer et m’anéantir. Je ne suis plus moi, je suis nous. Je la vois les yeux rougis par le sang, les dents pointues et prête à déchiqueter la chair, ma chair. Ses pupilles sont reptiliennes et sa peau deviens écaille, en son dos la chair en lambeau ont laissé échapper deux ailes osseuses alors que ses ongles noircis par la crasses, rougis par le sangs deviennes griffes. La princesse n'est plus. Ne reste que le dragon.

Un petit sursaut me prend alors qu'une main se pose sur mon épaules. Un rêve. Un cauchemar. Voila ce qu'était cette chose. Je ne me souviens pas m'être endormie. Je ne veux plus me souvenir de ce qui à pue se dérouler auparavant. Mon regard s’évade vers l'environnement. Je vois la neige et la glace. Les arbres givrés aux feuilles aussi coupante qu'une lame de rasoir, les racines noueuses et blanchis par la glace. L'arène. J'y suis encore. En sortirais je un jour ? Serait je seulement apte à quitter cette arène ? Quittant la chaleur éphémère de ma couverture chauffante je laisse la place à Emrys et prend la garde. Il me dit m'aimer fort. Peut on aimer un dragon ? Un démon schizophrène qui ne sais plus qui elle est, qui perd la raison et ne sais plus qui est avec elle, ni ce qu'elle fait. M'installant prêt du feu que je ravive avec quelques morceaux de bois, je positionne la couverture chauffante que nous avons en plus sur mes épaules et observe les petites flammes danser face à moi. Deux morts de plus.  Je cache mon visage dans mes mains, écrasant un sanglot. Pourquoi devons nous tuer des enfants pour survivre ? Pourquoi la mort est elle si inévitable ? Je n'ai pas envie de ça, je n'ai pas envie de tuer. Que doivent penser ces gens là bas ? Que doivent penser les familles de ceux qui ne sont plus, de ceux que j'ai tué ? Les parents d'Ashley ne souhaitent ils pas ma mort après ce que j'ai fait subir au cadavre ? La famille de Katrosy ne me hait elle pas  alors que je l'ai lâchement trahis l'arène à peine entamée ? Ceux d'Alex ne rêvent ils pas qu'on vienne à me faire subir le même traitement que je lui ai fait subir ? Quant à Hope... Sa sœur est morte à cause d'Emrys, à cause de nous, les tributs du district six. Je ne peux pas dire que je ne préfère pas que ce soit elle plutôt que moi, que je ne savais pas qu'un jour elle ou moi devrait mourir. Mais j'espérais voir son visage dans le ciel et pleurais sur son décès plutôt que de jouer avec son cadavre. Le temps passe. Mes pleurs se sèchent et mes sanglots s'atténue. Je tente d'observer autour de moi, de voir parmi les ombres un tribut dissimulé cherchant à nous attaquer et nous tuer, l'un des derniers survivants, l'un des six derniers. Je prie pour ne voir personne. Je prie pour ne plus voir personne de la journée, je veux être tranquille, je veux qu'on m'oublie, je veux voir...je rêve de voir six visages illuminés le ciel pour nous annoncer que nous ne sommes plus que nous deux. Je redoute de voir ces visages dans le ciel pour nous annonçait que nous ne sommes plus que deux. Et que lui ou moi allons devoir mourir pour sauver l'autre, anéantissant d'autant plus la vie de l'autre à ce moment.

Cela doit faire environ deux heures qu'Emrys dors, deux heure qu'il évacue ce que la journée nous à offert. Il est temps que je le réveil. Il reste encore du temps, je ne sais pas ce que nous devons faire. Bouger ou ne pas bouger ? Établir un camp un peu solide que ça afin de pouvoir survivre quelques heures de plus ici ?  Observant autour de moi, je remarque quelques feuilles de menthes et souris. Allant les cueillir de ma faucille, je sors une casserole et fait bouillir de la neige avant de laisser tomber les feuilles de menthe dedans. J’attends quelques minutes, laissant infuser ma décoction avant d'en verser un peu  dans une des boites de cadeau que l'on à envoyé. Cela fait, je vais réveiller Emrys et lui tend ce thé maison dans cette petite boites. On a fait mieux comme tasse ou bol, mais tente de faire de mon mieux. Emrys réveille, je retourne prêt du feu et de ma casserole de thé à la menthe. J'en bois quelques gorgées grâce à une pseudo tasse et souris. Nous n'avons bu que de l'eau jusque là et un petit thé pourrait nous remonter le morale. Devrait me remonter le morale. C'est à ce moment même qu'un petit bruit se fit entendre, le bruit typique des cadeaux qui descendent du ciel et celui vint se poser prêt d'Emrys. Un cadeau de plus pour lui. Il est plus aimé que moi du capitole, il devrait rentrer au district plutôt que moi. Mais mon égoïsme fera que je ne saurai mourir pour le faire rentrer si nous n'étions plus que tout les deux. Je suis un monstre n'est ce pas ? Oui c'est ce que je dois être à coup sur.

« Alors le ronfleur, que fait on ? »





[hj: j'ai donc dormi deux heures, realimenté le feu, fait un thé à la menthe avec des feuilles trouvés dans la foret. Emrys, je te laisse répondre en passant J5 si tu veux bien ? ]
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Sören E. Teniala
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MessageSujet: Re: Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. I_icon_minitimeSam 18 Jan - 14:38

[HJ : Modification de la musique]





La liberté a parfois les mains rouges de sang.

Être ou ne pas être, c'est là la question. Fondamentalement, je dirais que nous sommes tous égaux. Mais en réalité, c'est loin d'être le cas. Je ne suis pas défaitiste, au contraire, mais il suffit de compter le nombre de sans domiciles fixes dans la rue, ou encore de regarder les dossiers juridiques pour voir que certains sont en prison sans réelles raisons alors que des pédophiles ou des violeurs sont toujours en liberté. Croyez-vous que cela est normal ? Moi pas, on nous répète sans arrêt que toute personne vivante est égale à une autre depuis la nuit de temps, mais personne ne respecte ces adages qui sont pourtant la clef de notre monde, alors oui, je suis dégoûté de ce que l'on appelle la civilisation, parce que personne n'est réellement sur le même piédestal. Il y aura forcément des privilégiés à toute situation, parce que telle est la nature humaine, toujours vouloir se démarquer des autres pour pouvoir briller plus que quelqu'un. Je ne suis pas différent des autres, loin de là, je ne crois pas être marginal, de toute manière je n'ai pas le choix pour réussir, je dois être comme les autres, faire le mouton comme on dit, suivre les sentiers battus par les années et la multitude de personnes qui ont foulé ce chemin bien avant moi, parce que tels sont les fondements de la nature, on ne peut y échapper sans devenir un rejet, un ermite ou je ne sais quelle autre forme de rebut de la société. Pour ma part c'est différent, à vrai dire je suis un monstre, pas seulement depuis le début de cette arène, depuis bien avant, je brisais des cœurs, me battais comme un idiot dans les rues du district pour qu'on arrête de se moquer de moi parce que je suis amnésique, je buvais jusqu'à vomir et ne plus me rappeler de ce que j'avais pu faire. J'ai mentis, j'ai fais en sorte qu'on me déteste. Pourquoi ? Pour ça justement, pour que quand j'irais dans l'arène personne ne me pleurera à part quelques personnes, on oublie plus facilement un tortionnaire qu'un martyre. Puis maintenant que je suis là, je suis un véritable monstre, assoiffé de sang, de combat, d'envies meurtrières. Oui, c'est ce que je suis, un tueur et maintenant cette créature qui est en moi depuis bien trop longtemps se réveille.

Le sommeil me permets de reprendre des forces, maintenant que l'on est plus que six, je sais que l'on ne risque plus grand chose, nous ne sommes que les meilleurs de l'arène, ceux qui ont survis le plus longtemps, c'est pour cela que je dors profondément, que rien ne pourra me tirer de ce sommeil de plomb, deux heures ce n'est pas grand chose, mais dans l'arène, dormir deux heures d'un sommeil réparateur peut faire toute la différence. La couverture chaude en plus me permet de ne pas grelotter et ainsi quand ma meilleure amie me réveille, je commence à ressentir à nouveau de l'énergie circuler dans mes membres. Je commence par ouvrir les paupières et distingue avec plaisir que nous sommes toujours dans la journée, le soleil ne s'est pas encore couché, allons pouvoir donc nous préparer un bon repas pour avoir l'estomac plein. Tandis que ma meilleure amie revient vers moi avec un bon thé dans les boîtes avec lesquelles on reçoit nos cadeaux des sponsors, je remarque avec plaisir que le breuvage est chaud, ainsi je le bois délicatement de façon à en profiter un maximum. Puis d'un coup, un petit coup de vent, un son caractéristique désignant l'arrivée d'un parachute argenté. Il se dépose à mes pieds et je me précipite de l'ouvrir afin de découvrir ce qu'il contient. Six cachets, je me doute qu'il ne doivent pas servir à arrêter quelque maux que ce soit vu que je ne souffre de rien, je devine alors avec plaisir que ce sont des cachets énergétique au cas où. Parfait ! Le petit mot qui l'accompagne m'indique que cela vient encore de cette fameuse S.A.E. qui cela peut-il bien être ? Je n'en ai aucune idée, mais j'espère bien que ma meilleure amie ira la remercier quand elle sortira de cet enfer. Je tourne alors la tête vers les caméras qui doivent bien se trouver quelque part et murmure un merci du bout des lèvres, je sais que la personne qui m'a envoyé ce présent doit l'avoir vu et qu'elle me suit à la télévision. Je suis gâté, peut-être le tribut qui a reçu le plus de cadeau de toute l'histoire même, un fouet, un set de couteau, une couverture chauffante, une hache, un fil de fer, deux côtes de mailles et les six cachets, les gens m'apprécieraient-ils parce que j'essaye de sauver ma meilleure amie ? Je ne peux désormais plus en douter, ils veulent que je réussisse ma mission. « Alors le ronfleur, que fait-on ? » Cette petite voix me sort de ma rêverie, je tourne la tête vers ma partenaire et lui souris d'un air énigmatique. Oh que oui, je ne lui dirais pas tout, mais je vais lui demander de me faire confiance pour cette fois-ci. « On reste ici, c'est une mine d'or cet endroit. D'ailleurs garde le campement et essaye de trouver des baies dans le coin, mais surtout ne mange rien, deux paires d’œils pour trouver les baies mortelles valent mieux qu'une seule, pendant ce temps je vais tenter de chasser un petit peu grâce à mes couteaux. » Je me dirige vers le cœur de la forêt en mémorisant bien chaque endroit où je suis passé pour retrouver mon chemin.

Le silence environnant est un bonheur, aucun bruit, aucun danger immédiat, je suis enfin seul, mais pas vraiment en fait. Un couteau dans la main droite, et un second dans la gauche, mes autres armes accrochées comme je le peux soit à mon dos, soit à mes hanches grâce à quelques morceaux de fil de fer, je me concentre, j'écoute, je m'imprègne de l'endroit. Puis d'un coup un bruit à ma droite, l'un de mes couteaux file dans cette direction bloquant le passage à l'animal et le second l'atteint en plein dans la queue pour le clouer à l'arbre. Je m'approche de la bête et lui tord le cou avant de le garder dans la main et de ranger l'un de mes couteaux, j'en garde un à la main au cas où un danger potentiel arriverait et fouille le sol à la recherche de racines comestibles pour agrémenter notre repas de ce soir. Ça a des avantages d'avoir accompagné ma sœur dans ses balades dans la forêt à la recherche de plantes, je les ai toutes mémorisées ! Au bout de dix minutes, je finis par tomber sur des racines de betteraves et les déterre à l'aide de la lame de mon couteau avant de rentrer au camp. Je suis parti à peu près quarante minutes, puis quand j'arrive, l'obscurité tombe, la température avec elle. Je m'approche du feu et sourit à Seirina. « J'ai trouvé de quoi manger ce soir ! » Je commence à dépecer l'animal et retire tout ce qui n'est pas propre à la consommation dessus pour venir tout enterrer pour ne pas attirer d'autres animaux bien plus gros. Je mets les dés de viandes d'écureuil à chauffer dans la casserole pleine d'eau qui boue au dessus du feu et trie les baies de Seirina en jetant celles qui nous tueraient immédiatement. Puis je commence à faire une petite salade avec les racines et les baies pour accompagner notre viande. Une fois le repas cuit nous nous régalons autour du feu tout en gardant le silence. Puis le ciel s'illumine, affiche le visage des deux carrières que l'on a tué ce matin, triste sort, mais nécessaire. Je ne regrette pas, la seule que je regrette c'est celle de Katrosy parce que malgré tout je l'appréciais vraiment, mais il avait fallu la mettre à mort pour faire gagner ma meilleure amie, c'était une obligation.

C'est le ventre plein que j'ose enfin parler : « Tu prends le premier tour de garde, je prendrais le second. Tu me réveilles quand il est pas loin de minuit, une heure du matin ? » Ma voix est douce, bien que ponctuée de ce ton que je prends pour donner mes ordres et avec le sang séché qui macule toujours mon visage, je me doute qu'elle ne dira pas le contraire, puis de toute manière j'ai mes raisons et cela se voit clairement à travers mon regard. « N'éteins pas le feu, c'est inutile, personne ne viendra nous chercher cette nuit, garde le pour te réchauffer en plus ta couverture chauffante. » Avant de dormir, je vérifie que j'ai bien tout dans mon sac et range l'intérieur correctement pour finir par venir m’enrouler dans ma couverture chauffante non loin du feu mais à une distance de sécurité pour ne pas rouler dedans si je bouge dans mon sommeil et sombre dans le noir pour la deuxième fois en cette journée. Le froid commence à venir, mais grâce au feu et au duvet, il ne m'atteint pas vraiment, au lieu qu'il fasse -40°, il doit faire comme le jour environ -20 plus ou moins.



[HJ : Donc Emrys a lui aussi dormi deux heures, ensuite il est parti chassé, il a bien reçu ses six cachets et il a mangé un repas copieux avec de la viande et enfin il est reparti dormir pendant six heures environ sous la garde de Seirina]
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MessageSujet: Re: Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. I_icon_minitimeDim 26 Jan - 16:22


                 

La vie est chose étrange. L'humain est être de destruction et de mort. Le monde est une arène ou chacun se bat, jour après jour pour sa survie. L'éducation d'un enfant se fait par différentes étapes. La première des choses et d'assurer sa sécurité et de lui offrir la confiance. Grâce à ces élément le jeune bipède peux entamer la première de la vie et se sentant dans un espace sécuritaire apprend les premières choses de la survie tel que la marche et la parole. La marche est la survie, le mouvement est la survie. Observais donc notre monde, les hommes ne survivent à la guerre et aux horreurs que par le mouvement constant de notre société. Les animaux survivent par le mouvement. Quant à la parole, sachant que notre espèce est basé sur une société, regroupement d'individus hétérogène devant tous donné de leur être pour bâtir un monde meilleur, quoi de plus important que la communication ? Puis on passe à l'enfance. Ce moment que l'on qualifie comme étant l'age de l'innocence, celui ou l'on veux laisser perdurer les rêves et les espoirs. La preuve ? Pensez à toutes ces choses tel que le père noël, la fée des dents, le marchand de sable, la bonne étoile du soir et la fée bleue. Autant de choses qu'a l'age adulte on peux considéré comme étant idiot et pourtant quoi de plus important en ces ages troublés ? On apprend ainsi à garder l'espoir et le souvenir des belles choses. Savoir s’émerveiller d'une soirée de neige ou du parfum des fleurs lors d'une brise printanière. Et puis il faut apprendre. Lire, écrire, compter, le bien le mal. Toute notre éducation repose sur ça au final. Le bien et le mal, ce qu'il faut faire et ne pas faire. Et l'on grandi, on veux être traité en adulte alors que nous ne le sommes finalement pas et toute notre éducation, tout ce qui a fait qu'un jour on nous à dit qu'il fallait être gentil et généreux, se soucier des autres vole en éclat. Car on atteint l'age de douze ans et que nous devenons des pions sur l’échiquier du destin. Nous devons survivre à six années de douleur, hanté par les cauchemar et la peur a nous demander si cette année sera notre dernière, si cette année, nous devrons partir pour une arène de jeux macabre ou tout ce que nous avons appris doit disparaître à jamais. Adieu gentillesse et courtoisie, disparaissais sourire et politesse. Il est temps de faire place à l'horreur, la folie, le carnage, la mort, la haine, le sang, la rage.... Voila ce que nous sommes au final. Des animaux...

