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La Moisson des 16e Hunger Games.

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Logan N. Stark
Logan N. Stark
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♣ Date d'inscription : 18/02/2012


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MessageSujet: La Moisson des 16e Hunger Games. La Moisson des 16e Hunger Games. I_icon_minitimeDim 7 Juil - 20:56

Lavinia regarda autour d'elle d'un oeil hautain. Elle ne savait si elle devait frémir d'excitation, ou de dégout, tant le lieu était dégoutant. Elle, superbe jeune femme du Capitole aux belles jambes galbées mises en valeur par un teint mat, se retrouvait à se faire coiffer et habiller dans une salle miteuse de la mairie du district onze. Elle renifla d'un air dédaigneux quand elle aperçut la poussière qui voletait aux alentour. Ces sauvages n'étaient ainsi même pas capables d'entretenir les locaux dont le Capitole leur avait gracieusement fait don ? C'était un scandale, un véritable scandale. Ces gens étaient vraiment des porcs ingrats. Son équipe s'affairait autour d'elle tandis qu'elle entendait au dehors le tumulte de la foule que l'on rassemblait devant le perron de la mairie. Tous ces jeunes si sales et ignorants, juste bons à travailler. Lavinia ne se sentait pas vraiment rassurée, et elle aurait sans doute refusé d'animer la Moisson si des Pacificateurs ne montaient pas la garde devant l'estrade. On pourrait l'agresser loin de chez elle. La jeune femme avait bien hâte de retourner au Capitole refaire les boutiques, ses tenues les plus récentes étant déjà vieilles d'un mois. Elle avait l'impression de se vêtir comme une pauvresse, alors elle n'osait même pas jeter un coup d’œil aux sacs de patates miteux dont se vêtaient ses gens quand ils tentaient de se faire beaux. Elle fronça les sourcils.

Sa coiffeuse tressait et bouclait ses magnifiques cheveux blonds en un imposant nid d'oiseau orné de mèches colorées et piquées de quelques plumes rosées qui embaumaient comme des roses. Sa robe et ses chaussures à talons compensés étaient dans les mêmes tons et ample, comme la robe de la princesse qu'elle avait toujours voulu être quand elle était enfant. Elle exigea que sa camériste balaie le sol sur toute la durée de son parcours jusqu'au micro sur l'estrade, histoire que sa belle robe toute pleine de froufrous ne soit pas gâchée par la poussière qui semblait être absolument partout dans ce district. Elle était néanmoins heureuse d'être là. Ce jour là était le jour où elle allait sauver de la misère et de l'anonymat un garçon et une fille poussiéreux et miteux, dont les fripes devaient sentir la moisissure à plein nez. Elle allait sauver deux enfants pour les propulser au sommet de la gloire de leur pays, leur nom serait associé à la paix de Panem, il n'y avait pas de destinée plus glorieuse. Ses maquilleuses finissaient de dessiner les arabesques dorées autour de ses yeux, de rosir ses joues et une partie de ses lèvres de façon à mettre en valeur sa bouche pulpeuse quand elle souriait. Lavinia aimait être belle et adulée. Sans nulle doute allait-elle éblouir, en sa première année de Moisson, par la beauté de sa tenue ces pauvres gens qui n'avaient aucune idée de l'esthétique la plus sommaire.

Le maire finit par l'avertir qu'il était temps pour elle d'apparaitre. Elle lui adressa un signe de la main lui signifiant qu'elle avait compris. Elle n'entendait en effet plus rien en provenance de la place. L'émotion et l'excitation devaient déjà leur étreindre le cœur. Lavinia descendit de son tabouret et se rendit de sa démarche de mannequin vers l'entrée de la mairie. Il n'y avait nul besoin de se forcer pour sourire, tant elle attendait ce moment depuis longtemps. Elle poussa la porte et salua la foule avant de se rendre devant le micro.

- Bienvenue, bienvenue à tous ! lança t'elle d'un ton enjoué.

La foule devant elle était muette, la fixant avec des yeux ronds qui ne semblaient même pas en mesure de cligner des yeux. C'était compréhensible, le destin de deux d'entre eux allait basculer sous peu, d'ici quelques minutes.

- Joyeux Hunger Games à tous ! Puisse le sort vous être favorable. Je suis sûre que vous êtes aussi impatients que moi, je vous comprend.

Elle ponctua sa déclaration d'un petit rire et jeta un regard impatient à l'immense urne qui trônait à côté d'elle.




[HJ] Je vous rappelle que la Moisson est obligatoire pour les tributs; notée tout du moins. C'est un rp libre, libre a vous donc de poster comme bon vous semble. Vous pouvez bien sur vous arrangez entre vous pour vous retrouver. Vous avez une semaine pour poster votre avant-moisson, soit jusqu'au Week-end prochain. Nous passerons ensuite a la deuxième partie de la Moisson qui sera le tirage au sort des tributs. Si l'un de vous souhaite se porter volontaire pour cette Edition, merci de vous manifester en l'ajoutant en spoiler dans l'avant moisson ou en m'envoyant un MP si vous souhaitez le garder secret. Bon jeu et Happy Hunger Games !
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Trishteh Yeleen
Trishteh Yeleen
+ District Onze +


♣ Nombre de message : 947
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MessageSujet: Re: La Moisson des 16e Hunger Games. La Moisson des 16e Hunger Games. I_icon_minitimeDim 7 Juil - 20:57


Alea Jacta est, ou la moisson en est piochée.

♎ Introducing Trishteh Yeleen.
-featuring The Destiny.
Des rires d’enfants résonnaient dans mes oreilles. Ils se sont rapprochés de plus en plus, toujours plus forts, toujours plus joyeux. Deux gamins étaient assis l’un en face de l’autre, et je les voyais de profil. Un rai de lumière faisait étinceler la poussière presque féerique qui le traversait. Ce rayon, un des derniers pour cette saison automnale — presque hivernale — frappait les têtes juvéniles, faisant briller les cheveux blonds pour le garçon et d’un roux châtain pour la fillette en y ajoutant quelques reflets aubruns. Elle pencha la tête en arrière, comme pour laisser plus facilement sortir cet éclat de joie. Le blondinet avait maintenant fini de rire, mais restait sur ses lèvres fines et encore enfantines un sourire, une sorte de fantôme même, laissé indubitablement une joie comme cela sur des jeunes gens. En tailleur, il regardait devant lui. Sans doute, se remémorait-il l’origine de cet éclat de rire. Un dernier soubresaut de ce rire agita son corps, et il se laissa complètement aller dans la plénitude qui l’accompagnait. Puis, il suivit le regard de la rousse, et fixa l’azur en rentrant sa tête dans les épaules. Une ombre passa dans le ciel, cachant momentanément les enfants du soleil. La jeune fille s’était calmé, et libérait maintenant ses bras de toute pression. Ils tombèrent autour de ses cheveux qui formaient maintenant une auréole flamboyante. Sur ses lèvres, le même sourire que son camarade s’affichait à présent, dévoilant des dents blanches. Le petit blond se déplaça pour se rasseoir à côté de la jeune fille, tête côte à côte. Ses genoux pointaient vers le ciel, tandis que ses pieds nus étaient bien à plat sur l’herbe encore verte. Les arbres autour de la clairière dans laquelle se situaient les enfants étaient parés des couleurs rouges et marrons de l’automne. Le feu, mais aussi la joie apportée par les gamins, frappait la clairière, ne touchant qu’aux végétaux, suivant leur cycle naturel, s’assortissant avec la chevelure de la fille. L’hiver arrivait vite et ils profitaient là des derniers rayons qui distribuaient chaleur et lumière chatoyante à qui le voulait.

La joie respirait de cette petite scène. Mais pourtant… Oui, il y avait quand même  une part d’ombre. Lequel avait des problèmes ? Une ombre blanche passa à toute vitesse devant les enfants, laissant une traînée de la même couleur derrière elle : ils ne semblèrent même pas la remarquer. Elle repassa plusieurs fois, se démultipliant à chaque traversée. On apercevait maintenant plus distinctement les formes qui la composaient. Elle tenait une arme dans la main et portait une espèce de tenue déchirée par endroits qui laissait apparaître des blessures d’où rien ne sortait. À chaque passage, il se rapprochait du blondinet, qui bizarrement commençait à s’effacer. Aucun des deux ne remarquait de changement. On pouvait maintenant voir l’herbe verte écrasée sous le poids de l’enfant, d’apparence pourtant léger. Pendant un pénultième passage de l’ombre, les arbres perdirent toutes leurs feuilles, en un mouvement, un frémissement, comme s’ils avaient secoué leurs branches. Le soleil fut recouvert par une épaisse couche de nuage, comme en hiver. Et ça ne rata pas, la neige commença à tomber dans la clairière pourtant si clémente il y a quelques instant. Elle recouvrit les cadavres de bois. Et ce n’était pas de la neige ordinaire, non, elle était déjà grise, comme salie par quelques jours de vie en pleine ville polluée. On voyait maintenant les deux enfant de face. Le blond n’était plus qu’une pâle imitation de lui-même. Et l’ombre se rapprochait toujours et inexorablement de lui, de plus en plus vite. Pourtant, ils avaient toujours le même sourire sur les lèvres, ne remarquant pas le drame qui se jouait autour d’eux. La neige sale se déposait sur la fillette, mais traversait le garçon. Et puis l’ombre s’approcha et pour la première fois, s’arrêta planta un couteau dans le cœur du blond.

« SEED ! »


Je me réveillais en sursaut, rejetant mon unique drap au fin fond de mon lit. J’étais trempée de sueur. Mon souffle et mon rythme cardiaque étaient tellement rapides qu’ils me déchiraient la poitrine. D’un bond, je suis sortie de mon lit, ma chemise de nuit me collait au dos. Je me précipitai sur les volets qui s’ouvrirent en grinçant, laissant apparaître la lumière argentée de la lune et celle, plus blanche, des étoiles. Le ciel de la nuit était encore noir. L’air frai me caressait le visage. Mais dans un coin, le soleil commençait à se lever, dispensant une faible lueur rosâtre. Il était donc encore très tôt. Tant mieux. J’ai récupéré mes chaussures, en mettant un doigt dans chaque talon. Pieds nus, je serais plus silencieuse. Je descendis les marches sur la pointe des pieds et sortis de la maison de la même façon. Une fois dehors, j’ai enfilé mes chaussures, sauté le portail et me mit à courir.

