INITIALISATION CHAPITRE I
L'homme ne tarda pas à sentir la colère lui monter au nez. Cette détestable sensation grimpant rapidement le long de ses membres, faisant battre le sang à ses tempes, lorsqu’il lui parlait. Il était devant elle, il aurait pu la tuer facilement sans l’ombre d’un remord. Ses mains en avaient envie, sa bouteille d’alcool coincée entre cinq doigts. Mais même sans l’aide d’une bouteille, il aurait pu l’étrangler, ses paumes étaient larges comme des planches, et la boisson lui brûlait le sang qui coulait dans ses veines. Elle n’avait aucune excuse. Le ridiculiser devant ses camarades du Capitol, lui prendre son argent, le tromper. Lui voler sa vie, en faire ce qu'elle désirait. Il avait même recommencé à fumer, lui qui avait fait tant d’efforts pour arrêter, par amour pour elle. Elle qu'il avait fait sortir de son trou à rat de district juste après sa petite victoire aux jeux de la faim. Il savait qu'il aurait dû la laisser là-bas. Oui, celle qu’il avait adoré détestait l’odeur des longs cigares cubains qu’il s’était offert durant près de vingt ans ainsi que les tatouages dorés parsemant le long de son corps, désormais caché par du fond de teint. Il avait toutefois conservé sa plume blanche, dans une des poches de son costard, symbole de sa puissance au sein du Capitol. Et depuis ces quinze courtes années, depuis qu’il l’avait rencontré, il avait tout fait pour lui plaire, tout, et elle s’était prise au jeu. Il avait fini par comprendre qu’elle se moquait de lui et que cela n'était qu'un simple passe-temps à ses yeux. Il ne voyait plus l’amour qu’elle avait éprouvé pour lui – il doutait même qu’elle l’eut éprouvé ne serait-ce qu’un seul jour. Mais à présent, que faire ? Les bretelles de son pantalon rouge le serraient, elles creusaient dans ses épaules de profondes marques rougeâtres. Mais il ne sentait plus aucune douleur, parce qu’il avait oublié ce qu’était cette sensation à force de trop la fréquenter. Quelques mois auparavant, il s’était rendu compte de sa terrible tristesse, cette déprime tellement douloureuse. Et il n’avait pas supporté cela. Lui qui n’avait jamais été un grand buveur, il s’était dit qu’il pourrait tenter de noyer ses problèmes dans la luisante couleur cuivrée d’un verre de whisky. Et en effet, l’alcool avait tout fait disparaître. Tout. Comme si sa vie n’était qu’un tableau, et qu’il en recouvrait la toile d’une épaisse masse noire, un noir puant le pétrole. C’était la couleur de la colère. Depuis cinq mois, il n’éprouvait qu’une colère sombre, qui occultait le reste de ses pensées, les rendant presque inexistantes à ses yeux. Il s’était convaincu qu’elle l’avait trompé, et ses narines qui se soulevaient au rythme de sa respiration, ses ongles si bien taillés accrochés à ses doigts, ses fines lèvres étirant un faible sourire, ses cils qui, en battant, hurlaient sa possible innocence, oui, tout en elle, lui disait qu’elle l’avait trompé pour de bon.
Il ne pouvait plus accepter ça, et avait d’abord essayé de partir. Il avait fui, presque tous les soirs, prétendant rejoindre ses amis, dans les sombres rues de la ville afin de s’éloigner le plus possible de cet être malfaisant. Mais il n’avait pas prévu ce qui lui arriverait : elle croyait à présent qu’il la trompait et avait craché dans son dos, parlant avec tous les gens qu’il était susceptible de connaître. Et depuis à peine un mois, elle lui menait la vie dure. Elle était la mer, et elle le baladait tel un simple navire de pacotille. Elle ne lui parlait que pour lui dire des méchancetés, pour l’insulter et l’utiliser comme bouc émissaire. Et dire qu’elle le trompait, elle, il en était si certain ! Voilà qu’aujourd’hui, il n’en pouvait plus, et la voir assis sur le divan, en peignoir, sirotant un verre de vin, l’ignorant, songeant à ce qu’elle se ferait pour dîner aux dindes du Capitol et à quelle idiotie elle pourrait bien inventer pour lui faire porter le chapeau, la voir ainsi lui donnait des envies meurtrières. Il était donc là, sa bouteille à la main, cette source de tant de noirceur, de tant de haine. Et dire qu’il avait aimé cette personne. Qu’à une époque, il l’aurait serrée dans ses bras tout le jour pour lui faire l’amour le soir, lorsque la seule noirceur de leur vie eut été l’absence de lumière dans leur chambre. Et ce soir-là, il n’avait que cette émotion : la rage. Il avait tant tenté d’oublier qu’il ne savait même plus tout ce qu’elle lui avait fait. Il la tuerait sans avoir aucun souvenir des choses qu’elle lui avait fait subir. Sortir en prétendant aller faire du shooping dans les boutiques de fourrures, quelle idée. Et penser un seul instant qu'il se croirait le père de trois blondinet aux yeux bleus âgés chacun de douze ans, alors qu'il était brun aux yeux marrons... Il ne fallait pas se leurrer. Mais peu l’importait. Ce qu’il savait, c’était qu’elle avait brisé son âme en milliards de morceaux. Que ces morceaux se répandaient sur le sol, coupant comme le verre. C’était donc ça. Son esprit n’était bon qu’à blesser à présent. Après avoir été rempli d’une noirceur qui le noyait, il était devenu poussière.
