The Hunger Games RPG
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You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH]

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Trishteh Yeleen
Trishteh Yeleen
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MessageSujet: You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] I_icon_minitimeSam 19 Oct - 16:50



Fuir et fuite, c’était nos deux seules préoccupations pour le moment. On court comme des gazelles par dessus les cailloux, jetant (pour ma part) des regards apeurés par dessus nos épaules. On est proches, on se talonne. L’adrénaline est sûrement aussi forte que durant le bain de sang. Elle est pratique cette hormone de stress, elle permet de faire plei de choses, comme se taper ce sprint par exemple. C’est plutôt sympa. Associé à mon endurance que j’avais déjà avant, on avance assez vite, c’est cool. Elle tient bien l’allure, malgré le fait que le terrain accidenté ne soit pas en notre faveur. Il n’est pas non plus en leur faveur. J’halète, et je la sens haleter à côté de moi. On s’essouffle, lentement mais sûrement. Mais aussi, apparemment, on vise le bois, celui que je voulais atteindre de toute façon. Ça aussi, c’est bien, on y sera à l’abri. S’ils comptent nous pourchasser, ils auront vraiment du mal à nous retrouver, et on pourra toujours leur fausser compagnie d’une autre manière. J’ai eu vraiment de la chance de les apercevoir si vite. Comme dirait les capitoliens devant leurs écrans « cette petite a eu le nez creux, ohohoh ! » Mais je m’égare. Peut-être que mon instinct de survie va nous ramener quelques sponsors, non ? Ça aussi ce serait bien. Et quelques piqûres d’adrénaline, dans des moments comme ça, ce serait bien pratique. Mais ça n’existe peut-être pas… Enfin au pire on s’en fout, c’est pas la question la plus importante du jour.

Je me retourne une dernière fois pour m’apercevoir qu’ils suivent toujours la même trajectoire. Il ne nous ont pas remarqué. Ah, j’aurais aimé être là quand ils vont découvrir le cadavre encore chaud (ou le corps encore en vie, qui sais ?) de Hugo dans la petite grotte. Voilà maintenant ça va m’empêcher de retourner dans cet abri, si jamais j’avais pu un jour. C’est bien dommage, mais la perspective d’avoir la sensation que quelqu’un que j’ai tué en partie réside toujours dans cette grotte ne me donne pas envie d’aller m’y abriter. Il y fera toujours glacial, même avec un bon feu. Trop de souvenirs. Des taches des sang, peut-être.

On a un peu ralenti l’allure, mais pour l’instant, on s’est assez éloignées pour qu’on ne nous voit pas, sauf si ils cherchent vraiment quelqu’un. Quand ils seront rentrés dedans, ils chercheront, c’est sûr. Hugo doit saigner encore et le coup de canon n’a pas encore retenti, donc il est bien encore en vie. Avec ses blessures, il ne va pas agonir longtemps. Les carrières sont entraînés, ils sauront que la (ou les) personnes qui ont fait ça ne sont pas bien loin. Et là, on va se faire traquer. Alors autant être à couvert quand ce moment arrivera.

On avance, silencieusement. Je ne regarde pas trop ma partenaire, mais je n’ai pas non plus envie, qu’elle, me fixe et qu’elle voit une faiblesse à mon visage rouge. C’est pas ma faute si quand je cours, que ce soit un tout petit peu que beaucoup, que je deviens rouge comme une tomate non ? C’est dû à mon teint clair, sûrement. On doit bien aller ensemble, tiens. Elle avec les cheveux rouges, avec le visage. Je vois déjà Noah me discréditer. Tiens c’est la première fois que je pense à l’extérieur, aussi nettement. C’est nu d’y penser. C’est contraire à mon credo. C’est comme penser à mon futur, mais en bien trop optimiste. Donc on évite, ça aussi. Tabou, sauf quand je reçois un cadeau de sponsor !

Nous y sommes presque. La forêt, elle n’est plus qu’à quelques pas. Je vais pouvoir sauter dans les branches et enfin m’y sentir en sécurité. Plutôt cool, non ?

Ça y est, on a atteint l’orée du bois. Avec grand plaisir, je grimpe au premier arbre venu et attend qu’Emily me rejoigne. J’espère qu’elle sait être singe parce que sinon, on aura du mal à s’entendre ! Je  remets ma veste, parce que malgré notre course, on est sorties du rayon d’action du cratère du volcan. Retour à notre froid d’amour… Ou pas. Bon, en tout cas, on est en sécurité pour le moment, c’est déjà ça de gagné.  Peut-être qu’encore une fois, nous ne sommes pas seuls dans un endroit dans lequel nous nous sentons à l’abri, mais cette fois-ci, je ne pense pas que quelqu’un se pointe au pied de mon arbre puis qu’il me tende son cœur mais c’est aussi peu probable qu’on voit des gens nous courir après ou que d’autres surgissent de la poudreuse… Bref. On est en sécurité.



Dernière édition par Trishteh Yeleen le Dim 27 Oct - 20:32, édité 1 fois
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F. Zadig Nichoelson
F. Zadig Nichoelson
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MessageSujet: Re: You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] I_icon_minitimeDim 20 Oct - 20:26




Blanche-Neige & les trois Carrières.





Ici & ♥️


Je grimpe aux parois à toute vitesse. Il faut que je mette le plus de distance possible entre moi et le corps inanimé de ma partenaire de District. Je vois sa chevelure blonde s’écrouler sur le sol, s’enrouler autour de son corps de poupée, brisé. Je repense au regard terrifié qu’elle m’a lancé. Au coup que je lui ai asséné avant de fuir. Mais je refuse de me laisser hanter par ses souvenirs si récents. Je ne veux pas passer le reste de la journée à visualiser cet horrible épisode. Je ne peux pas me permettre de me focaliser sur la mort de Marina. Je dois aller de l’avant. Autrement, je vais finir par la rejoindre dans l’au-delà. Et ça, il n’en est pas question.

Le canon tonne en-dessous de moi. Bien plus affecté que je ne voudrais le croire, je laisse mon pied glisser sur la roche. Je me rattrape de justesse, et reprends contenance. Les yeux fous, je refuse de jeter un regard en bas. Je fixe sans ciller le ciel au-delà du cratère. Alex et Ashe ont déjà atteint l’autre côté du volcan. Je dois faire au plus vite. Sans laisser à mon regard le loisir de se promener où bon lui semble. Je risquerais d’apercevoir l’hovercraft qui emmène le corps sans vie de Marina. A cette pensée, je redouble d’efforts. J’ignore la pression qu’exerce mon sac rempli sur mon épaule. L’autre côté du cratère. L’autre côté du cratère. L’autre côté.

Enfin, j’arrive à hauteur de mes équipiers restants. Arrivés bien avant moi, ils sont en train de reprendre leur souffle. J’aurais bien besoin d’en faire autant. Je pose mon sac à terre, pour reposer mon épaule meurtrie, et souffle bruyamment jusqu’à ce que je retrouve mon calme légendaire. Je prends soin de garder une certaine distance de sécurité entre moi et mes deux acolytes. J’ai fait l’erreur de les laisser partir devant. Rien ne m’assure qu’ils n’ont pas profité de leur légère avance pour comploter contre moi. Trente secondes ont pu leur suffire pour se mettre d’accord. Deux ou trois mots, des signes de tête muets, des regards qui en disent long. C’est suffisant pour en arriver à la conclusion que je suis un gêneur à éliminer au plus vite. Mais s’ils ont décidé de me faire la peau, ils n’en laissent rien paraître. Seule Ashe me lance un regard mauvais, un peu perdu également. Elle fait tout pour le cacher, mais je la devine bouleversée par la mort de son amie. Alex, lui, découvre le paysage environnant. Il leur serait pourtant tellement facile de se jeter sur moi, et de me balancer dans le vide… Dans l’état où je suis, je ne ferais pas le poids contre eux deux. Mais non. Ils n’esquissent pas un seul geste agressif à mon intention. Ils se contentent de récupérer. Moi aussi. Mais je reste à l’affût de tout comportement suspect.

- Allez, on y va, décide soudain Ashe.

Aussitôt dit, elle s’élance à l’assaut du monstre de roche. Machinalement, je lui emboîte le pas. Il me faut quelques secondes pour réaliser mon erreur. L’effort que je fournis pour rester concentré sur le parcours accidenté que nous empruntons me permet de reprendre mes esprits. Je chasse la triste fin de Marina de ma tête, et reprends pied dans la réalité. Et je me rends compte qu’Alex ferme la marche. Qu’Ashe l’ouvre. Et que je suis coincé entre eux deux. Certes, il aurait été stupide de ma part de tenter de les abandonner pendant qu’ils auraient eu le dos tourné. Nous sommes sur les pentes abruptes d’un volcan, et ils n’auraient pas tardé à se rendre compte de ma disparition. Peut-être m’auraient-ils laissé filer, pensant qu’ils prendraient leur revanche une fois au pied de la montagne. Mais ils auraient également pu choisir de se lancer à ma poursuite. Deux Carrières contre un, sur les pentes vertigineuses d’un volcan truffé de pièges ? Je n’aurais pas fait long feu. Non, tenter de fuir maintenant aurait été du suicide, ni plus ni moins. Mais me sentir pris en sandwich ainsi, entre les deux féroces Carrières du Deux, me met mal à l’aise. Si Alex décide de me planter son épée dans le dos, Ashe n’aura plus qu’à se retourner pour me planter la sienne dans le cœur. Malgré tout, je ne laisse rien paraître de mon malaise. Je me contente de poursuivre ma descente, plus aux aguets que jamais. C’est décidé. Peu importe le comportement qu’ils adopteront, je n’accorderai pas la moindre confiance à mes équipiers. Je garderai un œil sur chacun d’eux, prêt à réagir au moindre mouvement douteux. Je ne les laisserai plus en tête à tête. Je serai toujours là pour les empêcher de comploter librement. Quitte à n’en pas dormir de la nuit. Je prendrai autant de tour de garde que possible, et ne dormirai que d’une oreille. Et, si nos relations deviennent trop tendues, je profiterai de la première occasion pour m’éclipser. Bien sûr, si nous parvenons à décimer nombre de nos concurrents avant, ce sera toujours ça de pris. Moins de chair fraîche à prendre en charge tout seul par la suite. Bien que je ne doute pas de mes capacités, me retrouver seul face à un autre Tribut m’enthousiasme moins que l’idée de l’affronter aux côtés des deux autres. A trois, nous sommes bien plus forts. Et j’espère que cette vérité les empêchera de me trahir.

A mesure que nous nous rapprochons du sol, l’air fraîchit. Nous nous éloignons de la source de chaleur de l’arène, et nous préparons à sauter à pieds joints dans la neige. Alex et moi en avons déjà fait l’expérience hier. J’ai détesté ça. Loin du nid douillet que constituait le cratère, je me sentais en danger. Et surtout frigorifié. Je ne sais pas à quelle température les Juges veulent nous voir mourir, mais elles ne doivent pas excéder les -20°. Comme pour me donner raison, un lac gelé se dessine sous nos yeux. Intéressant. Le soleil s’y réfléchit, mais je n’y devine aucune silhouette humaine. Nous éviterons donc cette zone pour le moment. Mais nous aurons peut-être l’occasion d’y retourner. Car qui dit lac dit source d’eau. Celle-ci est congelée, aussi froide que la neige que nous foulerons d’ici quelques minutes, mais plus propre. Si les Juges trouvent ça drôle de nous empoisonner avec la neige fondue, nous n’aurons probablement pas d’autre choix que celui de revenir.

Lorsque je pose un pied sur le sol, je suis en nage. Je suis tout à fait frigorifié, mais je transpire abondamment. L’effort constant m’a permis de ne pas ressentir le froid trop profondément dans mon corps. Mais avec les pieds dans la neige, c’est une autre histoire. Mes lourdes chaussures me protègent à peine, tout comme mes vêtements. D’apparence chaude, ils laissent en réalité passer le froid avec une facilité déconcertante. Je me sens nu, la peau offerte à tous les vents polaires. Je me frictionne les bras avec énergie, histoire de me réchauffer un peu. Mais il va falloir veiller à ne pas ralentir la cadence. Sans un mot, notre groupe se remet en marche. Nous économisons notre souffle et avançons aussi vite que possible. Malheureusement, on se rend vite compte que l’épaisse couche de neige va nous empêcher de garder un rythme acceptable. A chaque pas, il faut lever les pieds si haut que je me fais l’effet d’un pingouin gymnaste. Cette ridicule comédie pompe rapidement mon énergie. Mais au moins, même si notre progression s’en retrouve ralentie, l’exercice me permet de résister au froid.

Nous avançons dans un paysage de neige immaculée. Mes espoirs d’apercevoir des traces de pas menant à notre future victime s’effondrent. La nuit a effacé leurs traces. Pas de sang non plus. En même temps, j’imagine mal deux Tributs se battre à découvert. Il n’y a rien à l’horizon, mis à part une épaisse couche de neige. C’est peut-être ce paysage inerte qui me fatigue le plus. Marcher de longues minutes dans une neige glaciale, c’est une chose. Mais quand en plus le paysage reste identique tout le long du trajet, c’est presque déprimant. Je prends sur moi et poursuis ma route, toujours aux aguets. Personne ne peut s’en prendre à nous par surprise, mais je tiens à avoir un temps d’avance lorsque ce sera le cas. Et je n’oublie pas la fragilité de l’alliance des Carrières. Mes yeux se posent tour à tour sur Ashe et Alex, toujours discrètement. Mais rien à signaler. Ils sont trop concentrés sur leur progression pour me prêter attention. Une bonne chose pour moi.

J’ai l’impression que nous avons marché pendant plus de deux heures lorsque nous atteignons notre destination. Une grotte à l’image de l’arène. Faite de neige froide et dont l’intérieur obscur est nimbé d’une lueur bleutée. Machinalement, je m’arrête, imitant mes partenaires. Quelques instants s’écoulent sans qu’aucun d’entre nous ne bouge. Des nuages de vapeur s’échappent de nos bouches entrouvertes, et disparaissent dans le paysage blanc. Personne n’ose bouger. L’obscurité nous empêche de déceler ce que la grotte abrite. Des Tributs tapis dans l’ombre, attendant la meilleure occasion de nous tuer ? Des mutations génétiques, nouveaux avatars des Tributs décimés la veille et qui voudraient prendre leur revanche ? Un autre piège signé des Juges ? Toujours est-il que ça ne me dit rien qui vaille. Mais Ashe, fatiguée d’attendre, prend les devants.

- Autant y aller, de toute façon, on n’a rien à perdre, dit-elle avec un haussement d’épaules.

Je me pince les lèvres pour ne pas lui répondre qu’au contraire, on peut parfaitement y laisser la vie. Moins je lui chercherai de noises, moins elle pensera à m’exclure de l’alliance et du jeu. Enfin, j’espère. Du coup, j’acquiesce en sa faveur. Je tâtonne dans mon sac jusqu’à mettre la main sur mon sabre. Je l’extirpe de mon sac et le tiens prêt à trancher tout ce qui me passera sous la main. Puis je me tourne vers Ashe, qui savourait probablement déjà sa victoire, pensant que j’allais me porter volontaire pour ouvrir la marche. Ben voyons.

- Dans ce cas, honneur aux dames, je déclare, très sérieux. Je couvre tes arrières.

Sachant que seul Alex pourrait nous attaquer pour le moment, couvrir ses arrières ne servira à rien. La demoiselle m’affronte un instant du regard. Mais elle finit par capituler, et pénètre la première dans la froideur de la grotte. Elle fait quelques pas, puis s’arrête brusquement. Elle nous fait signe de la rejoindre, et fait quelques pas de plus. J’échange un regard avec Alex, puis nous entrons dans la grotte à notre tour. S’il fait sombre, la lumière provenant de l’extérieur me permet de distinguer une masse affalée sur le sol gelé. Serrant mon sabre plus fort dans ma main, je me penche au-dessus de la forme sombre. Je passe une main prudente sur la même toile qui compose mon propre manteau. Un Tribut. Probablement mort. Il ne bouge pas d’un pouce. Pour vérifier, je pose deux doigts sur son cou, pour prendre son pouls. Je sens une large plaie encore humide s’étirer sous mes doigts. Lorsque je retire ma main, elle est tachée de sang encore frais.

- Mort, je déclare à voix haute. Et on l’a assassiné il y a peu de temps. Il saigne encore comme un porc. Le tueur ne doit pas se trouver très loin.

Au vu de l’attitude de mes équipiers, il ne se trouve pas dans le coin. Il a probablement déserté la scène de crime. Mais, même s’il a pris ses jambes à son cou, terrorisé par le fait accompli, il n’a pas pu aller bien loin. En se mettant en route dès maintenant, on a toutes les chances de le rattraper. Mais auparavant, je prends le temps de déchausser le cadavre. Je serre les dents et m’efforce de ne pas penser à l’atrocité de mon geste alors que je lui dérobe ses chaussettes. Elles ne lui seront plus d’aucune utilité. Au vu du froid qui gèle l’arène alors que le soleil est haut dans le ciel, je préfère ne pas imaginer celui qui va accompagner notre nuit. Deux malheureuses chaussettes ne seront pas de trop.

- Je crois bien qu’on a trouvé notre future victime, je déclare en me redressant. Où qu’elle soit partie, elle ne peut pas être loin. On peut se lancer à sa recherche dès maintenant. Parce que je ne compte pas moisir dans cette grotte glacée pour le reste de la journée.

Apparemment, les deux autres Carrières non plus. Ils se ressaisissent, et s’apprêtent à repartir. Je sors le premier de la grotte, attentif aux mots que pourraient échanger mes collègues à mon sujet. Mais un bip sonore me tire de mes pensées. Je laisse le parachute se déposer à mes pieds. Le paquet est signé Jill. Ce ne peut être quelqu’un d’autre que Jillian. Jillian, ma précieuse Mentor. Une habitante du District Un qui a remporté les Jeux. Qui a tout mis en œuvre pour que je gagne les faveurs des Capitolins. Et qui continue de miser sur moi. J’ouvre délicatement la boîte, certain que cette fois, il ne peut s’agir d’une farce douteuse. J’en sors une bouteille d’eau ainsi qu’un petit paquet de biscuits. Excellent. C’est exactement ce dont j’avais besoin. J’ouvre la bouteille d’eau et avale trois longues gorgées. Je laisse échapper un petit soupir. Le liquide frais soulage ma gorge desséchée. Ça fait du bien. J’ouvre le paquet de gâteaux et en fourre un dans ma bouche. C’est sec et un peu fade, mais au moins, je remplis un peu mon estomac. J’en dévore un deuxième, puis avale une nouvelle gorgée d’eau, et range ces nouveaux présents bien au chaud dans mon sac. Je remercie mentalement Jillian. Je me sens un peu mieux. Mais je n’oublie pas pour autant notre objectif principal : abattre le tueur.

Alex, Ashe et moi faisons quelques pas au-dehors, poursuivant notre chemin, mais personne ne sait réellement quelle direction nous devons prendre. Le meurtrier a pu prendre n’importe quelle direction. Sauf celle du cratère. Autrement, nous l’aurions croisé en chemin. Indécis, je regarde tout autour de moi, dans l’espoir d’apercevoir une frêle silhouette en quête d’un abri, ou tout autre indice susceptible de nous guider. Puis, comme nous rejoignons l’étendue de neige, je sursaute en même temps que mes partenaires. Le fuyard nous a laissé un cadeau précieux : ses traces de pas. Un peu trop nombreuses à mon goût. On dirait plutôt que deux personnes sont passées par là. Et que ces deux mêmes personnes sont notre prochaine cible.

D’un accord tacite, nous suivons les traces de pas. Nous avançons aussi vite que possible, soucieux de ne pas nous laisser distancer. J’entends un coup de canon signer la mort du Tribut de la grotte. Je ne sais même pas de qui il s’agit. Un homme, certainement, de ce que j’ai pu distinguer de sa corpulence. Mais j’ignore de quel District il provenait. Je le saurai ce soir. Patience. Pour l’instant, l’heure est à la chasse à l’homme.

Quelques minutes plus tard, des arbres se dessinent à l’horizon. De loin, ils forment une forêt dense et blanche de givre. Ce n’est pas là-bas que nous trouverons un réconfort chaleureux. Mais c’est sans doute là-bas que nos proies ont jugé bon de s’abriter. Nous allons leur prouver qu’elles ont eu tort. Que, peu importe le lieu où elles choisiront de s’abriter, nous saurons les retrouver. Les traquer. Les tuer.

Le bois s’étend à perte de vue. Les tueurs ont pu s’y glisser par n’importe quelle entrée. Mais, si j’étais eux, j’aurais choisi la plus proche. Quand on a un but à atteindre, on choisit toujours le chemin le plus court pour y parvenir. Les autres Carrières suivent le même raisonnement. Nous traçons tout droit, sans faire de détour. C’est un risque à prendre. La forêt est immense. Si on se trompe, on pourra continuer nos recherches pendant longtemps. Mais, après tout, nous avons toute la journée devant nous.

Mon sabre à la main, mon ceste vissé sur l’autre, je pénètre dans la forêt. Je ralentis le pas et avance aussi silencieusement que possible, attentif à tout ce qui m’entoure. Mes yeux affutés cherchent à déceler le moindre mouvement suspect. Mes tympans sauront vibrer au moindre son, humain ou animal. Finalement, ce n’est pas si mal d’avoir fini dans cette forêt. Une fois le sale boulot terminé, nous pourrons partir en quête d’un autre gibier. Pour nous rassasier, cette fois-ci.

Il n’est pas facile de se déplacer discrètement dans ce bois froid. Malgré toutes mes précautions, le givre continue de crisser sous mes pas. De temps à autres, je fais également craquer une branche morte. Je ne suis pas un sauvage habitué des forêts, contrairement à la plupart des pouilleux qui peuplent cette arène. Mais ce n'est pas ça qui leur laissera la vie sauve. J’ai des équipiers, pour le moment du moins, de la nourriture, des armes, des sponsors, des années d’entraînement derrière moi. Je suis un Carrière. J’ai été taillé pour faire face à la moindre difficulté de l’arène. La forêt et la neige ne sont pas mon élément, et alors ? Je saurai retourner la situation à mon avantage. Je souillerai la neige avec le sang de mes victimes. Et je sortirai vainqueur de cette arène maudite.

Un nouveau craquement me fait sursauter. Mais cette fois, je sais que je ne suis pas le fautif. Je me tourne vers Alex et Ashe, le regard mi accusateur, mi interrogateur. Mais tous deux ont cessé de bouger. Et ce n’est pas par sentiment de culpabilité. Je les sens aux aguets. Et je comprends enfin que la source du bruit vient d’ailleurs. Je suis le regard de mes compagnons, qui oscillent sur la droite. Je plisse les yeux et retiens ma respiration. Je ne bouge plus, soucieux de ne pas trahir notre présence. Je fouine quelques instants, ignorant si je dois chercher un animal ou un être humain. Mes yeux se promènent sur le sol, sur les troncs d’arbres alentours, puis vers la cime de ces mêmes arbres. Et je la vois. Une chevelure rousse qui se balance sur la branche d’un arbre, quelques mètres plus loin, à ma droite. Et une autre silhouette féminine, silencieuse et immobile, à son côté. J’ignore si elles ont remarqué notre présence, mais je ne compte pas leur faciliter la tâche. Lentement, avec d’infinies précautions, je lève ma main libre à hauteur de ma hanche. Ce simple geste attire l’attention des autres Carrières. Je pointe mon doigt en direction des intruses. Ils suivent mon regard. Et comprennent que nous venons de mettre la main sur deux merveilleuses victimes.


