Physique - Caractère

Que dire sur mon caractère ? Disons que mon tempérament est loin d’être des plus ordinaires. En général j’entretiens des relations assez cordiales avec mon entourage, chose à laquelle je tiens malgré tout. Cependant, je ne me laisse pas marcher sur les pieds pour autant et je peux me montrer très blessante quand cela en est réellement nécessaire, selon moi. Le commun des mortels ne m’intéressent pas réellement, car j’en viens à trouver le monde foncièrement hypocrite, malgré que j’en fasse moi-même partie. Quand je n’y trouve pas un réel intérêt, il m’est presque impossible de faire le premier pas vers les autres. De nature anticonformiste, j’ai un peu de mal à me plier aux règles auxquelles je me dois de me soumettre dans mon district, préférant contrôler moi-même ma propre vie ainsi que mes faits et gestes. Cependant lorsqu’il s’agit des études, je demeure des plus pointilleuses et ont peu d’ailleurs me qualifier d’élève assez studieuse, bien que les cours ne m’intéressent pas particulièrement et que je ne sois nullement une rat de bibliothèque. Je ne supporte en aucun cas l’échec et j'ai misé beaucoup de choses pour mon avenir. J’ai une profonde horreur de la médiocrité et je n’hésite nullement à déjouer le destin pour arriver à mes fins, bien que cela ne soit pas très légal. En effet, pour avoir ce que je veux, il peut souvent m'arriver de manipuler les autres comme de piètres pantins. La loyauté n’est pas l’une de mes qualités première mais je tiens tout de même à garder le semblant d’amour propre que je possède en évitant de faire du mal à mon entourage. L’une de mes plus grandes qualités est de loin ma franchise. En effet, je n’hésite guère à me manifester quand quelque chose me déplaît et jamais je ne mentirais à qui que ce soit, même si la vérité demeure des plus blessantes pour mon interlocuteur. Mes cheveux sont blonds et retombent en cascade le long de mon dos. Mes yeux sont bleus azur. Océan, dans lequel n'importe-quel bellâtre de la gente masculine, pourrait se noyer à corps et âme. Je ne suis pas très grande et je suis assez menue, mais très agile, ce qui m'aide à déjouer quelques règles et à me faufiler n'importe où, sans pour autant me faire prendre.

Histoire

J'ai peur, j'étouffe. Je me sens étriquée dans cette pièce. Dans l'attente de ce verdict, qui ne manquera pas de me tuer. De m'enfoncer dans les méandres de la déchéance ; une mort certaine. Je l'entends hurler, mais je ne peux rien faire. Rien. Tant que mon père ne m'a pas ouvert la porte. Je ne suis qu'une jeune fille de douze ans, je ne suis qu'une jeune fille pleine de reconnaissance, envers un Dieu inexistant. Je me sens impuissante, je me sens si mal. Je sens cette odeur. J'entends ces chants d'afflictions. Je vous en supplie, qu'on l'achève ! Qu'on abrège ses souffrances ; ma souffrance. Les larmes coulent le long de mes joues. L'océan de mes yeux vire au gris. Mon cœur menace de s'arrêter. Mes jambes ne me portent plus. Un dernier cri. Un dernier cri et c'est la fin. Mais pourtant, personne ne vient m'ouvrir la porte. Personne ne vient faire taire mes larmes, mes hurlements, mes supplications. Un nouveau cri. Mais ce n'est pas celui de maman. C'est celui de cet enfant. De cet enfant qui lui a ravagé le corps. Qui la ravageait, jusqu'à ce qu'elle en meurt. En cet instant, je le déteste. Je le déteste, comme je n'ai jamais détesté personne, tout au long de ma courte existence. L'on vient enfin m'ouvrir la porte et c'est là que je le vois. Le regard noircit de larmes. J''arrive même à entendre les cris de son cœur, devenus trop bruyants. J'arrive à ressentir son désarroi, son dégoût pour la vie ; il n'a que moi désormais. « Viens dire au revoir à maman. » Au revoir ? Elle ne m'a pas attendue ; c'est trop tard. C'est ainsi, c'est la vie. Vous voulez que je vous dise ? La vie, je l'emmerde. Rien ne peut à présent me résonner. Rien ne peut à présent me consoler. Même pas cette vie que porte mon père dans les bras, je ne veux pas le voir. « C'est un garçon. » Je m'en fiche. Je ne veux rien savoir. Je me tourne face à le cheminé, leur tournant le dos. Je l'entends sangloter, repartir auprès de son amour à tout jamais perdu. Plus jamais, il ne sera heureux, plus jamais il ne retrouvera le bonheur ; je le sentais, je le savais. Sans elle, il n'était rien.

Les années ont passé. Les années l'ont vieillis. L'ont tué davantage. Il ne me parle plus. Il ne me regarde plus. Je lui fais trop penser à elle, parait-il. Mon père n'est plus lui-même et je ne sais comment faire pour le sauver, pour l'aider à retrouver un sens à sa vie. Je dois porter sa peine, la mienne, celle de mon jeune frère. Je fais de mon mieux pour assurer, mais des fois, je souhaite me dérober, partir loin. Mais pour Eliott, j'ai décidé de me battre, jour après jour. Nous ne sommes pas riches, et la misère des autres districts nous touche particulièrement, dans le district douze. De ce fait, je nous garantie une sécurité en prenant des tesserae, afin qu'ils mangent tous deux à leur faim, afin de nous apporter le stricte nécessaire. Bien qu'à chaque moisson, je me sens faillir, tressaillir par la peur et que je perds tout courage. Mon nom doit y être inscrit un bon nombre de fois, mais je fais de mon mieux pour ne jamais y penser. Pour me munir de ce voile, me forçant à ne point assumer cette réalité ; réalité glacée. Je me débrouille aussi en maniement des outils et j'essaye tant bien que mal de me rendre utile auprès de mon district, bien que la paye en demeure des plus maigres. Je regarde mon frère jouer, gambader et je me demande. Je me demande comment j'ai eu le cœur de le mépriser, de lui en vouloir. Il est aujourd'hui devenu ma bataille. Le seul combat, que je mène avec fierté.