Dimitry, c'est un peu le genre de mec qu'on croit tout droit sorti d'un magazine de mode. On le croise dans la rue, notre regard s'arrête sur le sien, on manque un battement, et si ce charmant jeune homme vous répond d'un sourire -ce qu'il fait plus souvent que vous ne pourriez le croire-, alors soyez sur que vous allez rester sur place une bonne dizaine de seconde. Il fait un effet fou à toutes les filles, de par son style, tantôt excentrique, tantôt classique, tantôt chic, tantôt discret. Et son aura, sa prestance, son regard... Cet homme a quelque chose dans le regard, quelque chose d'indescriptible, une étincelle de vie, de joie, qu'il possède en permanence. Son physique à en faire pâlir les mannequins est la source de nombreuses convoitises féminines, dont il ne se préoccupe guère. Bien sûr il a eu des coups d'un soir, comme tout le monde, mais il n'en fait pas sa passion, ni son terrain de chasse. Il ne considère pas les femmes comme des objets au contraire de nombreux play-boys capitolien, à vrai dire même les habitants de district il les considère comme son égal... mais revenons à sa magnifique apparence. Certes il soigne son style, suivant de temps en temps la mode, mais le plus souvent en restant sobre, mais s'il y a bien une chose à laquelle il ne touche jamais, c'est à sa chevelure. Sa magnifique chevelure brune légèrement ondulée, parfois mi-longue, parfois courte. Jamais de coloration, tout au naturel. Allez savoir pourquoi ses cheveux sont si importants sur lui.

Bien je crois que nous avons fait le tour de son apparence ? Que diriez vous de passer au caractère de ce cher Dimitry ! A vrai dire, il n'y a pas grand chose à raconter ... mise à part que c'est un capitolien par excellence, avec un petit quelque chose en plus. Il est souriant, drôle jovial, sans une once de coté obscure ou de face cachée, sans noirceur. Ne croyez pas cependant qu'il n'a pas ses secrets ou une histoire profondément blessante ... non, mais nous y reviendrons plus tard. Il faut juste savoir que Dimitry a toujours été maître de ses émotions. Il a toujours su contrôler sa vie, depuis qu'il l'a pu. Il s'est fait seul, sans aide, sans famille. Et il l'a très bien fait. Il a de nombreux amis, eu plusieurs relations de couple sur des bases saines, un job d'hôte absolument extraordinaire. C'est un homme génial avec une grande culture ! N'allez pas croire qu'il est complètement stupide simplement parce qu'il est heureux et capitolien, car évidemment, la moyenne veut que la plupart des capitolien soient ainsi : complètement con. Il s'intéresse particulièrement à la période datant d'avant le soulèvement des districts et plus encore, d'avant l'émergence du capitol. D'ailleurs cette curiosité et cette soif d'apprendre intarrisable pourrait un jour lui attirer des ennuis ... mais ne parlons pas de faits futurs et concentrons nous sur notre bonhomme voulez-vous ! Je disais donc, une grande soif d'apprendre. Ce jeune homme s'est construit et forgé seul, il n'avait d'autre outils que sa mémoire fabuleuse et son intelligence. En effet, il a une mémoire photographique qui lui permet d'apprendre tout ce qu'il lit ou voit, et le retient par coeur, sans avoir à faire d'effort. C'est une vrai bibliothèque ambulante. Mais en plus de l'aider dans ses études, ce don de mémoire est aussi utile au quotidien, car il se rappelle de toute personne qu'il a croisé dans sa vie. Il est de plus doté d'un sens de la logique plutôt incroyable. Je vous sens venir, cet homme est parfait ! Eh bien détrompez-vous, nous avons tous des défauts. Lui autant que les autres. Et seulement, même si ce garçon semble avoir les pieds sur terre, à 29 ans il est encore un grand enfant, un rêveur qui espère toujours partir pour découvrir le monde, les districts, les gens, les cultures, les outils, les traditions. Il se perd souvent dans ses rêves, dans son imagination débordante dans son esprit si complexe qui n'appartient qu'à lui. Il est ... naïf. Pas bête hein, mais naïf, c'est à dire qu'il aurait tendance à croire trop vite quelqu'un. Ça a toujours été dans son caractère, il en est conscient et cependant, il n'arrive pas à la changer. Pour garder son âme authentique d'enfant ? Ce qui est sûr c'est que Dimitry aime son job, sa vie, ses amis et qu'il n'en changerait pour rien au monde.