Archétype même de cette chose que je viens de décrire, me voici enveloppée dans une couverture à observer la neige qui m'entoure dans cette arène de glace. Le feu face à moi réchauffe légèrement l'atmosphère glacé du monde alors que mon camarade d'infortune dors à poings fermés. Il en a besoin, je le sais. J'en ai eu besoin moi aussi et j'en aurai encore besoin. Emplis de cauchemars mon sommeil bien que réparateur et également des plus éprouvants. Je me souviens dans le passé avoir expliqué à Emrys que les cauchemars nous démontrent que nos psyché va encore correctement, que nous ne sommes pas fous et que ce n'est qu'un moyen de notre esprit de remettre les choses en place. Mais alors pourquoi vois je un bébé dans mes rêves ? Pourquoi l'entends je hurlais et pleurais alors même que je suis éveillée ? A qui est cette voix qui m'intime de tuer et de venger un enfant qui n'avait rien d'un enfant. Ce n’étais qu'un fœtus à peine formé, les fausses couches sont courantes tout de même non ? Alors pourquoi suis je en train de devenir folle ? Je sais me dirais vous. L’arène rend fous. Les morts et le sang rend fou. Si je venais à survivre à tout cela, sauris je reprendre une vie un tant soit peu normale ou resterais je à jamais la folle furieuse des seizième jeux de la faim ? Je ne sais pas. Je ne sais déjà pas si je saurai sortir vivante de tout ceci ou si je rentrerai comme les dix huit tributs déjà vaincu entre quatre planches de sapin. Mais se focaliser sur sa mort en devenir, sur ses chances de survie ne sert à rien dans cette arène. Nous étions vingt quatre à penser pouvoir survivre et rentrer chez nous. Et nous ne sommes plus que six à être toujours en vie. Six enfants. Quatre filles et deux garçons. Le vainqueur sera t il une vainqueur ou les rebondissements de l’arène achèveront ils les quatre demoiselles pour ne laisser que les deux garçons ? Qu'importe. Il est temps de réveiller Emrys avec un bon thé bien chaud. Ce n'est que peu de choses, mais cela devrais nous remonter le moral après les meurtres du petit matin, les risques de mort du petit matin. Il est bon. Chaque gorgée réchauffe un peu plus mon être fatigué, me rappelant ces soirées prêt du feu ou ma mère et moi tout en tricotant racontions des histoires aux enfants en buvant du thé. Les enfants. Je ne peux m’empêcher de me mordre la lèvre en pensant à ce qu'ils doivent voir de l’arène. A ce que leur sœur adorée à bien pue faire pour survivre. Me pardonneront ils si je rentre au district ? M'aideront ils à m'en remettre ? Nous verrons bien.

Pour l'instant, Emrys décide que notre camps est parfait et que nous devrions rester ici pour l'instant. J'avoue être d'accord avec lui ou plutôt ne pas avoir de réelle opinion à ce propos. L'endroit semble effectivement correct pour nous et je ne saurai en réalité bouger encore. Notre décision d'établir un camps ici formulée, celle de chasser et cueillir suit. Nous avons certes plusieurs choses en réserve dans nos sacs, mais mieux vaux ne pas gaspiller nos ressources et manger ce que nous pourrions trouver. Ainsi, mon ami parti en chasse tandis que dans le parachute du cadeau qu'il venait de recevoir je déposais les baies que je cueillais. Je connaissais plusieurs d'entre elles que j'avais déjà vu dans le district ou tout proche, mais pour d'autres...je les mettais dans un autre parachute afin de ne pas trop mélanger les baies connue et comestibles de celles inconnue et potentiellement meurtrières. Ma cueillette dû me prendre une petite demi heure avant que je ne revienne prêt du feu de camps ou je mis une nouvelles casserole de neige à bouillir. Attendant le retour d'Emrys qui ne tarda pas. Il avait trouvé différentes racines et un écureuil. J’acquiesçais simplement, l'aidant à préparer la salade de racines et de baie alors qu'il s'occupait de vider et préparer le viande d’écureuil. J'avoue avoir détourné le regard à cet instant, ne voulant pas voir plus d'horreur que je n'en avais déjà vu. Mais n'ai pas gâché mon plaisir lorsqu'une fois bien cuit, je dégustais la chair du rongeur et la salade avec bon appétit. Après tout la journée avait était longue et les jeux n'étaient pas fini. La nuit tombé lentement. Au final nous nous étions reposé quasiment toute la journée, cherchant à recouvrer nos forces pour la suite des hostilités, pour la finale à venir sous peu. Les étoiles se mirent à scintillé alors que le froid s’intensifiait. Je rajoutais quelques morceaux de bois ramassé en même temps que les baies afin d'entretenir le feu et entendis l'hymne de Panem. Il était donc temps de voir qui était mort aujourd'hui. Je n'avais entendu que deux coups de canon aujourd'hui. Nous ne devions plus être que six. Et c'était le cas. Le visage d'Alex pris place en premier lieu dans le ciel. Je n'osais le regarder trop distinctement au vue de ce que j'avais fait à son corps. Puis vint le visage d'Ashe et cette fois je baissais simplement les yeux, prononçant un léger désolé à l'intention de son frère. Le ciel redevint noir après son visage. Nous étions donc bien six survivants dans cette arène. Personne d'autre n'était mort dans la journée. D'un certain sens je trouvais ça bien. De l'autre...il n'étaient plus que quatre à nous barrer la route de la maison. Trois jeunes filles et un carrière. Si seulement nous pouvions voir le visage du carrière envahir le ciel. Cela nous éviterais de le faire encore une fois. Mais qu'importe. La journée se termine, la nuit avance vers le cinquième jour de cette arène. Suite à la demande d'Emrys je prend le premier tour de garde, m'occupant autant de faire attention à notre feu que de surveiller les alentours. Après tout, qui sais si un tribut n'était pas loin ? Si il n'aurait pas la folie de venir tenter de nous tuer en suivant la fumée ou l'éclairage de notre feu ? Je restais enroulée dans ma couverture, nettoyant les lames de ma faucille puis de ma nouvelle hache avant de profiter de la chaleur éphémère du feu. La nuit fut pourtant calme. Du moins mon tour de garde. Rien ne vint, rien ne se fit entendre. Je profitais pourtant du sommeil d'Emrys pour présenter mes excuses à Hope et verser quelques larmes avant de venir le réveiller lorsque la lune commençais lentement sa descente. Je lui expliquais rapidement comment entretenir notre feu et lui laisser ma couverture pour me glisser sous la sienne, utilisant mon sac comme oreiller, m'endormant rapidement. Je ne me souviens plus de mon rêve. Je me rappelle seulement avoir fermer les yeux et m'être réveillée en sursaut au petit matin alors que le bruit d'un coup de canon résonné dans l’arène. Je laissais Emrys me rassurée, m'endormant de nouveau jusqu'à ce que le soleil soit levé sur l’arène. Le cinquième jour commençais et il avait déjà fait une victime. Nous n'étions plus que cinq, mais qui était mort ?





[hj: J'ai cueillis des baies et ramasser du petit bois, j'ai fait un bon repas de viande et de salade de racine et baies. J'ai dormi de 1h du matin jusqu'a 5h puis me suis ré endormi pour ne me reveillée qu'a 8h. Nous avons gardé le feu durant la nuit et n'avons donc pas eu trop froid avec nos couvertures.]
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MessageSujet: Re: Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. I_icon_minitimeDim 26 Jan - 20:38




La liberté a parfois les mains rouges de sang.

On ne peut jamais prévoir les choses à l'avance de façon précise, il existe des voyants, des moyens de prédire l'avenir mais cela restera toujours assez flou voire nébuleux, parce que l'unique personne qui peut créer l'avenir c'est chacun d'entre nous, on peut toujours croire que tout résulte de forces occultes, mais c'est des conneries. C'est moi qui fait mon futur, moi et seulement moi qui fait en sorte d'avancer sur le sentier battu que je me suis moi-même inventé. Certes parfois nous faisons de mauvais choix qui nous amènent à des choses que l'on aurait pas voulu, mais on apprend de nos erreurs n'est-ce pas ? On provoque nous même ce qui nous arrive, et ensuite on appelle ça, le destin. Quoi de plus facile quand on choisit un chemin glissant que de prétendre qu’on y était destiné ? Non, on ne peut pas raisonner ainsi, ce n'est pas une quelque chose que l'on peut faire, mais parfois, se dire que cette phrase est véridique peut apaiser nos problèmes de consciences, sauf que pour ma part, je ne regrette jamais rien de ce que je fais, jamais. On dit que les choses ne tiennent qu’à un fil souvent. J'ai souvent entendu dire que les choses sont faites pour être telles qu'elles arrivent, que même si on veut changer notre destin ou ne serait-ce qu'y échapper, il finit toujours par nous rattraper tôt ou tard. Si quelque chose nous est offert, il doit rester comme il est, parce que sinon, quelque chose de malheureux pourrais nous arriver.  Je me contredis ? C'est pas grave, dans l'arène comme partout, personne n'est là pour surveiller ce à quoi je pense, enfin d'ailleurs qu'en sais-je ?

Je dors profondément, d'un sommeil de plomb réparateur, cette fois-ci ce n'est pas deux heures mais environ six heures après avoir mangé un bon repas constitué de viande et près du feu pour dormir, je ne peux que reprendre des forces pour la journée à venir, nous ne sommes plus beaucoup, et les combats seront obligatoires. Ce sont des traces de sang, des giclées d'hémoglobines qui envahissent mes songes, je ne vois que le rouge carmin à travers les voiles blancs de la pureté dont je faisais preuve lorsque j'étais enfant. Des images me reviennent, cette satanée amnésie serait-elle entrain de se résoudre ? Un flash, je me revois dans la cour de récréation, devant un groupe d'enfant, je les enviais parce qu'ils jouaient aux billes et que moi je venais de perdre toutes les miennes parce que je n'avais pas réussis à jour correctement, puis une petite fille rousse est arrivée, une voix enfantine s'élève de sa gorge et me propose de jouer à chat, nous nous élançons à rire déployés dans la cour en s'amusant comme deux petits fous. Puis de nouveau le voile blanc moucheté rouge revient. Je comprends que cette journée marquera probablement la fin de toutes choses, beaucoup vont mourir, c'est une évidence, il n'en restera pas pas plus de cinq à l'issue de cette cinquième journée. Vais-je mourir ? Je ferais tout pour éviter cela et porter cette petite fille rousse que j'ai vu dans mon rêve à la victoire, parce que cette petite fille rousse n'est nulle autre que Seirina, celle qui a joué le rôle de mère pour moi alors qu'elle était plus jeune lorsque j'étais brisé comme une coquille. De nouveau une vision du passé me revient, moi ouvrant les yeux, contemplant mon corps nu à côté de celui d'un autre homme, il ne peut s'agir que de Seth, ses draps sentent délicatement bon, sa chaleur est apaisante, puis lorsque je tourne la tête vers lui, je vois ses paupières closes, je ne veux rien faire, ne pas bouger et rester ainsi plongé dans l'immensité de ce bonheur à l'état pur.

On secoue mon épaule, et je me réveille, l'esprit encore embué, la gaule qui me tend les bras, je m'essuie les yeux avec mes doigts gantés et finis par prendre la place de ma meilleure amie autour du feu pour prendre mon tour de garde. Pourquoi ai-je donc rêvé ainsi de ce garçon alors que je sais pertinemment que je ne m'en sortirais pas ? Peut-être parce que malgré tout, je n'ai jamais cessé de l'aimer ? Oui, ce doit-être ça, Seth a toujours fait parti intégrante de ma vie et jamais cela ne changera, parce que je l'aime et jamais cet amour ne pourra-être partagé. Je ferme les yeux et évite de pleurer, je n'en ai pas le droit, ma meilleure amie s'endort et je dois rester attentif pour la protéger. Les bruits de la nuit sont faibles, mais toujours présents, le crépitement du feu se fait discret, tout comme ma respiration. J'attrape la poignée de ma hache et surveille les alentours, les heures se passent ainsi, l'ennuie se fait de plus en plus pesant, je déteste monter la garde, puis je peux m'autoriser à somnoler un petit peu, personne ne nous dérangera, pas si l'on laisse le feu à ce stade de l'aventure, nous sommes que les meilleurs, laisser un feu veut clairement dire, viens je t'attends pour te déglinguer la face. Quel brusque changement de pensée, mais indéniablement, le visage pâle du brun qui hante mes jours me revient en tête alors pour la première fois de ma vie, je vais oser faire quelque chose que je n'ai jamais faite. Je cherche une caméra des yeux et une fois que c'est fait, je la fixe, je plonge mon regard dedans et porte mes doigts à mes lèvres, comme je l'ai fais lorsqu'il m'a embrassé quand il m'a dit au revoir et finalement je murmure tout bas un « je t'aime » qui ne s'entend guère mais les mots se distinguent sur mes extrémités labiales. Il l'a vu, il ne peut en être autrement.

Puis tout d'un coup un grand bruit sourd : semblable à un coup de canon, en serait-ce un ? Je me redresse en sursaut et regarde les alentours, aucun autre son, pas de courses, pas de pas, rien. Je tourne le visage vers mon amie et remarque qu'elle s'est réveillée, je m'approche d'elle et lui murmure à voix basse de se rendormir avant de déposer un doux baiser sur son front. « C'est rien, rendors toi... Tout va bien, je suis là. » Puis je reprends ma place non loin du feu et regarde à nouveau tristement. Nous sommes plus que cinq, c'est parti pour la course à la couronne, les cinq plus forts, qui est donc morts il y a quelques minutes ? La fille du onze que je redoute tant ? Le carrière du un ? Ces deux-ci je peux dors et déjà les éliminer des pronostics, ils sont toujours vivants. Alors c'est soit celle du neuf, soit celle du dix, peu m'importe en fait. Mais quand je repense à la petite blonde du district dix, je commence à me dire qu'elle était tellement chétive qu'une mort rapide aurait-été préférable pour elle, elle a su me toucher lors du court séjour au Capitole. Je prie le ciel pour que si c'est elle qui vient de rendre son dernier souffle que son tueur ait été clément. Puis lorsque les heures passent sans aucun problème apparent, je commence à refaire du thé pour le réveil de Seirina et une fois fait, je secoue tendrement son épaule pour lui annoncer qu'il est déjà huit heures du matin. « Salut toi, bois pendant que c'est chaud, aucun problème pour le moment, mais ça ne saurait tarder. » Je bois mon propre thé et finis par aller soulager mes envies naturelles un peu plus loin avant d'attraper mes armes et de me retourner vers ma meilleure amie. « Tu veux qu'on fasse quoi ? Sans qu'on bouge bien entendu. » Je lui fais un petit clin d’œil amusé, parce que j'attends qu'un tribut nous attaque avec hâte, plus vite je tuerais les derniers opposants, plus vite je ferais gagner ma petite rousse adorée et plus vite je rendrais l'âme et reposerai pour toujours.



