Physique - Caractère

Je ne suis pas celui que vous croyez.

J'ai l'air gentil. Chez moi, on m'appelle " le grand méchant loup ". Et ce, depuis que je suis gosse. Je suis moqueur, et par conséquent rieur. De tout, et de n'importe quoi. De la mode de chez nous, par exemple. Je suis du Capitole. Mais je ne suis pas extravaguant. J'ai un style simple, classe, bien à moi. Souvent en costume. Ça plaît aux filles. Ah oui, j'ai beau ne pas être ce qu'on appelle une bonne personne, j'aime les filles. Je suis un "coureur de jupons", depuis plusieurs années. On dit de moi que je suis un éternel adolescent. Je ne prends rien au sérieux, et me conduis comme un gamin de quatorze piges. Je suis adulte. Et non seulement je suis moqueur et irresponsable, mais aussi arrogant. Insupportable. Et malgré ça, "on" me trouve attirant. On pour les femmes. Elles disent de moi que je suis mystérieux. Et elles aiment ça. Sauf que je n'ai rien à leur cacher. Je ne suis pas une personne à secrets. Généralement je dis haut et fort ce que j'ai sur le cœur. Ça par contre, ça ne plaît pas à tout le monde. Je suis une grande gueule. Mais lorsque je gueule, ce n'est pas pour la cause des autres. C'est pour moi. Un autre de mes nombreux défauts: l’égoïsme. Je ne me soucie que de moi et de mon bien être. Le reste, je m'en fous éternellement. Je vis ma vie comme je l'entends, au jour le jour. Je ne me pose jamais de question, et j'ai tendance à réfléchir après. Au pire, je ne réfléchis pas. Je ne me casse pas la tête. Insouciant de tout. De ma santé. Je fume depuis cinq ans devant le nez de mes parents, que je n'apprécie pas particulièrement. Pour moi, ils n'ont que l'étiquette de "géniteurs" sur leur front. Ils en me sont d'aucune utilité. Ils m'ont juste créé et donné quelques caractères physiques héréditaires.

Mon père ma transmit sa taille et sa carrure. Je suis plutôt grand, et ma silhouette est assez musclée pour quelqu'un qui ne fait pas d'exercice physique comme moi. Mes cheveux sont courts, légèrement bouclés mais disciplinés, bruns, parsemés de mèches un peu plus claires.
Ma mère m'a donné ses yeux gris nuancés de bleu. On dit que ces nuances adoucissent mon regard, qu'elles me présentent comme une personne agréable. Ces paroles me feront toujours sourire. Mon sourire. On me dit qu'il est enfantin, tout comme mon rire, mais ravageur. J'ai aussi hérité du nez de ma mère. Un nez "de fille", fin et aquilin. Mais je ne suis pas une personne à complexes. Je m'accepte tel que je suis. Mon moi me convient.

Histoire

Je n'ai pas d'histoire. Pas d'histoire palpitante, du moins. Je suis le fils d'un couple du Capitole. Je viens donc d'une famille dite riche.  Je n'ai donc jamais connu la faim, la misère, la pauvreté, la maladie. J'ai toujours été un petit protégé, privilégié. Mais pas aimé. Je n'étais pas censé naître, exister. Mes "parents" ne s'aiment pas. Disons que pour eux ce n'était qu'une aventure qui a mal tourné. Et me voilà moi. Bien sûr avec toute l'évolution de la technologie, on aurait pu me supprimer. Mais ma mère, cette idiote, refusait. Et devinez pourquoi ? Pas pour me garder en vie, non. Elle avait simplement horreur de la médecine, et ne supportait pas l'idée d'être entre les mains de chirurgiens. Ainsi je suis né, être inattendu. On ne s'est pas foulé, en ce qui s'agit de mon identité. Les noms des grands-pères étaient suffisants.

