Physique - Caractère

La ville et ses pièges,
Ce sont mes privilèges ...

Physiquement parlant, Keith n'a pas à se plaindre. Ses cheveux bruns, ses yeux sombres et ses sourires charmeurs en font craquer plus d'une. Il aime plaire et il ne s'en cache pas. Habitué des soirées mondaines organisées par les familles les plus riches du Capitole, c'est un parfait gentleman, et qui plus est un excellent danseur. S'il n'est pas au centre de la piste de danse une demoiselle accrochée à son bras, vous le trouverez sans peine auprès d'une table, cartes en main et scrutant ses adversaires d'un regard acéré. Keith est un grand amateur de jeux de cartes. Il connaît toutes les astuces pour gagner. Il ruse, bluffe, fait des coups bas. C'est son hobby, sa passion. Tant et si bien qu'il considère la vie comme un jeu, analyse une situation comme si c'était une partie de poker, et agit en fonction des atouts qu'il a en main. Il en a fait une habitude, qui s'avère souvent payante. Les jeux de cartes l'ont doté d'une grande patience et lui ont appris à ne jamais sous-estimer ses adversaires, c'est pourquoi il se montre toujours posé et observateur, et s'efforce de ne jamais se précipiter -sans pour autant se priver de son impitoyable répartie, tranchante et sarcastique. Bien évidemment, comme tout joueur, Keith déteste perdre le contrôle de la situtation. Il mène la danse, sinon rien. Stratège et rusé, il n'hésite pas à manipuler pour parvenir à ses fins. Mais ses habitudes de joueur ont aussi un revers. Toujours aux aguets, il se méfie de tout le monde, si bien que ses amis peuvent se compter sur les doigts d'une main. Nous ne parlons pas bien sûr de cette bande d'idiots écervelés qui le recouvrent de compliments et boivent ses paroles comme si elles étaient divines. Keith ne peut compter que sur lui-même. Il est seul.

Mais il n'y a pas que le Capitole, les bals, et les jeux de cartes dans sa vie. Le jeune Capitolien a une autre facette, comme une vie parallèle. Sa vie de Pacificateur. Keith n'est pas un pacificateur de bas étage, qui passe sa vie dans un district à punir des imbéciles qui se prennent pour des héros. Bien qu'il parcoure régulièrement les districts, il n'y reste jamais bien longtemps, ses supérieurs le rappelant au Capitole pour escorter des tributs ou protéger des personnalités importantes. Le jeune homme s'implique énormément dans son rôle, s'attirant ainsi le respect de ses pairs et du groupe dont il est responsable. Keith sait se montrer persuasif et possède une grande maîtrise de soi. Il fait preuve en toutes circonstances de beaucoup d'autorité et de sang-froid. Ses talents de joueur y sont évidemment pour beaucoup, mais il se garde bien de s'en vanter auprès de tous. La plupart de ses hommes ont une confiance aveugle en lui, bien que lui-même n'aie confiance en aucun d'eux. Comme la quasi-totalité des pacificateurs, le jeune homme n'a aucune considération pour les habitants des districts. Seuls trouvent grâce à ses yeux les adversaires dignes de lui ainsi que les hommes de valeurs. En effet, malgré son caractère stratège et manipulateur, Keith a un grand sens de l'honneur. Ayant coutume de mentir ou d'utiliser des phrases à double-sens, il ne donne quasiment jamais sa parole d'honneur. Mais s'il le fait, vous pouvez être sûr qu'il tiendra sa promesse, quel qu'en soit le prix. Une noblesse d'esprit difficile à remarquer au premier regard ...

Je suis riche de ça
Mais ça ne s'achète pas ...

Histoire

Oh, quand la vie s'obstine,
En ces heures assassines ...

