Physique - Caractère

Au premier abord, Nate ne ressemble absolument pas à un Capitolien. Il ne porte aucune tenue colorée provocante et osée, mais au contraire des vestes et des pantalons très sobres. Donc, à sa manière, il dépote dans les rues du Capitole. En outre, c'est un homme au physique plutôt banal, même quand il sort son attirail de charmeur et son beau sourire. Plutôt grand, yeux bruns, cheveux bruns courts, souvent mal rasé, plutôt mince, pas vraiment musclé, sa banalité n'a d'égal que son apparente négligence en matière de mode, à tel point que son épouse, si à la mode, s'en désole. Il n'utilise la chirurgie que pour faire disparaître les traces les plus marquantes que les années laissent sur son corps. En haut de la liste noire : le cheveux blancs. Après viennent les rides trop marquées et la peau qui se détend ainsi que les abdominaux qui fondent au profit de la bedaine. Car comme tous les hommes riches, il craint la déchéance de la vieillesse, et la mort. Peut-être est-ce pour cela qu'il supporte de voir tous ces jeunes se faire couper en rondelles dans une arène, peut-être que les voir mourir lui donne l'impression de reculer sa propre mort, allez savoir !

Cependant, on ne peut pas dire que Nate soit quelqu'un de banal, mis à part son physique comme je l'ai mis au dessus. Sa spécificité vient de son caractère, assez peu commun, voir excentrique. Voilà, excentrique ! C'était le mot que je cherchais ! Nate est une excentrique, et ses frasques sont toutes plus étranges les unes que les autres. Je ne les citerai pas, je vous laisse les apprécier vous même. En tous cas, il est notoire que Nate est incapable de la moindre méchanceté, c'est quelqu'un de profondément bon et empathique (cherchez l'erreur !), à qui on peut faire toutes les misères du monde sans craindre d'autres représailles que de petites humiliations concoctées par sa géniales imagination. Il est d'ailleurs souvent en train d'imaginer les situations plus abracadabrantes les unes que les autres, à voix haute, pour la plus grande hilarité ou exaspération de ses spectateurs. C'est aussi un curieux invétéré, mais du genre manquant totalement de subtilité, qui demande ou affirme tout et n'importe quoi sans prendre de gants, alors soit on n'aime, soit on n'aime pas, soit on s'éloigne de lui. Combinez ces caractéristiques et vous obtiendrez une solution alchimique des plus explosives en public. Nous allons dire qu'il compense son manque d'excentricité vestimentaire par un comportement désopilant et agaçant qui marque tous les esprits qu'il croise. Sans compter qu'il se montre toujours excessivement joyeux et rit de tout, même de ce dont il ne faut pas rire, ce qui explique que ses blagues font souvent un flop.