[HJ : Emrys a donc dormis de 19hà1h du matin, ensuite il a veillé sur Seirina en somnolant proche du feu et sous une couverture chauffante, vers huit heures il a fait du thé et en a bu une tasse]
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F. Zadig Nichoelson
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MessageSujet: Re: Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. I_icon_minitimeSam 1 Fév - 15:39


 
  They're all about to die.

  Rage Valley.



Si je garde les yeux ouverts, la maigre quantité de lumière émise par la lune m’aveugle. M’empêche de trouver le repos. Mais ce n’est rien, absolument rien, comparé aux visions d’horreur qui m’assaillent dès que mes paupières se closent. Je revois ses cheveux blonds qui s’écrasent dans la poudreuse. Ses pupilles dilatées par la peur. Ses yeux écarquillés d’horreur. Son sang qui tapisse le sol fumant. Le magma bouillonnant qui s’échappe de son corps et recouvre le mien. Je peux sentir sa chair succomber à chacun de mes gestes. Sa peau jouer entre mes doigts. La chaleur de la vie qui la quitte. Je peux entendre ses cris d’agonie, qui résonnent encore dans la nuit. Sa gorge qui se déchire sous la douleur. Ses cordes vocales qui vrillent en écho à mes coups de couteau. Les pulsations frénétiques de son cœur qui se joignent au concert. Les bruits de succion d’un ventre mutilé, devenu cratère boursouflé. Un coup de canon qui déchire le silence nocturne. Mes tympans qui en vibrent encore. Je ne tente même pas de me boucher les oreilles. Je sais que ça ne fera qu’empirer la situation. Que les sonorités du meurtre n’en seront que plus nettes. Je reste prostré sur le sol, à me battre contre mes démons. Une bataille longue, éprouvante, qui ne me laisse aucun répit. Quand je parviens enfin à m’endormir, les démons revêtent leurs formes de cauchemar. La souffrance infligée au corps de la jeune adolescente est si palpable que je la ressens également. Une boule de feu et d’acier qui me bloque la gorge, m’écrase les poumons, comprime mes intestins. Je respire à grand-peine tandis que des lumières dansantes se présentent à mes yeux fous. Les geysers de sang qui rougissent le ciel sont d’une réalité saisissante. Ils retombent sur la plaine blanche en une pluie chaude, doucereuse. Chaque goutte, pareille à un concentré d’acide, creuse un profond trou dans la neige. L’étendue de poudreuse est bientôt recouverte d’un lourd nuage de vapeur rougeâtre. Chaque nouvelle inspiration me brûle la trachée. Mes yeux pleurent des larmes aussi chaudes que le sang qui ruisselle sur ma peau nue. Mon corps implose, se détruit de l’intérieur, dévoré par une flamme vénéneuse. J’ai l’impression de partir en lambeaux, morceau après morceau.

Je crois que je me réveille par intermittence. Un ciel parsemé d’étoiles vient perturber mes visions d’horreur. Je sens aussi un air frais emplir mes poumons de temps à autres. Quand mon esprit décide qu’il en assez de subir cette torture mentale, l’aube pointe déjà le bout de son nez. Je me redresse en un sursaut, et me précipite dans la neige, déjà parfaitement éveillé. Je plonge mes gants souillés de sang dans la poudreuse, saisit une grosse poignée de flocons et plonge mon visage dedans. Je me frotte vigoureusement les joues, cherchant à me débarrasser de cet étouffant sentiment de malaise. De ce sang étranger qui me couvre de la tête aux pieds. Je m’occupe également de mon cuir chevelu, le masse avec énergie, tentant de le purifier à l’aide de cette neige immaculée. Je frissonne, presque par réflexe. Le froid n’a plus d’emprise sur moi. Le remords seul occupe la totalité de mes pensées. Je n’arrive pas à m’en défaire. Ce n’est pas cette petite blonde qui me cause tant de soucis. C’est mon comportement animal qui m’écœure.

Les flocons gelés fondent au contact de ma peau. L’eau se mêle au sang séché, et entraîne ces morbides souvenirs dans son sillage. Depuis mon entrée dans l’arène, c’est ce qui s’apparente le plus à une douche. Je n’en peux plus de sentir le fauve. J’ai l’impression que mon odeur va mener les derniers Tributs jusqu’à moi. A moins qu’elle ne les repousse définitivement. Même mes narines, pourtant habituées à mon odeur corporelle, sont parfois assez sensibles pour détecter ce savant mélange de sang et de transpiration. Quelques inspirations suffisent à dissiper ce phénomène. Mais j’ai honte d’être réduit à l’état de déchet ambulant. Heureux sont les Capitolins, qui, abrités derrière leurs écrans géants, n’ont pas droit à l’odeur nauséabonde qui colle à la peau de leurs petits protégés. S’il en était autrement, ils hésiteraient sans doute un peu plus longtemps avant d’envoyer des cadeaux onéreux. Eux qui passent leur temps à s’asperger de différentes essences seraient probablement choqués de découvrir cet envers du décor. Certains tourneraient peut-être de l’œil. L’idée m’arrache un sourire fugace. Les muscles de mes joues, ankylosés par la neige froide, me tiraillent. Je retrouve aussitôt mon masque impassible. C’est moins fatigant. Et je suis suffisamment à bout de forces comme ça. Inutile de m’épuiser davantage.

Alors que je retourne à mon campement de fortune, un parachute se pose à mes pieds. Le paquet n’est pas bien grand. Quoi qu’il contienne, ça ne prendra pas trop de place dans mon sac à dos. Une aubaine pour moi. Je commence à en avoir assez de transporter ces objets qui me scient les épaules en permanence. Pourtant, je n’arrive pas à m’en séparer. Je décèle en chaque composant de mon attirail une utilité en cas de complication ultérieure. Et, dans cet enfer, mieux vaut prévenir que mourir.

Je transporte le paquet avec moi jusqu’à mes affaires. Avant de l’ouvrir, je me recouvre de ma couverture chauffante. J’ai l’impression qu’elle perd de son bienfaisant pouvoir. Sa douce chaleur n’est plus aussi saisissante qu’hier. Je suppose qu’elle finira comme la précédente. Que dans quelques heures, elle ne sera plus qu’une couverture banale, inutile dans un froid pareil. Dans ce cas, je compte profiter de ses avantages le plus longtemps possible. Sans m’en défaire, je déballe le colis qu’on m’envoie. Je ne comprends pas trop le pourquoi de ce cadeau. Quatre objets me sont parvenus. Je saisis avec consternation un bocal empli de piments, une cuillère tout ce qu’il y a de plus simple, une pince de celles qu’on utilise pour ôter une écharde coincée dans un doigt trop aventureux. Et le meilleur pour la fin. Un tampon. Un seul et unique tampon, identique à ceux qui emplissaient toute la boîte qu’on m’a envoyée quelques jours auparavant. Interloqué, je reste bouche bée, incapable d’aligner deux pensées cohérentes. Sans doute parce qu’aucun de ces objets n’a de lien avec son voisin. Aucun, à part leur expéditeur. Je cherche donc le petit mot qui accompagne habituellement un colis. Et je ne suis pas déçu. E., cet anonyme trop lâche pour dévoiler sa réelle identité, me suggère deux façons de mourir, ici et maintenant. Me brûler en dévorant le bocal entier. Ou m’étouffer avec le tampon fourni avec, misérable écho de la blague qu’on m’avait jouée alors que je siégeais encore au sein du cratère avec les trois autres Carrières. Alex et Ashe, assassinés hier, probablement en même temps. Marina, la jeune fille de chez moi, que j’ai préféré assommer plutôt que la laisser souffrir. Cette petite aussi blonde et innocente que l’était la fille du Dix. Cette pensée me retourne le cœur. Bien que ses méthodes soient d’une lâcheté sans nom, ce mystérieux E. a vu juste. Je suis un monstre. Je ne suis plus un simple Tribut avide de victoire. Je suis devenu un tueur sadique et sans pitié, qui se nourrit de la souffrance de ses victimes jusqu’à ce qu’elle atteigne son apogée. Les remords qui me tenaillent depuis de trop longues heures sont peut-être la dernière preuve de mon humanité. Mais je suis le seul à en être conscient. Et ça ne m’empêche pas de douter. J’ai laissé tomber le masque, et dévoilé ma profonde nature de Carrière. De tueur impitoyable. De machine de guerre. J’étais persuadé d’être différent de mes collègues. Plus subtil, plus joueur, plus humain. Après presque une semaine de survie, je commence à me découvrir. Et ce que j’entrevois ne me plaît pas du tout. Je me donne envie de vomir. Et voilà que ce Capitolin assez riche pour dépenser son argent inutilement tente d’enfoncer le couteau dans la plaie. Son cadeau me blesse bien plus que je ne le montre. Alors que je me décompose intérieurement, je garde la tête haute, et prends soin d’adopter un air hautain. Sans un mot, je referme la boîte, réprimant des tremblements traîtres. Je tremble de dégoût, de fureur, d’appréhension. Conscient que les caméras invisibles qui me tournent autour ne perdent pas une seule miette du spectacle, je lève la tête en direction du ciel désormais clair. J’adopte un sourire arrogant qui contracte douloureusement mes muscles, et adresse un message à l’inconnu que j’ai froissé.

- Grandissez un peu, apprenez que tous vos caprices ne peuvent être satisfaits, et venez me parler en face quand je serai rentré au District Un, je lâche dans le vent.

D’une manière ou d’une autre, l’expéditeur recevra mon  message. Je regrette simplement qu’il n’ait pas eu le cran de signer intégralement son message. L’idée d’une humiliation publique m’aurait entièrement satisfait. Pour ponctuer mon discours, je donne un coup de pied dédaigneux dans le paquet, qui roule dans la neige. Même si j’ai faim, je refuse de toucher à ces piments. Un bon remède contre le froid, sans aucun doute. Mais une torture pour l’estomac. Le reste n’est que futilités. J’ai pu m’en passer jusqu’à présent. Je peux m’en passer jusqu’à demain également.

Avant de reprendre la route, je tiens à vérifier l’état de mon genou. J’espère que la lotion envoyée par Camille et son mystérieux partenaire a fait effet pendant ma courte nuit. Je n’ai pas les ressources nécessaires pour fabriquer une nouvelle canne. Je ne peux compter que sur mes jambes pour aujourd’hui. En espérant que la chance soit de mon côté, j’enlève délicatement mon bandage. Pour la première fois, je peux regarder les dégâts en face, sans me défiler. J’ignore si c’est à cause des atrocités bien pires que j’ai commises la nuit dernière, ou si mon genou s’est réellement rétabli. En tout cas, les plaies sont moins affreuses. La lotion doit y être pour quelque chose. Sûr de mon jugement, je verse à nouveau quelques gouttes du produit miraculeux sur l’autre face du tissu, et le noue autour de la blessure. Histoire de tester ma motricité, je fais quelques pas, exerce mes jambes, réactive la circulation du sang dans chacun de mes membres. Je m’arrête un court instant pour soulager ma vessie, puis reviens sur mes pas. Je me laisse tomber à côté de mon sac, et laisse mon regard se perdre dans le vide. J’ignore combien de temps je passe ainsi, à rester immobile en fixant la naissance d’un nouveau jour. C’est sans doute le dernier lever de soleil de l’arène. Cinquième jour. Cinq survivants. Les Jeux s’éternisent. Le public s’impatiente. Les juges ont certainement préparé un petit quelque chose à notre intention. Une surprise morbide destinée à voir s’affronter les derniers survivants de la seizième Moisson. Je suis prêt à me battre, à tuer de nouveau. Cette fois-ci, je ferai ça vite. Mais l’idée d’une réunion ne m’enchante guère. Parce que si le Six a survécu à la nuit, cela signifie que j’aurai au moins une alliance à défaire. Il reste la brune, qui ne cesse de m’échapper, pareille à un coup de vent. Et une dernière recrue des Districts pauvres. Sans doute celle qui a épaulé la fille du Dix jusqu’à hier. Deux électrons libres qui ne servent que leurs propres intérêts. J’ignore quel comportement elles comptent adopter en cas de rassemblement. Mais à ce stade de la compétition, aucune des deux ne serait prête à s’allier à un Carrière. Je ne peux compter que sur moi-même.

Je commence à me transformer en glaçon. Ma couverture ne va pas tarder à rendre l’âme. Il est temps de me remettre en marche. Je rassemble mes affaires sur mes épaules, et reprends la route, dos à la scène de crime nocturne. Après quelques pas, la forêt se dessine au loin. J’ai l’impression d’avoir déjà vécu cette situation. A mi-chemin entre le volcan et la forêt, je reprends la direction que suivaient les Carrières du Deux lors de notre fuite du cratère. En avançant encore un peu, je tomberai probablement sur la grotte, où nous attendait un cadavre encore tiède. Si j’avais assez d’énergie, je pourrais décider de retourner m’abriter au sein du cratère. Les juges attendent peut-être qu’un imbécile tente d’y mettre les pieds, afin de le faire exploser et de rassembler les derniers Tributs. Malheureusement pour eux, je ne leur ferai pas office de cobaye. Je suis fatigué, las. Je marche d’un pas lent. Bien trop lent. J’ai les yeux lourds et hantés, et du mal à mettre un pied devant l’autre. Mes épaules meurtries et mon dos me font mal. La faute à ce sac rempli que je transporte depuis presque une semaine. Au manque de nourriture. Au froid qui dévore chaque parcelle de ma peau. Un peu hagard, je finis par oublier l’existence de la grotte. Je trace tout droit, sans trop me demander où me mèneront mes pas. Je pensais éviter la forêt, mais finalement, je vais devoir y faire escale. La douleur au niveau de mon genou se réveille. Aucune tache de sang ne vient rougir le tissu, mais les plaies restent douloureuses. Peut-être un effet secondaire du médicament. Je soupire, résigné, et avance jusqu’à la lisière de la forêt. Malgré la fatigue qui écrase mes épaules et crie à mes paupières de se fermer, je reste attentif au moindre bruit. Pas question de me laisser surprendre par des écureuils enragés. Une fois, c’est amplement suffisant. Par chance, les bestioles n’ont pas l’air de vivre dans le coin. Je peux découper une branche en toute tranquillité. Alors que je m’appuie dessus pour tester sa solidité, j’entends des bruissements suspects non loin de moi. Je tends l’oreille. Il y a du mouvement. Une présence humaine. Des voix troublent le silence pesant. Je dégaine mon sabre sans tarder. Boiteux comme un canard, je fais quelques pas en direction du bruit. Alors que je m’approche, de douces odeurs viennent taquiner mes narines. Celui ou celle qui trouble le silence de la forêt s’est rempli le ventre récemment. Je m’efforce de ne pas saliver, et reste aussi silencieux que possible. Par je ne sais quel miracle, je parviens à ne pas trahir ma présence. Je suis désormais assez proche pour distinguer que deux proies rêvées s’offrent à moi. Les deux Tributs du Six ont installé leur campement à quelques mètres de moi seulement.

Je m’immobilise, retenant mon souffle. J’hésite. Ils sont deux, je suis seul. Mais ils n’ont pas l’air de sentir le moindre danger. Leurs visages fatigués ne reflètent aucun soupçon. Ils n’ont pas deviné que j’étais dans le coin. J’ai encore la possibilité de leur tomber dessus et d’en massacrer un avant que l’autre ne puisse réagir. Un instant, je suis tenté de me servir de ma sarbacane. Mais extirper l’arme de mon sac attirerait leur attention. Trahirait ma présence. Il me reste une dernière option.

