Physique - Caractère

« Ré, mi, ré, do, la... »

On l'entend doucement répéter ces notes. Sa voix est douce mais ne chante pas, elle parle, prononce ces syllabes comme lors d'une discussion, elle dialogue avec le piano de l'école primaire où elle voudrait tant pouvoir enseigner. Oui, elle parle avec lui, effleure ses touches d'ivoire et d'ébène, soulève le peu de poussière emmagasiné depuis le début des fort courtes vacances. Personne n'est ici, personne ou presque ; la gardienne du bâtiment, une femme ayant largement dépassé la soixantaine, au dos courbé et aux cheveux grisonnants, a laissé Juliet pénétrer dans l'établissement. La jeune mentor sait qu'elle ne devrait pas se trouver ici, elle devrait plutôt se rendre utile et s'entraîner à la future vie de femme au foyer l'attendant fatalement. Car une fois mariée, elle savait bien qu'elle ne verrait son homme que quelques minutes le matin et le soir, si toutefois il n'était pas trop fatigué par la mine. Elle savait que son instinct maternel, malgré sa lutte acharnée pour l'oublier, reviendrait au galop pour lui murmurer de faire des enfants, et qu'elle y serait contrainte. Elle devrait ressentir la peur que son enfant aille aux Jeux, cette même peur qu'elle avait en ce moment pour ses petits frères et sa sœur cadette, elle devrait encore avoir cette boule au ventre, ces larmes qui montent aux yeux tant le stress grandit, ces envies de meurtres envers l'Hôte qui s'amuse de voir les adolescents au souffle coupé.

Oui, ça arrive même à notre bout de chou de penser au futur, mais rassurez-vous, ça ne dure jamais très longtemps. Elle préfère vivre l'instant présent, tout ce genre d’imbécillités qui vous rendent heureux. Heureuse, ça, elle l'est, et pas qu'un peu ! La rouquine était connue dans son district bien avant de remporter les Hunger Games, et ce grâce à sa bonne humeur permanente. En effet, si vous recherchez une dépressive, il va falloir aller voir ailleurs, car pour Juliet c'est tout le contraire. Plus souriante, on ne fait pas ! On raconte même que les seules personnes à l'avoir vue pleurer sont ses parents et sa sœur aînée. Il est vrai qu'elle n'est jamais triste, et lorsqu'elle l'est, elle possède beaucoup de difficultés à le montrer. Elle le cache souvent sous une couche de rires et sourires ! Non, ce n'est vraiment pas le genre de fille à fondre en larmes parce que son petit copain est parti avec une autre, ou car un de ses proches est malade. Ne vous y méprenez pas ; elle n'a pas un cœur de pierre, elle voit simplement le verre à moitié plein, quel que soit l'événement. Et pour les Jeux, il n'y a eu aucune exception. Au lieu de se morfondre en répétant qu'elle ne gagnerait jamais, elle n'a rien lâché, gardant espoir jusqu'au bout. Et c'est comme ça qu'elle a remporté la victoire.
Elle n'en reste pas moins une fille de district périphérique, et elle n'a évidemment pas gagné en découpant les bras de ses victimes, ce genre de chose. D'ailleurs, elle n'a pas beaucoup tué. Deux personnes, car elle y était forcée. Non, la rousse, malgré le fait qu'elle ait du répondant – et pas qu'un peu – n'apprécie guère le combat et a souvent fui devant l'ennemi, chose qu'un fan inconditionnel des Hunger Games pourrait bien critiquer. Ce n'est donc vraiment pas le genre de fille qui use de ses poings ou d'armes plus ou moins diverses pour attaquer, préférant la parole et les mots. Faiblesse qui se voit aussi bien dans son caractère que sur son physique, qui n'est évidemment pas la copie parfaite d'un tas de muscles ambulant.

Je vous l'ai dit, Juliet est heureuse en permanence, et transmet sa joie de vivre à chaque personne de son district. Le seul souci, c'est qu'elle s'ennuie très facilement ; dès qu'elle n'est pas occupée, elle a ce petit rituel idiot qui est de s'asseoir, attendre quelques secondes, se relever, faire les cent pas, puis se rasseoir, jusqu'à trouver une activité pouvant l'occuper. Cela peut vite devenir agaçant pour les personnes présentes autour d'elle, mais rassurez-vous, elle finit toujours par s'en rendre compte au bout d'un moment.
Elle possède aussi un effet « antidépresseur ». C'est du moins le mot qu'elle emploie pour se désigner ; la jeune mentor se rend bien compte que tout le monde n'est pas aussi positif qu'elle et elle fait de son mieux pour réconforter ses proches lorsqu'ils sont en période de crise. Compatissante, elle n'a jamais jugé personne et ne risque pas de s'y mettre.
Enfin, elle a beau être souriante, ce n'est pas ce qu'on peut appeler une pile électrique ; même si elle ne tient pas en place, elle se montre souvent très douce et calme avec ceux qui le méritent. Aussi, elle adore les enfants. Sérieusement ! Elle voudrait devenir institutrice rien que pour passer du temps avec eux.

L'adolescente a appris à jouer du piano. Rien d'extraordinaire jusque là, si ce n'est qu'elle a appris seule, devant l'antiquité qui sert d'instrument à sa famille. La seule chose qu'il leur reste de l'avant-rébellion. Sauvé des flammes par on ne sait quel miracle, il fait presque tâche dans l'ancienne maison de l'adolescente de par sa beauté, mais ses parents ont toujours refusé de le vendre. Elle y est très attachée et retourne souvent dans l'ancienne bâtisse où elle vivait  rien que pour en jouer. Même si la qualité des mélodies est moins bonne de par son ancienneté, il n'y a que lui qu'elle aime. Aussi, elle chante souvent – ce qui ne veut pas dire qu'elle ait une voix exceptionnelle. Elle chante comme vous et moi, avec des défauts dans la voix, mais elle est douce et se sert de cette délicatesse pour bercer ses cadets.