La course vidait l’esprit, et ça, je l’avais remarqué depuis assez longtemps. Bientôt un an, maintenant. C’était en l’occurrence, exactement ce qu’il me fallait. Ce rêve, ce n’était pas la première fois, ni même la dernière à mon avis, que je le faisais. Depuis presque un an il revenait en boucle. Mais cette fois, la course n’eût pas vraiment l’effet désiré : je réfléchissais sans le vouloir à ce qui allait m’arriver aujourd’hui. Aujourd’hui, c’était le jour de la Moisson des 16e  Hunger Games. Toujours depuis une année, j’avais œuvré pour être prête pour ce jour. Grâce à la course, aux exercices d’agilité - et j’en passe - que je m’imposais tous les jours ou presque, j’avais accru les facultés presque naturelles chez moi. Je courrais maintenant sur de longues distances, presque sans m’essouffler, ou je pouvais taper des sprints qui me semblaient assez rapides. Mais tel n’était pas mon but. La forêt était devenu mon domaine, où je n’étais qu’une ombre grâce à ma discrétion. J’y chassai un peu de temps en temps, mais c’était rare. Mais ce n’était pas tout ce que je voulais. Non, si je devais me tenir prête, c’étais plus exactement car je VOULAIS être moissonnée cette année. Ne me demandez pas pourquoi, je ne sais pas si c’étais par vengeance ou bien juste une envie suicidaire comme ça. Même moi, j’étais perdue là-dedans. Je préférais me dire que c’était pour venger Seed et Paul. Pour rentrer dans l’arène, je ne voulais surtout pas me porter volontaire, j’aurais eu l’impression de perdre à l’avance, comme s’ils m’avaient obligé à participer. Donc j’avais pris tous les tesserae que je pouvais dans le village. Pour les gens, hein, pas juste pour avoir une collection d’une huile et d’une farine dégueulasse. Grâce à moi, si je pouvais dire, cette année s’était bien déroulée pour le district. C’était comme un cadeau avant ma mort. Je n’en avais pas parlé à Hadrian mais je voyais bien qu’il se doutait de quelque chose. Passé mon moment d’engourdissement après la mort de Seed, j’avais tourné la page, cette page tellement amère à mon goût.  Mais ce goût amère n’était évidemment pas parti. Et, dans mon for intérieur, je devais penser que seule la mort pourrait me l’enlever. Que ce soit la mienne ou celle d’ un autre. Je ne voulais pas devenir une meurtrière, loin de là. Ni une carrière, tellement Chleo m’avait choquée. J’étais moi, tout simplement. Peut-être Dark Trishteh. Mais la lumière ne voulait plus apparaître. C’était peut-être moi-même qui avais bouché le trou vers l’extérieur à la mort de Seed…

Quoi qu’il en soit, je courrais toujours à côté de mes pensées qui filaient aussi, sans que j’arrive vraiment à en saisir le sens. J’étais comme aveuglée. Et ça me donnait comme l’illusion de calmer mon esprit troublé. Même si je m’étais — ou en tout cas, j’en avais l’impression — résolue à ma propre mort il y a bien longtemps, le même tiraillement que celui de l’année dernière m’étreignait le ventre. J’osais imaginer qu’il serait porteur d’une “bonne” chose, comme mon tirage au sort, par exemple. Je n’avais pas 113 inscriptions pour rien, non ? À moi seule, je devais avoir mon nom inscrit la moitié ou le tiers des petits papiers de l’urne en verre.

En tout cas, mes pas m’avaient conduit au lac où l’on s’était baigné avec Seed quelques jours avant la moisson. Joueuse, je me suis déshabillée, laissant ma chemise trempée de sueur sur la berge. À demi nue, j’ai grimpé à un arbre aux branches basses. Nostalgie, quand tu nous tiens… Mais je ne devais pas frémir, je devais être forte. J’étais sensé avoir tourné la page qui avait comme gros titre : SEED. Tout cela était fini, et ce n’était pas la peine d’y revenir. Arrivée à la cime, je me suis penchée dans le vide, gardant une main accrochée à une des branches. Penchée sur l’immensité bleu marine de la surface du lac, j’étais comme hypnotisée. La musique des rires du début de mon rêve se remit à jouer dans ma tête. Je la secouai pour échapper à cette vision et ces souvenirs maintenant si lointains pour reprendre ce moment de ma vie en main. C’est donc en flèche que j’ai plongé dans l’eau, rejoignant la cause de mon hypnotisme. Elle était encore fraîche malgré ce mois de juillet bien avancé. Je décidai de rester le plus longtemps possible. Elle avait en fait la même température que l’année dernière. Mais pourquoi tous mes souvenirs revenaient à lui ? Pourquoi ?

Je nageais en profondeur, sentant l’odeur, le goût de la vase dans ma bouche et mon nez. Chaque bulle que je rejetai, je les écoutais remonter jusqu’en haut et percer la surface en un bruit parfaitement rassurant. Autour de moi, je n’entendais que les remous que produisaient mes bras et mes jambes que j’agitais pour me faire avancer dans l’eau. J’aurais pu crier tout ce que je voulais, personne ne m’aurait entendu dans cette sombre immensité. Je me sentais tellement à l’aise que j’oubliais presque de remonter pour reprendre mon souffle. C’est donc en battant du maximum des jambes, les bras collés à mon corps pour ne pas gêner mon ascension et soufflant ce qui me restait d’air dans les poumons pour éviter qu’ils ne se remplissent d’eau que je suis remontée. Je regardais en haut, apercevant la lumière encore claire du petit jour que filtrait l’eau et qui étincelait de plus en plus au fur et à mesure que j’avançai. J’ai fini par percer la surface à la verticale, comme une fusée, reprenant mon souffle d’un coup, en me brûlant la gorge. La partie émergée de mon corps fit un magnifique plat quand je ré atterri, frappant la surface. Mon dos me faisait mal et je me laissais couler à l’horizontale, comme ça. Mais pas pour longtemps, l’air qu’il me restait encore agi comme flotteur, me ramenant en face du ciel. Je fis la planche pendant un  moment, admirant le ciel dont le peu de nuages se paraient de roses et chaque altostratus et cirrus donnait une teinte différente à cette couleur. Ce camaïeu était magnifique et la seule chose qui détonait, c’était la blancheur nacrée de la lune encore présente. Comme chaque matin. C’était un spectacle dont je ne me lassais jamais.

Un premier frisson parcouru mon échine, me faisant trembler. Il me rappela le but de cette escapade vespérale. En brasses énergiques, je rejoignis la berge de galets plats et le saule pleureur. En temps normal, je me serais bien assise quelques instants sur la plage. J’allai chercher mon pyjama, le seul habit que j’avais amené. Je sautais dedans, pour reprendre ma course, et par le même mouvement, reprendre aussi le fil inintelligible et impossible à arrêter de mes pensées. C’était débile, mais j’avais l’impression que même sans tout ces tesserae, j’aurais quand même été moissonnée. Oui, c’était une certitude, aujourd’hui, le district n’aurait pas à s’inquiéter. Sans même m’en rendre compte, mes pensées dérivèrent encore vers Seed. Ou plutôt, vers ce rêve. En un an, les cheveux de la petite rousse avaient poussé, atteignant le milieu de mon dos. Cette fillette, c’était moi. Et le blond, c’était lui. Qui d’autre ? Mais je n’étais plus vraiment la petite fille timide qu’il avait rencontré, celle dont le visage était couvert de boue. Non, Seed m’avait libéré cette timidité. Grâce à lui, j’allais beaucoup plus facilement vers les autres, grâce à lui, je m’étais rapproché de tout le monde, allant jusqu’à prendre des tesserae pour tous. Mais à cause de lui, j’étais devenue une machine à tuer. Enfin, ce n’était pas de sa faute, ça. Non, c’était moi qui voulais le, les, me venger et pas lui qui me l’avait demandé. Et je pense que s’il était encore là, il m’en empêcherait.

Encore une fois, j’ai secoué la tête pour faire partir ces idées. Je me suis concentrée uniquement sur mon souffle, inspirant et expirant au besoin. Je suis arrivée à destination, un peu essoufflée mais très peu, malgré les deux kilomètres que je venais de courir. Impressionnant, non ? J’ai pourtant fait bien mieux déjà. J’étais maintenant dans la clairière de mon rêve, mais dans le réel. J’eus un mini frisson de peur. Mais je me repris bien vite. Ce lieu, je l’arpentais depuis bien longtemps, et ce n’est pas ça qui me ferait frémir. Attends d’être dans l’arène pour avoir peur. Encore un secouement de tête. J’avais beau ne pas être essoufflée, mais j’avais soif. Le ruisseau coulait même en été et j’en profitai pour y boire une gorgée ou deux. Pas plus, je ne voulais pas avoir de points de côtés : je n’en avais surtout pas besoin pour ce que j’allais faire. Mes cheveux avaient fini de sécher, mais ondulaient maintenant sur mes épaules et dans mon dos. Je les ai attachés avec un petit filin de cuir accroché à mon poignet pour éviter qu’ils me gênent. Je me suis penchée vers la grosse pierre plate qui bordait le ruisseau et je l’ai retournée laissant deviner une arme longue entourée d’un tissu rougeâtre. Lentement, silencieusement, presque religieusement, je l’ai sortie de sous la pierre et j’ai enlevé l’étoffe de protection. On pouvait voir maintenant un étui d’un blanc étincelant, d’où sortait un tsuba de la même couleur. Au bout de ce manche était accroché un grelot en forme de tête de mort qui n’émettait aucun son depuis longtemps et un ruban argenté qui faisait la même taille que mon avant-bras. Cette arme, je l’ai coincée dans la ceinture qui était avec et que j’avais préalablement attachée à ma taille. J’ai dégainé tout de suite, coupant un rayon de soleil en deux, faisant étinceler la lame en acier damassé. J’enchaînai ainsi des mouvements amples et calculés vers des ennemis invisibles qui m’entouraient, imaginant toutes les attaques qu’ils pourraient me porter. Je les englobais dans ma danse macabre, ma lame les tuant à coup sûr. Ce katana était un peu devenu mon confident à travers ces joutes imperceptibles. Depuis que j’avais appris que mon frère avait manié une arme semblable à celle-là, il y a quelques années. La sienne était d’un noir laqué avec un pompon d’où sortait de minuscules fils qui ressemblaient à de l’argent pur et un grelot qui tintait en forme d’une petite couronne. Il était en ma possession, dans un tiroir secret de ma commode pour que personne ne le découvre. Mais je ne m’en servais pas. Je la considérais plus comme une relique et pas une véritable arme. Hadrian en avait une, noire aussi, mais avec un ruban doré. La mienne était la seule à avoir une lame en acier damassé. Je ne savais même pas pourquoi il y avait travaillé si longtemps s’il était au courant de mon projet qui consistait à partir dans l’arène. D’ailleurs, Hadrian m’avait juste appris à m’en servir sans me couper une main et asséner des coups basiques. Le reste, c’était juste moi. Ce qui donnait un mélange sans vraiment de loi, je dirais même sauvage, à mon style de combat. Moi, il m’allait. Et je pense que s’il ne voulait pas m’en apprendre davantage, c’est parce qu’il ne voulait pas vraiment s’impliquer dans ma mort. Je ne lui en voulais pas. Pourquoi quand je fais travailler mon corps aujourd’hui, je n’arrivais pas à me calmer ?