Il était une bouteille d’alcool. Symbole de désespoir, brillant de folie, se terminant cassé au fond de sa propre vie.
S’avançant vers elle, il leva son bras le plus haut possible. Il n’y avait plus à réfléchir. Abattant la bouteille brutalement sur son crâne, il entendit le verre se briser et vit enfin le sang couler. Son cri sembla aussi doux que le vent, presque inaudible. Comme les flocons de neige s’abattant avec brutalité sur le Capitol en plein Hiver. La folie de son regard accompagna son second geste, pensant achever sa pauvre victime qui finalement, quitterait ce monde quelques minutes plus tard après avoir agonisé. Lâchant les restes du cadavre de bouteille qu’il lui restait dans la main, il regarda sa paume gauche : du verre s’y était coincé, et il saignait quelque peu. Ignorant la douleur, il enjamba le corps qui gisait sur le palier, devant lui, fouilla dans ses poches et en retira quelques billets ainsi qu’une vieille photo datant de treize ans, marquant la première année de vie de Lyz en compagnie du plus jeune des juges des Hunger Games. Celle d’un jeune homme, mort dans l'arène pour le district 3, Skyggie Petrova. L’homme ne tarda pas à comprendre qu’il s’agissait de son favori, de celui avec qui elle s’était enfuit la nuit, les quelques jours où il s'était trouvé au sein du Capitol. Ainsi que celui qui lui avait laissé trois triplets sous les bras avant d’aller crever, alors âgé de dix-huit ans.
Soulevant le coussin du canapé zébré, il saisit le revolver et une zappette qu'il avait créé spécialement pour ce jour, qui se trouvait dessous, dissimulé depuis un bon moment. Il l’avait fabriqué un mois auparavant, et encore aujourd’hui, il ignorait vraiment pourquoi. Laissant la lumière allumée, il marcha vers la porte de sortie de sa maison. Dehors, il faisait déjà nuit, la ville était vide. Le soleil habituel s’était couché depuis longtemps, le froid de la nuit le faisait diablement frissonner mais il trouva ainsi agréable l’idée de marcher sans but. Une fois assez éloigné de l'endroit, il appuya sur le bouton central de la télécommande et une explosion fit s'effondrer la moitié du plafond de sa maison, commençant à emporter les restes dans les flammes. Il appela ensuite un ancien ami docteur en lui disant qu'il lui confiait tout ce qu'il se trouvait dans sa maison, ainsi que l'argent qu'il avait laissé à la banque utile pour la survie des triplets. Il s'agissait tout de même de jeunes qu'il avait éduqué comme ses gosses, et des fils de Liz et bien qu'à cet instant, il ne ressente plus rien pour elle, il savait qu'il regretterait de laisser sa progéniture sans rien pour survivre. Puis sans laisser la moindre explication supplémentaire, il raccrocha.
L’OPERATION CHAPITRE 21
-Scalpel
-…
-Bistouri.
-…
-Maintenez les corps plus fermement. Voilà, comme ça. Fils et ciseaux. Dépêchez-vous. Que dit le moniteur ?
-Les signes vitaux semblent normaux, et la tension est stable.
-Le sang est prêt ?
-Prêt
-Vous l’injecterez quand je vous le dirais.
-…
-Maintenant !
La pompe vrombit, lançant un bruit strident et le liquide rouge du réservoir s’écoule dans le tuyau transparent.
-Des signes de rejet ?
A ces mots, les assistants se tournèrent avec angoisse vers les différents écrans référençant les capteurs biologiques et analysèrent avec une rapidité déconcertante toutes les données. Soulagement.
-Non professeur Clark, tout va bien.
- je ne veux surtout pas perdre ces trois là, le sénateur Lweliwech ne l’apprécierait sans doute pas. Allez, tenez bon bordel !
- Le pouls faiblit, les cœurs vont lâcher !
Diverses sonneries retentissent dans la salle d’opération, les appareils s’affolent, leurs aiguilles et les chiffres également. Le professeur blêmit, au fur et à mesure. Les trois corps semblent réagir à l’identique à l’opération, ce qui ne facilite pas la tâche. Ces jeunes triplets sont décidément pareils, même à ce niveau-là. Dommage que le juge ait souhaité les envoyer dans le district trois, c’est un terrible gâchis. On ne voit pas souvent de triplets au Capitol.
-Préparez les électrochocs.
- Ceux de cette pièce ne fonctionnent plus.
-Débrouillez-vous, allez prendre ceux d’à côté, je ne veux pas qu’ils nous lâchent. Nous avons enlevé quasiment tous leur signe d’appartenance au Capitol et rajouté le mouchard ainsi que la caméra intégrée. Même le tatouage du Capitol du sujet deux a été en partie dissimulé, ce qui n’est pas mince affaire car celui-ci était positionné sur son épaule, et donc, facilement visible.
