Physique - Caractère

Je ne suis pas une fille facile. J'ai mon caractère à moi. En effet, je me mets facilement en colère et je suis plutôt solitaire. Dès que je ne travaille pas dans les champs, je suis dans les rues du District à courir un petit peu partout et à sauter des obstacles hauts à pied. Comme je suis solitaire, je n'ai pas d'amis, ou très peu. J'ai une meilleure amie qui a le même âge que moi. Elle s'entraîne avec moi dans les rues du District. Au Onze, nous sommes très pauvres et prenons souvent des tesserae. Mon nom est inscrit plusieurs fois dans le registre du Capitole, ce qui augmente les risques d'être tirée au sort le jour de la Moisson, pour participer aux Hunger Games.
Malgré ce fichu caractère, plusieurs garçons me courent après, grâce à mon physique. Mes cheveux sont roux cuivrés, avec des reflets rouges au soleil. Ils sont toujours attachés en une petite tresse. Deux beaux yeux bleus accompagnent cette chevelure. Je suis grande, environ 1m69. A cause de la sous-alimentation du district, je suis mince, presque maigre. J'ai de fines mains, mais abîmées à cause du travail dans les champs. J'ai de longues jambe fines.
Pour travailler aux champs, je porte toujours un pantalon marron (noirci par la poussière et la terre) où je suis libre de mes mouvements et une tunique blanche. Durant l'hiver, je mets un gros pull tricoté par ma mère avant sa mort.

Histoire

Je suis, ou plutôt, nous sommes, ma jumelle et moi, nées le 16 août. D'après ce que me racontait mon père, ma naissance s'est passée douloureusement pour ma mère. En revanche, celle de ma sœur, Marlène, s'est avérée mortelle. Et au sens propre. Ma mère est morte en mettant un enfant au monde. Pour moi, c'est la plus belle mort qui soit. Mon père et ma mère habitaient déjà au District Onze, donc, nous les avons rejoints dans la maison. Mon papa était désespéré par la mort de ma mère, et se laissait aller. Il ne mangeait plus et passait ses journée cloué au lit, les volets fermés, à broyer du noir. Mais étant trop jeune pour m'en rendre compte, je ne faisais rien pour l'aider. C'est en grandissant que je me suis rendue compte que notre père n'allait pas bien. Marlène et moi avons essayé beaucoup de choses pour le divertir, l'aider. Après le travail, nous l'emmenions avec nous sauter et courir, mais rien ne changeait. J'avais même l'impression que nos efforts ne faisaient qu'empirer la situation. En effet, il a commencé à plonger dans l'alcool. Notre argent était dépensée pour ça. Il buvait beaucoup. Beaucoup trop pour un homme de son âge en si piteux état. Un soir, en rentrant de l'école, Marlène et moi avons retrouvé son corps inerte dans la petite pièce qui nous servait de salon. A côté de son cadavre, quatre bouteilles d'alcool entièrement vides. Ma soeur et moi étions seul désormais. Et il était hors de question de faire comme notre père. Nous avons donc commencé à travailler plus longtemps. Nous étions mieux payées, mais à l'école, tout devenait catastrophique. Concentrées sur nos rentrées d'argent et nos travaux aux champs, Marlène et moi oubliions d'apprendre nos leçons. Nous ne faisions pas d'efforts pour arranger cela, donc après deux ans de ''catastrophe scolaire'', nous avons décidé de ne plus aller au collège. Nous savons, lire, écrire, compter. C'est le plus important. Après, nous avons d'autres connaissances.

Nos heures supplémentaires nous ont fait gagné un peu plus d'argent, mais nous grandissions et nos besoins en nourriture ont augmenté. Durant une période de deux ans, nous n'avions plus assez d'argent pour nous payer à manger. Marlène et moi avons pris plusieurs tesserae. Le District a connu une mauvaise période. Les légumes ne poussaient plus, ou que très peu. C'en était autant des fruits. Pour rattraper le retard pris, les heures de travail ont augmenté. Mais on était moins payés. Pendant neuf mois, ma soeur a sombré dans une terrible maladie. Elle ne mangeait plus, buvait très peu, elle avait le teint pâle, brûlante de fièvre. Les médecins sont rares dans le district, et ils sont chers. J'ai essayé de la soigner moi-même. J'ai sué sang et eau pour la garder en vie. Et mes efforts ont payé. Elle se sentait tellement bien après cette maladie ! Désormais, je la protège comme jamais. C'est ma soeur, et je l'aime. Je sais qu'elle en aurait fait autant pour moi.

Maintenant nous continuons notre travail. Nos tentatives de survie dans ce pauvre monde. Nous attendons la Moisson pour voir qui seront les deux prochains tributs à aller aux Jeux. Nous attendons, avec la boule dans le ventre.

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