Invité Invité
| Sujet: OUPS ! Pardon !? Ah ben non ... [PV Joshy !] Dim 10 Mar - 16:07 | |
| OUPS ! Pardon !? Ah ben non ... Joshua A. Jackson & Ombre Nightingale
"Voile-toi la face autant que tu veux. Cependant, n'oublie jamais que les personnes les plus gentilles peuvent être les pires garces du monde ..."
Ombre rentra tard cette nuit-là. Une fois encore, elle avait écumé les bars, telle une alcoolique. Ce qu'elle n'était pas. Ce qu'elle cherchait, elle, s'était un moyen d'oublier. De se dire que sa condition n'était pas la pire. La muette se sentait tombée. Au fond d'un gouffre dont les parois étaient lisses. Elle ne pouvait s'y raccrocher. La chute était irréversible. Et savoir qu'il y a même pas un an de ça, elle était une des filles dont on parlait le plus. A cause de ses parents. Et des portes qui s'ouvriraient devant elle. Et ben, à présent, elles étaient toutes fermées à double-tour. Sur le chemin du retard, elle s'était perdue dans ses pensées. Ses souvenirs, qu'elle tentait tant bien que mal d'enfermer dans une case. Malgré ça, ceux-ci revenaient sans cesse la harceler. N'avait-elle pas le droit d'être normale ? Ou plutôt, de vivre sa vie comme elle l'entendait ? Non, ce n'est pas ça non plus ... Enfin. La jeune femme s'endormit comme une masse dès que sa tête toucha l'oreiller. Son réveil sonna à dix heures du matin. Ses horaires, désormais plus flexibles avec le début des Jeux, lui permettaient à présent de dormir bien plus que d'habitude. Et de ne plus être traîtée comme une moins que rien et une esclave. Un peu de repos bien mérité donc. Ombre n'avait fait aucun cauchemar cette nuit-là, fait assez exceptionnel pour être souligné. Néanmoins, des mots lui trottaient dans la tête. Ca ressemblait à un texte. Sauf que celui-ci dans son esprit avait des trous. Dans l'espoir de les compléter, la muette se mit à tourner en rond dans sa chambre. Les minutes s'écoulaient tandis qu'elle tentait désespérement de mettre le doigt sur ce qui manquait. Et elle y arriva finalement, au bout d'une demi-heure de recherche. Avant de l'oublier, elle s'empressa de coucher ces quelques phrases sur papier : Chercher à changer. Chercher qui on est. Chercher pourquoi on fait ces choses-là. Chercher le sens de notre existence. Se dire que l'on est qu'un homme, qu'une femme parmi des milliards d'autres. Se dire qu'aucune de nos actions ne portera à aucune conséquence. Se dire que notre vie n'est qu'un cercle vicieux. Se rendre compte des gens qui se jouent de nous. Se rendre compte de notre propre inutilité. Et puis, se rendre compte que nos sentiments ne nous appartiennent plus. Se souvenir. Se rappeler. Oublier. Briser les murs, les chaînes qui nous étreignent. Et enfin, arriver à la conclusion que l'on est enchaîné à notre destin. Qu'aucun geste, aucune parole, ne puissent nous sortir de notre pétrin. Voir notre existence à travers une caméra. Et pourtant, continuer sur sa voie. Parce qu'on est allé trop loin. Le retour n'est plus possible. Il faut donc continuer à avancer. Encore et toujours. En tranchant toute personne se dressant sur son chemin. Sans envie. Sans pitié. Sans aucune émotion.Plutôt fière d'elle pour une fois, Ombre embrassa son cahier. Et à cet instant lui revint une autre chose, bien plus grave et urgente. On lui avait demandé d'être présente à un certain endroit à onze heures. Il était presque dix heures quarante. Maintenant, à elle de battre le chrono de l'habillage et du petit-déjeuner ... Au pire, elle arriverait en retard. On se contentera de lui taper sur les doigts, ou autre part, avant de lui sommer de ne plus jamais refaire ça. Comme toujours. Et elle, elle ne pourrait s'empêcher de recommencer. Enfin. La jeune femme attrapa jupe, chemisier et veste grise, de même que des sous-vêtements avant d'enfoncer la porte de sa salle de bain. Malgré l'urgence de la situation, elle prit le temps de prendre sa douche. Pour enlever les saletés de la nuit. Dix minutes. Un temps basique pour une fille. Quoique, au Capitole, les femmes passaient des heures et des heures à se parer pour être la plus pu... Jolie. Ombre se sécha rapidement et enfila tous ses vêtements. A cet instant, sa tête cria la sonnette d'alarme. Coutre-coup de l'alcool. Néanmoins, la muette n'avait pas le temps de l'écouter aujourd'hui. Elle tenait à rester en vie. Le temps de retard ne devait donc pas excéder les dix minutes. Et encore. C'était la fourchette haute ça. Onze minutes, elle était finie ... Ombre avala un rapide petit déjeuner. C'est-à-dire, une tranche de pain et du jus d'orange. Pour faire passer le cachet contre le mal de tête qu'elle venait de prendre. Après s'être brossée les dents, la muette attrapa un stylo dans sa collection et son petit calepin, toujours ouvert à la page où elle avait écrit ce matin. Sans prendre le temps de les fourrer dans sa poche. Erreur fatale. Car, à peine sortie hors de sa chambre, une dizaine de mètres tout au plus, Ombre heurta un homme. Ca lui apprendra à ne pas regarder devant lui ! Malheureusement, elle perdit son calepin. Qui fut ramassé par son "agresseur". La jeune femme serait bien partie le plus vite possible mais il tenait entre ses mains le carnet. Et au vu de ce qui était écrit dedans, elle préférait qu'il ne tombe pas entre les mains de n'importe qui ...
|
|