- C’est bon, ils sont chargés.
-Faites attention à leurs mains, il ne faut pas qu’elles nous gênent.
Un des enfants émit un grognement au moment où ses poignées furent entravés, mais personne n’y prit garde. Deux plaques furent disposées aux abords de son cœur.
-Quand vous voulez professeur.
-Maintenant !
- PAM
Le corps sursauta, mais rien ne changea.
-Qu’est ce que vous foutez bordel, recommencez !
- PAM
- Il ne réagit pas, on le perd !
-Poussez vous !
- PAM PAM
La poitrine de l'enfant se souleva d’un coup. Sa bouche se crispa et s’ouvrit, béante. Ses yeux exorbités semblaient exprimer l’horreur qu’il était en train de vivre. On eut dit la gueule d’un poisson hissé hors de l’eau, emprisonné dans un filet de pêche. Cette grimace n’en finissait pas.
-C’est fini. Son cœur s’éteint professeur.
- Ecoute moi toi, tu ne peux pas mourir comme ça. Reviens… reviens !
Les yeux écarquillés fixaient toujours le plafond. Puis les muscles du visage se relâchèrent.
-Le cœur redémarre !
La nuque du patient se détendit doucement.
-Il doit revenir en douceur, surveillez le jusqu’à mon retour, il faut que je fasse un rapport au boss. Installez la dernière greffe au sujet 2. Cela risque d’être douloureux pour lui, alors prenez soins de l’attacher correctement.
Professeur Clark observa son œuvre, ravie du résultat. Les trois avait survécu et semblait toujours des copies conformes. Elle avait même rajouté le tatouage aux deux autres. Impossible de les discerner désormais. Suite à cette constatation, la grande femme brune en blouse médicale tourna les talons et quitta la salle, satisfaite, se dirigeant vers le bureau de son supérieur.
COMPTE RENDU CHAPITRE 22
Désormais assise devant le chef de l’organisation, le professeur donna les informations concernant le projet.
-Ils nous ont donné beaucoup de mal, mais ces trois jeunes sont enfin hors de danger. Ils ont survécu aux transplantations et modifications. Le fait que le richissime Sixt nous ai confiés sa maison et ce qu’il restait à l’intérieur est une véritable chance. Il devait penser qu’après l’explosion qu’il avait provoquée, il ne resterait plus rien de ces trois gosses. Mais ils se sont avérés plus résistants que prévue. Bizarre qu'il n'y ai pas pensé, il s'agit tout de même d'un juge des Hunger Games, à croire qu'il l'a fait exprès. Le corps le plus en mauvais état était celui du sujet 2, il lui manquait un bras ainsi qu’une jambe, mais nous sommes parvenus, grâce à l’argent laissé par le juge à construire des membres bioniques digne d’intérêts avec divers gadgets à l’intérieur qu’il découvrira lui-même le moment venu. Bientôt nous pourrons les envoyer dans le district trois, mais pas avant d’avoir terminé la greffe de peau au-dessus des membres bionique, cette fine particule lui permettra de ressembler aux deux autres, et pourtant, à l’intérieur, il ne sera plus le même. A travers les systèmes que nous leur avons installés, nous pourrons espionner en toute simplicité ce que les habitants du trois cachent aux pacificateurs, et ainsi, faire régner la justice dans ce district. Les prototypes un et trois ne sont que de simples espions, mais le deux, représente une future révolution dans le monde du Capitol, il s’agit du premier cyborg créé à partir d’un corps humain en mauvais état. Mais dans tout cela, il reste cependant un bémol, ces trois-là ne doivent jamais savoir qu’ils ont vécus au Capitol, il faut leur trouver un conditionnement qui permettrait de prouver aux autres qu’ils ne sont pas des partisans du Président.
-Nous n’en tiendrons mots au président pour le moment. J’ai inventé un nouveau système qui permettra de leur effacer la mémoire donc ils ne se rendront même pas compte de ce qu’il leur est arrivés. Ils se verront comme de nouveaux hommes, ne se rappelleront plus de qui il fréquentait avant, et ni de ce qu’ils ont vécus avant d’atterrir ici, au centre de la Bulle. Et étant donné que nous en sommes les créateurs, ils nous écouteront sourciller.
-Parfait. Je vais directement l’utiliser sur le sujet deux, Nick, histoire qu’il oublie rapidement que ces membres ont disparus dans l’explosion de la villa.
-Soit, je te laisse le faire. Le scan-effaceur est juste dans la pièce à côté, voilà le mode d’emploi de ma création, cherche quelques choses à leur implanter à la place de leurs souvenirs. Quant à la souffrance qu'il éprouvera à chaque décharge, ne t'en soucie pas trop, elles sont faites afin de lui permettre de survivre.
