Tu es né au Capitole. Ok, bim, t'as la classe direct man. Tu as vécu dans le grand luxe toute ta vie jeune Kameron, tu as suivi une vie complètement normale entouré de deux parents qui t'aiment plus que tout -enfin ça c'est ce qu'ils te disent, tu les crois ou pas- La vie a toujours été un long fleuve tranquille pour toi. Tu nageais entre deux monde : celui du Capitole et celui de ta famille. Tous les deux très différents en apparence, ils sont néanmoins très proches dans le fond. Ta mère, fervente technicienne au sein des nombreuses arènes de tout temps créées, installe les caméras et autres moyens informatiques au sein de ces lieux. En haut des arbres, au fond des lacs, sous la terre dans les souterrains, tout cela reste l’œuvre de ta mère et de ses collègues. Cela ne semble peut-être pas si exceptionnel à l'entendre ainsi, mais sans cela il n'y aura pas de diffusion, donc pas de divertissement. Il faut tout de même savoir que ton père est lui aussi très présent dans l'univers capitolien. Il supervise tout ce qui est import-export entre les districts et la Capitale. Il vérifie si la quantité requise est respectée, rempli toutes sortes de registres et dossiers stockés dans des casiers eux-mêmes stockés dans des salles surveillées.

Mais passons. Tu vis donc au Capitole depuis ta naissance. Tout ceci aurait pu être différent, tout ne tenait que de ta mère il y a plusieurs années de cela. Une décision d'exil prise par son frère aurait pu te conduire à devenir résident du cinquième district du pays et à survivre à l'aide de tesserae ou autre chasse illégale. Mais le destin en a voulu autrement. Avant ta naissance, ta merveilleuse mère coupa les ponts entre elle et son frère aîné qui partit élever, quelques années ayant passées, sa fille et son fils sur le terrain. Après cela, il devint veuf par sa faute. Le Capitole fomenta un "accident" envers sa femme qui périt après la guerre. Depuis, ton oncle alterne entre Districts et Capitole ce qui t'as permis de l’apercevoir une ou deux fois. Ce n'est pas que tu ne peux pas le voir, mais seulement que tu as bien conscience que ta mère et lui ne sont pas très copain-copine. Alors tu le laisses de côté, mais c'est plus compliqué que cela vu que sa fille a remporté les Jeux et que tu es sans surprise son cousin. Ethna, Ethna Knight est ta cousine la plus proche, pour ne pas dire la seule.

Nous reviendrons à ce point de l'histoire plus tard. Tu as donc fait tes études au Capitole. A la petite école, ce n'est pas les amis qui manquaient. Tu t'épanouissais comme un charme dans ce monde excentrique et hilarant que constituait cette ville parfaite. Tu développas une grande intelligence et partis très vite sur un bon chemin pour ton avenir. Puis tu entras au collège, au lycée, tu passas ton diplôme mais ne perdit pas de temps dans le domaine de l'éducation, t'engageant avec la plus grande détermination qui soit dans le métier de Gardien de la Paix, ou pacificateur, voire peacekeeper pour plus de classe. Tu rayas donc très rapidement la classe de Terminale de ton avenir pour directement suivre la formation du métier que tu voulais exercer. Des séances d'entraînement moral et physique intensives s'en suivirent, tu ne lâchas rien pour revêtir l'uniforme tant convoité. Bientôt, tu partis sur le terrain pour t'exercer. Tu n'avais pas de pitié, tout allait très vite et le monde autour de toi apprit à te respecter mais aussi à te craindre.

Le District Cinq demeure ton district favori. Pourquoi ? C'était purement et simplement celui de ta cousine, Ethna. Cette jeune fille que tu voudrais apprendre à connaître, qui fait partie de ta famille, que tu as vu remporter les Jeux. Tu traînes autour de sa maison en espérant l'appercevoir, de tisser des liens avec elle... Mais il n'y a pas qu'elle, au Cinq, il y a aussi Llevana, une jeune fille torturée par son passé qui ne cherche que du réconfort et de la paix.
Tu as su lui en donner. Avec elle tu te transformes, tu enlèves ton uniforme blanc de pacificateur pour revêtir un comportement naturel, comme changé en habitant de Panem, ce que tu aurais pu être. La première fois que tu l'as vu, c'est quand sa mère est sortie seule dans la pluie, une nuit, complètement sous l'emprise de la dépression. On ne sait pas ce qu'une femme veuve, déchirée par la mort de son mari et de sa fille aînée peut faire. Mais toi Kameron, toi seul l'as vu déambulant dans les rues sous cette pluie battante. Elle semblait déterminée mais tu l'as prise dans tes bras, tu l'as vu pleurer alors que tu la raccompagnait chez elle étendue dans tes bras. Tu courais sous cette pluie en direction d'une maison au hasard. Tu as demandé à ses résidents terrifiés de ta présence s'il savait qui était cette femme et où elle vivait. Enfin tu as trouvé son domicile. Ton poing a martelé la porte et lorsque tu as découvert la personne qui se tenait dans son encadrement lorsqu'elle s'ouvrit, tout bascula. Llevana Bidane, la fille de cette femme dépressive à qui sa vie fut sûrement préservée grâce à ton action cette nuit-là.

Depuis tu as peur, peur de ce qui pourrait se passer si cette femme détruite en venait à en dire adieu définitivement à la vie. Tu as peur de l'avenir de sa fille, de ce qu'elle deviendrait seule et désemparée de la perte de sa seule famille. Donc tu la protège, tu la rassure. Tu sais être là quand elle en éprouve la nécessité ou même quand elle n'en a pas besoin. Tu l'aimes sûrement plus que ça, mais tu as peur de sa réaction, si tout ceci serait bon pour elle, si elle a encore le courage d'aimer quelqu'un. Tu sais que son passé la hante et que l'évoquer la blesse, mais tu veux qu'elle passe à autre chose, tu veux lui redonner goût à la vie et la lui faire voir d'un autre oeil que celui qu'elle porte sur elle.