Me décrire n'est pas chose facile, mais je vais faire de mon mieux. Quand je me regarde dans un miroir, je vois tout de suite que j'ai encore ce visage enfantin qui me fait paraitre d'un ou deux ans plus jeune. Des joues rouges et des lèvres palpitantes, ce nez et ces sourcils fins. Je ressemble à deux gouttes d'eaux à ma mère. Enfin, ce sont les adultes qui ont connu ma mère qui me l'ont dit. Non, pas mon père, il m'évite toujours, j'ai l'impression qu'il refuse de me regarder. Il a peut-être raison, c'est moi qui ai tué maman. Il ne me coiffe pas non plus les cheveux, personnes ne touchent à mes cheveux. C'est moi qui les brosses chaque matin et qui me les attache. Ah, mes cheveux si brun, je ne sais même pas où ils descendent. Ils ne sont pas si long, mais pas court on plus. Ce que les gens remarquent avant toutes choses, ce sont mes yeux. Moi, je ne veux pas les voir, mais comment ne pas voir ses propres yeux ? Ce sont les yeux de mon papa. Bleu-gris, je dois avouer qu'ils sont magnifiques...

J'aime tout le monde et tout le monde m'aime. C'est ce que j'aimerais dire, oh bien sûr, je ne veux pas dire que certaines personnes ne m'apprécie pas, ce serait vous mentir. Je n'ai pas d'ennemis, je suis attachante et ouverte d'esprit, on aime ma compagnie. Demandez à quelqu'un de mon entourage, il vous dira que je suis toujours joyeuse, drôle, bavarde et déterminé. Personne ne m'a jamais vue pleurer, ni en colère d'ailleurs. Je refoule toutes mes émotions et beaucoup me prenne comme niaise, mais ils m'aiment bien et c'est tout ce qui compte.
De mon côté, je dirais que je suis plutôt rêveuse, mais surtout naïf. Enfin non, naïf c'est ridicule. J'espère que les choses soit vrais, j'espère trop. Je ne suis pas manipulatrice, je ne pourrais pas faire du mal à quelqu'un que je connais, je m'attache trop vite aux gens. Oh et puis, je suis coquette. J'aime faire attention à tout ce qui dépasse et porter des robes, mais je n'hésiterais pas à me rouler dans la boue pour m'amuser, tant que je n'énerve personne...

Cher journal,
Je m'appelle Shiloh Heveson et j'ai six ans. Par où commencer ? C'est la première fois que je tiens un journal intime et je suis toute éxcitée, ah si tu voyais le sourire que j'ai aux lèvres, depuis le temps que je rêve de savoir écrire pour pouvoir compter mes histoires. Bon alors je continue, je suis seule chez moi, tu sais pourquoi? Puisque je n'ai plus de maman, enfaîte je ne l'est jamais connu puisqu'elle est morte le jour de mon accouchement. Triste histoire n'est-ce pas ? Je m'y suis faite, ne t'en fais pas. Bon, ensuite, et bah j'ai pas de frère ni de soeur. Et puis mon papa il travaille tout le temps et puis je crois qu'il aurait préféré ne pas avoir d'enfant ! Vive ma famille, n'est-ce pas ? Mais au moins, je suis nourris et puis, je me porte bien et j'ai plein d'amis. C'est le manque d'affection qui fait que je sois très ouverte et que tout le monde m'apprécie. Même les adultes, ils me trouvent très 'Chou', je les aime bien, ils sont vraiment gentils. Bon je dois te laisser, je vais sur la place pour voir la diffusion des Hunger Games, j'aimerais bien participé mais chut, je voudrais voir le Capitol, juste une fois...

Cher journal,
Cela fait un ans, que je n'ai pas écrit, ça fait bizarre, mais te souviens-tu de la dernière fois, je te parlais du Capitol. C'est mon plus grand rêve, une fois une fille m'a dit : Si tu cours souvent, un jour tu pourras courir jusqu'au Capitol. Oui, je la crois et depuis je fais le tour du district, il est vraiment grand, mais je m'arrête aussi ! Du coup, j'ai des jambes super musclés pour mon âge, je trouve ça rigolo. Je suis toujours en train de sourire même si je n'en ai pas envie. Je suis très forte à ce jeu -là. Je ne m'énerve jamais et je ne pleure pas, je n'aime pas la tristesse, c'est pour les faibles. Crois-moi, je ne le dis pas à haute voix, je laisse les gens penser que je suis une petite fille faible, naïf et souriante où tout le monde s'attache rapidement. Je les laisse croire. Mais un jour un garçon m'a dit et j'ai faillis pleuré : Si tu te construis une cabane en bois, j'ai entendu dire que quelqu'un tout en vert t'emmènerais dans un pays où tout est en sucre et qu'ils boivent tous du lait au chocolat chaud. Je n'en ai jamais goûté, je l'ai crus, c'est vrai. Mais j'avais tellement envie que ce soit possible, alors j'ai construit une cabane. Je l'aime bien ce garçon, il est un peu collant, mais sinon ça va. Tous ceux sur la place on rigolé et ils m'ont dit que j'étais naïf, ils me faisaient un bisous sur la joue pour me dire qu'ils ne se moquaient pas de moi. Alors, je leur ai dit « Je ne suis pas naïf, j'ai juste envie d'y croire, alors laissez moi croire, juste une fois, qu'il y a un monde meilleur » et je suis partie. J'entends mon père rentré, il doit ramener la nourriture.

Cher journal,
J'ai 9 ans aujourd'hui, cela fait bien longtemps ! J'ai l'impression de grandir et je comprends mieux, je vois partir des gens pour le Capitol et ils ne reviennent jamais. Je les vois mourir, je ne suis pas idiote. Mais un jour, j'irais et ça fera plaisir à mon père, parce qu'il n'aura plus d'enfant. Et à moi, parce que j'aurais vue le Capitol, juste une fois. Je cours encore plus et j'apprends à viser, pas avec des couteaux, mais je lance des choses comme ça et je trouve que j'y arrive bien. Un jour. Pour l'instant ? Oh, les gens me prennent encore sous leurs ailes, je les aime beaucoup, je m'attache trop vite aux personnes, j'ai peur de les perdre parce que le prochain Hunger Games est pour bientôt. Je n'ai pas peur de ma mort, mais celle des autres, si. Mon père m'appelle, pour nettoyer, je suppose. Bon, à l'année prochaine ! Et joyeux Hunger Games !