REVEIL ET PROGRAMMATION CHAPITRE 23
Fatalité qui te frappe
Larme s'écrasant sur ton corps froid
Le soleil a perdu son éclat
Comme tes yeux sans vie désormais
Blessure éternelle dans mon coeur
Joie éteinte pour toujours dans mon regard
Griffes qui arrachent mon âme
Le destin a fait de moi ce que je ne suis pas
Tout était flou. Tout était blanc, d’une blancheur qu’on ne voit que dans les rêves. Mes paupières entrouvertes désormais n’avaient plus l’habitude d’autant de lumière. Depuis combien de temps était-je allongé ici ? Je n’en avais pas la moindre idée, mais s’il y avait une chose que je savais bien, c’est que cela faisait bien trop longtemps. J’avais l’impression d’avoir hiberné un mois entier. Une fois que ma vision redevint détaillée, je pus analyser le lieu où je me trouvais. Rien qu’une seule couleur dans toute la pièce, de la lumière à la porte d’entrée, tout était blanc. Tout sauf le sang qu’on pouvait voir descendre d’une perfusion transparente jusqu’au tuyau qui m’étais relié. Étrange endroit. Personne à l’horizon, seulement moi. Pour en savoir plus sur cette pièce, je décide de me lever et de l’examiner. Mais des liens m’en empêchent. Mes poignées ainsi que mes chevilles semblent attachées par un objet lourd et froid. A en juger par cela, il doit sans doute s’agir de chaîne. Étant contraint de rester allongé, je tente de me rappeler de ce qui a bien pu m’arriver, mais rien ne me revient. Rien du tout. Néant. Je me sens bizarre. Ma jambe gauche et mon bras droit ne semblent pas m’obéir, je ne les sens plus. Mes épaules et mon torse me brûlent. Sur mon corps, je peux voir bon nombre de cicatrices. C’en est presque étonnant. Je me souviens seulement d’une sorte d’opération, mais les buts de celle-ci me sont inconnus. Étais-je malade ? Et moi, qui étais-je au juste ? Tel était la question. Puis la douleur qui parcourait mon corps s’amplifia. Des cris de détresse m’échappèrent et j’eus juste le temps d’apercevoir une troupe d’hommes en blancs se précipiter vers moi avant de m’évanouir dans les méandres qu’il restait de ma vie.
- Nick, réveille-toi.
Doucement, j’ouvris les yeux, le mal qui m’avait empoigné il y a peu s’était atténué.
-Je t’ai injecté une dose de morphine afin que tu ne ressentes plus rien. Te souviens-tu du but de ta présente ici ?
Intrigué, je hochais la tête de façon à lui faire savoir que cela n’était pas le cas. Elle soupira un moment, semblant ailleurs avant de continuer :
-Je me nomme professeur Clark, je suis docteur. En ce qui concerne votre vie, vous êtes un des trois triplets d’une des gagnantes des Hungers Games qui a été incarcéré au Capitol pour trahison envers celui-ci, vous avez donc été contraint de rester enfermé et torturé avec elle, jusqu’à ce qu’elle ne meurt. Suite à cela, le choc a été tel qu’il vous a fait perdre connaissance et vous a plonger dans une profonde léthargie. Vous étiez tous les trois atteints de problèmes cardiaques et nous en avons profité pour les régler une bonne fois pour toute, d’où vos possible douleur à l’abdomen, il n’y a pas à s’en faire. Vous étiez tous les trois passionnés par la création de nouvelles choses, ce qui a fait que nous vous avons laissé étudier cela et mettre en pratique. Tout cela devrait vous revenir au fur et à mesure. Avant de vous renvoyer dans le district d’origine de votre paternel, qui est également mort, nous allons attendre un peu histoire que votre nouvelle peau se renforce. L’ancienne étant recouvertes de cicatrices, nous avons trouvé préférable de la changer. Quant au tatouage, vous l’avez fait durant votre vie dans les cachots. Si vous parvenez à vous mettre debout, je pourrais vous présenter votre nouvelle chambre ou se trouve déjà vos deux frères, cela vous permettra de vous sentir plus à l’aise que dans un bloc opératoire. Veuillez me suivre. Ah, et j’oubliais, vous avez 12 ans ce qui signifie que vous êtes désormais dans la tranche d'âge des participants à la Moisson.
Enfin, elle détacha les entraves qui me retenaient à cette table étrange, puis s’écarta afin de me laisser un peu d’espace. Je me redressais lentement. Mes articulations et ce que j’avais l’impression qu’on m’avait rajouté à l’intérieur de mon corps ne semblaient pas habitué à bouger. Ce n’était pas très pratique, mais il me faudrait m’y adapter rapidement. Une fois debout, j’eus d’abord quelques sensations de vertige avant de parvenir à tenir sur pieds sans problèmes. J’attrapais la perfusion qui m’étais reliée puis avançais jusqu’à Mme Clark qui semblait heureuse de voir que je pouvais encore marcher. Et moi de même. Il ne manquerait plus que je reste coincé à vis dans un fauteuil à roulette à regarder à travers une fenêtre pour le restant de mes jours. Puis je me mets à la suivre. Je marche, je me sens même capable de courir. Bref, tout va bien pour le moment. R.A.S. Hormis que je ne me souviens de rien, même de ce qu’elle m’a dit.
