Témoignages de mon entourage :

Mon grand-père : "Haha, Roxy ! C'est une vraie petite boule d'énergie. Contrairement à ses parents, elle sautille toujours partout et ne peut pas tenir en place plus de deux minutes. Sa joie de vivre nous revigore, à moi et sa grand-mère."

Ma grand-mère : "Roxy est une enfant adorable, et elle me rappelle ma jeunesse. Moi aussi, à l'époque, j'étais toujours en mouvement. Même que les Pacificateurs ont failli me placer dans un autre district, où je serai plus efficace ! Mais ça c'est une autre histoire. Même si elle n'est pas très aimable avec les autres, elle nous le fait oublier aussitôt en courant partout."

Témoignage d'une de mes victimes :

La victime : "Ben j'étais simplement debout en face de son champ - je ne l'avais pas traversé ni rien, j'en étaitmême plutôt éloigné, et elle m'a bousculé. Je suis tombé dans de la boue et elle a ri comme aucune fille ne rit. J'ai entendu dire qu'avec les adultes, elle utilise des stratagèmes beaucoup plus élaborés. J'ai envie de dire heureusement que je ne suis pas encore adulte !"

Ils exagèrent toujours un peu...Vas pas te mettre à pleurer comme un bébé si je te couvre de boue ! C'est marrant.
Moi ? On me dit enfant pourrie gâtée. On n'a pas la même définition des choses, alors. Pour moi, une pourrie gâtée c'est une enfant qui a tout ce qu'elle veut au moment où elle le demande. Ca, ce serait mon rêve, mais je dois me contenter de jouer. Mais comme je suis la seule enfant, je joue avec le vent. Avec la terre, l'herbe, parfois même le ciel, mais c'est rare.

Mon âge ? J'ai quinze ans. Pourquoi, ça vous étonne ? Dans ma tête ? Tout le monde dit de moi que j'ai vécu un trop grand traumatisme pour pouvoir avancer, aller de l'avant. Ben non. C'est juste que j'ai pas envie de grandir.

Je suis pas du genre à me confier, habituellement, alors estimez-vous heureux.

Quand je suis née, mes parents n'avaient pas une situation stable, tout d'abord niveau couple. En fait, ils n'étaient même pas mariés ! Je n'étais qu'un accident mis en route par deux jeunes qui venaient à peine de se rencontrer. C'est grâce à moi qu'ils se sont fiancés.
Ensuite, niveau argent...Comme dans tous les districts à partir du cinquième, nous sommes pauvres. Et mes parents ne furent pas une exception. Ils volaient pour se nourrir, se servaient même rien qu'un peu dans ce qu'ils vendaient sur leur stand. Et, comme j'étais un accident, ils ne me nourrissaient qu'à peine. Ce sont donc mes grands parents qui ont pris la relève.

Eux, ils me nourrissaient correctement, malgré le fait qu'ils n'avaient rien pour eux. Mes parents vinrent me voir plusieurs fois, même régulièrement. Même s'ils ne s'occupaient pas de moi, ils ne m'avaient pas oubliée...C'était déjà ça.
Mais à dix ans, mes parents furent pris la main dans le sac, en train de voler du pain. Ils se sont faits exécuter sur la Place Publique. J'ai pleuré, oui. Mais pas beaucoup. Je leur en ai même voulu, de ne plus s'être occupés de moi.
Cinq ans après, on me traite de peste, de gamine. Et je ne me confie jamais. Pourquoi ? Parce que ce n'est rien d'avoir perdu des êtres auxquels on ne tient pas vraiment, même si le besoin parental se fait ressentir.