Refusant d’écouter mon instinct, je m’avance à découvert, ma lame bien en main, l’air décontracté. Les deux brebis égarées sursautent et me dévisagent comme si je venais d’une autre planète. Pour ainsi me présenter à eux, c’est sans doute le cas. L’effet de surprise est parfait. Aucun des deux n’ose se jeter à ma gorge, se demandant ce qu’un Carrière peut bien leur vouloir, si ce n’est les tuer. En donnant l’impression que je suis ouvert à la conversation, je peux réfréner leurs pulsions sauvages.

- Alors, les jolis cœurs ? je fanfaronne, pleinement conscient que je n’en mène pas large. Vous profitez de vos derniers instants pour prendre du bon temps ?



 

 



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MessageSujet: Re: Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. I_icon_minitimeSam 1 Fév - 17:19

Lien vers le RP précédent.





















 ❝ Trishwin, le 9 et le 11 ❞
~Run. Run, or I'll catch you.~




Je ne savais pas comment Trishteh avait réagit à tout ça. Je ne lui ai pas demandé. J'avais trop la rage pour me soucier de ses sentiments. C'est peut-être dur de dire ça, mais c'est le cas. La mort d'Alina n'a fait que rendre les choses plus réelles encore et au fond je n'ai pas honte d'avoir tuer le tribut du Cinq parce qu'il l'aurait sûrement tuée de toute façon. On meurt tous, un jour. J'aurais juste voulu que ce ne soit pas Alina. J'aurais voulu qu'elle sorte d'ici et ne revienne jamais. Qu'elle vive simplement, heureuse, chez elle avec sa famille. Je ne savais rien à propos d'elle. Je ne sais pas qui elle a fréquenté, qui a pris soin d'elle. Je ne lui ai pas demandé tout ça. Je le regrette maintenant. J'aurais aimé en savoir plus sur elle, au lieu de ça je ne connais que sa date de mort. Enfin, presque. Je sais que cela fait cinq jours que nous sommes ici mais la date je ne la connais pas, plus. Nous marchons maintenant, suivons les traces du carrière du Un. Tout à l'heure j'ai reçu un nouveau cadeau. Il s'agissait d'une petite bouteille d'eau de 33cl, d'un paquet de mouchoirs, de deux petits pains et d'une corde. Ces objets venaient de ce même sponsor qui m'avait déjà envoyé deux cadeaux. E. Cette personne m'avait laissé un nouveau mot. « Ma mère serait fière de toi. Je sais que tu peux gagner. Personne n'a autant la hargne que toi. Reviens vite. J'ai très envie de te rencontrer. » Cela me troublait beaucoup. Qui pourrait vouloir me rencontrer ? Après tout ce qu'il s'est passé ? N'a-t-elle pas vu que je suis une lâche ? J'ai faillis à son dernier message, Alina est morte. Et pourtant, cette personne continue de m'aider. Elle veut peut-être plus de spectacle. Ça c'est sûr, elle en aura quand je retrouverai ce carrière. Il aura beau être grand, costaud, fort, habile, surentraîné à la bataille, il n'aura jamais ce que j'ai moi. La haine, la tristesse, l'amour de ce qu'il m'a prit dans un tout combiné qui n'attend plus que d'exploser. Vous vous êtes déjà demandé ce que ça faisait d'être humain ? Je vais vous répondre. Ça fait mal.

J'avais bu un peu d'eau, 10cl au moins de ma bouteille. Puis nous avions repris la marche dans la poudreuse gelée. Le froid était horrible, il congelait le feu qui brûlait en moi. Mes joues étaient sûrement rouges flamme, à cause de la colère mais aussi un peu du désespoir. Depuis la veille j'espérais la voir revenir saine et sauve. Tout est brisé maintenant, je n'ai plus ce genre de chose. Je crois que mon cœur lui-même n'a pas pu le supporter. Il avait mis deux à trois années pour se reconstruire peu à peu avec du mal, maintenant il ne se réparera plus jamais. L'arène change les gens, moi elle m'aurait brisé. Même tué, si ça continu. Je me demande si la corde n'est pas faite pour se passer autour de mon cou. Je m'arrête un instant. Une corde... bien sûr. Je la sors du sac dans lequel je l'avais rangé. Je prends une des deux lances que je possède puis enroule l'extrémité de la corde autour de mon poignet, l'autre fermement autour de l'extrémité de la lance. La corde est longue, je devrais pouvoir lancer à au moins dix mètres et la récupérer après en tirant fort pour éviter que mon adversaire ne la prenne comme Mikhael l'avait fait. Il faudrait tirer fort pour la déloger d'une poitrine, peut-être tomberait-elle au sol ensuite mais je pourrais la remorquer jusqu'à moi grâce à la corde. Je mets la deuxième lance en kit à la place de la première, soit dans mon dos coincée par la hache et le sac à dos. Au moins la lance que je tiens en ce moment dans la main me fait office de canne, ce qui n'est pas plus mal pour marcher dans la poudreuse. Les traces de pas du tribut étaient bien formées dans la neige, encore fraîches. Il ne devrait pas être bien loin. De plus, l'on peut voir quelques gouttes de sang parfois, légères mais ressortant bien dans le blanc de la neige. Cet enfoiré a bien torturé Alina, au point de se trahir lui-même avec son sang. Bientôt les empruntes de pas nous amènent vers une forêt. Je m'arrête, regarde Trishteh. Les traces de pas n'indiquent plus de sang à présent. Je lui fait un signe de tête avant de commencer à m'enfoncer dans la forêt.

Le jour perce entre les arbres en une lumière douce qui anime peu à peu les formes ombragées. Bientôt mon dernier séjour dans la forêt me revient en mémoire. Ce n'est pas un très beau souvenir. Cependant, en ce cinquième jour, je ne vois pas pourquoi les juges ne nous laisseraient pas gambader étant donné que nous sommes à la recherche d'un tribut à écarteler. Nous marchons un petit bout de temps, je ne saurais dire combien. Je me suis arrêtée une fois pour boire un peu et manger un petit pain. Nous surveillons constamment les alentours dans cette forêt, il semblerait que Trishteh non plus n'ait pas vécu un séjour de rêve ici. C'est alors qu'au bout de notre marche nous apparaissent entre quelques arbres des visages familiers. Là-bas, Seirina et Emrys, tributs du District Six. Je me souvenais de leur nom maintenant que je voyais leurs visages. Comme Mikhael, comme Zadig, le souvenir de leur présence à l'entraînement me rendait leurs prénoms. Je me souvenais peu de ce que j'avais vu d'eux au Capitole. Je me souviens qu'ils étaient souvent fourrés ensemble. Ils étaient plus proche que je ne l'étais avec mon propre partenaire de District. Je fais un signe à Trishteh. Je n'étais pas sûre de vouloir les attaquer, mais en ce cinquième jour et les cinq derniers survivants des Jeux, nous n'avions pas vraiment le choix. Trishteh eu une idée. Elle mit un peu de liquide étrange sur le bout de nos armes. Moi ma lance et elle sa lame. Ainsi nos coups seront peut-être plus dangereux encore. Nous nous apprêtions à se lancer quand une nouvelle présence apparut de l'autre côté des tributs du Six. Lui. Le carrière du Un, Zadig. Son visage me rendait plus haineuse encore. Je n'arrêtais pas d'imaginer comment il avait pu faire ça, quel expression il avait sur la face quand il l'a fait. Il voulait tuer les tributs du Six. Je voulais le tuer lui. Il y a pourtant autre chose là-dessous. Je peux le tuer maintenant, mais cela ne m'aiderait pas à survivre. Si je le tue, j'aurais à faire aux deux tributs du Six. Non, lui doit mourir après. Après nous avoir aidé à les tuer. Je me faufile entre les branches. Trishteh est à mes côtés. Toujours discrètement, profitant du détournement d'attention du tribut du Un. J'avais, au cas où, attaché l'insecticide à ma ceinture, puis bien tendu mon t-shirt et mon manteau par-dessus pour le cacher.  J'étais à un peu moins d'une dizaine de mètres d'eux à présent et, à l’affût, visait. C'est alors que, ayant soigneusement visé le haut du dos du garçon, je lançai. Si ça touchait le dos, pas mal, si ça touchait la nuque, bingo. J'avais visé du mieux que je pouvais avec ce que j'avais appris au Capitole. J'espérais que ça touche dans le mil. Sinon, je le tuerai d'une autre façon. Zadig attaquera aussi, j'en suis sûr. Il ne peut plus reculer à présent. S'il essaie de fuir, je l'arrêterai moi-même. Personne ne fuira maintenant, le combat est là. Il faut se battre, il n'y a plus le choix.



© Code de Phoenix O'Connell pour Never-Utopia


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Dernière édition par Oswin Jeaper le Dim 2 Fév - 13:12, édité 1 fois
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Trishteh Yeleen
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MessageSujet: Re: Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. I_icon_minitimeDim 2 Fév - 12:14




Keep your chin up, someday, there will be happiness again.

Trishin
 
Ce silence est tenace. Comme quand on lèche un glaçon et que notre langue y reste collée. C’est douloureux ça en plus. Le pire c’est un doigt. Quand au final on arrive à le décrocher, la peau est comme congelée, insensible. On a même l’impression de s’être brûlé, brûlé au froid.
C’est du coton qui nous entoure, étouffe tous les bruits. On entend que le drrr drrr de nos pas. J’ai fait une overdose de drrr drrr, de neige, de silence, de froid ! J’aimerais, crier, pleurer, même chanter pour rompre cette monotonie, mais je n’en ai pas la force. On apprend ici aussi à trier les actions inutiles de celles qui sont vitales. Je ne peux pas me permettre ça. Alors je baisse la tête, abattue. Au moins, l’arène ne m’a pas encore fait perdre la tête de cette manière…

Je lutte pour rester éveillée. Pour continuer à marcher aussi, et éviter de lever les yeux. Je sais que les trace que nous suivons depuis un temps indéfini va nous mener à cette forêt, cette forêt dans laquelle j’ai sprinté pour échapper au trio des carrières. Paradoxalement, j’y retourne à reculons mais avec l’envie d’en découdre, d’en finir. De mettre le point final à toutes ces horreurs. Laver le corps d’Alina, et aussi celui d’Emily. J’ai envie de faire la fête aux meurtriers. Mais je n’ai pas soif de sang.
J’ai peur, aussi, de qui l’on va trouver là-bas, au bout de ces traces de pas .
Oswin on dirait pas.

J’essaye de puiser dans sa force pour continuer à avancer et à a lutter contre ce froid dévorant, brûlant. Ma peau me pique comme si milles aiguilles chauffées à blanc avaient étés plaquées dessus. Ma respiration se fait toujours haletante, douloureuse. J’ai l’impression de traîner deux énormes glaçons dans ma cage thoracique. J’ai la gorge sèche, même rauque, gelée. Mes orteils et mes doigts me lancent, le bout de mon nez est un peu protégé par l’écharpe dont je me suis servie pour m’emmitoufler le visage.
Je plie et déplie les doigts pour essayer de les réveiller de leur hibernation. Ça marche un peu mais moins qu’espéré. Souffler dessus par contre est complètement inutile, l’air que j’expire est presque aussi froid que celui de dehors.
Je prends donc mon katana et le fait tournoyer autour de moi. L’épaisseur des gants que m’avait envoyé mon mentor le premier jour est tout de suite rentabilisée. Je sens enfin le bout de mes ongles !
Par contre, les orteils… Le bas de mon pantalon est mouillé à cause de la neige.
Je tremble. Je prends une gorgée de thé, froid, mais pas gelé.

***

On y est. Les premiers arbres ont été franchis, nous voilà de retour cinq jours plus tôt, puis quatre. Une morte qui a croisé mon chemin, ces deux jours. Llevana – je vois toujours son regard suppliant – et Emily, protectrice. Elle est morte pour moi, les Carrières ont dû m’en vouloir et lui en vouloir quand j’ai disparu.
J’avais juste retardé l’Echéance. Qui d’ailleurs s’était considérablement éloignée depuis la mort de Llevana – oh god, depuis que je l’ai tuée. Ses parents, sa famille, ses amis doivent me haïr. Elle était de quel District déjà ? C’était quoi la couleur de ses yeux ? Je ne me souviens pas si bien de son regard que ça. Non, en fait, j’ai même commencé à l’oublier. Qu’elle était la vraie nuance, le seul reflet de la chevelure d’Emily par ce temps gris ? Et le nom de mon partenaire de District ? Le ton qu’avait utilisé Ulyss lors de nos adieux ? Et où était l’éclat exactement dans l’œil d’Hadrian le jour de la moisson ? Mon nom, mon but, ma motivation ?

« Pardon, goddess of the night,
Those that slew thy virgin knight;
For the which, with songs of woe,
Round about her tomb they go.
Midnight, assist our moan;
Help us to sigh and groan,
Heavily, heavily:
Graves, yawn and yield your dead,
Till death be uttered,
Heavily, heavily. »


J’ai murmuré très bas les paroles de ce poème, seul poème que je connaisse. Je respire un coup, observe vaguement la vapeur. Quelque chose me détourne de mon obsession suprême. J’ai entendu un feu qui craque, et des paroles qui couvrent ce bruit rassurant. Je ne fais pas le lien tout de suite, mais quand j’ai rejoint les deux bouts, je comprends qu’on est arrivées pour de vrai, qu’il y a des gens là-bas.
Je jette un coup d’œil devant moi, à l’abri derrière un arbre.
Une rousse, qui un instant me rappelle Emily en plus faible, un grand garçon, musclé : Emrys. Les deux du 6 étaient donc là…
La troisième silhouette me fait serrer la mâchoire et m’envoie une décharge électrique. Je me secoue. Zadig est à quelques pas à peine de nous, et il adresse la parole au duo. Je ne sais pas ce qu’il leur dit, mais il a l’air de vouloir en finir…
Et moi donc. Peut-être même que je pourrais m’en sortir vivante qui sait ?

Un autre déclic se fait dans mon cerveau. Je viens de me souvenir de ce que j’avais récupéré à la corne la veille. Des petits pots contenant des trucs dont l’usage restait flou… Serait-ce possible que ce soit du poison ? Qui ne tente rien n’a rien, je les sors de mon sac, toujours les mains gantées et l’écharpe qui m’entoure le nez.
Je verse le tout dans l’espèce d’huile, y trempe la pointe de mes cinq couteaux et celle de mon katana et je fais de même pour la lance d’Oswin.
Je coince le manche de quatre des cinq lames dans mon pantalon puis sous mon manteau et en garde un à la main.

Oswin part à l’attaque sur le garçon, et moi sur la fille.
D’un même mouvement on s’avance toutes deux, et pour attirer l’attention de mon ennemie, je trace une ligne de feu dans sa nuque, en un fendant diagonal. Ensuite je mets en garde, prête à riposter.

Qu’ils viennent, je n’ai rien à perdre. Enfin si, Hadrian, Ulyss, le sacrifice d’Emily…

© Belzébuth


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MessageSujet: Re: Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. I_icon_minitimeDim 2 Fév - 15:40




Le premier coup fait la moitié du combat.

