Physique - Caractère

Le jeune homme est plutôt quelconque. Des cheveux sombres, un peu en bataille, ce qui n'était pas au goût de sa mère. Le corps, assez allongé dans la hauteur, est aussi assez musclé. Surement le fruit de toutes ces heures d'entrainement aux Hunger Games. Le visage assez fin, ses lèvres sont bien définies, ses yeux sont un peu en amande. Ses yeux, ce sont d'ailleurs une des seules choses qui le distinguent, un peu, des autres. Outre leur forme plus qu'habituelle - les yeux en amandes sont assez répandus, ce n'est pas ça qui les rend singuliers - , leur couleur d'abord les différencient. Ils sont d'un noir si profond, qu'on aurait du mal à discerner la pupille de l'Iris. Et ces yeux sont aussi extrêmement expressifs. S'ils peuvent être glaçants par moments, ils peuvent vous réchauffer, vous faire rire. Il pourrait même vous faire mal, rien que par le regard. Willes le sait, il aime en jouer. Son regard, s'il le désire, peut devenir captivant, ou assez déstabilisant.
Le fait qu'il aime jouer de son regard nous amène à parler de son caractère. Ce qui domine chez lui, c'est son calme. Il est doté d'un grand sang froid, et ne s'énerve que rarement. Lorsqu'il le fait, c'est plus pour défendre les autres que pour toute autre chose. Mais même s'il est calme, il ne supporte pas la solitude. Ayant toujours besoin d'être entouré, il communique beaucoup avec ceux qui l'entourent, ne garde pas ce qu'il ressent pour lui. Il n'y arrive pas.
Willes aime rire, il aime surtout voir les autres heureux. Il est taquin, il aime bien charrier les autres, se moquer, un peu. Mais sans méchanceté, et jamais il ne penserait à blesser quelqu'un comme ça. Il est en fait plutôt doux, et très protecteur envers ceux qu'il aime. Il est aussi extrêmement têtu. Rien ne le fera jamais changer d'avis, et avouer qu'il a tort lui ferait très mal. Il peut être un peu possessif par moments, et même s'il n'a jamais eu l'occasion de vérifier, on peut être certain qu'il peut se montrer assez jaloux. Il est un peu narcissique, parfois, et accentues volontairement ce trait, se moquant de lui-même. Il est un peu dans l'auto-dérision. Tout comme il taquine les autres, il se taquine lui-même.

Histoire

Au début, ils étaient cinq. Le père et la mère, et trois enfants. Les deux plus âgés étaient aussi deux frères jumeaux. Il y avait Dways, et Willes. Ils étaient toujours ensemble, inséparables. Très joueurs. Et la petite dernière, c'était Swethlana. Les frères et sœurs étaient très proches, c'est d'ailleurs toujours le cas aujourd'hui pour ceux qui restent. Ils habitaient dans le district quatre, ils n'étaient pas trop pauvres, et ils étaient heureux.
Willes et son frère avaient commencé à s'entraîner pour les Hunger Games. Tout laissait penser qu'ils allaient finir comme des tributs de carrière digne de ce nom, forts, et surtout vainqueurs ! Même si ce n'était pas trop au goût de leurs parents - on peu comprendre que les gens ne veulent pas envoyer leurs enfants à la mort -, tous les enfants faisaient ça. Peut-être que les deux garçons n'avaient pas saisi l'ampleur de la chose, peut-être qu'ils n'avaient pas compris que quand ils auraient finit leur entraînement, ils iraient mourir. En tout cas, c'était une de leurs seules occasions de faire du sport et de se défouler, hors des rares cours de sports qu'ils avaient à l'école.
Ils étaient même plutôt bons. Dways avait surtout de la force, Willes avait apprit à grimper à peu près partout grâce au mur d'escalade.

C'est un jour de Moisson que tout changea dans leurs vies. Les jumeaux avaient quatorze ans, la petite sœur douze. Willes s'en souvient très bien. Chaque jour, il revoit la main plonger au milieu des centaines de papiers, chaque jour il entend à nouveau la voix claire annoncer, presque joyeusement : « Dways Edenfield ! ». Et il revoit le regard de son frère, ses yeux noirs qui se glacent et qui se figent, il revoit son frère, comme son reflet, qui lui fait un petit signe de tête. Willes se souvient très bien avoir voulut le suivre, ou du moins le serrer contre lui, lui dire qu'il allait s'en sortir, qu'ils avaient toujours été deux et qu'ils seraient encore deux après. Au lieu de ça il est resté figé, les lèvres entrouvertes il a regardé son frère monter sur l'estrade, et s'éloigner de lui...
Les dix minutes d'entrevue qu'on leur a ensuite accordées ne sont plus très claires dans la mémoire du jeune homme. Il se souvient que Swethlana retenait des larmes - peut-être même les versait-elle -, que sa mère pleurait véritablement et qu'il parlait très vite à son frère, qu'il essayait de lui dire tout ce qu'il devait faire d'un coup. Son frère aussi parlait, en même temps, il ne se souvient pas de ce qu'il disait. Il se souvient de trop peu de choses.
Sans surprise, mais avec beaucoup de larmes, le jeune Dways ne survécut pas dans l'arène. La force ne lui suffit pas, et il n'était pas assez entraîné. La mère des Edenfield en fut anéantie. Elle finit par mourir de chagrin. C'est depuis ce jour-là que toute la famille Edenfield voue une haine sans bornes aux Hunger Games, et au capitole. Parce qu'ils leur ont prit un enfant, un frère, une femme, une mère... Presque tout.

Depuis, les enfants Endefield sont restés avec leur père, dans le district 4. Willes a continué à s'entraîner, pas dans le but de devenir tribut de carrière, mais dans celui d'être prêt à se battre si on l'envoyait dans l'arène. La chance sembla lui sourire, ou le ciel eut pitié de cette famille à laquelle on avait déjà beaucoup prit, et il ne fut jamais tiré au sort. Depuis qu'il a eu dix-neufs ans, Willes est devenu pêcheur, comme son père, et la plupart des habitants du district 4. Il continue d'aller à la base d’entraînement, même s'il n'est pas sensé le faire, parce que c'est désormais son seul moyen de se dépenser. Ce qui lui importe désormais, c'est que sa petite sœur passe ses dix-sept et dix-huitièmes années hors de l'arène.