Physique - Caractère

"What do you see?"
"Everything. That is my curse."


Deux yeux impassibles, l'un bleu-vert, hésitant, nuancé, et l'autre vert-pâle froid, calculateur fixent un point invisible à l'horizon. Au-delà des montagnes encerclant le Capitole on peut retrouver ces deux prunelles enflammés d'un feu pourtant froid. Une pose distraite au doux soleil de la fin du jour, on pourrait jurer que le monde l'environnant n'a aucuns effets sur cette femme que le temps n'a pas touché, mère nature lui a offert pour des longues années la physionomie douce et innocente d'une enfant qu'elle n'est plus. Son allure frêle presque fragile n'amplifie que plus ce sentiment d'être face a une fille plus qu'une femme. Toutes ces impressions que l'on peut se faire sur elle de loin s'effondre quand elle daigne enfin poser ses yeux sur vous. Une hésitation vous saisi dans un premier temps, les prunelles dichromatiques vous déstabilisent et ne savez plus soutenir son regard dans un second temps c'est tout ce qu'elle peut communiquer par ce regard intense, elle prend immédiatement dix peut-être vingt parfois trente ans de plus qu'elle n'y paraissait. Son regard vous analyse, il vous sonde l'âme comme jamais un être superficiel du Capitole aurait pu y parvenir.
Au moment même ou vous commencez à vous habituer à l'attention que l'enfant-femme vous porte elle ne vous adresse plus un regard, elle parait à nouveau perdu dans sa contemplation, dédaignant autour d'elle la foule mondaine qui s'amasse, l'ébullition ne semble point l'atteindre comme si un monde - peut-être un univers ? - les séparait. Elle n'a pas de verre, certaines personnes l'observe de loin, certains se permettent de murmurer à l'oreille de son voisin tout en l'observant.
Et quand enfin vous trouvez le courage et la soif de curiosité qui vous assèche la gorge depuis déjà dix minutes vous décidez d'aller la voir seulement un homme, deux hommes, une femme discute avec elle. Elle les dédaigne et affiche un petit sourire moqueur mais leur répond poliment. Elle les prend pour des idiots, ils le sont certes, l'un d'entre eux lui serre la main. La liasse de billets ne vous échappe pas mais cependant l'échange est d'une discrétion remarquable. Elle leur parle encore deux trois minutes puis s'excuse auprès d'eux, elle doit s’éclipser.
Vous décider d’observer de loin son trajet : elle prétexte avoir à faire pour simplement éviter leur compagnie car elle n’est pas plus qu’assise à l’intérieur du bâtiment désormais. Qu’elle enfant peu sociable, ici au Capitole c’est surprenant. Ce doit sans doute être pour cela que des gens parfois murmures non loin de vous en l’observant, vous tendez l’oreille mais vous êtes frappés immédiatement quand vous voyez qui vient de la rejoindre…un haut dirigeant de Panem, pas le président mais tout de même un homme haut placé et respecté qui habituellement ne se rend pas à ce genre de réception, il participe uniquement aux banquets présidentiels…Il murmure au creux de son oreille des mots qui la font soupirer. Elle se lève nonchalamment lui fait signe de partir en avance.
Avant de quitter la salle c’est ses yeux intenses qui vous fixent une dernière fois, une lueur amusée et un de ses doigts fragile et fin posé en signe de silence sur ses lèvres qui forment un sourire moqueur.
Vous êtes distrait par une femme qui vient à votre rencontre et pendant ce temps la jeune femme s’est désincarnée.
« Avez-vous une idée de qui vous observiez ? »
« Non madame, je me posais justement la question. »
« Elle travaille dans les hautes sphères du pouvoir, c’est une calculatrice et une stratège, elle calcule toutes les statistiques, c’est un génie, elle calcule les probabilités évènementiels comme personne, un ordinateur n’est pas aussi performant qu’elle. Les personnes qui lui parlaient il y quelques minutes étaient des parieurs, ils voulaient être sûre de faire de bon placement sur les prochains Jeux qui s’annoncent, durant la période des Jeux elle est très demandée par les sponsors pour choisir leurs candidats »
« Ah et pourquoi vous semblez si mal à l’aise de parler d’elle ? »
« On dit qu’elle n’a pas de cœur, c’est juste une machine à penser incapable de sentiments, elle est toujours si impassible et éloignée de nous, elle nous observe toujours de haut comme si nous étions l’enfant et non l’inverse… »
« Ah je vois, est-ce tout ? »
« Il y a tellement d’autres rumeurs à son sujet…Ce serait trop long tout vous raconter maintenant mon cher Monsieur, je vous propose de vous raconter cela autour d’un verre un soir, voici ma carte. »
« Merci. »