Spoiler:
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MessageSujet: Re: You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] I_icon_minitimeLun 21 Oct - 11:56

Spoiler:

L'avancée fut pénible, un peu trop à mon goût. On a couru, au début. Je crois. Je ne sais plus vraiment. Mon cerveau est un peu embrouillé. Pas à cause d'Hugo, le tribut mort. Enfin, vous me connaissez, c'est pas moi qui vais paniquer dès que je vois un cadavre, je pense l'avoir déjà assez répété, non ? Je ne sais pas, je ne suis pas particulièrement fatiguée. Mes jambes ont du mal à suivre mon rythme, certes, mais ce n'est pas tellement contraignant. Si c'est le bordel dans ma tête, c'est sans doute à cause des trois points noirs sur la neige. Pas sûrement. C'est à cause d'eux, point. J'étais stressée – je le suis toujours - mais j'essayais de le cacher. Chose totalement idiote, quand on y pense. C'est vrai quoi, faire la fière en risquant de se faire buter, tout ça pour une histoire d'égo, non mais sérieusement. Enfin...tout ça pour vous dire que pas une seule fois je ne me suis retournée, contrairement à ma nouvelle coéquipière qui, elle, m'a semblé assez maligne pour se montrer méfiante, faute d'être zen et détendue. Il faut dire que malgré mon self-contrôle presque impeccable, je n'ai pas résisté cinq ou six fois à l'envie de me ronger les ongles. C'est dingue, je l'avais jamais fait. J'ai jamais compris l'intérêt de mâchouiller le bout de ses doigts. A présent, je compatis. Stressés de la vie, je rejoins votre Clan.

Les trois points se détachant sur le blanc de la neige. Ils me font pas mal méditer, les bougres. Ils avançaient vers nous, c'est sûr. Donc, soit ils ont, comme moi, fait le tour du cratère, soit ils descendaient directement de ce dernier et dans ce cas, c'est sûr que ce sont les carrières, et autant vous dire que cette option ne m'enchante pas vraiment, alors je préfère la refouler dans un coin de ma tête. Et puis, si c'étaient les carrières, où était le quatrième ? Tué ? Je ne l'ai pas vu, dans le ciel, hier soir. Aucun tribut des districts Un et Deux n'est mort hier, donc. Et aujourd'hui ? Que se serait-il passé pour qu'ils éliminent l'un des leurs ?
Je préfère me concentrer sur d'autres hypothèses. Si je calcule bien, neuf tributs sont décédés hier – le couple du Sept, les deux du Quatre, le type du Dix, celui du Douze, du Neuf, et du Onze, ainsi que la fille du Cinq. Neuf. Vingt quatre moins neuf, quinze. Moins celui que j'ai supprimé à l'aide de mon alliée, quatorze. Deux autres coups de canon ont retenti, mais pour quels tributs ? La réponse, je ne l'aurai malheureusement que ce soir. Douze.
Quand on est arrivées, Trish a tout de suite choisi un arbre, grimpant agilement à son tronc. Bordel. Elle est pas du Sept, pourtant, si ? Je comprends pas comment les gens peuvent aimer passer leur temps suspendus au-dessus de...de rien, ou plutôt du sol couvert de racines que je devine terriblement moelleuse. Parfaites pour un matelas, et vive l'ironie.

« Non mais...tu préfères pas qu'on reste en bas, sérieux ? »

Mon ton se veut blasé. Mes yeux la supplieraient presque. Le sol ne doit pas être confortable, mais rien que de revoir une forêt me rappelle le gosse du Quatre, et j'ai besoin de tout sauf de ça.
Elle ne semble pas comprendre et je renonce finalement, plantant mes couteaux dans l'écorce pour m'en faire des appuis, comme la veille. Sauf que cette fois-ci, pas besoin de planter un autre couteau dans la peau du tribut perché dans l'arbre. Je retire mes lames du tronc et m'assois sur une branche pas très haute au-dessus du sol mais plutôt bien abritée. Moyennement cachée des environs, c'est pas la planque la plus parfaite qui soit mais c'est déjà ça.
J'accroche mon sac à un petit rameau au-dessus de ma tête et en sors la bouteille d'eau. Je bois deux gorgées avant de la remettre à sa place. Histoire de grignoter un peu, je « déchire » un quart de l'espèce de brioche en forme de cœur – celle avec le sel dessus – et la mâche doucement, tendant un autre quart à Trish.
Très étonnée de ne plus avoir mal au ventre, je redescends vite sur terre. Dix minutes passées au petit coin, le plus loin possible de l'arbre histoire de ne pas effrayer mon alliée avec l'odeur.
Pensive, je me ré-installe et observe les objets piqués à Hugo, que j'ai fourré dans mon sac. J'ai désormais deux de ces biscuits moelleux – je crois avoir le souvenir qu'on appelle ça bretzel - qui m'ont l'air très appréciés du Capitole et une seconde couverture chauffante. Je pourrai partager avec la fille du Onze, si elle n'en a déjà pas une.

Le froid me gèle depuis tout à l'heure. Ma plaie au ventre a saigné un peu, normal, à force de bouger et de marcher...Appliquée, je mets un peu de neige dans le morceau de tissu hérité du sac du petiot de la veille et tamponne doucement la plaie. Bientôt le textile se teinte de rouge, mais pas énormément. Le sang a dû sécher depuis le temps.
Je m'empare de ma paire de chaussette, des gants et des mitaines, et les enfile tous pour me tenir un peu plus chaud. Hélas ça n'augmente que de peu la chaleur de mes mains et de mes pieds ; j'abandonne donc, m'assois de profil au tronc sur la branche, et balance mes jambes dans un joli sifflement du vent.
Un craquement se fait entendre. Ca vient de mon côté. Le bout de la branche a cassé. Rien de bien grave, c'est un petit morceau, pas la moitié. Mais le bruit a été un peu plus fort que j'aurais aimé qu'il ne le soit. Puis j'entends, j'écoute avec le cœur battant le craquellement de la neige sous le poids d'un corps, peut-être pas humain, qui sait ? Soit c'est du gibier, soit c'est...le trio de tout à l'heure. Ou d'autres tributs qu'eux. Et moi qui croyais qu'on avait réussi à les semer, ces trois là...
Rapidement, je m'empare de deux couteaux, un dans chaque main. La tension monte. Deux contre trois, on ne fera pas le poids. Sauf s'ils sont faibles, ce dont je doute fort. Pour prévenir ma camarade, je murmure le plus doucement possible, même si par ma faute on est déjà repérées.

« Trish ! Regarde un peu par là... »

D'un regard je lui indique la position de nos ennemis. Ou plutôt, ce que je crois être la position de nos ennemis. Bientôt trois silhouettes se distinguent et ma gorge devient sèche. Mister Nichoelson, district Un. Alex, et sa compagne de district, tous deux du Deux. J'aperçois dans la main du premier ce qui me semble être une longue et fine épée...ce qui signifie qu'on est mal barrées.
Je n'ai que peu de temps pour réfléchir. Il faut que j'en gagne le plus possible, tout en évitant de me faire attaquer. M'accroupissant sur ma branche, je me prépare à devoir lancer mes couteaux, concentrée sur la bande des trois. Je me rapproche du tronc, parée à m'en servir comme bouclier, puis...leur fait un petit coucou de la main droite. Je dois pas aller super bien dans ma tête. Mais quand on y réfléchit bien, ça coûte rien de saluer son adversaire, hein ? C'est surtout le moyen le plus idiot que j'aie trouvé pour le retenir. Avec un long discours en prime. Enfin, pas si long que ça. Une pique ? Quelle idée merveilleuse, quand une petite machine qui tue les gens se retrouve devant les joujoux assassins du Capitole. Les trois joujoux assassins du Capitole.

« Oh, mais qui voilà ? Les abrutis entraînés à tuer...entraînés seulement. Qu'est-ce que vous me faites peur avec vos armes ! » Comme pour appuyer mes dires, je mime une expression horrifiée made in Capitole. « C'est pas des jouets les enfants, vous risquez de vous faire bobo avec. Vos parents vous ont jamais dit ça ? »

Ce n'est pas vraiment très original, ni très méchant, au fond je suis comme ça, une fille plutôt sympa. Il faut que j'arrête de paniquer. On est deux, on a des armes, on n'est pas non plus comme des clochardes. Il faut juste qu'on réussisse à les tenir éloignés de nous, et qu'on...se casse. Au pire, qu'un ou deux de ces abrutis viennent nous chercher et que le dernier...Je sais pas tiens, dessine sur le sol ? A deux contre deux, même face à des carrières, j'ai la naïveté de penser qu'on aurait nos chances.
Je me tiens prête. Je ne les attaquerai pas, pas maintenant. Je ne commencerai pas. Il faut que je garde le maximum d'armes à ma disposition, et leur lancer des couteaux serait comme leur envoyer mes propres lames pour qu'ils me tuent. Il ne faut surtout pas qu'ils grimpent...Surtout pas.
Je me tourne vers Trish et lui indique de monter le plus haut possible. Même si c'est risqué, elle sera un peu plus éloignée d'eux et j'ose espérer qu'ils n'en viendront pas à bout. Détrompez vous, ce n'est pas pour la protéger. C'est pour qu'elle puisse m'aider, si besoin est. Ce serait comme de blesser un secouriste venant aider une femme ayant fait un malaise, ce genre de choses. Si le secouriste est blessé, la femme est dans la merde.

Je les observe attentivement pour déceler chacun de leurs mouvements. Pitié, faites qu'ils ne montent pas. J'en ai ras-le-bol, du combat aérien, moi.
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Quorra Sae Wilde
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MessageSujet: Re: You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] I_icon_minitimeLun 21 Oct - 14:38

Safe and Sound ou pas.
Les Carrières et les deux tributs



- Dans ce cas, honneur aux dames. Je couvre tes arrières.

Je croise le regard de Zadig. Il couvre mes arrières hein ? Il cherche pas à me planter son épée dans le dos par hasard ? J'hésite, mais il faut bien que l'un d'entre nous passe le premier. Je rentre la première sans discuter. En tout cas, cette grotte est un peu humide... plus on avance, plus elle devient humide je suppose. Mais quelque chose me fait arrêter brusquement, après un signe vers mes alliés de venir, je continue un peu ma marche. Non, je ne m'étais pas trompé. C'est bien un cadavre d'un tribut ça... Le visage du garçon m'est familier. J'essaie de me souvenir d'où il provient...

- Mort. Et on l’a assassiné il y a peu de temps. Il saigne encore comme un porc. Le tueur ne doit pas se trouver très loin.

Le district trois ! C'est l'un des tributs du district trois que je comptais tuer ! Je me réjouie à l'idée de voir l'un deux être tué ! Sachant que je n'ai pas vu le visage de sa co-équipière la veille, elle est encore en vie... Ou sois, elle était alliée avec lui. Elle s'est absentée un moment probablement pour chasser et surprise ! Plus d'allié ! Les minutes passent, mais personne ne vient. Je me suis trompée. Peut-être que c'est la Neiva qui l'a tué, j'en sais rien. Zadig a raison, il est sûrement pas loin et il est peut-être blessé... Mais sinon, on aurait vu des traces de sang devant la grotte, au pire, le tribut a dû tenter de camoufler ses blessures. D'ailleurs, Zadig est en train de voler les chaussettes du cadavre.

- Je crois bien qu’on a trouvé notre future victime. Où qu’elle soit partie, elle ne peut pas être loin. On peut se lancer à sa recherche dès maintenant. Parce que je ne compte pas moisir dans cette grotte glacée pour le reste de la journée.

Tu n'es pas le seul, futur marié. Futur marié car apparemment, lorsque j'ai vu les interviews, Zadig va se marier si il revient du Capitole. M'enfin, ce n'est pas le moment de penser à ça. Bref, quoi qu'il en soit, nous sortons de la grotte mais Zadig s'arrête brusquement. Bip... bip... Encore un sponsor ? Pour qui cette fois ? Mais quel question, Zadig a décroché le gros lot ! Je ne prête pas attention à son colis. En tout cas, si j'arrive à le tuer, je serais pleine de provision. Pendant ce temps, j'entends un coup de canon. Qui est mort cette fois ? Bon, je verrais plus tard à la fin de la journée. Nous continuons notre route, notre traque vers notre prochaine cible. Nous remarquons des traces de pas, plusieurs même, heureusement car si ce serait le contraire, on aurait pu éviter la zone où le tueur aurait été. Mais qu'est-ce-qu'il est malin... Au fur et à mesure que l'on avance, nous découvrons une forêt. Elle est magnifique... Belle, mais probablement mortelle. Nous faisons aucun détour, autant tracer tout droit. La forêt est immense, mais on va bien rencontrer notre victime à un moment ou un autre.
En mode discrétion, nous nous déplaçons le plus discrètement que possible. Enfin... on essaie. Zadig fait parfois craquer des branches mortes. Tue le et il fera moins de bruits. Cette pensée me fait sourire. Mais non, pas maintenant. J'attends seulement le moment idéal pour l'attaquer. En tout cas, nos bruits de pas se font entendre légèrement mais nous nous arrêtons brusquement lorsqu'une branche craque à nouveau. J'essais de savoir d'où provient ce craquement. Au départ, je pensais que c'était Zadig, mais le craquement provennait plus de vers notre droite. Un animal, une mutation génétique ou un tribut. Trois choix. Une réponse et elle penche pour le tribut. Le futur marié lève son bras et je suis ce geste d'un regard. Son doigt est pointé vers une rouquine... elle n'est pas seule. Une autre tribut est là. Assise sur des branches solides. Oh, Zadig... Ne me dit pas que c'est deux gamines qui ont tué le gars du district trois ! Je me demande si elles nous ont vu. En tout cas, on a pas cherché bien loin finalement. Ca me rapelle mon frère et moi, on adorait grimper aux arbres quand on était gosses. Que de bons souvenirs.. M'enfin, ce n'est pas le moment de penser à ça. Il y'a deux tributs, deux tributs qui vont mourir dès maintenant.

- Oh, mais qui voilà ? Les abrutis entraînés à tuer...entraînés seulement. Qu'est-ce que vous me faites peur avec vos armes !

Tu es aussi abruti que nous alors. La voix provennait de la rouquine. On s'est fait repéré, temps pi. De toute façon, ce n'est pas bien grave. Je sais plus de quel district d'elle provient - ni sa partenaire - mais si c'est une gamine du douze, je serais tuée par le rire. Elle fait une grimace. Tout à l'heure, ça pouvait être Noël, mais avec sa grimace, c'est Halloween.

- C'est pas des jouets les enfants, vous risquez de vous faire bobo avec. Vos parents vous ont jamais dit ça ?

De plus, elle fait la grimace. Je sens mon visage se crispé, mais pourtant, ça me fait ni chaud ni froid. J'ai perdu ma mère, d'accord mais mon père, lui je m'en fiche. Mon dieu si j'avais une hache sous la main, je pourrais la découper en rondelle. Autant prendre ça à la rigolade et la provoquer !

- Ooh, ne t'en fait pas pour nous ! Je remarque qu'elle a des lames dans ses mains. ...Mais on dirait que les tiens ne te l'ont pas dit, j'affirme avec un grand sourire.

Prommenez-vous dans les bois pendant que le loup n'y ai pas. Si le loup y était, il vous mangerait mais comme il n'y ai pas, les Carrières s'en occupera. Ma chère petite chanson me revient en tête, sous ses paroles, j'ai tué la fille du sept. Je caresse le manche de ma rapière. Affrontez la mort au lieu de fuir mesdemoiselles. De toute façon, tôt ou tard, elle vous rattrapera. Que ce sois dans votre arbre ou autre part. La mort les accueillera.



Dernière édition par Ashe Esthiwell le Dim 27 Oct - 15:42, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] I_icon_minitimeMer 23 Oct - 1:20

Analyser. Ce mot se répète infiniment dans ma tête, se répercutant sur les parois et chatouillant mes oreilles de sa dernière syllabe. Il faut que je les analyse, comme je l'ai fait durant les interviews. C'est pas si compliqué que ça. Enfin, ça ne l'était pas lorsque j'avais une nuit entière et même plus pour garder en mémoire leurs moindres mimiques et mots. Cette fois-ci, je n'ai que quelques minutes, non, quelques secondes. Car en quelques secondes, ils peuvent attaquer, lancer des armes de jet, murmurer des paroles n'atteignant que leurs oreilles et décider d'un joli petit plan bien lugubre.
Je fixe un sourire presque satisfait sur mon visage et m'accroche aux quelques petits mais solides rameaux présents sur le tronc, histoire de ne pas perdre l'équilibre et de garder l'honneur sauf. Réfléchis. Oui, réfléchir, à un moyen de...les repousser, les éloigner. Partons dans cette optique là. Il ne faut pas qu'ils grimpent. Et bordel, qu'est-ce qui pourrait les tenir à distance ? Un cri de guerre ultra masculin ? Allez, plus sérieusement, creuse...
Je ne dois pas paraître trop perdue dans mes pensées. Ils devineront avec aisance que je suis en train de concocter quelque chose, sinon. J'observe la fille du Deux. Ashe, je crois. Non, je ne crois pas, j'en suis sûre. En même temps, ce n'est pas vraiment ce qui devrait m'intéresser, hein ? Mais j'aime bien connaître les prénoms, c'est toujours plus sympa de l'appeler « Ashe » que « tribut du Deux ». Son camarade de district m'intrigue, mais je tourne mon regard autre part histoire qu'il ne se sente pas trop intéressant. Zadig. Le seul du Un. Loup solitaire, donc. Je ne sais pas comment ça marche chez les carrières, je ne les connais pas après tout, mais s'ils s'organisent tout de même par districts la tension risque de monter entre eux trois plus tard. S'il en reste toujours trois, évidemment.

« Ooh, ne t'en fais pas pour nous ! »

Son ton reporte de nouveau mon attention sur elle. Je ne dis rien, observe. Elle zieute vers...mes couteaux. Elle a donc une idée en tête ? Laquelle ? Est-ce que ça lui rappelle qu'elle a ce type d'armes, est-ce qu'elle voudrait les ajouter à sa collection ? Enfin, je vais pas dire de bêtises, elle avait tout ce qu'il fallait à la Corne. Si elle a souhaité des joujoux comme les miens, elle les a eus, c'est certain. Les carrières sont les chouchous, les chéris du Capitole, et pourtant dans le fond je me dis que j'ai des sponsors généreux et que je suis quand même assez chanceuse.

« ...Mais on dirait que les tiens ne te l'ont pas dit. »

Je crois qu'elle fait référence à ce que je lui ai dit précédemment. Sur les parents, tout ça. Enfin, c'est logique, je vois pas pourquoi elle changerait de discussion en deux minutes même pas.
C'était donc ça qui trônait dans sa tête ? Une simple réponse à ma petite pique pas bien méchante ? C'était pour ça, cette oeillade discrète en direction de mes armes ? C'est tout ? Ben, en même temps, je vois pas pourquoi je me fais tout un speech. Elle a le droit de regarder où elle veut.
Un large sourire étire ses lèvres. Je réajuste le mien, histoire de faire en sorte qu'il ne se transforme pas en un immonde rictus une fois plongée dans mes pensées.

« Disons que m'interdire d'avoir des couteaux serait un vrai crime. Tu te rends compte, tous les rebelles à moitié cinglés qui courraient les rues, sans moi et mes armes ? »

Une brise vient soulever mes cheveux. Je peux voir leur couleur rousse virevolter. Rousse...
Je plante l'un de mes couteaux dans le tronc de l'arbre de façon à ce que l'entaille soit tournée vers le bas. L'écorce est molle, c'est déjà ça.
Tenir les carrières à l'écart.
Pour leur faire peur ? Certainement pas. C'est pas ça qui risque de les faire s'enfuir en hurlant au secours.
Les éloigner, les repousser...
Je coupe, encore et encore, avec le couteau qui va sans doute être foutu après ça. Je plante, replante, élargis un peu le trou, tout en bavardant avec la carrière. Ne vous y trompez pas, je me méfie plus que quiconque, je suis aux aguets, prête à devoir esquiver et contre-attaquer. Je ne suis pas idiote à ce point là. Mais c'est toujours sympa de causer un peu, de lancer des vannes sur les pauvres idiots qu'ils sont, si si, ça donne une ambiance sympathique à la scène.

« Mais au fait, t'as pensé à Zadig ? Enfin bonhomme, désolée de parler de toi comme si t'étais pas là, hein. Tiens ben d'ailleurs je vais m'adresser à toi, ce sera plus rapide. Tu flippes pas ta race ? Non parce que quand même, t'es le seul tribut du Un, là. C'est la fin des haricots choupi, ils vont te buter à un moment où à un autre, n'est-ce pas ? »

La masse. Elle dépasse allègrement du sac. M'en saisissant rapidement, ainsi que du briquet restant, je laisse la sève couler sur le bout de bois. Jamais je ne l'aurais cru utile, jamais.

« Attendez, je vous prépare une surprise ! »

Après plusieurs tentatives désespérées pour allumer ce foutu briquet, j'y parviens. Gardant précieusement la petite flamme, j'observe ma torche de fortune. L'avantage de la sève, et les bûcherons du Sept ne sont pas les seuls à le savoir, c'est qu'elle est collante et inflammable. C'est mon professeur, au collège, qui nous l'avait enseigné, lors d'un cours de sciences naturelles. J'aimais bien ce genre de cours, nous qui n'avons pas franchement énormément de verdure au Huit, je pouvais enfin admirer quelques arbustes et fleurs sans avoir à bouger du district. Au moins, là, niveau verdure, je suis servie.
Approchant doucement le précieux feu du bout de bois, je suis plutôt satisfaite lorsque la flamme s'agrandit, peu à peu. Mon sourire s'élargit un peu plus et je baisse le regard vers mes ennemis, tenant la jolie et précieuse chose à l'écart du tronc, histoire de ne pas tout faire brûler.

Et voilà ! Un joli feu pour me réchauffer. Il a l'air très chaud, à votre place j'essaierai pas de m'approcher de sa détentrice. »

Satisfaite, c'est le mot. Fière de moi. J'espère les tenir un minimum éloignés avec ça.

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MessageSujet: Re: You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] I_icon_minitimeMer 23 Oct - 20:38

– Autant y aller, de toute façon, on n’a rien à perdre.

Rien à perdre ? C’est vrai qu’à part notre vie, on n’avait pas grand-chose à perdre. Manque de bol, j’y tenais assez. En tant que Carrière, on savait à quoi s’en tenir on était tous prêt à mourir s’il le fallait, mais si on pouvait l’éviter, on saisissait l’opportunité. Et puis, je n’avais pas fait assez de victime jusqu’à présent pour être satisfait. Uniquement deux. Bon, d’accord, le deuxième, c’est Ashe qui l’avait achevé, mais j’avais fait le plus gros en le mettant à l’article de la mort. Et je n’avais même pas reçu mon bisou de remerciement pour ça. Mais soit, je l’aurais plus tard, foi de Carrière.

– Dans ce cas, honneur aux dames . Je couvre tes arrières.