Après un temps bien indéfini, je me suis arrêtée, bien essoufflée cette fois-ci. J’ai rengainé la lame dans le fourreau qui pendait toujours à ma hanche. Elle émit un chuintement métallique. Je ramassais le tissu que j’avais laissé sur la pierre, et je ré emballais mon katana dedans. Je l’ai remis sous la roche que j’ai replacée. J’ai pu m’asseoir dessus pour reprendre un peu mon souffle. Quand mon rythme cardiaque se calma, ce qui fût assez rapide vu ma capacité à récupérer assez vite, je me suis relevée. On allait enfin pouvoir passer à ce que je préférais. J’ai fait glisser mon bracelet, retenant juste l’extrémité en cuir.  Il se déroula en libérant mon poignet. D’un mouvement sec, je l’ai fait claquer, comme un fouet. Car c’en était un. Comme avec mon katana immaculé, j’ai abattu un par un les ennemis invisibles et qui m’entouraient. C’était moins facile à manier mais beaucoup plus gracieux. J’aimais bien faire dans l’aérien, en fin de compte... Ce bracelet-fouet était toujours accroché à mon poignet, non pas que j’eusse besoin de me défendre au quotidien, mais sa présence me rassurait. Franchement, c’était mon arme favorite. C’était moi qui l’avais repéré sur le marché noir et que j’avais échangé contre une demi-douzaine de lapins. À part le vendeur, personne ne savait qu’il était en ma possession et je comptais bien en garder le secret. Car c’était mon arme favorite. C’était peut-être violent, mais je l’ai déjà dit, je n’étais plus la gentille petite timide. Et je m’en désolais presque. J’aurais voulu rester pure et innocente, comme Seed. Bon d’accord, il avait tué quelques tributs, mais c’était sous la contrainte…

J’enchaînais les lacérations du visage avec l’extrémité lancée à pleine vitesse et les décapitations en enroulant le fouet autour du cou et en tirant d’un coup sec. Encore une fois, j’étais une machine à tuer en action. Encore une fois, je me suis laissée entraîner dans ma folie meurtrière. Et comme d’habitude, je me suis arrêtée quand j’étais en nage. Ce qui ne manqua pas d’arriver. J’ai rangé mon arme, cette fois-ci en la raccrochant à mon poignet. Un bon bain me ferait du bien… Je suis repartie en direction du lac, comme plus tôt dans la matinée. Mais au pas, pas à une allure de course. J’étais encore éreintée de ma séance de sport. J’ai sauté de la berge dans l’eau froide tout habillée, prenant juste le temps d’enlever mes chaussures. J’ai fait quelques longueurs énergiques pour bien enlever toute cette sueur qui me collait à la peau. Je suis sortie rapidement, prenant cette fois-ci le temps de m’arrêter un peu sur la berge pour presque méditer. Mon regard se porta à nouveau sur le ciel, qui avait perdu toutes ses couleurs flamboyantes. Il n’y avait plus aucun nuage non plus. Cette année : pas de pluie à la moisson… D’après le soleil, il n’était pas loin de midi. Autant rentrer maintenant puisque de toute façon il faudrait bien le faire un jour... Je suis revenue au village le plus lentement possible, presque à reculons. Je savais ce qui m’attendait dans deux heure et, pour la première fois depuis un an, ma volonté vacilla. Je n’étais plus très sûre de moi. Mais c’était trop tard. Je devais affronter le futur que je m’étais choisi, plus question de faire demi-tour. De toute façon, j’étais acculée à un mur. Je ne pouvais plus rien faire, maintenant. Un vieux proverbe que mon père disait de temps en temps, avant qu’il ne sombre dans la folie, me revint en mémoire : Alea jacta est. Le sort en est jeté. Il allait parfaitement bien avec ma situation actuelle. Je savais que mon nom inscrit sur un petit papier serait déplié et prononcé par une personne trop colorée, trop maquillée.

Hadrian m’attendait dans la cuisine. Et je savais qu’avec lui, je n’avais pas besoin de justifier mon absence de ce matin ou même ma chemise de coton gris un peu humide ou bien mes cheveux encore mouillés. Il commençait à avoir l’habitude, après un an. Et il savait ce qui allait se passer bientôt. Je crois que je l’ai déjà dit, mais je ne lui avais jamais parlé de tout ces tesserae mais d’une façon ou d’une autre, il était au courant. Et d’ailleurs, son regard grave m’indiqua qu’il désapprouvait cette idée. Il n’avait rien à dire de plus. J’avais presque envie de hausser les épaules et les sourcils pour lui dire que son avis n’y changera rien. Mais je ne pouvais pas car moi-même je n’étais plus sûre de mon plan. J’avais maintenant presque peur de mourir. Une fois de plus, mon tiraillement s’agitait dans mon ventre. Mais je crois que cette fois-ci, il était couvert par autre chose. Pitié, j’ai faim… Hadrian était justement en train de sortir du four un des rares lapins que j’avais ramenés — si l’on ne parle pas des six que j’avais trouvé pour le bracelet — et qui datait d’hier. Je m’attablais sans plus attendre, dévorant à mains nues la chair brûlante, me brûlant les doigts, le gosier et la bouche par la même occasion. L’autre moitié, je la laissai à Hadrian. La combattante de ce matin et sa grâce avaient disparu, laissant resurgir ses instincts primaires.
« -Eh ben dit donc, t’avais faim, dit-il mi-amusé, mi-sérieux… »
Je répondis en une espèce de grognement animal. Quand j’eût fini mon repas, je repoussa ma chaise, repue. Et maintenant que mon ventre ne criait plus famine, je sentais de nouveau ce tiraillement. Il était bien plus fort que ce matin. Plus je m’approchais de l’échéance, plus il enflait…

Il me restait une heure, et je ne savais que faire. Je n’allais quand même pas repartir et le laisser tout seul… Je suis sortie de la cuisine par la porte qui menait à la cour. J’ai puisé un peu d’eau pour me rincer les mains. Après avoir enlevé tout le gras qui les maculait, je suis retournée dans la cuisine. Il était toujours à la même place, mais il avait fini son assiette. Il regardait devant lui, comme perdu dans les pensées. Hadrian passa sa langue sur ses dents puis ses lèvres, en un geste qui ressembla pas mal à mon secouement de tête. Avait-il la même utilité ? Son regard me perçait maintenant.
« -Tu sais que c’est complètement inconscient, ce que tu fais ?
-  Oui… Tu veux me gronder ?
- Presque. Seed était quelqu’un de bien, Trish.
- Mieux, c’était mon meilleur ami.
- Oui, je sais. Pas la peine d’être froide comme ça avec moi !
-Désolée, je-je voulais pas… Tu sais bien que c’est un sujet sensible, non ?
-Oui. Tu sais bien qu’il n’aurait pas voulu que tu te tues pour lui, non ?
- Je m’en doute, marmonnais-je.
- Donc, qu’est-ce que t’as foutu toute cette année ? Pourquoi ? Tu sais aussi que ça m’atteints, non ? Mon serment envers ton frère, tu t’en fous ? Poubelle ? Franchement, t’es vraiment égoïste… Qu’est-ce qui m’as pris d’accepter une telle chose…
- Tu crois que j’ai fait exprès pour qu’il meure ? Il avait beaucoup moins de chances que moi d’être tiré et c’est lui qui a été pris ! Si ça ne tenait qu’à moi, il serai là, et on boirait du thé du Capitole dans des tasses en or ! Et arrête de toujours tout ramener à ce serment ! Je suis plus un bébé !
- Non, et justement, t’aurais peut-être dû le rester. Ça t’aurait empêché de le rencontrer.
-Pourquoi tu remets toujours la faute sur Seed ? C’est pas à cause de lui qu’il est mort ! Paul aussi, il joue là-dedans ! Et puis, si c’est moi qui meure pour le district cette année, tu t’en voudras toujours de m’avoir engueulé la dernière fois que tu m’auras vu vivante.
- Faux, je t’aurais fait des excuses dans la salle d’adieu. »
Je me suis jetée dans ses bras, me mettant à pleurer comme un bébé. La dernière fois que j’avais fait ça, c’était quand Seed était mort. Et avant, j’avais pleuré sur l’épaule de Seed deux fois. Il me manquait… J’ai laissé les larmes filer comme ça, toute seules. Hadrian essayait de me calmer, mais ça ne faisait qu’empirer. Et puis au bout d’un moment, il prononça une parole, presque magique à mes yeux.
« Si tu mourais, j’irais chercher ton katana dasn la calirière et je le mettrais à côté de celui de Paul, dans ton tiroir secret. »

Bizarrement, voir mon arme, presque mon âme reposer à côté de celle de mon frère m’apaisa. Je me suis redressée, bredouillant d’une voix faible des remerciements. Puis je suis montée me changer. La même robe en lin noir que l’année dernière m’attendait sur mon lit. Ce petit geste m’arracha un sourire triste. Je l’enfilais vite fait et redescendis au pas de course. Hadrian m’attendait, sur la chaise, comme tout à l’heure. Alea jacta est. Il n’y avait plus aucune trace d’une quelconque dispute sur nos deux visages. Silencieusement, on est parti en direction de la grande place, sans attendre que les pacificateurs viennent nous chercher. À en voir les écrans, il restait une dizaine de minutes avant qu’ils ne lancent la chose et que j’entende mon nom. Je fis un timide signe de la main à Hadrian, me dirigeant vers les pupitres. La file d’attente était longue et il restait cinq minutes quand ce fut mon tour. Je répugnais toujours à me laisser voler une partie de moi, juste pour montrer que j’étais présente. Surtout que la moissonnée serais indubitablement moi cette année, alors, à quoi ça servait ? D’ailleurs l’homme en blanc esquissa discret sourire que je lui annonçai mon nom, comme s’il le connaissait pour l’avoir vu dans les registres de la ville. En bombant la poitrine, je lui donnais peut-être l’impression de savoir ce que je faisais, et que j’en étais fière. J’avais quand même faussé leur tirage au sort… Un sourire de satisfaction apparut sur mes lèvres, tandis qu’il me dit que c’était, que je pouvais aller me ranger. Ce que je fis. Les deux jeunes filles qui m’encadraient avaient mon âge mais étaient beaucoup plus grandes que moi. Ma frêle silhouette ne se détachait pas beaucoup. C’était surtout mes cheveux, que l’on pouvait remarquer de loin. Pendant les cinq dernières minutes, je fus obligée de sentir les odeurs corporelles de mes voisines. Mais bon sang, vous avez peur de quoi ? Ouhouh , je suis là, votre sauveuse ! Pas la peine de flipper à mort ! Cette année, c’est moi qui prends pour tout le mooonde ! J’avais presque envie de le crier sur tous les toits, mais mourir avant d’être entrée dans l’arène était une mauvaise, très mauvaise idée. Je me retins donc, trépignant d’impatience sur place. Une des deux filles qui m’encadraient lâcha un pet peu discret qui trahissait son angoisse. Quoi, depuis quand on pète quand on stresse ? L’autre dessinait des têtes de morts avec son doigt sur la paume de sa main. Ambiance…

Puis le décompte est arrivé à la fin, atteignant enfin le zéro. Mais il fallait encore regarder les images, toujours les mêmes, du film d’introduction. Les couleurs étaient sombres, et ils y étaient allés à grand renfort d’effets spéciaux en tout genre, et pas forcément bien fait. On voyait une météorite s’écraser sur Panem quand une voix des plus heureuse racontait que, ce jour, ce fut le drame. Le district 13 s’était révolté et donc on l’avait abattu. Depuis, a pu district 13. Et à cause de ça, tous les ans, chaque district donnait une fille et un garçon pour commémorer la fin du 13. Ils entraient d’arène, les 24, et mourraient un par un. Le dernier à rester en vie gagnait l’édition des Jeux de la Faim et gloire et richesses éternelles. En somme, rien de bien folichon. Enfin, ça dépendait toujours de quel point de vue : celui qui aime faire souffrir ou celui qui ne veut pas mourir (tout le monde sauf les carrières, quoi). Le film s’est fini sur un final grandiose : le troisième gagnant, une personne du Un, bien portante et tout le tralala. Pas celui de la première édition, on a honte de lui : c’est un nain. Pas celui de la deuxième, sa victoire n’était pas honorable et uniquement due à de la chance. Ou peut-être parce qu’il venait du Onze… Maintenant que l’épée de Damoclès était de nouveau en place, allait-elle retomber ? La personne du Capitole s’avança sur ses hauts talons et prononça la phrase coutumière :

Joyeux Hunger Games et puisse le sort vous être favorable !



