Physique - Caractère

Physiquement parlant, Vitali n'est pas quelqu'un qui passe inaperçu. D'abord, il est très grand. Avec ses un mètre quatre-vingt dix, il dépasse aisément toutes les personnes qu'il croise. Il a un corps bien - pour ne pas dire très bien - taillé. Il faut l'avouer, Vitali est le genre de personne sur qui les filles se retournent dans la rue, et pas seulement parce qu'il est grand. Son visage est assez carré, et ses traits ne sont pas les plus fins du monde. Ses yeux bruns semblent prendre la texture et la couleur du caramel fondu lorsqu'ils sont exposés à la lumière. Ses lèvres sont loin d'être fines, elles peuvent même être qualifiées de charnues, mais ce n'est pas dérangeant. Ses cheveux sont bruns, même noirs, et forment des boucles qui lui tombent la plupart du temps sur les yeux. Il laisse un peu de barbe noirci son menton et ses joues, la plupart du temps. On pourrait penser qu'il adopte un style très étudié pour paraître négligé, mais en fait il est tout simplement négligé. Il a des épaules larges, et un corps musclé, du à ses entraînements en tant que Carrière et tout simplement aux Jeux. Mais certainement pas parce qu'il a été se faire suer dans une stupide salle de sport pour avoir un beau torse.
Côté mental, Vitali est quelqu'un de compliqué. En fait, peu sont les gens qui réussissent à le comprendre. Il est assez froid, distant. Pas vraiment avenant, en fait. Il peut sembler à la fois immature et drôlement sage. Stupide et tellement intelligent. Amical mais très froid. Joueur mais si sérieux... Et ça, il l'était bien avant d'entrer dans l'arène. Étrangement, les Jeux n'ont eu aucun effet sur son mental. Comme si, justement, une partie de son cerveau avait décidé d'effacer tout ça. Sauf peut-être le fait qu'il refuse de s'attacher aux gens, et qu'il sursaute à chaque bruit qu'il n'avait pas anticipé. Quelques tocs : toujours vérifier que les fenêtres et la porte sont fermées, toujours garder précieusement de quoi manger et boire au cas où il viendrait à manquer, toujours avoir un couteau dans la poche, au cas où...Des idioties, disent certains. Mais, vraiment, c'est comme si ça l'aidait à vivre. Si non, il est constamment dans un état de contradiction. Il n'écoute pas les autres, jamais. Et si on lui dit de faire quelque chose, il fera exactement le contraire. Surtout s'il s'agit de son père. Il déteste cordialement son père. Il est sorti vainqueur des Hunger Games parce que son père voulait l'y voir mourir. Il ne se rase pas parce que son père ne supporte pas la barbe. Il fume parce que son père déteste l'odeur de la cigarette. Il partage son lit avec une personne différente chaque soir parce que son père voudrait qu'il se marie et fonde une famille. Il ne travaille pas parce que son père aimerait le voir s'épanouir professionnellement. Et plus quelque chose énerve son père, plus il aime ça. Sa vie est vouée à faire chier son père, et il adore ça. Il aime énerver les gens, les exaspérer, leur donner envie de le frapper. Il aime charmer les gens, leur lancer des sourires et des regards pleins de sous-entendus pour leur donner de l'espoir. Il est très franc, ce qui lui attire les foudres de certains. Jamais il ne se gêneras pour donner son avis sur quelque chose, même si c'est très vexant pour la personne qui se trouve en face de lui. Et il est extrêmement possessif envers les rares personnes à qui il a accepté de s'attacher. Il est prévenant, presque trop prévenant. Toujours désordonné. Il aime bien faire rire les gens. Mais il est très méfiant, peut-être un peu trop. On dirait un animal sauvage. Si on s'approche de lui, il recule. Il fuit. Si on lui parle, il répond froidement, rapidement, et il s'en va. Si on le touche il mord. Il faut lui prouver qu'on ne lui veut pas de mal, qu'on n'est pas une menace, si on veut s'approcher de lui. Mais passé ça, c'est quelqu'un d'étonnement attachant, joueur, blagueur, moqueur et taquin, doux, gentil... Il faut juste réussir à le comprendre. Le domestiquer.  

