Physique - Caractère

On est souvent les moins bien placés pour parler de nous-même, et surtout quand cela se rapporte au physique. Après tout, si je me mets devant la glace, je ne me trouve pas spécialement beau et pourtant, j’ai déjà entendu plusieurs personnes me le confirmer. Et si jamais je dis que je suis le genre d’homme dont tout le monde rêve et que tout le monde souhaite avoir dans son lit, on me traite de vantard. Ce ne serait pas faux, mais le fait d’être un salaud pourrait tacher cette image. Alors je préfère dire que je suis quelqu’un de normal. Après tout, je le suis vraiment. Je suis venu au monde avec peu de cheveux, puis ces derniers sont devenus aussi blonds que du blé. Maintenant, ils sont juste clair, mais peut-on réellement parler de blond ? En tout cas, rien à voir avec mon intelligence. Je sais, un blond aux yeux bleus… C’est beau, et ça ressemble à une description d’ange mais… J’aime bien. Je ne me sens pas insulté, bien au contraire ! Un ange c’est plutôt sympa. Mis à part le fait d’être joufflu, mais le reste me va assez. J’ai vérifié, je n’ai pourtant pas d’ailes dans le dos. Pas encore. Sinon, que dire ? Je suis grand, assez musclé, et mes joues sont recouvertes d’une barbe de plus de trois jours, mais qui ne ressemble pas non plus au père noël. Voilà, je crois que je vous ai tout dit. Ah non ! Un détail, mais qui pourrait avoir son importance pour vous… Je n’ai plus de langue. Du moins, pas comme la vôtre. Je peux prononcer des sons, mais ne pas former des mots. Mais à quoi bon ? Alors je me tais. C’est idiot, mais j’aime bien essayer de tirer la langue face à un miroir, juste pour voir que… Et bien plus rien ne sort de ma bouche. Il ne reste qu’une espèce de morceau qui est là juste pour décorer, et pas pour autre chose. Si vous saviez ce que ça me manque…

Que dire également de plus sur moi… Je pense que je vais commencer par dire que je suis courageux. Après tout, ce n’est pas n’importe quelle personne qui se rebelle, aujourd’hui… Dans mon district, nous étions… cinq ? C’était peu, mais j’étais fier d’en faire partie. Je suis quand même d’un naturel discret, bien que mes actions ne le soient pas. Mais ça me va, je n’aime pas trop être le centre du monde, et qu’on me regarde. Trop fier, également. Je vous laisse imaginer mes premiers jours en tant que Muet au service du capitole. L’horreur. Mais je suis assez fort pour savoir qu’à un moment, il faut savoir fermer sa gueule et obéir. En tout cas, ce qui est sûr, c’est que je ne le resterai pas. Je ne suis pas très sociable, et je n’ai d’ailleurs pas vraiment beaucoup d’amis. Difficile de garder des contacts avec ceux qui sont restés là-bas. Personne ne me connait vraiment, en fin de compte, et beaucoup ne cherchent pas à me connaitre non plus. Mais ça me donne un air mystérieux alors je ne m’en plains pas. Et pour finir, je suis un violent… Je frappe dès que j’en ai envie, et plusieurs marques dans mon dos montrent d’ailleurs que même contre les forces de l’ordre, je ne me suis jamais laissé faire quand on me cherchait de trop.

Histoire

Le début de ma vie. Les premiers jours, les premiers mois, les premières années. C’est ici, dans le district dix, que j’ai fait mes premiers pas, et que j’ai prononcé mes premiers mots. Ma mère a mis au monde deux enfants, mon frère et moi, et nous a élevé durant toute sa vie. Parfois, elle aidait mon père pour s’occuper des bêtes, car ce dernier possédait, et possède toujours d’ailleurs, l’un des plus gros troupeaux de chevaux du district. Bien sûr, nous avions aussi quelques moutons, et quelques vaches, mais beaucoup plus rares par rapport aux chevaux ! Du coup, j’ai appris à les monter assez jeune, et c’était un beau moyen de me faire prendre confiance en moi. Je n’ai pas honte de dire que dans mon plus jeune âge, les chevaux sont devenus mes amis. Ça a changé le jour où j’ai vu des gens débarquer pour en prendre une dizaine, au lieu de deux ou trois… Commande du capitole, m’a dit mon père. Il m’a alors expliqué que les animaux étaient élevés pour être tués, et pour servir de viande au Capitole. Dès lors, je n’ai plus cherché à créer des liens avec eux. Après tout, à quoi bon souffrir alors qu’on sait d’avance comment ça risque de finir ? D’ailleurs, mon premier métier, c’était ça. J’ai été tueur à l’abattoir. Puis j’ai évolué, et j’ai fini par devenir boucher, coupant la viande, et l’emballant pour l’envoie. J’étais jeune, mais bon… J’étais content d’avoir un boulot, au lieu de trainer dans les terrains et les champs comme le faisait mes potes.

Uc