Alea jacta est. Je n’avais plus qu’à attendre maintenant.
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MessageSujet: Re: La Moisson des 16e Hunger Games. La Moisson des 16e Hunger Games. I_icon_minitimeLun 8 Juil - 10:30


William était dans une gigantesque forêt et il courrait sans 'arrêter, car il avait peur, il ne savait pas ce qu'il allait faire. IL était complètement perdu et il sentait que le danger commençait à se rapprocher. L'angoisse montait petit à petit et le jeune homme qui était quelqu'un de joyeux n'était plus qu'une personne angoissait et apeuré. Tout à coup quelqu'un surgit des buissons, le beau brun ne savait pas qui était cette personne, mais elle dégageait un charme fou. Une véritable déesse, ses cheveux tombaient sur ses épaules et ils étaient d'un blond magnifique. UC.UC.UC

Pas le temps de faire plus désolé et comme je peux pas sauvegarder ben je dois poster encore désolé ^^':
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Hadrian Foolys
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MessageSujet: Re: La Moisson des 16e Hunger Games. La Moisson des 16e Hunger Games. I_icon_minitimeMar 9 Juil - 20:33

Quand Hadrian se réveilla, sa chambre était plongée dans le silence et l’obscurité. Un calme serein, rassurant, à mille lieux de ce à quoi il avait fait face quelques instants auparavant. Par les volets ouverts, la lumière de la lune entrait en grand dans sa chambre dépouillée, transformant le plancher en argent et la poussière en suspension en paillettes. Juste sa respiration et les mouvements de ses draps dans le silence. Une tranquillité trop belle pour être vraie. Trop douce pour ne pas être un énième bonheur condamné. Le forgeron se leva avec une lenteur presque onirique et alla s’accouder à la fenêtre. Il ne regardait pas le ciel, la myriade d’étoile et leur grande sœur la lune, mais le sol, les ruelles vides et sales dans lesquels il vivait.

Hadrian ne faisait pas souvent de cauchemar. Il était quelqu’un de pragmatique, quelqu’un qui n’avaient pas de peurs irrationnelles qui pourraient servir de prises aux mauvais rêves. Il lui était arrivé de se réveiller en sueur quelques fois, quand Paul avait été dans l’arène, mais en règle générale, les songes joyeux comme les malheureux ne le visitaient que rarement. Mais aujourd’hui, c’était différent. Aujourd’hui, sa peur n’était pas irrationnelle. Elle était même tellement justifiée que ce n’était plus une peur : c’était une douleur. Une peine. Aujourd’hui, il allait avoir la preuve qu’il avait tant redoutée, celle qu’il ne pouvait sauver personne. C’était une certitude. Ça flottait dans l’air, ça habitait le bois, ça recouvrait la lune et ça coulait dans son sang. Et ça lui faisait mal.

Trishteh, je t’en prie…


Quand Hadrian se réveilla, le soleil avait rempli la pièce d’une lumière pure et drue. Il était assis contre le mur, juste sous la fenêtre. Ses membres étaient gourds du temps passé dans cette position rendue peut confortable par la dureté de ses supports, mais il s’en rendit à peine compte. C’était si peu par rapport à ses pressentiments… Il se leva, la conscience éteinte par instinct de survie, et fit un tour sur lui-même, comme s’il cherchait à savoir où il était. Pourtant, sa chambre était toujours la même depuis des années. Rien ne changeait jamais entre ces murs nus et le mobilier minimal. Comme un automate, il se mit ensuite en marche en direction de la salle d’eau.

En passant devant la chambre de sa protégée, il ne put réfréner l’envie de vérifier si elle était là. Il savait que la pièce serait vide et les draps défaits. Il en était certain. Si certain qu’il le sentait presque gravé dans ses os. Mais il espérait, il voulait, il souhaitait de tout son être et de tous ses biens qu’elle soit là, en train de dormir paisiblement, comme devraient dormir toutes les enfants de son âge à travers le monde. Il poussa la porte, aussi délicatement que s’il s’était agi de la grille d’une volière pleine d’oisillons qu’il ne fallait réveiller à aucun prix ; personne. Comme un automate, il alla faire le lit. Action totalement stupide. Totalement inutile. Hadrian le savait, Trishteh ne dormirait plus jamais dans cette chambre. Mais la routine le soulageait. Enfermé dans les mouvements quotidiens, il pensait moins à l’inéluctable qui arrivait, il respirait mieux. Il sortit également la robe de lin noir que sa sœur de cœur porterait aujourd’hui. La même que l’année dernière, qui allait servir une dernière fois.

Comme un automate, il quitta la pièce et rejoint la salle d’eau. Il éclaboussa son visage avec le liquide glacé, une fois, deux fois, trois fois, sans arriver à se sortir de son apathie. Il ne voulait pas. C’était un bouclier contre une peine qu’il connaissait bien et qu’il aurait voulu ne jamais ressentir à nouveau. Trishteh avait voulu lui cacher, mais il avait fini par l’apprendre. Il avait fait semblant de rien savoir, mais aujourd’hui, ce n’était plus la peine. Une période touchait à sa fin et s’apprêtait à se briser. Elle avait pris des tesserae. Des dizaines. Des centaines même. Elle voulait être tirée au sort, elle voulait aller dans l’arène. Voulait-elle y mourir ? Voulait-elle gagner ? Quelle importance ? Sa protégée courrait vers la mort qui lui tendait les bras, le côté de l’épée duquel on se trouvait n’avait plus aucune signification. Victimes et bourreaux se confondaient. C’était si éloigné, bien trop éloigné, des valeurs qu’il chérissait.

Comme un automate, il s’habilla. Un pantalon noir et une chemise blanche, propres. Il ne se reconnut pas dans le miroir écaillé. Sa peau hâlée, ses cheveux en bataille et sa barbe de trois jours convenaient parfaitement à son tablier de forge en cuir épais mais juraient avec tant de netteté. Comme un automate, il descendit à la cuisine. Il déjeuna d’un morceau de pain copieusement beurré et d’un thé noir amer. La vieille pendule marquait dix heures et demie. Comme un automate, Hadrian commença à préparer le repas de midi. La cuisine n’était de loin pas son domaine de prédilection mais il s’essaya à quelque chose d’un peu élaboré pour assaisonner le lapin ramené par Trishteh. Des herbes aromatiques, quelques épices, des pommes de terre. C’était risible pour quiconque s’y connaissait, mais pour lui c’était déjà beaucoup.

Il n’avait plus rien à faire. Plus rien à faire qu’attendre sa protégée, qu’attendre le moment où son nom serrait hurlé dans tout le district. Attendre la mort. Comme lorsqu’il avait veillé son père. Il se revoyait, à côté du lit, accuser sans broncher les gémissements déchirants de celui qui l’avait élevé. La chair brûlée, l’air vicié. La sourde impuissance qui l’avait assailli. Le nombre de fois où il avait été sur le point de quitter en courant le chevet du mourant et où il avait finalement trouvé le courage de rester. Lutey Foolys avait finalement rendu l’âme, son fils était resté vivant. Vivant et seul et triste. Mais vivant, surtout vivant, et c’est là qu’il avait trouvé la force de continuer. Il avait été impuissant pour sa mère, impuissant pour son père et impuissant pour Paul. Il avait voulu être capable de quelque chose pour Trishteh. Voir ses deux mains aider la vie à se construire. Il avait échoué. Encore une fois, la mort venait comme une amante fidèle dépouiller encore un peu plus la liste de ce à quoi il tenait.

L’arrivée de la jeune fille sembla ranimer Hadrian. Il quitta son immobilité et s’activa aux fourneaux, mais son regard restait lourd et presque éteint. Trishteh était mouillée et cela ne signifiait qu’une chose : elle s’était entrainée. Encore une fois. Une dernière fois. Une ultime fois. Il retint son envie de lui crier des reproches. N’abandonne pas la vie ! C’est la dernière chose que tu as ! Faux. Faux, faux et encore faux. La raison de sa colère, ce n’était pas ça. Ça, c’était la raison de sa peine. Comme un automate, il sortit le lapin du four. Comme un grand frère attentionné, il regard sa protégée se jeter sur sa pitance. Elle dévorait le plat comme une sauvage, à main nue dans la chair grasse et chaude, à toute vitesse comme si on allait lui enlever d’un instant à l’autre. L’envie de rire et l’envie de pleurer se disputèrent un instant, mais ce fut sont habituellement inexpression qui prit le dessus, avec toutefois une note légère. Parce qu’il en avait besoin de joie et de légèreté. Vraiment.

« Eh ben dit donc, t’avais faim. »

Hadrian mangea plus convenablement. Plus lentement. Il en venait presque à envier l’appétit de la jeune fille, lui n’avait pas faim. Il avait l’impression à chaque bouchée que c’était celle en trop, celle qui lui ferait tout rendre. Il s’efforça de faire bonne figure. Trishteh sortit, il ne fit pas un geste, perdu dans ses pensées étouffées.

Il avait accepté avec humilité le fait de ne pas avoir de mère. Il avait encaissé la tornade de sentiments qui avait suivi la mort de Paul. Il avait pris sur lui l’idée de devenir orphelin. Mais aujourd’hui, il n’en pouvait plus. On allait encore lui arracher quelqu’un. Non, pire que ça, ce quelqu’un allait partir de son plein gré. Comme pour souligner un peu plus son incapacité à sauver quiconque. Pour appuyer un peu plus durement son impuissance. Hadrian en avait assez de souffrir. Trishteh avait souffert aussi. Beaucoup. C’était d’ailleurs cette souffrance qui l’avait décidée, la mort de son ami. La mort de Seed une année plus tôt. Un garçon plutôt gentil, un peu naïf. Un garçon qui était sur le point d’entraîner sa meilleure amie dans la mort.

La jeune fille était rentrée à nouveau dans la cuisine. Hadrian savait qu’il devait dire quelque chose ; elle était sur le point de basculer et il voulait la retenir. Il voulait au moins tenter de la retenir. Juste essayer… Dans un geste mécanique, comme un signal pour réveiller sa conscience, le forgeron passa sa langue sur ses dents, puis sur ses lèvres. Il tourna la tête vers sa protégée. Elle allait mal. Elle allait mal et il ne pouvait pas la soigner, comme il l’avait fait dans un temps qui lui paraissait si lointain. En ces temps-là, il ne souffrait pas ainsi. Et c’était sa douleur à lui qu’il essayait d’éradiquer.

