Physique - Caractère

Mirage ? Niveau physique, ça pourrait être une déesse, ou une bombe, un canon, mais non. Hé non, elle n'a pas les seins refaits comme à peu près toutes les demoiselles du Capitole, ni une teinture pour avoir cette belle couleur de cheveux, non. Chez elle, c'est 100% naturel. Du bio, que du bio.
Alors alors, on commence par quelle partie du corps ? La silhouette ? Allez, la silhouette. C'est la femme qu'on aimerait toutes êtres, mesdames, et vous ne pourrez pas me contredire à ce sujet ; en effet, elle peut manger tout ce qu'elle veut – chocolat, sandwichs, hamburgers – sans prendre un gramme ! Et ça tombe bien, parce qu'elle est assez gourmande. Son dessert préféré ; le fraisier. Elle mange pour deux et on se demande souvent comment elle fait pour être aussi fine.
Sa poitrine, elle, n'est ni trop plate, ni trop grosse, dans la norme, et elle ne s'en plaint pas. C'est pareil pour sa taille ; elle doit faire un mètre soixante dix à tout casser.
Au niveau du visage, elle possède de petites tâches de rousseur parsemées un peu partout sur ses joues ainsi que de jolies fossettes. Ses beaux yeux bleus sont emplis de malices et de longs cheveux tombent en une cascade rousse sur ses épaules fluettes. Un physique assez classique, en somme.

Passons au caractère. Dans la vie de tous les jours, c'est une jeune femme atypique, rentrant dans la phase adulte et quittant celle, plus mouvementée, de l'adolescence. Une rouquine normale, terminant d'assez courtes je dois l'admettre études pour devenir Juge. Enfin, elle les a terminées il y a un an environ, mais a préféré attendre avant de postuler et d'espérer pouvoir prendre ses fonctions.  Du côté boulot/études, c'est donc une travailleuse acharnée, une bosseuse, une battante, qui peut passer des heures et des heures cloîtrée dans sa chambre en bossant et en ne se nourrissant que d'une pomme par repas. Elle travaille énormément mais n'est jamais stressée. Enfin, au début, si. Lorsqu'elle a commencé à passer quelques diplômes, elle était toujours en proie au doute ; et si elle avait juste un point qui l'avait fait tout rater ? Si elle avait, sans le vouloir, tâché sa feuille avec de l'encre, ce qui lui aurait tout fait gâcher ? Mais à force, elle ne stresse plus, et quand elle a beaucoup bossé sur un sujet elle sait qu'elle ne se loupera pas dessus. De la confiance en soi ? Oui, un peu.
Elle est aussi très sérieuse au travail. On ne l'y verra sourire que lorsqu'elle sera satisfaite du résultat d'un de ses dossiers, ou autre, et aussi en guise de « Bonjour » envers ses collègues. Pas plus, pas moins. Heureusement, le reste du temps, elle arrive à se détendre, oubliant les joies des Hunger Games durant la route qui sépare son boulot de chez elle. Puis elle allume la télé, et observe ce qu'il se passe dans l'arène en avalant trois sandwichs et deux tablettes de chocolat. Car comme dit précédemment, Mirage adore manger, et en grande quantités si possible ! Mais attention, pas comme une goinfre. Elle se soigne, tout de même, et avale petit bout par petit bout, toujours gracieuse, sauf lorsqu'il s'agit de s'amuser un peu en essayant de se salir le plus possible.

La jeune femme est aussi très tête en l'air, et ses proches ont l'habitude de recevoir des textos de sa part disant « T'aurais pas vu mon portable ? », ce genre de choses. On s'y habitue, à force, mais c'est vrai qu'au début ça peut être assez agaçant. Aussi, elle peut se montrer très nostalgique, surtout lorsqu'on parle de garçons, par rapport à son amour décédé. Elle est jeune mais déjà elle a peur des hommes. Enfin, pas peur d'eux à proprement parler, mais peur de s'attacher à un autre et d'oublier son premier petit ami. Ainsi, si elle doit se retrouver seule à seule avec un homme, elle se montrera froide, distante, pour qu'il parte de lui-même. Enfin, avec quelqu'un de déterminé, peut-être qu'elle céderait, qui sait ?
La rouquine est aussi très liée, et ce depuis toute petite, à sa cousine, Clara. Lorsque la future Juge a un coup de mou, c'est la jeune Créatrice qui la rebooste. C'est aussi elle qui l'aida à remonter la pente lorsque Mirage sortit du coma. La jeune femme aime bien le côté sadique de sa cousine, qui l'amuse beaucoup.

Histoire

L'on ne se souvient pas vraiment de la naissance de Mirage. Ou plutôt, on veut l'oublier, l'enterrer, ainsi personne ne sait ce qu'il s'est exactement passé. C'est la jeune fille qui ne veut pas qu'on sache, et je ne sais pas ce qu'il s'est passé pour qu'elle refuse de nous la révéler : peut-être par simple pudeur.
La vérité, moi, je la connais. Après tout, je suis le narrateur, non ? Ou plutôt la narratrice. Je sais tout, je vois tout, et rien ne m'échappe. Ce petit bout de femme, je le connais mieux que quiconque. Et c'est dans une jolie maisonnette des bords du Capitole qu'elle naquit. Ensuite, on peut supposer qu'une histoire banale se produirait : accident de voiture, décès à la fin de l'accouchement, homicide volontaire ou involontaire, on peut penser ce qu'on veut. La vérité est encore une fois enterrée, et empêche la future Juge de faire son deuil. D'ailleurs, la mort des parents est très fréquente chez les gens, vous l'aurez remarqué. Mais cette fois, ce fut un décès voulu. Un suicide, si vous préférez.
La mère, laissant son bébé endormi, se trancha les veines d'un habile coup de couteau.