Je ne peux m’empêcher d’hausser un sourcil en signe d’interrogation. Lui, couvrir ses arrières ? Ben voyons, je suis sur et certain qu’il n’attend qu’une ouverture pour nous déserter. Ou nous mettre un coup de sabre dans le dos, au choix. Remarque, nous, on attend de s’être débarrasser de plusieurs autres Tributs pour ensuite nous retourner contre lui. Quoi qu’il arrive, il ne quittera pas cette alliance en vie. Il a surement déjà compris qu’on le surveillait étroitement, mais on ne s’en débarrassera pas tout de suite. A moins, bien évidemment, qu’il le cherche lui-même. Quoi qu’il en soit, Ashe finit par accepter et entre en première dans la grotte, suivit par Zadig. Pour ma part, je lance un dernier regard aux alentours afin d’être certain que personne ne nous tends une embuscade et, une fois que j’en ai la confirmation, j’entre à mon tour dans ce refuge de roc. Resserrant mon emprise sur mon épée, j’avance à tâtons, ne désirant pas me prendre le pied dans une crevasse et me faire une entorse ou une connerie du genre.
Rapidement, Ashe nous fait signe de la rejoindre. Comprenant qu’il n’y a pas vraiment de danger immédiat, nous la rejoignons et voyons ce qu’elle voulait nous montrer : un cadavre. Du moins, ça y ressemble, ou alors il essaye de se faire passer pour mort et à mit du faux sang sur lui-même. Ce dont je doute, bien évidemment. Quoi qu’il en soit, Zadig ne perd pas de temps pour se pencher sur le cadavre. Pour ma part, je préfère rester un peu à l’écart histoire de surveiller les environs, qui sait si le meurtrier n’est pas toujours dans les parages, prêt à nous tomber dessus à la moindre occasion. A cette pensée, tous mes sens sont en éveils. Mais rien ne se passe.


– Mort. Et on l’a assassiné il y a peu de temps. Il saigne encore comme un porc. Le tueur ne doit pas se trouver très loin.

A ses mots, je relève un peu mon épée batarde, prêt à m’en servir si jamais quelqu’un arrive. Mais encore une fois, rien ne se produit. Je reste tout de même en alerte tandis que Zadig dépouille le cadavre de ses chaussettes. La plupart des gens trouvent que faire cela est tout simplement dégoutant mais honnêtement, est-ce que lui, qui qu’il soit, va aller se plaindre à quelqu’un ? Bien sur que non, il est mort, un point c’est tout, et autant que le peu de chose qu’il possédait serve à quelqu’un. Personnellement, je m’en fou de ses chaussettes, j’ai encore une paire de rechange – que je ne tarderai pas à enfiler sois dit en passant – et ça ne sert à rien de s’encombrer de trop avec ça. Je me vois mal me balader avec trois paires de chaussettes dans les pieds.

– Je crois bien qu’on a trouvé notre future victime. Où qu’elle soit partie, elle ne peut pas être loin. On peut se lancer à sa recherche dès maintenant. Parce que je ne compte pas moisir dans cette grotte glacée pour le reste de la journée.
– Pareil. Me contentais-je de laisser tomber.

En effet, bien qu’on fût à l’abri du blizzard dans cette grotte, il faisait vraiment très froid. Sans doute à cause de l’humidité qui y régnait. En tout cas, plus vite on sera sorti d’ici, mieux ça vaudra. C’est ainsi qu’on se dirige vers la sortie, derrière Zadig, qui semble s’être résigné à être chaque fois en tête du groupe. Pour ma part en tout cas, il est hors de question que je le garde en dehors de mon champ de vision. Presque aussitôt qu’on soit de retour dans la neige, un petit bip caractéristique des parachutes attire mon attention. Pour qui est-ce cette fois-ci ? Encore Zadig ? Décidément, les sponsors aiment bien envoyer des cadeaux à ceux qui sont à peu près certain de mourir. Enfin bref, pas mon problème, si je gagne sans avoir eu de sponsor, j’aurai d’autant plus de mérite. Une bouteille d’eau et un paquet de biscuit. Et cette fois-ci, il ne les partage pas. Malgré tout, je ne dis rien et me contente de le laisser en profiter. Jusqu’à ce que ses cadeaux finissent dans mon sac lorsqu’il sera transformé en cadavre par mes soins.

Mais remettons ces choses là à plus tard. Pour l’instant, il faut traquer notre ou nos proies. Mais dans quelle direction est-il parti ? Partir au hasard ne sert absolument à rien, on a qu’une chance sur plusieurs dizaines de milliers de tomber sur eux. Il nous faut des indices… et c’est ce qui arrive. Dans sa – ou plutôt dans leurs – précipitations, nos proies ont laissé des empreintes de pas bien visible sur le sol. Ca ressemble presque à une invitation à les suivre. Enfin, tant mieux pour nous, tant pis pour eux. Les traces sont nombreuses, ils sont donc au minimum deux. Ca tombe bien, il y en aura plus à décompter parmi les survivants au final.

Sans même nous concerter, nous nous mettons tous les trois en suivant les traces dans la neige qui nous amène bien rapidement vers la forêt avoisinante. Ainsi donc, ils se sont réfugiés là-dedans. Que la traque commence… que le Jeu commence. Mon épée à la main, je m’engage donc dans cette végétation. Où sont passé les petits cochons ? « They’re coming to get you… » Chantonnais-je dans ma tête.

Je m’avance donc aussi silencieusement que possible dans cette forêt. Et je dois avouer que ce n’est pas évident. Il y a des morceaux de bois, des branches, des feuilles mortes, un peu partout et on n’arrête pas de marcher dessus à chaque pas, faisant du bruit. Pas énormément, mais suffisamment pour révéler notre position. Je tente cependant de surveiller là où je mets les pieds, mais faire ça et surveiller les alentours à la recherche de notre proie n’est pas évident. Malgré tout, on peut dire que ça rajoute un peu de piquant à notre chasse, de quoi la rendre moins facile que prévu. Mais une chose est cependant certaine, ils sont moins bien équiper que nous, sinon, pourquoi auraient-ils fui avant notre arrivée ? Si ça se trouve, ils nous avaient aperçu tandis qu’on se dirigeait vers cette grotte. Mais qu’importe, ils n’ont fait que retarder un peu l’inévitable.
Soudain, je me fige lorsque j’entends un craquement un peu plus fort. Ca ne vient pas de moi, j’aurais tout de même remarqué si j’aurais marché sur quelque chose de cette taille. Mon regard croise celui de Zadig mais à le voir, lui non plus n’a pas marché sur quoi que se soit. Et ça ne semble pas provenir d’Ashe non plus. Il reste deux solutions : ou un quelconque monstre provenant des esprits tordu des scientifiques du Capitole, ou bien… je reste immobile, attendant que quelque chose se manifeste, mais c’est finalement notre équipier du Un qui nous fait signe en direction d’un arbre, sur une branche un peu en hauteur. Une chevelure rousse attire mon attention, ainsi qu’une autre personne assise à côté d’elle. C’est donc elles nos proies, deux filles… si j’étais quelqu’un de macho, je dirais que ça nous faciliterait la tâche, mais j’ai appris, au Centre d’entrainement, que même une fille pouvait être aussi dangereuses qu’un homme, une fois bien entrainé. Mais bon, ce n’est pas le moment de se faire une réflexion sur lequel des deux sexes et le plus mortel au combat.


– Oh, mais qui voilà ? Les abrutis entraînés à tuer...entraînés seulement. Qu'est-ce que vous me faites peur avec vos armes !

Je me contente de hausser un sourcil. Une pique, c’est tout ce qu’elle a ? Ca prouve plusieurs choses, malgré les couteaux qu’elle a à la main, elle sait parfaitement qu’elle est prise au piège et elle tente de nous intimider en nous provoquant, nous forçant à la faute pour qu’elle puisse prendre l’avantage. Typique des proies qui sont acculés et qui se savent foutues. Je n’y prête donc absolument aucune attention, et déjà, je réfléchis à un moyen de l’obliger à descendre de son perchoir, mais ça ne va pas être évident.

– C'est pas des jouets les enfants, vous risquez de vous faire bobo avec. Vos parents vous ont jamais dit ça ?

Et elle continue sur sa lancée. Mais qu’est-ce qu’elle cherche à faire ? Elle croit qu’on serait assez stupide pour nous lancer à l’assaut de l’arbre pendant qu’elle nous jetterait ses couteaux alors qu’on ne saurait pas se défendre ? Bien stupide, la rouquine. De plus, je ne me souviens même plus de son nom, à elle ou à son équipière qui reste bien plus en retrait.

– Ooh, ne t'en fait pas pour nous ! Mais on dirait que les tiens ne te l'ont pas dit.

Ashe, quand à elle, se prend au jeu. Tant mieux, comme ça, elle ne s’occupera pas de moi, et je pourrais trouver une solution pour la déloger de là où elle se tient. Mon cerveau commence alors à marcher à cent à l’heure, car contrairement à la plupart des Carrières, je ne compte pas uniquement sur mes muscles pour aboutir à mes fins. L’intelligence peut être une arme tout aussi dévastatrice, et je compte bien la mettre à profit. Je ne fais donc plus trop attention à ce que notre proie déblatère comme connerie et met au point mon propre plan. Je regarde un peu autour de moi et décide de rassembler en un petit tas des petites branches, des feuilles mortes etc… bref, tout ce qui est facilement inflammable.

Je choisis pour ce faire, un petit coin où il y a moins de neige et ainsi, où je pourrais allumer mon feu sans trop de problème. Une fois que je juge que le tas est facilement inflammable, je m’accroupis devant celui-ci et sors de mon sac ma petite boite avec les morceaux de silex. La plupart des gens pensent que dans un centre d’entrainement, on nous apprend juste à nous servir d’une arme, or, ce n’est pas vraiment ça. Je ne sais pas trop comment s’y prennent les autres instructeurs s’y prennent, mais le mien avait jugé qu’il y avait d’autre chose que je devais apprendre, et allumer un feu fait partie de celles-ci. Et en allumer un avec des silex est l’un des moyens les plus faciles une fois qu’on connait la méthode. Je frotte donc les deux morceaux l’un contre l’eau à plusieurs reprises pour provoquer des étincelles au dessus du petit tas et ça ne me prends que cinq petites minutes pour que de la fumée commence à apparaitre. Aussitôt, je souffle un peu pour que des braises apparaissent et bientôt, c’est un véritable petit feu qui commence à naitre. Je jette un coup d’œil en direction des autres et voit que la rouquine fait quelque chose avec l’écorce de l’arbre où elle est perchée. Tant mieux, qu’elle continue à user ses couteaux comme ça, ils seront ensuite inutilisable. Je range ensuite mes morceaux de silex dans leur boite et les remets dans mon sac, histoire de pas les perdre car ils seront certainement encore utile plus tard.

Quelques minutes passent et le feu à finit par vraiment prendre, mais j’ai fais attention à ce que la fumée n’attire pas d’autre Tribut, elle se dissipe avant même d’atteindre la cime des arbres. Une fois cela fait, je fouille un peu les alentours et je tombe précisément sur ce que je voulais : trois branches bien plus grosses mais facilement transportable sont dans les parages. Je les ramasse et les ramènes près du feu. Je commence alors à les bruler et lorsque l’un des bouts fait vraiment office de torche, je les ramène près de mes équipiers et j’en donne une à chacun. Je me tourne alors vers la rousse et voit qu’elle aussi tient une branche enflammée dans ses mains, mais bien plus petites que les nôtres. Je lui lance alors, avec un grand sourire.


– Fais gaffe avec ton allumette à ne pas te bruler.

Suite à quoi je me retourne vers mes deux équipiers et affiche alors un regard très sérieux, tout comme le ton que j’emploi pour leur dire le fond de ma pensée.

– Bon, on fout le feu uniquement à leur arbre ou on se débrouille pour faire cramer toute cette forêt ?
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MessageSujet: Re: You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] I_icon_minitimeDim 27 Oct - 12:59

Spoiler:

Accroupie sur ma branche, ma torche de fortune entre les mains, j'observe leurs actions quelques secondes, et ce que je vois ne me plaît pas énormément. Le tribut du Deux est en train de faire un feu dans un coin, ce qui signifie soit qu'ils vont camper, soit qu'ils vont...m'imiter. Et moi qui pensais me retrouver en position de force avec ça. Quelle bande de copieurs.
Je regarde Trishteh, et me dis que je ne suis pas la seule qui devrais avoir quelques flammes sur un bâton. Mes yeux trouvent rapidement ce qui fera l'affaire ; une branche, pratiquement voisine à la mienne bien qu'un peu plus courte. Elle doit bien faire la même taille que celle que je porte.
Sans plus de réflexions, je me mets au travail. Le couteau déjà bien endommagé par l'entaille que j'ai voulu faire au tronc sera certainement foutu après ça.

Je coupe, je coupe, je coupe. Avec quelques regards en coin vers mes ennemis des districts riches. Le même type qui allumait le feu se tourne maintenant vers quelques branches assez épaisses, trois exactement. Je hausse les épaules. Jouer avec le feu dans la neige, quels petits fripons nous faisons.
Mon couteau se plante, encore et encore, vers la base de la branche. Bientôt je m'assieds, face au tronc, et m'aide de mon pied pour faire plier la future torche. Au final, je parviens à m'en emparer, enflammant alors le bout de bois grâce à mon autre massue en feu.
Un coup d'oeil vers Trishteh et mon cerveau se met en marche. Je ne suis pas forcée de lui donner la seconde, sachant que j'ai une idée bien précise de leur destination finale.

« Fais gaffe avec ton allumette à ne pas te brûler. »

C'est de nouveau le gars du Deux qui, cette fois, se met à me parler. J'aurais bien envie de lui montrer tout ce qu'on peut faire avec une « allumette », mais ça ne va pas tarder, donc je me retiens.
Mon regard balaie l'endroit. Trois grosses branches sont désormais allumées du côté des carrières. La guerre du feu, mwahaha.
Les petits oiseaux se sont cassés depuis belle lurette. Tenant une branche dans chaque main, je murmure à Trish, en espérant qu'ils ne m'entendent pas, quelques mots.

« Je m'occupe d'eux. Toi, tu prends les sacs. Je te rejoins plus tard, t'en fais pas pour ça. T'as intérêt à fuir. J'ai pas envie que les cadeaux de mes sponsors finissent dans les mains des carrières ou brûlés. Clair ? »

Mon ton se veut un peu dur. Elle n'a pas intérêt à rester ici à poireauter tranquillement, non. Je veux qu'elle se casse pendant que je m'amuse un peu avec les trois méchants loulous qui ont pas eu leur chocolat chaud ce matin, et qui discutent de...foutre le feu à la forêt. Ah non, ça c'est mon idée.
Je tiens fermement les torches. Froid, moi ? Plus maintenant. Enfin, si, quand même, un peu au niveau des jambes. Mais les flammes éclairent et réchauffent mon visage et mes mains, et je me sens un peu mieux à ce niveau là. L'odeur du cramé ne m'insupporte pas tellement, on sent des choses bien pires dans les usines du Huit, croyez moi.
Je me tourne désormais vers eux. Mon sac est encore ouvert, les trois couteaux à l'intérieur. Inspirant profondément, je les observe. Mes paupières se font lourdes. Je ne l'avais pas tellement remarqué auparavant, trop concentrée pour me laisser fatiguer. Me forçant à garder les yeux ouverts, je lance les deux bâtons enflammés sur les carrières. Sans plus attendre et sans m'occuper du fait qu'elles aient atteint leur cible ou non, je m'empare de deux de mes couteaux et me laisse tomber à terre. La fatigue manque de me faire tomber mais je me secoue. Je n'ai pas le droit de mourir, alors je ne mourrai pas. C'est simplement histoire de faire...diversion ? Ou mumuse ? Je les imagine, mes parents, mon grand père, et Holly. Ils doivent se ronger les ongles de peur. Je doute même qu'ils en aient encore.

« C'est moi que vous voulez ? Aucun souci. Que le combat commence. »
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F. Zadig Nichoelson
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MessageSujet: Re: You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] I_icon_minitimeMar 29 Oct - 13:08




Blanche-Neige & les trois Carrières.






La gamine rousse sursaute alors que ses yeux se posent sur notre groupe, en contrebas. Cette édition ne compte que deux recrues rousses. Il y a la sainte nitouche enceinte du Six, cet ange déchu que je rêve d’assassiner. Mais ce n’est pas elle qui me fait face. C’est l’autre, du Huit. Trop transparente, j’ai préféré oublier son nom. Presque compulsivement, l’enfant fouille dans son sac et en retire aussitôt deux petites lames. Même à cette distance, je n’ai aucun mal à deviner leur nature. Des couteaux. Un rictus déforme mon visage, le temps d’un instant. Des couteaux. Je revois très clairement la mine déconfite de mon tout premier adversaire, lors du bain de sang. Paniqué, il avait trop précipité les choses, et avait voulu m’attaquer armé d’une fourchette et d’un couteau à beurre. L’étonnement avait rapidement laissé place à la terreur. Dans ses yeux, j’ai lu qu’il savait. Il savait que son erreur allait lui coûter la vie. Qu’il était déjà trop tard. Et je lui ai donné raison.

Je veux revoir cette étincelle maudite luire au fond des yeux du singe suspendu à sa branche.

La rouquine focalise toute son attention sur nous. Son corps est tourné en notre direction. Elle brandit ses couteaux, caressant le fol espoir de nous tuer avec. C’est pathétique. A moins que les quelques jours d’entraînement dont elle a bénéficié au Capitole ne l’aient transformée en une pure guerrière assoiffée de sang, elle ne sait pas s’en servir. Qu’elle les lance, ses couteaux ! A mon avis, ils finiront leur course en s’écrasant mollement dans la poudreuse.

L’imbécile paraît se rendre compte de l’absurdité de ses projets. Elle change d’avis sans prévenir, lève la main et nous salue. Je rêve ? Elle est inconsciente ? Elle ne se rend pas compte de ce qui se passe ? On va lui faire la peau. Elle ne peut quand même pas penser qu’on est venus lui proposer de faire alliance ?

- Oh, mais qui voilà ? s’exclame la rouquine. Les abrutis entraînés à tuer... entraînés seulement. Qu'est-ce que vous me faites peur avec vos armes ! C'est pas des jouets les enfants, vous risquez de vous faire bobo avec. Vos parents vous ont jamais dit ça ?

Je comprends mieux. Elle est terrifiée. Elle tente vainement de détourner notre attention. De nous provoquer. En réalité, elle est parfaitement conscience de n’avoir aucune chance. Seule ou accompagnée de son acolyte brune, elle sait comment ça va finir. Cédant à la panique, elle essaye de nous distraire. De gagner du temps. Malheureusement pour elle, elle est située à plusieurs mètres de hauteur, avec pour seul espace de fines branches prête à craquer sous son poids. Elle est dans l’incapacité de fuir. Quoi qu’elle décide de faire pour tenter de sauver sa peau, nous la retrouverons. Elle et sa partenaire, qui n’a pas l’air désireuse de rester dans le coin non plus. L’idée de grimper de branche en branche pour me joindre à elles ne m’enchante guère. Ce serait se jeter droit dans la gueule du loup. Elles prendraient certainement l’avantage. Le temps d’arriver à leur hauteur, elles auront eu tout le loisir d’essayer leurs armes sur moi. Je préfère largement jouer au chasseur sur la terre ferme. Ceci dit, si grimper se révèle être la seule façon de se débarrasser d’elles, je n’hésiterai pas à le faire.

Ashe, se prenant au jeu, brise le silence :

- Ooh, ne t'en fais pas pour nous ! réplique-t-elle, cinglante. Mais on dirait que les tiens ne te l'ont pas dit.

Je soupire intérieurement, excédé par cette discussion inutile. Si Ashe accepte de rentrer dans son petit jeu, c’est le début des ennuis. Elle ne pourrait pas se taire ? Rester imperméable aux remarques vaseuses proférées par l’autre singe est la meilleure façon de rester concentré. Personnellement, je refuse de lui prêter la moindre attention. Elle ne sait pas quoi dire, elle lance la première moquerie venteuse qui lui vient à l’esprit. Inutile de s’étendre sur le sujet. Je préfère réfléchir à un moyen de l’atteindre sans pour autant grimper à l’arbre.

Je jette un œil aux végétaux qui nous encerclent. Certes, me hisser sur les branches de leur quartier général est la pire idée qui soit. Mais rien ne nous interdirait de grimper à un arbre proche. Bien au contraire. Cette tactique nous permettrait de réduire la distance qui nous sépare de nos deux petites proies. Le combat à distance n’est pas mon fort. Si elles pouvaient me faire le plaisir d’engager un combat au corps à corps…

Le singe interrompt mes rêveries, s’adressant directement à moi.

- Tu flippes pas ta race ? demande-t-elle, faussement intriguée. Non parce que quand même, t'es le seul tribut du Un, là. C'est la fin des haricots choupi, ils vont te buter à un moment où à un autre, n'est-ce pas ?

Je ne sais pas trop quelle réaction elle espère susciter en moi, mais je la gratifie d’un maigre sourire mesquin. Ça, c’est pour avoir eu la présence d’esprit de remarquer que j’étais le dernier survivant du Un. Ça prouve au moins qu’elle suit un minimum ce qui se déroule dans l’arène. Mais, très franchement, elle croit me faire peur ? M’intimider ? Le Tribut du Sept a eu la même réaction qu’elle en comprenant qu’il allait mourir. Il m’a rappelé que l’alliance se briserait tôt ou tard. Et il est mort dans les secondes qui ont suivi. A croire que les Tributs fantasment réellement sur la révolte des Carrières. Ils crèvent d’envie de voir le Deux se retourner contre le Un. Voir un Carrière en tuer un autre les ferait pleurer de bonheur. Bien sûr, c’est chaque année la même chose. Il y a forcément un moment où un Carrière se retrouve seul. Je le sais. J’en suis plus que jamais conscient. Je ne suis pas tranquille depuis le coup de canon qui a sonné la mort de Marina. Et alors ? Je savais que ce moment arriverait. Tout comme je sais que notre alliance ne tient plus qu’à un fil. Mais elle tient toujours. Soit les Tributs du Deux ne me voient pas comme un danger potentiel, soit ils sont tout à fait prêts à me dépecer mais attendent encore le bon moment. Je me sers d’eux. Ils se servent de moi. C’est la règle du jeu.

Je sens Alex s’agiter à mon côté. Je lorgne dans sa direction. Il s’isole discrètement, et ramasse des… trucs. Tout ce qui lui passe sous la main. Je devine qu’il n’a pas non plus l’intention de réaliser un herbier, et qu’il prépare quelque chose. Très bien. Je détourne rapidement les yeux, car le singe haut perché pourrait suivre mon regard. Je préfère l’imiter, et détourner son attention. Je vois bien qu’elle semble attendre une réponse. Je laisse donc mon majeur exprimer tout le mépris que j’ai pour elle et ses propos inoffensifs. Inoffensifs et traîtres. Elle a beau se démener pour paraître débordante de confiance en elle, sa voix ne suit pas le mouvement. Je la sens hésitante. Elle a des trémolos dans la voix qui sonnent faux. Rien de flagrant. Elle a probablement longuement répété, à moins qu’elle ne fasse des efforts considérables pour donner l’illusion. Mais on ne ment pas à un menteur. On ne joue pas avec un tricheur. On ne peut rien me cacher. Cette fille est morte de trouille et transpire de peur. Elle se sent prise au piège et aimerait trouver quelque chose, n’importe quoi, pour s’échapper. Alors elle choisit de gaspiller sa salive inutilement, et de s’épuiser à déchiqueter le tronc d’un arbre. Soit. A chacun sa manière de fuir la réalité.