La vie de Dimitry Lackland commence un 27 Avril, alors qu'il a 14 ans. Il se réveille, en pleine rue, habillé d'un jean troué et d'une chemise ensanglantée. Il se lève difficilement, tourne autour de lui même les yeux mis-clots, les membres lourds. Il est dans une ruelle sombre du capitol, il le sait, mais qu'est-ce qu'il fait là, aucune idée. Il se concentre un instant sur ce qui a bien pu lui arriver. Il s'appuie contre un mur, pris d'un vertige atroce, sans pour autant en savoir plus. Il se concentre, plisse les yeux de douleur. Il a l'impression qu'on lui fracasse le crâne contre un mur en béton armé. Et puis au bout d'un moment, il abandonne, il n'en peut plus. Comme l'emprise qu'on a sur quelqu'un, il lâche celle qu'il a sur ses souvenirs et fait le point. Noir, tout est noir. Désespérément et définitivement noir. Il regarde ses mains. Elles sont pleines de sang. Mais qu'est-ce qu'il s'est passé bordel ! Il jette un coup d'oeil dans son dos. Il n'y a personne, ou du moins pas le cadavre qu'il espérait voir. Il sort de la ruelle sombre où il était inconscient, tanguant légèrement, mais parvenant néanmoins à rester debout. La luminosité de la rue lui détruit les yeux, alors qu'il les cache d'un de ses coude tout en s'adossant à un mur blanc. Il sent les regards des passants sur lui, mais il s'en contrefout. Il a peur, il ne sait pas quoi faire, pas où aller, pas d'où il vient. Il ne connait même plus son prénom ! Il sent sa respiration s'accélérer sous l'effet de la panique, sous le coup de l'émotion. Les regards sont toujours braqués vers lui. Il ne les voit pas, mais il ressent toutes ces pairs d'yeux diaboliques sur son corps brisé, sur sa chemise tâchée. Ces yeux qui l'observent et le détaillent, le scrute et le critique sans vergogne. "Tu vois mon chéri, c'est comme ça qu'on finit quand on boit trop un soir !" ou bien encore "La jeunesse de nos jours est si pitoyable". Il a envie de leur crier que ce n'est pas de sa faute, il a envie de hurler qu'il ne sait pas pourquoi il est dans cet état, qu'il ne sait pas ce qu'on lui reproche ! Pourquoi sa chemise est-elle pleine de sang, pourquoi ses mains sont-elles rouges, pourquoi son esprit aussi noir et aussi ... vide ?

C'est le premier jour de la vie de Dimitry Lackland. Enfin, c'est le prénom qu'il reçoit lorsqu'il va aux urgences, quelques heures après. Il ne souffre d'aucune blessure, ce sang n'est donc pas le sien. On ne lui pose pas plus de question, il n'a pas envie de répondre de toute manière. Aux urgences on lui donne donc un pseudonyme. Dimitry, parce que c'est le premier nom qui lui vient à l'esprit quand on lui en demande un. Est-ce le sien ? Celui d'un de ses amis, de son père, de son frère ? Il n'en sait rien, il donne celui la. Et puis, Lackland. Autrefois, on disait qu'un grand roi sans terre, ni pouvoir portait le nom de Lackland. Etait-ce un présage, un signe si les médecins l'avaient appelé ainsi ? Un roi sans couronne ? Comme ... un orphelin surdoué ? Car oui il était surdoué, mais ça, il ne le savait pas encore. On le place alors dans un pensionnat chic du capitol, où personne ne manque de rien. Les adolescents envoyés là-bas sont le plus souvent punis par leur parents, pour leur apprendre à se tenir loin de leur autorité. Ou tout simplement envoyé là-bas parce que ces même parents ne veulent plus s'occuper de leur enfants. Allez savoir, la mentalité du capitol est si étrange, si indéchiffrable ... Toujours est-il qu'il est le seul enfant de ce pensionnat à ne pas avoir de parent, à être orphelin. Personne ne l'a jamais réclamé, il n'a jamais réclamé personne. Car pendant des jours, des mois, des années même, il tente de se souvenir ! Qui il est, que faisait-il dans cette ruelle, qui sont ses proches, d'où vient-il ! Et puis toujours ces migraines intenses quand il tente de se rappeler, ces migraines qui sont comme un mur devant ses souvenirs. Il les sent, ils sont là, tous proches, à porté de main et pourtant ... si inaccessible ... C'est si frustrant pour un gamin de 14 ans de ne se souvenir de rien ...