« Tu sais que c’est complètement inconscient, ce que tu fais ?
- Oui… Tu veux me gronder ?
- Presque. Seed était quelqu’un de bien, Trish.
- Mieux, c’était mon meilleur ami.
- Oui, je sais. Pas la peine d’être froide comme ça avec moi !
- Désolée, je-je voulais pas… Tu sais bien que c’est un sujet sensible, non ?
- Oui. Tu sais bien qu’il n’aurait pas voulu que tu te tues pour lui, non ?
- Je m’en doute.
- Donc, qu’est-ce que t’as foutu toute cette année ? Pourquoi ? Tu sais aussi que ça m’atteint, non ? Mon serment envers ton frère, tu t’en fous ? Poubelle ? Franchement, t’es vraiment égoïste… Qu’est-ce qui m’as pris d’accepter une telle chose… »

C’était sans doute faux. L’égoïste dans l’histoire, c’était sans doute lui, qui refusait le droit à sa sœur d’exorciser sa peine. Qui lui refusait le droit être malheureuse à ce point. Mais en ce moment précis, Hadrian n’en avait cure. Il acceptait d’être égoïste, il acceptait même de faire de la peine à sa protégée si cela pouvait calmer la colère sourde et la douleur lancinante qui courraient sous sa peau. Ne m’abandonne pas ! Je n’ai que toi ! Voilà la cause de sa rage, une pensée égoïste. Mais comment se résoudre à la mort de la personne en qui il avait tous placé ? L’amitié qu’il avait pour Paul, l’amour que lui avait transmis son père, il avait tout reversé d’une manière maladroite à Trishteh. Pour voir tout disparaître encore une fois.

« Tu crois que j’ai fait exprès pour qu’il meure ? Il avait beaucoup moins de chances que moi d’être tiré et c’est lui qui a été pris ! Si ça ne tenait qu’à moi, il serait là, et on boirait du thé du Capitole dans des tasses en or ! Et arrête de toujours tout ramener à ce serment ! Je suis plus un bébé !
- Non, et justement, t’aurais peut-être dû le rester. Ça t’aurait empêché de le rencontrer.
- Pourquoi tu remets toujours la faute sur Seed ? »

Parce que c’est plus facile de trouver des coupables. Parce qu’Hadrian avait besoin de s’en prendre à quelqu’un, il ne pouvait pas haïr la jeune fille et il ne pouvait pas haïr quelque chose d’aussi vaporeux que le destin auquel il ne croyait pas. Alors, sans même s’en rendre compte, il avait accusé Seed qui, s’il n’était pas l’unique désespoir de la jeune fille, était celui qui avait sonné le glas de sa descente aux enfers.

« C’est pas à cause de lui qu’il est mort ! Paul aussi, il joue là-dedans ! Et puis, si c’est moi qui meure pour le district cette année, tu t’en voudras toujours de m’avoir engueulé la dernière fois que tu m’auras vu vivante.
- Faux, je t’aurais fait des excuses dans la salle d’adieu. »

C’était affreux ! Il voulait que ces prémisses de malheur disparaissent ! Qu’ils s’en aillent, qu’ils s’évaporent, qu’ils soient avalés par quelque monstre plus gros qu’eux ! Trishteh fondit dans ses bras grands ouverts, en larme. Ses sanglots étaient violents, et chacun le blessait. Hadrian frotta son dos, lui caressa la tête, tenta gauchement de la réconforter. Même si elle avait tout fait pour mourir, il ne voulait pas qu’elle pleure. Moins que tout, il voulait la voir flancher. Et soudain, il sut quoi dire.

« Si tu mourais, j’irais chercher ton katana dans la clairière et je le mettrais à côté de celui de Paul, dans ton tiroir secret. »

…et je passerais sans doute de longues heures à les contempler en pensant à vous. Hadrian ne croyait pas au paradis, sinon il aurait certainement été heureux à l’idée de savoir le frère et la sœur réunis. Le seul moyen qu’il avait de réparer ce tort, c’était de réunir les armes. Et quand lui-même mourrait et que plus personne ne serait là pour comprendre leur signification, il demanderait à ce que ces deux katanas et le sien soient donnés à des jeunes gens heureux qui en auraient encore l’usage. Ainsi va le monde, les gens meurent, les gens souffrent et la vie continue.

Trishteh balbutia des remerciements, les derniers mots échangés. La jeune fille monta dans sa chambre, le forgeron resta dans la cuisine. Il débarrassa lentement la table, comme un automate. Conscience déconnectée, douleur atténuée.

Bien sûr, il y avait toujours une possibilité que Trishteh ne soit pas tirée au sort, malgré tous les papiers à son nom, mais ce n’était pas l’essentiel. Le plus blessant, le plus douloureux, c’était qu’elle avait pris ces tesserae. C’était son envie d’être moissonnée. Qu’elle parte ou pas, au final, ça ne changeait rien ; elle avait abandonné la lutte. Ou peut-être l’avait-elle entamé au contraire, mais elle ne pourrait jamais y gagner que des cendres sèches dans lesquels rien ne fleurirait plus.

Trishteh revint, vêtue de la robe noire. Hadrian la trouva belle dans sa fine silhouette et sous ses cheveux auburn mais il ne fit pas un commentaire. Ils partirent en direction de la grande place sans échanger un mot, et ils ne parlèrent pas plus pendant le trajet. Sa protégée rejoint la file des potentiels tributs, ils se contentèrent d’un signe de main qui lui déchira le cœur. Certes, elle ne serait pas forcément tirée au sort, mais Hadrian sentait qu’elle allait partir pour le Capitole aussi certainement que si elle lui avait annoncé qu’elle se porterait volontaire. Un funeste oracle qui remuait les doutes. Il n’avait pas peur, il était triste.

Il ne quitta pas des yeux sa sœur de cœur quand elle se fit recenser, ni quand elle s’installa dans le rang réservé aux filles de son âge. La petite taille de la jeune fille l’empêchait de bien la voir, mais ses cheveux flamboyant indiquaient sa présence.

Hadrian n’avait jamais cru en dieu ; pourtant, il pria.
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MessageSujet: Re: La Moisson des 16e Hunger Games. La Moisson des 16e Hunger Games. I_icon_minitimeSam 13 Juil - 11:12



Et une de plus

Depuis un an Ulyss s'est pratiquement couper du monde. Certaine rumeur au Capitole de dise même mort. Mais non. Ulyss est en préparation. Ulyss ne veux pas se voir répéter une nouvelle fois le scénario des 14 dernières années. Cette année, le vainqueur sera du Onze.




J'ouvre les yeux d'un seul coup. Comme si j'étais déjà éveillé depuis des heures, mon corps est déjà opérationnel à cent pour cent. Puis le réveil sonne. Mais je suis déjà là. Conscient. Fixant le plafond de ma chambre. Il sonne un moment avant que je m'en rende compte. C'est aujourd'hui. Aujourd'hui que tout change. Aujourd'hui, mon retour. Le retour d'un mentor avec quatorze années d’expérience. Et c'est cette année que ça changera tout. C'est cette année je vais faire revenir un enfant dans son district. C'est cette que j'aurais un voisin ... Un peu égoïste de ma part. Mon objectif ? Depuis la mort de Seed qui m'a étrangement plus choquer que la mort de n'importe quel autre de mes tributs, je vie seul. J'ai fais un retour sur moi même, je me suis concentré sur mon art. J'ai écris un livre. Un livre sur moi. Un livre sur la difficulté d'être seul au monde. Mais pauvre idiots du Capitole liront ça comme n'importe quel autre de mes romans. Un autre nom d'une illusion d'histoire racontant mon histoire de façon masqué. Moi, un tueur de douze an à la chance isolante. Et mon esprit arrête de souffrir seulement après cette question: Pourquoi vivre avec les fantômes du passé lorsque je peux vivre avec un être à chérir.  

Un ersatz de mon esprit encore dans mes divagations sur la vie, me force à poser pied à terre. Je me dirige automatiquement vers la douche, tel un automate, je me défais des peu de tissu qui couvre mon corps lors des courte nuit d'été dans le district Onze. J'allume l'eau et la laisse couler sur mon visage, mon buste, mes fesses. Mon absence total de réaction au froid extrême de l'eau me persuade que je en suis pas encore connecté à la réalité. Je pense je réfléchis encore. Comme si je n'étais pas seul dans ma douche. Comme si les 26 tributs morts sous mes conseils me laissaient un lourd poids sur les épaules. Je me souviens de chacun de leurs noms. De chacun de leurs visages. De chaque son de leurs voix. Des derniers mots qu'on a échangé. Je m'étire. J'ai des courbatures. Je sors progressivement d'un sommeil long de presque un an.

Je sors de la douche. Les yeux dans le vide, je me refais année par année mes journées de moisson, les voyages jusqu'au Capitol, mes défilés, mes adieux, mes scènes de morts plus affreuses les unes que les autres ... et mes pardons devant des parents. Je dévale les escaliers, ces souvenirs sont lourds. Presque autant que le petit dej' qui est déjà prêt dans ma cuisine. Orestre ? Ce bon vieux Orestre, ile st l’hôte du district. Depuis plusieurs années, il s'occupe de moi. Pourquoi ? Dans son intérêt. en tant qu’Hôte il a la responsabilité du bon déroulement de la moisson et sans lui je ne mettrais probablement pas les pieds à la grande place. Je m'installe attendant son arrivé, accompagné de mes amis fantômes, Seed et Sophie ... Mon dernier et ma première tribut devant moi, me fixant. Seed à un sourire sur le visage. Sophie me regarde comme si j'étais son fils. Est-ce qu'il me quitteront aujourd'hui ? Ou je vais devoir vivre avec toute la journée ? Je réalise que je n'ai pas décrocher un sourire depuis des lustres à cause d'eux. Je suis même pas certain de savoir encore comment faire.
Des bruits de pas se font entendre de mon salon. Mais il y a quelque chose d'étrange. Je vois le sourire disparaitre sur le visage de Seed et celui de Sophie se dessiner. J'ai peur de me retourner. Je sais que ce sera mauvais. Ces bruits de pas ne sont pas masculin. Un bruit de talon. De talon aiguille. Se repetant comme une mélopée diabolique venant des enfers. Qu'est-ce qu'une femme fait chez moi ? Personne ne rentre chez moi en dehors d'Orestre ! La peur fait place à la colère. Je me retourne mais n'ai pas le temps de voir le visage de la personne. Elle m'enlace avec violence. J'accuse le coup. La personne me serre assez fort, amis quelque chose sonne faux.