Soudain, sans crier gare, la petite s’empare d’un bâton et le colle au tronc d’arbre. Elle cherche fébrilement dans son sac et en retire un briquet. Elle s’acharne dessus avec l’énergie du désespoir, et finit par en faire sortir une petite flamme. Elle met feu à sa branche, la transformant en torche de fortune. Je hausse un sourcil. Et maintenant ? Qu’est-ce qu’elle compte en faire ? Elle s’imagine qu’en la brandissant assez haut, les derniers survivants recevront le message et viendront à sa rescousse ? Cette fille va finir par me faire mourir de rire.

- Et voilà ! clame-t-elle, incapable de masquer sa fierté. Un joli feu pour me réchauffer. Il a l'air très chaud, à votre place j'essaierais pas de m'approcher de sa détentrice.

Cette guenon commence sérieusement à me taper sur les nerfs. J’engage une violente lutte intérieure pour ne pas perdre mon sang froid. J’ai envie de lui hurler dessus, de lâcher mon sac pesant et de courir à son encontre. Je veux lui trancher la gorge et lui vider les entrailles. Je veux lui arracher le cœur, histoire de lui faire comprendre qu’il ne sert à rien de faire semblant. Tout comme il ne sert à rien de s’emporter pour si peu. J’inspire profondément pour me contenir, mes yeux flamboyants fixés sur elle. Elle a beau faire la maligne, elle n’est pas plus avancée que tout à l’heure. Elle a une torche entre les mains. Et après ? Si on s’approche d’un peu trop près, elle compte la laisser choir à nos pieds ? Le feu embraserait le reste de la forêt, et elle cuirait aussi certainement que nous. Peut-être même plus vite. Perchée au-dessus du sol, elle n’aurait aucune échappatoire. Nous, si. Nous sommes des Carrières et, par définition, rapides et forts. Je n’aurais aucun mal à trouver la sortie.

Plutôt que de la laisser savourer son onirique victoire, je laisse glisser mon sac sur le sol gelé. Je fouille dedans, et troque mon sabre contre un boomerang en métal. Je me redresse et toise la frêle jeune fille d’un air très supérieur. Je savais bien que ce bout de métal me servirait tôt ou tard. Bien que je ne sache pas le manier, il va m’être très utile. Notamment parce que je suis le seul à savoir que je ne maîtrise pas le combat à distance. Or, cette arme a une portée de plusieurs mètres. Faite de métal, elle pèse plutôt lourd, et assommera sans problème la première cible qu’elle touchera. Mes yeux passent de ma nouvelle arme à la gamine perchée sur sa branche, le temps que le message se fraye un chemin jusqu’à son cerveau. Aussitôt qu’elle percute le danger que représente mon arme, son sourire narquois s’efface. Elle ignore que, même si je le voulais, ce boomerang ne l’atteindrait jamais si je le lançais. J’ai envie d’en jouer. De jouer avec ses nerfs. Et, secrètement, j’espère qu’Alex ou même Ashe savent manier ce genre d’arme, et que l’un d’entre eux va se réveiller et me demander de le laisser faire ses preuves. Parce qu’avec une telle arme dans notre camp, nous sommes en position de force. Nous pouvons atteindre les deux jeunes filles. Elles, non. Pas sans se mettre en danger.

Un nuage de fumée interrompt le fil de mes pensées. Je me tourne brusquement vers Alex, alerté. Mon équipier, dans un souci d’originalité, est en train de nous préparer trois torches flambantes. Bien plus épaisses que le bâtonnet maigrichon en possession du camp adverse. Non, mais ce n’est pas possible. Entre Ashe qui copie les répliques de la rouquine et Alex qui se fait soudainement aussi pyromane que son adversaire, comment voulez-vous qu’on les prenne par surprise ? Les gens au-dehors attendent du grand spectacle ! Ils veulent nous voir innover, mettre au point de nouvelles tactiques pour piéger les Tributs et les torturer. Ce n’est pas en copiant bêtement le singe trop fier pour admettre qu’il est mort de peur que mes comparses vont s’attirer des sponsors. Malgré tout, j’accepte la torche fumante qu’il me tend. Le moindre objet peut faire la différence.

- Bon, on fout le feu uniquement à leur arbre ou on se débrouille pour faire cramer toute cette forêt ? s’impatiente le Carrière du Deux.

S’il veut mon avis, ce n’est pas sa branche noircie qui va nous permettre de faire cramer toute la forêt. Trop faibles pour lutter contre l’humidité de la forêt sombre, les maigres flammes cessent rapidement de danser. Seule une odeur de brûlé témoigne encore de leur courte existence. Pourtant, le flambeau de la fille du Huit continue de brûler. Les flammes sont faibles, mais éclairent le visage pâle de mon adversaire. C’est probablement dû au produit qu’elle a déposé sur le sommet de sa branche. Très bien. Elle sait utiliser sa cervelle. Les choses sérieuses commencent. Nos derniers adversaires seront les plus coriaces. Mais il est hors de question que je les laisse me faire la peau. Si la gamine a remporté la guerre du feu, ce sera sa dernière victoire. Alors elle a intérêt à la savourer. Parce que je compte bien briser tous ses rêves jusqu’au dernier.

Ignorant ce qui agite mes pensées, la jeune rouquine s’est penchée vers son équipière et lui murmure des mots doux. La voilà armée d’un nouveau flambeau. La brunette acquiesce silencieusement à ses propos et, pour la première fois depuis notre arrivée, se met en mouvement. Mes yeux oscillent entre les deux torches enflammées et la jeune Tribut affairée. Elle récupère deux sacs et les met solidement en place sur ses frêles épaules. Ainsi parée, elle ne risque pas de s’éterniser. Dès que possible, elle va prendre ses jambes à son cou. Mais par où compte-t-elle passer ? Si elle descend de son perchoir, je suis prêt à lui tomber dessus. Si elle préfère la voie des airs… Chargée comme elle est, je n’aurai même pas à lever le petit doigt. Non contente d’être considérablement ralentie, elle fera sans doute un faux pas. Qui, je l’espère, lui sera fatal.

La rouquine du Huit accapare de nouveau toute mon attention. Je devine qu’elle prépare un coup fourré. A mon avis, elle cherche à couvrir sa partenaire. Persuadée d’être une experte en la matière, elle va sans doute faire de son mieux pour détourner son attention. Et, bien que je ne sois pas d’humeur à laisser la petite brune s’échapper, son équipière ne me laisse pas d’autre choix que de détourner les yeux. En véritable pyromane absolument dépourvue de conscience, elle lâche ses bâtons enflammés. Elle fait de son mieux pour viser notre groupe. Sur le qui-vive, j’ai la présence d’esprit de m’écarter. Juste à temps. La branche lancée à mon intention s’écrase mollement sur le sol. Mais le feu ne prend pas. Suite au choc, la torche s’éteint, purement et simplement. Je relève la tête, prêt à riposter, et remarque que la rouquine est revenue sur la terre ferme. Elle tient à peine debout. On dirait bien qu’elle est au bout du rouleau. J’ignore ce qu’elle a trafiqué la veille, mais ça l’a probablement épuisée. Et une nuit dans l’arène n’a pas dû arranger les choses. Craignant pour sa vie, elle n’a pas dû fermer l’œil. Eh bien, il est temps qu’elle apprenne de ses erreurs.

La jeune fille est à peine à quelques mètres de moi. De près, elle n’a plus l’air si jeune. La fatigue lui creuse les traits. Son corps maigre tremble de fatigue. Elle peut à peine tenir ses deux lames entre ses doigts fragiles. Ses yeux ternes se posent tour à tour sur moi, Ashe, Alex. Seule sa chevelure de feu semble encore animer ses traits fatigués. Malgré tout, elle paraît bien décidée à ne rien laisser paraître. Encore une fois, elle compte sur ses mots creux pour donner le change.

- C'est moi que vous voulez ? Aucun souci. Que le combat commence.

Suffit de demander. Elle va en avoir pour son compte.

J’avise le bout de bois mort à moitié calciné dans ma main droite, et mon boomerang dans la gauche. A cette distance, je peux sans mal caresser l’espoir d’atteindre ma cible sans même risquer de m’avancer vers elle. Malgré tout, je préfère toujours le face à face. Le corps à corps. L’adrénaline pure. Aussi, j’abandonne mon bâton inutile sans aucun regret, et retrouve mon sabre. Je dépose mon sac à mes pieds et fais quelques pas prudents en direction de la rouquine. Comme si je voulais apprivoiser un animal sauvage. Et dangereux. Car malgré la fatigue qui la terrasse, mon adversaire est tout à fait capable de m’envoyer ses couteaux à la figure. A cette distance, elle ne me louperait pas. Et j’aimerais en réchapper en un seul morceau. Autrement, les Carrières du Deux pourraient tout à fait décider d’abréger mes souffrances.

J’esquisse un arc de cercle autour de ma proie. Mes pieds foulent prudemment le sol, histoire d’éviter de se coincer bêtement entre deux racines. L’exercice me permet de rester à une certaine distance de mon adversaire. Je soutiens son regard, sans ciller. Je ne la quitte pas des yeux. Pas même pour vérifier que l’autre fillette s’est échappée. Je sais qu’elle n’est plus là. Elle a abandonné sa rousse alliée, et celle-ci le sait parfaitement. Ça se lit dans ses yeux. Elle est seule, face à trois Carrières. Elle n’a pas l’ombre d’une chance. Ainsi encerclée, elle ne pourra jamais focaliser son attention sur nous trois en même temps. Je laisse à mes équipiers le loisir de se positionner avantageusement, pour lui compliquer la tâche. Intérieurement, elle doit penser que nos méthodes sont bien lâches. Que, si nous étions de vrais guerriers, notre honneur nous pousserait à nous battre un par un. Mais dans les Jeux, nous sommes tous des joueurs. Il n’y a pas de spectateur au sein de l’arène. Les marionnettistes sont au-dehors, hors de portée. Ils agitent leurs invisibles ficelles et nous, pions dociles, nous contentons de leur obéir. De les satisfaire. Ni l’honneur, ni la morale ne trouvent leur place dans ce cimetière géant. Et l’idée de m’attaquer à une fille de mon âge, ou un peu plus jeune, aidé de mes deux acolytes, ne me paraît en rien déloyale. Cette situation ne devrait même pas étonner la fille du Huit. Elle aurait dû savoir à quoi s’en tenir. Elle aurait dû savoir qu’elle ne retrouverait jamais sa famille.

- Contrairement à toi, non, je n’ai pas peur, je souffle, le visage fermé. Parce que je ne suis pas seul. Mon alliance est bien plus solide que la tienne. Ta compagne a déserté. Elle te laisse mourir seule. Et tu sais pourquoi ? Parce qu’elle ne te connaît pas. Regarde les trois ombres qui vont t’ôter la vie. Admire la supercherie dont tu as été victime. Tu croyais qu’être le dernier survivant du Un allait me porter préjudice ? Tu penses vraiment que l’alliance des Carrières repose sur du vent ? Ouvre tes yeux naïfs. Alex est l’un de mes meilleurs amis. On se connaissait bien avant d’être moissonnés. On a toujours pu compter l’un sur l’autre. L’arène ne changera rien à cette amitié qui nous lie. Tu voudrais me voir trembler, craindre pour ma vie ? La seule qui soit en danger, à l’heure actuelle, c’est toi, pauvre brebis égarée.

Un incroyable tissu de mensonges. Mais je surveille étroitement mes arrières. Je ne m’adresse pas seulement à celle qui ne sera plus qu’un cadavre inanimé dans quelques instants. Je compte bien faire comprendre à Alex que je ne suis pas une menace. Je veux raviver en lui tous les souvenirs que nous partageons. Ces longues heures que j’ai passées à faire semblant de m’intéresser à lui, à me rapprocher de ce Carrière crédule pour qu’il finisse par nous croire amis. Lui n’y a vu que du feu. C’est certainement pour ça que je suis encore en vie. Je ne peux désormais que me reposer sur cette amitié fictive. Elle n’existe pas, n’existera jamais. J’ai passé mon temps à embobiner Alex, à le manipuler comme je l’ai fait avec d’autres, dans le seul but de parvenir à mes fins. Et cette fois, je vise la place de nouveau mentor du District Un. Mentir, duper, jouer, tout ça ne sont que des formalités. Par la même occasion, j’espère gagner la confiance d’Ashe. Si Alex ne lui a pas parlé de moi, je peux lui donner ma version des faits. Et compter sur sa perspicacité pour faire le rapprochement. Puisqu’elle a l’air de faire confiance à son partenaire de District, elle n’aura aucune raison de s’en prendre à moi. Je croise les doigts.

Je joue avec ma lame tranchante, désireux de laisser le temps à ma petite proie de digérer la nouvelle. Plus isolée que jamais, ses espoirs vont s’effondrer les uns après les autres. Je veux la voir brisée comme une poupée de porcelaine. Je veux que la peur embrume son esprit. Que tous les muscles de son corps se tendent, envahis par l’incertitude. Que son sang frais rougisse ma lame avide de meurtre. Je suis certain de le regretter par la suite. D’être pris de nausée à la vue de cette vie qui s’échappe, comme la dernière fois. Mais c’est un autre problème. Je le règlerai le moment venu. Pour l’instant, j’ai une jeune fille à dépecer.

Je ne me sépare pas de mon boomerang. Mais c’est avec mon sabre que je me lance à l’assaut de la rouquine. Je fonds sur elle comme un faucon sur une souris. En direction de son cœur.



Spoiler:
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Jake Felden
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MessageSujet: Re: You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] I_icon_minitimeDim 3 Nov - 12:13

Dans le ciel nuageux de l'arène des 16èmes Jeux de la Faim, un parachute argenté poursuit sa chute sans être dévié. Transporté par ce moyen, une  boîte se dessine de plus en plus précisément au fur et à mesure qu'il perd de l'altitude. Lorsque le parachute arrive à distance idoine de F. Zadig Nichoelson, un bip caractéristique se fait entendre. Il finit sa course aux pieds du tribut, déposant sur le sol la boîte. Celle-ci contient une sarbacane dotée de deux doses de poison (non mortel ) et un petit mot : "Reviens moi vite ... Berry."

Dans le ciel nuageux de l'arène des 16èmes Jeux de la Faim, un parachute argenté poursuit sa chute sans être dévié. Transporté par ce moyen, deux petites  boîtes se dessinent de plus en plus précisément au fur et à mesure qu'il perd de l'altitude. Lorsque le parachute arrive à distance idoine des tributs du Deux, un bip caractéristique se fait entendre. Il finit sa course près des deux tributs. La première boîte est destinée à Ashe Eshtiwell et contient une bouteille d'eau de 33cl, 1 paquet de mouchoir et une Hache ainsi qu'un petit mot "C'est pas moi la star. Ne l'oublies pas. J'ai cru comprendre que t'étais enrhumée... et que tu savais jouer avec ce truc - Anna J.". La deuxième boite destinée à son partenaire contient 1 bouteille d'eau de 33 cl et deux petits pains ainsi qu'un petit mot "Gaspille pas trop vite. Et reste en vie. Je pense que ça plairait à ta partenaire - Anna J"

Dans le ciel nuageux de l'arène des 16èmes Jeux de la Faim, un parachute argenté poursuit sa chute sans être dévié. Transporté par ce moyen, deux boîtes se dessinent de plus en plus précisément au fur et à mesure qu'il perd de l'altitude. Lorsque le parachute arrive à distance idoine de F. Zadig Nichoelson, un bip caractéristique se fait entendre. La première finit sa course aux pieds du tribut, déposant sur le sol la boîte.  Celle-ci contient une couverture chauffante, 2 cachets à compléments énergétiques à effets instantanés (10 PE)  ainsi qu'un petit mot "Méfie toi de tout. Et me fait pas regretter. Oh, au fait. Évite de te faire tuer bêtement. Au plaisir de te revoir, futur collègue. Camille.". La deuxième roule non loin de lui et contient 4 cachets à compléments énergétiques à effets instantanés  (20 PE!) ainsi qu'un petit mot  "Tu t'en sors bien. Continue comme ça, je veille sur toi. Devon.".


[Précision : Merci de respecter l'ordre dans lequel les cadeaux ont été envoyés. Vous êtes libre de choisir le temps qui s'écoule entre chaque cadeau mais respectez l'ordre et la manière s"îl vous plait. Et encore désolé pour le retard >< Vous pouvez, évidemment, les prendre en compte dans un prochain post.]


Dernière édition par Jake Felden le Sam 9 Nov - 10:04, édité 2 fois
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Quorra Sae Wilde
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MessageSujet: Re: You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] I_icon_minitimeDim 3 Nov - 14:10

Safe and Sound...
Entre Carrières



- Disons que m'interdire d'avoir des couteaux serait un vrai crime. Tu te rends compte, tous les rebelles à moitié cinglés qui courraient les rues, sans moi et mes armes ?
Ce n'est pas elle qui va nous faire peur. Elle plante un de ses couteaux dans l'arbre. Elle coupe, elle plante et replante tout en discutant. Qu'est-ce-qu'elle fou ? Elle espère qu'une boule de feu va sortir de l'arbre ? Je suis concentrée sur la drôle d'occupation de la rouquine et je ne fais presque pas attention à ses paroles.
- ...vais m'adresser à toi, ce sera plus rapide. Tu flippes pas ta race ? Non parce que quand même, t'es le seul tribut du Un, là. C'est la fin des haricots choupi, ils vont te buter à un moment où à un autre, n'est-ce pas ?
C'est le principe d'une alliance. Son alliée va bien lui planter un couteau dans le dos à un moment ou un autre. Un seul l'emportera. Pas deux, ni trois, ni quatre. N'empêche, je suis sûre que le futur marié doit avoir un peu peur ou je-ne-sais-trop-quoi. On a perdu Marina ce matin. Si un autre Carrière meurt le même jour, les Capitoliens vont se mettre à parier, qu'à ce rythme, les Carrières vont finir comme ceux de l'année dernière.. Mais ça ne va pas se passer comme ça. De toute façon, si Zadig ne meurt pas aujourd'hui, ce sera dans les jours à venir.
- Attendez, je vous prépare une surprise !
A quoi elle joue encore ? Hâte qu'elle fait son machin, qu'on la tue - elle est son alliée du district... euh...  je ne sais pas. On verra ce soir lorsque leurs visages seront affichés dans le ciel. Comme ça, on pourra passer  rapidement à autre chose. Qui sait ? La Rouquine va sortir ses poupées et nous proposez de jouer avec elle ? Elle ferait mieux de faire une dernière prière avant que la mort la recueille. Bon, je ne sais pas du tout à quoi elle joue, mais je perds patience très rapidement. Je fais un pas, mais je m'arrête, remarquant un feu... Un petit feu ! C'est ça qu'elle voulait faire ? Un feu tout minuscule ?
- Et voilà ! Un joli feu pour me réchauffer. Il a l'air très chaud, à votre place j'essaierai pas de m'approcher de sa détentrice.
C'est fou comment j'ai peur. Ce n'est pas un petit feu ridicule qui va l'empêcher de rejoindre la mort ! Je me retourne brusquement vers mes alliés après avoir sentie une vague odeur de brûlée tout près de moi... Alex nous donne à Zadig et à moi des torches enflammés. De magnifique torche... J'ai toujours aimer jouer avec le feu ! Mon co-équipier de district conseille à la rouquine de pas se brûler avec son allumette. C'est vrai, qui sait peut nous faire une toute petite allumette ? Mais imaginez les dégats que peut faire une torche... ou imaginez plutôt trois ?
– Bon, on fout le feu uniquement à leur arbre ou on se débrouille pour faire cramer toute cette forêt ?
Les deux me conviennent parfaitement. Mais si elles arrivent à fuir avant, ce serait plus sûr de faire flamber toute cette forêt... Soudainement, je vois la brunette fuir. La rouquine, cherche t'elle à la protéger ? De toute façon, qu'elle fuit, elle va bien finir par mourir de toute façon. La rouquine lance ses torches dans notre direction. Ses petits feux n'ont pas pris. Quand à nous... Je jette un coup d'oeil vers ma torche. Le feu s'éteint. Petit à petit. Ca n'a pas pris... On aura dû lui balancer à la figure directement. Mais ici, tellement on se gèle que ça ne vaut pas la peine d'allumer un feu, si ce n'est que pour se réchauffer que dix secondes. La rouquine descend de son arbre. On attendait que ça. Les combats dans les arbres, ça ne l'aurait pas fait. Si j'avais une hache sous la main, il n'y aurait eu aucun problème. Seule face à trois Carrières, elle a l'air un peu fatiguée. Mais la rouquine annonce que le combat commence. Ses chances de survies sont très maigre. Ca m'étonnerait qu'une simple tribut annéanti tout les Carrières. La mort l'attend. Je repose mon bout de bois - peut-être ça aurait pu faire une petite massue qui sait - tandis que Zadig, lui, répond à sa question de tout à l'heure.
- Contrairement à toi, non, je n’ai pas peur. Parce que je ne suis pas seul. Pour l'instant. Mon alliance est bien plus solide que la tienne. Ta compagne a déserté. Elle te laisse mourir seule.Il a raison sur ce point. Et tu sais pourquoi ? Parce qu’elle ne te connaît pas. Regarde les trois ombres qui vont t’ôter la vie. Admire la supercherie dont tu as été victime. Tu croyais qu’être le dernier survivant du Un allait me porter préjudice ? Tu penses vraiment que l’alliance des Carrières repose sur du vent ? Ouvre tes yeux naïfs. Encore raison. Il a tout dit, rien à rajouter. Alex est l’un de mes meilleurs amis. J'avais oublié qu'ici on se fait des potes... Peut-être que Zadig ment à la filette en disant que les tributs se rapprochent les uns aux autres juste avant l'arène ? Il a bien dit que son alliée ne la connaissait pas. Enfin, je n'en sais rien. ...connaissait bien avant d’être moissonnés. T'es sérieux ? A moins qu'il ment... On a toujours pu compter l’un sur l’autre. Tu n'es pas en train de mentir par hasard ? A moins que... Alex ne me l'a pas précisé. Lui, a deviné que j'étais amie avec la fille du un avant l'arène. Je me retiens de lancer un coup d'oeil vers lui. Si Zadig dit vrai... de toute façon, je vais bien le deviner un jour ou l'autre. ... tu voudrais me voir trembler, craindre pour ma vie ? La seule qui soit en danger, à l’heure actuelle, c’est toi, pauvre brebis égarée. C'est alors que plein de petites voix me parlent dans ma tête. "Je t'avais dis-ci, je t'avais dis-ça." Maintenant il va falloir deviner si l'un a envie de tuer l'autre. Si ce n'est pas le cas, tu devras les tuer tout les deux sans discuter. Il va falloir deviner si le futur marié raconte des conneries afin d'embobiner la rouquine ou pas. Résultat ça peut changer tes plans pour la suite. Ils ont sûrement tout prévu, tu te retournes, coup de pied dans le dos pour le fun, ils t'achèvent... Stop. Je fixe la rouquine. Au moins, je ne croiserais pas le regard d'Alex ou encore Zadig. Je n'ai même pas envie d'y penser, plus tard, plus tard. Puis je remarque le boomerang dans les mains du futur marié. Il sait le manier ? Au moins, on pourra savoir une de ses compétences en matière de combat. En tout cas, Zadig est le premier à se lancer. Hier, j'ai pris leur proie. La rouquine, elle, va avoir l'honneur de goûter à la mort grâce à Alex ou à Zadig.
Quoi que, c'est le garçon du un le plus rapide. Il bondit sur la rouquine et lui plante son épée en plein coeur. C'est aussi simple que ça. Un coup de canon et puis voilà. Adieu la rouquine. Je me demande bien où son alliée est passée... Elle ne doit pas être bien loin, on va sûrement vite la rattraper. Je remarque que la rouquine tenait deux couteaux, en regardant mes alliés, je suppose que l'on va devoir partager. Je sais très bien qui va les garder. Zadig et Alex m'ont laissé le gars du sept. Puis, le futur marié a tué la fille. Ils méritent bien une récompense. Sans discuter, je prends les couteaux et je leur donne, un chacun.

