Soren Raitôku Ryukô. Mes parents disent que mon prénom signifie sévère (oui, j'ai trouvé aussi étrange quand ils me l'ont dit, surtout que je pense qu'à m'amuser), mon deuxième prénom signifie Elu et mon nom de famille, traduit littéralement, donne Fils du Dragon (Ryu : Dragon et Kô : Fils). C'est peut-être beau, mais moi je trouve ça un peu cliché, quand même. Un prénom d'un héros de film. Simple à retenir, non ?

Je suis plutôt grand, 1m80, et effilé. J'ai les yeux noirs et bridés. Je suis du Capitole, mais je n'ai pas fait de chirurgie. Oh, non pas que je trouve ça répugnant, mais c'est juste que je ne trouvai pas l'intérêt d'en faire. Je me trouvais assez beau gosse comme ça, du haut de mes vingt-quatre ans. Moi modeste ? Oui. C'est juste la vérité.

Mes cheveux ? Noirs avec des reflets bruns, qui me tombaient un peu en dessus de l'épaule, raides, avec des petites points qui remontaient légèrement vers le haut. Donc, j'ai les yeux noirs de jais, magnifiques d'après ma mère. Elle adorait les comparaisons. Comme pour ma petite soeur, elle l'appelle encore, à quatorze ans, mon petit ange en sucre.

...

Hum. Sinon, je suis un gars normal, avec des pensées normales. Je ne pense qu'à m'amuser avec mes consoles de jeux, à regarder la télé, à parier pour des gamins... A dessiner mon manga. Son histoire sera décrite dans ma propre histoire. Il fait parti de ma vie. Tout ce que faisait un homme normal de mon âge, quoi ! L'émission qui me divertissait le plus, c'était quand même "Hunger Games", une émission de télé-réalité obligeant des gamins à s'entretuer. Quand je pari, je n'ai pas de préférence. Je peux parier sur un tribut venant d'un district riche, ou un autre venant d'un district périphérique. Je pariais sur ceux qui, selon moi, avaient une chance de s'en sortir.

Bip bip, ouaaais vous avez deviné, je suis donc un sponsor. Quoi, vous voulez une médaille ? Tss.

Normalement, je suis sympa et un peu blagueur, avec pas mal de cynisme. Je vis bien au Capitole, je suis aussi superficiel que tout le monde. Je ne m'inquiète jamais de ce qui se passera demain, je ne pense jamais à la mort ou des choses du genre. A quoi ça servait de s'apitoyer sur le sort des districts ? Ils l'avaient mérité, et en plus, nous, au Capitole, on avait eu de la chance. Ce n'est pas en geignant que tout le monde sera content. Si on était bien tombé, tant pis pour ceux qui l'étaient mal. Je peux paraître froid comme ça, mais tout le Capitole pense pareil, de toute façon.

Mon histoire n'a rien d'exceptionnelle. Je suis né le jour de mon anniversaire, 31 Avril à 14h30, en plein centre-ville. Au Capitole, of course. Et pour les boulets qui s'en serait pas rendu compte, le 31 Avril, ça n'existe pas. Je suis né le premier Mai.

A mes six ans, j'ai commencé sérieusement la scolarité, je suis entré au collège à 11 ans, au lycée à 15, j'ai eu mon bac à 18 ans... Comme dit plus haut, il n'y a vraiment rien qui change d'un gars normal. Bon, sinon j'ai un métier peu commun : je suis mangaka.

Dès tout petit, j'adorais dessiner, comme Peete Van Hallen, le fils d'un ami de mon père, de trois ans plus jeune que moi. Nous passions notre temps à faire ça, et au final, on a fini par faire un manga assez lu chez les jeunes : Wolf Legend. L'histoire d'un gamin ordinaire jusqu'à ce qu'il rencontre un jeune louveteau, le jours de sept ans. Dix ans plus tard, le loup ne semblait pas être aussi vieux qu'un loup de dix ans, et ce gamin devenu grand, décident de partir de leur maison pour retrouver la meute du loup. L'histoire de Sekai et Kleiz. Un manga assez lu, comptent pour l'instant seulement six tomes. On est en train de travailler sur le septième. Agrémenté de magie et d'amitié, de combat à l'épée, tout ce qui pouvait intéresser les jeunes du Capitole.

J'étais un élève moyen, un peu au-dessus de la moyenne, avec des notes tournant autour de treize-quatorze. Mes études d'Arts prenaient tout mon temps, mais maintenant que j'avais un diplôme et que je vivais en colocation avec Peete, notre manga avançait bien depuis deux ans. Vous savez pas à quel point c'est vivifiant de marcher dans la rue et de s'apercevoir qu'un gamin enthousiaste se balade avec ses amis avec votre oeuvre en main, ou alors de voir un groupe de jeunes parler de cette même oeuvre.

Par contre, le plus énervant, c'est de ne pas pouvoir aller faire ses courses sans qu'il y ait quelqu'un qui vous reconnaisse. En plus, c'est pas comme si on avait une très grande notoriété, contrairement à ceux qui faisaient des émissions pour Hunger Games... Donc, parfois, je me baladais sans aucun problème. J'me contredis moi-même.