Physique - Caractère

Physique: Hum, comment me décrire le plus fidèlement possible? Commençons par le commencement. J'ai des cheveux bruns, très sombres, et longs. Ils n'ont pas vraiment de "forme", car ils changent tout le temps; Parfois bouclés, d'autres fois lisses, il peuvent s'éclaircir au soleil ou encore se fondre dans l'obscurité du crépuscule. Mon visage. Fin, traits délicats. Ma peau est mate, mes lèvres pulpeuses. Je possède d’immenses yeux noirs, fenêtres sur un univers qui vous tournera la tête. Je suis de taille moyenne, aux alentours des 1m60, sans plus. J'ai une silhouette féminine, un corps entretenu par des années de footings matinaux.

Caractère: J'ai un caractère très compliqué. Très lunatique, je peux passer de rire communicatif à la colère froide en un instant. Je suis bien souvent silencieuse, je ne dis rien, mais ça ne veut pas dire que je n'entends pas! J'observe, j'écoute, j’interprète. Je suis rusée, arrogante. Je n'ai jamais de remords quand doit supprimer une vie. Pourquoi? Parce que quand je tue c'est pour sauver ma vie, parce que je sais que c'est l'adversaire ou moi. Je suis jalouse, je suis intelligente. Obstinée. C'est en partie grâce à ça que j'ai gagné mon édition des jeux. Je suis quelqu'un de calme, je sais garder mon sang froid en toutes circonstances. Tu aimes mon sourire? Ne t'y fie pas. C'est un sourire hypocrite.

Histoire

Il pleut fortement depuis un moment. Mais je m'en fiche. Les jeux sont bientôt, et je suis partagée entre peur et impatiente. Depuis ma plus petite enfance, je suis entraînée à ça, entraînée à tuer, accepter le fait qu'un jour, je serais là-bas. Et que grâce à mon entraînement poussé, j'aurais des chances de survivre. Mais ces derniers temps, je n'y vais plus. Je préfère rester seule, apprendre de nouvelles techniques de combats, de nouvelles tactiques. Mais seule. Les gens me tapent sur les nerfs quand les jeux arrivent. Ils ont si peur que leur enfant se porte volontaire pour aller là-bas, dans cet enfer vivant! N'importe quoi. S'il ils ont peur de voir leur enfant partir, pourquoi habiter dans le District 1, ce district où on encourage les jeunes à se porter volontaires? Je secoue la tête. C'est vraiment n'importe quoi. Moi, je me porterais volontaire. Et je gagnerais, comme mes parents avant moi. Pour l'honneur de ma famille. c'est une tradition en quelques sortes. Tradition barbare, certes, mais tradition quand même. Je secoue la tête. De l'eau dégouline de mes cheveux trempés, traçant des sillons transparents sur mon visage. Je commence à courir. Soudain comme libérée d'un poids étrange, je n'ai plus q'une idée en tête: rentrer chez moi, et me jeter sur mon lit, pour recommencer à trier mes sombres pensées.

Je me sens bizarre. Plus je me rapproche de chez moi, plus je ressens cette sensation désagréable, cette impression de gorge nouée, d'estomac retourné. Je ne comprends pas pourquoi. C'est insensé. Je sens de la fumée. J'accélère ma course. Mais quand je les vois, je m'arrête brutalement., et je manque de m'étaler sur le sol détrempé. Des flammes. Ma maison, mon foyer est en train de brûler. Et je sais déjà qu'il est trop tard pour sauver qui ou quoi que ce soit. Mais face à la panique, la raison n'existe plus.

C'est une vraie fournaise. J'ai de la cendre sur les mains, sur le visage. Les yeux me piquent à cause de la fumée. Je tousse, encore et encore. Je finis par les voir. Enfin. Mes parents. Ma mère, coincée sous une poutre tombée du toit, couchée dans une mare de sang. Elle ne bouge plus. Je sais qu'elle est morte même si je ne peux pas voir son visage déserté de toutes émotions. Mon père, lui, est toujours en vie. Sa poitrine est secouée de soubresauts. Encore en vie. Mais pour combien de temps? Je me jette à ses côtés, et c'est seulement là que je vois la tache rouge sombre qui s'épanouit sur sa chemise sombre. Il n'arrive même pas à ouvrir les yeux. Juste à murmurer. Je ne suis même pas sûre qu'il sache si il parle à la bonne personne. Peut être qu'il a déjà dit ça à quelqu'un avant moi.

- Jill, venge-nous. Sauve l'honneur de la famille.

Je n'ai même pas le temps de lui répondre. Sa poitrine se soulève en une dernière inspiration. Plus plus rien. Plus aucun bruit, sinon le crépitement des flammes. Une larme s'écrase sur son torse. Je vous vengerais papa. Je vous le promet.


Il est là. Je le tiens, au bout de mes lames. L'autre survivant. Et bientôt le 23e mort de cette édition des jeux. Après des semaines de survie, et des mois d'attente, j'ai finalement atteint mon but. Il sait qu'il est à deux doigts de rendre l'âme. Il l'a accepté, lui. Et je le remercie de ne plus tenter de s'échapper. Même si je ne le montre pas, je suis épuisée. Je tiens à peine sur mes pauvres jambes chancelantes. Si il le savait, peut être qu'il n'abandonnerait pas. Trop tard. En le regardant droit dans les yeux, j'enfonce mes deux lames dans son corps. La lumière de peur qui brillait dans ses yeux disparaît. Le canon retentit, pour la dernière fois de ces jeux. Quoique? C'est bien possible de mourir de fatigue, non? Une larme coule sur ma joue. J'ai réussi papa. Enfin. Le monde se trouble, et finalement, mes jambes lâchent. Je tombe dans le vide et je laisse un linceul d'obscurité se refermer sur mon âme.