Nous nous éloignons du cadavre, histoire que l'hovercraft vient chercher son corps. Nous nous arrêtons brusquement. "Bip, bip..." Encore un cadeau. Mais il y'a a un autre, puis un autre... J'y crois pas. Six cadeaux tombent du ciel.... et c'est là qu'ils sont tous pour Zadig... C'est sûr, c'est l'un des favoris. Regardez tout ce qu'il a récolté. Si c'est le cas, j'espère que tout ces cadeaux sont des serviettes hygièniques ou des tampons. Mais non. Un des cadeaux se dépose se dépose à mes pieds et un autre à Alex. Tout le reste, c'est pour le futur marié. Ce serait marrant si il aurait à nouveau des tampons, j'aimerais le voir s'arracher les cheveux pendant que moi je serais tuée par le rire. Je vois déjà ma tombe : "Ashe K. Esthiwell (C), tribut des 16ème Hunger Games, tuée par le rire."
Vous vous souvenez que quand j'ai dis que l'arène me faisait penser à Noël ? J'avais raison. Car en déballant les précieux cadeaux, je me rends compte que Noël est vraiment arrivé beaucoup plus tôt que prévu. Il fallait seulement le papier cadeau et c'était génial. Une bouteille d'eau, je dirais qu'elle a dans les environs de 25..ou 30 centilitres... M'enfin, aucune importance. J'en profite pour en boire une gorgée, je préfère le reste pour la suite, j'en prendrais une autre très bientôt. Un paquet de mouchoir, ce qui me donne envie de sourire. Puis le plus magnifique... Une hache. Tout en serrant la hache dans mes mains, je profite pour lire le mot qui était accompagné. "C'est pas moi la star. Ne l'oublies pas. J'ai cru comprendre que t'étais enrhumée... et que tu savais jouer avec ce truc - Anna J."
J'y crois pas, je suis à court de mots. C'est sûrement une façon de me remercier. Une hache... je rêve... Qui sait, c'est peut-être Quorra Wilde (ma tutrice et une pacificatrice dans mon district) qui lui a dit ? Je relis une deuxième fois le mot. Enrhumée... ce mot me donne l'envie de rire. Mais sur le coup, je suis tellement absorbée par la hache... Magnifique. Tout simplement parfait. Il n'y a pas de mots pour la remercier. C'est simplement incroyable, c'est Noël. Je fourre mon paquet de mouchoir et ma bouteille dans mon sac. Je préfère garder mon hache à la main, où cas si on tombe sur la déserteuse par hasard.




Les p'tits loups, si il y'a un truc qui vous gène dîtes-moi ! Sachant que l'on passe au J3 et qu'il doit être dans les alentours de 16 heures, à vous de voir ce que vous avez envie de faire et directement, nuit de la J2 au J3 et voilà !



Dernière édition par Ashe Esthiwell le Mer 6 Nov - 15:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] I_icon_minitimeDim 3 Nov - 16:31

J’observe les deux filles qui sont toujours perchées sur leur arbre, avec leurs bouts de bois enflammées. Moi aussi, je tiens ma torche assez haut, ce n’était pas le but au début, mais elle me tient assez chaud tant que maintenant. Je sais bien que ces petits feux ne suffiront pas à bruler ne serait-ce qu’un arbre, mais est-ce que les filles, elles, le savent ? Si jamais au moins à les effrayer, ça suffirait amplement, mon plan aurait marché, en partie du moins. Finalement, je vois la rouquine parler à son équipière qui… prend la fuite avec les sacs ? Je m’apprête à me lancer à leurs poursuites lorsque je remarque que la rouquine reste sur place et semble vouloir se battre contre nous trois. A-t-elle si peu de considération pour sa prendre vie qu’elle serait prête à se lancer dans un combat perdu d’avance contre trois machines à tuer ? Il semblait que se soit le cas après tous.

Munit de deux bois enflammés, elle les lance dans notre direction pour tenter de nous atteindre, malheureusement pour elle, avec cette distance, je n’ai besoin que de m’écarter un petit peu pour pouvoir éviter les bâtons de feu et les voir mourir à nos pieds. Cela aura tout de même eu le mérite de laisser le temps à son équipière de s’enfuir. Ce n’est pas grave, on arrivera bien à retomber dessus d’ici peu. La rouquine se laisse ensuite de son arbre pour venir se planter à quelques mètres de nous. C’est alors que je remarque seulement à quel point elle semble être fatiguée, comme à bout de force. Qu’est-ce qu’elle a fait en l’espace de deux jours pour être à ce point épuisée ? Je remarque aussi des traces de sang sur ses habits. Est-ce à elle ou bien à une autre personne ? Peu importe à qui ces traces appartiennent, elle s’est battue, ce qui a laisser pas mal de traces sur sa forme. Voilà ce qui arrive avec celles qui se croient être des tueurs, aucune pensée sur le long terme, ils se dépensent immédiatement et ne pensent pas que les Jeux peuvent durer des jours voir même des semaines parfois. Savoir s’économiser et frapper au bon moment, voilà le secret de la réussite.

Quoi qu’il en soit, tout ce qu’elle a dit n’était que des mots, même si elle tient encore deux couteaux entre ses mains. Comparés à nos épées et sabre, ceux-ci ne feront pas long feu. On ne la laissera pas approcher suffisamment pour qu’elle nous blesse et les lancer vers nous pourraient très bien se retourner contre elle si jamais elle ratait sa cible. Bref, quoi qu’il arrive, elle va mourir, ça n’en fait aucun doute. Malgré ce fait établi, elle trouve tout de même la force de nous lancer une dernière réplique qui sonne comme le glas.


– C'est moi que vous voulez ? Aucun souci. Que le combat commence.

Je pousse un profond soupire de lassitude face à ses attaques verbales qui n’atteignent personne. A la place de rentrer dans son jeu, je me contente de mettre ma torche dans la neige pour l’éteindre. Une fois cela fait, je me retourner vers notre cible. Alors que je m’apprêtais à lui foncer dedans, Zadig trouva plus nécessaire de lui répondre afin de briser définitivement tous ses espoirs.

– Contrairement à toi, non, je n’ai pas peur. Parce que je ne suis pas seul. Mon alliance est bien plus solide que la tienne. Ta compagne a déserté. Elle te laisse mourir seule. Et tu sais pourquoi ? Parce qu’elle ne te connaît pas. Regarde les trois ombres qui vont t’ôter la vie. Admire la supercherie dont tu as été victime. Tu croyais qu’être le dernier survivant du Un allait me porter préjudice ? Tu penses vraiment que l’alliance des Carrières repose sur du vent ? Ouvre tes yeux naïfs. Alex est l’un de mes meilleurs amis. On se connaissait bien avant d’être moissonnés. On a toujours pu compter l’un sur l’autre. L’arène ne changera rien à cette amitié qui nous lie. Tu voudrais me voir trembler, craindre pour ma vie ? La seule qui soit en danger, à l’heure actuelle, c’est toi, pauvre brebis égarée.

Je n’interviens pas dans son monologue, malgré tout, j’appuie ses dires par un sourire carnassier lorsque mon regard croise celui de la rouquine, afin de lui faire comprendre que ce que Zadig vient de révéler est la pure vérité. En effet, Zadig est mon meilleur ami… devant les gens. Derrière, je n’en ai absolument pas à faire de lui, pire, je n’ai qu’une hâte : mettre fin à cette mascarade au plus vite, mais malheureusement, j’ai encore besoin de lui pour un moment. Surtout pour tuer Emrys en fait, qui reste l’un des plus dangereux dans ceux qui restent. Après… et bien nous verrons ce qui arriverait. Par ailleurs, c’est surement Ashe qui doit se poser des questions, elles sont d’ailleurs légitimes. Malgré cela, j’espère sincèrement qu’elle continue à me faire confiance, et qu’elle a conscience que les paroles que je lui ai dit l’autre jour, dans l’appartement réservé à notre District, étaient sincères. Ma vraie équipières… non, ma vrai partenaire, ici, c’est elle, pas Zadig. Pour ma part, je continuerai de lui faire confiance, jusqu’au bout. J’espère juste que cette confiance est réciproque. Si ça ne dépendait que de moi, je lui dirais bien pour la rassurer, mais je ne peux pas, je ne peux pas briser cette amitié, ça enlèverait nos chance d’avoir plus de sponsors pour les Carrières.

Quoi qu’il en soit, je m’apprêtais à laisser tomber mon sac pour aller affronter la rouquine mais Zadig me prit de cours et s’élança. Le tout ne dura qu’une fraction de secondes, son sabre s’empala dans le cours de notre cible, en plein cœur, et elle n’eu même pas le temps de crier qu’elle était déjà morte. C’était finit. « Tout ça pour ça ? » ais-je eu envie de dire, mais je me retins. Finalement, tout ça n’était que du vent, elle nous a même pas donner un peu de challenge.
Son équipière ayant prit les deux sacs, tout ce que la rouquine possède c’est les deux couteaux qu’elle possédait. Ashe les prends puis les donne à moi et à Zadig. Pourquoi n’en garde-t-elle pas au moins un ? C’est la moins bien armée d’entre nous, quand nous nous retournerons contre ce dernier, elle aura besoin de toutes ses armes.


– Bon, où l’autre est-elle partie maintenant ?

Tandis que nous nous éloignons du cadavre de la rouquine afin que l’hovercraft vienne la chercher, j’entends le bruit caractéristique des parachutes provenant tout droit du Capitole ou des gens plein de bonté nous envoie des cadeaux. Deux viennent se planter devant Zadig. J’ai bien envie de lui trancher la gorge et les prendre pour moi et Ashe… mais cette idée sort de ma tête lorsque deux autres paquets arrivent vers moi et Ashe. Chacun se posant devant nous. Je déballe rapidement le mien, me demandant qui pouvait bien m’envoyer quelque chose. Je vois que Zadig continue aussi d’en recevoir mais je ne m’en occupe pas. Lorsque j’ai fini de déballer mon cadeau, je vois que j’ai reçu une bouteille d’eau comme celle que j’avais déjà ainsi que deux pains. Pas d’arme. Pas grave, mon épée me suffit amplement pour l’instant. Je jette un coup d’œil vers Ashe et… j’en suis bouche bée en voyant ce qu’elle a reçut : une hache. Hé bien, elle doit avoir quelqu’un qui tient à ce qu’elle s’en sorte. Je prends le petit mot et le lit : « Gaspille pas trop vite. Et reste en vie. Je pense que ça plairait à ta partenaire - Anna J ». Je ne peux m’empêcher de faire des gros yeux. Je ne la connais pas, mais si j’ai bonne mémoire, c’est la fille à qui Ashe à sauver la vie en se portant volontaire à sa place. Finalement, elle n’a pas oubliée sa sauveuse et je lui en suis reconnaissant. Je me contente donc de ranger mes cadeaux dans mon sac mais en ressort la bouteille déjà commencer et en bois deux gorgées histoire de m’hydrater. Je la range à nouveau et me relève, je lève alors la mains vers le ciel et pointe mon pouce en l’air, faisant comprendre par là qu’elle peut compter sur moi et la remerciant silencieusement. Quoi qu’il en soit, ces cadeaux m’ont vraiment motivé pour la suite.
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F. Zadig Nichoelson
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MessageSujet: Re: You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] I_icon_minitimeVen 8 Nov - 21:07




Sleeping Beauty.






La jeune fille ne fait même pas mine de se défendre. Véritable statue, elle n’esquisse pas le moindre geste en me voyant approcher dangereusement. Quand elle sursaute, il est trop tard. La morsure du métal lui arrache la vie. Ma lame pénètre aisément la chair tendre. Le pantin immobile se courbe en un soubresaut, sentant sa vie s’écouler à une vitesse ahurissante par la plaie béante. Je me force à garder les yeux rivés dans les siens. D’un calme olympien, je me contente de faire tourner ma lame dans la chair de la jeune fille. La viande se déchire dans un bruit abominable. Mes gants trop fins se retrouvent rapidement trempés de sang chaud. J’avale ma salive avec peine, conscient que je vais bientôt lâcher prise. Je dois pourtant garder mon sang-froid à tout prix. Les deux spectateurs autour de moi ne me pardonneront pas le moindre signe de faiblesse. Si je fais mine de m’écrouler, ils abrègeront mon calvaire. Alors je regarde les yeux de mon adversaire se voiler peu à peu. Je récupère finalement mon arme pour laisser son âme partir en paix. La fillette s’écroule à terre. Lentement, gracieusement, comme si la mort la délivrait d’un poids trop lourd. Son corps brisé s’affaisse à mes pieds. La fille du Huit rejoint les sacrifiés des Jeux.

Je m’écarte précipitamment de son corps sans vie. Je fourre maladroitement mes armes dans mon sac, sans réellement prêter attention à ce que je fais. Je respire un grand coup et passe mes mains couvertes de sang dans mes cheveux. Je me sens tout tremblant. Prenant sur moi, je m’efforce de maîtriser chacun de mes signes de faiblesse. J’arrête de piétiner le sol sans raison, et tente de retrouver un rythme cardiaque normal. Le sentiment d’horreur est bien moins puissant que la dernière fois. Que la première fois. Je viens d’ôter la vie à une deuxième personne. Ce ne sera pas la dernière. Et celle-ci n’a pas vraiment opposé de résistance, malgré ses grands airs. Tout ce cinéma pour en arriver là… Ce fut une confrontation pathétique. Je n’ai aucun mérite. C’est peut-être pour ça que mes tripes se tiennent tranquilles, cette fois. Ou peut-être est-ce parce que tuer devient rapidement une habitude.

Je me sens pourtant mal à l’aise. Je suis frigorifié, mais je meurs de chaud. Je n’ai qu’une envie : quitter cet endroit au plus vite. On a une autre gamine à retrouver. Elle a réussi à nous échapper, mais nous allons lui montrer qu’on ne sort pas indemne d’une rencontre avec les Carrières. On va la poursuivre. La chasser. La traquer. La retrouver. Et remettre ça. Rougir la neige de son sang. Tout comme elle rougira du sang des Tributs restants. J’ignore combien nous sommes actuellement. J’ai hâte d’être à ce soir. Voir les visages des cadavres du jour me permettra de faire les comptes, et d’élaborer une stratégie pour demain. En prime, j’aurai la satisfaction de voir la tignasse rousse de ma victime s’afficher parmi les étoiles artificielles. Et j’espère que le visage de son alliée l’accompagnera.

Un couteau m’arrache brusquement à mes pensées. Interloqué, je fixe Ashe sans rien faire pendant un instant, incapable de comprendre. Mon alliée me tend pourtant un couteau. Et n’a pas l’air de m’en menacer. Je reprends mes esprits et m’empare de cette nouvelle arme. Je lorgne en direction de la masse sombre qui gît à terre. A coup sûr, il s’agit de sa lame. Cette même lame dont elle tentait de me menacer. Sans grand succès. Où a-t-elle trouvé ces couteaux pointus ? Certainement pas à la Corne. Il n’y en avait pas. Les seuls couteaux disponibles dans le cratère étaient inoffensifs. Soit elle les a trouvés sur un cadavre, soit elle a miraculeusement attiré l’attention d’un sponsor. Dans les deux cas, elle ne méritait pas de porter ces armes sur elle. Quand on ne sait pas se servir d’un couteau, on ne vient pas en agiter sous le nez de bêtes meurtrières. Quand on est une sous-merde insignifiante, un Tribut d’un District périphérique, on ne joue pas dans la même cour que les Carrières. Se convaincre du contraire, c’est déjà creuser sa propre tombe. De sorte que nous n’avons que peu d’efforts à fournir pour y pousser le macchabé.

Etrangement, le simple fait d’occuper mes deux mains avec ce nouveau présent m’apaise un peu. De sorte que je préfère le garder avec moi, plutôt que de le ranger dans mon sac. Ashe a refilé le dernier couvert à mon prétendu meilleur ami. Bizarre. Elle n’en a gardé aucun ? Vraiment aucun ? Je peine à comprendre ce qui lui passe par la tête. Je ne suis pas en état d’aligner deux idées cohérentes. Je me contente de noter cette remarque dans un coin de ma tête. J’aurai toute la nuit pour y réfléchir. Pour le moment, j’ai besoin de bouger. D’agir. De faire quelque chose. De me distraire. Je veux quitter cet endroit sordide. Je veux me lancer à la poursuite de l’évadée. Aussi, je suis le mouvement lorsque mes équipiers décident de se mettre en marche. J’ignore absolument quelle direction ils ont choisi de prendre. Je me contente de leur emboîter le pas, sans ouvrir la bouche. Que pourrais-je bien leur dire, de toute façon ? Les remercier pour leur aide ? Ces crétins n’ont été que des figurants. Leur dire que nous sommes sur la bonne piste ? Rien n’est moins sûr. La gamine a pu prendre n’importe quelle direction. La forêt est sombre et semble s’étendre sur des kilomètres. Si nous voulions véritablement la retrouver, on déciderait de se séparer. A trois, nous aurions probablement plus de chance de lui mettre la main dessus. Mais, une fois divisés, nous serions plus faibles, également. Les combats à trois contre un ont quelque chose de rassurant. Je me sens invincible. Armé jusqu’aux dents, flanqué de deux féroces Carrières, il ne peut rien m’arriver. Et, même si j’ai une confiance totale en mes capacités, je reste lucide. Je connais mes limites. Et je ne connais pas mes adversaires. Je préfère ne pas me fier aux notes attribuées par les Juges. N’importe qui peut tricher dans le but de se faire passer pour un concurrent inoffensif, et détourner l’attention. Sauf les meilleurs. Eux sont réellement dangereux. La fille du Trois est une sérieuse adversaire. Les autres sont des incapables ou des menteurs. Dans tous les cas, je vois une bonne raison de me débarrasser d’eux.

Le canon tonne la mort de la rouquine. Les arbres semblent vibrer de toutes parts au son du glas tonitruant. Toute l’arène doit savoir ce qu’il s’est passé. Bien que la coéquipière de ma victime ait pris de l’avance, elle n’a pas pu l’ignorer. Où qu’elle soit, elle est trop proche pour ne pas l’avoir entendu. En ce moment même, elle doit probablement se décomposer. Elle a compris que le combat qu’elle a fui a fait une victime. Et, si elle prend le temps de réfléchir à la question, elle comprendra sans doute que, si peu de temps après son départ, ça ne peut être un Carrière qui a rendu l’âme. Ce qui signifie qu’elle se retrouve seule.

Il faut à tout prix qu’on lui mette la main dessus. Maintenant. En proie à une solitude déchirante, perdue dans les bois, dévastée par la perte d’une alliée, elle est une proie idéale. Sans m’en rendre compte, j’accélère l’allure. Inutile de perdre davantage de temps. On a déjà suffisamment traîné. J’aurais dû me lancer à sa poursuite dès que je l’ai sentie disparaître. J’aurais laissé la plus pitoyable des adversaires aux plus incapables des Carrières, et j’aurais pu saisir cette occasion de leur fausser compagnie. Car chaque nouvelle victime nous rapproche un peu plus de la finale. De la victoire. Et il n’y a qu’une seule place. Pas trois. Mes compères un peu trop sages ne vont pas tarder à me tomber dessus. Il ne tient qu’à moi de tout faire pour déjouer leurs idées tordues.

Les futurs traîtres s’arrêtent net, levant les yeux vers le ciel masqué de branchages. En plissant les yeux, j’arrive à deviner ce qui se trame au-dessus de nos têtes. Le bip sonore caractéristique m’aide un peu, c’est vrai. Il pleut des parachutes.

La première boîte se dépose à mes pieds. Je me retiens à grand peine de lâcher un soupir exaspéré, qui conviendrait peu à la situation. Mes sponsors sont bien gentils, mais n’ont apparemment pas envie de me voir rentrer chez moi. M’ensevelir sous une tonne de cadeaux, c’est un bon concept, mais ce serait vachement mieux si mes partenaires en recevaient eux aussi. A force de me voir me transformer en sapin de Noël, ils vont perdre patience et me décapiter net. Histoire d’éliminer la concurrence, et de récupérer mes jolis présents, tant qu’on y est.

J’hésite un peu à ouvrir le paquet sous leurs yeux. Heureusement pour moi, d’autres bips se font entendre, et les nouveaux paquets se déposent aux pieds des Tributs du Deux. J’espère que cette aubaine saura calmer leurs passions meurtrières. Je me décide enfin à découvrir quelle surprise on m’a encore emballé. La boîte est fine et toute en longueur. Intrigué, j’en soulève le couvercle. Et y découvre un véritable trésor. Une sarbacane. Des munitions. Deux flacons. Et un petit mot qui me retourne le cœur. De la main de Berry.

J’en arrête de respirer, quelques secondes à peine, suffoqué. Bien sûr. C’est évident. Jamais Berry ne m’aurait laissé crever dans cette arène sordide. Sans y penser, je savais qu’elle finirait par m’envoyer quelque chose. Je savais qu’elle allait tout faire pour que je puisse sortir. Mais il y a ces mots. Ses mots. Ils me font l’effet d’une douche froide. Je me sens vide, d’un seul coup. Comme si ces quatre mots avaient aspiré mon énergie vitale. Jusque-là, j’avais été trop occupé pour penser à elle. Entre les meurtres, les cauchemars, les courses-poursuites et les manigances secrètes de mes compagnons, je n’ai pas eu une seconde de répit. Mon cerveau cogitait à propos de bien d’autres sujets. Une aubaine, d’ailleurs. Penser à mes proches me rend trop fragile. Plus je fais taire mes souvenirs au District, plus je peux rester concentré sur ce qui va me tomber dessus dans l’arène. Et voilà que ma fiancée me demande de revenir. Elle m’a vu tuer, perdre l’esprit, accorder ma confiance à d’autres tueurs. Et malgré tout, elle me soutient. Evidemment. Berry est une Carrière. Cruelle et sans pitié. Et ses nerfs d’acier sont sans doute bien plus solides que les miens. Moi qui perds les pédales alors que ma fiancée m’envoie une arme redoutable…

J’inspire un grand coup et reprends mes esprits. Discrètement, je range mes deux précieuses petites fioles dans mon sac. J’en ignore encore le contenu, mais je ne veux pas que mes alliés puissent dresser la liste de mon inventaire. A partir de maintenant, je compte leur mettre des bâtons dans les roues aussi souvent que possible. Du moment que je reste discret et que je n’en pâtis pas, tout devrait bien se passer.