VIE AU DISTRICT CHAPITRE 26
Deux semaines plus tard, on nous avez autorisés tous les trois à sortir de La Bulle, et on nous a conduit en train jusqu’au district trois. Les deux autres jeunes qui étaient avec moi me ressemblaient en tout point. Je savais que je les connaissais depuis longtemps, que nous avions vécus ensemble toute notre vie. Mais je n’avais pourtant aucun souvenir d’eux. Il doit s’agir d’une des tortures qu’on nous a infligées à cause de la trahison de notre mère. Je la déteste elle. Heureusement qu’elle est morte. J’ai vu une seule photo d’elle durant ma thérapie pour retrouver la mémoire, et en effet, elle nous ressemble vraiment. Le film sur les Hunger Games auxquels elle a participé montre la détermination qu’elle avait pour survivre. Même si je ne peux m’empêcher de ne pas l’apprécier, je sais qu’on nous a caché des trucs. Mais qu’à cela ne tienne, on vient tout juste de nous larguer sur la grande place du district. La population s’approche avec curiosité. On nous épie avec méfiance. Puis l’homme qui nous accompagne leur apprend que nous sommes les fils de Lyz Gray, une jeune femme ayant quitté le district 3 dès sa création. Évidemment, nous ignorons que le juge, fou d’elle, l’a fait transférer au Capitol, et non dans une prison, comme on nous l’a rabâché. Suite à cette révélation, les regards devinrent moins hostiles, plus compréhensifs. On leur appris que nous avions séjourné dans les cachots du Capitol a être torturés, tout comme notre mère, et que celle-ci venait de rendre l’âme, ce qui expliquait notre retour ici. Quand ils demandèrent le nom du père, notre tuteur évoqua le nom de Skygge Jackson, un tribu du mort au cours des grands jeux de la faims. Originaire du trois également. Nous apprenions en même temps qu’eux les détails de nos vies.
RETOUR DANS LE PRÉSENT
A l'intérieur du labo secret du district 3, la machine vrombissait. L'homme qui se trouvait, couché, à l'intérieur tremblait et alors qu'il sortait en se relevant lentement, un léger frisson électrisant parcourut son échine. Tordant son cou, il fit une grimace mélangeant douleur et fatigue. Cette machine était éreintante et refusait d'être utilisée plus de quelques minutes. Par contre, grâce à elle, on pouvait voir plusieurs moments important de la vie de certaines personnes, à condition d'avoir un cheveux de celle-ci. Le système était vraiment très sophistiqué, très impressionnant étant donné l'époque de son créateur. Normal, il s'agissait d'un homme du district trois, celui dans lequel nombreuses inventions avaient vu le jour. Et à vrai dire, Nick Gray n'était pas n'importe qui, en effet. Nul autre qu'un participant au Hunger Games. De quoi impressionner n'importe qui étant donné la brutalité de ces jeux.
" -Tu crois que c'est lui ? C'est la troisième fois que tu repasse son histoire et tu n'as rien trouvé. Tu ne penses pas qu'il faudrait abandonner ?
- Non, je suis sûr qu'on manque quelque chose à chaque fois. Il doit bien y avoir un truc qu’on ne voit pas. Je... Il faut qu'on y arrive.
- Oui, il faut qu'on y arrive, mais tu devrais te reposer, Fred.
- Oui... "
L'homme s'éloigna de la machine, accompagné de l'autre et toutes les lumières s'éteignaient au fur et à mesure qu'ils disparaissaient au loin. Puis, tout devint ténèbres dans la salle. Bien plus tard, les lumières flashèrent la pièce et les deux mêmes hommes revinrent. La scène semblait se passer en marche arrière, comme quand on rembobine, mais différemment. Là, les deux personnes étaient entrées et le même homme s'était introduit dans la machine qui s'initialisait.
" Bonne chance. Tu veux quel chapitre ?
- Merci. Mets moi le 35 s'il te plaît, ça ira.
- Ok. "
Le scientifique qui se tenait derrière les commandes, Olivier, appuya sur plusieurs bouton avant d'actionner la machine totalement. L'autre tomba dans une sorte de coma artificiel et ne respira plus pendant quelques secondes, puis reprit une grande bouffée d'air et se remit à respirer. Cette réaction était habituelle lors de l'utilisation de la machine, mais faisait à chaque fois peur aux scientifiques. L'homme derrière les commandes tapotait de son index la partie inutile de la machine. Il était stressé...