Mais que crois-tu ? Les gens ne veulent que du sang, que du spectacle, il y a eu un mort aujourd’hui, il y en aura d’autres, un, deux, trois, quatre, qu’en sais-je ? Je ne sais rien, je ne sais plus rien. Je ne sais même plus qui je suis, je ne sais même pas à quoi je dois ressembler, probablement à rien, je dois être comme une sorte de créature décharnée, j’ai perdu du poids, je le sens, je le vois à travers mes doigts qui sont devenus plus fins. Bon dieu, l’arène me transforme bien plus que je n’aurais voulu le croire, j’ai toujours été assez sauvage, mais maintenant avec la vue du sang tout s’accentue, je veux encore le faire couler, je dois tous les tuer pour faire gagner ma meilleure amie, c’est tout ce qui compte, ai-je caressé un jour l’hypothèse de pouvoir sortir vivant de cet enfer ? Peut-être oui, j’aurais pu m’enfuir, la laisser toute seule, mais de quoi m’aurait-on traité au district ? Déjà que je ne dois pas être apprécié partout dans Panem, les gens doivent tous me haïr, la famille de Katrosy, celle de William, celle de Ashley et d’Ashe, non c’est trop que je ne pourrais supporter en rentrant à la maison, jamais je ne pourrais me reconstruire. Mais elle ? C’est pareil, elle aura du mal, peut-être n’y parviendra-t-elle jamais, mais sa famille l’attend, moi je n’ai que ma sœur et peut-être Seth qui caresse l’espoir de me voir rentrer. Non, c’est elle qui doit gagner, personne d’autres ne le mérite aussi fort qu’elle.

L’immensité de neige de cet endroit est prenante, quand on regarde bien, c’est l’enfer à l’état brut, serait-ce les plaines de l’Asphodèle ? Oh que oui, nous sommes tous damnés. Le froid est une torture, il prend les tripes et te les retourne, et cette tenue n’est pas idéale, elle laisse passer la neige qui fond et qui nous glace. Je ferme les paupières et profite de ce thé chaud qui me permet de ne pas me congeler sur place, puis cela donne un peu de force, un peu de sucre dans le corps. Pleinement reposé après cette belle nuit, au chaud, je dois admettre que je prends la journée avec enthousiasme, soit tout se termine aujourd’hui, soit demain, les juges ne feront pas durer de trop, l’arène n’a déjà que trop duré. Je dois continuer cependant, je n’ai pas le droit de baisser les bras, c’est interdit, ma morale me l’interdit, je me battrais jusqu’au bout, même si je dois en mourir, je le ferais parce que ce n’est pas comme ça que je suis, je veux dire, je ne suis pas un lâche, je suis un conquérant, et mes nouvelles terres seront celle du paradis ou de l’enfer, peu m’importe, je vaincrais. Je ne dis plus rien, ça ne sert à rien, mais je suis paré à toute éventualité. Mon fouet dans la main, ma tasse dans l’autre, je bois les dernières gorgées en avalant les six cachets blancs que j’ai reçu hier avant de poser mon récipient au sol et d’attraper ma hache, mes deux épées sont accrochées à mes hanches. Si Zadig, le carrière du un arrive, il verra bien que c’est nous qui avons tué ses camarades, nous avons déjà trois carrières à notre actif, celle du deux, celui du deux et celle du quatre, je ne les crains pas. N’en suis-je pas un au fond de moi de toute manière ? Je m’entraînais avec ma sœur au cas où dans la cave de notre maison, j’ai bien fais apparemment. Je suis certains que si je ne l’avais fait, je n’en serais probablement pas là.

J’entends un léger bruit, le combat approche, il est là, quelqu’un est là, on frappe à la porte, je vais les accueillir avec plaisir. Je lève la tête dans la direction opposée comme pour faire croire que je suis aveuglé par les bruits de la forêt, alors que je sais pertinemment d’où la personne vient. Puis d’un coup elle s’avance, oh non, tu n’aurais pas dû. « Alors, les jolis cœurs ? Vous profitez de vos derniers instants pour prendre du bon temps ? » Un fin sourire illumine mon visage, pauvre petite chose, elle tente de faire la conversation, la dernière chose à laquelle elle pensera c’est de sauver sa pauvre petite peau, parce qu’il ne survivra pas. Je finis par me retourner et lui sourire d’un air sadique, ça va fonctionner, de toute façon j’ai confiance en mes capacités. Puis sans prendre gare, l’endroit où il a posé le pied s’active, le piège se referme sur lui, il va comprendre sa douleur. Puis quelque chose d’autre se passe, une chose que je n’avais pas prévu du tout, mais fort heureusement, ma meilleure amie a la merveilleuse idée de me pousser, de me décaler et la lance vole au loin sans me toucher, qui cela pourrait-il être ? La fille du onze ou celle du dix ? Une des deux c’est obligé, mais laquelle ? Quoi qu’il en soit, elle souffrira avant de mourir, prendre les gens de dos, c’est lâche, c’est refuser le combat, c’est être pire que les gens qui nous forcent à s’affronter dans cette damnation blanche. Je me retourne rapidement. Mais alors qu’elle me sauve en me poussant, elle remarque la fille du onze, avec une arme enflammée, qu’elle parvient à esquiver facilement.

Je prends mon arme de prédilection, mon fouet, avec en son bout un couteau accroché. Une arme redoutable qui fait du dégât, bien plus qu’on ne pourrait le croire, personne ne s’inquiète d’un garçon armé d’un morceau de cuir qui fend l’air, c’est une grossière erreur. Je me retourne vers les trois tributs qui nous font face, un sourire sadique au visage. « Dites les gens, ça vous dit de jouer un peu avec moi ? Plutôt que ça soit ces connards de juges et de créateurs qui s’amusent avec nous ? » Je penche la tête de côté et ce simple signe donne la puce à l’oreille de ma meilleure amie, elle recule, parce qu’elle sait ce que je vais faire, elle sait que je vais la protéger comme je lui ai juré de le faire lors de la moisson où je l’ai pris dans mes bras pour rester à ses côtés jusqu’à la fin. Je m’avance tout seul, puis avec un hurlement de rage qui retentit dans toute la forêt au moins, je brandis mon fouet que je fais tournoyer autour de moi comme un cercle meurtrier qui fend et brise tout ce qu’il croisera, je m’avance ainsi vers les tributs et commence mon carnage, oh il y en aura bien qui essayera d’avancer, mais personne ne pourra m’atteindre ainsi sans essuyer de puissants dommages puis je suis bien mieux préparé, protégé par une côte de maille dont ils ignorent l’existence, je finis par m’avancer vers le carrière et commence mon ravage sur lui avec mon fouet en cuir terminé par le couteau et en fait tomber un second dans ma main après avoir attrapé ma hache entre mes dents, la lame courte désormais en main, je la lance précisément en direction de la fille du onze pour qu’elle ne puisse atteindre Seirina. Je ne pourrais m’occuper que de deux d’entre eux, pas des trois, ce n’est pas possible, alors la petite rousse devra se charger d’une personne.


Mais alors que je m’apprête à attaquer, je lâche mon fouet parce que je me rends compte d’une chose, on y arrivera pas, trois contre deux, c’est juste irréalisable. Alors j’attrape ma hache, je me lance sur la brune et vient la faucher au niveau des jambes avant de donner un énorme coup de mon arme devant moi dans le but de la frapper sur n’importe quelle partie de son corps, puis un second, un troisième, le tout le plus rapidement possible, je multiplie les coups et plante ma hache dans le sol avant de me relever et de faire coulisser tous mes couteaux dans mes mains et les lance en même temps vers elle en donnant une impulsion de main faite exprès pour qu’ils partent dans des directions différentes pour qu’elle ne puisse tous les esquiver. L’entreprise de la dernière chance comme on dit ? Maintenant que je suis désarmé. Il ne reste plus qu’une chose à faire, la toute dernière, je dégaine l’une de mes épées avant de me diriger vers Seirina. Je la prends dans mes bras et l’embrasse rapidement. « Pardon, je suis désolé, mais on a pas à vivre ça, je t’aime plus que tout au monde, tu es mon tout, mon unique raison de vivre… » Elle ne comprend pas, ce n’est pas grave, on sera ensemble pour l’éternité comme ça. Pour dernier geste, j’enfonce l’épée dans sa nuque, dans sa gorge, et la fait ressortir par la mienne. Un flot de sang envahit ma gorge et éclabousse le visage de Seirina alors que le sien fait de même avec le mien. Je ferme les yeux et m’écroule au sol, je me meurs, et c’est enfin la fin, celle où je vivrais heureux comme je l’ai toujours voulu. Personne ne m’a fait de mal, c’est ce que je voulais, mourir de ma propre main, pas de celle d’un autre, adieu le monde, je vous aime. Tous autant que vous êtes. Je vois enfin le repos, et mes parents, pour la « première » fois de ma vie.

La mort, ce n’est rien, elle ne me fait pas peur, elle ne me fait plus peur, je l’accepte, avec toutes les choses qu’elle apporte, le repos, le paradis, je vois la lumière au bout du tunnel. Mes paupières se ferment d’elles-mêmes après qu’une simple larme coule sur ma joue, c’est finis, je n’aurais plus jamais peur, je ne ferais plus jamais de mal aux gens. Personne ne m’en fera. Je revois certaines choses que j’aurais aimé oublier, mais plus les visions viennent, moins je les repousse. La main douce de Seirina sur mon corps abîmé lors de mes douze ans. Puis d’un coup une nouvelle chose, la voix de Seth lors d’une conversation que l’on a eu : « C’est quoi encore le problème ? J’vais m’en prendre plein la tronche une nouvelle fois ? » Je ne me souviens plus du pourquoi de cette phrase, mais peu m’importe, je sens ses lèvres sur les miennes, la douceur de sa peau contre la mienne. Puis toutes ses personnes qui ont cru en moi, cette S.A.E., Evan et Samaël, autant de monde qui espérait me voir vivre, je les ai déçu dès le départ, je ne voulais pas vivre, je voulais mourir, ma mort était programmée dès la moisson. Je suis enfin mort, mort pour mieux vivre dans les limbes. Je ne suis pas fou, la fin est là, et je l’accueille à bras ouvert, parce que c’est comme ça que je voulais finir, comme ça que j’avais envie de périr.


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MessageSujet: Re: Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. I_icon_minitimeMar 4 Fév - 18:11

La fin approche. Tous sont pressés d’en finir, les tributs comme les juges et les spectateurs. Mais si l’impatience est sans conséquences pour les habitants de Panem rivés sur leurs écrans, il n’en est pas de même pour les tributs… S’approcher aussi nonchalamment d’un camp ennemi ! N’ont-ils jamais fait la guerre ? N’ont-ils jamais réfléchi à la stratégie la plus élémentaire ? Sont-ils stupides au point de croire que les juges sont les seuls à avoir le goût des pièges ?

Ne faisant pas attention où il pose les pieds, Zadig Nichoelson se retrouve soudain sa cheville emprisonnée dans un collet en fil de fer. Oswin Jeaper quant à elle se prend les pieds dans un fil couvet de boue et d’humus et tombe, droit sur un couteau à moitié enterré et caché par la neige et la végétation. Certains savent se protéger…


Zadig : ta réaction au piège va entraîner des conséquences qui sont déjà fixées (à la manière du livre dont vous êtes le héros), donc, comme je suppose que tu ne vas pas t’arrêter à ça pour ton prochain RP, je te propose de m’envoyer un MP avec la réaction de Zadig pour que je puisse d’informer de comment ça influe sur le piège.

Oswin : je te laisse choisir l’endroit exact blessé par le couteau, c’est aux alentours du ventre ou du torse.



Voilà, battez-vous à mort et puisse le sort vous être favorable ♫

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MessageSujet: Re: Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. I_icon_minitimeMer 5 Fév - 21:10





















 ❝ Trishwin, le 9 et le 11 ❞
~Knife seems to like me~




Pendant un instant plus rien n'est réel. Ce monde est faux. Ce n'est qu'un cauchemar et je vais me réveiller. J'étais pourtant sûre du contraire. Je savais que tout ça était bien réel et les risques que je prenais en ce moment. Il était bien question de vie ou de mort. Je ne voulais pas la mort alors je la donnais. J'avais envoyé ma lance de sang froid, sans me poser de question. La haine vous pousse à faire des choses pas belles, que vous pourriez regretter mais au premier giclement de sang je savais que je ne regretterai jamais rien. C'est impossible, pas après ce qu'ils leur ont fait à elles. Ma lance est tombée au sol, la partenaire de celui que j'attaquais l'avait poussé avant que mon bâton pointu ne s'enfonce dans sa gorge. Puis le combat s'était enchaîné et le fouet du tribut balayait l'air en quête d'un tribut à effilocher. Et moi, j'étais là, hors de portée de lui. Le fouet n'allait pas me toucher, il menaçait le carrière et Trishteh mais pas moi. Le temps que je me demande pourquoi, de longues secondes, pourquoi ne m'avait-t-il pas choisi moi alors que je lui avais envoyé ma lance, le garçon avait prit une arme, sa partenaire de District et avait mis fin à ses secondes. Le temps s'était ralenti un instant puis deux coups de canons successifs avaient raisonnés, laissant aux Jeux reprendre leur cour normal. S'il y a une chose que je dois dire, c'est que je n'ai pas compris. Pourquoi a-t-il fait ça ? Pourquoi ont-ils décidé de mourir plutôt que de combattre ? Est-ce de la lâcheté ou de la liberté ? Je ne pourrais pas, moi, faire ça. Je ne pourrais pas trahir à nouveau. Je n'aurais pas la force de me blesser mortellement. A quelques mètres de moi gisaient les deux cadavres. Ce combat était fini. C'était le plus rapide de l'histoire. Je n'avais jamais vu deux tributs se suicider ensemble en plein combat. Non seulement c'était choquant, mais en plus le sang avait giclé après le craquement sonore de la lame brisant les os du cou. Je détournai le regard du massacre, me focalisant sur ce que je devais faire à présent. Nous ne sommes plus que trois. Deux doivent encore mourir. Ma première pensée se dirige vers le carrière. Il semblait avoir le pied bloqué, certainement un piège que les tributs du six avaient posé. Si je l'avais suivi jusqu'ici c'était pour le tuer. Les deux morts précédent n'étaient que du bonus. Une fois le carrière mort Alina sera vengée. Mais surtout, l'heure de la finale aura sonnée. Un ultime espoir pour moi de rentrer. De la retrouver. De faire exploser cette vérité en moi, d'arrêter de nier. J'ai beaucoup menti, j'ai été nulle et maintenant j'ai une chance de me rattraper. Je vais la saisir et la tenir de toutes mes forces.

Trishteh n'était pas loin, j'espérais qu'elle n'était pas blessée. Elle restait mon alliée et même si nous ne nous étions pas beaucoup parlé je savais qu'elle était quelqu'un de bien. Enfin, je suppose. Du moins elle n'a pas encore essayé de me tuer. Mais je sais qu'elle essaiera quand le carrière sera mort. Elle aussi veut gagner, elle aussi veut sortir d'ici. Peut-être pas pour les mêmes raisons que moi, mais ça ne fait rien. On a tous une raison de vouloir gagner. La première est que l'on ne veut pas mourir. La mienne est que je dois engueuler la mort. Rien que pour ça, je veux sortir. Cette saloperie m'a pris trop d'êtres chers. Elle ne m'aura pas moi et dans un sens elle me les rendra. Je vais au devant de Trishteh. Je veux au moins m'assurer qu'elle n'est pas morte avant de mettre fin aux jours du carrière. Je veux le voir mourir, il serait temps.