Alors que je me redresse, un nouveau parachute finit sa course sous mon nez. C’est pas vrai. Ma parole, à ce rythme-là, c’est une véritable conspiration ! Au fond de moi, je me demande si ces deux nouveaux paquets ne sont pas destinés à inciter les Tributs du Deux à m’assassiner plus qu’à me dépanner. Pourtant, en ouvrant le premier paquet, je suis soulagé de comprendre que je me suis trompé. Camille, ma blonde mentor, vient de m’offrir une couverture toute chaude, ainsi que des cachets. Elle n’a pas précisé leur utilité, mais je suppose que, si elle a pris la peine de me les envoyer, c’est qu’ils doivent avoir leur importance. Peut-être m’aideront-ils à garder la tête froide ? Prudemment, j’en croque un du bout des dents. Comme je suis sur ma lancée, j’avale le reste. Je grimace lorsque le goût atroce du médicament se fait sentir sur ma langue. Je lutte pour ne rien recracher. Je fais passer l’immonde amertume de la chose avec une bonne gorgée d’eau. Une fois que je suis remis de mes émotions, je m’intéresse au dernier paquet, qui a roulé un peu plus loin entre les racines. Quatre comprimés, identiques à celui que je viens d’avaler, y sont nichés. Et le cadeau est signé Devon. Après les tampons, les médicaments. Son message m’arrache un sourire. Je ne lui tiendrai pas rigueur des tampons d’hier. A mon avis, il ne les a jamais envoyés. Si j’ignore qui est le coupable, je sais qu’il ne s’agit pas de mon meilleur ami. Il a trop de respect pour moi et pour les Jeux. Ces comprimés, ça lui ressemble plus. Même s’ils sont immangeables, je les soupçonne d’avoir une quelconque utilité. Si mon meilleur ami et ma mentor s’y mettent, c’est qu’il y a une raison. Comme pour m’en convaincre, je croque un nouveau cachet. Nouvelle gorgée d’eau. Je fourre le reste dans mon sac, et y enfourne également la couverture. Et je me redresse enfin.

J’ai un mouvement de recul, purement instinctif, lorsque je me retrouve face à une Ashe nouvellement armée. Elle s’accroche à sa hache comme si sa vie en dépendait. On peut dire qu’elle a trouvé un sponsor généreux. Notre groupe s’en retrouve encore plus fort. Cependant, je l’imagine tout à fait décider de me décapiter avec sa lame brute. Elle ne la quitte plus des yeux, posant sur elle un regard amoureux, un sourire rêveur accroché aux lèvres. Je ne veux pas savoir à quoi elle pense. Je veux juste éviter d’être le premier à souiller cette lame tranchante.

Ma sarbacane est trop longue pour que je puisse la ranger dans mon sac. Je vais être obligé de la garder à la main. Ce n’est pas pratique, mais il s’agit d’un cadeau de Berry. Le sentir au creux de ma paume m’apporte un certain réconfort. Par contre, le poids de mon sac commence à cruellement se faire sentir. Chargé de la sorte, je ne vais pas tarder à m’épuiser. Il va falloir songer à me débarrasser d’un ou deux objets avant de continuer. La solution s’impose d’elle-même. J’abandonne mon boomerang, désormais inutile, au creux des racines. Je choisis un coin situé dans la pénombre, pour que d’éventuels touristes ne décident pas de s’en emparer. Le mystérieux petit pot au contenu inconnu ne tarde pas à le rejoindre. Ce n’est pas grand-chose, mais ça laisse un peu de place pour la couverture. L’air de rien, elle occupe pas mal d’espace. Je dois me contenter de ce maigre tri. Je n’arrive pas à me résoudre à abandonner le reste. Ni les cartes, ni les bougies, ni le sachet de sel. Des objets qui pourraient paraître sans importance, mais que je tiens néanmoins à conserver. Mieux vaut prévenir que guérir.

Après cette douce parenthèse, je me raidis soudain. Je me tourne lentement vers mes coéquipiers, l’air catastrophé. Interloqués, ils me dévisagent sans comprendre. Puis, alors que j’entrouvre les lèvres, un éclair de compréhension passe dans leurs yeux.

- La fille, je lâche dans un murmure.

L’arrivée inopinée de ces cadeaux tombés du ciel nous a complètement coupés dans notre élan. Nous étions bien partis, mais pendant que nous déballions notre nouvel équipement, la gamine que nous traquons a pris un peu plus d’avance. Et chaque minute compte. Je sens une vague de désespoir s’insinuer sournoisement en moi. Je la refoule du mieux possible. Pas question de céder à la panique. Nous ne savons pas dans quelle direction l’enfant s’est enfuie, et elle a pris une avance considérable sur ses poursuivants. Si ça se trouve, nous ne la retrouverons pas de sitôt. Mais si elle parvient finalement à nous échapper, d’autres lui tomberont dessus. Et lui feront la peau à notre place. C’est comme ça que ça fonctionne. L’arène n’est pas infinie. Nous finirons bien par recroiser sa route. Si elle survit jusque-là, les Juges tâcheront de nous réunir en un même endroit. Et elle paiera enfin cet affront de sa vie.

Mais, pour l’heure, il n’est pas question de baisser les bras. Nous devons tout mettre en œuvre pour retrouver sa trace. Nous serions de bien piètres Tributs si nous décidions de nous arrêter là. Mes compagnons semblent suivre le même raisonnement que moi, et nous repartons tous trois d’un bon pas. Nous avançons à l’aveuglette. Tous les arbres se ressemblent. L’obscurité noie la forêt. Les racines tentent de nous faire perdre l’équilibre. Je n’ai aucun point de repère. Je me contente d’avancer en ligne droite. Ce chemin imaginaire mène forcément quelque part.

Depuis mon arrivée dans cet univers de glace, j’ai perdu toute notion du temps. Mon horloge interne est complètement détraquée. Le temps passe à une vitesse phénoménale ; et pourtant j’ai l’impression que les instants s’éternisent. Face aux autres Tributs, tout va très vite. Mais dès que nous nous retrouvons seuls dans la nature, à guetter les indices menant à nos derniers adversaires, tout semble s’écouler à une infinie lenteur. Les mêmes paysages sur des kilomètres, le froid qui nous assaille sans relâche, nos pieds qui se lèvent presque mécaniquement. Aucun repère visuel. Tous ces petits riens qui se répètent et font que je me sens complètement perdu. Aussi, lorsque des rayons de lumière parviennent finalement à percer les branchages noirs, j’ai l’impression d’avoir marché pendant deux jours. En réalité, quelques heures à peine se sont écoulées. Peut-être quelques minutes. Soudain tiré de ma torpeur, j’accélère le pas pour rejoindre la source de lumière. Nous venons de déboucher en-dehors de la forêt. Le ciel inonde l’arène de sa lumière artificielle. Le soleil factice est en train de se coucher. L’azur lumineux laisse place à un gris sombre. La nuit tombe sur la contrée de glace. Une deuxième journée sanglante s’achève.

Je regarde partout autour de moi. Il fait encore assez jour pour voir normalement. S’il y avait une silhouette humaine dans les parages, je l’apercevrais sans problème. Mais il n’y en a aucune. Pas plus qu’il n’y a de traces de pas sur la neige blanche que nous foulons. Peut-être qu’on a suivi la mauvaise direction. Il faut se rendre à l’évidence. La gamine nous a semés.

- Et merde !

De rage, je lâche mon lourd sac dans la poudreuse, et commence à faire les cents pas. Sans même chercher à me calmer, je laisse ma frustration s’exprimer. Marre de me retenir sans arrêt. Il y a des fois où il vaut mieux vider son sac. Non pas que j’aie grand-chose à exprimer. Mais avoir suivi cette fausse piste n’a abouti à rien. Nous avons vainement gaspillé nos forces. Et nous voilà, trois mousquetaires solitaires, perdus au beau milieu de nulle part. Nous avons échoué quelque part entre la forêt et des falaises, face à nous. Génial. Un endroit rêvé. Contrôlant à grand-peine une envie irrésistible de frapper dans quelque chose, je croise les mains derrière ma tête, et garde les yeux rivés en direction du ciel. Une étoile s’est déjà allumée. Je lui jette un regard noir. Comme si ça pouvait changer quoi que ce soit.

Une fois hors de la forêt, les arbres et leurs épaisses branches ne peuvent plus nous protéger du froid. La brise glaciale transperce mon manteau comme s’il n’existait pas. Le froid me mord comme s’il avait des mâchoires animales. Je suis frigorifié. A n’en pas douter, la température de l’air est en chute libre. Jusqu’où les Juges vont-ils l’abaisser ? Je préfère ne pas le savoir. Je retournerais volontiers dans le cratère, mais je m’épuiserais à en grimper les pentes. Je n’ai pas la force de revenir sur mes pas. Et puis j’ai faim. Mes boyaux sont vides depuis un moment, mais je ne m’en rends compte que maintenant. Je ferais n’importe quoi pour une soupe bien chaude et un steak saignant. A cette pensée, mon estomac entame un concert rituel qui précède généralement chaque repas. Sauf que, cette fois, il devra attendre un peu. Je ne peux pas me permettre de vider mes réserves de nourriture dès que la sensation de faim se fait un peu pressante. Je suis plus endurant que ça.

J’avise les arbres obscurs dans le dos de mes équipiers. La nuit voile l’arène, lentement mais sûrement. Ce n’est sans doute pas prudent de poursuivre notre quête effrénée. D’autant que, désormais, on n’a vraiment plus aucune piste. Il serait plus sage d’arrêter pour aujourd’hui. On reprendra notre sale besogne demain. Pour le moment, nous ferions mieux de trouver un refuge pour la nuit. Et j’ai ma petite idée sur la question.

- Ça vous convient, une nuit dans la forêt ? Ce sera pas du camping cinq étoiles, mais au moins, nous serons à l’abri du vent. Et des regards.

Certes, on ne pourra pas allumer de feu, mais de toute manière, ça m’étonnerait qu’on puisse faire mieux dans cette neige immaculée. Mes comparses prennent le temps de réfléchir à ma proposition, puis acquiescent. Nous faisons lentement demi-tour, et retournons dans le bois, tête basse. L’échec de notre dernière tentative de meurtre va nous rester en travers de la gorge. Mais je me fais la promesse de me rattraper demain. Autrement, les juges et mes sponsors pourraient décider de me punir.

D’un commun accord, nous décidons d’installer notre campement non loin de la lisière de la forêt. Pas trop près pour ne pas attirer l’attention. Pas trop profondément caché dans les entrailles du bois sombre, car je veux pouvoir en sortir aisément. Au moins pour admirer le défilé céleste des défunts du jour. Au mieux pour fondre sur un Tribut égaré trop imprudent.

Arrivé à une distance convenable, je me laisse choir au pied d’un arbre. Je me recroqueville sur moi-même et me frotte les bras pour tenter de me réchauffer. Je souffle sur mes gants, sans grand succès. Lentement, avec maintes précautions, j’ôte mes chaussures, une par une. J’ai l’impression que mes pieds sont deux bâtonnets de glace tout juste sortis d’un congélateur. J’entreprends de les frictionner énergiquement, pour faire circuler le sang, et les réchauffer un peu. Manquerait plus que je choppe des engelures. Ce serait vraiment le pire. Me retrouver amputé d’un membre. Ne plus pouvoir me déplacer correctement. Je frissonne à cette pensée. Non, vraiment. Je ne peux pas me permettre de me laisser vaincre par le froid. Je redouble d’ardeur et me masse comme si ma vie en dépendait. Une fois ma besogne achevée, j’enfile la paire de chaussettes prélevée sur le cadavre de la grotte. Je ne m’attends pas à ce qu’elles me tiennent très chaud, mais c’est toujours mieux que rien. Une couche supplémentaire ne peut pas me faire de mal.

Pendant que j’enfile mes imposantes chaussures, mes pensées se mettent à dériver. Je me surprends à rêver d’une douche. Mon dieu, une douche bien chaude. Une eau bienfaisante sur ma peau transie de froid. Du savon, de la mousse, un parfum de vétiver pour couvrir celui de la sueur. Du dentifrice et une brosse à dents pour redonner vie à ma bouche pâteuse. Bon sang, le confort du quotidien me manque cruellement ! A peine deux jours passés dans l’arène, et me voilà prêt à tuer pour une douche. Et c’est exactement ce qu’on attend de moi. Si  je veux rentrer chez moi, il va falloir que je tue tout ce qui passera à ma portée. Pour le moment, je suis bien parti. Je ne m’inquiète pas trop. Mais, à présent, il ne reste que les meilleurs, ou les plus chanceux. Les choses vont se corser petit à petit. Je sens que demain ne sera pas une journée de tout repos.

J’ai beau faire de mon mieux pour ignorer ses appels de détresse, je cède aux caprices de mon ventre. Je sors mon paquet de biscuits pour satisfaire mon appétit monstrueux. La nourriture a durci. Avec le froid environnant, je dois forcer sur mes mâchoires pour venir à bout d’un ridicule biscuit. Mais j’ai tellement faim que je suis prêt à faire de nombreux sacrifices pour manger. Un biscuit. Deux biscuits. Un troisième. Quatre. J’aimerais dévorer le reste du paquet, mais mes boyaux se tordent. Je juge qu’il est plus prudent de m’en tenir là pour l’instant. Autrement, je vais finir par vomir. Impuissant, je préfère boire quelques gorgées d’eau supplémentaires. Chaque rasade me fait un bien fou. L’eau glacée me réveille un peu. Je range mes affaires, puis observe la nuit tomber sur l’arène pour la deuxième fois. Bientôt, les épais feuillages ne laissent plus passer la moindre once de lumière. Tout simplement parce qu’il n’y en a plus. L’obscurité a tout voilé. Ce qui signifie que les visages ne vont pas tarder à s’afficher.

J’ai vu juste. L’hymne se fait entendre. Nous sortons de notre cachette pour voir s’étaler sous nos yeux la maigre liste des victimes du jour. Le visage juvénile de Marina entame le bal. Mon cœur se serre à la vue de son teint blême et de son regard assuré. De sa chevelure blonde que je vois pour la dernière fois. Un visage masculin, dur comme de la roche brute, lui succède. Le type du Trois. Evidemment, sa partenaire de District ne se joint pas aux visages morts. Elle est trop rusée pour se laisser tuer si tôt. Son existence menaçante plane toujours sur l’arène. Le garçon du Cinq apparaît soudain. Trop transparent, je me fiche bien de son sort. La fille du Huit prend la relève. Ses cheveux roux et son air insolent illuminent une dernière fois l’arène. Encore une fois, le Six ne déplore aucune victime. Mais ils ne tarderont pas à tomber. L’hymne s’achève enfin sur la blonde fille du Douze. Cinq. C’est tout. Cinq têtes sont tombées aujourd’hui. Une sixième aurait dû se joindre à la liste. Celle de la petite brune. Finalement, elle a réussi à se mettre à l’abri. Et les choses ne prennent pas une tournure avantageuse. Maintenant, les dix Tributs encore en lice sont au courant que le groupe des Carrières s’est réduit. Nous ne sommes plus que trois. L’une d’entre nous a succombé. Notre image d’invulnérabilité s’effrite. Ça ne m’étonnerait pas que certains tentent de s’en prendre à nous dès demain.

Pour le moment, il est temps de prendre un peu de repos. Nous retournons auprès de nos affaires, sans un mot. En chemin, je m’arrête derrière un tronc épais pour vider ma vessie. Puis je retourne au creux de mon arbre, et m’enveloppe dans ma couverture. Bizarrement, c’est bien le seul objet qui ait résisté à la température négative. Elle est agréablement chaude, et douce avec ça. Je ramène mon sac tout près de moi, et serre la couverture sur mes épaules. Je rabats ma capuche sur mon visage et fourre mon nez dans la couverture. Malgré toutes ces précautions, le froid reste mordant. Ça ne va pas aller en s’arrangeant. Plus la nuit s’épaissit, plus le froid se fait ressentir. On ne va pas tarder à atteindre le zéro absolu. Je serai mort bien avant. De fatigue, sans doute. Par un froid pareil, impossible de trouver le sommeil. D’autant plus que j’ai une confiance très limitée, voire inexistante, en mes alliés provisoires. Si je ferme l’œil, je suis sûr qu’ils vont en profiter pour me planter une épée et une hache dans le cœur. Et me voler ma couverture chauffante par la même occasion. Et ça, c’est hors de question. Car cette couverture est l’objet auquel je tiens le plus, là, tout de suite. J’ai l’impression que, si on me l’enlevait, je mourrais sur le coup. Je tremble de froid, et me mords la lèvre pour ne pas claquer des dents. Si jamais on m’arrachait mon bien, je succomberais probablement au froid, qui me pénètre déjà de toutes parts. Et j’ai peur de ne jamais rouvrir les yeux si je les ferme. Le givre scellerait mes paupières. A moins que la mort ne m’emporte sans même que je m’en rende compte…

Malgré mes réticences, mes paupières se closent d’elles-mêmes. Malgré tout, mon esprit n’a pas l’air d’humeur à prendre des vacances. Je suis bien parti pour rester éveillé une bonne partie de la nuit. Je reste à l’affût du moindre bruit, du moindre mouvement suspect de mes compagnons. Je sens que la nuit va être longue…




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Quorra Sae Wilde
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MessageSujet: Re: You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] I_icon_minitimeDim 10 Nov - 18:17

Safe and Sound...
Entre Carrières


Après avoir ranger le petit bout de papier qui accompagnait mes précieux cadeaux dans mon sac, je me rends compte que nous avons oublié une chose essentielle. La brunette qui accompagnée la rouquine. Elle a fui avec des sacs, qui sait ? Quelque chose de précieux pourrait bien s'y cacher à l'intérieur... Peut-être ou pas. Quoi qu'il en soit, nous décidons de reprendre la route à tout hasard. La chance peut sûrement être de notre côté pour tenter de la retrouver. On avance tout droit, même paysage, même température... Rien ne change. Aucune trace de la brunette. Nous avons été arrêté par l'arrivée des cadeaux, elle doit être loin à présent. Mais si fois, elle s'est arrêtée et cachée quelque part. Mais non, la brunette n'a laissé aucune trace de son passage. Même pas des traces de pas. Rien. On est sur la mauvaise piste, sûrement. Il commence petit à petit à faire nuit en tout cas. On va devoir installer notre petit campement temporaire puis on repart à la chasse aux tributs. En arrivant en dehors de la forêt, le dernier tribut du district un perd son calme. Il abandonne son sac et fait les cents pas. On a marché dans cette foutu neige pour avoir aucun résultat. Personne. Aucun tribut à l'horizon. On a beau cherché une moindre piste - traces de sang ou encore des empreintes - mais il n'y a rien. Rien à part nous et le froid qui nous gèle jusqu'aux os.
- Ça vous convient, une nuit dans la forêt ? Ce sera pas du camping cinq étoiles, mais au moins, nous serons à l’abri du vent. Et des regards.
Il a repris son calme, c'est déjà ça.
Finalement, nous installons notre campement provisoire à la lisière de la forêt, pas trop près et ni trop loin. Je m'installe près d'un arbre, en face de Zadig. Question de sécurité. Je n'ai pas l'envie de l'avoir dans mon dos. En attendant, je sors discrètement le mot de Annabeth et je l'entèrre derrière moi. Dans la neige, drôle d'idée. Le futur marié commence à me donner faim en le regardant manger ses biscuits, c'est alors que je sors ma jarre de miel tout en regardant aux alentours. J'espère qu'il n'y a pas un ours qui se promène dans le coin. Qui sait ? Les juges sont imprévisibles. Je retire mes gants et trempe plusieurs fois mon doigt dans le miel. Il m'en reste encore, j'en dirais plus de la moitié. Je garderais le reste pour les autres jours - enfin, si je suis encore en vie - mais avant ça, je me tourne en direction d'Alex.
- Sers toi, si tu veux.
Peu importe ce qu'il décide de faire, je sors ma bouteille d'eau pour en boire deux gorgées. Puis, je range soigneusement mes gants pour mettre l'autre paire, fourrés. La nuit tombe. Le froid commence à nous transformer en statue de glace. L'hymne ne va pas tarder à arriver en tout cas. En attendant, je sors l'une de mes allumettes. Peut-être que le feu ne marche pas, mais vaut mieux essayer non ? Pour le fun en tout cas. Une petite flamme apparaît avant de disparaître brutalement. Il faudrait voir dans une zone plus chaude. En jetant l'allumette usée, je me remémore les paroles d'Alex de toute à l'heure : "Bon, on fout le feu uniquement à leur arbre ou on se débrouille pour faire cramer toute cette forêt ?" J'aurais bien été tenté de cramer la forêt... si les feux marchaient, au moins, on aurait plus froid et de plus, ça attirerait sûrement les tributs, ce qui garrantirait de beaux combats. De plus, on pourra même faire cuir des petits plats.

"J'ai besoin de bouger."
Après un bref regard vers mes alliés en m'assurant qu'ils ne me voient pas fouiller mon sac, je sors un mouchoir. Je sens que je vais en avoir besoin. J'abandonne mon sac ainsi que ma rapière. Abandonner ma hache ? Pas question. C'est alors que je commence à marcher - inutilement - autour du campement tout en gardant un oeil vers mes alliés, histoire qu'ils ne fouillent pas mon sac. Zadig, je m'en méfie. Mais Alex... J'ai confiance en lui bien sûr, mais je repense aux paroles du futur marié. Si c'était vrai ? Mais bon, je m'en préocuperais de ça plus tard. Au fur et à mesure que les secondes s'écroulent, je repense à la grande journée que nous venons d'avoir. Un dur réveil, une visite de la grotte, de longues marches, de belles paroles et un rapide combat, les cadeaux de Noël (oui, à présent, je vais les appeller comme ça) envoyé par Anna, une traque à tout hasard... Mais ce qui m'a marqué profondement aujourd'hui, c'était la perte de l'une de mes amies. C'est trop tard, on ne peux plus revenir en arrière. Non, pour moi, c'était hors de question que je la tue. Des larmes s'échappent et coulent sur mes joues. Merci Annabeth de m'avoir offert un paquet de mouchoir. Après m'être essuyé mes larmes avec mon mouchoir - je vous avait dit que je sentais que j'allais en avoir besoin à un moment ou un autre- je reviens près de mes alliés où l'hymne se fait entendre.

En voyant le visage de Marina, je laisse échapper un autre sanglot. Je m'écarte donc pour tenter de me calmer un moment en reprenant mon mouchoir, tout en continuant de regarder les autres visages défiler.  Son visage est suivi du garçon du district trois, le cadavre dont on a croisé tout à l'heure. Sa co-équipière a donc survécu... Il y'a aussi le gars du cinq suivi directement de la rouquine - district huit - et pour finir, la fille du douze - si je me souviens bien, c'est une volontaire. Puis c'est tout. Cinq morts. Je commence à compter sur mes doigts les survivants. Nous trois, les Carrières. Les deux du six, la fille du trois, les filles du neuf, dix et onze... La brunette doit se trouver dans le lot. Il me semble qu'il y'a quelqu'un d'autre, mais j'ai probablement oublié. Bref, on doit être environ une dixaine survivants à ce stade, plus ou moins. Soudainement, je pense à Seirina Galway, la fille du six, que j'avais rencontré il y'a un an. Je n'aurais jamais cru la revoir durant ces Jeux, de plus, enceinte ! Enceinte pendant les Jeux... j'y crois pas. C'est une amie et ennemie à la fois. Voilà ce que l'on est probablement. Enfin, je n'en sais trop rien. Mais je me réjouie à l'idée qu'elle soit encore en vie.
Je rejoins rapidement là où j'ai laissé mon sac et tente de m'installer le plus confortablement possible. La nuit va être drôlement glaciale. Je repense au cratère, à sa fumée qui s'échappe. Ce serait bien qu'il y'est une erruption, comme ça on se pèlerais moins. Ce n'est pas impossible de la part des Juges. Pour tenter de nous réunir, erruption volcanique qui nous pousse vers le fond de l'arène et voilà. Fin de l'histoire.

