Naissance : Je suis née un 31 décembre. Quelques minutes avant mon frère qui lui est né le 1er janvier. Je ne le connais pas vraiment, je ne sais même pas à quoi il ressemble. Ma mère ne voulait pas des faux jumeaux elle voulait juste une fille. Mon père lui il s’en fichait totalement de nous, il était alcoolique depuis que sa mère est morte mordue par un serpent.
3 ans : Mon père a fait une crise. Je ne comprenais rien aux insultes qui sortaient de sa bouche d’ivrogne. Je me souviens de ma mère qui pleurait, mon petit frère caché sous la table se faisait invisible. Puis mon père m’a pris. On a marché longtemps, je le sais parce que j’ai posé mon pied sur du verre et depuis j’ai une toute petite marque.
6 ans : Cela fait plus de 4ans maintenant que je dors sur une fine couverture à même le sol. 4ans que je subis les insultes et les coups, la raison : il a besoin de se défouler. Je ne compte plus le nombre de femmes qui sont venues pour lui dans le petit abri qui nous sert de maison. On ne mange pas tous les jours, il faut que je vole discrètement à plusieurs marchants différents pour ne pas me faire repérer. Je sais comment faire les poches des plus riches, c’est grâce à ça que je survis. Il me fait peur. Ce n’est pas un père il ne l’a jamais été.
9ans : J’ai appris à me débrouiller seule. Je ne rentre que rarement à la baraque. J’ai fabriquer, lors d’une balade, une aiguille. Elle mesure une vingtaines de centimètre. Un barreau aiguisé du cimetière, une lanière de cuir volée chez le cordonnier et ma première arme fut créée. Aux coups, s’ajoutent les regards. Merci qu’il n’y ai pas pensé jusque-là.
12ans : J’ai grandie. Mon corps aussi et mon géniteur l’a bien vu. Une fois alors que je rentrais les mains vides, il me regarda sa bouteille à la main un sourire affreux au coin de la bouche. C’est horrible de voir un homme que vous voyez tous les jours vous ligoter comme une vulgaire marionnette, vous battre et vous déshabiller. Cette ordure c’est fait plaisir et moi je hurlais sans qu’aucun son ne sorte de ma bouche. Sentir ses doigts crasseux, son haleine infâme et surtout son truc entre mes jambes… J’ai vomi sur lui, ce qui n’a fait que l’énerver encore plus. « Tu vas voir sale chienne, si après ça tu recommence ! »
Aujourd’hui j’ai 16ans et je n’ai jamais recommencer. Lui non plus. Je l’ai tué avant. Quand ce salaud dormait je lui ai montré la finesse de mon aiguille. En plein cœur. Je l’ai regardé mourir, je l’ai regardé souffrir, je l’ai regardé se vider de son sang. Aucun regret. Un sourire est apparu lors de son dernier souffle. Le soir même je l’ai trainé derrière le cimetière là où personne ne s’aventure.
Depuis ce jour, le plus beau, de mon enfance, je vis seule et ne cherche qu’une chose ; retrouver mon frère.