MOISSON CHAPITRE 35
Je déambulais dans la rue, comme à mon habitude. Ce matin, je m'étais levé tôt. Bien avant mes deux frères qui dormaient encore à point fermé. Cela faisait maintenant un mois que nous étions dans le district, et les regards chargés de curiosité qu'on nous lançaient, commençaient à s'atténuer. Pendant ces courtes semaines, nous avions appris à nous débrouiller tout seul. A travailler pour gagner de quoi subsister. Il n'y avait que moi qui en avais par dessus la tête des règles devant s'appliquer dans le district, à croire que ce que j'avais vécu avant était préférable. Sur la place venait d'être dressé un écran géant, pour la moisson. On nous avait rapidement expliqué de quoi il s'agissait, et cela avait eu pour cause de tout simplement me faire me lever à l'aube. Je ne craignais rien en ce qui me concerne. Crever ne m'avais jamais vraiment fait peur. Mais je craignais beaucoup pour mes frères. Bien que nos noms ne soient pas inscrit beaucoup de fois, c'était stressant de savoir qu'il y avait une infime chance pour que cela tombe sur l'un d'eux. Une fois arrivé l'heure de la Moisson, les adolescents furent tous regroupés sur la place. Je passais dans la file, mes frères à côté. Une dame répertoriant les présents m'enfonça une épingle dans le doigts afin d'extraire une goutte de sang, elle me répertoria, puis passa au suivant. On fut rangés côte à côte, en colonne droite, debout, en plein cagnard. Une fois l'appel terminé, une femme, la plus haut placée du district, avança sur l'estrade, en commençant le rituel du choix des tribus. Après un bon petit blabla, une phrase déjà entendu de tous retentit dans le district. « Et puisse le sort. Vous être favorable ». ça y est, le tirage au sort allait être fait. Personne ne pouvait plus fuir, deux d'entre nous allait être condamné. Les préposés au titre de tribu s'agitaient, tout en restant immobile. Ils craignaient tous qu'on leur raccourcissent leur durée de vie, déjà loin d'être longue vue leur conditions de vie précaires. Ils avaient peur qu'on leur enlève un proche, tout comme moi. Bien qu'il n'y avait qu'une chance infime que Daniel ou Ryan soit choisi,je m'inquiétais bien plus pour eux que pour moi. J'avais toujours été du genre à chercher les gens. Alors que Daniel était quelqu'un d'effacé, et que Ryan était plus inoffensif qu'une mouche. Impossible pour moi de penser que l'un d'eux se retrouverait dans l'arène pour notre première participation à la moisson. Le tour des filles passa. Un nom fut tiré. Des pleurs retentirent. Les pacificateurs encerclèrent la jeune fille âgé d'une quinzaine d'années. Celle-ci tremblait en se dirigeant vers l'estrade. Elle trébucha dans les escaliers. Puis une fois sur les planche en bois, quand vint le moment d'être sauvée, personne ne se proposa, la condamnant à une mort quasi certaine. Enfin, la femme qui dirigeait la cérémonie s'avança vers l'urne des garçons, puis glissa la main à l'intérieur du bocal, s'amusant à faire tourner les petits morceaux de papiers. La rangée des plus jeunes gesticulait, effrayée par la possibilité qu'elle ne touche leur nom. Puis enfin, sa petite main aux ongles pointus et manucurés ressortie, un petit papier froissé entre deux doigts. Le destin venait de sceller la vie de l'un d'entre nous, qui serait-il ? « Le tribu qui aura l'honneur de représenter le district 3 cette année n'est autre que... Daniel Gray. » Connerie. Impossible que ce soit lui, elle a dû se tromper. Mais les autres garçons ont bien entendus la même chose, car ils s'écartent de nous pour laisser passer deux pacificateurs. Je vois Dan trembler, Ryan s'effondrer en pleurant à nos jambes. Moi je regarde les hommes en blancs s'approcher de nous, transperçant leurs combinaisons signe de dévotion au Capitol. Puis quand l'un d'eux demande lequel d'entre nous est Daniel, je répond tout simplement « Moi ». Mon frère me fixe, les yeux exorbités par l'horreur. Il ne comprend pas, visiblement. J'avais décidé de faire cela bien à l'avance. Il avait sans doute pensé que j'attendrais qu'on propose des volontaires, mais je n'avais pas le temps pour cela, ni l'envie de me faire remarquer.
Les hommes m'entourèrent. Ryan chialait toujours. Je me rappellerais toujours de leur air de plus en plus perdu, à chaque pas que je faisais pour gagner l'estrade. Je m'enfonçais dans les méandres de mon existence, devenant peu à peu une craie de tableau, qui finirait sans doute écrasée, tout comme 22 autres. Une fois monté sur la scène dressée à cet effet, la grosse dame du Capitol sourit en me prenant une joue puis en émettant une blague avant de demander s'il y avait des volontaires pour me sauver. Personne. Elle regarda plus attentivement mes deux frères, attendant que l'un d'entre eux ne veuille se sacrifier, mais aucun d'eux ne bougea le moindre cil. La cérémonie fut ponctuée par des applaudissements pour les tribus du district ainsi que d'un souhait de réussite. Puis les hommes en blanc m’emmenèrent dans une pièce ayant servie à isoler les tribus du district pendant des décennies. J'y restais de longues minutes tout seul, à me demander si j'avais bien fait. Si au contraire, je n'aurais pas dû laisser Daniel y aller. Après tout , il était bien plus stratège que moi, et aurait eu plus de chance de s'en sortir. Mais la simple pensée qu'il puisse y rester me donner envie de vomir. Soudain, la porte s'ouvre et s'en déverse deux personnes, identique à moi même. Ryan et Daniel. Ryan court jusqu'à moi, les larmes aux yeux et agrippe, quand à Daniel, il reste en retrais, l'air septique. Une fois que Ryan m'a fait promettre de faire tout mon possible pour revenir en vie, le sourire lui revient quelque peu. Mais j'espère de tout mon corps qu'il n'est pas dupe. Il doit bien savoir qu'il y aurait 23 autres personnes prête à tout pour décrocher la victoire. Une fois ceci fait, il sort après m'avoir confier sa bague qui contient une goutte de mercure avec laquelle il joue fréquemment. Je ne sais pas si on m'autorisera à la garder, mais au moins, si je meurs, j'aurais quelques choses pour me rappeler d'eux. Une fois la porte fermé derrière Ryan, Daniel se réveille enfin de sa torpeur. Il fonce vers moi, me gifle, et m'attrape le cou en tentant de m'étrangler, m'arrêtant pas de crier un mot, un seul. « Pourquoi ? ».Je ne vois pas quoi lui répondre, et même si je le voulais, je ne le pourrais pas tellement il me serre fort. Les pacificateurs finissent par arriver dans la pièce, une fois le court temps de visite écoulé et écarte Daniel de moi. La douleur sur ma peau est grande, mais celle de penser que c'est peut-être la dernière fois que je le vois l'est encore plus. Me voyant ainsi, plutôt mal en point, on décide de nous faire grimper plus rapidement dans le wagon. Et de mon lit, quand je sens celui-ci démarrer, je fais mentalement mes adieux à ce district qui m'a accueilli un mois avant de m'envoyer me faire tuer. J'espère que quelqu'un s'occupera de mes frères si je ne reviens pas, qu'il ne seront pas pris d'une sévère envie d'étriper le vainqueur pendant sa tournée. Bref, je veux de tout cœur qu'ils ne gaspillent pas le temps que je leur ai laissé, que ce soit avec, ou sans moi.