Vous l'aurez compris, Juliet est une jeune fille qui peut se montrer très énergique et heureuse malgré  son passé, mais aussi douce et apaisante lorsque le besoin s'en fait sentir. Et son physique ? On peut dire qu'elle est jolie. Plutôt belle, même. C'est surtout qu'elle se démarque des autres personnes de son district ; lorsqu'on l'aperçoit, on sait simplement que c'est elle, la gagnante de la 13ème édition des Jeux de la Faim. Et autant vous dire que sa chevelure rousse n'y est pas pour rien, puisque le Douze est presque exclusivement composé de bruns. Vous voyez, le marron et l'orange, c'est pas tellement ressemblant. On se demande d'ailleurs tous d'où lui vient cette couleur de cheveux. C'est vrai, il paraîtrait éventuellement que son arrière-grand-mère fut peut-être un peu rousse...Les derniers hommes à l'avoir connue – ses grands-parents – étant morts, elle n'a vraiment aucune preuve de cette rumeur, mais étant la seule éventualité plausible elle la prend comme elle vient.
Aussi, la mentor a des fossettes. Quand elle sourit. De jolies petites fossettes qui lui vont comme un gant ; on a pris l'habitude de la voir avec tant ses fines lèvres aiment à se figer dans son habituel sourire. Sa peau est pâle mais elle n'a plus les joues creusées depuis son édition ; bien nourrie, elle n'est pas non plus en surpoids et se trouve même un peu maigre. Absolument pas taillée pour le combat et malgré sa participation aux Hunger Games elle ne sait pas se battre ; ses épaules sont frêles, et en dépit de sa taille plutôt moyenne on la considère comme chétive pour une gagnante. Ses jambes, en revanche, sont quelque peu musclées : Juliet est douée pour la course, aussi bien d'endurance que de rapidité, ce qui l'a aidée notamment pour fuir face à des adversaires trop nombreux ou trop forts pour elle.

La mentor ne chasse pas. Elle ne sait pas chasser, et ne maîtrise pas d'arme pouvant atteindre du gibier. Elle se sert quelquefois de couteaux de cuisine, qu'elle transporte en cas de danger lorsqu'elle s'aventure trop tard le soir ou en dehors du district, mais c'est tout, et pour les lancer c'est autre chose. On ne peut pas vraiment dire que de ce côté là ce soit un point fort. D'ailleurs, on ne peut pas vraiment dire qu'elle soit très douée dans la vie en général. Même si elle a du peps, trop souvent elle s'emporte dans sa propre bonne humeur et fait tomber quelques petites choses...j'ai dit petites ? Oui, bon, d'accord, elles étaient importantes, mais elle ne l'a jamais fait exprès ! Une petite maladroite, donc.
Allez, un petit résumé final ? Nous avons une belle jeune femme souriante, énergique ou douce selon ses envies et la situation, ayant du répondant sans aimer user de ses poings. Une jeune femme aux yeux océan et aux cheveux de feu, une jeune femme à la voix délicate - mais pas parfaite -, jouant du piano à ses heures perdues et s'entendant à merveille avec les enfants : une ado formidable qui cache son son rire éclatant un passé douloureux.

Histoire

Per hoc minui studium suum existimans Paulus, ut erat in conplicandis negotiis artifex dirus, unde ei Catenae inditum est cognomentum, vicarium ipsum eos quibus praeerat adhuc defensantem ad sortem periculorum communium traxit. et instabat ut eum quoque cum tribunis et aliis pluribus ad comitatum imperatoris vinctum perduceret: quo percitus ille exitio urgente abrupto ferro eundem adoritur Paulum. et quia languente dextera, letaliter ferire non potuit, iam districtum mucronem in proprium latus inpegit. hocque deformi genere mortis excessit e vita iustissimus rector ausus miserabiles casus levare multorum.

Quid? qui se etiam nunc subsidiis patrimonii aut amicorum liberalitate sustentant, hos perire patiemur? An, si qui frui publico non potuit per hostem, hic tegitur ipsa lege censoria; quem is frui non sinit, qui est, etiamsi non appellatur, hostis, huic ferri auxilium non oportet? Retinete igitur in provincia diutius eum, qui de sociis cum hostibus, de civibus cum sociis faciat pactiones, qui hoc etiam se pluris esse quam collegam putet, quod ille vos tristia voltuque deceperit, ipse numquam se minus quam erat, nequam esse simularit. Piso autem alio quodam modo gloriatur se brevi tempore perfecisse, ne Gabinius unus omnium nequissimus existimaretur.

Harum trium sententiarum nulli prorsus assentior. Nec enim illa prima vera est, ut, quem ad modum in se quisque sit, sic in amicum sit animatus. Quam multa enim, quae nostra causa numquam faceremus, facimus causa amicorum! precari ab indigno, supplicare, tum acerbius in aliquem invehi insectarique vehementius, quae in nostris rebus non satis honeste, in amicorum fiunt honestissime; multaeque res sunt in quibus de suis commodis viri boni multa detrahunt detrahique patiuntur, ut iis amici potius quam ipsi fruantur.