"Je suis désolé chéri. Orestre est mort ... Je suis Lavinia. Je suis la nouvelle hôte du district. Je ... Orestre m'a dis qu'il fallait venir te chercher ... Je .. Je suis désolé vous aviez l'air ... Proche." Le son de sa voix est tellement faux. Magnifique demoiselle aux jambes interminables arrête de m'enlacer. Elle me prend pour un bouseux attardé, ça se voix comme le nez au milieu de la figure. Elle me lâche enfin. Aucune émotions ne transpiraient de mon visage. Orestre était peut-être l'un de mes seul ami ... Mais je ne l'avais pas choisi. Son départ ne rajoute qu'un fantôme devant mes yeux fatigués. Quand à cette fille. Je la déteste déjà. Elle s époussière comme si j'étais quelqu'un de crade. Puis, elle me dicte ses ordres, comme si c'était fini après un câlin on serait ami. Je me lève et interrompt son monologue du programme de la journée en la prenant vers le bras. Je la raccompagne de force vers la porte et lui claque devant la tronche. Je l’entend râler et essayer de me faire ouvrir mais c'est peine perdue. Je suis collé contre la porte, dos contre le bois, je fixe mon salon remplis de fantômes. Sophie s'approche de moi sourire aux lèvres, la hache qui avait ouvert son crâne au moment de sa mort toujours présente. J'avance vers elle et la traverse. Elle n'existe pas Ulyss. Aucun d'eux. Si tu ne veux pas d'eux qu'ils partent ! Je ferme les yeux. "

"Disparaissez. Disparaissez ... DISPARAISSEZ PUTAIN ! J'ouvre de nouveau les yeux. La salle est vide. Je soupire. Enfin libre. Libre ? Pas tout à fait. Il en reste un un petit à mes pieds. Seed est toujours là. Seed à toujours quelque chose à me dire. Hélas les fantômes ne parlent pas. Mais lui ne me gêne pas. Je veux vivre encore avec son souvenir. Je me sens prêt. Prêt à affronter une nouvelle année. Prêt à enfin avoir un voisin ! Je me sens déterminé quand s'approche l'heure, quand j'enfile mon éternel costume, quand je marche la tête haute vers la grande place, quand les pacificateurs, probablement venu me chercher se mettent à m'accompagner jusqu'à l’hôtel de ville, quand je me fais coiffer et maquillé sous les yeux de tueuse de Lavinia, Quand je prend place sur scène. Quand je fixe cette foule triste et enfin, quand elle prononce ces mots.

"Joyeux Hunger Games à tous ! Puisse le sort vous être favorable. Je suis sûre que vous êtes aussi impatients que moi, je vous comprend"

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Logan N. Stark
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MessageSujet: Re: La Moisson des 16e Hunger Games. La Moisson des 16e Hunger Games. I_icon_minitimeLun 15 Juil - 19:24


Lavinia trépignait d'impatience sur son estrade, louchant avec insistance sur les deux énormes urnes qui l'encadraient. Le maire du district était derrière elle, et il retenait son souffle. La jeune femme croyait se souvenir qu'il avait une fille parmi les enfants éligibles à la moisson. Lavinia lui adressa un petit sourire encourageant. Lui aussi serait sans doute honoré que sa fille soit retenue aux jeux, il cachait bien mal son impatience lui aussi, mais il se devait de paraitre impassible, de jouer le jeu. Elle réalisa qu'en montrant son impatience elle devait sans doute paraître complètement décalée, elle perdit quelques secondes son sourire et songea même à faire une excuse publique. C'était tout de même une cérémonie officielle de la plus grande importance, et elle se devait de servir au mieux l'image prestigieuse du Capitole. Ce fut comme un poids qui s'affaissait sur ses minces épaules, mais elle tint bon, pour sa réputation. Elle ne s'excusa pas, se contentant de prendre exemple sur le maire qui se tenait droit comme un i le visage impassible, les mains croisées sur ses jambes. Elle lui jeta un regard furtif. Elle était tellement heureuse d'être là et de participer à changer l'avenir de deux jeunes gens et de leur famille. Se rendaient-ils comptent que la gloire leur pleuverait dessus si jamais leur enfant était choisi ? Sans doute pas, mais ils devaient être troublés par la solennité du moment. Lavinia adressa un petit sourire à l'assistance. Dans le même temps, un pacificateur lui adressa un signe de tête : il était temps de passer au tirage au sort.

- Bien ! lança t'elle dans le micro. Il est temps de voir quelles sont les vies qui vont changer aujourd'hui. Et comme toujours, les dames d'abord !

Elle se dirigea lentement vers l'urne des filles, avec un pas que lui avait enseigné sa mère et qui ménageait le suspens. Elle plongea sa main avec délice parmi tous les petits papiers foisonnant de noms. Tant de jeunes filles, une seule place... Quel suspens ! Elle jugea son timing excellent. Elle sortit brutalement un petit papier, faisant frémir l'assitance, et sourit à nouveau tandis qu'elle dépouillait le billet avec soin.

- Kara Pollan ! exulta t'elle. Bravo jeune fille ! Viens te joindre à moi !

Elle entendit le maire échapper un petit hoquet surpris. Lavinia se souvint alors que le nom de cet homme était Pollan. C'était donc sa fille qui avait été choisie. Il devait être surpris que sa fille soit l'heureuse élue parmi tant d'autres. La jeune femme se garda de le féliciter : cela n'entrait pas dans ses fonctions.

- Messieurs ! C'est à vous !

Elle répéta la petite opération et le même timing avec l'urne des garçons, à cela près qu'elle choisis le papier avec plus de soin encore et se délecta du dépouillement, songeant qu'il lui faudrait attendre un an avant de recommencer.

- William Gregore ! Quel beau prénom ! Félicitations, viens donc rejoindre ton amie sur l'estrade.

Et sans plus attendre, Lavinia prend les deux jeunes gens par les épaules.

- Mesdames et Messieurs ! Voici nos nouveaux tributs.



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MessageSujet: Re: La Moisson des 16e Hunger Games. La Moisson des 16e Hunger Games. I_icon_minitimeLun 15 Juil - 20:20



Alea Jacta est, ou la moisson en est piochée.

♎ Introducing Trishteh Yeleen.
-featuring The Destiny.
Ça y est. La phrase habituelle avait fait remonter tout le stress accumulé pendant cette année. La jeune femme s’avança lentement, en équilibre précaire sur ses très hautes chaussures (j’espère qu’on ne m’obligera pas à porter les mêmes bientôt) vers le bocal en verre qui contenait tous les noms des filles du district, dont le mien 113 fois. Un silence de mort régnait maintenant sur la place. Tout le monde était suspendu à sa main, moi compris. Je n’étais plus aussi détendue que tout à l’heure, sûre du nom qu’elle allait prononcer. Un doute s’insinuait, lentement, inexorablement… On y était, elle plongeait sa main aux ongles de 10 centimètres et fourrageait avec entre les papiers. Dans les alentours, tout le monde retenait son souffle. Elle fit enfin son choix sur un des noms, le sortit, toujours avec cette même lenteur. Mais dépêche-toi ! Laisse tomber l’épée ! J’en peux plus d’attendre ! Elle n’écoutait personne. Elle retourna à sa place devant le micro, déplia l’instrument de torture qui suppliciait tout le monde sur cette place – excepté peut-être les garçons – se pourlécha les babines… euh les lèvres, lisant sûrement le nom dans sa tête. Elle avait les sourcils froncés, comme si elle butait sur certains mots. Cela me rassura un peu. Puis finalement, elle ouvrit la bouche et prononça un nom. Un nom qui n’avait aucun rapport avec le mien. Non. NON !

Bon. Je fais quoi maintenant ? On commence par ne surtout pas chercher Hadrian du regard. Si je le fais, ça va détruire toutes mes forces. Et si je n’ai plus de forces, je ne pourrais finir ce que j’ai commencé. Par la manière dont je ne voulais absolument pas. On dirait que le Capitole a gagné une fois de plus… Il est trop fort. La fille qui a été moissonnée avance au milieu. Elle est blême. Et ça devrait être moi. Mon regard se porte vers l’hôtesse qui fixe avidement la jeune fille, puis revient vers elle-même. Elle tremblote. Je n’attendrais pas une année de plus. Je ne la connais pas mais je joue des coudes autour de moi pour arriver à l’allée centrale. Les pacificateurs la gardent bien. Je prends une grande inspiration, et je ne peux m’empêcher un regard derrière moi. Rapide, un peu perdu. Je fixe de nouveau la jeune fille qui est maintenant en train de grimper les marches de l’estrade, avec les genoux qui ont l’air en coton. C’est trop. Je n’ai pas passé une année pour rien, et je n’en attendrai pas une autre. J’avais dit que ce serait aujourd’hui. Et le Capitole compte déjà tellement de victoires, une de plus ne changera pas grand-chose ! Alors, avec un courage que je ne me soupçonnais même pas, je lève la main et crie : « Attendez, je suis volontaire ! ».

Les pacificateurs se retournent, et ce ne sont pas les seuls. Tous les regards sont sur moi en un clin d’œil. La fille s’est arrêtée de monter l’escalier, et me fixe, incrédule. Je n’arrive pas à la regarder en face, de même que je n’ai pas le courage de chercher Hadrian dans la foule. Non, je préfère attendre que les gardes en blanc se poussent et me laissent le passage. A moi maintenant d’emprunter l’allée, les genoux tremblotants. A mi-course, je croise l’ex-tribute, mais je n’arrive toujours pas à me résoudre à la fixer les yeux dans les yeux. J’avance, préférant fixer droit devant moi. Il ne faut pas que je commence à trembler maintenant, surtout pas… L’hôtesse me scrute avec un sourire mielleux accroché à ses lèvres multicolores. Je suis sa distraction du jour. Je monte l’escalier, chancelante. Je sens le poids des regards dans mon dos. Une fois arrivée sur l’estrade, la dame trop colorée vient me voir et me demande mon nom à l’oreille, se penchant au-dessus de moi pour se mettre à ma hauteur. Un murmure de plus qui se mêle à tous ceux de la place. Je le lui chuchote à l’oreille. Satisfaite de la réponse, elle s’avance à nouveau vers le micro.

Ce qu’elle dit, je le perçois de loin, voire même presque pas du tout. Non, je suis trop occupée à survoler l’assemblée du regard, à la recherche d’Hadrian. Quand je l’ai enfin trouvé, tout au fond, je ne peux pas supporter ses yeux perçants bien longtemps. L’expression désapprobatrice de ses yeux de ce matin s’est aggravée, impossible à soutenir. Si je le fixe plus longtemps, je vais me mettre à pleurer… J’ai le sang qui bat à mes temps et dans ma poitrine. Mes oreilles bourdonnent, couvrant le bruit extérieur. Mais quel bruit de toute façon ? Tout le monde est silencieux, et la même scène que tout à l’heureuse reproduit. Je change de cible, préférant lorgner sur les actions de la grande perche. Elle est maintenant en train de choisir le papier pour les garçons. Je vois son épaule bouger, mais elle est de dos, donc je ne peux pas apercevoir sa main. Après de longues secondes, elle en choisit un. Tiens c’est marrant comme si peu de personnes ont eu ce point de vue dans leur (courte) vie… Je devrais presque me sentir spéciale, mais si c’est pour avoir une exclusivité comme celle-là, en fait non merci. Mes oreilles bourdonnent, et je n’entends pas le nom qu’elle prononce. Le fait est qu’un grand gaillard s’avance. Il me tend la main, que je m’avance pour serrer. Sa paume est moite, collante.