RETOUR DANS LE PRESENT
Le bruit sourd que faisait la machine s'estompait lentement et on pouvait enfin voir la scène que voulait distinguer correctement le jeune homme du district 3. C'était un enfant qui courait à travers ce qui semblait être une plaine, parsemé de Mont rocailleux. D'une blancheur éclatante. Plus loin, deux personnes, un couple, l'attendaient, souriant. Le petit souriait aussi et approchait rapidement d'eux. Content que ce cauchemars ne soit bientôt plus qu'un lointain souvenir. Là, on pouvait apercevoir des armes se dessiner dans les mains entrelacées des amants du district 2. L'intérieur de cette arène où avait vécu quelques jours les 24 tribus, était immaculé. Tout y était blanc. Des arbres, du tronc à leur feuillage, du lac aux cailloux. Même les pommes. Tout, sauf eux, évidemment. Autre particularité, il n'y avait pas de ressources visibles. Celles-ci apparaissaient à certains endroits pour que les tribus se les disputent. L'arène était montée telle qu'elle, idéale pour s'entre tuer, et un peu partout, dans chaque zone, discernable par des pointillés, était disposé un piège à déjoué. Cette partie de Hunger Games, s'était avérée chaotique. Ne serait-ce que le premier jour, 17 tribus avaient perdus bêtement la vie en tentant de fuir la corne d'abondance, habituellement le lieu de bataille des première minutes. Le premier piège s'était activé, les arbres avaient repris leurs couleurs normales, et la forêt était devenu un véritable cimetière. Les lianes s'étaient mise à étrangler les jeunes gens. Les racines avaient comprimés leurs cages thoraciques jusqu'à les faire exploser. Les animaux s'y trouvant leur avaient arrachés la vie. Puis la végétation avait repris une couleur blanche, et les canons avaient retentis, tel un long feux d'artifice. Pendant ce temps, Nick avait eu le temps de prendre un sac de survie, ainsi qu'une épée et un poignard, puis il avait filé en direction des feuillages. En continuant à courir, il avait aperçu les overplanes, venant chercher les dépouilles des victimes. Puis comme il ne regardait pas devant lui, il tomba. Dans l'eau de la rivière. Il venait de comprendre le but de l'arène. Là, l'objectif n'était pas d'éliminer les autres, mais de survivre. Et Nick comprenait que ce serait bien plus dur que dans les anciennes éditions. Rien qu'à voir la couleur du lac changer, il devinait aisément que les autres allait se retrouver confronter à des ennuis de même ampleur. Il attrapa une branche pour sortir de l'eau et une fois sur la berge, une tentacule sortie des profondeur du lac à fonça vers lui. Il eu à peine le temps d'esquiver, le bras moue arracha le tronc qui avait remplacé sa victime avant de revenir à l'attaque. Cette fois ci, la tentacule visqueuse atteint sa cible. Elle serra sa chevilla avant de lui faire quitter le sol. Le blondinet parvint à prendre son épée et à couper la chose qui le retenait, retombant par terre, le souffle coupé. Hurlant de frustration, la créature ne s'avoua pas pour autant vaincue, elle accrocha une fois de plus le garçon, le leva de façon à ce qu'il se retrouve au dessus de sa bouche béante. En geste de désespoir, le garçon balança le poignard qu'il avait pris à la corne dans l'ouverture. L'animal toussa et envoya valdinguer sa proie, hors de portée du danger. Nick ressentie douleurs et soulagement en même temps. Par terre, dans la boue, il ne pouvait remercier que son instinct de survie de l'avoir tiré de ce mauvais pas. Mais d'autres choses encore plus terrible l'attendait dans l'arène. C'est pour ça que maintenant qu'ils n'étaient plus que trois, Nick souriait. Il savait que bientôt, le destin rendrait son jugement. Que bientôt, l'horreur serait enfin terminée. Pendant ces deux semaines, il avait échappé à de nombreuses choses. A la forêt. Aux tentacules de la pieuvre géante. Aux mutations génétiques. Aux glissements de terrain. Aux autres. Aux directions ne permettant pas de revenir. A la faim qui le tenaillait. A la déshydratation. Il avait échappé à tout ça pour finir par revenir au point de départ. A la corne d'abondance, face à deux personnes en plus grande forme que lui. Il s'avançait, son épée à la main. Les deux autres avaient des armes à distance. Les dés étaient jetés. Puis le lieu reprit des couleurs, les trois tribus s'immobilisèrent, apeurés, et le piège final se déclencha, les emportant tout trois vers une lumière éclatante,douloureuse et sans aucun doute mortelle. Crépitements. Noir. Blanc. Noir. Puis plus rien. Néant.