Je pousse sur mes deux bras, me laissant aller sur le dos dans la neige. Je suis tombée. J'ai trébuché sur je ne sais quoi. Cela ne m'arrive pas souvent de tomber, ça me fait bizarre. Je m'étais rattrapée à l'aide de mes deux bras mais cela n'avait pas suffit, j'avais quand même mal à l'abdomen. Ce n'était que de la neige, pourtant. Pourquoi ai-je mal ? Enfin, j'ai toujours un peu mal, mais là la douleur est plutôt physique. Je passe une main sur mon ventre, la ramène mouillée. De sang. Du sang ?! Mais je suis juste tombée dans la neige ! Un simple regard vers le lieu de la chute à côté de moi contredit mes dires. La lame d'un couteau sortait du sol. Bien joué, le Six. Vous m'avez blessé, les premiers à le faire vraiment depuis que je suis entrée dans l'arène. J'ouvre mon manteau pour mieux voir la blessure. Mon pull était déjà tâché de sang. Il ne coulait pas par flot mais j'avais l'impression que mon âme quittait mon corps. Oui, je sais, ça ne veut rien dire. Il faut juste imaginer de l'eau s'écouler lentement d'une bouteille allongée sur le sol. Peut-être cela sera plus compréhensible. Je soulève mon pull et remarque sous le sang un trou noir. C'est en soulevant mon pull que je me rends compte à quel point j'ai mal. Le frottement sur la blessure n'avait pas du tout été agréable et la douleur venait de me prendre d'un coup. Sur le coup de la chute je n'avais pas réalisé que je m'étais blessé mais le choc passé je comprends la douleur. Je ne sais pas si c'est profond mais mieux vaudrait arrêter le saignement. Il est hors de question que je meurs maintenant. Pas après tout ça. Je serre les dents et sors les mouchoirs de mon sac avec de l'eau. J'essuie le contour de la plaie avec un mouchoir et verse un peu d'eau autour de la blessure pour nettoyer. Je vois mieux la blessure à présent, je ne pense pas que ce soit très profond. Je ne sais pas si un organe a été touché, je ne saurais même pas dire ce qu'il est censé être là-dessous. L'estomac ? Les intestins ? En tout cas, vu l'endroit, on pouvait éliminer tout ce qui était cœur et poumons. Mais après ? Si seulement je me souvenais de mes cours... mais j'en avais tellement rien à faire en même temps. L'estomac doit être plus haut. A moins que ce ne soit l'inverse. Bon, vu que les intestins sont les tuyaux qui conduisent les aliments digérés vers la sortie je dirais qu'ils sont en-dessous de l'estomac. Ou alors l'estomac est à côté. Ou au milieu. Mince, je n'en sais rien moi ! Bon, disons que c'est prêt du nombril. Pas au nombril, mais légèrement en-dessous. Je pose ensuite un mouchoir plié sur la plaie puis rabaisse mon pull. Je passe mon manteau autour de ma taille et sert l'endroit de la blessure. Je fait ensuite un nœud serré. J'espère que ça va arrêter le saignement. Je m'assieds correctement et jette un œil aux alentours. Je me relève alors et me dirige vers les cadavres. Peut-être ont-ils quelque chose qui pourrait m'aider. Je m'assieds quelques instants, à l’affût des deux autres tributs autour de moi. Je dépose mon sac en face de moi, ainsi que mes armes prêtes à être utilisées. A côté de moi gisent les cadavres des tributs du Six. Je retire la veste du garçon pour la mettre sur mes épaules puis je découvre qu'il a une veste spéciale en dessous. Un pull en ferraille. C'est ce qu'utilise parfois les tributs pour se protéger de certaines armes. Je la lui retire et l'enfile puis mets la veste que je referme. Dans leurs sacs il y a pas mal de choses mais pas de pansement ou d'antiseptique. Ma veste encore serrée autour de ma taille à l'air d'avoir légèrement arrêté le saignement mais je n'en sais rien puisque la blessure est en-dessous et j'essaye au mieux de ne pas penser à la douleur qui se présente à chacun de mes gestes. Je récupère aussi les gants du tribut mort pour les ajouter à mes mains. Rien ne suffira jamais à ce froid. Je prends le fouet qui avait servi à attaquer les autres tributs. Je retire alors le manteau autour de ma taille, l'ouvre entièrement puis, pull en fer et pull normal soulevé, je replace le manteau-en faisant attention de laisser le mouchoir à sa place-puis fait tenir le manteau en le saucissonnant avec le fouet. Je rabaisse les pulls, referme à nouveau le pardessus que j'avais ouvert. Je prends au passage le pull de la tribut morte et l'enroule autour d'une de mes deux lances. Je le fait tenir avec la ceinture du cadavre. Je l'asperge d'insecticide. Je remets mon sac sur mon dos, qui bloque mon autre lance et ma hache. Le glaive est toujours attaché à mon bras par de la ficelle, il a tenu depuis la corne d'abondance. La rapière est toujours contre ma jambe, maintenue par ma ceinture et du fil eux aussi mis à la corne. J'avais récupéré la boîte d'allumettes du Six dans un de leurs sacs. Je suis à présent debout, légèrement courbée par la douleur qui me tiraille le ventre. Je dois me tenir haute, je dois être forte. Je le peux. Je me redresse, observant un instant les deux tributs. Le Un n'est pas si loin, après tout. Il doit mourir. C'est alors que j'entends des mouvements non loin. Trishteh a l'air de tenir sur ses deux jambes. Elle semble déterminée... à le tuer.



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MessageSujet: Re: Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. I_icon_minitimeJeu 6 Fév - 17:08




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Trishin
 
Et là, tout s'enchaîne très vite. La fille a sauté sur le côté vers son collègue évitant ainsi mon attaque, et le garçon celle d'Oswin. Il se retourne, son visage vide d'expression qui aurait pu signifier qu'il venait d'éviter une attaque mortelle. Il nous adresse à tous la parole, un sourire sadique accroché aux lèvres : « Dites les gens, ça vous dit de jouer un peu avec moi ? Plutôt que ça soit ces connards de juges et de créateurs qui s’amusent avec nous ? ».
Le sang bat à mes tempes. C'est de l'adrénaline pure qui coure dans mes veines. Pour lui jouer, c'est attaquer et combattre. Faire couler du sang. A cause du stress je serre les mâchoires, une boule se forme dans mon ventre. Il incline sa tête sur le côté, provoquant un mouvement en arrière de son alliée. Le garçon raffermit sa prise sur son fouet et commence à le faire tournoyer de chaque côté de lui-même. Puis il nous fonce dessus.

Un éclat métallique attire mon attention : il a accroché un couteau au bout de son fouet. C'est peut-être plus tranchant mais l'effet n'est pas le même. Ironiquement, son attaque me rappelle quelque chose. Je sais à peu près manier un fouet, donc prévoir ses attaques n'est pas trop dur. Le couteau pose plus de problèmes. Alors j'entre en transe, je me coule entre les attaques.
J'ai beau bouger très vite, muée par un instinct de survie poussé à l’extrême, ce n'est pas suffisant. La lame m'entaille à la joue : j'y sens la fraîcheur du métal. Puis à une côte, puis au coude gauche, puis à la mâchoire, puis au-dessus du genou. Puis la mitrailleuse à coups s'arrête. Je prends une grande inspiration, essayant de me calmer.
Un autre éclat apparaît. Il a prit une hache. Avant qu'il ait le temps de finir son arc de cercle en direction de mes jambes, je me propulse sur le côté grâce à deux pas chassés. Quand j'entends la lame siffler dans l'air froid, je suis derrière lui. En regardant au dessus de son épaule, je le vois enchaîner des coups, tous plus rapides les uns que les autres. Si je n'avais pas eu la présence d'esprit de me pousser aussi vite, j'aurais été coupée en deux, tranchée de partout, laminée. Une larme brouille mon champ de vision, pensant à ce que je venais d'éviter. A toute la douleur que j'avais contourné. Milles et milles épaules déchirées par les griffes d'un ours.
Maintenant le brun lance quelques couteaux que je n'aurais pas pu éviter. Pourquoi tant de violence ? Pourquoi s'acharner sur moi ? Et surtout, pourquoi n'a-t-il pas remarqué qui se déchaînait sur le vide ?
Brusquement, il fait demi-tour et je m'efface sur le côté pour ne pas rester sur son chemin. Il se dirige vers son alliée, lui murmure quelque chose à l'oreille.

Et là, quelque chose d'improbable se produit. Il prend son épée et transperce la nuque de la rousse puis sa propre gorge.

Le temps s'était arrêté, coupé par deux coups de canon. Quoi, tout ça pour ça ? Je regarde au ralenti les corps tomber dans une mare de sang, toujours dans la même étreinte. C'était du courage, ça ? Pourquoi s'être acharné sur moi pour après se suicider ? Pourquoi ?
Je ne comprends pas. La larme qui était retenue dans mon œil coule enfin sur ma joue et se mêle au sang de la blessure, traçant un sillon brûlant.. Je l'essuie du revers de ma main, et regarde la tache rouge qui s'y est étalée. Encore une fois hypnotisée par la couleur vermillon de la vie... et celle de la mort.

Un mouvement me sort de la transe dans laquelle j'étais et je reprends mes esprits, aidée par un secouement de tête. Le carrière. Le carrière est toujours en vie, un pied apparemment coincé dans un piège. Mes mâchoires se serrent à nouveau, provoquant une légère douleur dans la blessure du couteau-fouet. Je raffermis ma prise sur la garde de mon katana et m'approche de lui. Il a l'air de souffrir à la jambe. Mes traits se font durs, il a tué Emily, il a tué Alina. Je sais que ce ne devrait pas être à moi de me venger mais je n'en peux plus, je n'ai pas encore cherché à voir Oswin.
Et puis je n'ai pas envie de la voir tout de suite s'il le faut noyée dans une mare de sang.
Donc je m'approche du carrière, pris comme un lapin dans son piège. Je n'ai pas envie de faire le même massacre que j'ai vu sur Alina, je n'ai pas envie de m'abaisser à son horreur. Comme pour Llevana, je lui veux quand même une mort honorable. Alors je lui attrape l'épaule, recule ma lame et la lui plante dans le bas du ventre puis la remonte. Ensuite je me retire et lui donne un coup de genou dans la hanche, le faisant tomber à terre.
Je m'éloigne, sans regarder l'expression qui s'est affichée sur son visage dans le dernier moment de sa vie, plus par peur de ce que je vais découvrir que par arrogance.

Je trouve Oswin, armée jusqu'au dents et légèrement voûtée. Légèrement voûtée ? J'observe son ventre : une tache plus foncée s'étale dessus. Je vois un couteau part terre, et je fais le lien direct : il a dû lui en lancer un. Elle a vraiment l'air de souffrir, contrairement à moi. Mes blessures me paraissent absolument superficielles par rapport à la griffure de l'ours dans la grotte. Ça pique un peu, c'est humide et quand je bouge les endroits blessés ça me lance.
Et j'ai soif, en plus d'être essoufflée. Je m'approche de mon sac, y prend ma bouteille de thé et l'autre aussi. Je passe mon autre bouteille à Oswin – peut-être qu'elle a aussi soif que moi. Je bois cinq grandes gorgées de thé puis la repose à terre.
Maintenant que le coup de canon du carrière a été lancé, il ne reste que nous deux : Oswin et moi.
J'ai envie de défendre ma vie mais pas d'attaquer la sienne. Ça fait des jours que l'on avance ensemble, c'est pas moi qui vais rompre l'alliance en premier. Elles m'ont accueillies, alors que les carrières auraient pu me tuer dans la forêt.
Non je ne veux pas attaquer en premier.

© Belzébuth
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MessageSujet: Re: Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. I_icon_minitimeVen 7 Fév - 18:06





















 ❝ Trishwin, le 9 et le 11 ❞
~My problem is you and I can't live without it~




Sa lame s'enfonce dans le ventre du carrière. Il s'effondre, aidé du pied de Trishteh. Voilà, il allait finir sa vie sur le sol froid de l'arène. Je ne savais pas qui il était, qui l'appréciait. Pourtant, je m'en fichais. Je ne voyais en lui que le tortionnaire d'Alina et la vue de son cadavre ne me faisait pas changer d'avis. Le seul regret que j'ai maintenant est de ne pas l'avoir tué de mes propres mains. Encore un qui m'échappe. A croire que quelqu'un essaie de me protéger du meurtre et de ce qui vient après. Mais tout de suite je ne vois que la victoire au bout du meurtre. Enfin, la victoire, l'on pourrait dire ça comme ça. Qu'est-ce que la victoire ? La reconnaissance de tout Panem pour avoir échappé à un massacre ? Les cauchemars qui viendront me hanter toutes les nuits ? Cela n'est pas ce que je souhaite. Peut-être certains tributs, peut-être Trishteh veut à tout prix cette reconnaissance. Moi, je m'en contrefiche. Je veux juste, pour une fois, y arriver. Et ce dont je parle n'a rien à voir avec la victoire. Je parle encore et toujours de toi. Que veux-tu que j'y fasse ? Je n'arrive pas à ne pas y penser. Hier encore tu m'as dit de ne plus en parler. De gagner. Je suis ici, dans la forêt, en finale. Si proche du but. Sortir d'ici, est-ce un but ? Je n'en suis pas sûre. Je ne sais même pas si j'arriverais à tenir là-dehors. Mais au moins, là-bas chez nous, on sera ensemble. N'est-ce pas tout ce qui compte ? Toi, sous cette plaque de pierre et moi, qui prendrait soin de toi. Jusqu'au jour où je te rejoindrais. Et si je le faisais maintenant ? Je n'aurais plus eu la chance de te revoir une dernière fois... et puis tu sais ce que je pense, à propos d'être ensemble dans la vie comme dans la mort. C'est que de la connerie. Des gens meurent, voulant rejoindre leur être aimé mort. Mais ça sert à rien, on est mort alors quoi ? Moi, si je meurs, je serai morte et je ne te reverrai plus. Je ne peux pas croire en ce que tout le monde raconte. Je ne peux que croire en toi. Et même si tu n'es plus là pour me dire en quoi croire, je peux toujours t'écouter par mes souvenirs. Les nombreux que nous avons eu, j'ai de quoi faire. Je me souviens de ce jour où je devais chanter devant la classe, j'avais bien trop peur. Alors tu m'as regardé de ce regard qui ne caractérise que toi et je me suis lancée. J'ai fait un carton, hein ? Eh, ou pas. Mais ce n'est pas grave, j'ai aimé chanter. Pas devant la classe. Juste pour moi, devant toi. Juste pour toi et moi.

Trishteh est en face de moi, à quelques mètres. Elle me regarde, ne bouge pas. Je crois qu'elle n'ose pas. La situation nous met mal à l'aise toutes les deux. L'une de nous va mourir, c'est le jeu. Elle va vers son sac, je continue de l'observer. Elle me tend sa bouteille, je ne la prends pas. Je n'ai pas soif. Je n'ai pas faim. Le spectacle macabre autour de moi n'est pas très encourageant. Pourquoi me tend-elle sa bouteille ? Ne veut-elle pas que je meurs au fond ? Au moins, elle aurait gagné. Et moi, je serais morte. Je ne sais pas quoi faire, je reste là debout. Cette scène est très étrange, horrible. Savoir que le jeu touche à sa fin et qu'on va devoir tuer ou être tuer. Il n'y aura personne pour le faire à ma place cette fois. Je ne bouge toujours pas. Je continue de l'observer. C'est alors que je me mets à parler.

« - Tu... pour qui tu veux gagner ? »


J'aurais pu dire pourquoi mais je préfère demander qui car c'est plus généralement pour quelqu'un que l'on veut gagner. Il n'y a que les carrières qui veulent gagner pour la gloire, je vois mal Trishteh tuer pour ça. Je me rends compte que je parle alors que bientôt on devra se battre et que si je la tue je m'en voudrais car j'ai appris à la connaître un minimum, qu'une certaine confiance s'est installée en nous et que je me vois mal la briser. C'est difficile, tu sais, de choisir. Je ne veux pas mourir, je croyais m'y être préparée depuis le début mais on est jamais vraiment prêt, mais je ne veux pas la tuer non plus. On a plus le choix. C'est ce que je n'arrête pas de me dire. Et toi, et toi, et toi... encore toi. On peut dire que tu m'as rendu folle depuis que tu es partie. On ne peut pas passer sa vie avec quelqu'un et être seul du jour au lendemain. Après avoir vécu toute l'arène je sais ce que tu as pu ressentir. Et je ne suis pas censée penser, penser, penser encore et encore à propos de tout ça. Mais ce que je suis censée garder reviens lentement, je sens la mort proche et cela remonte à la surface comme une bulle d'air au fond de l'océan. J'espère juste que le froid de cet endroit va faire un iceberg qui gardera tout ça bloquer au fond. C'est comme ce qu'on dit à propos de la mort, ta vie défile devant tes yeux. Je crois que le moment le plus important que je me suis forcée à oublier me reviens par bribes. Cela fait encore plus mal que ma blessure à l'estomac. Enfin, tu vois ce que je veux dire.

