Il existe des personnes comme ça, qui ne se préoccupent pas le moins de monde de leur physique. Lexia est comme cela. Enfin, en même temps, elle n’a que douze ans. L’enfant possède de longs cheveux bruns, lui arrivant à peu près au milieu du dos. Elle les coupe rapidement de temps en temps, ce qui fait que l’irrégularité est très présente au niveau des pointes. Ses yeux sont très bleus, un bleu clair, la couleur de l’eau des Caraïbes. Lorsqu’ils se trouvent à la lumière, ses iris prendraient presque une teinte blanche, ce qui donne à Lexia l’air inquiétant. Sa peau est rosée, signe de jeunesse et de bonne santé. Quelques petites tâches de rousseurs perlent au coin de ses joues. Au niveau des vêtements, le matin, la jeune fille prend rapidement les affaires qui lui tombent sous la main, associant souvent des couleurs n’allant absolument pas ensemble. Toujours inquiète de l’heure, Lexia porte sa montre tout le temps, même pour dormir, même sous la douche. Elle s’en fiche, c’est une Waterproof. L’enfant sourit tout le temps. Mais quand on vous dit tout le temps, c’est tout le temps ! Elle sourit même dans son sommeil, ce qui lui donne l’air encore plus attendrissant. En apparence, elle parait inoffensive. Ce qui fait que si elle devait se trouver dans l’arène, les autres tributs de pourraient se résigner à la tuer de suite.

Elle effleura de l’index de cadre à la bordure cuivrée, sans photo. À quoi pouvait-il bien servir ? Et bien en réalité, à rien. Mais elle le garde. Elle ne se souvient plus vraiment où elle l’a trouvé, peut-être dans la décharge, ou alors dans la cave de l’orphelinat, qu’importe, personne n’en voulait. Elle n’avait pas de photographie à mettre dedans. Enfin si, elle a bien celle où Rosalie et elle se tiennent en souriant dans le petit jardin, prêt du saule pleureur. Mais non, ce n’est pas celle-ci que Lexia voudrait. Non, ce qu’elle aimerait, pour son anniversaire, ou pour Noël, c’est une photo de famille. Un père, une mère, peut-être un frère ou une sœur, puis elle. Ils souriraient tous de façon joyeuse devant un sapin vert. Le désir le plus profond de Lexia Jenewell Dalmas est d’avoir une famille.

Elle est née un 21 Juillet, jour d’été où il faisait relativement chaud. Ses parents ne voulaient pas d’elle, mais ça, bien sûr, on ne lui a pas dit. On a simplement dit qu’elle avait été abandonnée sur le seuil de l’orphelinat, trouvée sur la plus haute marche par Jenna, la directrice du foyer. Tout de suite choyée, Lexia grandit dans l’amour d’une femme qui n’était pas sa mère, entourée d’enfants qui n’étaient pas ses frères et sœurs. Elle ne se plaignait jamais. Elle évolua, fut bien élevée. Jenna a toujours tenu ses petits protégés loin de l’horreur qu’il pouvait se passer dehors. Les Hunger Games notamment. Jusqu’à que Lexia ait quatre ans. L’enfant s’en souvient très bien, de ce jour où les Régulateurs sont entrés en fracas dans l’orphelinat, on vu qu’aucun des enfants de regardaient l’émission sur le poste de télé qui se trouvait dans la salle à manger. Jenna fut emmenée, et à voir son visage en rentrant, elle s’était fait battre à la pierre. Depuis, chaque enfant du foyer regardait les tributs des différents districts se donner la mort un par un. District Trois, la technologie. Lexia ne s’intéresse pas à cela. Très jeune, l’enfant savait déjà lire et se plongeait dans de nombreux ouvrages. C’était une petite fille très épanouie, toujours souriante, découvrant parfois ses petites dents blanches, avec de petites fossettes qui feraient craquer n’importe qui. Elle avait six ans lorsque sa vie « changea » en quelque sorte. Son nom à lui, c’était Gordon McClair, une véritable brute, grand, brun, les yeux sombres. Il s’était approché de la petite Lexia et avait commencé à lui dire simplement que personne ne voudrait d’elle si on ne l’avait pas déposé devant l’orphelinat, qu’elle ne servait à rien. Tandis que les yeux bleus de l’enfant se remplissaient de larmes, une jolie brune s’approcha, les joues écarlates de rage. Selena Neiva. Elle se mit à la défendre, à humilier Gordon jusqu’à qu’il s’excuse à genoux. Puis elle était repartie aussi sec. Depuis ce jour, Lexia voue un culte à la jeune fille. C’est à Selena qu’elle voulait ressembler plus tard, voilà, c’est dit. Alors la petite brunette tenta maintes et maintes fois d’approcher son nouveau modèle. Mais malgré les nombreuses tentatives, elle ne réussit qu’à lui tirer de petits « oui », « non », « peut-être ». Un peu mince. Mais jamais, au grand jamais ! Lexia perdit espoir. En un rien de temps, elle avait considérée Selena comme sa sœur de substitution. Niveau caractère, l’enfant n’est pas du genre à baisser les yeux ou à se laisser marcher dessus. C’est une véritable boule d’énergie, et finalement, elle est décrite comme très sauvage par ses amis, et même par Jenna. Elle ne détachera jamais son sourire de son petit visage enfantin, et puis ça lui va si bien. Toujours à faire des blagues, ce n’est pas non plus la dernière à faire des bêtises. Lexia a beau avoir un caractère fort, elle n’est pas méchante pour un sou. Et pour finir, parlons des Hunger Games. Aux orphelinats de Panem, pour fournir de la nourriture aux enfants, malheureusement, les directeurs des foyers sont forcés de faire prendre des tesseraes à leurs petits protégés. C’est alors que le nom de Lexia est inscrit dix fois dans la boule. Peu, mais suffisant pour que son sort soit scellé.