Une goutte d'eau salée perlait sur la joue du scientifique que la machine faisait sortir de sa transe artificielle. L'autre homme approcha et ne comprit pas de suite. En effet, l'autre était le seul des deux à pouvoir entrer dans la machine et n'avait pas l'habitude de ressentir ce genre d'émotion. La joie, la peur, la tristesse, la haine aussi. Ce n'était pas familier pour lui, ni pour l'autre d'ailleurs. Le scientifique ne ressentait ces émotions que lorsqu'il était enfermé dans la machine. C'était comme une sorte de drogue émotionnelle. Il ne pouvait plus s'en passer. Mais ce n'était pas le but de ses "excursions" informatiques, non. Il recherchait quelque chose. Son collègue, n'ayant qu'un point de vue scientifique, non émotionnel, ne pouvait pas comprendre pourquoi il visionnait encore et encore la vie de cet homme, Nick, et pourtant, tous les jours, il y retournait. Faisant de ses journées entières celle d'un des triplets Gray. Le scientifique se leva alors et essuya son visage, enlevant par la même occasion cette larme qu'il ne contrôlait pas.
"- Je n'arrive pas à contrôler ça. A chaque fois que je regarde ce passage, ça coule tout seul...
-Tu as trouvé ce que tu cherchais ?
-Toujours pas. Le chapitre 52 est floue, je vois toujours Nick à la fin des Hunger Games, une fois ceux-ci en poche. Un homme l'aborde ensuite au Capitol, à sa tenue et ses propos, je peux dire qu'il s'agit d'un juge. Il a deviné que Nick avait remplacé son frère. Rien qu'à son comportement, ce qui veut dire qu'il le connaissait d'avant que son cerveau ne soit conditionné. Il ne compte pas le tuer, mais lui propose un marché encore plus funeste d'après moi. Celui de se vendre au Capitol, à moins de préférer voir son frère souffrir à sa place. Bien que cela permette à sa famille d'avoir moins de chance d'être retouché par la Moisson, cela n'est pas un sort favorable pour une gamin. Finir toute sa vie tel un esclave n'a rien d'enviable. S'il fait ce qu'il lui dit, le juge lui promet de lui en apprendre plus sur sa vie antérieure, de lui dire la vérité. On décèle un certain intérêt dans les yeux du blonds, puis il accepte sans un mot, ce qui fait sourire le type. Je n'arrive malheureusement pas à distinguer son visage dans sa totalité, à chaque fois ça me fait le coup. Au final, on voit quelques images de Nick, totalement perdu, réalisant des dessins d'arènes digne des plus grands créateurs. Cela fait partis de sa thérapie pour retrouver la mémoire. En souvenir de son père, mort dans une de ses horreurs. Puis ensuite vient les moments où il se retrouve dans le lit de personnes importantes dans le but de protéger ses deux frères, sa seule famille encore en vie. Il est aussi tenu d'assister aux Hunger Games chaque année, en tant que mentor et de voir mourir les tribus de son district sans rien pouvoir changer. Comme si on voulait le faire souffrir encore plus. Comme si c'était possible. Et ensuite, je n'arrive pas à visionner au dessus de ses 22 ans, tout devient flou, illisible.
- Pourquoi l'avoir regardé de nouveau dans ce cas? Il n'y aucun changement depuis la dernière fois.
- C'était plus fort que moi. J'en avais... Besoin.
- Comment ça ? Je ne comprends pas.
- Je ne comprends pas non plus. J'ai... comme l'impression qu'il faut... Que... Que je connaisse... Que je comprenne, du moins. Oui. Que je comprenne ce qu'il ressentait. Je ne pourrais pas trouver ce qu'il cache si je ne le comprends pas.
- Cela n'a aucune logique pour moi.
- Fais moi confiance.
- Confiance... ? Chuchota l'autre. "
La conversation se termina ainsi et les deux hommes quittèrent, comme d'habitude la pièce, alors que l'un d'eux s'inquiétait de plus en plus pour l'autre. Les cientifiques revinrent alors, quelques heures plus tard et comme à chaque fois, l'un s'installa derrière l'écran et l'autre dans la machine, mais cette fois, la conversation fut plus courte et le cerveau de l'expédition dans le passé ordonna, déterminé:
" Mets le suivant ! "
Le scientifique ne répondit pas, malgré ses réticences et mit en marche la machine...