J'ai grandi dans l'un des appartements les plus luxueux de la ville. Longtemps il m'a été interdit d'en sortir. On m'imposait toutes sortes de limites. Un jour, je me suis décidé à les franchir. Et je n'ai pas arrêté depuis.

Je devais avoir pas plus de six-sept ans. Comme tout petit garçon, j'aimais l'aventure, l'action. Alors, lorsque ma mère discutant avec un voisin, avait malencontreusement laissé la porte ouverte derrière elle, je n'ai pas hésité. J'ai saisi l'occasion, et me voilà dévalant les escaliers à toute vitesse, l'ascenseur étant trop lent pour un gamin turbulent comme moi. J'ai atterri dans la rue, bruyante, aux couleurs criardes des passants. Jamais, je n'étais sorti de chez moi, et je ne connaissais même pas la raison de cette interdiction. J'étais émerveillé devant ce que je qualifierais de dérangeant plus tard. Comprenez que je ne voyais la vie que du haut de ma tour, adossé à la fenêtre. Aussi, lorsqu'il a fallut prendre une direction pour m'éloigner de chez moi, comme à mon habitude, je n'ai pas réfléchi, et j'ai foncé dans le tas. Je marchais la tête en l'air, les yeux brillants, admirant les différents bâtiments qui m'entouraient dans les moindres détails. Tous étaient plus majestueux les uns que les autres. C'est alors qu'après quelques dizaines de minutes de marche, je vis une foule plutôt compacte et nombreuse devant moi. Il ne s'agissait pas d'un de ces mouvements de contestation, que ma "mère" trouvait ridicule, non. De cette foule se dégageait une atmosphère joyeuse, tout le monde riait aux éclats, regardait quelque chose que je ne pouvais pas voir. Curieux, je jouai des coudes pour m'approcher le plus possible du centre, et enfin voir ce qui les excitait tant. Non sans mal, je parvins enfin à un écran immense. Il prenait tout un mur d'une, je ne sais plus, dizaine, vingtaine, cinquantaine de mètres? Impressionnant en tout cas. Tous le regardaient avec la plus grande attention, très concentrés. Parfois, on entendait des cris effrayés de ces femmes fragiles (et faciles), ou encore des exclamations de surprise, et même de joie. Cet écran montrait des jeunes gens en sang sous tous les angles. On m'en avait parlé. Je ne les avais jamais regardés. Les Hunger Games. Pour la première fois, je voyais ce que représentaient vraiment ces jeux. De la violence, des coups, du sang, la mort. Mes yeux étaient grands ouverts. Je crois qu'à ce moment là, je n'avais pas bien réalisé que ce que je voyais était bel et bien réel et se passait en ce moment-même. Mais peu m'importait. J'admirais le courage et la force de certains, je saluais l’honnêteté et la loyauté d'un autre, et je méprisais les lâches et les traîtres. Je devenais sans me rendre compte ce que le Capitole attendait de moi. Une bête assoiffée de combat et de sang, sans ressentir la moindre compassion devant ces jeunes âgés d'une dizaine d'années de plus que moi.

Malgré moi, au fil du temps, j'ai continué à regarder ce "divertissement". Je m’intéressais plus aux joueurs qu'au jeu en lui-même. J'essayais de prévoir leurs réactions. Je voulais apprendre à les connaître. Mais ils ne vivaient pas assez longtemps pour que je puisse y parvenir. Tous étaient totalement différents. Pas un ne ressemblait à un autre. Et c'est ce qui me frappait le plus. Car au Capitole, au contraire, tous se ressemblaient dans leurs tenues extravagantes et colorées, leurs cils démesurés, et leurs griffes repoussantes. 
Je devenais de plus en plus indépendant. Mes parents ne se souciaient guère de moi, et ça me convenait à merveille. Je découvrais l'alcool et surtout la cigarette, dont je ne peux plus me passer. Une véritable drogue qui me procure beaucoup de bien. Un enchantement.

Mon histoire se fait attendre. Mais rappelez-vous: je n'ai pas d'histoire.