A présent, il est temps de dormir. Il faut être d'attaque pour demain, même programme qu'aujourd'hui, traque aux tributs. Je m'installe près d'Alex - quoi que, tout près - sans quitter ma hache des mains. Être coller les uns aux autres, on pourrait passer une nuit plus chaude, sinon dans notre sommeil, on sera transformé en statue de glace. Je n'ai pas envie que cela se produise.
C'est ainsi que je m'endors, avec le corps de Marina qui me hante pendant mon sommeil.




Dîtes le moi si il y'a un problème~

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Jonathan Templebar
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MessageSujet: Re: You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] I_icon_minitimeDim 10 Nov - 19:58

Le soleil se lève paresseusement, accrochant ses rayons aux cirrus, nuages blancs dans un ciel blanc. Parachutes argentés sur fond laiteux, ils se voient à peine alors qu’ils descendent, baladés par le vent, suivant pourtant une trajectoire calculée au centimètre. C’est surtout le ‘bip’ qu’ils émettent lorsqu’ils sont proches de leur destinataire qui leur permet de les repérer. En ce matin gelé, ils y a trois parachutes destinés aux carrières du Deux. L’un se pose approximativement à même distance que chacun, celui là contient deux sacs à dos vides, accompagné d’un mot : « Il faut être agile et furtif, il faut mériter son titre, prouvez moi votre valeur et débarrassez-vous de ces sacs qui vous ralentissent. -Noah Laurenson. » Les deux autres arrivent chacun au pied d’un des tributs. Ils contiennent chacun un paquet de bonbons de vingt grammes, seuls les mots les accompagnant comportent des différences. Pour Ashe : « Aurais-tu un homme dans ta vie? Il me ferait plaisir de t'accueillir près de moi le temps d'une nuit, si l'envie te prend de revenir par ici. J'aime les femmes brutales. -N.L » ; et pour Alex : « Ne me fais pas le coup d'économiser ce sachet, bouffe le et fais le plein d'énergie.-N.L »


Dernière édition par Lanthane Vanadium le Mer 20 Nov - 8:05, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] I_icon_minitimeDim 10 Nov - 23:43

Une fois l’inventaire de nos cadeaux fait, nous nous remettons tous en marche d’un commun accord, à la recherche de la fille qui nous avait échappé tout à l’heure, tandis que nous étions aux prises avec la rouquine. Maintenant, vu l’avance qu’elle a prise sur nous, ça va être coton de la retrouver, surtout qu’en regardant le ciel, je peux remarquer que la journée est déjà bien avancée. La température aussi, quand à elle, commence à chuter. Comme si elle n’était pas déjà assez basse comme ça à la base. Pourquoi un juge ne se trompe t-il pas de bouton et n’augmente la chaleur histoire de nous revigorer un bon coup ? Même si cela n’est que temporaire, ça nous permettrait de nous réchauffer quelque peu. Il n’y a malheureusement aucune chance que quelque chose du genre arrive. A mon grand regret.

Quoi qu’il en soit, nous continuons tout de même notre marche mais je comprends bien vite qu’on ne la retrouvera pas. Pas aujourd’hui du moins. Mais je garde mes pensées pour moi, Zadig semble déjà assez à cran et Ashe n’a certainement pas envie d’entendre quelque chose du genre. Tandis que nous avançons, je me passe une main dans les cheveux, poussant un petit soupir par la même occasion. Je garde cependant le Tribut du Un dans mon champ de vision. Malgré que notre alliance est efficace, je ne peux m’empêcher de commencer à réfléchir à quand on se débarrassera de lui. De plus, tous les cadeaux qu’il reçoit commencent sérieusement à me faire de l’œil. Il faudra vraiment que je trouve un moment pour parler avec Ashe pour savoir quand on va s’en débarrasser. Mais plus tard… Je voudrais tout de même qu’on se débarrasse d’Emrys au moins avant de faire voler l’alliance en éclat.

Finalement, nous arrivons à l’orée de la forêt. Désormais, c’est sur et certain : on a définitivement perdu la trace de la brune. Et à voir le soleil commencer à se coucher à l’horizon, je pense que ça serait dangereux de pousser notre investigation plus loin. Les autres semblent d’ailleurs être de mon avis et Zadig nous propose même de passer la nuit dans la forêt. Je pense qu’il a raison, ces arbres pourraient nous offrir un abri – assez relatif il est vrai – contre la neige et les rafales de vent qui vont sans doute faire rage durant la nuit. Nous décidons donc de reprendre notre route en direction de la foret et une fois qu’on juge qu’on est assez loin, nous faisons une halte.

La première chose que je fais lorsque j’ai déposé mon sac et que je me suis assis contre un arbre, c’est retiré mes chaussures. Mes pieds sont gelés et j’ai bien peur que si je ne fais rien, demain matin, en me réveillant, il me manque tous mes doigts de pied. Hors de question d’en arriver là bien évidemment. Je me frictionne donc le pied histoire de rétablir la circulation sanguine et de réchauffer un peu ma peau. Une fois cela fait, je sors de mon sac ma deuxième paire de chaussettes, qui semblent bien plus chaudes que celles que j’ai actuellement d’ailleurs. Je les enfile par-dessus celles que je porte, une deuxième couche ne sera certainement pas de trop dans cette enfer glacial. Une fois cela fais – je me sens déjà un peu plus à l’aise – je renfile mes grosses chaussures.

C’est après ma petite séance massage que je me rends compte à quel point j’ai faim. Je fouille donc dans mon sac et je tombe sur la petite fiole d’huile. J’ai bien envie de demander à Ashe, qui se trouve à côté de moi, de me faire un petit massage mais je me retiens et me contente de sourire à cette pensée. Je remets donc l’huile dans le sac et ressors la jarre remplie de poisson en saumure. Mon ventre criant famine, j’ouvre le couvercle et commence à manger avec appétit, tout en allant assez lentement histoire de ne pas me rendre malade. Une fois que je me sens rassasier – il doit rester le trois quart dans la jarre – je présente la nourriture à Ashe tandis qu’elle me présente son miel.


– Sers toi, si tu veux.
– Non merci, je préfère pas trop manger, juste assez, c’est ce qui nous faut. Si tu veux du poisson, sers toi.

C’est à ce moment là que je me rends compte qu’entre Ashe et moi, ce n’est pas juste être des équipiers, nous sommes de véritable partenaire. Est-ce qu’il y a beaucoup d’équipier qui partagerait le peu de nourriture qu’ils ont dans l’arène ? Pas beaucoup non. Bref, quoi qu’il en soit, je sors la bouteille d’eau que j’avais déjà commencé et en boit trois bonnes gorgées. Qu’est-ce que ça fait du bien.

Une fois que j’ai fini de me sustenter, je remets mes affaires dans mon sac et le laisse à côté de moi mais m’empare de mon épée. Je ne la lâche pas d’une semelle, on ne sait jamais, si Zadig venait à avoir une mauvaise pensée contre nous, il faut être prêt à lui rendre la monnaie de sa pièce. Quoi qu’il en soit, je vois Ashe s’éloigner quelque peu, je la laisse faire, elle a surement besoin d’un moment de solitude. D’ailleurs, moi aussi, j’ai besoin d’un moment tout seul. Je me lève donc et m’éloigne du campement d’une bonne vingtaine de mètre. Une fois cela fait, je dépose mon épée contre une épée et défait la tirette de mon pantalon et me laisse aller à me vider la vessie. Mon dieu, ça fait quelques heures que j’avais besoin de ça.

Une fois cela terminé, je remballe popole et reprends mon épée batarde avant de me rediriger vers le camp. Une fois arrivé près de mon sac, je jette un œil pour voir s’il n’a pas bouger. Non, il est toujours là. Zadig sait parfaitement que ce n’est pas dans son intérêt de provoquer les autres membres de l’alliance, il est clairement en infériorité sur le coup. Je m’installe à nouveau contre mon arbre et observe le ciel. Il fait totalement noir dorénavant et l’hymne de Panem ne va certainement pas tarder à commencer, ainsi que l’affichage des victimes du jour.

Et effectivement, la chanson ridicule se fait entendre avant que des visages d’adolescent commencent à s’afficher. La première, et ça me surprends pas, est la première Carrière de l’édition à avoir péri : Marina. La partenaire de Zadig. Personnellement, je ne la connaissais pas vraiment, mais je savais que Ashe était amie avec elle, alors par respect pour ma partenaire, je ne dis rien. Une fois que son visage s’efface du ciel, le type du Trois s’affiche, je me demande bien qui a pu le tuer. Mais bon, ce n’est pas important pour le moment. Un autre garçon apparemment, celui du Cinq, avant que la rouquine du Huit ne vienne finalement illuminer le ciel de l’arène de sa présence. Je ne peux retenir un sourire carnassier en revoyant comme elle faisait la brave du haut de son arbre… avant d’être transformée en gruyère par Zadig. Un dernier visage apparait, la fille du Douze. Et c’est fini, cinq victimes seulement. Si je compte bien, nous ne sommes plus qu’une petite dizaine. Ca se réduit… et on se rapproche immanquablement du moment où devra se débarrasser de Zadig. Quand à Ashe… plus le temps passe, moins je sens que j’aurai la force de lui porter le moindre coup. Est-ce de la faiblesse ? Je ne vois pas ça comme ça… mais nous verrons bien plus tard.

Après ça, nous retournons donc à notre campement. Je me réinstalle contre mon arbre en serrant mon épée contre moi. Ashe vient s’installer à côté moi et nous nous serrons l’un contre l’autre. Cette fois-ci, ce n’est pas comme la nuit précédente où je la voulais, elle, près de moi. Non, cette fois-ci, on a tout les deux besoin de la chaleur corporel de l’autre. Ainsi, en se serrant l’un contre l’autre, on parvient à conserver une certaine chaleur corporelle et ne pas mourir de froid. Je jette un dernier regard vers Zadig et sa couverture chauffante et à la vue de celle-ci, j’ai bien envie de lui planter mon épée dans sa gorge et lui voler son bien, mais je me retiens. A la place, je m’installe pour la nuit. D’une main, je maintiens mon épée contre moi, et de l’autre, je passe un bras par-dessus Ashe pour la serrer contre moi et tenter d’avoir un peu plus chaud. Ca va être une très longue nuit… et malgré le froid polaire qui nous submerge, je sombre peu à peu dans le sommeil, gardant tout de même mes sens en alerte.

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F. Zadig Nichoelson
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MessageSujet: Re: You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] I_icon_minitimeSam 16 Nov - 13:30




Goodbye for now.






Je croyais avoir touché le fond la nuit dernière. Mais ce n’était rien comparé à l’enfer que je subis pendant ces longues heures nocturnes. Le silence m’assourdit, le froid m’engloutit. Je gèle sur place. Raide comme une statue, je n’ai d’autre choix que d’encaisser la froide morsure de la nuit. Installé aussi confortablement que possible contre mon arbre, je n’ai plus le cœur à changer de position. J’ai l’impression que le simple fait de bouger le petit doigt m’achèverait. Esquisser le moindre geste me paraît s’apparenter à un effort démesuré. Je n’en ai plus la force. Je me sens las, vide. Comme si le froid drainait la totalité de mon énergie vitale. Réduit à l’état d’une coquille vide, je ne peux rien faire. Je suis tout engourdi. Mes bras sont aussi lourds que du plomb. Plus les heures s’écoulent, et plus je me persuade que plus jamais je ne parviendrai à les soulever. Ils resteront à jamais deux branches inertes le long de mon corps glacé. Tout comme mes jambes, raides comme des bâtons. Deux bouts de bois morts repliés contre mon torse, tout juste bons à trembler de froid. Mes pieds, eux, sont dans un bien pire état. Prisonniers de mes lourdes chaussures, je les sens à peine. Complètement ankylosés, incapables de se mesurer à la température environnante. Plus de bras, plus de jambes. Demain matin, je ne serai plus qu’une planche immobile, paralysée. Je n’aurai qu’à attendre que quelqu’un se décide à me tuer. Ce qui ne devrait pas prendre trop de temps. Mes chers alliés se feront une joie de me couper en rondelles. Le seul espoir qu’il me reste, c’est que le givre durcisse assez ma viande pour qu’elle ne cède pas sous les coups de hache.

Je sais que je m’endors, par intermittences, mais lorsque je me réveille en sursaut, je ne me sens pas reposé. Presque encore plus fatigué qu’auparavant. Certainement moins optimiste. On ne m’accorde aucun répit. La nuit dernière, j’étais assailli de cauchemars chimériques. Cette fois, le cauchemar est bel et bien réel. L’enfer de glace referme son piège meurtrier sur moi. Sur nous. Sur les dix derniers bouts de viande encore en compétition. Combien de temps vais-je encore tenir ? Je ne suis pas sûr d’avoir l’endurance nécessaire pour survivre. A tous les coups, je ne verrai pas le lever du soleil.

Je me réveille brusquement une énième fois. Complètement déboussolé, j’ignore combien de temps s’est écoulé depuis la fin de l’hymne. Une heure ? Deux ? Peut-être le soleil est-il sur le point de se lever. J’aimerais que ce soit le cas. Je veux voir ses doux rayons me réchauffer le cœur. Mais rien ne vient. Il n’y a que la nuit et son obscurité de velours pour me tenir compagnie. Ça, et ma couverture toute chaude. Je sais qu’elle l’a été. Au début. A présent, j’ai l’impression qu’elle n’existe pas. Je pourrais être nu comme un ver que ce serait la même chose. Cependant, il s’agit d’un cadeau envoyé par ma mentor. Je m’y accroche comme à une bouée de sauvetage. Dans un effort surhumain, mes doigts se crispent sur le tissu, l’agrippent, et je me recroqueville un peu plus sur moi-même. Je fourre mon nez entre mes genoux durs comme de la roche. Je grelotte. C’est tout ce que je parviens à faire. Pendant un moment, du moins. Le temps passe à une lenteur jamais égalée. Peu à peu, sans vraiment m’en rendre compte, je retrouve l’usage de mes sens. A force de flexions, mes doigts retrouvent leur dextérité. Je parviens à garder les yeux ouverts plusieurs secondes d’affilée. Ma mâchoire se décrispe petit à petit. Après une éternité, j’arrive même à me motiver pour me frictionner de toutes parts. Par miracle, mes bras retrouvent un peu d’énergie. Après un long massage, mes jambes se font plus souples. J’enlève mes gants couverts de sang congelé et souffle sur mes doigts rougis. Je frotte mes paumes l’une contre l’autre, espérant que ça suffira à empêcher mes doigts de noircir puis de tomber. Je fais de même avec mes pieds, qui ont vraiment pâti de cette nuit interminable. Lorsque j’ai fini ma besogne, la forêt me paraît plus claire. Je distingue la silhouette des troncs noirs autour de notre campement, ainsi que la masse allongée que forment mes équipiers.

Mon regard s’attarde sur eux un moment. Ils dorment. Presque paisiblement. Comme si le froid ne les atteignait pas. C’est trop beau pour être vrai. Ils sont sûrement éveillés depuis un moment. Ils cherchent simplement à me faire croire le contraire. Pour quelle raison ? Je n’en sais rien. Je n’ai pas les idées assez claires pour me permettre de réfléchir. C’est l’instinct de survie qui me pousse à agir. Purement et simplement. Avec des gestes lourds, je m’empare de ma bouteille d’eau. Je descelle mes lèvres gercées et bois un peu d’eau. Quelques petites gorgées. Je me force à ne pas y aller trop brusquement. Ma gorge est sèche et m’irrite. Y verser des litres d’eau d’un seul coup me ferait tousser, cracher. Je préfère ne pas réveiller les autres Carrières. J’ai besoin d’être seul. De me sentir seul. De m’éloigner de ces tueurs potentiels. Mais ce serait prendre un gros risque. Comment savoir si c’est le bon moment ?

Mon ventre me rappelle à l’ordre, m’empêchant de m’éterniser sur la question. Je croque discrètement dans un biscuit, puis un autre. Je fourre enfin un bonbon dans ma bouche. Je suis pris d’une folle envie de descendre tout le paquet, mais sa saveur sucrée me fait saliver. Beaucoup trop. Je maudis mon estomac d’être aussi fragile, et me venge sur la bouteille de lait. La boisson, plus nourrissante que de l’eau fraîche, est glacée, et me fait grimacer. Le lait, c’est bien quand il est chaud. Avec du cacao en poudre. Pour le petit-déjeuner. Avec de grosses tartines couvertes de beurre et dégoulinantes de confiture. Mon estomac se tord dans tous les sens, et je grimace au goût de l’ignoble liquide, trop fade. Je me force à en avaler un peu plus, pour ne pas m’évanouir de faim, mais abandonne rapidement. Putain de merde. Dès que je rentre chez moi, je me fais péter le ventre avec tout ce qui me passe sous la main. Surtout si c’est mauvais pour la santé.

Encore une fois, je blinde mon esprit pour éviter de fantasmer sur la nourriture. J’ai faim, inutile de le nier. Mais ressasser les vieux souvenirs des repas au restaurant n’arrangera pas mes affaires. Pour le moment, je dois me contenter de survivre.

Je lève les yeux vers le plafond de feuillages. Les trouées donnant sur le ciel se font de plus en plus grises. La noirceur de la nuit laisse place à la grisaille timide de l’aube. Presque instinctivement, je pose mes yeux lourds de fatigue sur mes alliés, toujours allongés sur le sol froid. Ils n’ont pas bougé. Je décide que l’obscurité de la forêt m’empêche de les distinguer suffisamment bien. L’idée est plus rassurante. Parce que je ne compte pas moisir ici plus longtemps, et le fait qu’ils l’ignorent me rendrait les choses plus faciles. Où est-ce que cette alliance pourrait bien me mener, à ce stade du jeu ? Droit dans la tombe. Il nous reste sept candidats à abattre. Ensuite, ils s’occuperont de mon cas. Cependant, combattre à leurs côtés, c’est aussi s’assurer d’avoir toutes nos chances de survivre. A trois, nous sommes plus forts. Plus intimidants. Tuer les derniers survivants ne devrait pas poser de problème. Mieux encore, ils risqueraient de se blesser pendant un combat. Je pourrais saisir l’occasion pour en achever un. Le problème, c’est que l’autre me tomberait dessus. Ils sont deux. Je suis seul. Je ne suis pas en position de négocier quoi que ce soit. L’occasion ne se présentera pas deux fois. Jusqu’ici, je n’ai fait que retarder l’échéance. Il est temps de prendre une décision. Et la bonne.

Je mets de longues minutes à me décider. Mais mon choix est fait. Peu importe où je vais et avec qui j’y vais, je ne serai pas en sécurité. Les autres Tributs veulent ma peau. Les Carrières du Deux ne valent pas mieux. Ils se jouent de moi. Dès notre entrée dans l’arène, notre amitié factice s’est effondrée comme le Treize sous le courroux du Capitole. Elle n’était pas bien solide, et les meurtres et les différentes alliances qui se sont formées par la suite ont fini le travail. Je pensais tenir Alex dans mes filets, mais je me suis trompé. L’arène l’a transformé. De gentil petit pion docile, il est devenu méfiant, violent, calculateur. Même lui ne s’est pas donné la peine de donner le change. S’il s’est retenu de me tuer, ce n’est pas par respect. Mais par simple stratégie. Il n’a même pas tenté d’entretenir l’illusion. Avant les Jeux, nous échangions plutôt naturellement, allant même jusqu’à rire ensemble. Là, plus rien. Pas un mot. Il n'a d’yeux que pour la loque inutile qui l’accompagne. Celle-là n’a rien branlé depuis son arrivée dans l’arène, se contentant d’achever le Tribut du Sept et de me regarder tuer celle du Huit avec des yeux de merlan frit. Sa présence ici n’est qu’une grosse blague. Elle fait honte à son District, et j’espère pour elle qu’elle en a conscience. Autrement, un Tribut se chargera de lui remettre les idées en place.

Quoi qu’il en soit, je n’ai pas ma place parmi eux. Je n’ai que trop traîné. Il est temps pour moi de quitter ces amants dégénérés. Et enfin, je pourrai briller par moi-même. En mettre plein la vie aux spectateurs. Et prouver une bonne fois pour toutes que les deux autres bouffons ne valent pas un sou.

Lentement, avec toutes les précautions du monde, je me redresse. Mes bras restent vissés à ma couverture. Je refuse de la ranger. Si je l’enlève, je pourrais bien en mourir. Prenant garde à ne faire aucun bruit, je hisse mon sac sur mon épaule. Il est plus lourd que jamais. Je garde ma sarbacane en main, et mon sabre dans l’autre. Je lorgne en direction des deux usurpateurs. Je voudrais en tuer un. Il suffirait de m’approcher discrètement et de planter ma lame dans une gorge. En visant bien, la victime agoniserait en silence. L’autre ne se réveillerait même pas. Mais il faudrait viser juste. Et, dans une pareille obscurité, je suis sûr de me planter. D’autant plus que mes mouvements sont lents et maladroits. En blessant un Tribut, je vais m’attirer les foudres de l’autre. Malgré toute ma bonne volonté, je ne peux pas prendre le risque de mourir maintenant. Ni maintenant, ni jamais. Je ne suis pas dans les meilleures conditions physiques pour entamer un affrontement meurtrier. Alors je ne vais pas tenter le diable.

Résigné, je tourne le dos à mes compagnons d’infortune. Je m’éloigne sans faire de bruit. Pourtant, j’ai l’impression que mes chaussures de quarante kilos s’écrasent pesamment sur le sol à chaque pas, faisant trembler le sol. Mais comme rien ni personne ne vient me plaquer au sol pour m’enfoncer un poignard dans le cœur, j’en déduis que j’ai simplement la tête qui tourne. J’ai trop peu dormi. Je vais le payer tôt ou tard. Pour le moment, je me contente de porter un nouveau cachet à mes lèvres. Je n’ai toujours pas percé le mystère de son utilité, mais, au point où j’en suis, la moindre petite aide est la bienvenue.

Je me félicite de ne pas avoir agressé les Carrières. Mes mouvements sont lents et gauches. Mes premiers pas vers la liberté sont atrocement maladroits. Je manque de tomber à plusieurs reprises. Mes jambes ont du mal à se déplier entièrement. Je suis resté trop longtemps prostré dans le froid. L’immobilité m’a rendu aussi souple qu’un caillou. J’ai du mal à coordonner mes mouvements. C’est comme si mes membres refusaient d’obéir à mon cerveau endormi. Mais plus je m’enfonce dans la forêt, plus je retrouve mes réflexes. Après des débuts laborieux, je retrouve une cadence normale. J’évite les nœuds formés par les racines, et parviens à avancer normalement. Encore une fois, j’ignore où je vais. Tout ce que je souhaite, c’est mettre le plus de distance entre moi et les Tributs endormis du Deux. Puisque le jour se lève, ils ne devraient pas tarder à se réveiller. Peut-être penseront-ils d’abord que je suis parti pisser ou dégoter de quoi manger. Passé ce court laps de temps, ils prendront conscience de ma trahison. Et se lanceront probablement à ma recherche. Mais la forêt est grande, et la fuyarde brune a prouvé que quelques minutes d’avance suffisaient à se mettre à l’abri. Pour mettre toutes les chances de mon côté, j’avance au hasard. Je ne marche pas droit devant moi, sans réfléchir. Un débutant le ferait certainement. Mais mon cerveau, bien qu’encore un peu embrumé, commence à se réveiller doucement. Je fais quelques mètres à droite, puis je bifurque à gauche et continue tout droit, avant de changer de cap. Des précautions qui, je l’espère, me sauveront la vie.









