L'apparence, votre caractère, jouent forcément sur vos relations. Les miennes, de relations, sont aussi existantes qu'inexistantes. J'aime les gens pourtant, mais j'ai trop peur qu'il ne s'attache qu'à ce que je possède plutôt que ce que je suis. La vie me semble morose, et le danger plane au dessus de ma tête telle une épée de damoclès. Je suis aussi visible que transparent, il semblerait que dieu m'ait doté d'un physique appréciable. Mes cheveux corbeaux ont une certaine réticence à se faire coiffer, mes prunelles caramels font tournés quelques regards. Je ne suis pas très grand pour un homme, mon mètre soixante dix me postent pile dans la moyenne. Mes lèvres plutôt épaisses mettent en valeur mon visage anguleux. Je ne suis musclé qu'un peu, car je ne suis pas un spécialiste du combat. Je n'aime pas l'idée d'être entraîné, et je me satisfait bien de ce corps. Vous pensez peut être que je fais une erreur en ne me forçant pas à me protéger contre le capitole, mais je suis assez optimiste envers moi même et mon sort pour être sur de ne pas être choisis pour les jeux.
Mon caractère est compliqué pour ceux qui ne me connaissent ni d'Eve ni d'Adam. Je suis assez distant, mais je ne suis pas froid. Je considère les gens à leur juste valeur, et je peux parler avec n'importe qui, même ceux qui me sembleront les plus désagréables. Je ne vais pas de moi-même vers les gens, sauf si j'ai quelque chose à leur demander ou qu'ils méritent ma curiosité. Je suis très protecteur avec ceux que j'aime, quitte à me faire blesser. Je suis comme qui dirait, téméraire, et je n'ai pas froid aux yeux. Je suis sensible aux moindres évènements qui peuvent me toucher personnellement. Généralement, les jeux m'horripilent même si mes parents font tout pour que j'y prenne goût. Je suis l'alien qui passera à coté de vous sans vous regarder si j'ai quelque chose en tête. Lorsque mon esprit est préoccuper, je n'entends rien, je ne vois rien. J'ai tendance à vous faire la morale si quelque chose chez vous ne me convient pas. Si ne vous rentrez pas dans mes normes, il y a des chances que je fasse tout pour vous éviter. Je ne cherche jamais la bagarre, mais il semble que je la trouve toujours avec une extrême facilité. Ouais, j'suis le gentil super héros qui vous portera secours en connaissance de cause. Je me fiche pas mal de ce que les gens peuvent penser de ma mentalité, et je ne suis pas du genre à vous renvoyer vos piques. Je parle certes beaucoup lorsque le sujet m'intéresse, mais si vous m'attaquez volontairement de votre langue de vipère, n'attendait pas à un retour.

Ne vous attendez pas à une histoire larmoyante, horrible, et pleines d'aventures. Mes parents n'ont jamais été choisis pour les jeux, je n'ai jamais eu de champion dans ma famille. Ni de mort. Nous sommes, comme qui diraient, chanceux. Or, du point de vue de mes géniteurs, ça a toujours été une malédiction. Le district dans lequel je suis né a été complètement pourrie par les cris du capitole, les gens me tuent autant qu'ils m'assomment avec leur joie. J'ai eu la chance de ne jamais avoir de frères ou de soeurs à protéger contre ces vents, j'ai eu la chance d'avoir pu profiter d'une nourriture abondante toute ma vie, j'ai eu la chance aussi, d'avoir un toit. J'ai toujours eu de la chance. Et je prie un dieu invisible pour qu'il continue à me lancer sur cette voie. Je me suis déjà demandé s'il m'était utile de vivre dans un monde aussi foireux, j'avais réellement eu envi de le quitter alors que je n'avais que treize ans. Mais je suis là, encore entier, en forme, alors que l'ambition d'une vie meilleure pour tous ces gens m'avaient rongé. J'avais envi d'aider, de combattre les personnes pourries jusqu'à la moelle, mais même avec toute la détermination du monde, j'y pouvais rien. J'étais une tuile perdue sur un toit, un alien qui comprendrait jamais la manière de pensée de ses parents. Et j'y pouvais rien. Alors je me suis attaché à ce morceau de vie, avec l'espoir que le capitole ne m'atteindrait jamais et que je pourrais même crever tranquille. Fermer les yeux sur ce monde grotesque, et marcher sur des cadavres sans les regarder. J'avais le choix, de combattre ou de me la jouer mouton. Mais c'était toujours plus facile à dire qu'à faire. Alors j'ai choisis le mouton, pour vivre, et pour m'éloigner de la crainte, de la peur mordante de mourir. J'avais pas envi de finir comme bouffe pour le bétail. J'avais juste envie d'avoir une vie normale, monotone, fraîche comme l'air des usines. Je suis étudiante aujourd'hui, je travaille dur pour atteindre mes objectifs, les machines n'ont aucun secret pour moi. Je regarde parfois les gens blessés, les gens meurtries, je me force à les épaulés dans la douleur, mais ils finissent toujours par s'éloigner. Leur âme brisé. Leur coeur mort. Ils n'ont plus rien. Et moi j'ai tout. Que suis-je sensé faire d'autre ?