Rhéa n'a jamais perdue son apparence d'enfant angélique. Malgré ses frasques et la dureté de la vie, son corps est resté profondément puéril et sage. Ses grands yeux bleu envoutent; son teint diaphane lui confère une apparence fragile ; sa bouche en cœur est celle d'une poupée ; son sourire profond, sincère entonne le rire pur d'un bambin ; ses longs cheveux tombent en une cascade couleur blé sur ses frêles épaules ; tout cela contribue à lui donner un visage de jeune fille virginal. Rhéa dégage quelque chose de mystérieux, d'hypnotique, limite obsessionnel. Physiquement, elle possède les formes d'une femme mais sa maigreur (dû à la diète qu'elle a connu durant son enfance) finit par les contrebalancer. Elle ne sait pas qu'elle est très jolie, elle est innocente, attardée dans un monde qu'elle aurait déjà dû quitter; le monde de l'enfance. Mais si on le lui dit, elle risque de s'offusquer en pensant qu'il s'agit là d'une blague.

Rhéa, c'est une enfant, pauvre poupée marginalisée. Bloquée au sein d'une époque qu'elle aurait déjà dû quitter. Elle s'est retrouvée propulsée dans un univers auquel elle n'était pas préparée, ce qui provoqua chez elle un électrochoc, terrifiée, tétanisée, elle se renferma d'avantage sur elle-même.
Rhéa est une jeune file naturellement douce, lunaire, rêveuse et lascive. Fascinée par la beauté, le courage et toutes ces vertus dont elle pense ne pas être dotée. Rhéa, elle est dotée d'une innocence dramatique, dégage une pureté délectable à tel point qu'elle s'avère terrifiante par instant. Mais cela ne fait pas d'elle une personne influençable et facilement manipulable. D'une inaccessibilité folle, les gens la pensent hautaine et inaccessible, parce qu'elle se tient à distance autant qu'elle se sent proche d'eux. Pourvue d'une imagination incommensurable, elle vogue au gré d'un autre univers et n'a que d'infime contact avec la réalité. Déconnectée de la réalité? Oui surement. Rhéa n'a aucune notion du bien ou du mal, ce qui, inconsciemment, lui fait exécuter des actes ô combien néfastes pour sa santé, son existence. Elle est de nature enfantine souriante, très éveillée elle s'avère bluffante de lucidité. Malgré son caractère très enclin à la rêverie, elle n'en reste pas moins très perspicace.
Rhéa c'est aussi une musicienne, elle déverse sa singulière et lugubre tristesse dans la musique, un moyen pour elle de s'évader. Son instrument de musique est une flûte qu'elle a travaillé dans le bois. Rhéa est une artiste, qui dessine des esquisses fantastiques, tout droit sorties de ses fantasmes les plus fous, ne cherchait pas à comprendre son art, vous risqueriez d'en perdre l'esprit. La musique, le dessin, la sculpture d'objet et de bijou en bois, Rhéa touche à tout, à la danse aussi, qu'elle pratique en amateur. Rhéa, c'est une fille qui a soif de liberté, la lui retirer c'est la détruire. Elle n'a pas concrètement de personnalité précise, ça part toujours dans tous les sens avec elle, c'est la spirale infernale. Elle est totalement imprévisible, il ne faut pas essayer de la suivre,c'est se perdre au bout du compte, c'est comme essayer d'attraper de la fumée. Juste l'attraper comme elle vient : à la dérive.
Rhéa, c'est une gamine réellement solitaire, elle n'entretient que très peu de relation. Pendant les Jeux de la Faim, elle s'est engouffrée au sein d'un mutisme particulièrement étrange. Profondément triste, elle semble la plupart du temps d'une allégresse incompréhensible.
Rhéa ce n'est pas une fille exubérante, elle est très calme, douce et forte, les Hunger Games ont provoqué chez une profonde horreur pour la violence. Néanmoins, Rhéa est une personne profondément altruiste et à l'écoute des personnes qui lui sont proches. Mais elle peut tout aussi se montrer dure, méfiante et froide, avec les personnes qu'elle ne connait pas.
Rhéa est une jeune fille courageuse, ou alors effrontée, à vous de voir, n'ayant peur que de très peu de choses.
Voir son frère jumeaux, abattu froidement par un carrière du District 1, l'a énormément marqué, elle tente d'oublier cette image effroyable de son esprit, en vain, souvent elle se réveille la nuit en sursaut, alors elle dort peu, elle est devenue insomniaque. Aujourd'hui elle s'efforce de sourire, de paraître gaie, car c'est ce qu'on attend d'elle, mais au fond d'elle, elle est triste.
Rhéa a ravit le cœur des habitants du District 7 par sa beauté et sa naïveté qui a quelque chose de rafraîchissant.

La naissance, on dit que ce qui se produit à l'instant même de votre venue au monde détermine l'être que l'on deviendra. Rhéa est née au crépuscule, à l'instant exact où le jour cède lentement sa place aux ténèbres. Était-ce un jeu du Destin, qui jouait encore de sa meilleure arme, la Fatalité? Un frère tué dans l'arène, une mère devenue muette suite au drame c'était encore plus qu'un coup de la fatalité, c'est une attaque mesquine et destructrice du sort. Aujourd'hui elle a une profonde horreur des Jeux de la Faim et entretient une haine profonde envers le Capitole. Sa vie qui se dessinait si simple se retrouve partagée entre nuits mouvementées et journées à s'efforcer d'être pareil au commun des mortels.