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Dernière édition par F. Zadig Nichoelson le Sam 23 Nov - 22:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] I_icon_minitimeSam 16 Nov - 19:49

La fin d'une histoire...


La flamme dansait devant le regard de la petite fille. Assise devant le rebord de la fenêtre, elle attendait, ses yeux fixant le petit feu et cette cire blanche qui fondait, fondait, fondait. Ce qu'elle trouvait amusant, là-dedans ? Le contraste. Le simple contraste entre ce métal doré, un peu terni par les années, en forme de coupole, et ce bâtonnet d'un blanc crème étrange, dont la cire fondue avait réussi à former quelques gouttelettes figées. Cet autre contraste, entre la mèche noircie par le minuscule feu, cette mèche qui permettait que l'objet s'enflamme délicatement, et la flammèche en question, petite, si petite, tellement petite qu'on ne pouvait croire une seule seconde qu'elle puisse tenir autant de temps, et à la fois si rousse, si flamboyante, si majestueuse. Un soupir franchit la barrière des lèvres roses de la petite fille et fit dangereusement ployer la bien maigre source de chaleur. Une sorte de fumée suivit presque immédiatement après, vaguement blanche, et vint se déposer sur la vitre glacée de la maisonnette. Vitre que la petite effleura, oubliant quelques secondes sa jolie bougie. Ses petits doigts glissaient habilement sur la chose froide tandis que, presque dans une autre dimension, la jolie rouquine observait le dehors sans oser s'y aventurer.

Le dehors, il ne fallait même pas y songer. Papy ne l'aurait jamais voulu. Sortir alors qu'il était parti, c'était impensable. Il le lui avait dit. Emily ne devait pas quitter la maison sans lui. Elle l'avait compris, ses mots avaient été clairs : « Si jamais tu sors, tu seras punie. » Et elle ne voulait pas être punie. Les punitions, elle ne savait pas en quoi elles consistaient. Elle ne l'avait jamais su, et elle ne voulait pas le savoir. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle ne devait pas partir sans son grand-père, alors elle ne partirait pas, même si la curiosité la rongeait. Pourquoi rester dans cette chaumière délabrée, où il faisait froid même en été, où il n'y avait personne et où les tuiles du toit se décollaient une à une ? Alors qu'autre part, peut-être y aurait-il une ville, quelque chose. Peut-être même d'autre gens ? D'autres personnes, comme elle, comme maman et papa, qu'elle ne voyait pas souvent. Peut-être que là-bas, elle pourrait d'ailleurs voir ses parents comme elle le voudrait. Mais si papy ne voulait pas, alors elle obéirait. Car après tout, il y avait forcément une raison pour qu'il ne la laisse pas s'en aller voir d'autres horizons.
Un bruit de porte qui claque lui fit ouvrir les yeux en grand. Son rictus d'ennui se transforma en un joli sourire ; ses yeux, eux, pétillaient comme toujours lorsqu'il rentrait. Elle se leva d'un coup, faisant au passage tomber le petit tabouret brun sur lequel elle était assise, et sauta dans ses bras, soulevant sa robe de laine blanche. Les pourquoi, elle les laissa s'éteindre en même temps que la flamme qui, lentement, finit de se consumer.

Je m'appelle Emily Scarlet, et dans un an j'aurais pu atteindre mes dix huit années. Née d'un père et d'une mère aimants, élevée par un grand-père plus que présent en dehors de mon district natal. En effet, étant enfant, mes parents m'ont cachée des yeux de tous, me faisant passer pour inexistante, tout ceci pour me protéger, moi, leur progéniture. A mes douze ans, j'ai cependant désobéi aux ordres m'interdisant formellement d'approcher du district Huit. Trop curieuse et ignorante pour rester plus longtemps enfermée, ou aux alentours de la maison. Alors, on m'a attrapée.
Je ne sais pas ce que le Capitole a fait à ma famille pour qu'elle avoue comment et pourquoi elle avait organisé ce plan, mais elle l'a fait. Et elle a failli brûler sur un bûcher. Moi, j'aurais pu devenir muette, mais non, j'ai préféré le rôle de chien-chien du Président. Une carapace, une coquille, appelez ça comme vous voulez, mais je me suis protégée du doute comme j'ai pu. Les questions, je les ai laissées derrière moi, du moins j'ai essayé et jusqu'à présent ça marchait plutôt bien.

Et puis il y a eu la Moisson. Je ne montrais déjà pas mon vrai caractère aux gens car moi-même je ne le connaissais pas vraiment, maintenant j'ai une double personnalité et aucune des deux ne me correspond.
Quand j'y pense, c'était stupide. Ce que j'ai fait à la Moisson. A la cérémonie d'ouverture. Et puis aux entraînements, devant les Juges, puis aux Interviews. Ca a au moins attiré les sponsors. Trishteh aura quelque chose à se mettre sous la dent. Je préfère quand même que ce soit une fille de ce genre, dans les districts périphériques qui gagne. On les trouve toujours plus sensibles, tout ça, ils connaissent la faim, la soif, la désolation, les déserts, les montagnes, les forêts, la crasse, un peu comme moi en fait. Sauf que je n'ai plus été dans un environnement montagneux ou forestier depuis bien longtemps. Cinq ans exactement. Le temps passe vite.

J'ai tenu deux jours et une nuit dans cette maudite arène. Je sais pas comment Lucas a fait pour son édition, lui. Je me souviens qu'à la télévision, cette maudite et minuscule télévision qui ne s'allumait que pour les Hunger Games, je me souviens de lui alors qu'il était alors un peu comme moi. Certainement pas au niveau du caractère, ni à celui de l'histoire, mais c'était un tribut. Le tribut masculin du Huit participant à la quinzième édition des Jeux de la Faim. La seule différence entre nous, c'est que moi je vais très certainement crever à l'instant. Même si je m'étais jurée de tout faire pour gagner, juste gagner. Il faut que j'arrête de croire à des choses qui n'arriveront jamais.

J'aurais voulu m'avancer, attaquer, ou me retourner et m'enfuir, chose qui aurait été plus qu'intelligente. Mais il y a eu cette seconde, cette maudite seconde. Oui, il a suffi d'une seconde. Une seconde, trop courte, bien trop courte, pour qu'avec mes faibles jambes ou mes petits couteaux je ne fasse quoi que ce soit. C'est incroyable comme le temps passe vite. Comme ma mort a été rapide, aussi. La neige a crissé sous ses pieds. Tout s'est soudainement accéléré. Titubante de fatigue, de faim, de soif, ils auraient simplement pu me pousser et me laisser crever la gueule ouverte, mais non. Mes couteaux glissaient entre mes doigts, ma vision était floue, j'étais sur le point de m'effondrer et pourtant, je l'ai sentie. J'ai senti la pointe de son sabre à travers le tissu. J'ai senti la lame déchirer ma chair après avoir déchiqueté mes vêtements, cette lame à la fois si rapide et si lente. On ne peut pas décrire une telle douleur. La souffrance est impossible à comprendre lorsqu'on ne la vit pas. C'est juste...horrible. Je vois, je sens encore le sang couler abondamment, tracer des sillons sur ma peau et mes vêtements, teinter ces derniers de sa couleur rouge, si rouge. Le même rouge que j'avais avidement voulu voir, encore, sur le corps du garçon du Quatre. Ce même rouge que je laissais sur les victimes de mes couteaux. Sur mes victimes. J'ai sans doute hurlé, je ne sais pas, je ne sais même plus, dans ce genre de cas ce n'est pas ce qui importe le plus.
La douleur est insoutenable, je ne sais même plus si je crie ou si je serre les dents, j'opterai pour la première option car je n'ai même plus la force de bouger, juste celle de me laisser tomber à terre et de crever. J'entends encore mon cœur battre à une vitesse folle dans mes oreilles, et je ne sais pas comment il fait pour tenir le coup car moi je suis déjà à bout. C'est si rapide et ça paraît pourtant si lent, j'ai envie d'en finir, j'ai envie de mourir une bonne fois pour toutes, mais ça ne se passe pas comme ça. Je ressens ce qu'ils ont vécu, tous ceux que j'ai tué comme si ce n'étaient que des chiens, et je me demande encore comment j'ai fait pour ne pas sombrer dans la folie. Peut-être étais-je déjà malade, tarée, bonne à interner, après tout.

Mon cœur bat encore, il doit en profiter car il n'en a plus pour longtemps. Le froid devrait être le cadet de mes soucis mais les chaudes larmes qui coulent sur mes joues me brûlent, se figent, gèlent. La glace et les engelures me rongent le visage, j'ai mal, et je prie pour qu'enfin je m'écroule. Boum, boum, boum. Je ne sais pas comment il fait pour battre encore. Boum, boum, boum. Je sens encore la lame s'enfoncer dans ma chair meurtrie, la vitesse de ses battements s'accélère, et puis tout s'éteint. C'est étrange comme sensation. Après avoir souffert, après avoir hurlé à la mort, il a suffi qu'il transperce mon cœur pour que ça s'arrête. C'est glauque et apaisant à la fois. Je suis morte, mais je pense. Je sais que je n'ai plus de vie, et ça ne me fait ni chaud ni froid. Je ne sens plus rien. Je ne respire plus, je n'ai même plus besoin de faire cet effort. Je n'ai plus mal, et pourtant mes plaies sont toujours là.
Je me lève, doucement. La neige ne laisse pas de trace sous mes pas. Je me retourne, et je me vois, moi, mon corps. Abrutie. Misérable. La fille que je vois est pâle, et même pire que ça. Ses joues sont creusées, des cernes noirs lui donnent un air si pitoyable que le Capitole doit en rire. Les cheveux qu'elle disait roux sont désormais à peine colorés. Ses mèches sont emmêlées, elle n'a plus que la peau sur les os. Je me détourne. Lève la main. Et observe. Je suis comme celle que j'ai vue. Blanche. Bleue, même. Dans mes cheveux assombris des flocons se sont logés. Une abrutie pitoyable, misérable, tel un oiseau qui a voulu frimer en volant haut et qui s'est brûlé les ailes avant de se noyer. Je crois que ça vient d'un conte qu'on me racontait était enfant, je ne me souviens pas bien duquel.

J'aurais imaginé que la mort serait...différente. Peut-être qu'au fond de moi, j'espérais que toutes ces conneries de paradis ou d'enfer seraient vraies. Qu'une fois décédée, on me truciderait au fouet ou au fer rouge pour toutes les morts que j'ai causées. Mais non. On dirait bien que je suis juste condamnée à errer dans l'arène des Hunger Games. Même assassinée, je n'ai pas le droit de m'enfuir de cet enfer. Mes parents vont sans doute mourir. Mon grand-père aussi. Mais ils ne me rejoindront jamais. Je ne les reverrai pas.
Mes pieds me guident loin de la scène dont je suis victime, aussi loin qu'ils le peuvent. Cloîtrée, prisonnière de cette arène pour toujours. L'infini est long, trop long. Et tandis que je m'éloigne j'entends un coup de canon, le mien, celui qui sonne la fin d'une vie. Et celui qui marque le début d'une errance éternelle.

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MessageSujet: Re: You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] I_icon_minitimeDim 17 Nov - 17:03

Safe and Sound.
trois moins un égal deux.


Cette nuit-là, j'avais rêvé de la mort d'une de mes alliées. Alliée et amie. Marina Clame, du district un. Je l'ai vu se vidé de son sang par cette stupide sangsue. J'ai revu les moments que l'on avont passé ensemble. Dans l'arène, au Capitole. Comme un film à l'envers où je revois les moments passés avec mon amie. C'est comme si je voyais toute une vie se dérouler en une fraction de seconde. La dernière scène : notre rencontre, dans son district. Puis là, tout devient flou, ensuite noir. Comme si j'étais perdue dans les abysses voyez-vous ? La filette apparaît avec ses cheveux blonds volant au vent. Elle se rapproche de moi. Son visage est défiguré. Toutes ses traces de joies avaient disparu de son beau visage. Elle n'était plus rien à présent. - Tu n'aurais pas dû ! crie t'elle. Elle sort un bocal de sangsue de sa poche, ouvre le bocal et le verse sur moi.

Je me réveille en sursaut. Ce n'était qu'un rêve - ou plutôt un cauchemar - mais je ne peux m'empêcher de me regarder pour voir si j'ai des limaces sur le corps. Non. Rien. Quel horrible rêve... J'espère que ça ne se reproduira plus. Je n'ai plus qu'à penser que c'est seulement une fille que je haie - Sham ou encore Blueberry - qui est morte hier matin et tout ira pour le mieux... enfin presque. Le soleil se lève doucement, ses lumières m'aveuglent de peu. J'ai encore les oreilles qui sifflent et ma vue se trouble légèrement. Ce n'est pas un sifflement, mais plutôt un son qui m'est drôlement familier. Bip. Plusieurs bips. Encore des sponsors. Je secoue légèrement mon co-équipier pour le réveiller. Je ramasse les parachutes et je reviens près de lui, en me pliant sur moi-même. L'arène est toujours aussi glaciale. C'est encore pire la nuit. En donnant son cadeau à Alex, je me rends compte que c'est le même que le mien. Un paquet de bonbon. Je retire les deux sacs accrochés dans l'un, et en tends un à mon co-équipier. Super.
« Il faut être agile et furtif, il faut mériter son titre, prouvez moi votre valeur et débarrassez-vous de ces sacs qui vous ralentissent. -Noah Laurenson. »
Je tends le mots à mon partenaire. Noah Laurenson... le présentateur des Jeux ? L'année dernière, il a sponsorisé Lucas Dnierp du district huit et ce dernier en ai revenu vainqueur. Peut-être que ces sacs sont peu, mais j'espère qu'il tient à voir un des Carrières à revenir en vie. Je prends mon paquet de bonbon et lis le mot accroché.
« Aurais-tu un homme dans ta vie? Il me ferait plaisir de t'accueillir près de moi le temps d'une nuit, si l'envie te prend de revenir par ici. J'aime les femmes brutales. -N.L »
Je penche la tête par côté. Je m'attendais pas à un mot de ce genre. Quoi qu'il en soit, merci Noah ! Je m'empresse d'ouvrir le paquet pour savourer un seul. Un seul... Sachant qu'il y'a quatre bonbons dans ce sachet, je n'ai pas envie de tout gaspiller maintenant. En tout cas, je savoure bien son goût. Je profite aussi pour vider mon sac et de le mettre dans le nouveau.

Je me relève après ça, et reprends ma hache, regardant autour de moi. Un des Carrières manquent à l'appel. Il a dû s'absenter pour ses... besoins. Qui sait ? Il est probablement parti chercher à manger, ou encore il patrouille les environs à la recherche de la moindre trace d'un passage d'un tribut.
Pourtant les minutes passent et toujours pas la moindre trace de Zadig. Il n'a pas dû aller bien loin, si ? Ou sois, ça sent le coup foireux ! Je quitte le camp pour observer mieux les alentours. Non. Personne. On dirait que personne n'est passé par ici. Ou par là. Il y'a que des traces de pas, les nôtres.

Quelque chose me vient à l'esprit. Et si il avait quitté le clan des Carrières ? J'aurais dû m'en douter, il était... enfin, "seul" si ses paroles la veille était fausse. Mais pourquoi il nous a pas tuer dans notre sommeil ? C'était une opportunité d'en finir avec nous. Peut-être a t'il cru quand tuant l'un, l'autre finira par lui planter son épée dans le dos et à la fin, plus qu'un Carrière. Quoi qu'il en soit, de toute façon, il était aux portes de la mort. Avec moi, c'était le crime assuré. Si je sentais qu'il allait quitter l'alliance, je l'aurais tué. Mais non, je ne pensais pas qu'il allait partir de sitôt.
Zadig n'est toujours pas revenu et il ne reviendra pas.
Je met un temps à réaliser ceci. Et merde !! Sur ces mots, je donne un coup de pied dans un arbre près de moi. Je reviens sur mes pas pour annoncer la malheureuse nouvelle à Alex, enfin, j'en sais trop rien si les paroles de Zadig était vraie, mais en ce moment, c'est le cadet de mes soucis.

- On dirait bien que nous sommes plus que deux.

Le futur marié s'est tiré avant qu'il rejoigne la mort. Oh croyez moi, il va bientôt la rejoindre.


*Le RP le plus nul de l'histoire x.x si y'a un problème, dis moi x.x





Dernière édition par Ashe Esthiwell le Dim 24 Nov - 11:38, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] You and I'll be safe and sound ♪ [MILY&TRISH] I_icon_minitimeDim 17 Nov - 19:55


La nuit passa sans qu’aucun cauchemar ne vienne hanter mes rêves. A dire vrai, je n’avais rêvé d’absolument rien du tout, j’avais passé une nuit sans rêve. Mon cerveau avait sans doute utilisé ces quelques précieuses heures pour se refaire une santé et avait supprimé toute activité superflue. Quoi qu’il en soit, je ne m’en plaignais absolument pas. C’est ainsi que, malgré le froid qui régnait et le vent qui nous chassait, j’avais réussi à me reposer quelques heures. Ce n’était absolument pas de refus. Finalement, je fus réveillé non pas par la lumière du petit matin qui avait peine à passer à travers les arbres, mais plutôt par une petite secousse provenant de mon côté. Je me réveillais pour remarquer que c’était Ashe qui m’avait réveillé. J’affichais un léger sourire avant de me redresser, prêt pour cette nouvelle journée de chasse. En espérant qu’on arrivera à débusquer un peu plus de gibier que hier, ça ne serait pas de refus.

Je me relève tout en observant le ciel, me disant que nous n’étions désormais plus qu’une petite dizaine et que nous étions au troisième jour. Je pense que c’était déjà une bonne moyenne. Je me souviens de certaines éditions où il passait parfois plus d’une semaine avant qu’un mort ne soit déclaré. Les juges et les spectateurs du Capitole ne doivent surement pas s’en plaindre. Je me passais une main dans les cheveux avant de bailler légèrement et me retourner vers mes équipiers. Tiens, parlant de ceux-ci, où était passé Zadig ? Je ne le voyais nulle part… mais mon attention fut attirée par autre chose lorsque j’entendis un bip caractéristique des cadeaux que les sponsors pouvaient nous envoyer. Immédiatement, je relevais la tête, me disant que nous commencions à être gâter. Les deux paquets qui atterrissent à nos pieds sont identiques et ma partenaire m’en donne un que je m’empresse d’ouvrir après avoir lu le message par-dessus l’épaule d’Ashe. « Il faut être agile et furtif, il faut mériter son titre, prouvez moi votre valeur et débarrassez-vous de ces sacs qui vous ralentissent. -Noah Laurenson. » Noah ? Était-ce bien le présentateur télé ? Celui qui nous avait interviewés ? Comment ça se fait qu’il nous envoyait des cadeaux lui ? Enfin, je n’allais certainement pas m’en plaindre. Le sac qu’il nous avait envoyé était bien plus grand que le précédent et plus pratique à transporter, mais ce n’était pas tout. Il y avait également deux autres petits paquets identiques qui nous attendaient.

Me trouvant à côté d’Ashe, je pus lire les quelques mots que Noah lui avait laissé avec son paquet de bonbon et ce que j’y lu me glaça le sang. « Aurais-tu un homme dans ta vie? Il me ferait plaisir de t'accueillir près de moi le temps d'une nuit, si l'envie te prend de revenir par ici. J'aime les femmes brutales. -N.L ». Attendez, il était ouvertement en train de la draguer là ? Je retins une impulsion qui me disait de lui arracher ce mot des mains et le déchiré en mille morceaux. Je sentais tous mes membres trembler de fureur et je ne savais pas ce qui me retenait de frapper dans quelqu’un. Peut-être parce que la seule personne présente était Ashe et que je n’allais certainement pas la frapper. Je me retenais aussi de parler, car tout ce qui allait sortir de ma bouche serait des insultes à l’encontre de toutes les personnes que je détestais, et Noah venait d’atteindre une place confortable dans cette hiérarchie, juste en dessous de mon père et ma mère. Par ailleurs, tellement j’étais énervé que je ne pris même pas la peine de lire le mot qu’il m’avait laissé et le froissa en le jetant par terre. J’eu même envie d’en faire de même avec le paquet de bonbon qui était entre mes mains. Celles-ci tremblait tellement que je croyais que j’allais finir par l’écraser. Mais le bon sens l’emporta tout de même et je le rangeais dans mon nouveau sac. Il ne fallait surtout pas que je me laisse emporter par ça.

A la base, quand je m’étais réveillé, j’avais faim, mais là, tout mon appétit avait disparu d’un seul coup. La moindre bouchée allait me donner envie de vomir tout ce que j’avais dans l’estomac. Même si cela voulait dire pas grand-chose. Quoi qu’il en soit, je vois Ashe s’éloigner un peu, sa hache à la main, sans doute pour aller s’occuper de quelques petits « problèmes ». Pendant ce temps là, je transfère tous mes affaires dans mon nouveau sac et une fois que je suis certain que ma partenaire est assez loin pour pas m’entendre, je me relève et pousse un cri de rage.


– Putain ! Laissais-je sortir.

L’espace d’un instant, je veux frapper de toutes mes forces dans un arbre voisin, mais cela ne servirait qu’à m’écorcher la main et je vais en avoir bien besoin. Et puis, tandis que je me force à me calmer, des questions m’envahissent : pourquoi est-ce que je réagis ainsi ? A la vue de ce simple mot ? Je m’imagine alors Ashe et Noah partager le même lit et… une rage sans nom s’empare de moi. S’il se retrouvait face à moi, là, tout de suite, je l’écorcherais vif. Je le réduirais en bouillie, je le découperais en morceau et je jetterais ses restes dans la mer du District Quatre histoire qu’il aille nourrir les poissons.

Je pousse un profond soupir en passant une main dans les cheveux et en fermant les yeux. Était-ce donc cela que la jalousie ? N’ayant jamais réellement aimé, ou ne serait-ce qu’apprécier, quelqu’un, je ne connaissais pas vraiment ce sentiment. Mais maintenant que je m’étais rapproché d’Ashe, et pire, que je m’étais réellement attacher à elle à un point où penser à sa mort était… je chassais toutes ces pensées de la tête, j’allais me rendre malade pour rien. Je tentais par ailleurs de retrouver un rythme cardiaque à peu près normal. Finalement, je réussis à retrouver un semblant de calme en entendant ma partenaire revenir vers moi.


– On dirait bien que nous sommes plus que deux.

Je pose sur elle un regard interrogateur, me demandant de quoi elle parlait. Cela me prend une dizaine de secondes pour comprendre qu’elle parlait de Zadig. Je lance un regard alentours et me rends compte qu’en effet, il n’était plus parmi nous. Je me contente d’un mouvement sec de la tête pour dire que j’ai compris puis hisse mon sac sur mon dos. A vrai dire, je n’en ai absolument rien à foutre que Zadig soit partit. Ce type n’a jamais été mon ami, il était juste un allié dans cette histoire et il a choisi de partir avant que nous ne le massacrions. Il a au moins eu l’intelligence de faire cela. De toute façon, dé que nous le retrouverons nous le massacrerons, il n’y a aucun doute là-dessus. C’est ainsi qu’on reprend la route, sans un mot, car, à vrai dire, je ne suis absolument pas d’humeur à parler, et cela n’a absolument rien à voir avec la défection du Carrière du Un.
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