L’hôtesse raconte encore quelques trucs, et des pacificateurs nous prennent et nous dépose dans une salle chacun à la mairie. Je reconnais celle où j’ai pu voir Seed en vie et en vrai de vrai pour la dernière fois de ma vie. C’est trop, et les larmes que j’avais retenue tout à l’heure sur l’estrade coulent, sans s’arrêter. Je me recroqueville en boule, et j’attends. J’attends que le flot se tarisse, ou peut-être que quelqu’un vienne me voir. Alors ça fait comme ça de se sentir coupable ? C’est ça le courage ? Ça fait cet effet-là d’avoir essayé de sauver une parfaite inconnue et s’envoyant à la mort plus tard ? D’avoir laissé gagner le Capitole une fois de plus ? Et tous ces tesserae, ils ont vraiment servi à rien, vu que tu t’es portée volontaire, non ? Ah ah, tu te sentais heureuse d’avoir faussé le tirage au sort… Mais ce fut bien inutile. La liste d’échecs commençait à se rallonger de plus en plus…
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MessageSujet: Re: La Moisson des 16e Hunger Games. La Moisson des 16e Hunger Games. I_icon_minitimeSam 20 Juil - 22:58

L’hôte s’activait sur son estrade, mais Hadrian ne la voyait pas. Il ne la regardait pas, pas plus qu’il ne regardait les sphères de verre remplies des papiers fatals. Son regard ne quittait pas la pointe auburn au milieu des rangs des jeunes filles de quinze ans. A mesure que les secondes passaient, les bords du monde se désagrégeaient. Il n’y avait que Trishteh. Même les jumelles Marlath, même Albara Huntington, même Jeremy Stock, et aucun autre qui composait cette foule ne comptait en ces instants. Parce que c’était sa protégée qui allait partir, elle et aucune autre fille. Elle et un garçon qui n’aura aucune importance à côté d’elle.

Le temps s’égrenait, lent et immuable. Malgré la certitude qui le rongeait, Hadrian ne pouvait s’empêcher de sentir la tension monter à chaque mouvement des aiguilles. Il ne pouvait s’empêcher d’espérer, même s’il savait que cet espoir serait déçu. Mais si seulement Trishteh pouvait ne pas être tirée au sort nonobstant la centaine de tesserae à son nom, si seulement elle pouvait rentrer saine et sauve à leur foyer, si seulement elle pouvait survivre, alors… Alors quoi ? L’échéance serait repoussée d’une année ? La jeune fille reprendrait-elle confiance en l’avenir ? Accepterait-elle de donner sa chance à la vie ? Pourrait-elle tirer un trait sur Paul, sur Seed Holt, sur cette tentative désespérée de fuite vers la mort ? Il pourrait essayer de la distraire de ses funestes desseins, mais y arriverait-il ? Rien n’était moins sûr. Il n’avait pour l’instant réussi à sauver personne, pourquoi les choses changeraient-elles ? Aussi, quand le nom de Kara Pollan traversa les enceintes pour être entendu de tous les citoyens rassemblés, le sentiment spontané de soulagement fut aussitôt entaché d’appréhension, et de la tristesse plus grande encore répondant à la quasi-certitude de voir Trishteh se porter volontaire. Hadrian pria pour que cela n’arrive pas. Sans quitter le vague contour de sa protégée entourée par la foule. Les rangs étaient certainement en train de s’ouvrir pour la moissonnée, et le forgeron fixait Trishteh. Chaque seconde qui coulait lui faisait espérer un peu plus, transformait sa peine en crainte. Une peur viscérale qui lui compressait les entrailles.

S’il-te-plait Trishteh…

Il pria pour qu’elle se taise, pour qu’elle reste tranquille. Pour qu’elle reste et qu’il puisse la choyer, au moins une année de plus. Ne serait-ce qu’une année. Une année, c’est déjà mieux que rien.

Mais la tâche auburn bougea. La jeune fille se fraya un passage entre ses congénères. La douleur traversa Hadrian. Il avait beau s’y être préparé, il avait beau savoir que ce finirait comme cela, le mal n’en était pas pour autant atténué. Au contraire, il lui semblait qu’il en était sublimé. Sa sœur de cœur se tenait dans l’allée centrale, comme perdue au milieu d’une manifestation dont elle ne comprenait pas les tenants et les aboutissants. Si seulement ça avait pu changer quelque chose, le forgeron aurait couru vers elle, et il l’aurait tirée loin de l’estrade. Il lui aurait couvert la bouche pour ne pas qu’elle prononce sa sentence. Il l’aurait même assommée pour ne pas qu’elle se débatte. Mais ça n’aurait servi à rien. Strictement à rien. Alors Hadrian resta immobile quand la personne à laquelle il tenait le plus au monde hurla sa condamnation.

« Attendez, je suis volontaire ! »

Il n’y eut plus rien. Il n’y avait jamais rien eu, mais même ce rien s’était évanoui. Juste une silhouette frêle qui remontait la place vers l’estrade d’un pas faussement assuré. Juste une fillette qui filait vers une morte attirante et répulsive. Juste un trait qui fuse dans l’espace et qui s’interrompt. Une courbe cassée. Un éclat brisé. Une aile qui part en vrille et qui tombe, tombe comme si elle était faite de plomb.

Leurs regards s’accrochèrent. Hadrian ne put réprimer la dureté, le désaccord, la peine violente, incontrôlables. D’une certaine manière, il en voulait à Trishteh. Il lui en voulait de ne pas avoir relevé la tête hors de l’eau et de ne pas s’être battue contre le courant, il lui en voulait de le laisser seul. Il ne pouvait pas s’empêcher de lui en vouloir. Un suicide, c’était pire que tout. Parce que le coupable est également la victime. Vers qui tourner sa haine et sa rancœur ? Il ne voulait pas en vouloir à sa protégée, mais il ne pouvait rien faire contre ce sentiment viscéral. Le contact visuel se rompit sous l’impulsion de la jeune fille et Hadrian eut soudain honte d’imposer sa colère à une enfant qui était sans doute en proie aux plus violentes émotions imaginables.

Il ne la quitta pas des yeux, pas un instant, essayant de lutter contre le ressentiment à l’encontre de sa sœur de cœur, jusqu’à ce qu’elle disparaisse à l’intérieur de l’hôtel de ville. Et même là, il ne prêta aucune attention à la foule qui se dispersait ni aux parents qui étreignaient leurs enfants. Il avait une dernière chose à faire pour Trishteh. La seule chose qui était encore en son pouvoir : se montrer fort et confiant. Il n’était ni l’un ni l’autre, en la circonstance, il se sentait même plus faible que le plus faible des hommes et moins convaincu de le plus hésitant d’entre eux, mais peut-être arriverait-il à le faire croire à sa protégée, pour qu’elle emporte de lui l’image qu’il avait toujours voulu lui donner. Un frère, un protecteur, qui toujours l’aimerais et qui toujours la soutiendrais, même dans ses plus folles entreprises. Après, après, il pourrait se laisser aller à la douleur, là où personne ne pourrait le voir. Il irait à la forge, bien à l’abri dans son monde, et son marteau deviendrait le catalyseur de sa peine, le métal rougeoyant la recevrait, l’encaisserait et la recélerais éternellement. Il façonnerait une lame acérée et bordée de dents déchirantes. Il forgerait une couronne bardée de piques, répandant le sang de quiconque serait assez fou pour la coiffer. Il créerait ensuite un bijou, un pendentif fin et délicat, en argent brossé, avec une perle nacrée en son centre, et il continuerait à vivre.

Il marcha jusqu’à la lourde porte de l’hôtel de ville. Un pacificateur lui ouvrit et le guida à travers les couloirs tapissés de couleurs chaudes alors qu’il tentait de se composer une mine sereine. Il voulait pardonner à Trishteh. Il voulait pouvoir le faire le cœur ouvert, sans arrière-pensée. C’était dur, c’était douloureux, mais il voulait le faire. Il entra dans la pièce réservée aux adieux sans avoir encore réussi à gagner le bon état d’esprit. Mais quand il vit la jeune fille recroquevillée sur le sol, un petit animal blessé et terrorisé, toute sa rancune fondit. Il ne resta plus qu’une affection sans borne, un désir de protection, une envie de prendre dans ses bras l’enfant pour faire cesser ses pleurs. Hadrian s’approcha de sa protégée, lentement, inconscient du temps imparti qui commençait déjà à filer, et s’agenouilla à côté d’elle. Il posa sa main sur son épaule, avec une douceur qu’on n’aurait pas soupçonnée chez un jeune homme dont l’apanage était la force brute, et chuchota :

« Je suis désolé. »

Désolé pour la discussion houleuse qu’ils avaient eu plus tôt, désolé de n’avoir pas su l’aider comme il aurait dû, désolé pour elle, qui allait rejoindre son frère dans la mort, désolé pour lui qui allait rester seul. Désolé comme dévasté, comme vide, comme donné aux vents secs et sifflants. Oui, c’était le mot juste. Il était désolé.

Et il ne savait pas quoi dire d’autre. Il ne connaissait pas les mots qui réconfortent, il ne connaissait pas les mots qui donnent du courage. Il ne savait toujours pas comment aider l’enfant tremblante et apeurée condamnée à subir la mort ou à la donner. Il ne connaissait pas les mots qui touchent le cœur. Qui partent du cœur. Dans les mêmes circonstances, quelques années plus tôt, il avait promis à Paul de prendre soin de sa sœur. Et voilà que ladite sœur avait pris la place de son frère, et Hadrian n’avait plus rien à dire. Pas de serment chimérique. Ni de lui, ni d’elle.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: La Moisson des 16e Hunger Games. La Moisson des 16e Hunger Games. I_icon_minitimeVen 26 Juil - 15:39



Et une de plus

Une nouvelle fois sur la place du District Onze, Ulyss assiste à la mise à mort plus que probable de deux jeunes enfants. Cette année encore, il va y avoir des surprise et ce n'est pas le fantôme de Seed qui dira le contraire.




Dans ces moments là, le temps semble s'arrêter. Tous le monde retiens son souffle. Sauf moi. Je me fiche de qui sera tirer au sort. Comprenez moi bien. Dans tous les cas ce sera un déchirement pour moi. Dans tous les cas, je serais en partie responsable d'au moins la mort d'un enfant. Et hélas pour moi, depuis 14 ans, c'est 28 cadavres que j'ai ramené du Capitole. Enfin ... 27. Il y avait cette fille lors de la dixième où ils n'ont même pas réussi à retrouver ses restes ... Cette année, j'aimerais vraiment revenir avec quelqu'un à mes côté. Ne plus vivre seul dans un Quartier aussi immense. Quel idiot d'avoir fait autant de maison que dans le 1 ou le 2 ... On est dans le Onze ici ...

- Bien ! Il est temps de voir quelles sont les vies qui vont changer aujourd'hui. Et comme toujours, les dames d'abord !