« - On est plus que deux... »


Je ne sais pas si en disant ça je voulais qu'elle m'attaque ou qu'elle m'aide à fuir. Sachant que ce second on ne le peut pas, alors ça doit être le premier. Je ne veux pas qu'elle m'attaque pourtant, je n'en ai aucune envie ! Je ne veux pas qu'on se batte ! Là est le dilemme : dans l'arène les alliés finissent toujours par devenir des adversaires. Qu'on le veuille ou non.

J'étais toujours debout, je n'avais pas bougé depuis qu'elle avait tué le Un. En même temps, j'avais préféré restée immobile pendant ses longues minutes pour laisser ma blessure tranquille. Je ne sais pas si elle me fera très mal quand je devrais combattre mais je me doute bien que ce ne sera pas une partie de plaisir. J'avais toujours ma drôle de lance à la main, celle avec le tissu aspergé d'insecticide au bout. De l'autre main, je tenais une allumette et la boîte. Je devais avoir l'air étrange comme ça, à croire que je m'apprêtais à mettre le feu au carrière. J'ai pensé à toi en trouvant l'idée. Le feu... le Soleil... tous ses souvenirs nous rassemblant. Si je les utilisais pour trouver le moyen de gagner, ce serait injuste. Parce qu'au fond, j'aurais pu me porter volontaire et gagner pour toi. Regarde, je suis bien en finale là, non ? Ou même mourir, peut importe. Je serais morte pour toi, jamais je n'aurais voulu te laisser mourir. Et tu étais du même avis que moi. C'est bien pour ça... non. Pas maintenant. Je ne peux pas m'écrouler à ce stade. Je vais y arriver.

« - J'aimerais, pour elle... mais toi... cela signifierait que... »


J'ai dû mal à trouver mes mots, je me sens perdue. Et je ne fais que retarder l'échéance. Une larme coule sur ma joue. C'est trop tard. Il est là, revenu. Je refuse de le laisser me prendre, je refuse, comme j'ai toujours nié. Tu le sais que c'est trop tard bon sang ! Pourquoi maintenant ?! Aurais-je compris ?! Mon long séjour ici m'aurait-il appris ce que je n'avais pas compris ? Ce que je refusais d'entrevoir ? Jamais ! Tu ne peux pas maintenant ! Tu le sais, ça ? C'est Alina, hein ? Je l'ai vu mourir et... et elle me faisait penser à toi. Elle m'a protégé, dans un sens. Maintenant elle n'est plus là et tous les nouveaux morts et maintenant Trishteh en face de moi, NON ! S'il te plaît... comment ai-je pu oublier ça ? Le cacher ? Bâcler la vérité …

Je recule d'un pas, gratte l'allumette contre le côté de la boîte vivement puis dépose l'allumette enflammée sur mon flambeau improvisé. Une seconde s'écoule puis une petite étincelle jaillit avant que le rouleau de tissu enroulé autour de la lance ne prenne feu. Je tenais la lance de la main droite, le bras légèrement tendu pour ne pas me brûler.

« - C'est comme l'étincelle de mon cœur. Je t'aime bien, tu vois comme elle est chaude ? »

Je m'approche de quelques pas, vigilance orange, puis tends la lance enflammée vers le haut de son torse, sous son visage. Voilà, c'est moi qui m'attaque à elle. C'est lâche, ou courageux, je n'en sais rien. Je suis plus effrayée par ce qui flotte dans ma mémoire que par la mort qui me guette. Je devrais avoir honte. Ce n'est même pas le cas. Juste un dernier... rien que pour toi.



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Mathys Krowey
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MessageSujet: Re: Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. I_icon_minitimeLun 10 Fév - 20:19


Je marche doucement. Le monde qui m’entoure est teinté d’une étrange couleur blanche et étincelante. Loin d’être étouffante, elle me rassure et semble vouloir me mettre en paix. Pour la première fois depuis seize ans, je me sens serein. Plus rien n’a d’importance. Plus rien ne compte puisque je suis mort. Serai-je un fantôme ? Je n’en sais rien. Une chose est certaine, mon corps est bel et bien là. J’entends au loin le retentissement d’une détonation. Elle est sourde, comme étouffée par un coussin qu’on presserait dessus pour étouffer le son. Ce « boom » me rappelle quelque chose. Un sentiment que je ne parviens pas à identifier monte dans ma poitrine – tient, j’ai toujours un coeur ? – tandis qu’un souvenir tente de percer mon esprit. Mais sitôt j’essaie de la saisir, sitôt elle disparait parmi les nombreux souvenirs qui jonchent mon esprit humain. Je suis mort et le simple fait de parler de mon identité me met mal à l’aise. Je ne sais plus qui je suis. Je ne sais plus d’où je viens, je ne sais plus rien… Je ne suis plus rien. Rien qu’une coquille vide qui semble être déterminée par des brides de souvenir d’une vie passée.

Un murmure inaudible me parvient. Une voix que je crois connaitre me rappelle un souvenir qui s’efface évidement à une vitesse incroyable. C’est comme quand on essaie d’allumer un feu, on voit une étincelle et pouf le feu s’allume. Sauf que pour mon cas, l’étincelle ne prend pas et disparait aussi soudainement qu’elle est venue. Alors je continue à marcher, à la poursuite de quelque chose dont j’ignore tout. Je marche ou je vole, je ne saurai le dire. Après tout, tout est blanc. Tout est diffus. Tout est étranger.

L’endroit où je me trouve est vaste ; c’est un océan infini de lassitude. Je marche mais sans avancer, il me semble. Le temps passe – ou peut-être pas d’ailleurs – mais je sais que j’avance en vain. C’est comme si j’étais sur un tapis à sens unique et que je marchais à contre-sens. Puis comme si la brume se levait, deux chemins se dessinent au loin, divergeant l’un de l’autre.
D’un côté il y a ce chemin qui semble illuminé d’une aura apaisante et réconfortante. De l’autre, il y a ce sentier caillouteux, teinté d’un blanc délavé, presque sale. Je ne sais pas pourquoi mais j’aime la complexité, aussi ce dernier chemin m’attire plus qu’il ne me repousse. Moi, bizarre ? J’sais pas. J’sais plus. Après tout, je suis une sorte de coquille vide qui recherche qui elle était jadis. Mon caractère, mon histoire, tout ce qui fait de moi Moi n’est plus. Je crois que la mort est une amnésie complète. Que se reconstituer un Moi est le but ultime. Enfin, c’est ce que j’en dis… Après, si vous êtes mort vous aussi et que vous n’êtes absolument pas d’accord avec moi, ce n’est pas grave. Je m’en fous en fait !

Plus j’avance, plus la luminosité devient faible. Le blanc devient gris. Il est toujours un peu pus foncé… un pas, deux pas, trois pas. Est-ce que je marche ou est-ce que je vole ? J’sais pas… Jme sens léger. Léger comme une plume alors, oui peut-être… peut-être que je vole. Puis je me retrouve dans le noir. Un noir complet. Un noir opaque. Celui-là même qui fait cauchemarder les enfants. Celui-là même contre lequel tu te bats, vivant. Je suis mort. C’est une triste réalité mais c’est la vérité. Alors pourquoi est-ce que ce noir me fait peur ? Pourquoi est-ce que j’ai cette envie de fuir qui vibre en moi ? Qui me fait sentir vivant ? Sans comprendre ce qu’il se passe, mué par la peur. Mué par ce sentiment phobique, je me mets à courir. Droit devant. Droit vers le noir toujours un peu plus sombre. Toujours un peu plus opaque. Toujours un peu plus enveloppant.

Vous me direz, pourquoi courir droit vers ce qui m’effraie ? Vers le noir. Vers l’oubli. On m’a toujours dit que là où se cachait la lumière, l’obscurité régnait en maitresse. Qui ça, on ? Mamé. Je ne sais plus qui c’est mais c’est la seule chose qui me vient à l’esprit quand je tente de déterminer ce pronom. Et visiblement, elle a raison… Un rayon perce au loin, réduisant le noir opaque en néant. Je débouche dans un univers tout de blanc. Béat et perdu, je reste une seconde sans bouger. Où suis-je ? Tout me semble si… étranger. Et en même temps si familier. Du rouge vient me percuter. Du rouge ? Sur du blanc ? Un corps git, glacé et froid. J’avance, sans un autre regard vers ce spectacle morbide. Trois autres personnes apparaissent. Blessées, fatiguées, éreintées… Une autre tombe. Deux se font fassent. Il va se passer quoi ? La mort est là. Sur eux, planante et patiente. Je n’en ai pas peur. Je n’en ai plus peur… je suis mort donc elle ne peut plus rien contre moi, si ? Je regarde une des deux filles. Elle me semble familière. Mais je n’arrive pas à mettre le doigt sur ce souvenir qui glisse loin de mon esprit. Alors j’avance sans vraiment voir. On ne semble pas me remarquer de toute façon. Suis-je un fantôme ? Surement…
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MessageSujet: Re: Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. Arys, quand la folie prend l'ascendant sur nous. I_icon_minitimeVen 14 Mar - 19:56


 
  Hold your breath and count to ten.

  Rest in Peace.




Emrys se redresse au son de ma voix. S’il avait eu plus de chance, cet imbécile aurait pu naître dans un District de Carrière. Un simple coup d’œil, et je comprends qu’il est armé jusqu’aux dents. Les sponsors ont dû miser sur lui, le séducteur du Six. Bien trop fier pour se défaire de son arrogance, il maîtrise son attitude et ne laisse rien paraître de sa surprise. Il préfère m’adresser un faux sourire, masque couvrant ses arrières pensées tortueuses. J’ignore à quoi peut bien penser ce Don Juan. Il se demande peut-être à quelle sauce me manger, ou réfléchit à une réplique salace à m’envoyer. A moins que son sourire jaune ne soit destiné aux sponsors, et qu’il ne mise que sur cet artifice pour s’attirer un dernier cadeau. Cette hypothèse me semble la plus probable. Ce petit crétin ne réfléchit pas. S’il a tenu jusqu’ici, c’est sans doute parce que sa copine est la tête pensante du groupe. Elle, en revanche, ne m’a pas l’air bien dégourdie. Elle se redresse en un sursaut, et pose sur moi des yeux emplis d’effroi. Elle ne se leurre pas. Tout est fini pour eux. Elle est bien la seule à saisir l’ampleur de cette vérité. L’autre s’entête, nie la réalité au profit de ses rêves de gloire. L’arène lui a fait perdre la raison. Sa chute n’en sera que plus brutale. Je vais me faire un plaisir de le tailler en pièces. J’ai des comptes à régler avec cet abruti fini. Sa tête de moins que rien arrogant ne me revient pas. Il est temps de la faire tomber.

Je ne comprends mon erreur que trop tard. Mes yeux, rivés sur l’équipement dont dispose le couple du Six, ont manqué le plus important. Je sens une forte et soudaine pression autour de ma cheville, alors que je tente de mettre le pied en avant. Ma cheville droite s’est coincée dans un solide fil de fer. Je lève un regard meurtrier en direction du blondinet. Plus fier que jamais, il ne parvient pas à se défaire du sourire qui lui déforme les traits du visage. Il savait. Cette enflure savait pertinemment que je fonçais droit dans la gueule du loup. J’aurais dû me méfier. Rien n’est facile dans l’arène. Surtout pas à ce stade des Jeux. Mais les liens ne m’ont pas l’air solide. Je peux m’en défaire si je prends le temps de comprendre comment le piège fonctionne. Mais ce temps, je ne l’ai pas. Le type du Six va venir se battre, conscient que, ainsi coincé, je suis incapable d’esquiver ses assauts.

Mais ce guignol n’a même pas le temps de sortir l’une de ses armes. Tout se passe à une vitesse ahurissante. A ma gauche, la rouquine déboussolée se lève et se rue sur son acolyte, le poussant d’un geste brutal. Je n’ai pas le temps de me demander quelle mouche l’a piquée. Une lance siffle non loin du couple et finit sa triste course au milieu des racines noueuses en un bruit sourd. Sous mes yeux médusés, deux silhouettes se dessinent sur l’obscurité, rompant mes tentatives d’évasion. Estomaqué, je reconnais la frêle petite chose qui a préféré fuir plutôt que de finir ses jours en compagnie de sa collègue rousse. Une petite blonde fluette l’accompagne. Ses traits décidés durcissent son visage aux traits pourtant angéliques. C’est la première fois que je la vois depuis le bain de sang. J’ignore comment la recrue du Neuf a pu se hisser parmi les cinq finalistes. Des miracles se produisent parfois. Je l’imagine mal se reposer sur les frêles épaules de la poupée du Dix. Je suppose qu’elles ont simplement eu plus de chance que les autres Tributs. Un peu comme cette fouine aux longs cheveux bruns, sur qui je n’ai toujours pas réussi à mettre la main. Non contente d’avoir lâchement pris la fuite alors que son alliée se faisait tuer sous ses yeux, elle a trouvé refuge au cœur d’une autre alliance. Son attitude laisse à croire qu’elle est de mèche avec la petite blonde. Peut-être se connaissaient-elles avant leur entrée dans l’arène. Peut-être pas. Les monstres se cachent souvent là où on ne les attend pas.

Bien conscientes qu’elles ont beaucoup à perdre, les deux petites furies ne laissent pas la moindre seconde de répit à leurs adversaires. Par chance, je suis hors de leur portée. Du moins, c’est ce que je pense avec conviction, jusqu’à ce que la brune lance un instrument enflammé en direction de la rousse. Plus bondissante qu’un lapin, cette dernière parvient à éviter ce nouvel assaut. J’ouvre des yeux ronds. Il faut dire que les combats que j’ai menés jusqu’à aujourd’hui n’étaient pas des plus sérieux. J’avais un avantage évident sur tous mes adversaires. Le premier a tenu à m’affronter à l’aide de couverts. La deuxième tenait à peine debout. Si je n’ai compté que sur moi-même pour accomplir ces deux meurtres, je savais que je pouvais me reposer sur les autres Carrières en cas de difficulté majeure. Nous étions encore une alliance solide. J’étais seul face à la poupée du Dix, mais elle n’était qu’un fragile objet tout juste bon à fracasser. La détruire a été un jeu d’enfant. C’est sans doute pour ça que j’ai pris mon temps. Cette fois, c’est différent. Je suis seul face à deux alliances. L’une est solide, j’en suis certain. Pour ce qui est des filles des champs, je ne saurais dire. Dans tous les cas, les liens, aussi forts soient-ils, finiront par éclater. La victoire vaut toutes les trahisons, tous les délits, tout le sang. Nous sommes réunis pour la finale la plus sanglante de l’histoire des Jeux. Et je suis le pion solitaire. Le seul Carrière du lot. La tête à abattre. J’ignore quelle folie pousse mes quatre adversaires à s’entre-tuer plutôt que de s’en prendre à moi, mais je compte bien mettre ce court répit à profit. Plutôt que de m’escrimer à tirer en vain sur le cordage de fer qui n’a décidément pas l’air décidé à lâcher prise, je préfère me saisir de la planche de bois qui meurtrit mon dos depuis le premier jour. L’Enfer se déchaîne non loin de moi, et je ne compte pas l’accueillir à bras ouverts. Cette pièce va enfin se montrer utile. J’ai à peine le temps de l’attraper qu’Emrys se tourne de nouveau vers moi, un sourire mauvais lui étirant les lèvres. Il se donne en spectacle, comme à son habitude. Son expression change du tout au tout en une fraction de seconde. Il pousse un rugissement bestial et, avec une force que je ne lui soupçonnais pas, il se met à fendre l’air avec son fouet. La lanière de cuir claque en ponctuant chaque coup d’une sonorité étrange. Des reflets de lumière inattendus retiennent mon attention. A n’en pas douter, le Tribut du Six a fixé une lame au bout de son arme. Ses assauts n’en seront que plus meurtriers. Et il semble décidé à faire de moi son cobaye.