Certains dans cette situation se renferment sur eux-même, se murent dans le silence, tentent tout pour se rappeler. Dimitry, est sur ce dernier point, comme les autres. Il aurait tout donner pour avoir, ne serait-ce qu'une infime bribe de souvenir ... et cette bribe n'est jamais venue. Cependant, il n'est pas comme les autres dans le sens où, il n'a jamais eu à faire aucun effort pour être aimé. Car à 14 ans et malgré toutes les épreuves qu'il semble avoir traversé, il a tout compris à la vie. Et le plus drôle, c'est qu'il n'a même pas à se forcer, car il se laisse aller à la personne qu'il semblait-être avant. Il n'a pas à faire d'effort pour rire, pour s'amuser et pour tenter de passer à autre chose, car il sait que c'est l'homme qu'il était avant. Pour arriver à ses fins et pour pouvoir vivre une belle vie, il comprend vite qu'il faut s'intégrer, se faire accepter. Il réussi avec facilité. Il se souvient encore de ces soirées passées en compagnie de ses amis à regarder les premiers Hunger Games, après la révolte qui avait eu lieu. On oublia vite l'adolescent retrouvé, amnésique et sans parents, pour faire place à Dimitry Lackland, la mascotte de l'internat ! Tout le monde l'oublia, sauf lui, qui avait toujours cette voix dans sa tête qui le poussait toujours à vouloir se souvenir, sans succès. Un traumatisme comme celui ci vous marque profondément, mais au fil des années, et jusqu'à ce qu'il sorte du pensionnat à 18 ans, il est maître de ses émotions. Il ne laisse jamais surgir cette face de sa vie, si sombre, dont lui même ne connait rien. Il a su passer à autre chose pour que ce début de vie si sombre ne le bouffe pas. Et au final, c'est révélateur d'une grande force de caractère dont lui seul peut faire preuve. Cependant, même s'il semble être passé à autre chose, chaque soir il tente de se souvenir. Chaque soir il essaie encore et encore, tremblant sous les coups de marteaux qu'on lui inflige, mais essayant. Et ça ne paye pas mais il essaie encore. Il trouvera peut-être un jour qui sait... Il ne perd jamais cette flamme d'espoir, il ne baisse pas les bras, il en est convaincu, il saura un jour ce qui lui est arrivé. Parfois il cauchemarde, et dans ses songes, il y a des pistes de ses origines ... mais elles disparaissent de son esprit aussi vite qu'elles surviennent...