Histoire

"Tu n'as plus de larmes pour tes yeux, et ton âme est sur le feu...qui brûle tout...et moi je veux te sauver."

Les mots que mère répétaient avant que l'ont viennent me prendre. Elle me serrait fort contre elle et je ne disais rien. Je ne comprenais pas,,mère n'était pas très bien ces temps-ci, je les entendais souvent se disputer elle et père. Je n'arrivais jamais à deviner le sujet de la dispute mais j'entendais parfois mon prénom. Je me demandais si c'était à cause du test que j'avais passé il y a de là deux mois, on avait dis que j'étais un génie, que ma mémoire et ma capacité de réflexion étaient exceptionnelles pour une enfant de sept ans. C'est à ce moment que les disputes avaient commencé.
J'entendis les portes s'ouvrir et les pacificateurs entraient dans notre belle maison. Ma mère se mit à crier et les hommes en blanc arrivèrent vers nous, mère me serra plus fort contre elle mais je sentis deux mains puissante me prendre. Je ne voulais pas laisser mère, père et Ael mon petit frère. Je me suis débattue comme je voyais mère se débattre, j'ai crié, griffé et mordu mais rien n'y fit je quittais la maison dans les bras d'un pacificateur. J'ai crier jusqu'à voir ma maison disparaitre au loin. Je ne comprenais pas ce qui se passait, j'avais peur je l'avoue.
A la gare du district je vis père parler avec un homme du Capitole, il était le maire, ce n'était pas étonnant. Quand il me vit arriver il avait un regard triste, il serra la main de l'homme et sans même me jeter un dernier regard il fit demi-tour et partit. C'est à ce moment que je compris, je venais d'être vendue. Un feu nouveau brûlait en moi, je les haïssait, ils ne voulaient plus de moi alors comme une enfant que j'étais je partie du District déterminée. L'homme du Capitole me parlait comme si j'étais idiote, là-bas on disait que c'était l'Eden et moi je voulais y croire car au District je n'avais plus rien, mes parents étaient morts ce jour-là.

À mon arrivée au Capitole on me gâta comme jamais je ne l'avais été, j'étais peut-être la fille d'un maire de District mais ici au centre de Panem j'étais reine, je devais beaucoup travailler aussi, j'avais des précepteurs et chaque chose que je travaillais était trop simple pour moi, ils augmentaient le niveau de jour en jour et moi j'absorbais tout leurs enseignements comme une éponge. Beaucoup de gens me dévisageaient aux réceptions auxquels j'assistais, il n'aimait pas voir une rejeton des districts en savoir plus qu'eux sur leur propres domaines de connaissances. Vers mes 14 ans on me présenta à l'élite du Capitole qui me proposèrent de travailler pour eux, j'ai accepté, j'ai analysé pour eux les probabilités évènementielles d'une nouvelle révolte dans les districts et comment l'écraser, j'ai travaillé sur des stratégies militaires top-secrètes, j'ai travaillé sur les Jeux...Je n'ai rien à voir avec les habitants du Capitole, je n'ai pas effectué des changements radicales de mon apparence physique comme certains habitants de mon nouveau chez moi, je n'aime pas leur train de vie trop mouvementé à mon goût, j'ai laissé mon cœur aux mains de ma mère le jour de mon départ, je suis incapable d'oublier les districts et quand je vois ce à quoi ils sont soumis j'ai pitié d'eux, mais une blessure m'empêche de faire quelque chose pour les aider, on m'a vendu, ils m'ont accueillis je dois la vie que j'ai aujourd'hui aux gens du Capitole et non ceux des districts…