Je ne suis pas vraiment préparé lorsque le premier coup fond sur moi. Je tente de brandir ma planche encombrante devant moi, tel un bouclier, mais la lame ennemie parvient à érafler ma jambe gauche. Ignorant la douleur pourtant vive, je concentre mon attention sur le corps du jeune homme, observant ses gestes, ses torsions, ses efforts. Sa nouvelle attaque me meurtrit le bras gauche, mais je parviens à bloquer la troisième. La puissance de l’assaut empêche la lame du couteau de se ficher dans le bois. L’impact creuse un petit trou dans mon bouclier de fortune. Médusé, je ne peux que subir la pluie de coups de fouet qui s’abat sur moi. J’essaye de faire marche arrière pour mieux anticiper les attaques régulières, mais entre mon genou blessé et le piège qui s’est refermé autour de mon pied, je n’ai que peu d’équilibre. Difficile de coordonner le mouvement de mes bras, portant mon fragile bouclier, et mes pieds, dansant sur place pour me sauver la vie. Lorsque l’orage cesse, mon mur de protection a laissé des débris tout autour de moi. Je suis en nage, chancelant, luttant contre l’envie de vomir. Mes mollets sont striés de griffures plus ou moins profondes, ainsi que mon visage, déjà maculé de sang. Je ne comprends même pas pourquoi la violence a laissé place au calme. L’imbécile en provenance du District des drogués a choisi d’offrir ses dernières forces à la fille du Onze. Il lance dans sa direction tout ce qui passe à sa portée. Je ne comprends plus rien. Haletant, je garde un œil sur les deux autres filles. Elles non plus n’ont pas l’air de saisir. Aucune des deux n’esquisse le moindre mouvement. Aucune d’elles ne prendra part à cet assaut déconcertant. Aucune des deux ne vient se frotter à moi. Bien que ruisselant de sang, j’ai encore l’esprit clair et des réflexes de Carrière. Si mon semblant de bouclier s’est incliné face au fer, je n’en reste pas moins armé.

Je m’apprête à en profiter pour me défaire de mes entraves, mais le temps s’arrête brusquement. Emrys fait demi-tour. Il court s’agenouiller auprès de sa compagne, qui le dévisage d’un air perdu. Il prend son visage entre ses mains, murmure quelque chose. Et c’est fini. Un éclair d’argent, des éclaboussures de sang. Un coup, deux cadavres. La brochette s’écroule sur le sol tapissé de neige, immobile dans la mort. Voilà comment s’achève l’histoire des Tributs du Six. Sur un coup de tête. Pathétique. C’était lâche et puéril. Non content d’être suicidaire, Emrys a également sacrifié son amie à sa bêtise. Ces deux-là étaient dérangés et ont bien mérité leur sort. Ils n’avaient pas leur place en finale. A ce stade, le public demande du grand spectacle. D’ordinaire, on ne garde pas les tempéraments suicidaires aussi longtemps. Ils se font éliminer rapidement. Ces deux-là ont su passer à travers les mailles du filet. En vain, finalement. Leur mort n’en aura été que plus pitoyable.

Je refoule un accès de colère. Pourquoi se donner tant de mal pour en arriver là ? Ils jouent avec leurs vies plutôt qu’avec celles de leurs adversaires. Comment peut-on en arriver à mettre fin à ses propres jours, alors que tant de proies potentielles s’offrent à nous ? Je ne comprends pas. Je ne comprendrai jamais la mentalité des dépressifs qui peuplent les Districts périphériques. Nous venons de mondes trop différents. Faire passer les besoins des autres avant son propre intérêt, c’est louable. Mais pas au point de tuer son allié, de trahir sa confiance aux portes de la mort, de déshonorer son District. Et nous, dans l’histoire, nous passons pour des incapables. Le Capitole va me voir comme le Carrière incapable de mettre fin à la folie des faibles du Six. C’est vrai. Je n’étais pas vraiment parti pour avoir l’avantage. Mais si ces deux idiots avaient loyalement combattu, les choses auraient sans doute évolué différemment. J’aurais pu renverser la situation, reprendre le contrôle et abattre ce moins que rien. La rouquine, paralysée face à ses démonstrations de violence, l’aurait suivi peu de temps après. Les deux dernières survivantes semblaient suivre un accord secret, leur intimant de ne pas s’en prendre à moi. D’éliminer les tarés du Six avant tout. Là encore, j’aurais pu m’en servir pour assassiner l’une, puis l’autre. Mais rien n’est encore perdu. Je n’ai pas eu à me vider de mes forces face à un adversaire qui ne le méritait pas. Il m’en reste peu. Je chancelle et commence à voir des lumières danser autour de moi. La faim creuse mon ventre depuis plusieurs jours. Elle me force à puiser dans des réserves insoupçonnées pour rester debout, et ce depuis presque une semaine. Tuer demande une énergie considérable. J’ai fait ce que j’ai pu, mais mes forces s’amenuisent. Allons ! J’ai tenu bon jusqu’ici, ce n’est pas pour tourner de l’œil à l’aube de la victoire ! Je m’agenouille lentement, luttant contre l’irrésistible envie de m’asseoir par terre pour me reposer. Ce n’est ni l’endroit, ni le moment. Je dois encore me débarrasser de deux Tributs. Ensuite, j’aurai toute une vie pour recouvrer mes forces. Mais je dois gagner. Je dois gagner. Je n’ai jamais été aussi proche de la victoire. Plus que deux pouilleuses à tuer. Plus que deux gamines à faire tomber. Dans quelques minutes, le canon tonnera la chute des quatre cadavres à mes pieds. Je serai couronné grand vainqueur de la seizième édition des Jeux de la Faim. J’ai longtemps caressé ce doux rêve. A présent, il est à portée de main. Encore un effort, un tout petit effort. Elles sont deux, mais je peux m’en débarrasser aisément. Quelques minutes… Deux coups de sabre…

L’adrénaline pulse dans mes veines. Un vrai moteur, qui réactive mon cœur, mes espoirs, ma force. D’un seul coup, mes rêves me rendent invincibles. Je sais qu’ils vont devenir réalité. Il ne peut rien m’arriver. Les gamines ne vont pas tarder. Cette fois-ci, elles ne fuiront pas. Où iraient-elles ? Je suis désormais leur seul ennemi. Le loup ne lâchera pas ses proies. Elles s’épuiseraient bien avant moi. Elles subsisteraient jusqu’à ce que le gel dévore leur chair. Alors que mes fidèles sponsors, croyant plus fort que jamais en mes chances de revenir, m’enverraient de quoi survivre le temps que les deux autres abandonnent la partie. Alors elles vont venir tenter leur chance au corps à corps. Un domaine dans lequel j’excelle. Peu importe quelle option elles choisiront. J’ai déjà gagné.

D’immenses perspectives s’offrent à moi. J’entrevois mon avenir, plus clairement que jamais. J’imagine la réaction de mes proches lorsque je vais leur apparaître pour la première fois depuis des semaines. Avalon au premier rang, des torrents de larmes se perdant dans son tendre sourire. Son corps qui viendrait naturellement se coller au mien, pour retrouver cette complicité unique qu’on aura bien failli perdre. Je peux presque entendre les cris de joie de Berry, sentir son odeur, reconnaissable entre mille, sentir sa peau caresser la mienne. Je me vois déjà abandonner mon visage dans sa chevelure soyeuse, l’étreindre aussi fort que possible. Surtout ne plus jamais la lâcher. Noah Laurenson, le présentateur des Jeux, fera le déplacement au Un pour assister à notre mariage, qu’il promet de financer. J’en profiterai pour le remercier de son soutien dans cet enfer blanc. Quand les festivités se seront calmées, j’irai retrouver Devon, mon meilleur ami, son sourire charmeur métamorphosé en un éclat de rire sincèrement soulagé. On parlera de tout et de rien. Il me harcèlera sans doute de questions à propos de l’arène, de la stratégie à adopter pour survivre le plus longtemps possible. Il me traînera de force au centre d’entraînement, et m’obligera à l’entraîner pour la prochaine édition. Je sais que ces Jeux lui tiennent à cœur. Il veut qu’on se souvienne de lui. Il veut briller aux yeux de tout Panem, puisqu’il n’a pas réussi à retenir l’attention de son père. Je lui prodiguerai mes conseils avec plaisir. Mais, dès qu’il aura le dos tourné, j’irai narguer Ruby. Ma rousse rivale refusera de l’admettre, mais elle sera contente de me voir revenir en un seul morceau. Et je compte bien profiter de mon nouveau statut de mentor pour l’embêter encore plus qu’à l’accoutumée. Elle va me détester encore plus, mais je ferai d’elle une Carrière hors pair. En un an, à l’aide de Camille et de Jillian, c’est tout à fait jouable. Je vais enfin pouvoir montrer à ces deux gagnantes que je n’ai pas à rougir face à elles. Que je suis capable de grandes choses, moi aussi. Que je mérite mon titre de vainqueur.

Je tremble d’excitation. Beaucoup trop. Ce n’est pas normal. Je n’arrive pas à me défaire de mes liens. Ma cheville reste inexorablement coincée dans ce putain de piège. Si je prenais le temps de réfléchir, d’analyser la construction de ce collet, je pourrais m’en sortir en un claquement de doigt. Mais mon esprit est déjà ailleurs. Beaucoup trop loin. Je peine à me concentrer sur mes entraves. Les spasmes qui agitent mes bras et fourmillent jusque dans mes doigts ne me facilitent guère la tâche. Je réalise seulement maintenant que mon rythme cardiaque est beaucoup trop élevé. Je respire anormalement vite, anormalement fort. L’excitation ? L’adrénaline ? La perte du peu de contrôle que j’exerçais encore sur moi-même ? Je relève la tête, à moitié hagard. La fille du Onze, celle que j’ai eu tant de mal à approcher jusque-là, s’avance vers moi d’un pas décidé. Je me redresse d’un bond, le regrette aussitôt, et pars à la recherche de mon sabre. Elle a le sien bien en main, et n’hésitera pas à s’en servir. On peut jouer à ce petit jeu. Mais je suis plus doué qu’elle dans le maniement de cette arme. Mais je ne trouve pas ma lame. Ma fidèle arme, qui a tué plus d’une fois et m’a toujours assuré une protection depuis mon entrée dans l’arène, a soudainement disparu. Je mets de trop longues secondes à l’apercevoir, à quelques pas de moi, gisant dans l’obscurité. J’ai préféré la laisser à terre, misant sur mon bouclier de bois pour faire face à la mortelle folie du Tribut du Six. Une grossière erreur à laquelle je n’avais pas songé. Et qui risque de me coûter cher. J’ai envie de plonger à terre, de la récupérer et de faire face à la jeune fille, comme un homme. Comme un Carrière. Mais elle ne m’en laisse pas le temps. Elle est déjà là. A deux pas de moi. J’attrape instinctivement mon couteau. Un pas. Je lis dans ses yeux tout le mépris du monde. Je transpire et peine à retrouver mon souffle. Non. Ça ne peut pas finir ainsi. Pas comme ça, pas maintenant. Pas à cause d’une stupide erreur de ma part… Elle est là. Je risquais bien plus en quittant le clan des Carrières, et c’est à cause d’un fantasme sur ma victoire que je vais perdre. Perdre la face, perdre la vie.

- Merde, je murmure.

La gamine m’attrape par l’épaule pour m’attirer vers elle. Je n’ai pas le temps de réagir. Quand je comprends ce qu’ils s’est passé, il est déjà trop tard. Sa lame est profondément enfoncée en travers de mon ventre. La douleur me déchire en deux. Du sang chaud s’écoule de la large plaie, poissant déjà la toile en lambeaux de mon pantalon. Je n’ose pas regarder l’étendue des dégâts. Je voudrais me tordre de douleur, hurler ma souffrance, mais je n’en ai plus la force. La brûlure du fer s’apaise rapidement. Je sens le froid m’engourdir. Avec peine, je relève les yeux en direction de l’assassin. Elle retire sa lame de mon corps meurtri d’un coup sec. Je tousse et crache du sang. Mes poumons ne fonctionnent plus. J’ai l’impression qu’ils se noient. Ils se noient dans le même magma rougeâtre qui s’échappe de mon torse. Je soutiens le regard fermé de la jeune fille. Mes pupilles ne se détachent pas des siennes. Je veux qu’elle y lise tout le mépris que je nourris à son égard. Je veux que mes yeux à moitié voilés la hantent pour le restant de ses jours. C’est tout ce que je peux faire. A défaut de la tuer, je peux faire en sorte de lui rendre la vie insupportable. Je peux faire partie des fantômes de l’arène qui maudiront sa nouvelle existence. La vie qu’elle aura gagné au mépris de nombreuses autres. Je la devine fragile. Elle n’oubliera pas ces Jeux.

Sans un mot, elle te donne un coup de pied dédaigneux. Ton corps mourant ne lui oppose aucune résistance. Tes genoux heurtent le sol dur de la forêt. Tu ne ressens plus aucune douleur. Tu te fiches des bleus ou du sang rouge. Tu pousses un profond soupir, les yeux rivés sur le sol rougissant, du sang s’échappant de tes lèvres écumantes. Tes épaules se font lourdes et raides, comme le reste de ton corps. Tu voudrais relever la tête, affronter une dernière fois cette frêle jeune fille qui te tourne le dos. Qui s’apprête déjà à s’en prendre à son alliée. Elle t’a oublié. Ils t’oublieront tous. Dans un an, ce sera terminé. Tu auras brillé. Mais tu as échoué. On ne se souvient que des vainqueurs.

Ton buste raide bascule en avant. Tu ne peux amortir ta chute. Tu sens à peine ton corps heurter le sol gelé. Tu n’es plus maître de tes mouvements. Tu ne penses plus. Tu ne ressens plus. La chaleur du sang qui recouvre ton visage te paraît lointaine. Tellement lointaine… Tu pousses un long soupir, rauque et chargé de sang. Tes paupières se font plus lourdes encore que le plomb. Tu as sommeil. Tu veux te relever. Un cri étouffé te l’ordonne. Mais tu refuses d’obéir. Tu as bien mérité un peu de repos. Tu vas dormir. Reprendre quelques forces, et te venger ensuite. Oui, ça te paraît un excellent programme. Ton dernier soupir libère ton âme en un nuage de brume blanchâtre, qui s’évanouit dans l’air glacial. Tes yeux voilés restent ouverts sur le vide qui se dessine autour de toi. Tes lèvres entrouvertes ne laissent plus aucun souffle s’échapper. Les flux de sang commencent déjà à se tarir. Ton cœur a cessé de battre. Tu as cessé d’exister. Ne reste que ton corps immobile, étendu sur un sol inexistant là-bas, propriété du Capitole et souvenir douloureux au cœur de tes proches.




 

 
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