Histoire

Une moisson comme les autres. Voilà ce que Vitali s'était dit ce matin là. Comme tous les ans, il allait voir deux de ses amis s'en aller vers leur mort, et il pourrait rentrer chez lui, enlever ce tas de gel que sa mère avait mit sur ses cheveux, et rien ne se passerait de plus. Mais ce n'est de toute évidence pas comme ça que le destin avait décidé que la matinée se passerait. Il vit, comme tous les ans, la main aux ongles trop longs et trop roses de l'Hôte plonger dans la boule de verre, fouiller quelques instants, attraper un papier... Il eut l'impression que son coeur, et tout le reste de ses organes et de son squelette, était partit lorsqu'il entendit son nom raisonner sur la grande place. Il ne se rendit vraiment compte que c'était lui lorsqu'il sentit tous les regards qui étaient en train de le dévisager. Un garçon à côté de lui, le poussa vers l'allée qui menait à l'esplanade. C'était comme si quelqu'un d'autre était dans son corps. Il ne pouvait pas s'en rendre compte. Il avait quatorze ans, et il venait d'être moissonné. C'était comme si son cerveau venait de tout simplement s'arrêter. Il serra la main de la fille qui s'était retrouvée en face de lui - quand avait-il monté les marches ? - sans même se rendre compte qu'ils étaient ensemble en classe . Il ne jeta même pas un dernier regard à ses parents. Il n'était plus qu'un corps. Il ne réfléchissait plus. Comme s'il ne vivait plus. Il n'était plus qu'une présence...

La porte de la petite salle s'ouvrit sur ses parents. Sa mère était droite, froide. Ses vêtements bleus étaient tellement bien repassés qu'on se demandait s'ils n'avaient pas été fabriqués sur elle. Ses cheveux blonds étaient tirés trop fort en un chignon trop bien fait. Ses yeux bleus étaient froid, et durs. Mais elle était toujours aussi belle. Trop belle. Son père, lui, ne semblait pas non plus se soucier de la situation. Ses cheveux blonds étaient plaqués avec du gel, ses yeux gris étaient aussi froids que de la pierre. Pour la première fois de sa vie, Vitali s'était demandé comment il était né la peau hâlée, les cheveux et les yeux noirs, avec des parents blonds, aux yeux et à la peau pâle. Il n'avait presque rien ressentit non plus. Sauf une envie de sauter sur son père pour lui arracher ses yeux avec ses ongles lorsqu'il prononça d'une voix froide et sans émotion :

« Tu n'as jamais été à la hauteur »

Et il avait tourné les talons, fermé calmement la porte derrière lui et sa femme. Femme qui n'avait pas dit un mot. Qui ne s'était même pas approchée de son fils. Qui n'avait rien fait.

 
Le soleil tapait fort sur l'arène. Depuis des semaines, Vitali s'était caché, bougeant de nuit, dormant le jour dans les cavernes et en haut des arbres. Il n'avait croisé qu'une personne : la fille qui était de son District, Oksana Fawkes, avec qui il était en classe. Elle l'avait surpris, par derrière, alors qu'il se déplaçait. et il lui avait tranché la gorge, plus par chance que par envie. Il s'était retourné, brandissant un poignard qu'il avait trouvé sur un tribut mort. Mais c'était sa seule expérience dans l'arène. Il avait reçut quelques cadeaux de sponsors, qui semblaient vouloir qu'il se batte vu les armes qu'ils lui envoyaient.
Ils n'étaient pourtant désormais plus que deux dans l'arène. Il n'avait jamais pensé à ça. Il ne s'était jamais dit qu'un jour il serait prêt de gagner. Pourtant, il l'avait voulut. Et, stupidement, rien que parce que son père aurait rêvé de le voir mort. Il s'était donc dirigé vers le centre de l'arène, marchant tout droit, attendant de croiser le dernier tribut. Il l'avait trouvé - enfin, il s'était plutôt fait trouver - près d'un grand lac. Et c'est de ce moment là qu'il ne réussit, encore maintenant, pas à se souvenir. Il lui a donné un coup de pied dans le ventre, d'abord. Il ne se souvient plus. La tête de son adversaire à heurté un rocher, une épée l'a coupé du haut de son front jusqu'à son cou. Il se souvient de n'avoir jamais eu aussi mal, d'avoir voulut hurler sans le pouvoir, et d'avoir vu à travers du sang. Puis, sans qu'il se souvienne comment, ils s'étaient retrouvés dans l'eau. Et le petit garçon qui n'avait pas quinze ans appuyait de toutes ses forces sur la tête de son adversaire, essayant tant bien que mal de rester hors de l'eau. Il ne sait plus combien de temps ils se sont battus. Il se souvient juste de l'eau dans ses poumons, de la sensation de mourir, à chaque instant. Et puis, il avait attrapé une pierre, et, à l'aveuglette, les yeux pleins de sang, le poignet surement cassé, la jambe très certainement fracturée, et une douleur fulgurante au niveau de la colonne vertébrale, la tête sous l'eau, il avait frappé de toutes ses forces contre la tête de son adversaire, qui avait à moitié perdu connaissance. Et, de sang froid, il l'avait noyé. Il avait appuyé sa tête sous l'eau, regardé son corps secoué de spasmes perde peu à peu la vie, sans ressentir la moindre émotion. Et aujourd'hui encore, il ne sait plus vraiment ce qu'il s'est passé, il ne sait pas comment il a fait. La vérité, c'est que ce jour là, un enfant de quatorze ans a eu une chance inouïe de se battre dans son élément contre un adolescent beaucoup plus vieux que lui qui savait à peine nager.