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Deux heures plus tard environ, la température s’était bien refroidie, si elle n’était pas tout simplement passée au  négatif. J’avais remis ma veste depuis maintenant bien longtemps. Il fait de plus en plus froid, et j’accélère la marche pour espérer me réchauffer un peu. Je suis enfin arrivée à la poudreuse. Alors j’avance, j’avance, assez rapidement. La neige est froide et on s’enfonce un peu de temps. Surtout ma canne, qui pèse vraiment lourd. Je la rattache donc à mon sac et avance, après avoir sorti une pierre, que je case sous ma veste. La chaleur est agréable…

Je sens de plus en plus la morsure du froid sur mon visage et à travers mes habits légers. Pourquoi ils nous ont pas donné des vêtements un peu plus chauds ? Et si tout le monde allait mourir pendant la nuit ? Le désespoir me reprend soudain. J’aurais peut-être pu survivre, mais bientôt, ma pierre allait être froide et l’autre sûrement aussi. J’ai peur que mes chaussures prennent l’eau, et mes chaussettes avec. Il fait froid, très froid. Ça me fait penser à l’hiver où j’avais attrapé le plus gros rhume de ma vie, il y a maintenant 2 ans. C’est marrant, je pense que ce rhume aurait été moins dangereux (pourtant mortel) que cette arène. J’aurais préféré en choper un comme ça en dehors de Hunger Games et avoir Hadrian pour veiller sur moi. Pourquoi je me suis portée volontaire ?

Et pourquoi j’y pensais maintenant, entourée de toute cette neige ? C’est un peu le mauvais endroit, non ? Oui, je savais que les jeux de la faim n’étaient pas une partie de plaisir et maintenant je le savais mieux que quiconque, au même titre que tous les tributs qui sont avec moi et chaque gagnant. Je comprends maintenant ce qu’a vécu Seed, même s’il avait tué depuis le bain de sang. Moi je n’en ai pas encore tué, même si ce n’était ce qu’il m’intéressait plus dans l’arène, fort heureusement. Mais il fallait que j’arrête de penser au futur. J’avais décidé de vivre dans l’instant présent, et pour l’instant, de rester en vie. Pour aucune autre raison que de sauver ma peau. Pas de vengeance, ni rien.

La neige se tasse sous chacun de mes pas, et mes pieds s’enfoncent. Crrch crrch crrch crrch. Un rythme assez lent, auquel s’ajoute de temps en temps le bruit de ma propre respiration. La forêt se rapproche, lentement mais sûrement. Mon repas du midi est un peu loin, mais n’est pas encore un souvenir. Ma gorge n’est pas encore sèche et au besoin, j’ai de la neige à proximité. Une fois, on m’avait dit que c’était de l’eau… Au moins, je ne pense pas qu’on mourra de soif. Mais de froid, c’est moins sûr. Une fois que je me serais arrêtée ou que le soleil se couchera, ce ne sera plus pareil… J’espère qu’on ne va pas tous mourir de froid, ce serait bête, non ? Il faut que je garde encore mon rythme assez rapide qu i me réchauffe un temps soit peu. Le froid me pique les joues, et je me roule en boule sur moi-même tout en marchant.

Le premier arbre se dessine, face à moi. Alors, Echéance, pour une fois que t’aurais pu faire un pas dont j’aurais été heureuse tu te retiens ?

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