Je suis né dans le District Un. Etant au sud-ouest de Panem, je n'ai pas à me plaindre de la météo et du climat qui me sont favorables. Je passe pas mal de temps allongé sur le sable lorsque mon emploi du temps et ma mère me le permettent. Souvent, je traverse la forêt pour retrouver une certaine solitude que j'apprécie plus que tout. J'ai donc le teint moins clair que les habitants des autres Districts, étant exposé au Soleil. Je ne vais pas dire que languir comme un légume sur une serviette en écoutant la mer me plaît, mais c'est juste que ça me permet de changer d'idées et de penser à autre chose qu'aux Hunger Games, que j'apprécie, c'est un fait, mais qui occupent toute ma vie et mes sentiments en ces moments. Je suis grand, pour mon âge, mais je ne suis pas très imposant. Je n'ai pas des tonnes de muscles sur les bras comme d'autres Carrières, mais je suis dôté d'une rapidité et d'une légèreté qui compensent ce fait. Ma touffe de cheveux bruns qui ont élus domicile sur ma tête font que je ressemble de plus en plus à mon père, ayant les mêmes que lui.

Du point de vue moral, je ne vais pas me qualifier de facile à vivre, j'ai un assez mauvais caractère, je l'avoue. J'ai la fâcheuse manie de toujours vouloir avoir raison, de me croire supérieur aux autres lorsque je prends la parole. C'est assez égoïste, je sais, mais je n'aime pas me faire donner des ordres ou tout simplement des conseils. Sinon, je suis plutôt calme en dehors de mon entraînement. J'écoute, j'analyse et j'attends. Je suis patient et intelligent. Je ne veux pas me vanter, c'est comme une autobiographie, on est un peu obligés.

Je pense que dans les Jeux, je me joindrais à l'habituelle alliance des Carrières pour pouvoir survivre le plus longtemps possible. Je sais manipuler, me créer des masques, je pourrait facilement les prendre sous mon aîle, et le jour venu lorsque ce sera nécessaire, je sortirais mon arme. Je pourrais tuer, ne vous méprenez pas.

J'ai grandi dans le District numéro un, que l'on considère la plupart du temps comme le plus riche de Panem. Mes parents ont divorcé lorsque j'eus trois ans, l'on peut donc considérer que je n'ai pas eu le temps de connaître mon père, un pacificateur qui a emménagé au Capitole. Je ne l'ai jamais revu, j'espère quelques fois l’apercevoir à la télévision lorsque les journalistes filment l'arrivée des tributs au Capitole, mais dans cette foule massive, il m'est impossible de revoir ces yeux verts, la seule chose dont je me souviens, ce sont ces yeux, qui me regardaient étant petit, qui me promettaient un grand avenir alors qu'il avait déposé un baiser sur mon front avant de s'en aller à la Grande Ville. Nous avons le téléphone à la maison, mais je n'ose pas l’appeler, ma mère ne comprend pas, mais lui reparler, après onze ans d'absence... Je me demande même s'il se souvient de moi, son fils.

En ce moment, je ne cesse de m'entraîner dur sous les ordres de ma mère qui considère mon entraînement de Carrière plus important que tout. Elle veut me voir dans l'Arène, elle sait que mon père le désirait également. Je n'ai pas peur, pas peur de me retrouver dans une gigantesque forêt, dans un désert ou dans un champ de blé armé de mon épée et entouré d'autres personnes qui seraient dans la même équipe. Je pense que je me contenterait de les suivre, je ne m'imposerais pas de suite, mais lorsque cela sera nécessaire, je dégainerais mon épée.

J'ai donc grandi bercé par les Jeux, par mon entraînement aux lames courtes ou longues ainsi qu'aux techniques de survie. Je pense que j'ai mes chances si je suis moissonné, mais il ne faut pas immédiatement crier victoire, je me sens encore jeune mais on dit que j'en suis capable.
« Orpheus ! C'est l'heure tu dois y aller ! » Ça c'est ma mère, elle ne peut s'empêcher de me donner des ordres alors que je sais ce que je dois faire. Je sais que c'est l'heure d'aller à l'entraînement. Je me rends tous les jours dans la forêt pour m'entraîner avec une bande de jeunes comme moi et ma mère tient particulièrement à ce que je suis assidu à cette activité.

Je suis donc fils unique et je dois dire que cette caractéristique me plaît vivement. D'après ce que d'autres adolescents me soulignent, avoir un frangin ou une frangine est un véritable enfer, qu'il ou elle soit grand(e) ou petit(e)... Ce que je fais du coup ? Ben je m'entraîne... Je ne fais que ça, malgré le fait que regarder le ciel, le jour ou la nuit, et mon second passe-temps.