Dimitry à la sortie du pensionnat commence donc des études d'histoire, il se passionne rapidement pour toutes les périodes qui lui parlent énormément. Car s'il ne se souvient pas de sa propre histoire, alors autant se souvenir de celle des autres non ? C'est à ce moment qu'il s'aperçoit qu'il a un don pour tout retenir sans effort. C'est très pratique de lire un livre et de savoir exactement au mot près ce qui était dit dedans. Grace à cela et à son esprit de déduction phénoménale, il passe les années à l'université sans rencontrer de difficultés. Il passe des journées dans les bibliothèques, des nuit à lire des livres, des après midi à des conférences. Il aime ses études, il passe trois ans à la fac de Panem à étudier cette histoire. Cependant, plus il avance et plus certain points se font sombre ... Tout comme dans sa mémoire, il y a une partie manquante à l'histoire commune ... Quelque chose cloche, il s'en rend vite compte. Mais il ne dit rien, se faire remarquer à ce sujet ne serait pas bon pour ses privilèges d'étudiants. Jusqu'à ses 22 ans, il enchaîne livre, conférences et bien sur comme tout jeune qui se respecte, soirées ! Et qui dit soirée au capitol dit pétage de câble en règle. Bon vous me direz, c'est un homme plutôt sobre qui aime déconner, mais pas à ce point. Il va à ces soirées parce que ça l'amuse et parce que tous ses potes y sont ! Il a énormément d'amis et passe plus de temps que vous ne pourriez le croire avec eux. C'est comme ... la famille qu'il n'a jamais eu. Et puis, Dimitry est un peu la mascotte du groupe. Le plus -relativement- sérieux, l'orphelin, l'amnésique, le différent. On se moque gentiment de lui, il ne le prend jamais personnellement. On dit aussi de lui que c'est un rêveur, un naïf. Un enfant ? Oui, Dimitry aime se perdre dans ses sombres pensées, il aime écrire des histoires, et il fait confiance aux gens un peu trop facilement. Mais qui ça emmerde au fond, les gens abuseront de sa confiance, d'accord, si ça peut leur faire plaisir. Au fond, Dimitry est un homme gentils et avenant. Mais le seul soucis au fond... c'est qu'il est ainsi de nature. C'est vrai que les gens se forgent leur propre caractère de leur expérience. Lui a toujours eu ce caractère de gentils généreux parfois gamin. Il ne sait pas d'où il l'a et ne cherche pas à lutter contre mais ... C'est parfois troublant de réagir d'une manière ou d'une autre dans une situation sans savoir pourquoi. Lui, évidemment, ça le frustre, ça le chamboule, mais il n'en laisse jamais rien paraître. Le self-contrôl me direz vous. Oui cet homme connait par coeur son caractère -même s'il ne sait pas d'où il vient- et le contrôle vraiment bien. Jamais d'emportement, ou seulement contre lui-même et contre sa mémoire tantôt défaillante, tantôt trop performante.

Ainsi passe sa jeunesse. Il enchaîne des boulots, il se paye un appart, il a une petite copine qui finit par le quitter pour un autre, il monte en grade, il fait des conférence grâce à sa mémoire incroyable, il fait de nouvelles rencontres, il se tourne vers d'autres domaines, il va à des fêtes, il tente de se souvenir, il pleure, il rit, il vit. Il vit sans problèmes pendant plusieurs années jusqu'à ses 25 ans où on lui propose de s'occuper d'un district pour les Hunger Games. Les Hunger games, quelle invention étrange du capitol. A vrai dire il ne sait pas trop quoi en penser. Ok c'est amusant, ok c'est bien fait mais ... ces enfants méritent-ils vraiment de mourir pour les erreurs commises par leur parent ? Il n'en sait trop rien, mais il voit dans cette proposition l'occasion de voyager dans les district, de faire la connaissance de vrai habitants de district, d'ouvrir un peu son horizon, de tarrire un peu sa soif d'apprendre et de connaitre ce qui l'entoure ! Il dit oui sans hésiter. On lui confie alors le district 6, il l'accepte sans poser de question ou de condition...

Ainsi, nous voila dans le présent, au coup d'envoie des 15ème Hunger Games. Mais je me doute que vous vous demandez ce qui a bien pu arriver à ce jeune Dimitry jusqu'à ses 14 ans. Je ne vous dirais rien, vous le découvrirez par vous même, un certain jour. Pour le moment, il n'y a que moi, votre cher et dévoué narrateur qui connait toute l'histoire de ce jeune amnésique. Et sachez que vous serez surpris si un jour vous l'apprenez.