Cette femme est horrible ... J'ai beaucoup de mal à supporter ceux qui aime faire du mal. Orestre était heureux d'être hôte pour pouvoir accompagner les enfants et les aider au mieux. Elle, elle y prend un malin plaisir. Je vois dans ses yeux qu'elle ne supporte pas mon district, ses habitants, ses enfants, ses tributs, moi. Encore une courge parmi tant d'autre au Capitole. Les gens d'ici ne m'aime pas pour la plupart, car ils pensent que je suis responsable de ma mort de mes tributs. Mais au moins ils ont le cran de me le dire et me respecte quand même en tant qu'homme. Ma mâchoire se bloque en comtemplant ce ban de jeune fille innocente. Puis une flèche me transperce le cœur. Je la vois. Je détourne le regard. Je regarde vers Seed. Il est là, il semble triste. Il pointe la sphère du doigt. Je devinne qu'il designe les papier où est son nom. Il ne faut pas qu'elle en pioche un. Ils sont pourtant si nombreux. Le maire me l'a bien dis 113 fois. Qu'elle idiote. Pitié. Pas elle.

Kara Pollan ! Bravo jeune fille ! Viens te joindre à moi !

Le couperet tombe. Voilà un nom qui m'était sortie de la tête. Elle a portant si peu de chance d'être tié au sort. Kara Pollan. La fille du maire. Je le regarde. Ses yeux sont vitreux. Je le prends par le bras le voyant défaillir. Veut-il intervenir ? Tomber ? Je ne sait pas. Dans tout les cas, le Capitole à les yeux braquer sur lui. Sa vie dépend de sa réaction. Je le regarde dans les yeux et me force à sourire. Il me regarde les yeux à la fois remplis de haine et de reconnaissance. Il prends un sourire. Un faux sourire fier. Il lâche mon bras et applaudit à contre cœur sa fille qui se dirige vers la scène. La pauvre petite princesse est livide. Elle, comme beaucoup avant elle, marche telle quelqu'un qui va au bucher. Je regarde une nouvelle fois Seed. Il fait non de la tête, puis il la montre du doigt. Non .. Non pitié.
Attendez, je suis volontaire !
Comme un bruit d'explosion m'assourdis. Je n'entends désormais plus rien. Je suis un spectateur fantôme du reste de la scène. Je ne réalise pas ce qui se passe sous mes yeux. Une volontaire. La voilà en train de remonter entre les gens, elle vient vers la scène. Presque avec un air fier. Derriere elle, deux fantômes marchent. Ils sont là. Ils me demandent de veiller sur elle. Pourquoi le sort est-il aussi cruel ? Amy ? Seed ? Pourquoi je devrais m'occuper d'une petite qui désire la mort ? Pourquoi une nouvelle volontaire. Pourquoi elle ? Elle regarde un jeune homme. Il a l'air triste. Très triste, même si son regard dur veut donner une impression de colère, on ne me trompe plus avec des sentiments de façade. Ce jeune homme lui en veut, mais il est triste de la perdre.

Messieurs ! C'est à vous !

Et d'un second. Là personne ne pointe les papiers. Pas de fantômes pour me révéler l'identité de la personne qui viendra prendre place à coté de mon ange chanteur. Le hasard reprend ses droits. Il désigne une nouvelle victime au travers la main de Lavinia. Elle fouille quelques instant pour avant de ressortir un papier. Elle se dirige une nouvelle fois vers le micro. Elle semble hésiter un peu sur la prononciation et s’élance.

William Gregore ! Quel beau prénom ! Félicitations, viens donc rejoindre ton amie sur l'estrade.

Livide également il s'élance. Pour lui personne ne voudra prendre sa place. Il n'y a pas deux Kamikaze dans le district. Et tant mieux. Je vais avoir assez à gérer avec une. Lavinia annonce ses nouveaux jouets. Elle aime les exposer comme ses trouvailles, mais à moi d'en faire des champions. Pas facile une nouvelle fois. Mais Pour Seed. Pour Amy. Pour le jeune homme triste. Je promet de faire mon possible. Je ferais tout pour que l'un des deux revienne vivant de cet enfer.

Les adieux viennent vite. Trop vite. Et ils passent tellement rapidement. Je veux. Je dois parler au jeune homme triste. Je me rends devant la salle d'adieux de Trishteh, tel est son nom. Je ne veux pas le manquer. La salle est très silencieux durant les adieux. Il finit par sortir de la pièce, résolu. Je prends les devant. Je m'approche de lui, lui touche l'épaule. Je cherche les mots. Ils viennent à moi lorsque disparait pour la dernière fois Seed.

Je .. Je suis Ulyss, le mentor de Trishteh. Je sais que je ne suis pas connu pour faire revenir en vie mes tributs. Mais, peu importe qui tu es pour elle. Je te promet sur ma vie que je ferais mon possible pour qu'elle revienne en vie. J'ai fais une promesse à quelqu'un l'année dernière. Une promesse que je n'ai pas tenu. Alors, cette fois, je ne reviendrais pas seul. Je ne veux pas. Je ne peux plus. Je ... J'aimerais te tenir au courant. J'aimerais pouvoir te donner des nouvelles. Je veux être là. Je veux en finir avec ces échecs. Tu veux bien m'aider à ça ?

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MessageSujet: Re: La Moisson des 16e Hunger Games. La Moisson des 16e Hunger Games. I_icon_minitimeSam 10 Aoû - 19:30

La porte se referma derrière Hadrian, marquant une séparation désormais tangible entre sa protégée et lui. Un mur qu’il ne pourrait plus jamais franchir et encore moi abattre. Il serra fort les poings, cherchant à provoquer la douleur du corps pour accompagner celle de l’âme. Il ne pouvait pas être en pleine santé alors que sa sœur de cœur courrait vers la même fin que Paul. C’était… inconcevable. Les jours comme celui-ci, il devrait pleuvoir à verse, un vent glacial devrait souffler, les gens faibles et malades devraient se terrer sous des couvertures rêches, le monde entier devrait se mettre au diapason de la perte et de la peine. Mais les choses n’allaient pas ainsi, Hadrian le savait. Combien de millions d’êtres humains jouissaient ce jour là d’un bonheur sans ombre ? Il ne pouvait pas s’accaparer le temps, il ne pouvait avoir d’influence que sur son corps. Enfin, la douleur salvatrice se fit ressentir entre ses phalanges repliées. Il serra plus fort. Et il releva la tête et s’éloigna d’un pas de la porte fermée.

Il en aurait fait un deuxième s’il n’avait pas enfin pris conscience de la présence du mentor du district Onze. Du mentor de Trishteh. Le mentor de Paul avant elle. Hadrian savait que cet homme avait mille raisons d’être mille fois plus malheureux que lui ; pourtant, il n’arriva pas à compatir. Il n’arriva pas à concevoir le fait que quelqu’un puisse ressentir plus de peine que lui en cet instant. Plus de peine, c’était forcément la mort. Ça ne pouvait rien être d’autre que la mort.

Ulyss « Lucky » Alenko lui toucha l’épaule, et le forgeron se demanda qui tremblait. C’était sans doute lui. Il n’avait jamais vraiment su exorciser sa douleur, alors il avait parfois l’impression qu’elle ne quittait son esprit que pour se réfugier dans son corps où elle s’était faite ver pour le ronger doucement, lentement et sûrement. Mais peut-être que ce constat s’appliquait également au mentor après tout. Il avait subi beaucoup de pertes, peut-être qu’elles le hantaient. Peut-être tremblaient-ils tous les deux. Peut-être avaient-ils exactement la même peine.

« Je .. Je suis Ulyss, le mentor de Trishteh. Je sais que je ne suis pas connu pour faire revenir en vie mes tributs. Mais, peu importe qui tu es pour elle. Je te promet sur ma vie que je ferais mon possible pour qu'elle revienne en vie. J'ai fais une promesse à quelqu'un l'année dernière. Une promesse que je n'ai pas tenu. Alors, cette fois, je ne reviendrais pas seul. Je ne veux pas. Je ne peux plus. Je ... J'aimerais te tenir au courant. J'aimerais pouvoir te donner des nouvelles. Je veux être là. Je veux en finir avec ces échecs. Tu veux bien m'aider à ça ? »

Hadrian écouta sans broncher. Il n’hocha pas la tête, n’arqua pas un sourcil. L’inexpression, l’annihilation des sensations, était sa meilleure amie ce jour là. Mais elle n’était pas totalement efficace, elle ne pouvait pas détruire également les remous profonds. Une promesse. Une promesse non-tenue. Pour le forgeron, les promesses n’avaient plus de sens depuis la condamnation de Trishteh. Même les promesses sincères n’étaient guère plus qu’un infime vent soufflant contre les pierres qui parsemaient l’avenir. Vous rompez vos promesses chaque année, c’est ça que je dois comprendre ?! Hadrian eut envie de lui cracher à la face. Mais il ne le fit pas. Il ne put pas. Parce que lui-même aurait frappé quiconque l’aurait attaqué avec la promesse faite à Paul. Parce qu’il eut l’impression que le mentor et lui partageaient quelque chose. La même peine, la perte, et le même fléau, l’impuissance.

« Je n’ai pas besoin de promesse ; la volonté derrière les mots suffit. Mais je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour aider Trishteh. »

En vérité, Hadrian ne croyait pas à la victoire de sa protégée. Il avait cru pour Paul et il avait eu tort. Il ne voulait plus se reposer sur de vains espoirs et sur des miracles potentiels, il voulait faire face aux malheurs, leur résister et survivre. Pas céder au confort des illusions et vivre dans un rêve éveillé. Il n’avait aucune envie de tout miser sur l’improbable et de guetter à chaque instant sur la télévision l’image qui le ferait basculer instantanément d’un côté ou de l’autre. Hadrian refusait de laisser son cœur s’atrophier ou au contraire s’emballer au rythme choisi par les bourreaux tout ça pour un mirage sur lequel il ne pourrait jamais refermer la main. Il lui fallait des choses tangibles, des choses auxquels il pouvait s’accrocher, des appuis. Pas des échappatoires. Il desserra les poings ; il lui fallait un marteau.

Le forgeron regarda le mentor dans les yeux. Lucky ? En quoi était-il chanceux ? Hadrian eut juste l’impression qu’il était perdu et seul. Inexorablement esseulé dans un délire que personne ne comprendrait jamais. C’est impossible de comprendre les autres. Il déglutit.

« Et je vous remercie d’avance pour tout ce que vous pourrez faire pour elle. »

Parce que moi, dorénavant, je suis impuissant. Impuissant comme pour ma mère. Impuissant comme pour Paul. Impuissant comme pour mon père. Même si vous ne pouvez pas la sauver, je vous en prie, faites que ses derniers jours soient heureux. Aidez-là à mourir fière de ce qu’elle a vécu.

Hadrian fut soudain saisi du besoin de démolir ce mur à mains nues. De mettre ses phalanges à sang, d’émietter ses os et de réussir à érafler un tant soit peu la pierre et le ciment. Cela ne ferait aucun bien à Trishteh, ni à personne, et il n’avait aucune envie d’avoir ce genre de comportement, néanmoins, ses mains le démangeaient. Et il sut qu’, encore une fois, la forge serait ce qui lui permettrait de tenir. La dernière chose qui lui restât…
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