Et le père, me direz-vous ? Disons que cette femme devenue maman l'aimait plus que tout. Lui n'était guère riche ; le jeune homme venant à peine de quitter l'adolescence, rentrant dans l'âge adulte avec un petit boulot de barman dans une boîte dégueulasse de banlieue, gagnant à peine le minimum syndical. Elle, cadette d'une famille plutôt aisée, ou du moins tranquille, et dont les parents espéraient un gendre ayant un peu plus ou moins d'argent qu'eux. La Belle et le Clochard, en somme.
Lorsqu'elle le rencontra, elle partit de la maison pour aller vivre avec lui, et tous les deux ils enchaînèrent petits boulots sur petits boulots. Ils n'auraient jamais imaginé que la jeune femme d'alors vingt ans à peine tomberait enceinte.
Alors qu'elle avait les premières contractions, le jeune homme ne put emmener sa chère et tendre à l'hôpital, et il appela les urgences encore et encore. Malheureusement ils n'arrivèrent pas à temps, et la jeune maman mettait déjà au monde la petite Mirage. Un accouchement dans la douleur mais assez rapide pour un premier.

Le père, traversant la route en rentrant du travail, se fit renverser par une voiture allant un peu trop vite. Et, quelques minutes plus tard, lâchant le téléphone, s'emparant d'un couteau, sa bien aimée le rejoignait.
L'ambulance alla rapidement chercher le bébé, devinant qu'il s'était passé quelque chose en n'entendant plus la voix de la mère au bout du fil. Mirage fut élevée par ses grands-parents, qu'elle ne voulait pas voir, et ça même moi je ne saurais dire pourquoi.
Puis il y eut cette fille. Cette brune, qui était sa cousine. Clara Wass, nom de famille de son père. Mirage avait aussi pris celui de ce papa, qu'elle ne connaissait pourtant pas. C'était un rayon de soleil, un vrai. Un membre de sa famille qu'elle appréciait. C'était lorsque la rouquine n'avait que sept ans, l'autre en avait alors neuf. Son aînée était devenue une amie, sur qui elle pouvait compter, et avec qui elle passait beaucoup de temps – ce qui lui évitait d'en passer trop avec ses grands-parents.

Et puis vint le jour de ses douze ans. Un nouveau entrait dans sa classe en cours d'année, et Mirage fut chargée de s'en « occuper » : lui présenter la classe, les professeurs, lui faire voir le collège, la répartition des salles, etc. Rien de trop fatiguant, enfin, seulement si celui-ci n'avait pas été froid comme un bac à glaçons. Ce fut sans doute le pire moment de sa vie, de découvrir qu'elle parlait à un type qui avait tout l'air de n'en avoir rien à foutre, et pour elle-même elle décida de le bousculer un peu dans ses habitudes de brun-ténébreux-qui-reste-toujours-tout-seul. Chaque jour, elle l'accompagnait sur le chemin du retour – une nouvelle manière de fuir ses grands-parents – et lui faisait rattraper les cours de début d'année, ou alors venait comme ça, juste pour le fun. Elle y restait le plus longtemps possible et, étant une excellente élève, la fillette remonta le niveau de son nouvel « ami ».
Ce petit manège dura des années, des années durant lesquelles Mirage virevoltait entre sa cousine Clara et le nouveau – Jason. Oui, le nom de beau brun ténébreux, ou pas, enfin bref, il s'appelait Jason.
Elle n'était pas une adolescente triste, au contraire. Elle sortait, avait des amies – et oui ! -, tout en ayant des bons résultats à force de travailler dur. Car le rêve de la petite désormais âgée de seize années était de devenir Juge. Les Hunger Games, c'était son dada. Pas forcément pour voir des inconnus de son âge souffrir le martyr, mais car on s'attachait à eux, à leur personnalité, et quelques jours plus tard on les voyait assassiner d'autres tributs. Elle aimait – et aime toujours – découvrir ces têtes et y associer un caractère, une personne. Ne pas se dire qu'au fond, ce ne sont que des pantins, car après tout ce serait moins drôle.

Puis il y eut un voyage. Un voyage scolaire dans les districts, ou plutôt dans le district douze. Pour y découvrir ces merveilleuses mines de charbon qui font leur particularité.
Le soir même, c'est près d'une de ces mines qu'ils dormirent. Et que Mirage avoua enfin son amour – parce que oui, il y avait bien un amour caché là-dessous – à ce brun, arrivé quatre ans plus tôt dans sa vie.
Le lendemain, on pouvait les voir se tenir par la main pour rentrer dans le train. Train qui, une heure plus tard, eut un accident. Un mort, un blessé. Une blessée. Mirage McKinley, 16 ans, Capitole, tomba dans le coma lorsque sa tête heurta violemment le sol. Jason, lui, était le mort, et je préfère vous épargner les détails.
Son coma dura deux ans. A ses dix huit ans, elle se réveilla, et apprit qu'il était décédé lors de l'accident. Ce fut un choc pour elle, un trop gros choc. Elle passa des nuits entières à pleurer, le suppliant pour qu'il revienne. Puis elle revit Clara, Clara qui l'aida à remonter la pente, lui faisant quelque peu oublier les hommes. Cet homme.

Dix neuf ans. Cela fait un an qu'elle est sortie du coma, et s'est remise à travailler dur pour devenir Juge. Elle le deviendra, soyez-en certains.