Rackel E. Lively

Je connais Rackel depuis sa naissance, ou peu s'en faut, de par nos parents auparavant amis. D'une relation purement enfantine, consacrée à jouer des tours à tout notre entourage, nous avons évolué vers quelque chose qui nous ressemblait plus. Quelque chose de plus définitif, de plus mature, de plus intime aussi. Depuis tout petits, nos goûts n'ont pas cessé d'aller dans la même direction. C'est donc tout naturellement que j'ai retrouvé Rackel, quatre ans après mon arrivée, dans l'Atelier des Créateurs, ce qui a contribué encore plus à notre rapprochement. Et nous avons commencé à nous voir la nuit. Je ne pouvais plus me passer d'elle, elle était pour moi la seule raison de me lever le matin: pour la voir au travail. Le manque s'est installé des deux côtés, et je suis allé dans son lit. Et vice versa. Rackel est la seule, à mes yeux, qui vaille la peine de rester tel que je suis ; sans elle, je me complairais déjà dans un état mental proche du légume. Son enthousiasme, ses idées si cruelles, sont ce qui me reste de plus cher.