Ce caractère, c'est le Nate superficiel, celui qui s'amuse, grotesque et agaçant, mais parfaitement irrésistible. Nate est aussi un homme plus profond, emprunt d'une véritable sensibilité, masculine (il ne comprenait, ne comprend, et ne comprendra jamais rien aux femmes) mais tout de même, qui cache par son comportement de clown son talon d’Achille : sa famille. Car il aime profondément sa femme, ne l'a jamais trompée, et fait de son mieux pour la rendre heureuse, ainsi que son fils et sa fille, ses petits anges descendus sur terre, ses deux "bébés" qu'il aime et qu'il gâte. C'est un papa gâteau, cool, assez permissif en matière d'éducation, mais qui sait se montrer parfois dûr et intransigeant quand c'est nécessaire, même si ses enfants paraissent parfois bien plus matures que lui par bien des aspects. Il sait se montrer très sérieux quand la situation l'exige, notamment dans son travail, qu'il considèrent comme nécessitant la totalité du peu de santé de son esprit. En ce cas, ses collègues son parfois étonnés de la métamorphose véritable qui s'opère d'un Nate à l'autre, et fait parfois croire qu'il est schizophrène à deux personnalité. Il entretient cette rumeur, pour s'amuser, même si il est en réalité parfaitement sain d'esprit. Le côté sérieux de Nate reste d'une grandeur d'âme excellente, si bien que cela le rend parfaitement incapable d'ourdir le moindre complot. Ah oui, Nate et la politique, ça fait bien deux. Il n'a jamais eu d'ambitions politiques, et par ailleurs, il pense que les politiciens non corrompus et honnêtes n'existent pas, même en ce qui concerne notre président. Ce n'est pas méchant venant de lui, la corruption étant à ses yeux un simple style de vie. Mais il existe bien une chose qui fait vaciller ses principes, c'est bien les Hunger Games. Lui qui est si bon se sent parfois scandalisé par ce spectacle, si bien qu'il arrive parfois à ne pas les regarder, ce qui est un de ses secrets les mieux gardés. Seules sa femme est au courant. Mais dans ce cas, pourquoi élaborer les arènes qui font massacrer tous ses jeunes ? Pour une raison simple, cela mets au travail sa vaste imagination et lui occupe l'esprit. Il arrive à se forcer à considérer cela comme une sorte de jeu sans existence réelle, mais pour combien de temps encore ? Bonne question... Sa nature même est remise en question par les agitations de Panem. Sans doute n'est-il pas né au bon moment de l'histoire.

Histoire

Comme l'a toujours dit son père, la seule différence entre les capitoliens et les habitants des districts et que les derniers ont eu la mauvaise fortune de se trouver au mauvais endroit des fondations lors de l'établissement de Panem. Aussi loin qu'on s'en souvienne, la famille Braganza était au départ extrêmement pauvre, mais avait saisit une opportunité en ayant vendu une partie des terres des Rocheuses, pourtant inhospitalières, où a été construit le Capitole, c'est ce qui a fait la fortune de la famille. Depuis, les Braganza vivent de l'immobilier, la plupart des immeubles de la ville leur appartenant encore. Le père de Nate n'a pas échappé à la règle. C'était un homme à la mentalité très dominatrice qui ne se laissait pas marcher sur les pieds. Il avait en revanche épousé une femme plutôt effacée et superficielle, en quelque sorte pour éviter qu'elle lui vole la vedette. Il semblait ainsi maître de cette femme, si douce et gentille, si timide. Il attendait en revanche un fils à sa mesure, qui saurait lui succéder. Nate est né quelques années après le mariage de ses parents.

Il est toujours resté fils unique, ses parents ne voulant pas d'autres enfants. Grandissant avec un père extrêmement imposant et dominateur qui attendait énormément de lui en ne lui prodiguant aucune affection à proprement parler, l'enfant s'est surtout rapproché de sa mère, plus disposée à le pouponner. Etant constamment écrasé par la personnalité très forte de son père, il s'est produit le contraire du résultat escompté. Le petit Nate est devenu un timide, profondément gentil et incapable de faire du mal à une mouche, au grand dam de son père qui espérait un guerrier au fort caractère. Il a tenté à plusieurs reprises de recadrer son fils, mais sans résultat à part une crise de larmes, son fils étant devenu un grand sensible. Son père savait néanmoins qu'il y avait des batailles qu'on ne pouvait gagner, devant lesquelles on ne pouvait que s'incliner, tel un défi à surmonter : son fils fut considéré comme tel à ses yeux. Cependant, c'était à cet enfant que devait revenir les biens immobiliers de la famille Braganza ainsi que l'agence, en tant que PDG. Il tint tout de même à lui prodiguer la meilleure éducation possible. Nate fut initié très tôt à l'économie et au marketing, notions extrêmement importantes pour son futur métier. On lui choisit les écoles les plus renommées pour qu'il y fasse ses études. L'enfant devint un adolescent effacé et émotif, le portrait de sa mère, mais aussi plutôt intelligent qui savait parfaitement ce qu'on attendait de lui, ce à quoi il se conformait. Ce caractère d'ours en peluche lui valut tout de même de nombreuses brimades de la part de ses camarades de classe qui le voyaient comme une "fillette". Se rendant compte qu'il lui fallait absolument s'échapper de ce moule pour se faire enfin respecter, il se forgea une carapace de grand rigolo qui est encore la sienne aujourd'hui, car mieux valait ne pas être prit au sérieux qu'être ridiculisé toute sa vie. Il préférait se ridiculiser lui même.