Maman qui rie, Maman qui chante, Maman qui ne sourie plus et moi non plus. Hermès a été tiré au sort. J'aurais dû me douter que jamais il n'écrirait mon nom sur les tesserae. Combien en a-t-il cumulé à lui seul? Papa m'en veut, il aurait préféré que cela soit moi et pas mon frère. Il n'a pas besoin de mes bras de fille. Emeric et Tobias me regardent avec dédain, pour eux je suis qu'une bouche de plus à nourrir qui ne ramènera jamais autant d'argent qu'un garçon. Maman elle se contente de pleurer. Hermès me demande de veiller sur maman et de faire attention à moi. Je ne peux qu'acquiescer, mais en retour je lui demande de revenir. Il me regarde soupir et me promet de faire de son mieux. Il me prend dans ses bras et les pacificateurs nous séparent et l'embarquent. Maman pleure à nouveau. Les jours qui suivirent, Maman et moi, nous nous rendîmes au centre du District 7 pour assister à la diffusion des Hunger Games. Les gens nous regardent gentillesse, on nous laissent les meilleures places assises. Mais personnes ne nous adressent la paroles, ils ne savent pas trop quoi dire, alors ils parlent dans notre dos. A chaque fois qu'elle le voit, Maman a les yeux humide et moi je tente de rester forte pour elle, mais à l'intérieur c'est le déluge de sentiments. Il se bat bien Hermès et les gens applaudissent dès qu'il se sort d'une situation difficile. Hermès,il est resté le même dans le jeux, il se refuse de tuer, alors il blesse. Au bout d'une semaine il ne sont plus que huit, alors on reprend espoir, peut être a-t-il des chances de survivre, mais des alliances se forment et lui est seul. Il est traquée dans la forêt et j'ai envie de hurler, de crier après ce jeux injuste et ignoble. L'envie me prend de battre les pacificateurs présents, mais ma mère m'en empêche, elle ne veut pas perdre un autre de ses enfants. Une semaine et deux jours, six candidats. Une semaine et quatre jours, quatre tributs. Une semaine et cinq jours, Hermès est blessé. Une semaine et six jours, deux tributs, deux carrières, Hermès est mort et je hurle ma douleur. Maman ne pleure pas, elle tente de m'apaiser, elle ne veut pas que j'attire l'attention, mais je ne n'ai plus rien à perdre. Ils ont déjà pris ce que j'avais de plus précieux, mon frère, une partie de mon âme. Mais c'est trop les pacificateurs se dirigent vers moi. Qu'ils viennent, je n'attends plus qu'eux. Ils ont peur que mes envies de rébellion ne contaminent les autres. Alors ils m'embarquent eux aussi et je me démènent, je les frappe, les gens me regardent avec tristesse, mais personne ne bouge, personne ne réagit alors je comprend que ça ne sert à rien de se battre, ils ne sont pas prêt à se rebeller. Ils me mettent dans une salle et là je pleure toute les larmes de mon corps jusqu'à épuisement.
Et puis les Hunger Games s'achèvent. Le vainqueur vient jusqu'au District 7, pour sa tournée des Districts et on m'empêche de venir, de peur que je fasse un scandale. Maman dit qu'on a de la chance que les pacificateurs du District 7 ne soient pas trop sévère. C'est la dernière fois que je l'ai entendu parler. Après ça elle s'est enfermer au sein d'un mutisme particulièrement étrange, si bien qu'elle en a perdue la parole. Papa, fait comme si de rien n'était, Emeric et Tobias, pareil. Je ne les comprends pas. Depuis qu'Hermès n'est plus là, plus rien ne va, j'ai envie de leur crier de se bouger, mais je suis trop lasse, j'en ai marre de me battre pour une cause perdue d'avance. Avec le temps, les gens oublièrent les Jeux de la Faim, c'était comme si Hermès n'avait jamais existé pour eux. Aujourd'hui je comprends la douleur qu'on enduré les familles de tributs décédés et je compatit.
Maman devint l'ombre d'elle même, elle ne sortait plus, ne voyait plus personnes et personnes ne semblaient s'en soucier. Car on ne s'attarde pas sur les muets. Leur silence est bien trop pesant, on ne comprend que trop rarement leurs gestes. Il faut faire bien trop d'effort pour communiquer avec eux. Mais les yeux sont une fenêtre sur l'âme, elle n'avait besoin de ne rien dire. Chaque soupirs, chaque battements de cil, chaque sourires, je comprenais tout. Ses mots je peux les entendre, ce sont ses yeux qui me les dictent. Dorénavant ma voix sera la sienne, pour elle je traduirais ses moindres mots mais elle ne seras plus seule. Et puis Maman reprit goût à la vie, même si le souvenir d'Hermès n'étais jamais loin. Maman se remit à voir du monde et parfois toute seule. Elle partait avec un crayon et un un bloc note et communiquait ainsi. Les gens se remirent à faire à attention à elle et elle était à nouveau heureuse, cela se voyait sur ses traits.
Quant à moi, je m'efforce de paraître normale. Cela fait presque un an que Hermès n'est plus et pour les habitants du District 7 c'est suffisant pour ce remettre d'un deuil, mais quand on perd un être cher, on ne s'en remet jamais vraiment, la blessure n'est certes pas visible, mais elle est bien là, elle est réelle. La prochaine moisson arrive, mais je n'est plus peur. Il ne peut plus rien m'arriver de grave. Et qu'importe la mort, si elle peut me permettre de moins souffrir.