Des flammes. Tout autour de lui, rien que des flammes et des gravats. Et des gens qui hurlent. Ils courent, ils crient, cherchent désespérément un visage connu parmi ce chaos. Des volutes de fumée grise s'élèvent dans le ciel, un bâtiment finit de se consumer non loin de là. Ceux qui n'ont pas pu le fuir à temps ont longtemps combattu le feu, en vain. Leurs gémissements de douleur parviennent jusqu'aux oreilles du petit garçon, lui arrachant un frisson d'horreur. Keith est là, juché au sommet d'un tas de gravats. Recroquevillé, il contemple de ses petits yeux terrifiés le spectacle apocalyptique qui se déroule autour de lui. Il a ramené ses jambes contre lui, et serre sa peluche de toute la force dont ses petits bras disposent. Une première larme coule sur sa joue. Si seulement il n'avait pas lâché la main de sa mère. Si seulement il n'avait pas insisté pour qu'elle lui achète cet ourson en peluche aujourd'hui. Si seulement ils étaient restés bien sagement chez eux. Tout s'est passé trop vite. Quand les rebelles ont envahi la place en hurlant, la foule a paniqué et s'est ruée vers les rues les plus proches. Au milieu de cette marée humaine, Keith s'est retrouvé ballotté dans tous les sens, et une chose en entraînant une autre, le mouvement l'a arraché à sa mère. Tout s'est embrouillé à partir de ce moment-là. Il ne se souvient pas. Il ne veut pas se souvenir. Certaines images hantent encore son esprit. Du sang qui gicle. Des corps qui s'effondrent. Des bâtiments qui explosent en des gerbes d'étincelles. Des innocents massacrés à coups de haches et de fourches. Des cadavres, partout des cadavres. Et des pacificateurs. Il se souvient surtout des pacificateurs. Leur arrivée en rangs organisés, comment ils ont fondu sans hésiter sur les rebelles, leur vaillance face à la mort. Ils n'ont pas hésité à mettre leur vie en danger pour protéger le peuple du Capitole. Ce sont des héros. Keith revoit encore l'un d'eux lui sauver la vie, embrochant de son sabre un rebelle désespéré qui se ruait sur le petit garçon terrifié qu'il était. Il le revoit se tourner vers lui, relever son casque et lui sourire. « N'aie pas peur. Tant que nous serons là, tu seras en sécurité. » Ces mots ont marqué son esprit à jamais. Ils l'ont changé. Le pacificateur l'a ramené auprès de sa mère, qui avait été mise en sécurité par des soldats dès le début du combat. Celle-ci était bouleversée, elle avait bien cru perdre aujourd'hui son petit garçon de sept ans. Ce dernier regarda le soir même son père droit dans les yeux et lui déclara avec un aplomb extraordinaire qu'il serait pacificateur.

Au fil des ans, Keith apprit en autodidacte à manier les armes, s'entraînant avec la collection personnelle de son richissime père. Il ne passa pas un jour sans qu'il ne s’exerce, et ses efforts furent rapidement récompensé. À l'âge de seize ans, il postula au poste de pacificateur et fut admis et aussitôt envoyé au centre de formation dans le district deux, pour la plus grande fierté de son père. Il apprit là-bas à se montrer implacable et rigoureux. Il y découvrit également des armes qui lui étaient inconnues, et dont ses camarades originaires du district deux lui apprirent le maniement. Après un an passé au district deux, ses supérieurs l'envoyèrent dans un district pour tester ses aptitudes en conditions réelles. Marqué à vie par la Grande Révolte, il n'est pas nécessaire de préciser que le jeune pacificateur n'eut aucun mal à se montrer impitoyable avec les habitants du district, ce qui ne manqua pas de réjouir ses supérieurs. Ils le nommèrent ainsi après seulement deux années passées dans un district, chef de groupe. Des missions importantes allaient enfin lui être confiées, il allait pouvoir devenir ce pacificateur courageux qui l'avait protégé quand il était enfant, il allait enfin pouvoir réaliser son rêve.

Je suis riche de ça
Mais ça ne s'achète pas ...