Le père de Nate mourut quand son fils avait vingt ans, emporté par une maladie du sang foudroyante que même l'immense technologie médicale du Capitole n'avait vu venir. Si sa mère en fut extrêmement affectée, Nate se pleura pas longtemps ce père avec lequel il avait autant d'affinité qu'un étranger. Il se retrouva tout de même PDG de Braganza Agency à vingt ans à peine, selon le testament de son père. Contre toute attente, il fut excellent dans ce rôle. Le seul mérite qu'avait eu son géniteur dans son éducation était d'en avoir fait un parfait homme d'affaire, tout du moins en matière de gestion, il était incompétent en matière de ronds de jambe. Autre conséquence de sa récente promotion, une foule de jeunes femmes qui voulaient devenir la nouvelle Madame Braganza, alors qu'il n'avait jamais eu de succès auprès de la gent féminine. Il se tint très loin de tous ces spécimens humains qui lui étaient très étranges. Une seule attira son attention, une toute jeune femme de vingt-et-un ans qui semblait moins que les autres s'intéresser à son statut plutôt qu'à lui même. Il en tomba amoureux, et ce sentiment fini par devenir réciproque. Ils se marièrent un an plus tard, et leur premier enfant vint au monde peu de temps après : une petite fille adorable. Nate n'avait jamais pensé à la paternité avant de voir sa fille dans les bras de son épouse. Il n'en devint pas moins un père exemplaire, toujours présent pour son trésor, sa fille. Soucieux de briser le schéma, il n'attendit rien d'elle que ce qu'elle voulait devenir, pour ne pas devenir comme son père avant lui, un chef d'entreprise qui éduquait son successeur. Deux ans après sa petite fille, vint son fils. Les deux parents étaient encore bien jeunes, mais avoir des enfants souda leur couple au delà de ce qu'ils avaient pu imaginer.

Les années passèrent et se ressemblaient pour leur plus grand bonheur. Leurs enfants grandissaient, et quand leur fils fêta son premier anniversaire, le gouvernement de Panem instaura les tristement célèbres Hunger Games. L'épouse de Nate se prit tout de suite de passion pour ce tournoi, et Nate suivit pour lui faire plaisir. Quatre ans plus tard, il intégra les Créateurs de l'arène des Hunger Games, une place qui lui a été proposée et qu'il a accepté en partie pour complaire à son épouse. Ceci dit, ce poste lui permet d'exprimer sa créativité, ce que son métier de PDG ne pouvait guère satisfaire. Non pas qu'il était d'un tempérament sadique et morbide, loin de là, mais cela l'empêchait de penser qu'il conduisait des jeunes à la mort. Les années sont encore passées, rythmées par les Hunger Games, que toute la famille suivait pour le plus grand plaisir de Panem (la famille Braganza était tout de même très connue). Nate a depuis peu commencé à héberger sa mère, qu'il adore, car celle-ci se sentait trop seule dans le grand appartement dans lequel elle vivait depuis la mort de son mari. La petite famille vit dans une excellente ambiance, malgré quelques frictions habituelles entre la mère et l'épouse de Nate. Ses enfants sont maintenant grands, sa fille surtout qui vient de devenir adulte. Il se retrouve donc à la tête d'un clan qui menace de s'agrandir encore et dont il a la charge, ce qui lui plait et le terrifie en même temps. N'oubliez pas, c'est un clown qui n'a pas le profil pour de telles responsabilités...